Disclamer : Personnages apparence et caractères : Masashi Kishimoto - Scénario : Moi !
Rating : … J'ai mis le plus basique, on verra si ça évolue ^^
Résumé complet :
« Ino peu à peu se perd.
Elle n'est ni une créatrice, ni une penseuse, elle ne peut pas s'échapper. Et pourtant, à cause, ou grâce à elles, elle prend enfin conscience du gouffre béant, de la vertigineuse vérité.
Et si ...
Elle est seule, solitaire face à l'immensité, elle a peur parce qu'elle sait, parce qu'elle a compris.
Et qu'il n'y a rien à faire.
Belle, populaire, une foule d'amis, un magnifique copain. Mais voila, cette année qui s'annonçait comme toutes les autres, Ino est dans la même classe qu'elles. Oui, bien sur, au début, ça ne lui faisait ni chaud ni froid.
Sauf quand Tenten, la bouddhiste zen tente de lui insuffler l'harmonie et la paix, le chant du silence. Que Temari la guitariste punk lui joue sur sa guitare la musique de la nuit, la pousse à écouter au delà de l'évident. Que Tayuya, la droguée qui s'auto-élève à grands coups de Kant, Nietzche ou Schopenhauer, l'invite à ouvrir les yeux sur le vrai sens de la vie.
Pourquoi ? Pourquoi elle ? »
Petit mot de l'auteur : Ce qui est compliqué avec cette histoire, c'est quand on me demande de mettre un genre, 'descente aux enfers' ça existe ? Ici, ne cherchez ni l'amour, ni la joie. Contentez vous de regarder et de comprendre...
PS : Pour ceux qui sont sur fanfic-fr et qui connaissent Daydream, je suis The-Mad-Apple ^^ Pour les autres et bien … bonne lecture !
***
"Dois-je lui dire que la valeur de la vie consiste précisément à ne pas vouloir d'elle ?"
A. Schopenhauer - Du néant de la vie
" - Et si tu n'atteins jamais ton but ? Ou pire, si tu l'atteins un jour ? Comment feras-tu ?
Pas de réponse.
- Si tu ne l'atteins jamais, cela voudra dire que tu seras morte pour rien, et si tu l'atteins un jour, alors ta vie perdra son sens. C'est pour cela qu'il faut vivre dans le mouvement, car ainsi tu n'auras même pas besoin de raison de vivre. Tu n'auras nul-part où t'arrêter. "
T.A.I. & T.E.F.L. - La quête du Bonheur
Daydream
musique : Cats and dogs - Camille
Prologue.
Un œil puis l'autre. Elle se réveille doucement. Par reflexe, elle ramène sa couette sur le bout de son nez congelé. La belle blonde qui n'est apparemment pas du matin aimerait, à cet instant précis, rester pour toujours dans son lit douillet, simplement bercée par la douce atmosphère et le silence frais du matin.
Sans cesser de fixer le plafond de sa chambre, elle farfouille un peu autour d'elle, sous la protection chaleureuse de sa couverture, faisant dégringoler de son large lit deux places un stylo, un chargeur et une paire d'écouteurs complètement écrasés après une nuit sous le corps de leur propriétaire. Sans faire grand cas de ces multiples chutes, elle sort d'un geste victorieux de l'étrange amas d'objets une petite télécommande d'apparence totalement anodine. Qui se douterait qu'elle possède le secret quasi mystique de réveil de la jeune fille ?
Cette dernière se redresse avec difficulté, avant de lâcher son corps dans un retentissant soupir sur l'un de ses oreillers. Alors, elle daigne enfin tourner ses deux yeux anis vers la droite, ses pupilles accrochant à peine aux deux guitares - une acoustique et une électrique - suspendues comme des trophées sur me mur également recouverts d'une impressionnante collection de posters, elle préfère se concentrer sur l'imposante chaine hifi qui trône, en véritable maîtresse de la pièce sur une étagère. L'adolescente tend, d'un geste raide, comme si elle s'apprêtait à lancer un sort, son bras vers l'une des plus belles inventions de l'être humain et appuie sur un bouton.
La musique envahit presque immédiatement la pièce.
*
Grâce à une série énergique de mouvement des pieds un peu désordonnée, elle extirpe ses jambes une à une avant de les poser sur le parquet de bois clair de sa chambre. La jeune fille se passe une main depuis le bas du menton jusqu'à la racine de ses cheveux bruns, détachés pour la nuit.
Après cette courte pause, elle se lève d'un bon de son petit lit blanc pour se diriger d'un pas tranquille vers la cloison gauche masquée par deux grands rideaux clairs. Elle les tire d'un geste ample, laissant apparaître une large porte vitrée coulissante qu'elle s'empresse d'ouvrir.
Le souffle glacial vient chatouiller la peau de ses jambes et de ses bras presque nus, et elle sent un frisson la parcourir de haut en bas. Un sourire paisible envahit son visage serein alors qu'elle avance sans une hésitation sur le balcon.
Tandis que la soleil se lève à peine en face d'elle, la jeune fille prend une grande et longue inspiration, parfaitement contrôlée avant d'expirer au même rythme, ses mains délicatement croisées suivant le cheminement supposé de son diaphragme.
Et, un peu comme une fleur qui s'épanouit sous les rayons de l'astre du jour, elle ouvre son corps au matin et tend son être entier vers la lumière.
*
Elle retourne vivement la tête en entendant sa mère lui hurler de descendre pour la troisième fois en une minute. Sans pour autant élever la voix, elle écrase consciencieusement sa cigarette dans le fond du cendrier déjà rempli de vieux mégots pestilentiels et se lève, non sans avoir délicatement corné la page de son livre qu'elle pose de la même manière sur le rebord de sa table de chevet.
Elle se lève donc, et marche rapidement vers la porte de sa chambre, alors qu'une autre exclamation de sa génitrice vient perturber ses tympans, la demoiselle pousse un soupir et la poignée du battant de contreplaqué mal peint du même coup.
*
Elle tourne avec précipitation le verrou derrière elle alors que déjà elle entend les cris de protestation de sa petite sœur de l'autre côté de la porte de la salle de bain. Sans porter plus d'attention à ces performances vocales, elle se tourne vers le grand miroir au dessus du lavabo et observe consciencieusement son reflet.
Elle se sait belle - et ce serait se montrer bien bête que de penser le contraire - avec ses longs cheveux blond norvégien naturellement lisses, sa peau vierge des classiques ravages de l'adolescence auxquels elle avait bien heureusement échappée, et surtout, son plus grand atout (après son corps harmonieusement dessiné, bien sur) ses deux orbes bleu azur.
Mais si la base est importante, il faut savoir la sublimer. D'où, la séance du matin.
Elle commençait toujours par un petit brossage buccal suivi d'un nettoyage de peau plutôt soft, puis de l'application d'une crème hydratante non-grasse. Ceci fait, elle continuait avec du fond de teint tapoté à l'aide d'une éponge sèche sur les zones d'imperfection, ses légères cernes par exemple. Du premier tiroir en bas à gauche, elle sortait une pochette noire brillante qui contenait tout le nécessaire 'school days' soit un mascara, de l'eye-liner et un fard très sombre pour se faire un regard charbonneux qui ferait ressortir la couleur de ses yeux.
L'opération dure une quinzaine de minutes, et la schtroumpfette de l'autre côté est prête à défoncer la porte, aussi l'adolescente attrape sa brosse un élastique et sort en courant, sans faire attention à la tornade blonde qui vocifère dans le couloir.
*
Elle se dirige maintenant vers son armoire dont elle ouvre les deux portes d'un grand geste nerveux. Longtemps, elle fixe les robes et tous ses vieux tee-shirts un peu trop moulants, un drôle d'air figeant son visage au teint légèrement halé. Elle finit par opter pour un grand machin informe noir avec pour inscription l'excellent 'Vive la grippe H1N1'*, un jean trop large déchiré de partout et une culotte Petit bateau qui traine dans les paniers du bas.
Ses iris vert printemps errent alors sur le sol encore plus encombré que les murs et le lit réunis, jusqu'à s'arrêter sur le soutif échoué de la veille. Elle se penche, l'attrape, le jette sur son matelas puis commence à s'habiller.
*
Elle enfonce son épais bonnet de laine sur le haut de sa chevelure colorée, glisse la bretelle de son sac sombre sur le bout de son épaule gauche, teste la solidité de l'installation, puis sors de sa chambre et parcours la moitié de la maison, le tout, sans un mot pour sa famille qui s'affaire encore dans le vestibule.
Elle n'a pas besoin de les attendre, puisqu'elle y va à pieds ...
La jeune fille sort, une fois dehors, un paquet de cigarettes un peu chiffonné de sa poche, et en glisse une entre ses lèvres avant de l'allumer du premier coup, sa deuxième main placée en coupe-vent, avec un briquet rouge pétant.
*
- Ouais, à ce soir, M'man.
Un petit coup d'œil dans le rétro, elle lisse une dernière -et inutile- sa longue queue de cheval, deux bises claquantes sur les joues de la génitrice, et la belle blonde sort avec une pointe d'empressement de la voiture gris métallisée de sa mère.
*
Son visage se crispe un peu, elle prend une grande inspiration avant d'expirer sur le même rythme, réajustant du même coup son shesh coloré autour de son cou gracile, alors, de nouveau débordante de courage, elle tourne à droite, passe le mur ocre et sale puis, après une ultime hésitation, la jeune fille à l'étrange coiffure faite de deux macarons, lève les yeux vers la foule d'adolescents qui s'agglutinent avec un empressement quasi révoltant aux portes du lycée.
*
Et sa recommence, elles sont reparties pour un an.
Une année de plus ou une année de moins…
Tout dépend du point de vue.
