Note de l'auteur:

Alors, voici le "tome" II. Diagnostics II : Syndrome d'Asperger. Il est légèrement différent du premier. C'est une transition entre le premier et le second cas sur lesquels Booth et Brennan devront travailler. C'est centré beaucoup plus sur Booth et Brennan que sur l'action.

Résumé:

O'Sullivan est disparue. Et elle frappe fort. Booth et Brennan sont déchirés. Ils se veulent, et pourtant, ils se repoussent. Ils n'arrivent pas à choisir entre leur travail et leur relation. D'ailleurs, ils ont choisi de les abandonner tous les deux...

Date de publication:

22 janvier 2010.

Fréquence des posts:

Je compte poster à tous les vendredi. Malheureusement, je ne pourrai pas poster aussi fréquemment qu'avec le premier pour plusieurs raisons. Si les chapitres sont trop petits, j'en posterai deux le vendredi. L'écriture de cette deuxième partie de fic est presque terminée.

Rating:

M. Il y a deux scènes en 17 chapitres qui sont M et ce sont des scènes de sexualité. Ce n'est pas toute la fic qui est M, c'est principalement ces deux scènes. Par respect pour les règlements du site, j'ai tout de même abordé la chose avec un minimum de pudeur, donc, on ne tombe certainement pas dans le pornographique !

La première scène en question est dans le chapitre 1. Elle est ma foi... bizarre. J'ai hésité. J'ai failli la changer. L'effacer... mais je l'ai laissée intacte ! Elle risque de vous choquer, peut-être même de vous décourager à lire ! Hihi. Ce n'est ab-so-lu-ment pas le genre de chose qu'on retrouve dans le show. Si vous voulez du BB cheezy et romantique, sauvez-vous et attendez le tome III ! Mais ne vous inquiétez pas. Si le premier chapitre est sombre, il n'en sera pas de même des autres chapitres.

Mon WARNING est fait.

Voilà, bonne [bones] lecture !


Chapitre 1 – Ça aurait dû être facile

Booth croyait que ce serait facile. Au fond de lui, il s'était dit que si cela pourrait la protéger, ce serait facile.

Faux.

Il avait tout faux. Depuis exactement trois mois, il souffrait. Il n'avait jamais ressentit un tel sentiment de vide, de douleur et de désespoir. C'était bien pire que quand Rebecca avait refusé de l'épouser. Bien pire, parce qu'il était lui-même, la propre cause de sa souffrance. Il se sentait ridicule.

Quel imbécile.

Il se répétait cette phrase un minimum de 50 billions – si cela se pouvait – de fois par semaine. Il avait tout gâché. Il se sentait dans un état de décomposition affective plus avancée que si elle était décédée sur cette table d'opération. Vraiment. Au moins, si Temperance Brennan était décédée sur la table d'opération, il n'aurait pas été responsable de la rupture.

Et avoir ce genre de pensées lui donnait envie de se flageller. Il avait pour lui-même une haine profonde. Il ne croyait même pas ce qu'il lui avait raconté. La protéger ? La protéger de quoi !? Il s'en voulait.

Depuis trois mois, il passait ses journées exactement de la même façon : il se levait le matin, allait s'entraîner une heure, partait faire de la paperasse au bureau où il avait été réaffecté, terminait à 16 h, retournait s'entraîner deux heures, mangeait un peu, retournait courir dehors et revenait pour le reste de la soirée. Il dormait.

Il était accro de l'entraînement physique. Il y passait sa rage, son angoisse, sa tristesse. S'il avait pu arrêter d'exister subitement, il l'aurait fait. Mais il ne trouvait pas le courage de tout abandonner.

Il avait gâché sa vie amoureuse et sa vie professionnelle. Il avait demandé d'être affecté à un autre poste. Le FBI lui avait offert une grosse promotion, le remerciant de ses services depuis de nombreuses années. Il serait chef du service des crimes contre la personne. Ce qui signifiait aussi qu'il ferait uniquement que du travail de bureau. Il avait accepté.

Il détestait le travail de bureau.

Quant à sa vie amoureuse, il n'osait pas y penser. Il rêvait déjà bien assez, la nuit, pour se permettre d'y penser le jour – bien que ses pensées le harcelaient sans cesse. La nuit… il rêvait toutes les nuits de Temperance. De Bones. Elle hantait toutes ses nuits. Il avait faillit la perdre, puis elle était revenue à la vie. Et lui, comme un idiot, il avait tout saboté.

Quel imbécile, merde !

Booth arrêta sa voiture, confus. Il regarda autour de lui et reconnu le décor. Il poussa un soupir découragé. Il avait conduit jusqu'au Jeffersonian, de façon automatique, sans s'en rendre compte. Son cœur battait fort, de rage et de confusion. Il poussa un second soupir et accota son front contre son volant.

Bones. Il la voulait. Il la désirait. Il ne voulait qu'elle. Son sourire, sa peau, ses yeux, sa présence, ses commentaires, sa personne en entier. Il en devenait fou. Possessif. Il rêvait la nuit qu'elle tombait pour un autre homme que lui et il se réveillait enragé, se demandant pourquoi il l'avait laissé filer.

Pour la protéger. Au départ, il était convaincu qu'il avait fait la bonne chose. Encore aujourd'hui, il n'aurait pas voulu la reprendre dans sa vie, car son poste comportait encore plus de risques de menaces et d'attentats. Il savait, rationnellement, que la vie de Temperance était en danger à ses côtés.

Mais il n'était pas rationnel. Il fonctionnait avec l'instinct. Cet instinct qui le poussait à revoir sa bien-aimée, à la désirer, à la reconquérir. Cet instinct contre lequel il luttait tous les jours. Mais aujourd'hui, il se sentait différent.

Il gara sa voiture dans le stationnement du Jeffersonian et en sortit, le cœur battant, le corps brûlant. Il voulait la voir. La voir, juste un moment, il n'arrivait plus à s'en passer.

Il entra dans le bâtiment. Il faisait noir, la nuit était tombée depuis belle. Mais il savait qu'elle se trouverait là, en quelque part dans le bâtiment. Il se sentait comme un animal qui traquait sa proie. Il n'aimait pas particulièrement ce que la métaphore évoquait en lui – violence, carnage – mais il ne pouvait nier que c'est un instinct qui le motivait.

Il sortit sa carte magnétique qu'il avait conservée et pénétra dans la zone sécurisée. Il se doutait que Temperance avait changé de département, il décida donc de se diriger vers le seul endroit où il restait toujours de la lumière : le département d'archéologie. Il s'y glissa doucement, soudainement calmé, et passa sa tête dans le cadre de porte. Personne. La lumière provenait d'un bureau au fond du département.

Silencieusement, il s'approcha du bureau et plaça sa main sur le cadre de porte. Il plaça tout son corps dans l'embrasure.

Elle était là, à quelques mètres de lui, concentrée sur une pile de papiers. Il reconnu son odeur. Il se sentit apaisé.

Temperance était absorbée dans ses papiers. Quelque chose de dérangeant l'empêchait de se concentrer, mais elle n'arrivait pas à identifier quoi. Une odeur quelconque qui évoquait en elle de drôles de sensations. Elle releva la tête et aperçu une silhouette du coin de l'œil, eut un sursaut, se leva rapidement, apprêtant à se défendre.

Elle reconnue Booth, baissa ses poings levés, soupira d'abord, puis se tendit à nouveau en réalisant que c'était Booth. Seeley Booth.

- Qu'est-ce que vous faites ici ? chuchota-t-elle, brisant le silence.

Il ne répondit pas, s'approchant doucement. Elle recula, méfiante, attirée et repoussée. Elle devait dire qu'elle trouvait Booth toujours aussi attirant, mais elle ne pouvait pas faire abstraction de toute la douleur qu'il lui avait causée. Ni des sentiments qu'elle éprouvait à son égard.

- Booth ? demanda-t-elle face à son silence.

- Je… ne sais pas vraiment… expliqua-t-il. J'ai eu un réflexe de conduire jusqu'ici et… je voulais voir si tu étais encore là.

- Je… suis ici. Tu peux partir maintenant, tu m'as vue.

Mais Booth n'avait pas l'attention de partir. Il se sentait comme un aimant, attiré par la femme resplendissante qu'il avait devant lui. Il vit ses joues rougir. Son cœur s'emballa. Cet indice ne pouvait pas le confondre. À chaque fois que Temperance rougissait, c'est qu'elle avait envie de lui. Il se sentit attisé. La lumière du bureau était tamisée et l'endroit, silencieux.

Temperance n'arrivait pas à le croire. Elle avait rêvé de ce moment un millier de fois, minimum. Elle avait rêvé de retrouver Booth, même si à l'extérieur, elle essayait de faire croire que plus rien de l'affectait. Elle l'aimait encore intensément et apparemment, elle le désirait encore ardemment. Elle sentit son cœur s'emballer, ses joues rougir. Elle sut qu'il ne reculerait plus. Leurs yeux se défièrent, mais leurs corps se rapprochèrent, jusqu'à ce que Booth pose ses mains sur le cou de Temperance.

Ils reçurent tous deux un choc, secoué par la passion qui les démangeait et qu'ils tentaient de réprimer. Mais il était trop tard, une fois leurs corps en contact, ils ne pouvaient pas stopper le processus. Leurs respirations devinrent plus profondes et intenses, leurs souffles se mélangèrent.

Booth ne put s'empêcher de dévoiler ses pensées :

- Je te veux, Temperance.

Il avait d'un côté du visage de la femme, sa main, et de l'autre, ses lèvres qui échappaient des murmures. Il continua :

- Je te veux, je veux que tu sois à moi. Juste à moi.

Le cœur battant, les pensées chamboulées et le corps en feu, Temperance ne sut quoi répondre. Elle eut une bouffée de chaleur et s'agrippa aux épaules musclées de Booth. Presque personne ne l'appelait par son prénom et quand Booth le prononçait, elle perdait tous ses moyens.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-elle en détresse, Je vais avoir tellement mal demain.

- Moi aussi. Mais ici ou pas, ça ne change rien, j'ai mal tous les jours.

Leurs joues se frôlèrent et elle murmura : « Prends-moi. » Il la regarda un instant et eut un doute qui fut vite éclipsé par son désir.

Il passa ses bras autour d'elle et la rapprocha de lui. Tous deux poussèrent des gémissements de désir, leurs bras ne sachant pas s'ils devaient se repousser ou s'étreindre. Leurs corps collés réagissaient avec force, pleins de désirs et d'appréhensions. Leurs lèvres se frôlèrent, s'éloignèrent, leurs mains glissèrent sur les hanches, les fesses, la taille, la poitrine, leurs yeux n'osaient plus se croiser. Temperance fit glisser sa jambe contre la hanche de Booth et arqua le dos, pencha la tête, agrippant son dos avec force, plantant ses ongles dans sa chair, à travers sa chemise. Elle lui présentait son cou. Il y déposa ses lèvres, puis ses dents frôlèrent doucement sa peau, comme s'il avait eu envie de la mordre, de la goûter, de ne plus jamais l'oublier. Elle gémit de plaisir, comme si elle acceptait le mouvement et sans réfléchir, Booth mordit son cou.

Elle poussa un petit cri de surprise et de douleur, puis un gémissement de contentement, signifiant qu'elle voulait aussi lui appartenir, sentant son sang couler dans son cou.

Elle commença à chercher les boutons de la chemise de Booth et elle enleva son propre chandail, se débarrassa de sa brassière en un tour de main. Le sang continuait de couler sur son corps, mais elle ne s'inquiétait pas, sachant que c'était son battement de cœur qui rendait la pression si forte dans son cou.

Quelques secondes plus tard, ils étaient sur le plancher du bureau, nus, s'embrassant à pleine bouche. Booth chercha les poignets de Temperance et les plaqua au sol, au-dessus de sa tête. Ils eurent un contact visuel intense pendant un moment et il l'embrassa doucement avant de la prendre.

C'était différent des autres fois. Il avait l'habitude d'être doux, attentionné. Cette fois, il était possessif, violent. Temperance pleura en silence, émue et appréhendant déjà la fin de leur rencontre. Elle se rendait compte qu'il était venu marquer son territoire, fou de désir envers elle et de rage envers lui-même, que s'il la désirait encore, il ne la voulait plus dans sa vie. Elle se sentit coupable d'éprouver un plaisir malsain à se faire prendre de cette façon. Elle aurait laissé ses propres marques dans le dos de son amant, mais ses poignets plaqués contre le sol l'en empêchait.

Leurs lèvres se joignirent encore quelques fois avant qu'ils ne se séparent. Couchés un à côtés de l'autre, ils se contemplèrent un moment, soulagés, délivrés et tristes. Ils trouvèrent quand même la force de se sourire.

Brennan resta étendue un moment tandis que Booth se rhabillait. Elle l'observa quitter la pièce, se retourner vers elle, figer, puis partir réellement. Elle soupira et s'assit. Elle se rhabilla lentement, quitta son bureau et se dirigea vers sa voiture. En voiture, elle ouvrit son cellulaire et composa le numéro d'Angela. Celle-ci répondit avec une voix endormie :

- Bren ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Je peux venir chez toi ?

- Oui… viens-t'en.

Elle raccrocha et démarra sa voiture, mémorisant le chemin pour aller chez Angela. Elle s'y rendit sans peine. Les routes étaient calmes : minuit sonnait.

Angela lui ouvrit la porte en vêtements de nuit et la regarda intriguée. Brennan n'avait aucune expression, mais elle savait que cela prendrait plusieurs minutes avant qu'elle ne raconte ce qu'elle avait à dire. Elle s'assit au salon, Angela la suivit. Son sang glaça quand elle vit la marque dans le cou de Brennan :

- C'est quoi ça ! fit-elle en pointant la plaie rouge vive et le sang séché. Qui t'as mordu !?

Angela hésitait entre paniquer et rire. Brennan leva les yeux un moment. Ils se remplirent de larmes et elle souffla :

- Booth.

Angela se sentit extrêmement soulagée. Enfin, Brennan pleurait à nouveau.