Rating : T en général
Warning : M pour des scènes à venir et essentielles pour la suite de l'histoire. J'avertirai quand viendront les chapitres qui en contiendront.
Pour ce chapitre, il n'y a en a pas.
Disclamer : Aucun des personnages sont à moi, ils sont tous à J.K Rowling. Sauf ceux dont vous ne reconnaîtrez pas le nom !
Résumé : La guerre est finie. Voldemort a gagné. Ginny Weasley est en prison, dans une bulle créé par Voldemort lui même, qu'on appelle « la bulle de l'enfer ». Et on peut dire qu'il porte bien son nom! Mais c'est une Gryffondor ! « Il faut que je m'évade ! » Aventure de la plus jeune des Weasley, qui fera tout pour sortir des enfers.
Petite note : Je ne savais pas comment intituler cette fic. J'hésite toujours entre « La bulle de l'enfer » et « La prison de Voldemort ». Mais l'idée est la même !
Bonne Lecture, et dites moi ce que vous en pensez !
OoOoO
La prison de Voldemort (La bulle de l'enfer)
Chapitre 1: La décision de Ginny
J'espérais qu'après ce soir, tout soit enfin fini.
Je me voyais déjà fonder une famille avec Harry Potter, ayant quelques gamins – pas trop comme chez nous mais pas un fils ou une fille unique non plus – et mourir à l'âge de 90 ans, au mieux, auprès de mon époux et entourée de tous les gens que j'aime.
Mais ce futur n'était plus envisageable. L'ultimatum était là ! La guerre faisait rage dans l'enceinte de Poudlard et les gens mourraient par les sorts qui se jetaient et tuaient si facilement. Mais Voldemort venait d'annoncer à ses combattants d'arrêter le combat et il avait ordonné à mon Harry de se rendre, sans quoi, tout le monde mourrait.
Harry a un noble cœur et je savais qu'il souffrait beaucoup de nous voir combattre les adeptes de Voldemort, pendant que lui faisait son maximum pour éliminer ce dernier en détruisant tous ses horcruxes. C'était si injuste.
Moi aussi j'étais frustrée : mes parents m'avaient interdit de participer à la guerre. " N'ayant pas l'âge ". Quelle blague ! Ce genre d'argument était si stupide en ce moment. Alors je l'avais ignoré et grâce au ciel, j'étais arrivée juste à temps pour empêcher un mangemort de tuer Fred. Faut dire qu'il avait été bien content de me voir à ce moment là. Tout comme Tonk, à qui j'avais épargné une mort de justesse, et qui avait donc pu sauver son mari de la mort à son tour. Toute cette frustration que j'avais accumulé pendant que mon frère, ma meilleure amie et celui que j'aimais se battaient contre le plus dangereux sorcier, je pouvais enfin la libérer dans ces combats.
Mais maintenant, je voyais Harry s'éloignait de nous, les yeux pleins de tristesse. Car même si je m'étais jointe au combat, les morts parmi nos amis étaient nombreuses. Je voulais que cela cesse, mais pas au prix de donner la vie de mon petit ami. Il partait – vers Voldemort je suppose – et tout le monde était trop occupé à pleurer sur nos morts pour l'en empêcher. J'avais couru alors vers lui, criant son nom pour qu'il m'entende, qu'il s'arrête et me regarde. Mais c'était trop tard ! Il était loin, et ma mère m'avait rattrapée, ne voulant pas se séparer de moi à cet instant. Le temps que je m'échappe de sa poigne, Harry avait disparu de ma vue. J'avais juré fortement et mes larmes – qui n'avaient cessé de couler depuis que j'avais réalisé ce qu'Harry allait faire pour nous – devenaient de plus en plus forte.
« HARRY ! » m'écriais-je de toute ma voix.
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Je me relevai alors en sursaut. J'étais en nage et pourtant, j'avais froid. Je regardai autour de moi mais l'obscurité régnait. Pourtant, j'étais sure d'être réveillée. Puis, petit à petit, ma vision s'habitua à cette environnement lugubre dont émanait une lumière diffuse, et je fronçai les sourcils, essayant de me concentrer sur des formes floues qui commençaient à m'apparaitre. Après quelques minutes de concentration, je reconnus des sorciers, et des animaux magiques qui étaient sur des petits espaces métalliques carrés, qui flottaient sur de l'eau incroyablement sombre. Je compris alors pourquoi j'avais froid ! Je m'étais endormis sur ce sol d'acier qui était ma cellule.
Car j'étais prisonnière !
Je n'avais pas beaucoup d'espace car mon carré était assez petit. Il n'y avait pas de barreaux comme dans les prisons normales. Il n'y en avait pas besoin. On était gardé en plein milieu d'un lac noir alors à quoi cela servait de nous enfermer concrètement ? Chaque cellule était séparée par plusieurs mètres de cette eau ténébreuse et cela était évident qu'il fallait mieux ne pas tenter d'y plonger. Car même si on n'y voyait rien à travers, on avait tous une petite idée de ce qu'elle renfermait : calamars géants, grands requins, peut-être même des strangulots et autres créatures magiques aquatiques. Seuls les animaux magiques volants – comme les gryffons ou les grands aigles royals – avaient une barrière magique qui entourait leurs cellules.
OoOo
Je soupirai un instant. Combien de temps j'étais là ? J'en avais pas la moindre idée. Et mon état ne me permettait même pas de me faire une opinion. Car depuis que j'étais dans cette cellule, ni la faim, ni la soif ne s'étaient manifestées. Et physiquement, j'étais toujours correctement saine – si on ne compte pas mes poches sous mes yeux et le peu de force que j'avais en moi.
C'était bien la plus perfectionnée des prisons magiques que je voyais. Aucunes issues possibles, aucun espoir d'évasion à moins d'avoir un cerveau brillant – et même avec ça, je doutais que cela soit suffisant. Il n'y avait aucun lien entre les autres prisonniers sauf visuels – est-ce pour nous rassurer qu'on est pas seul dans cet enfer ? - et on avait aucun pouvoir magique. De plus, pour être seul, on était seul ! On avait aucune visite, pas même des gardiens – ce qui supposait que cette étendue d'eau où l'on se trouvait devait être gigantesque pour qu'ils se permettent de ne pas faire de ronde. On avait alors pour seul surveillant que la mort elle même.
Je ne me rappelais même plus comment j'étais arrivée ici. Seulement qu'Harry était allé se rendre seul dans la forêt, que Voldemort était venu au château triomphant, que voir mon amour mort dans les bras d'Hagrid m'avait brisé, au point d'attaquer le Seigneur des Ténèbres seule. Puis tout était devenu confus. Il y avait eu plusieurs cris, des bruits de sorts qu'on lance, des lumières qui fusaient de partout, et plusieurs fois le nom de Harry qui retentissait. Mais c'était tout. Alors la suite, je l'avais imaginée. Je m'étais dit que je m'étais jetée sur Voldemort, pleine de haine et de chagrin. Et qu'en me voyant, ma famille et mes amis avaient tenté de me protéger. Donc un autre combat s'était déclenché. Et pour Harry, il était bel et bien mort et tout le monde combattait pour lui, criant son nom, montrant leur peine. Et après, franchement je ne sais pas et n'entendant plus rien, je ne pouvais même pas l'imaginer. Tout ce que je pouvais penser était que si je me retrouvais maintenant dans cette prison élaborée par Voldemort et ses partisans, c'était parce qu'on m'avait prise durant le combat. … n'est-ce pas ?
Mais pourquoi ici et pas Askaban. Encore une fois, j'avais une théorie mais je n'avais aucune preuve sur laquelle m'appuyer. Je m'étais dit que suite à la libération des mangemorts il y a deux ans, le bâtiment avait été endommagé et que ceci était une prison secondaire... mais nettement plus efficace. Même Sirius – paix à son âme – ne pourrait envisager de s'en échapper comme il l'avait fait à Askaban. Ou alors, deuxième théorie, cette prison avait été construite juste pour nous : la résistance, afin de permettre à Voldemort de régner sur la planète sans être dérangé. Mais penser ceci était difficile. Si vraiment il voulait se débarrasser de nous, la mort était plus efficace. A moins que le Seigneur des Ténèbres soit affreusement sadique.
OoOo
Tout d'un coup, un bruit vint perturber mes réflexions. C'était une alarme très courte mais très bruyante. Elle ne pouvait signifier que deux choses : soit un autre prisonnier allait être envoyé ici, soit c'était l'heure du repas... pour nos gardiens, les monstres de l'eau. Je regardais attentive autour de moi. Je pouvais voir qu'il y avait encore plein de " cellules " vides, et je me demandais sur laquelle de l'une d'entre elles allait atterrir le prisonnier. J'attendis plusieurs minutes mais ne voyant rien, je me dis alors que je le saurais jamais – après tout, les cellules que je voyais étaient sans doute qu'une infime partie de la totalité et peut-être que ledit prisonnier avait atterrit beaucoup plus loin de moi. Puis j'entendis tout d'un coup un autre court bruit. Quelque chose venait d'être jeté dans l'eau, alors je me retournai et je vis un énorme morceau de viande remonté légèrement à la surface, provoquant de légères ondes sur la surface lisse de l'eau. Et sans attendre une seconde de plus, il arriva un amas de grands requins qui se jetèrent sur le bout de viande. Ils se le disputaient si énergiquement que cela me donna la chair de poule. C'était effectivement un moyen très persuasif pour indiquer aux prisonniers ce qui nous arrivera si on tentait de plonger pour s'évader.
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Je m'ennuyais de nouveau. J'avais fini de penser, et donc, il ne me restait plus rien à faire. Il y avait toujours le même paysage autour de moi, le même danger dans l'eau, la même sensation sur ma peau. Et mes pensées, je les connaissais un peu trop par cœur maintenant. Elles étaient toujours dirigées soit sur Harry, soit sur Hermione et Ron, ou soit sur ma famille. Ça avait fini par me donner mal à la tête et s'en était devenu lassant.
J'étais une Gryffondor après tout. J'avais besoin d'action. Et rester dans cette endroit, qu'on pourrait qualifier " d'antichambre de la mort ", était beaucoup trop calme pour moi. Alors je me ressaisis. Je ne savais pas combien de temps j'étais là, ni comment ça se passait dehors mais je n'allais certainement plus rester là à ne rien faire. Il fallait que je m'enfuie !
Je regardai autour de moi, plus attentivement, afin de découvrir une faille, un élément qui pourrait donner une idée à mon esprit. Il était clair que je ne pourrais pas partir d'ici à la nage. Alors n'ayant pas de terre et que de l'eau, la seule solution était donc la voie des airs. Sauf que je ne savais pas voler, et même si j'avais ma baguette, cela serait quand même difficile. Pour voler, il me faudrait un balai, ou avoir l'aide d'un animal volant. Il y en avait quelques-uns à mes côtés mais ils étaient tous emprisonnés derrière une barrière. Je regardai encore une fois autour de moi et réfléchie. Non, décidément, avoir l'aide d'un animal volant était ma seule solution. Le plus proche de moi était un cheval ailé. Quelle chance ! Il était allongé et semblait dormir, alors je me levai et m'approchai au bord de ma cellule.
« Hey ! Cheval ailé ! » appelai-je.
Il ne me répondit pas. Est-ce qu'au moins il m'entendait ? Je réessayai une deuxième fois, plus fort mais il ne bougea pas d'un centimètre. Soit il était vraiment endormi dans un sommeil profond, soit il m'ignorait, soit la barrière l'empêcher de m'entendre. Et puis, se reconnaissait-il au moins quand je l'appelait ? Mais je ne voulais pas perdre espoir. Après tout, je ne supportais plus ces ténèbres. Je m'avançai encore plus près du bord de ma cellule et me penchai en avant, voulant être au plus près de lui. Puis, bien que ma position était instable et inconfortable, je mis toute la puissance que je pus dans ma voix et l'appelai une nouvelle fois. Je vis alors ses ailes tressaillirent mais le cheval garda sa posture bien droite. Je me penchai alors davantage car j'étais maintenant persuadée qu'il m'avait entendu. Alors que ma position devenait de plus en plus bancale et que je regardai l'eau, espérant ne pas voir quelque chose y surgir, j'entendis une voix cristalline.
« Tu ne devrais pas trop te pencher, jeune sorcière. Tu risques de tomber et de ne plus jamais remonter à la surface. »
Ce son me paralysa dans ma démarche. Je relevai brusquement la tête et vit que le cheval avait la tête tourné vers moi, ces grands yeux noirs me fixant intensément. Était-ce lui qui venait de me parlait ? Toujours sur le choc, je fis basculer mon poids vers l'arrière, ce qui me fit tomber sur les fesses, sur le sol froid métallique. Le cheval alors se leva et étira ses ailes jusqu'au maximum que la barrière pouvait le lui permettre. Puis il se mit totalement en face de moi et me sonda avec son regard perçant.
« Pour information, jeune sorcière imprudente, je me nomme Ast. » me dit-il d'une voix douce mais puissante.
« Je... je suis désolée ! » répondis-je surprise de l'entendre aussi bien alors que sa voix était à peine plus forte que quand j'avais crié. « Pourquoi ne m'avez-vous pas répondu plus tôt, puisque vous m'entendiez ? » demandai-je, comprenant qu'il m'avait en faite ignorée les premières fois.
« Et que voulez-vous me dire, pour vous permettre de me déranger dans mon sommeil, jeune sorcière ? » demanda t-il sans répondre à ma question.
« Je m'appelle Ginny Weasley, et non jeune sorcière ! » répondis-je en me relevant. « Et j'aimerai partir d'ici ! »
Le cheval rigola immédiatement, un rire mélangeant sa voix de cristal avec un hennissement typique des chevaux. Il se foutait de moi !
« Tout le monde souhaiterait partir d'ici, petite sorcière ! » répondit-il encore amusé, ce qui me mit en colère.
« Oui mais moi, je vais réussir ! » dis-je en me dressant bien droite. « Et c'est Ginny, cheval ailé. »
Je sais que ce n'est pas très intelligent de provoquer une dispute avec quelqu'un quand on cherche son aide, mais sa moquerie évidente m'avait énervée. Il s'arrêta un moment de rire et me regarda droit dans les yeux. Je soutins son regard car je voulais qu'il me prenne au sérieux.
« Et comment compte tu faire ça, Ginny Weasley ? » me demanda t-il, me montrant bien qu'il avait retenu en entier mon nom. « Tu n'y arriveras pas toute seule ! »
« Je sais ! C'est pourquoi je t'ai appelée. J'aurai besoin de ton aide. »
Le regard amusé que me lançait Ast s'évanouit immédiatement pour laisser place à du sérieux... et du mécontentement. Il devait croire que je me foutais à mon tour de lui. J'allai reprendre la parole car je sentais que pour qu'il comprenne bien mes attentions, je devais lui exposer en détail mon plan. Car je connaissais le comportement des chevaux ailés. Ils étaient fier de leur personne, indépendant et rare était ceux qui arrivait à tenir une relation avec eux, et c'était encore plus rare quand ils permettaient à un humain de les monter. Dans le monde des sorciers, ils étaient les dominants. Alors être enfermés dans cette prison devait être pour eux le pire des blasphèmes.
Avant de parler, je soutenu son regard pour lui montrer ma détermination puis baissai les yeux pour lui prouver que je ne cherchais pas à le contrôler. C'était la meilleure façon pour moi d'obtenir son aide. Mais au lieu de continuer la conversation comme j'en avais l'intention, il alla se rallonger au milieu de sa cellule, et il referma les yeux.
Pour lui, la conversation était close pour lui.
Non, c'était ma seule idée d'évasion potable. Je ne pouvais pas me permettre d'abandonner si tôt.
« Messire Ast ! » l'appelai-je plus doucement que la première fois. « Ne voulez-vous pas partir d'ici ? »
Sans rouvrir les yeux, il daigna quand même me répondre.
« Je pense que vous avez oublié quelque chose d'important, Miss Weasley! » dit-il finalement. « Je ne peux être pour vous d'aucun secours. Je suis tout comme vous prisonnier de cette abominable bulle. »
Oui je le savais. C'était plutôt difficile à oublier.
« Et contrairement à vous, une barrière magique que ni vous, ni moi ne pouvons retirer, est dressée tout autour de moi. » continua t-il.
Il semblait avoir perdu tout espoir et s'être résigné à sa condition de prisonnier... pour l'éternité.
« Mais cela ne veut pas dire que vous ne voulez-vous pas partir d'ici ! » tentai-je quand même.
Il me regarda de nouveaux. Il ne semblait pas comprendre où je voulais en venir. Alors j'en profitai pour lui montrer ma détermination, vu que j'avais de nouveau son attention. Je me levai d'un coup et marchai jusqu'au bord de ma cellule. Il n'y avait que quelques mètres entre nos cellules. J'étais bonne nageuse, et je gagnais toujours les courses que je faisais avec mes frères. Bon il se pouvait aussi qu'ils me laissaient gagner pour mon plaisir. Ça pourrait être le cas de tout le monde... sauf de Ron. Il était compétitif de nature et jamais, si l'occasion se présentait, il laisserait sa gloire pour seulement faire plaisir à sa petite sœur. Je me dis alors profondément que j'étais capable de nager sans me faire dévorer au passage car j'étais plus rapide que Ron. Je regardai l'eau noire et implantai l'idée que j'étais meilleure nageuse que mon grand frère pour me donner le courage de plonger. Alors que je me lançai, j'entendis rapidement Ast hennir puis tout devint silencieux.
Je refis surface en quelques secondes et sans tarder, je commençai à brasser l'eau pour atteindre l'autre bout le plus rapidement possible. Mes muscles protestaient de l'effort à fournir si vite mais franchement, en ce moment, je m'en foutais. Au moins, les sentir me prouvait qu'ils étaient toujours à moi et qu'aucun grands requins ou bestioles ne me les avaient arrachés. Vu de ma cellule, la distance semblait bien plus petite comparé à la distance que je m'efforçais de parcourir dans l'eau.
Je sentis alors quelque chose me frôlait la jambe et la panique commença à m'envahir. Peut-être que finalement, je venais de faire l'action la plus débile et suicidaire de ma vie. L'eau était toujours aussi noire autour de moi mais je m'efforçai à garder mes yeux ouverts. J'étais à bout de souffle et tout d'un coup, une pensée affreuse m'envahit. Est-ce que au moins j'avançais dans cette eau ? Ou était-ce une eau magique qui nous empêchait de bouger et qui à coup sur, laisserait le temps aux créatures aquatiques de nous dévorer vivants. C'était Voldemort – je crois – qui avait dressé cette prison, alors avec son esprit sadique et tordu, c'était tout à fait possible.
« Courage ma douce ! » dit alors une voix. « Tu y es presque. »
Ce n'était pas celle du cheval, ce n'était son ton. Et surtout, il ne m'appellerait pas " ma douce ". Mais je connaissais cette voix, je ne pouvais pas l'oublier.
« Harry ! » pensai-je.
Je touchai enfin un obstacle dure et froid et sans savoir ce que c'était, je me tirai hors de l'eau. Essoufflée, je pris de grosses et longues aspirations, et l'air froid que je respirais me brula les poumons. J'y croyais pas : j'avais réussi. J'essuyai rapidement mes yeux pour mieux distinguer où j'étais. L'obscurité était toujours là, mais les formes floues des gens dans leurs cellules aussi étaient visibles alors heureuse, j'en déduisis que je n'étais pas morte. Puis je me rappelai de la voix que j'avais entendu sous l'eau : celle d'Harry. Je regardai alors autour de moi, presque avec excitation et appréhension. Ce pouvait-il Harry Potter soit là, dans cette prison ? Et si c'était lui qui avait été amené à l'intérieur de la bulle quand l'alarme avait sonné, juste un peu avant le diné des monstres ?
Non, cela n'avait aucun sens ! Jusqu'à nouvelle ordre, Harry Potter était mort. C'est ce dont je me rappelais. C'était d'ailleurs pourquoi j'étais maintenant ici.
« Est- ce que ça va, petite sorcière ? » me demanda alors la voix cristalline du cheval.
Je me relevai et me tournai alors vers lui. Il s'était levé et me regardait, curieux. Oui, j'étais bien en un seul morceau ! C'était pratiquement un miracle mais c'était surtout la réalité. Je hochai la tête pour répondre à sa question et lui souris, car si j'avais réussi un tel exploit, alors penser à s'évader n'était peut-être pas aussi fou que ça. Mais un rapide problème vint se dresser contre moi. Un grand problème : comment j'allais sortir Ast de cette barrière magique ? Il y avait trente centimètres au mieux entre le bord de la planche métallique et sa barrière. Je ne pouvais donc pas me déplacer aisément, risquant à tout moment de glisser à cause de mes chaussures mouillées et de retomber dans l'eau.
« Il doit y avoir un système quelque part ! » dis-je, le voyant me suivre des yeux sans comprendre ma manœuvre.
« Crois-tu que cela est aussi simple que ta nage suicidaire jusqu'ici ? » me demanda t-il.
« Cela est forcément quelque part par là. » répondis-je sans relever sa remarque. « Il ne peut pas être à l'intérieur de ta cellule sinon, tu pourrais sortir quand tu le veux. Alors il doit être en dehors de cette barrière. »
« Pourquoi tiens-tu à m'aider, humaine ? »
« Parce que j'ai besoin de toi, Ast ! » lui répondis-je en relevant la tête pour le fixer droit dans les yeux.
Je ne savais pas si j'avais réussi à le persuader mais il se tut, me laissant me concentrer sur le sol de sa serrure. C'était forcément par là. Pourquoi je ne voyais rien que la surface grise métallique de la cellule? Pour maintenir la barrière, il fallait bien un mécanisme car aucune magie ne peut tenir aussi longtemps sans être renouvelée. Et aucun mangemort ne venait ici alors forcément, autre chose devait alimenter cette barrière.
Tout d'un coup, une idée me traversa l'esprit. Une mauvaise idée. Il était possible que le mécanisme se trouve sous la cellule, en plein dans l'eau. Un frisson me traversa la colonne vertébral et je me mis à trembler. Je ne voulais surtout pas retourner dans cette affreuse eau noire où la mort m'attendait. J'avais eu de la chance d'arriver en un seul morceau et en vie jusqu'à Ast mais il ne fallait pas que je tente trop souvent le diable. Je ne pouvais même pas retourner sur ma propre cellule alors tout ce qui me restait était ces trente centimètres ridicules entre la barrière de l'animal et l'eau.
Comment allais-je faire maintenant ?
Même Ast semblait déçu que je ne trouve rien. Pendant un moment, il m'avait cru et avait espéré. Mais ne dit pas t-on que l'espoir est le pire des démons ?
Je me retournai alors vers le cheval ailé pour lui faire mes excuses. Je me sentais faible et frustrée de ne pas réussir mon plan d'évasion. Ast me regarda droit dans les yeux et ma voix se perdit. C'était si humiliant. Alors que je m'apprêtais à lui annoncer ma défaite, Ast eut tout d'un coup une réaction violente, faisant battre ses ailes fortement au dessus de lui et en tapant du sabot dangereusement. Bien que la barrière me protégeait des vents qu'engendraient les ailes du cheval, sa réaction si proche de moi me terrifia. Instinctivement, je reculai d'un pas en mettant mes bras devant ma tête, comme pour me protéger. Mais mon pas de recul fut plus que trente centimètres et alors que je pensais m'appuyer sur mon pied de derrière, celui-ci ne rencontra que du vide et cela fit basculer mon corps vers l'arrière.
Merde, j'allais de nouveau tomber dans l'eau !
Quand tout d'un coup, pendant ces quelques secondes qui semblaient se dérouler au ralentis, quelque chose se matérialisa devant moi. C'était quelqu'un, c'était un garçon avec des lunettes et une cicatrice. C'était Harry Potter. Son esprit ? Il me tendit la main que je m'empressai de prendre et alors que je m'attendais presque à la voir le traverser, comme si on essayait d'attraper de la fumer, la main d'Harry me retint et me fit revenir sur les trente centimètres de sécurité. Quand j'arrivai de nouveau sur le sol froid, je relevai la tête, cherchant Harry. Il avait déjà disparu. Il était apparu si vite que je me demandai si je ne l'avais pas rêvé, encore une fois.
« Harry ! Harry ! » criai-je ne le cherchant.
C'est alors qu'en voulant me relever, ma main d'appui au sol pressa une surface plus en relief comparé au reste de la cellule qui était lisse. J'entendis comme un " clip " bref et discret et vit, à ma plus grande surprise, la barrière en train de s'effacer. En voyant cela, Ast arrêta de s'agiter, voyant qu'il était libre. Celui-ci déploya alors ses ailes jusqu'à son maximum et je remarquai alors qu'il avait de très grandes et magnifiques ailes blanches. Leurs éclats bleutés permirent d'éclairer plus que je n'avais jamais vu de notre prison. Les prisonniers qui étaient sur des cellules qui s'alignaient pratiquement jusqu'à l'infini, relevèrent la tête, cherchant la source de cette soudaine lumière bleu. Puis, Ast galopa jusqu'au bord de la cellule et s'envola dans les airs. Je le voyais s'éloigner, toujours plus haut. C'est alors qu'un long frisson froid me parcourra de nouveau.
Mais où Ast allait-il comme ça ?
Il était parti, en me laissant là, toute seule dans sa cellule alors que je l'en avais libéré. N'ayant plus trente centimètres de sol, j'avançai vers le milieu de la plate-forme et regarda le ciel. La colère commença à m'envahir. Comment ce cheval ailé avait-il pu me trahir après tous les dangers que j'avais affronté pour le rejoindre. Je pensais pourtant avoir été claire quand je lui avais dis que j'avais besoin de lui, d'où le fait que j'avais fait expert de me jeter dans l'eau pour le rejoindre. Non, il ne pouvait me laisser là, comme ça. Pas après tout ça.
« Ast ! » hurlai-je d'une voix forte, amplifiée par ma colère. « Espèce d'enfoiré, reviens ici tout de suite ! »
Mais je restai dans l'obscurité qu'avait laissé le cheval en partant et en s'éloignant loin de moi. J'attendis longtemps, scrutant toujours les airs mais la brillance de ses ailes ne revint pas. Désespérée et trahie, je me recroquevillai sur moi, laissant mes larmes couler. Je pensais à ma famille et à tout ce que j'aimais. J'avais été si proche du fait que j'allais les retrouver, une fois sortie. Mais maintenant, c'était impossible.
Puis après tous ces efforts, la fatigue commença à se faire ressentir et n'ayant plus de raisons de le repousser, je fermai les yeux et me roulai en boule. A cause de ma traversée dans l'eau, mes vêtements étaient maintenant tout mouillés et ils me collaient à la peau. Et le froid qui régnait dans cette bulle et qui s'installa sur mes vêtement mouillés était insupportable. Alors que je me disais qu'une fois endormie, je ne ressentirais plus rien, j'entendis un hennissement et des ailes fouettaient l'air. Sur le qui vive, je me redressai rapidement et ouvrit grand les yeux avant de les plisser, ne pouvant supporter la lumière bleutée qui venait droit sur moi.
Ast était revenu !
Le cheval vint se poser sur sa cellule, et vint se tenir en face de moi, se dressant de toute sa grandeur. Je le regardai bouche bée, n'y croyant pas. J'étais persuadée qu'il m'avait abandonnée.
« Ne fait pas cette tête, petite Ginny ! » dit-il sur un ton amusé. « Je ne pouvais pas te laisser derrière après que tu m'es libérée ! Parmi les chevaux ailés, nous avons un code à respecter et me voilà endetté envers toi, jeune sorcière. »
Génial ! Maintenant, tout ma bonne humeur me revint d'un coup, me réchauffant rapidement. Finalement, il y avait encore de l'espoir !
« Ast ! » dis-je dans un souffle. « Oh, merci! »
Je me retins de justesse de l'enlacer, sachant qu'il n'aimerait pas. Le cheval s'abaissa alors et m'ordonna de monter sur son dos. Je le fis avec la plus grande délicatesse, prenant conscience que je venais d'avoir le plus grand privilège que pouvait accorder un cheval ailé. Puis sans attendre, il s'élança dans l'air et une grande joie m'envahit. J'étais libre, ou du moins, je l'étais bientôt. Je regardai alors en bas et vis grâce à la lumière des ailes d'Ast qu'il y avait bien plus de prisonniers et de cellules que je le pensais. De plus, l'étendue d'eau était immense et je compris alors pourquoi cette prison était parfaite et même terrifiante. Puis, alors que je pensais qu'on allait s'éloigner de tout ça, je vis Ast redescendre vers d'autres cellules.
« Ast, qu'est-ce que tu fais ? » demandai-je en le voyant descendre encore plus bas.
« Nous devons également libérer Kalya ! » me répondit celui-ci en descendant justement vers une cellule qui contenait un autre cheval ailé.
« Non ! Attends ! » m'écriai-je. « Nous n'avons pas le temps. Nous ne savons même pas si nous n'avons pas déjà été repérés ! »
« Alors nous prendrons le temps ! » me répondit durement le cheval. « Je ne partirais pas sans Kalya. »
C'était du suicide. J'avais déjà forcé plusieurs fois sur ma chance et je doutais que celle-ci est encore des cartes à jouer pour moi. Je regardai alors la jument – le nom disait long sur son sexe – et vit qu'elle nous regardait descendre avec espoir. Je compris alors pourquoi Ast avait mit autant de temps à revenir vers moi. Il était allé chercher sa compagne parmi les autres prisonniers, et une fois trouvée, il était revenu vers moi. Il se disait honorer une dette envers moi, mais en faite, il était revenu pour que je délivre sa compagne comme je l'avais fait pour lui.
J'enrageai intérieurement qu'il m'utilise ainsi mais étant donné qu'il était aussi mon seul espoir pour voler vers la sortie, je la bouclai. De même, il y avait trente centimètres entre la barrière magique et l'eau alors Ast s'arrêta devant la cellule, volant plusieurs centimètres au dessus de l'eau.
« Va la libérer ! » m'ordonna t-il.
« S'il te plait, ce n'est pas que pour les chiens ! » répondis-je furieuse et avec mépris.
Cela énerva Ast que je lui réponde de cette manière mais il ne fit aucun commentaire. Voyant que je n'avais pas le choix car il n'allait pas partir sans sa Kalya, je me décidai de la libérer. Mais avant de descendre de son dos, je mis les choses au point.
« Tu me promets après de m'emmener dehors avec toi ? » lui demandai-je sur un ton qui indiquait que ce n'était pas vraiment une question.
« Je le ferais ! » me promit-il.
« Comment savoir que tu tiendras parole et que tu ne me laissera pas une fois que j'aurai libérée ton amie ? » demandai-je quand même, suspicieuse.
« La parole d'un cheval ailé est d'or. » me répondit-il sur un ton très sérieux. « Notre code nous interdit d'en faire fi une fois celle-ci prononcée ! » rajouta t-il, voyant que je n'étais pas convaincue.
« Très bien ! » répondis-je finalement.
Puis je descendis de son dos et me dirigeai vers le coin de la cellule. Dans celle de Ast, il était vers le fond, caché par la couleur métallique de la plaque mais reconnaissable au toucher. Je commençai alors à me baisser et à tâtonner le sol lisse. Il était quelque part par là. J'entendis Ast claquer de la mâchoire, me faisant très bien comprendre que je mettais trop de temps. Quand enfin, je sentis une légère bosse et j'appuyai dessus. Comme avant, j'entendis une petit " clip " et la barrière disparut. Kalya hennit alors de contentement et déploya à son tour ses ailes. Eux aussi étaient grands et magnifiques et elles émettaient une douce lumière chaleureuse de couleur or. Elle prit alors son envol, appréciant sa nouvelle liberté. Je revins rapidement vers Ast, ne voulant pas qu'il me laisse là même s'il m'avait promis de ne pas m'abandonner. Je grimpai de nouveau sur son dos et en un coup d'ailes, on fut loin de l'eau et de la cellule et à côté de la jument.
Maintenant, plus rien ne pouvait nous retenir ici. Et comme s'ils connaissaient le chemin à prendre, ils se allèrent tout droit dans les ténèbres.
