Bonjour!

C'est moi! Encore et toujours! Comme vous l'avez vus dans le résumé, j'ai modifié le premier chapitre. Il est plus long. Huhu, j'espère qu'avec ça, je serait pardonnée de mon IMMENSE retard. Une semaine. Mais j'ai une excuse! Je passe mon bac en fin d'année et je galère un peut beaucoup (sans jeu de mots... °). Donc voilà...

Merci à toutes celles qui m'ont reviewer! Ca m'a fait trèèèèèèèèèèèèèèès plaisir!

Par contre, la dernière fois, j'ai oubliéde dire une chose importante. Je suis sadique. TRES sadique. Ca veut dire que les perso vont souffirr. Un peu. Enfin, ça dépend de mon humeur! En plus, ma bêta m'encourage vivement dans cette voie. Alors voilà. C'était la prévention de dernière minute.

Autrement, je suis persuadée que vous savez tous que les persos appartiennent à JKR, que je ne fait que les utiliser. En plus, l'idée de l'histoire n'est pas de moi, elle est de Bluemoon54 ( c'est quand que tu poste la suite de ''la créature oubliée''? ). Je suis lue et relue par une parfaite inconnue, Lawrence, qui met ses talents te correctrices à mon service (et c'est pas de la tarte, parfois!)

Voilà, si j'ai oublier quelque chose, dites le moi, je rectifierais au troisième chapitre!

Aller, bisous et bonne lecture!


Ave Voldemort, victori te salutant

Le claquement sec du fouet sur ses épaules le faisait souffrir. Il devait activer la cadence, martyriser plus encore ses muscles déjà à la limite de la rupture. L'homme assis à côté de lui était dans le même état, malgré son incroyable puissance. Cela faisait cinq ans maintenant, qu'ils étaient enchaînés ensemble sur le même banc à suer sang et eau parmi une centaine d'autres esclaves sur cette galère Romaine qui parcourait sans cesse le grand empire Romain. Cinq ans que la haine et la rancune rongeaient petit à petit son cœur. Cinq ans que le jeune seigneur choisi par les Dieux avait tout perdu.

C'était il y a cinq ans.

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- Draco !

Le jeune homme s'arrêta et se tourna vers l'origine de cet appel. Un petit sourire éclaira son visage quand il reconnut Theodore Nott, son compagnon d'arme. Vêtu d'une tunique courte, quelques rouleaux sous le bras, le fils du légat sortait de la bibliothèque et se précipitait vers lui.

- Que se passe-t-il Theo ? Besoin d'aide dans un problème de mathématiques ou dans un problème de cœur ?

- Moque toi ! Ce n'est pas tout le monde qui a la chance d'avoir été choisi par les Dieux ! La plupart des gens ne sont que de simples mortels et n'ont plus qu'à se débrouiller ainsi !

Un sourire indulgent orna un instant les lèvres de Draco. Oui, on pouvait penser qu'il avait été choisi par les Dieux. Il était beau, intelligent, sa famille était riche et la fortune lui souriait. Ce n'était pas le cas de Theodore qui, bien que riche et intelligent, faisait fuir toutes ses conquêtes à cause de son visage ingrat. De plus, et quelques fois cela mettait Draco mal à l'aise, Theodore avait un goût marqué pour le sadisme. Il aimait faire mal et voir sa victime se tordre de souffrance. Le jeune Dieu l'avait déjà vu à l'œuvre une fois. L'un de ses esclaves avec lequel il s'entraînait au glaive était tombé sous ses coups et le jeune homme, pris d'une soudaine folie, avait planté son arme dans la main ouverte de l'esclave. Celui-ci n'avait dû son salut qu'à l'intervention de Draco qui avait su faire entendre raison à Theodore. Pourtant, il avait été choqué par la lueur de folie sadique qu'il avait vue dans ses yeux et il s'était juré de ne plus jamais combattre contre lui, même à l'entraînement.

Les deux jeunes hommes reprirent leur route ensemble et quittèrent rapidement la bibliothèque et le quartier des bains publics. Ils décidèrent de passer par la garnison où était affecté le père de Theodore pour s'épuiser au glaive avant de rejoindre leur demeure sur l'une des sept collines de Rome.

Cela faisait bientôt une heure que les deux hommes se défoulaient sur des mannequins quand, alors qu'ils avaient décidé de prendre une pause, Theodore engagea la conversation :

- Notre Empereur se montre clément, en ce moment, ne trouves-tu pas ?

- En effet, il cherche à flatter ses hommes pour s'attacher leur fidélité. Mon père a été rappelé de sa province, il devait lui ramener son dû aujourd'hui. Il a été honoré d'un nouveau bateau pour le commerce sur le fleuve près de Trier ou de Lugdunum.

- Le mien s'est vu offrir quatre nouveaux chevaux, des bêtes magnifiques, qu'il va pouvoir faire courir aux jeux. Il est certain de gagner.

- Ces cadeaux ne sont que futilités.

- Que veux-tu dire ?

- Ce n'est pas de cette manière que notre Empereur s'assurera la fidélité de ses hommes. Nous ne lui devons rien. Certains pourraient se sentir insultés par ces offrandes et cela finira par nuire à notre Empereur. J'espère que sa garde rapprochée est bien entraînée !

- Ça pour sûr ! Mes hommes et moi-même sommes plus que près à protéger le Seigneur Voldemort !

Les deux jeunes hommes échangèrent un sourire goguenard, puis se levèrent et reprirent leurs exercices. Ils continuèrent ainsi jusqu'à ce qu'un esclave vienne prévenir Draco que son père le faisait demander. Couvert de sueur, le jeune homme salua son ami et quitta la pièce sans un regard pour l'esclave. Il s'arrêta à la fontaine au milieu de la cour de la garnison et à l'aide d'un linge que lui tendait l'esclave qui l'avait suivi, il entreprit de nettoyer la sueur qui dégoulinait le long de son torse et de ses jambes. Ce ne fut qu'une toilette sommaire, il se délasserait chez lui plus tard, lorsqu'il aurait vu son père. Il tendit le linge imbibé d'eau à l'homme asservi et se saisit de sa tunique et de sa toge qu'il revêtit par dessus la jupette qu'il portait pour l'entraînement. Et toujours sans la moindre attention pour son esclave, il se dirigea vers son char, attelé à deux superbes étalons noirs. Il les flatta en passant et prit place sur le plancher de bois, saisit les guides et, à peine l'esclave eut-il pris le temps de monter à sa suite qu'il lançait les bêtes au petit galop au travers de la ville. Il ne lui fallut pas plus de vingt minutes pour rejoindre la maison familiale.

Elle était un peu à l'écart de la ville, entourée de champs de blé et d'un petit bois giboyeux. Une longue allée de terre battue bordée de haut cyprès y menait et Draco admira une fois de plus la beauté de l'endroit, bercé par le chant des grillons. Sa maison. Celle où il avait grandit.

D'un geste de la main, il ouvrit la bulle de protection magique qui entourait le domaine et pénétra la petite cour pavée à l'avant de la villa. Il arrêta ses chevaux devant la porte d'entrée et ordonna à l'homme installé à ses pieds de s'occuper d'eux, puis il entra dans le péristyle. À peine eut-il posé le pied sur la riche mosaïque qu'un boulet de voiles de soie et de cheveux noirs lui rentra dedans.

- Draco ! Mon ami, enfin te voilà ! Je n'en pouvais plus de t'attendre seule, tes esclaves sont vraiment d'une grossièreté !

- Pansy, ma douce ! Je suis désolé de mon retard, mais Theodore avait à m'entretenir d'une affaire importante.

- Pourtant il faudra bien que tu fasses quelque chose à propos de ces esclaves, ils sont vraiment horribles !

Draco ne répondit rien. De toute façon, sa fiancée n'avait même pas remarqué qu'il se taisait. La jeune fille était bien jolie, mais aussi intelligente qu'une pomme et plus bavarde que toutes les commères de Rome. Certains jours, le jeune homme se prenait à regretter sa première fiancée, Hermione, qui avait été accusée de trahison envers l'Empereur et exécutée lors des derniers jeux au cirque. Elle au moins savait se tenir et ne lui faisait pas un rentre dedans aussi grossier que Pansy.

Le bavardage incessant de la jeune fille finit pourtant par lui taper sérieusement sur le système et, s'excusant rapidement, il la planta au milieu de sa cubiculum pour rejoindre sa mère. Il trouva la noble dame assise face à un grand miroir de bronze poli, tandis qu'une jeune esclave lui peignait les cheveux.

Draco aimait beaucoup sa mère, elle lui ressemblait tellement. Comme lui, elle était blonde, d'un blond si clair que l'on aurait cru ses cheveux blancs. Elle était fine et élancée, pleine de grâce. Le jeune homme avait hérité de cette grâce dans sa silhouette et ses gestes, mais son corps était plus lourd, plus en muscles, comme son père. Il avait vraiment été choisi par les Dieux.

- Bonsoir, mère ! Comment allez-vous aujourd'hui ?

- Draco, mon fils ! La journée a été bonne, la maison est bien tenue. Nous allons manger dans quelques instants, ton père est encore dans ses rouleaux.

- Parfait, je meurs de faim ! Au fait, Pansy ne reste pas pour la cena, ce soir !

- Non, son frère vient la chercher. Je crois d'ailleurs apercevoir son palanquin, elle est en train de s'en aller.

- Je vais voir où est mon père. À plus tard, mère !

- À plus tard, Draco.

Le jeune homme quitta la pièce, bousculant l'esclave qui revenait avec les onguents de sa mère et qui ne s'était pas poussée assez vite. Il ne lui accorda pas un regard.

Après avoir salué son père et discuté quelques instants avec lui, le jeune seigneur alla s'étendre sur sa couche dans le triclinium, un rouleau en main pour se distraire en attendant que le repas soit servi.

Très vite, ses parents le rejoignirent et les esclaves apportèrent les différents plats. La conversation était, comme toujours, agréable entre les trois personnes, malgré quelques incidents avec les esclaves. En effet, Draco ne supportait pas leur présence et les plus jeunes, qui ne connaissaient pas les règles de la maison, l'exaspéraient au plus haut point. Il en rabroua deux et en renvoya un troisième en cuisine, sous le regard approbateur de son père.

Le dessert, composé de différents fruits, fut rapidement annoncé et servi, puis les trois Malfoy restèrent encore quelques instants ensemble dans le triclinium. Pourtant, la fatigue commençait à se faire sentir.

Narcissa étouffait élégamment un bâillement quand tout à coup, une violente explosion se fit entendre suivie de cris et de bruits de course. Les trois Malfoy avaient la tête tournée vers la porte de la pièce, la curiosité et l'inquiétude marquées sur le visage, quand un esclave passablement abîmé et particulièrement paniqué arriva.

- Maître ! Maître ! La garde personnelle de l'Empereur vous cherche ! Ils ont forcé les défenses du domaine et massacrent tout mes compagnons ! Nous n'arrivons pas à les retenir !

Dans un grondement, Lucius bondit de sa couche et courut à la rencontre des soldats, suivi de son fils. Tout deux usaient de magie pour immobiliser la maison et limiter les dégâts. Lorsqu'ils arrivèrent dans le péristyle, ils tombèrent sur un spectacle des plus désolants. Du sang maculait les mosaïques précieuses, les corps d'où il était extrait gisaient contre les murs ou sur le sol, les vases qui décoraient l'endroit étaient en miettes et au milieu de ce carnage, deux soldats tentaient de prendre de force une jeune esclave alors que leurs compagnons fouillaient les pièces autour d'eux et renversaient les braseros.

- Par tous les Dieux ! Que croyez-vous faire en cette demeure !

La voix de Lucius tonna par dessus le vacarme des cris de peur et d'excitation et figea quelques instants les assaillants avant qu'ils ne se reprennent. Draco vit le chef de la garde personnelle de l'Empereur se détacher de ses hommes et s'avancer vers eux, le sourire aux lèvres et le regard plus fou que jamais.

- Proconsul Lucius, Draco, enfin vous voilà. Et ta mère qui vous suit, parfait, je n'aurai pas à vous pourchasser !

Theodore tira de sa ceinture un rouleau officiel, dont il exhiba le sceau impérial.

À côté de lui, Draco sentait son père bouillir de colère et retenir à grand peine sa magie. Son ami les narguait et cela lui était insupportable. Le jeune homme était à deux doigts de se jeter sur Theodore mais la bienséance l'en empêchait encore.

- Bien. Proconsul, madame, par ordre de notre Empereur le seigneur Voldemort, vous êtes en état d'arrestation et condamnés à la peine capitale, applicable sans délais et par la garde personnelle de notre Empereur. Draco, tu es en état d'arrestation et condamné aux galères à vie. Tu seras emmené par la garde personnelle de notre Empereur au port de Rome et attaché au bateau du tribun.

- Et pour quel motif ces mesures prises contre nous ?

- Vous et votre famille êtes accusés d'avoir tenté de tuer notre Empereur.

Un sourire sadique étira les lèvres de Theodore dans le silence qui suivit son annonce. Lucius serrait les poings en tremblant de rage alors que sa femme, fière et noble à se côtés, s'était transformée en statue de glace. Leur fils sentait ses longs cheveux blonds se dresser sur sa nuque et ses muscles se tendre, prêts au combat.

- De quel droit portez-vous ces accusations contre nous…

La voix du proconsul était dangereusement basse et vibrait de colère. Les hommes de la garde personnelle de Voldemort, légèrement inquiets, resserrèrent leur prise sur leur arme.

- Notre Empereur a consulté l'oracle ce matin et il lui a été prédit sa mort prochaine. De plus, certaines paroles lui ont été rapportées, prononcées par votre fils et laissant à penser que vous entretenez des idées belliqueuses…

- Belliqueuses ? Je n'ai jamais rien dit de tel ! Ma famille respecte et honore l'Empereur !

- Ah ! Ce n'est pas à moi qu'il faut le dire, c'est à lui ! Mais je crains qu'aucun de vous n'en ait l'occasion !

Theodore se tourna nonchalamment vers les hommes derrière lui et, d'un geste sec, il ordonna la mise à mort. '' Procédez''. Le mot résonna longtemps dans la demeure des Malfoy avant que quelqu'un ne réagisse.

Les soldats se ruèrent alors sur la petite famille, glaive en avant et bouche ouverte sur un cri de fauve, tandis que Lucius et son fils érigeaient autour d'eux une barrière de protection magique. Les hommes de Theodore furent violemment rejetés, mais leur soif de sang les entraînait toujours plus contre la barrière magique et bientôt, les deux hommes Malfoy durent user de sortilèges d'attaque pour se débarrasser des soldats. Seulement, leurs magies étaient trop différentes. Lucius était un maître de glace, comme sa femme, tandis que Draco était enflammé. Leur barrière de protection s'affaiblissait au contact des deux magies antagonistes et, alors qu'ils étaient concentrés sur trois hommes particulièrement actifs, un jeune soldat réussit à se glisser derrière eux et à se saisir de Narcissa. Le cri d'effroi de la dame stoppa net tous les combattants. Son mari et son fils se tournèrent vers elle, baissant leur garde sous le coup de l'émotion. Et alors que le jeune soldat tranchait la gorge blanche de Narcissa, deux hommes se jetèrent sur Lucius pour lui faire subir le même sort pendant qu'on s'emparait de Draco. Celui-ci hurlait et se débattait comme un beau diable, usant de sorts des plus meurtriers, mais, emporté par la panique, il ne réussit pas à se concentrer suffisamment pour atteindre son but.

Ses parents furent assassinés sous ses yeux, alors qu'il était maintenu à terre et qu'on le ligotait solidement. Et quand on le releva pour le conduire au port, les soldats durent le traîner, presque le porter hors du domaine, tant il mettait d'ardeur à rejoindre les corps de ses parents. Longtemps il hurla son désespoir, à s'en arracher la gorge, les larmes baignant son si beau visage. Il ne restait plus rien de sa vie, de sa famille. Ces êtres si chers à son cœur venaient de lui être violemment arrachés et le domaine de son père, le berceau de sa vie brûlait, s'éloignait de lui. Il entendait ses chevaux hennir de frayeur et de douleur alors que les flammes puissantes atteignaient et détruisaient leur écurie.

Draco ne voyait plus que ces flammes qui s'élevaient haut dans le ciel. Les sanglots de rage et de désespoir secouaient encore sa poitrine et son visage luisait de larmes, mais il était incapable de penser autre chose que ''mes parents sont morts, mes parents sont morts…'' . Petit à petit, il tomba dans une torpeur angoissée et lorsqu'on le fit monter sur la galère du tribun, il n'était plus qu'un corps amorphe seulement agité de quelques sanglots qui ne cessèrent pas quand on posa les fers autour de ses poignets. Ils ne cessèrent pas plus lorsque Theodore se pencha à son oreille pour lui glisser quelques mots qui l'achevèrent :

- À vie, Draco, la galère à vie ! Les Dieux se sont lassés de leur jouet !

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L'Aurore aux cheveux de feu se levait à peine sur la grande cité romaine lorsque des cris se firent entendre sur le pont du navire, accompagnés de claquement de fouets et de coups. Les hommes autour de Draco s'éveillèrent difficilement sous les injures de leurs geôliers, mais le blond romain les remarqua à peine. La douleur et la peine étaient encore bien trop présentes dans son cœur. Ses yeux restaient fixes, ses épaules étaient basses, ses mains posées sur ses genoux les paumes vers le ciel. Les cris autour de lui l'indifféraient. Toute cette chair humaine qui se déchirait ne le concernait pas. Il ne remarquait pas les soldats qui circulaient entre les bancs des esclaves.

Lorsque la claque atteignit son crâne, il leva pourtant un regard hébété sur l'homme casqué devant lui.

- Dis donc, blondinet, t'as pas entendu les ordres ? Tous aux rames !

Les yeux encore perdus, Draco assimila ce qu'on venait de lui dire.

- On ne m'a… Jamais donné d'ordres… souffla-t-il haineusement.

Le bras du soldat s'abaissa à nouveau, son poing percutant cette fois-ci le beau visage du jeune homme.

- OBEIS, chien ! De toute façon, tu n'as pas le choix ! Tu es sur cette galère par ordre de notre Empereur, tu as été puni, tu n'es plus rien ! Tu nous dois obéissance ! Alors, À LA RAME !

L'homme le laissa là et un coup de fouet retentit. Un cri de souffrance lui échappa. La lanière de cuir s'été abattue sur son dos, lacérant sa tunique et sa chair, la tachant du pourpre de son sang.

L'homme à côté de lui posa une main sur son épaule et lui murmura quelques mots qui le convainquirent de poser les mains sur le long manche de bois.

- Tu ne peux rien faire, gamin, hier ils ont tué l'un de nous à coup de bâtons. Tu auras ta vengeance, elle viendra le moment venu. Mais si tu veux tenir jusque là, ménage-toi et ne te fais pas trop remarquer.

Avec un gémissement de douleur, Draco vit sa nouvelle vie débuter, au rythme de la rame devant lui et du bateau autour de lui. Cet enfer qui finirait par avoir raison de lui.

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Son premier voyage à bord de la galère emmena Draco vers une garnison du sud de l'Italie. Les soldats du bateau parlaient avec excitation d'un événement qui semblait assez rare parmi les troupes. Il paraîtrait que l'Empereur Voldemort allait assister en personne à une importante cérémonie de remise de distinctions et chacun avait hâte de s'y faire remarquer car on recrutait pour la garde personnelle du monarque. C'est pourquoi, en plus de l'odeur de la chair et de la sueur, ce jour là le pont fut envahi de l'odeur des graisses à cuir et à métaux. Chaque soldat révisait son matériel, reprisait ses habits, rafistolait les trous des armures ou les éclats des épées. Les esclaves étaient souvent éblouis par un éclat de soleil capté par une arme plus reluisante que les autres ou par un miroir à raser. Les hommes d'armes s'interpellaient entre eux, s'injuriant parfois ou plaisantant sur la cérémonie à venir.

Toute cette agitation fébrile rendait les esclaves nerveux. Ils savaient que dans ce genre de cas, la moindre erreur leur coûterait très cher. Ils n'avaient qu'une seule chance pour réussir leurs manœuvres et s'ils la laissaient passer, c'en serait fini d'eux. Rares étaient les hommes qui osaient parler dans ces cas là, mais il existait toujours des fous plus fous que les autres.

- Regardez-moi donc tout ces troufions qui préparent leur propre mise à mort… 'sont pathétiques !

Un cracha suivit cette déclaration amer. L'homme qui avait parlé était tellement couvert de crasse et de vermine qu'on ne pouvait plus distinguer la couleur naturelle de sa longue barbe broussailleuse. Par contre, ses yeux bleux délavés exprimaient toute la rancœur du monde. Malheureusement pour lui, sa phrase fut captée par l'un des sous-fifres du capitaine qui s'empressa d'aller rapporter ce qu'il avait entendu. Le chef du navire, lui-même très nerveux à l'idée de la manœuvre d'amarrage de plus en plus imminente, se déplaça en personne pour corriger l'esclave bavard. Il le fit détacher de son banc et amener à l'avant du navire, face à la majorité de soldats. Au milieu d'eux se trouvait un brasero, utilisé pour chauffer certaines pièces bosselées et les remettre droites. Ainsi, plusieurs tiges métalliques s'y trouvaient, rougeoyantes d'être restées si longtemps dans le feu. D'un geste sec de la main, le capitaine ordonna à l'un de ses hommes de punir l'esclave réticent. L'homme désigné se saisit d'une des tiges chauffées au rouge et, sans une once de pitié, il l'appliqua de toute sa longueur sur le torse de l'esclave. Un long hurlement retentit sur la galère, alors qu'il se débattait des hommes qui le tenaient, mais personne ne releva la tête.

L'homme à côté de Draco avait réussi, discrètement, à lui expliquer la situation.

- C'est un ancien légionnaire, il avait été accusé d'avoir volé la solde de toute sa garnison et d'avoir tué son centurion. Ne regarde pas quand ils le puniront, le capitaine n'aime pas donner de spectacles de ce genre, tu risquerais d'en faire partie sinon.

Draco avait suivi le conseil et baissé les yeux lorsque l'esclave encadré de deux légionnaires était passé à côté de lui. L'homme était revenu s'installer à sa place d'une démarche douloureuse. La peau brûlée de son torse partait en lambeau et sa chair suintait abondamment, mais personne ne fit mine de s'en soucier. Personne n'osa non plus dire quoi que ce soit jusqu'à la fin du voyage, une demi-journée plus tard.

Lorsque la galère arriva à Brindisi, sur le talon de la botte italienne, le soleil commençait son lent plongeon derrière l'horizon. On pouvait apercevoir sur la petite colline bordant le littoral les nombreuses garnisons présentes pour la cérémonie. Au loin, un port modeste avait été aménagé pour ce jour particulier et quelques galères étaient déjà amarrées et déchargées de leur équipage. Un incessant va et vient reliait les navires au camp romain : une colonne d'hommes vêtus de vert, casqués, trimbalaient des chargements d'armes, de vivres et de vins sur une mauvaise route tels d'innombrables fourmis ouvrières.

Mais les galériens ne voyaient rien de toute cette activité. Cachés dans le ventre de leur bateau, sous le niveau du pont, leur monde était fait de bois des tons les plus foncés aux plus clairs. Les seuls bruits qui leur parvenaient étaient les claquements du fouet et le murmure angoissant de la mer contre les flancs du navire. Les muscles tendus de leurs bras dirigeaient cette masse monstrueuse de mécanique romaine, mais aucun d'eux ne savait où ils allaient. Le capitaine était leurs yeux et leurs oreilles, ils n'avaient d'autre choix que de suivre ses consignes aveuglément, comme des bêtes de somme. Une journée n'était pas encore passée que Draco ressentait déjà l'humiliation cuisante du traitement des galériens. Il sentait les remous de moins en moins violents contre la coque et une infime odeur de terre qui volait dans les airs. Il n'écoutait pas le capitaine, sont compagnon d'infortune le faisait à sa place, mais il entendait les ahanements et les gémissements de douleur des autres hommes. Il devait se passer quelque chose, mais il n'en avait cure.

Soudain, un léger tressaillement dans le bateau se fit ressentir et toute activité s'arrêta. La galère venait d'être amarrée.

- Aller, fiston, ça va être l'heure pour nous de montrer notre sale gueule au monde. Voldemort inspecte aussi les esclaves des galères, pendant ce genre de cérémonies. Certains y voient une chance de plaider leur cause…

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Le soleil était haut dans le ciel. Sur la petite colline dominant la mer, près de cinq cent soldats étaient rassemblés avec en bout de colonne, tous les galériens des cinq navires amarrés sur l'eau. Cela faisait près de trois heures déjà que tous ces hommes étaient debout sous la chaleur infernale de l'astre, raides comme des piquets, bardés de cuir et de fer. Ils n'avaient pas le droit de bouger, pas le droit de s'abriter, à peine le droit de respirer. La sueur attirait les mouches et la vermine plus sûrement qu'un pot de miel ouvert. Des murmures impatients et irrités parcouraient la foule, propageant les nouvelles de l'avancée de l'Empereur parmi ses hommes. Il avait commencé son inspection par la cavalerie, petite unité d'une centaine d'hommes, puis avait poursuivi par les simples légionnaires. Il s'attardait parfois aux plus importants, félicitait certains centurions, certains décurions, en rabrouait d'autres ou distribuait des récompenses. Généralement, il évitait de mettre ses hommes aux fers, il savait que leur vie lui était indispensable pour ses guerres. Petit à petit, alors que le soleil déclinait sur l'horizon, il s'approchait des troupes affectées aux navires. C'est à ce moment là que, généralement, il daignait écouter les esclaves de ses galères.

Draco n'en pouvait plus. La journée précédente, passée à martyriser son corps dans un exercice dont il n'avait pas l'habitude puis les longues heures, depuis l'aube, à rester debout sans bouger commençaient à avoir raison de lui. Sa vision devenait floue, son esprit n'arrivait plus à se focaliser et il avait toutes les peines du monde à se tenir debout. Son compagnon de banc le soutenait autant qu'il pouvait, mais cela était bien difficile lorsqu'il fallait le faire discrètement. Les rares moments où le blond pouvait se reposer sur l'autre homme n'étaient pas suffisants pour l'aider à reprendre des forces. Sa magie s'étendait librement autour de lui, captait tous les moindres murmures, mais il n'avait plus la force de les écouter. Comme il n'avait plus la force de retenir ses pouvoirs. Il voyait le capitaine de sa galère se retourner fréquemment, vérifiant que tous ses subordonnés étaient correctement mis, et les soldats qui guettaient nerveusement la venue de leur chef suprême.

Soudain, les murmures se firent plus virulents puis se turent brusquement. Un frisson d'excitation et de peur parcourut les hommes autour de Draco et il sut que c'était à leur tour. Tant bien que mal, il se redressa et essaya de faire bonne figure, comme les autres.

Une heure passa encore dans cette atmosphère tendue, avant qu'on ordonne à tous les esclaves de la galère de s'avancer, sous la garde d'une cohorte. Ils s'arrêtèrent devant un petit groupe d'hommes armés qui gardait une espèce de palanquin doré. En levant les yeux, ils pouvaient apercevoir l'empereur, un homme plutôt petit à la face écrasée et aux cheveux ternes et noirs, le corps maigre et affreusement blanc. Il avait revêtu une cuirasse de parade qui semblait presque trop lourde pour lui et se tenait nonchalamment allongé sur une flopée de coussins plus moelleux les uns que les autres. À la vue du petit groupe qui s'avançait vers lui, il renifla de dédain et ne daigna pas descendre de sa voiture.

Parmi les hommes armés autour du palanquin, Draco reconnut Theodore, qui, visiblement, fouillait des yeux la masse de chair face à lui à sa recherche. Lorsqu'il le reconnut, un sourire mauvais éclaira sa face mâchée. Un frisson de dégoût et de haine traversa le blond de part en part, à la vue de celui qu'il ne considérait plus que comme L'ennemi à abattre. Theodore se chargea de faire passer les esclaves qui désiraient communiquer avec l'empereur, tandis que celui-ci observait d'un oeil spectateur la troupe assemblée devant lui. Il écoutait à peine les doléances des hommes qui s'adressaient à sa personne et les renvoyait d'un signe de la main, sans espoir pour eux de se voir libérés de leurs chaînes. Un air de profond ennui s'inscrivait petit à petit sur son visage, qu'il ne chercha même pas à masquer.

À un moment donné, il se pencha hors de l'ombre bienfaisante de son palanquin et glissa quelques mots à l'oreille du chef de sa garde personnelle. Theodore fronça les sourcils, puis regarda Draco droit dans les yeux et, sans autres sommations, s'avança vers lui et le saisit violemment par le bras. Il le traîna presque face à Voldemort puis le planta là, pantelant, et retourna avec ses hommes assister au spectacle.

- Alors, Draco, comment se passe ta nouvelle vie ?

Le murmure qui parvint aux oreilles du blond lui fit dresser les cheveux sur la tête, tellement la voix était froide et grinçante, chargée de mépris.

- On ne m'avait jamais dit que les voyages organisés par l'Empereur étaient si assommants. Ces coups de fouets, ça vous donne la migraine en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

- Joue au malin, mon cher, mais les traîtres comme toi, je ne les laisse jamais repartir.

- Et c'est bien dommage, car vous vous faites des ennemis toujours plus nombreux parmi des innocents !

- Tu n'es pas innocent. Ton père avait beaucoup de liens et de gens qui l'auraient suivi en toutes circonstances. Personne ne peut résister à l'attrait du pouvoir.

- Mon père était fidèle à son peuple. Il a toujours tenté de rester juste et d'agir en conséquences.

- Rome n'est pas mère de ton père ! Il était issu de ces peuplades barbares qui se plaisent dans ces régions froides et hostiles du nord ; il ne cherchait qu'à s'emparer de notre territoire pour y installer le pouvoir de ces barbares !

- En épousant ma mère, une romaine, mon père a quitté sa famille et s'est dévoué à son peuple d'adoption ! Vous l'avez tué en prétextant une trahison, sur la seule preuve de paroles rapportées et de ses origines ! Votre justice est vérolée, elle n'est plus apte à être appliquée à notre peuple !

- MA JUSTICE EST LA SEULE ET L'UNIQUE ! PERSONNE N'A LE DROIT DE LA REMETTRE EN CAUSE ! J'aurais pu te libérer, Draco, il aurait suffi que tu me prêtes serment de fidélité ! J'aurais fait de toi l'un de mes compagnons, car tu me plais énormément ! Mais puisque tu critiques ma façon de gouverner MON peuple, c'est que tu serais prêt à me trahir toi aussi ! THEODORE !

L'empereur se redressa sur sa couche, faisant tanguer légèrement le palanquin, et refusa obstinément de porter à nouveau le regard sur le blond.

- Puisqu'il a décidé de se rebeller, qu'il soit traité comme tel ! Il mourra attaché à une rame, comme la vermine !

Un geste de la main scella ses paroles et Theodore fit signe à ses hommes de l'éloigner.

Un instant stupéfait, Draco laissa la colère l'envahir et sa magie se dissiper, violente, presque vivante autour de lui. Les soldats qui s'approchaient de lui se retrouvaient couverts de griffures et de coups, repoussés par un sortilège particulièrement puissant. Mais Draco ne le maîtrisait pas et ses effets n'étaient pas aussi dévastateurs que quand c'était son père qui l'utilisait. Face à cette magie, les hommes de Theodore ne pouvaient rien faire. Aucun d'eux n'était sorcier ou doué d'un don particulier. Alors, tandis que Draco continuait d'activer sa magie sans la ménager, Voldemort descendit de sa couche et s'approcha de lui.

- Maintenant, je veux que tu meures !

Il écarta les bras et une puissante déflagration se fit entendre. Les hommes, esclaves comme soldats postés autour des deux combattants, durent se protéger le visage et surtout les yeux sous la violence de la soudaine rafale de vent qui frappa la place. Quand ils purent à nouveau observer les lieux, Draco était maintenu à genoux par l'Empereur dont les yeux rouges n'étaient plus que deux fentes.

- Je veux que tu meures, mais je veux que tu souffres aussi, que tu souffres le plus longtemps possible ! Tu ne reposeras plus jamais le pied sur cette terre en homme libre et ton nom s'éteindra avec toi ! EMMENEZ-LE !

Les soldats empoignèrent Draco sous les épaules et le relevèrent violemment. Le jeune homme se débattit rageusement, mais leur prise était trop précise pour lui permettre de vraiment tenter de se libérer. Alors il hurla, de toute la force de ses poumons :

- Je reviendrai, Voldemort, je vivrai et je reviendrai pour te le prouver ! Jamais mon nom ne périra ! Souviens-t'en, vivet nomen meum !

Et, criant et gesticulant, il fut emmené avec le reste des esclaves sur la galère, où les fers furent à nouveau posés sur ses poignets délicats.

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De ce jour, la vie de Draco à bord de la galère devint progressivement un enfer. Parfois, il lui semblait apercevoir Proserpine, la Reine des Enfers, se tenir à la proue du navire quand il levait les yeux. Mais elle disparaissait tout aussi vite.

Le fouet lui apprit l'obéissance et la soumission et la rame lui apprit la souffrance. Petit à petit, son cœur se durcissait dans sa poitrine, devenait froid et dur comme du marbre. Il était hargneux envers les autres esclaves, se battait pour un oui ou pour un non, n'hésitait plus à voler la nourriture des autres pour ne plus ressentir la morsure de la faim. Le seul qui trouvait grâce à ses yeux était son compagnon de banc, qui avait si bien su l'aider les premiers jours de sa vie à bord de la galère.

C'était un grand brun musculeux au visage qui avait dû être beau un jour mais qui était à présent creusé et rongé par une barbe en broussaille et envahie, comme chacun, par la vermine. Il s'appelait Sirius et avait été capturé à Alexandrie, en Egypte. C'était un homme qui avait parcouru de nombreux pays et rencontré énormément de gens, des mages des sorciers, des druides, des personnes aux pouvoirs étonnants et des usurpateurs aussi sournois que malins. En Egypte, il avait rencontré l'amour avec un prêtre du temple d'Horus. Les deux hommes avaient été surpris lors de l'une de leurs escapades du temple, où ils ne pouvaient décemment pas partager les plaisirs de la passion. Ils s'étaient perdus aux alentours d'un camp romain et malheureusement pour eux, on s'était aperçu de leur présence avant qu'ils n'aient pu fuir. Ils avaient été fait prisonniers et enfermés avec les esclaves du camp, jusqu'à ce qu'on ait statué leur sort. Sirius, qui était aussi magicien, avait réussi à libérer son compagnon et à le faire évader, mais alors qu'il allait le suivre, un homme était intervenu. Il l'avait décrit comme terriblement repoussant, hargneux et sadique à souhait. Draco avait reconnu dans cette description le portrait de Theodore, à qui il ne pouvait plus penser sans lui incomber la faute de ses malheurs. Sirius avait ensuite été directement transféré sur cette galère et cela faisait près de onze ans désormais qu'il y était. Onze longues années à user la jeunesse de son dos à un effort sans fin. Mais le désir de vengeance et cette passion qu'il entretenait pour son prêtre le maintenaient en vie et lui permettait de garder espoir.

Les deux hommes, unis dans leur haine, devinrent très vite amis. Ils se soutenaient mutuellement, se soignaient à l'aide de leur magie et partageaient autant qu'ils pouvaient leurs rapines. Cette amitié inopinée était le seul espoir de Draco dans cet enfer. Il se raccrochait désespérément à ce sentiment de peur de voir son esprit sombrer dans la folie et la haine.

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Cela faisait donc cinq ans qu'il avait été asservit.

Le rire du traître et de ses hommes lorsqu'ils l'avaient abandonné au froid de la nuit résonnait encore parfois dans ses cauchemars. Il était habitué, maintenant, aux nuits froides. Il était habitué au soleil brûlant aussi. Et aux lanières de cuir qui lacéraient ses épaules. Et aux cals qui s'étaient formés sur ses mains au contacte du long manche en bois de la rame.

La galère empruntait toujours la même route, du nord vers le sud, du sud vers le nord, de temps en temps vers l'ouest, quelques fois jusqu'en Gaule… Ils ne restaient jamais longtemps dans les pays chauds. La galère transportait souvent des cohortes complètes vers des pays étranger, mais jamais Le père de Theodore n'avais mis les pieds sur son navire. L'Empereur lui donnait bien trop de responsabilité pour qu'il puisse s'occuper d'eux.

Pourtant, un jour qu'ils étaient amarrés au port de Rome, les esclaves virent apparaître une délégation complète d'homme de main du tribun. Ils venaient donner un plan de route particulier au capitaine et assigner quelques esclaves personnels du tribun à la préparation de la venue de ce dernier à bord. Une cabine fut mise à la disposition du vieil homme et de sa suite et fut apprêtée avec beaucoup de soin.

Quelques heures plus tard, lorsque le vieil homme monta à bord en compagnie de son fils, Draco eut toute les peine du monde à ne pas relever la tête. S'il le faisait, Theodore risquait de le reconnaître et de lui mener la vie dure durant tout le voyage. Son ancien ami promenait un regard de propriétaire sur les hommes courbés aux rames. Ils ne remarqua pas le blond. Celui-ci, quelque part soulagé, en profita pour laisser traîner ses oreilles à la recherche de nouvelles. Pourquoi donc le tribun éprouvait-il soudain le besoin de partir en voyage avec sa galère ?

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Durant la longue traversé, Draco apprit qu'ils allaient en Egypte, à la recherche de quelques inestimables trésors dont le vieil homme souhaitait se rendre possesseur et pour réaffirmer, sur ordre de l'empereur, la domination de Rome sur ce qu'il appelaient avec mépris ''cette petite province laissée par les Grecs''.

Le voyage avait duré trois petites semaines. Ils étaient très vite arrivés en vue des côtes Egyptienne et le capitaine, avec l'habileté qui le caractérisait, avait guidé son bâtiment à l'aide de l'immense phare que l'on pouvait apercevoir au loin.

Le bateau avait longé durant un long moment la digue qui reliait le célèbre phare d'Alexandrie aux quais. Le capitaine à la voix dur menait la manœuvre de main de maître et la galère était en train de se ranger doucement aux côtés d'un navire marchand phénicien quand Draco avait relevé la tête.

Et tout s'était arrêté.

Il n'y avait plus qu'un océan d'émeraude bordé d'un noir profond et calme.

Puis les cris du capitaine avaient de nouveau retentis et le magnifique océan avait pris la teinte du mépris. Draco sentait ses bras bouger en même temps que la rame, mais son esprit restait bloqué sur cette image. Cette si belle couleur verte qui lui avait coupé le souffle. Un discret coup de coude l'avait ramené à la réalité de sa misère et les deux joyaux d'émeraude dans leur écrin. Il s'était rendu compte qu'il avait le regard plongé dans celui de la plus jolie jeune fille qu'il ai jamais vu. Elle était toute menue, habillée à la garçonne, les cheveux d'un noir de jais comme la plupart des égyptienne et une poitrine presque pas développée. Une enfant, avait-il pensé sur le coup. La plus jolie des enfants.

Et elle le regardait comme s'il était le pire rebus de leur société. Il la haït immédiatement.

De quel droit le regardait-elle comme ça ?


Voilà.

Voilàvoilàvoilà.

La suite au chap suivant!