Harry Potter et le secret du sang
Chapitre 1 : Le départ
La nuit était calme. Une douce brise amenait un peu de fraîcheur dans les maisons de Privet Drive, accordant aux habitants un repos mérité après la chaleur de la journée. Or, au numéro quatre de cette rue, un jeune adolescent ne dormait pas. Il s'était réveillé quelques minutes plutôt en sueur. Il avait revu pour l'énième fois son parrain disparaître à travers le voile du Département des Mystères.
Harry Potter, « le Survivant » comme les sorciers l'appelaient, était recroquevillé sur son lit, le corps secoué de sanglots silencieux. Ce jeune homme venait de terminer sa cinquième année à l'école de sorcellerie de Poudlard. Au mois de juin dernier, il avait pour la cinquième fois de sa courte existence fait face au mage noir le plus craint. En effet, tous les sorciers tremblaient de peur à la simple évocation de son nom : Lord Voldemort. Ce dernier avait attiré le jeune sorcier au Département des Mystères en lui faisant croire que son parrain Sirius Black était prisonnier du lord noir. Une bataille s'en était suivie entre les mangemorts et ses amis, bientôt soutenus par l'arrivée de membres de l'Ordre. Et, alors qu'il affrontait sa cousine Bellatrix Lestrange, Sirius s'était pris un sort en pleine poitrine le projetant au travers du voile déchiré suspendu à l'arche située au milieu de la salle qu'on appelait : la salle de la Mort.
Depuis les yeux émeraude du « garçon qui avait survécu » semblaient éteints. Seul de la tristesse empreint de culpabilité se reflétaient, dorénavant, dans les yeux qu'il avait hérités de sa mère. Il avait dû retourner chez son oncle et sa tante à la fin du mois de juin. Ceux-ci ne l'aimaient pas et c'était réciproque. Aussi, Harry était reconnaissant envers les membres de l'Ordre présents à la gare de King Cross lors du retour du Poudlard Express. En effet, ceux-ci, Maugrey « fol-oeil » et Lupin en tête, avaient ordonné aux Dursley de bien traiter Harry sous peine de représailles. Sa famille s'était empressée d'obéir, ils n'accordaient, cependant, pas plus d'attention à leur neveu. Harry était heureux de cette ignorance. Il avait pu garder ses affaires avec lui, ce qui lui permettait dans la journée de se concentrer sur ses devoirs. En deux semaines, il avait déjà fini son devoir d'enchantement. Mais dès qu'il s'endormait, il revivait la mort de Sirius et celle de Cédric, il revoyait le retour du mage noir. Parfois, en rêve, il assistait aux massacres perpétrés par les mangemorts et Voldemort. Aussi, il avait peu dormi et des cernes commençaient à se creuser sous ses yeux. Toutefois, il n'en parlait jamais dans les lettres qu'il adressait à ses amis ou à l'Ordre.
Soudain la cicatrice d'Harry se mit à chauffer. Le jeune sorcier souffrait tellement qu'il ne voyait plus rien. Il entendit à peine l'explosion de la porte d'entrée, ni les pas courant dans l'escalier. Il ne vit pas le mangemort s'approchait de lui. Seul existait la douleur à sa cicatrice. Or, au moment où le serviteur du seigneur des ténèbres l'empoignait, une aura blanche emplit entièrement la chambre. En quelques secondes, ils disparurent. Les mangemorts qui suivaient le premier ne virent qu'une chambre vide. Même les affaires de magie et la chouette du jeune sorcier avaient disparues. C'était comme si le « Survivant » n'avait jamais vécu dans cette maison moldue.
Lorsque Harry reprit conscience, il constata qu'il ne se trouvait plus dans sa chambre à Privet Drive. La pièce où il se trouvait était circulaire et on voyait clairement les pierres du mur. Il pensa être dans une tour d'un château. L'endroit lui semblait familier, mais il n'arrivait pas à dire pourquoi. Alors qu'il se levait pour se diriger vers l'unique fenêtre, il entendit un gémissement. En se retournant, il aperçut une silhouette encapuchonnée allongée au sol. « Un mangemort » se dit le jeune sorcier. A ce moment-là, le dit mangemort se releva et voyant la baguette braquée sur lui, il soupira.
Rangez votre baguette, Potter, fit-il d'une voix sarcastique en retirant sa cagoule.
P professeur Rogue, s'exclama le garçon aux cheveux en bataille.
Auriez-vous une idée de l'endroit où nous sommes ? Questionna le maître des potions.
Aucune, je m'apprêtais à regarder par la fenêtre, commença le jeune homme quand la porte s'ouvrit.
Une femme d'une trentaine d'année s'apprêtait à pénétrer à l'intérieur de la pièce lorsqu'elle les aperçut.
Oh ! Vous êtes réveillés. Ne bougez pas, je vais chercher les autres, dit-elle en ressortant aussi vite qu'elle était entrée.
Où croit-elle que l'on pourrait aller, s'énerva le maître des potions.
Mais déjà la porte se rouvrait et la femme pénétra à nouveau dans la pièce circulaire accompagnée d'une autre femme et de trois hommes. Chacun d'eux dégageait une prestance et une aura de puissance qui rappelait à Harry le professeur Dumbledore, en particulier le plus âgé des trois hommes.
Bonjour, j'espère que le voyage ne fut pas trop désagréable, s'exprima la deuxième femme.
D'une allure élancée, elle dégageait une élégance certaine par une gestuelle toute en retenue. Ses cheveux blonds étaient savamment relevés en un entrelacs de mèches sur sa tête. Seule une natte retombait dans son dos. Sa peau délicate était mise en valeur par un léger maquillage et par le décolleté de sa robe de velours bleu. Harry se dit qu'elle était la représentation même des femmes nobles de l'époque moyenâgeuse.
Tu dois être le jeune Harry, ajouta-t-elle en se tournant vers le jeune sorcier. Ton nom est un peu trop futuriste, tu t'appelleras Harold le temps de ton séjour parmi nous.
Attendez, qui êtes-vous ? Et où sommes-nous ? Demanda le « Survivant ».
Dame Rowena, que voulez-vous dire par « futuriste » ? Intervint l'un des jeunes hommes. Il ressemblait à si méprendre au professeur Rogue, seuls ses yeux gris où perçaient un éclat de gaîté le différenciait de ce dernier. De plus, contrairement au professeur honni d'Harry, il n'était pas vêtu de noir, mais portait une élégante robe verte.
Allons Salazar, laisse notre douce amie répondre à ce damoiseau, s'interposa l'autre jeune homme.
Il est vrai que nous ne nous sommes pas présentés. Je suis Dame Rowena Serdaigle, voici Dame Helga Poufsouffle, Lord Salazar Serpentard, Lord Godric Gryffondor et Merlin L'enchanteur, indiqua-t-elle en montrant respectivement la femme qui était entrée la première, puis l'homme vêtu de vert, l'autre jeune homme vêtu quant à lui d'une robe bordeaux et enfin le vieil homme avec une barbe blanche semblable à celle du professeur Dumbledore.
En entendant les noms, Harry et Rogue n'en croyait pas leurs oreilles. Ils étaient face aux quatre fondateurs de Poudlard et surtout du plus grand magicien de tous les temps.
C'est impossible ! S'écria le professeur Rogue.
On a remonté le temps, on est dans le passé, s'exclama le « Survivant ». C'est la seule explication logique. Sinon, comment se pourrait-il que des personnes sensées être morte depuis très longtemps se trouvent devant nous ? Sommes-nous à Poudlard ? Demanda-t-il à Dame Serdaigle.
C'est exact, lui répondit-elle. Quel est votre nom ? Interrogea-t-elle en se tournant vers le compagnon d'Harry. Car il était juste prévu de faire venir ce jeune damoiseau, précisa-t-elle.
Séverus Rogue, rétorqua-t-il, et à notre époque, à Potter et moi-même, je suis maître des potions à Poudlard et directeur de la maison Serpentard.
Vraiment ! S'exclama Lord Serpentard. Et bien mon ami, je pense que nous aurons de grandes discussions le temps de votre séjour.
En attendant, intervint Lord Gryffondor, je pense que ce jeune damoiseau aimerait savoir pourquoi il est ici. Et personnellement, j'aimerais que tu nous expliques, ma chère Rowie, ce que tu veux dire par futuriste. Viendraient-ils tous deux du futur ?
Exact, répondit Harry, du vingtième siècle, de l'année 1996 pour être plus précis.
Devant le regard éberlué des trois autres fondateurs de la plus prestigieuse école de sorcellerie d'Angleterre, Dame Serdaigle crût bon d'intervenir.
Effectivement, ils viennent d'environ 1500 ans dans le futur. Sache Harry que si nous t'avons fait venir, c'est suite à un rêve de Godric et de Salazar. Je m'explique : il y a quelques jours Godric est arrivé dans le bureau directorial en disant qu'il avait fait un rêve étrange. Après qu'il nous ait raconté son rêve, Salazar nous a informé qu'il avait eu exactement le même songe. Aussi, nous avons décidé de te faire venir auprès de nous pour t'enseigner notre savoir. Avec Merlin, nous t'avons cherché à travers l'espace et le temps. Tu as quel âge ?
J'aurais 16 ans à la fin du mois de juillet.
« Juillet » ? Quel est donc ce mois ? Demanda Dame Poufsouffle.
Euh ! Fit le jeune gryffondor.
Le calendrier doit être différent à cette époque, remarqua sarcastiquement Séverus Rogue. Potter est né au milieu de l'été.
Est-ce près de Beltaine ou de Lughnasadh ? S'informa lord Serpentard.
Vous célébrez encore les fêtes celtiques, s'exclama le professeur Rogue, alors attendez un instant.
Pendant qu'il réfléchissait à mi-voix, Harry se demandait quelles étaient exactement ces fêtes celtiques dont les adultes venaient de parler. Il se sentait un peu perdu et pensait que si Hermione avait été là, elle aurait pu lui en dire plus. Il ne remarqua pas que Merlin l'observait. Le plus célèbre des mages avait déjà remarqué son trouble et ressentit l'aura de puissance d'Harry qui ne demandait qu'à se révéler. En effet, le vieux mage n'avait jamais ressenti une telle puissance, elle dépassait largement la sienne. Et lorsque Harry aurait reçu son héritage, il serait un très puissant sorcier. Mais pour l'instant, il n'était encore qu'un adolescent confronté trop tôt au monde des adultes.
Potter est très exactement né la veille de lughnasadh, précisa Rogue sortant de sa réflexion.
Le même jour que toi, mon cher Godric, fit remarquer Salazar.
Bien, je pense qu'il est temps que je vous montre vos appartements, intervint Dame Serdaigle.
Les chambres du « Survivant » et du professeur Rogue étaient situées au quatrième étage dans une aile du château que Harry ne connaissait pas. Pendant que l'élève rangeait ses affaires, Séverus sortit prendre l'air dans le parc. Et c'est assis près du lac que Salazar le trouva.
Dites-moi, mon ami. Je suppose qu'à votre époque de nouvelles potions ont été inventées, commença Lord Serpentard. Non, ne dîtes rien. Les connaissances que vous avez du futur ne doivent en aucun cas être divulguées, à moins que vous ne vouliez changer l'histoire. Aussi, j'aurais une proposition à vous faire le temps de votre séjour ici : Soyez mon assistant. J'aurais ainsi le plaisir de partager mon amour pour les potions avec vous, et qui sait, peut-être y aura-t-il des potions que l'on enseigne aux élèves et qui auront été oubliées à votre époque. Alors qu'en dîtes-vous ?
Séverus acquiesça de la tête.
Bien, dans ce cas, l'affaire est conclue, dit-il joyeusement. Ah ! Une dernière chose, je ne sais pas comment cela se passe à votre époque, mais ici, il est hors de question de faire de la magie noire. Si tel était le cas, je vous demanderai de quitter aussitôt, l'enceinte de cette école. Ce qui signifie pour vous, qu'étant obligé de repartir en même temps que le jeune Harold, vous vous retrouveriez à cette époque, sans moyens pour repartir chez vous. Est-ce bien clair ?
Très clair, répondit le voyageur du futur, encore surpris par le changement de ton de son interlocuteur.
Alors que le fondateur s'éloignait, les pensées de Séverus étaient assaillies par de nombreuses questions. Puis se levant, il regagna à son tour le château. En arrivant devant les portes de la grande salle, il fut rejoint par le jeune Potter. Et c'est donc ensemble qu'ils rejoignirent leurs hôtes pour le repas.
