Bonjour, ici SNAPESLOVE.

Disclaimer: Tous les personnages, les lieux ainsi que l'histoire m'appartiennent et sont déjà sous copyright et édités. Les ressemblances avec des personnages, lieux ou situation ne sont que pur coïncidence.

Comment est-ce qu'on commence à raconter un récit qui n'est pas ordinaire? Selon moi, on doit le commencer de la même manière qu'une histoire normale, sauf que les mots la rendront extraordinaire. Je m'appelle Sean et j'ai 18 ans. Voici ce qui s'est passé dans ma vie dernièrement...

Pour vous situer, nous étions au milieu de l'année scolaire...

N'aurait-il pas été agréable de passer la matinée au lit avec un bon petit déjeuner en regardant la télé? Oh oui, ça aurait été la plus belle journée de ma vie... Manger des gâteaux que maman me faisait amoureusement, laisser mon père râler que je ne lui en laissais jamais assez... Mais non. Non, au lieu de ça, j'étais carrément en retard, enfilant deux chaussettes différentes de même couleur, trébuchant ici et là à la recherche de mes affaires afin de me rendre à ma première journée dans mon nouvel établissement scolaire...

Mon père, originaire de Brest, en France, avait rencontré ma mère lors d'un voyage sur le continent Américain à New York et était tombé amoureux d'elle. À cette époque ma chère maman habitait déjà au Canada, à Montréal plus précisément et elle lui avait donné son accord pour que tout deux s'établissent ensemble. Mon père avait eu de la difficulté à obtenir un simple permis de travail pour Montréal alors ils décidèrent de déménager aux États-Unis, le permis ayant été accordé tout de suite à mon père. Ma famille habita Branton, dans le Maine durant dix-huit années pendant lesquelles j'eus grandit. Papa avait trouvé un meilleur travail au Canada, lui qui rêvait depuis tout jeune d'y habiter. Mes deux parents étant francophones, j'eus la chance de grandir en français et en anglais. J'avais un frère, Ethan, envoyé à Montréal par mes parents pour jouir d'une éducation dure en pensionnat. J'en fus donc séparé à l'âge de quatorze ans, Ethan avait dix-sept ans. Il ne revint jamais à la maison, il préféra faire le tour du monde en travaillant dans les pays où il atterrissait et finit par s'installer en Suisse avec sa conjointe.

Heureusement qu'il faisait beau cette journée-là, j'avais rapidement coiffé mes cheveux avec du gel et j'aurais eu l'air stupide s'il avait plu! Ma mère me répétait toujours de me faire couper les cheveux, mais je les aimais semi-longs, ça me donnait un air rebelle et ça faisait craquer les filles. Quand une fille me regardait, j'avais toujours l'impression que ça venait de mon style. J'aimais les jeans pas trop serrés, les chemises sorties du pantalon et les cravates lousses autour du cou, quand le nœud était lâche. Autant le dire tout de suite, je n'étais pas le top modèle par excellence, mais on disait de moi que j'étais pas mal du tout. Peut-être que mon physique athlétique, ma taille remarquable et ma démarche jouaient pour beaucoup. Mon meilleur atout; Mes yeux bleus! Ou peut-être mon teint bronzé?... Revenons à mon entrée scolaire voulez-vous?

Donc je déambulais dans la cafétéria avec mon plan de cours en main et je n'avais aucune idée de l'endroit où je devais me rendre, tout ce que je connaissais, c'était le nom de mon professeur. J'avais l'air perdu et la dernière chose que je souhaitais, c'était qu'on m'adresse la parole ou qu'on me remarque. Au moment de me dire cela, on me tapa sur l'épaule, quelle chance et là j'étais ironique. Je me retournai pour apercevoir un autre gars, feuille de plan de cours à la main. Je n'eus pas le temps de dire quoi que c'était, il prit la parole plus rapidement que moi.

– Excuses-moi, est-ce que tu sais où se trouve la classe de Monsieur Heindeck?

Évidemment, me demander ça à moi c'était peine perdue, mais je lui répondis quand-même.

– Non, je ne connais pas encore l'établissement, je viens d'arriver alors je ne te serai d'aucune utilité.

Son expression de surprise me fit me demander qu'est-ce que j'avais bien pu dire de si impressionnant.

– Toi aussi? Aujourd'hui? S'exclama-t-il.

– Comment ça moi aussi? Demandais-je avec empressement, je savais que j'allais être en retard.

– C'est ma première journée ici, crois-le ou non! M'annonça-t-il en souriant de toutes ses dents.

Je me sentais à la fois rassuré et encore plus perdu car avec lui pour m'aider, je n'irais pas loin!

– Si cela ne te dérange pas, je dois me remettre à la recherche de cette classe sinon je serai en retard de beaucoup.

Sans que je ne m'y attende, il m'arracha mon plan de cours des mains et sourit.

– Ah, même classe tous les deux! Viens, faisons le tour pour la trouver. Dit-il en me rendant ma feuille.

Je le suivis sans mot dire, regardant les numéros des portes avec attention. Ils ne se suivaient pas alors impossible de se repérer facilement! Quelle sorte d'école n'avait pas des numéros de classes par ordre? Plus nous marchions, plus je sentais la panique monter en moi; En retard le premier jour de mon admission, bonjour la première impression!

– Oh, en passant je m'appelle Damien. Me dit-il avant de tourner dans le corridor de droite qui sortait de nul part.

– Sean, enchanté. Avais-je dit rapidement.

Damien était un tout petit peu plus grand que moi et portait ses cheveux bruns foncés aussi longs que les miens, mais légèrement bouclés. Un peu plus athlétique, il avait une mine joyeuse et transpirait la générosité. Son style s'apparentait au miens, mais sans cravate.

Nous avons tourné en rond quelques minutes avant de trouver la bonne classe.

– On se parle à la fin du cours! Me lança-t-il avant d'entrer sans frapper.

Le professeur ne dit même pas un mot quand il nous vit, il se contenta de sourire et de continuer sa matière tranquillement. Je trouvai le bon livre dans mon sac et le feuilleta quelques instants avant de saisir là où ils en étaient dans le cours et je me mis à suivre le palpitant cours de mathématiques statistiques avec un intérêt modéré. J'avais la chance d'être assis à la fenêtre... Enfin chance, j'aurais plutôt dit malheur si j'avais été le prof parce que j'aimais beaucoup rêvasser en regardant dehors et souvent je ne suivais pas. Justement, quand Monsieur Heindeck s'adressa à moi, je n'avais aucune idée de quoi il parlait.

– Oui je... Quelle était la question déjà? Fis-je avec malaise, je savais que tout le monde me regardait, surtout parce que tous devaient se demander qui j'étais.

– Monsieur... Sean Ledger. Fit-il avant de continuer ma torture publique. – Nouveau à St-Damien's College, vous venez de Branton dans le Maine si je ne me trompe pas?

– C'est exacte Monsieur. Avais-je dit simplement.

– Vous n'avez pas d'accent anglais. Conclut-il.

-Mon père est Français, né à Brest et ma mère est Canadienne, née à Montréal.

Toute la classe allait connaître ma situation, quelle introduction!

– Vous considérez-vous Français, Canadien ou Américain? Me demanda-t-il en souriant.

Question piège ou simple formalité? Je réfléchis un moment, jamais je n'avais songé à ce truc-là.

– Canadien monsieur.

– Ça fait combien de temps que vous êtes au Canada? Attaqua-t-il de nouveau.

– Trois jours. Dis-je, ce qui en fit rire certains en classe.

Monsieur Heindeck vint s'asseoir sur mon pupitre, poussant mon livre sans trop faire attention.

– Bienvenue parmi nous, monsieur Ledger. Dit-il avant de se relever.

Il alla à l'avant de la classe et continua son cours sans autres écarts. En me retournant pour voir si tout le monde était passé à autre chose, je pu apercevoir Damien qui me regardait en riant. Bravo, il avait eu la chance de ne pas y passer lui, au moins! Je lui adressai un sourire pas trop honnête avant de me mettre à suivre pour de vrai, au cas où le prof aurait été prit d'un nouvel intérêt pour ma personne.

– Pas trop traumatisé? Me demanda Damien à la sortie du cours.

J'avais l'impression qu'il venait vers moi parce que moi aussi, j'étais dans la même situation que lui. Après tout, n'était-ce pas ce que nous faisions tous en pareil cas?; Aller vers ceux à qui nous avions réussis à adresser la parole en premier? Valeur sûre, sans risque, à moins que l'autre ne soit un connard, ce qui n'était pas mon cas.

– Non ça va. Avais-je dit sans plus de cérémonie, je n'avais pas l'intention de faire de ce sujet l'affaire du jour.

– Tu prends ton repas du midi ici ou tu retournes chez toi?

– Je mange ici et quand j'aurai une idée du temps que ça me prendrait aller chez moi, je verrai.

– Ça t'embête si je mange avec toi? Me demanda-t-il un peu incertain.

– Non, pas du tout.

Voilà comment commença mon amitié avec un pur inconnu... Les premières minutes furent silencieuses à notre table, tandis que nous entendions les autres élèves parler, rire et même souvent crier tout autour. Je n'eus d'autre choix que de briser la glace pour ne pas passer pour niais.

– Alors Damien, tu viens d'où? Fut ma première question, un classique.

– D'ici, mais j'allais dans un autre collège qui ne me plaisait pas, alors j'ai décidé de changer pour me permettre de mieux fonctionner. Me répondit-il avec confiance.

– Tes parents n'ont rien dit? Osais-je.

– Je ne vis plus avec mes parent depuis trois ans déjà, mais ils n'auraient rien dit car mes notes sont bonnes et ils souhaitent le meilleur pour moi. M'expliqua-t-il.

– Tu veux dire que tu habites tout seul? Fis-je avec étonnement.

– Oui.

– Ça doit être bien, d'avoir un chez sois où personne ne peut se mêler de tes affaires!

– C'est plutôt sympathique oui. J'en conclus que tu habites encore chez tes parents.

– Ouais...

– Tu crois partir seul bientôt? Me demanda-t-il.

– J'aimerais bien, mais mon père m'a dit qu'une fois que je serai parti, il ne m'aideront plus financièrement. Donc je préfère attendre parce que l'école c'est cher. Lui Avais-je dit.

– Oui, ce n'est pas donné.

– Ça doit être difficile de travailler et d'aller à l'école en même temps, non? Demandais-je.

– Je ne travaille pas.

– Comment fais-tu?

– Avant que tu ne dises quoi que ce soit, saches que je ne suis pas un enfant gâté pourrit, mais mes parents subviennent à tout mes besoins jusqu'à ce que j'aie mon diplôme. Au début je ne voulais pas, mais ils ont insisté. Précisa-t-il.

– Tu ne paies rien du tout?

– Non rien... Dit-il en soupirant, comme s'il s'attendait à ce que je le juge.

– La chance!

– Je ne le dis généralement pas, ce n'est pas la meilleure façon de se faire des amis tu sais. M'avoua-t-il.

– Oui j'imagine sans peine. Avais-je dit, l'air rêveur.

Je me mis à m'imaginer seul dans mon propre appartement, toutes ces choses que j'aurais pu faire sans me gêner comme écouter ma musique, regarder la télé à n'importe quelle heure, manger n'importe quoi... J'arrêtai ma liste là car elle n'aurait jamais terminé!

Mes parents n'auraient jamais accepté de me payer un appartement, ils avaient déjà du mal à arriver parce que ma mère avait arrêté de travailler à cause d'un accident de voiture, il lui restait six mois de convalescence avant de pouvoir reprendre et même si elle travaillait, je n'aurais eu droit à un tel privilège!

– Mais bon je compense souvent en allant faire leur courses, je répare leur appareils ménagers aussi et fais quelques travaux pour mon père. Ajouta-t-il.

Impressionnant, c'était le petit garçon modèle, bien qu'il n'avait pas l'air de vouloir de cette image.. Un tout petit peu plus grand que moi, je l'avais déjà remarqué plus tôt, il devait faire à peu près 1,78m et ses yeux étaient... Je n'avais pas encore fait attention à ce moment en fait. J'étais bien tombé pour une fois, je n'avais pas à m'en faire à savoir quoi raconter à ma mère lorsqu'elle me demanderait si je m'étais fait de nouveaux amis. Ce n'était pas tout à fait un ami mais à voir comment il était, je n'avais aucune objection à ce que ça le devienne éventuellement. J'étais plutôt sélectif par rapport à mes parents. Leur présenter un perdu leur aurait donné une image faussée de mon environnement et ils auraient été capables de me faire changer d'école sur le champs.

– Tu n'es pas gâté pourri, si tu as cette chance alors je ne vois rien de mal à profiter de ce qui t'est offert. Finis-je par lui dire avec un sourire de compréhension.

Si j'avais eu cette opportunité, je l'aurais saisi sans me poser de questions.

– Merci de ne pas me juger. Me dit-il d'un air rassuré.

– Tu t'appelles comme le collège! Soulignais-je bêtement.

– Ouais... Je sais...

Ma remarque l'avait ennuyé, je l'avais bien vu.

– Désolé, on a dû te la faire quelques fois depuis hier celle-là hein?

– Ce n'est rien. Sourit-il en se levant.

– Aller, nouvelle quête... Je dois trouver la classe de Monsieur Frazer maintenant. Avais-je dit en me levant.

– Bonne chance, on se revoit peut-être à la fin des cours! Me lança-t-il en se dirigeant vers la porte principale.

Ça y était, encore une fois seul, livré à moi-même dans cette jungle d'étudiants de dernière année. Regardant mon plan de cour et l'horloge à tour de rôles, j'en conclus que j'avais quand-même vingt minutes pour accomplir ma mission, donc j'étais un peu moins stressé.

Cela devait être la nervosité, mais une fois dans ma nouvelle classe, avec encore plus d'inconnus, je me sentis un peu à l'écart. Je suivis le cours tout de même et me rendis à mon dernier sans trop de mal. La journée, ma première, avait été presque parfaite.

– Tu viens boire quelque chose avant de partir? Fit une voix, la seule que je connaissais tout près de moi.

C'était Damien, il avait l'air content que les cours soient terminés pour la journée. J'avais un peu de temps avant que mon père rentre alors j'acceptai volontiers son offre de rafraichissement. Nous avons pris des boissons gazeuses dans une machine distributrice à la cafétéria et sommes allé les boire assis dans les marches de l'entrée principale du collège. Le soleil tapait fort et la plupart des étudiants étaient légèrement vêtus, dont justement les filles et c'était très agréable à regarder.

– Que fais-tu ce soir? Demandais-je pour conversation.

– Je vais réviser un peu les cours car ils sont un peu différents de ceux que je suivais à mon autre collège. Ensuite je vais m'installer devant l'ordinateur et jouer un peu. Me répondit-il.

– Oh super... Mon portable est mort, je ne peux plus jouer à rien. Même si je voulais, j'ai une carte graphique désuète alors pas la peine d'essayer les trucs trop poussés. Fis-je un peu dégouté.

Je le sortis de mon sac pour le lui montrer; un vieux Sony Vaio qui m'avait couté les yeux de la tête à l'époque.

– Je connais bien les ordinateurs, si tu veux je le regarde maintenant.

– Apportes-le avec toi ce soir plutôt et vois ce que tu peux faire avec, je te paierai. Lui avais-je dit avec espoir.

– Très bien, je verrai ce que je peux en tirer.

– Je te donne mon adresse msn, comme ça tu pourras m'en parler plus tard ce soir. Tentais-je.

– Très bonne idée! Me dit-il avant de sortir son carnet de notes.

Je lui donnai mon msn et il me donna le sien. Nous finîmes notre boisson en bavardant un peu jeux vidéos, il aimait cela autant que moi et semblait en avoir une collection impressionnante! De plus tous des jeux récents, alors j'étais presque jaloux! Nous nous quittâmes sur quelques blagues à propos de faire exploser mon portable et je rentrai à pied, lui dans sa voiture.

– Alors mon choux, comment ça été à l'école aujourd'hui? Me demanda ma mère en posant mon repas devant moi.

Ce n'était pas si mal en fait, d'être avec mes parents. Maman me faisait à manger et papa lui, et bien c'était papa quoi!

– Très bien, je crois que je me suis fait un ami.

Elle avait l'air surprise. Il était vrai que j'aimais mieux avoir des fréquentations féminines, car j'étais généralement timide et j'avais de la difficulté à entrer en contacte avec les autres gars par peur du jugement ou du rejet.

-Bonne nouvelle alors. Me dit-elle en souriant grandement.

Et mon père ne pouvait résister à nous lâcher un commentaire absurde, mais tout de même sérieux...

– Tant que ça reste qu'un ami.

Il avait l'air frustré ce soir-là, comme s'il s'était engueulé avec maman avant que je rentre. Papa était un homme sur ses principes, mais surtout très macho. Je m'étais toujours demandé ce que ma mère lui trouvait d'ailleurs. Il avait élevé mon frère strictement, comme dans l'armée jusqu'à ce que grand-mère lui fasse comprendre que dans la vie, ce n'était pas comme dans l'armée. Je fus sauvé de cette dure éducation grâce à ma grand-mère en fait. Ethan nous envoyait des lettres six fois par années et parfois, quand je restais assez tard la nuit devant l'ordinateur, nous nous branchions sur msn et avions des vidéoconférences.

– Papa franchement! Fis-je un peu outré de son commentaire.

– De nos jours les jeunes sont débiles. Ils croient que l'ouverture d'esprit est la ligne à suivre alors que ça les conduira à leur perte! Crois-moi Sean, le monde est devenu fou! Ajouta-t-il en donnant un coup de poing sur la table.

Il faisait toujours cela, nous savions qu'il n'était pas fâché, mais simplement accroché à ses vieilles idées strictes.

– Oh Robert! Commença ma mère. – Sean est un garçon normal qui a de bonnes notes à l'école et tu sais très bien qu'un jour tu seras grand-père. Dit-elle en soupirant. – Je me souviens de Mélanie, quelle gentille fille, dommage qu'elle n'ait pas accepté de nous suivre d'ailleurs, hein Sean?

Ah Mélanie, ma copine que j'aimais vraiment. Elle voulait rester dans le Maine avec son frère et avait décidé que ce serait mieux si nous nous quittions au lieu de vivre une relation longue distance. Je ne croyais pas aux amours lointains personnellement et je savais que c'était mieux pour moi si je l'oubliais rapidement, mai elle était tellement jolie, la femme parfaite selon moi.

– Ouais dommage. Avais-je dit seulement.

– J'espère que les filles ici ne sont pas des petites pu...

Merci maman de l'avoir coupé à ce moment précis!

– Robert!

– J'espère qu'elle sont comme il faut. Se reprit-il.

– Elles sont bien papa, ne t'en fait pas. C'est un collège sérieux. Mentis-je pour me sauver la face.

Le collège était remplis de filles qui s'habillaient de façon osée, laissant les autres filles moins provocatrices de côté. Phénomène classique chez les ados et les jeunes adultes; Paraitre le moins différent possible pour se fondre à la foule.

– Je vais faire mes devoir, à tout à l'heure. Fis-je, un peu las de les entendre discuter de ça.

Je me levai, rinçai mon assiette et la mis dans le lave-vaisselle avant de monter à ma chambre. J'étais chanceux, ma chambre était à l'étage et c'était la seule pièce habitable à part la petite salle de bain et le mini salon. Tout le reste était en bas et mes parents ne montaient que très rarement. Je m'installai devant mon ordinateur de bureau et me mis à regarder mes courriels tout en me souvenant que j'avais le e-mail de Damien. Je démarrai mon msn et m'empressai de l'ajouter dans ma liste de contactes. Il accepta sur le champs.

Damien dit: Hé!

Sean dit: Hé, ça va?

Damien dit: Ouais, j'ai regardé ton portable.

Sean dit: Et?

Damien dit: Il est parfait, je l'ai passé sous l'eau et il va bien.

Sean dit: Quoi?

Damien dit: Non je blague lol!

Sean dit: Sans déconner!

Damien dit: Une petite défragmentation et hop. Je t'ai mis mon ancienne carte graphique, tu pourras jouer à ce que tu veux.

Sean dit: Oh vraiment! Super, tu me diras combien tu en veux.

Damien dit: Nah c'est cadeau, je ne m'en servais même pas. Oh en passant, belles photos.

Sean dit: Tu as fouillé espèce de commère!

Damien dit: Pas de ma faute si tu mets des photos là où il ne faudrait pas lol!

Sean dit: lol

Damien dit: Demain soir tu fais quoi?

Sean dit: Rien de spécial, comme d'habitude.

Damien dit: Ça te dirais de passer chez moi? Tu pourrais choisir des jeux à mettre sur ton portable.

Sean dit: Oui pourquoi pas.

Damien dit: Très bien, alors à demain. Je doit quitter pour prendre ma douche et ensuite je vais me taper un film.

Sean dit: À demain.

J'allai moi aussi me laver, tout content qu'il ait pu faire quelque chose pour mon ordinateur. Demain allait être amusant.

Journée de fou, c'était le seul qualificatif approprié pour ce que j'avais vécu! Le prof d'éducation physique m'avait fait faire une cinquantaine de push-ups alors que je n'arrivais qu'à n'en faire qu'une vingtaine normalement, c'était ma seule faiblesse en sport et j'avais mal partout! Le prof d'histoire m'avait ennuyé avec ses dates à n'en plus finir, le prof de français me fit écrire un récit de mille mots et celui d'informatique m'a carrément prit pour un débutant parce que je n'arrivais pas à écrire une suite logique en programmation. Bref, je soupirais de soulagement alors que je m'asseyais sur les marches dehors, épuisé mais content en attendant Damien.

– Prêt? Me demanda-t-il en me tapant sur l'épaule.

– Oui.

Je me levai et le suivis à sa voiture. Il possédait une jolie petite décapotable bleue, un peu rouillée au niveau des pare-chocs mais tout à fait mignonne.

– Tu habites loin d'ici? Fis-je en prenant place.

– Une quinzaine de minutes environ.

Nous avons roulé, il ventait un peu, mais pas assez pour me décoiffer. Quand nous arrivâmes au pied d'un grand immeuble, il me sourit pour me faire comprendre que c'était là. Dans l'entrée intérieure, un ascenseur qui ressemblait à un monte-charge avec une grille qu'il fallait refermer avant de mettre celui-ci en marche. Au quatrième, ce fut là qu'il s'arrêta et sortit ses clés. Il ouvrit la grille et déverrouilla la porte pour entrer et là...

– Wow! Fut la seule chose que je pu dire en voyant l'immensité des lieux.

– Tu aimes? Me demanda-t-il en jetant ses clés sur le petit bureau à droite de la porte.

– Et comment, c'est immense ici!

Et que dire de la décoration, je n'avais jamais vu un gars avoir autant bon gout! Un grand salon à droite avec pour séparation un paravent au design japonais moderne, donnant sur un cube-comptoir en guise de salle à diner et une cuisine en coin spacieuse. Le tout peint de beige et marron, une touche de vert forêt... C'était très bien agencé, de quoi faire rougir ma mère qui était décoratrice justement. Il me fit signe de m'assoir au comptoir sur un des petits bancs ronds, ce que je fis en le regardant ouvrir le frigo.

– T'as bien l'âge non? Me demanda-t-il en me tendant une bière.

Je lui sourit, bien sûr j'avais l'âge!

– Tu veux grignoter quelque chose?

– Non merci. Avais-je dit en goutant la bière.

Il était très sympathique et pas gênant du tout, je me sentis à l'aise tout de suite. Bon, je n'aurais pas sauté partout et foutu le bordel, mais je n'avais pas l'impression d'être confiné sur mon banc à l'écouter parler. Je me levai pour aller admirer son salon. Je marchai en direction de sa grande bibliothèque et me mis à regarder ses photos exposées. Lui en joueur de foot, lui sur un cheval, lui avec ses parents... Lui et son frère.

– Il ne te ressemble pas le moindrement du monde, ton frère. Avais-je dit.

– C'est parce que ce n'est pas mon frère, c'est mon ami... Enfin, c'était.

– Pourquoi c'était? osais-je.

– Il est mort dans un accident d'avion l'année dernière, en allant faire un stage en Allemagne.

– Oh je suis désolé. Avais-je dit un peu mal à l'aise.

– Ce n'est rien, je m'en suis remis depuis.

Je me déplaçai vers la télé où je pu voir une collection impressionnante de dvds et de jeux de consoles.

– Pas seulement fan des ordis hein...

– J'aime mieux les consoles, mais pour le graphisme je me tourne vers mon pc. Dit-il en venant me rejoindre.

Il prit place à son bureau d'ordinateur et me tira une chaise pour que je vienne à côté de lui. Derrière son écran une immense fenêtre qui donnait sur le quartier où il y avait une belle vue sur un parc avec des jeux d'eau.

– Oh un instant. Me dit-il alors que plein de fenêtres msn l'attendaient.

Il en ferma une grosse partie et répondit à quelques unes avant de dire au revoir à ses correspondants. Il me fit découvrir plein de jeux dont j'ignorais l'existence et m'en fit choisir quelques uns à installer sur mon portable. J'étais très content et je me demandais comment le remercier convenablement.

– Écoute je ne sais pas trop comment te remercier pour tout cela. Avais-je dit quand-même.

– Mais tu n'as pas besoin de me remercier Sean, si je le fais c'est parce que ça me fait plaisir et que je te trouve vraiment sympathique. C'est ce qu'on fait pour les amis non? Me demande-t-il en souriant.

– Oui je suppose.

– Alors arrête de t'en faire d'accord?

– Bien. Terminais-je.

Je bus ma bière en le regardant jouer un peu puis après un moment il se tourna vers moi, l'air bien sérieux.

– Tu as bien deux jambes rassures-moi? Me demande-t-il.

– Heu oui... Fis-je sur le ton de la question, ne sachant pas trop où il voulait en venir.

– Et bien quand tu veux quelque chose, tu te lèves et tu vas fouiller dans le frigo ou dans le garde-manger. Je ne paie rien de tout cela alors c'est la moindre des choses que je le partage et... ET... Je ne veux pas que tu te sentes mal. Maintenant que c'est dit, va donc nous chercher à boire! Dit-il en riant.

Ça m'avait fait rire et je me levai aussitôt pour aller nous ravitailler tout en me sentant un peu moins tendu parce qu'il savait comment détendre l'atmosphère. En revenant il était installé sur le sofa et avait ouvert son écran géant.

– Tu veux regarder un film qui n'est pas encore sorti en dvd?

– Tu veux dire que tu peux avoir ce genre de trucs?

– Oui Sean...

– J'aimerais bien, mais je dois rentrer sinon on va lancer un avis de recherche sur moi, tu comprends.

– Bon, fini ta bière, je te raccompagne après si tu veux. Me dit-il.

– Je vais prendre un taxi ne te déranges pas pour cela voyons. Le rassurais-je.

– Mais tu as raison, j'aurai bu deux bières et ce ne serait pas sage de conduire.

Ça me dérangeait un peu de prendre le taxi car il ne me restait pas beaucoup d'argent, mais je n'allais certainement pas lui dire cela et de toute façon, ça avait valu le coup de venir chez lui. Il appela le taxi et vint me reconduire jusqu'en bas. Quand la voiture arriva il vint m'ouvrir la portière et tendit un billet de vingt au chauffeur.

– J'espère que tu reviendras bientôt, on se voit demain en cours! Dit-il en me faisant signe de la main en guise d'au revoir.

– À demain. Avais-je dit tout aussi souriant.

Il avait payé le taxi... C'était gentil, mais même si je n'avais pas beaucoup d'argent ces temps-ci, je me sentais un peu mal. Je savais que quand j'aurais d'avantage d'argent, je lui rendrais à ma manière alors cette pensée effaça mon sentiment de malaise. Je rentrai à la maison en expliquant mon retard à mes parents.

– Tu sais Sean... Commença ma mère. – Tu es majeur, tu as le droit de rentrer tard ou même de ne pas rentrer du tout, mais comme tu vis sous notre toit, tu n'as qu'à appeler pour nous en avertir. Me dit-elle gentiment.

Mon père, lui, avait son approche personnelle...

– Vous avez fait vos devoirs ou parlé de filles toute la soirée?

– Robert! Ils ont le droit de faire ce qu'il veulent. Le stoppa-t-elle, outrée.

– Quoi? C'était une blague! Fit-il dans son sérieux le plus mortel.

Mon père avait le chic pour faire des blagues sans que cela ne se voit et ça faisait toujours monter ma mère sur ses grands chevaux.

– Damien vit seul en appartement, ses parents l'aident jusqu'à ce qu'il obtienne son diplôme, il est très sérieux, c'est un gars vraiment correcte p'pa. Avais-je dit pour le rassurer.

– Alors prends-en de la graine fils, bientôt tu auras ton propre chez toi... Sauf que tu subviendras à tes besoins toi-même, on s'entend là-dessus n'est-ce pas?

– Évidemment. Avais-je dit en roulant les yeux vers le ciel.

Merde, j'avais oublié de remercier Damien pour mon portable, quel crétin je faisais!

– Aller mon amour, Je te laisse à tes occupations. Me dit ma mère.

J'allai me laver en me dépêchant, peut-être allais-je attraper Damien sur msn pour le remercier avant qu'il ne soit trop tard. Comment avais-je pu oublié ça, lui qui avait été si gentil de m'aider. J'enfilai un caleçon avec rapidité, attrapai un verre de lait en bas et remontai me poser dans mon lit, portable sur les cuisses, bien au chaud sous la couverture.

Sean dit: Damien, es-tu là?

J'attendis deux minutes, peut-être qu'il était absent et avait oublié de le signaler.

Damien dit: Oui.

Sean dit: Je suis parti tellement vite, j'ai oublié de te remercier pour le portable.

Damien dit: Ce n'est rien.

Sean dit: Ben merci en tout cas, il fonctionne à merveille!

Damien dit: Viens avec ton portable demain, on se fera quelques courses en ligne et ça compensera ton oubli :P

Sean dit: lol, pas de problèmes.

Damien dit: Tu pourras rester plus tard? C'est Vendredi après tout!

Sean dit: Oui sans doute.

Damien dit: Parfait alors, bonne nuit.

Sean dit: Bonne nuit!

Mission accomplie, je l'avais remercié, je pouvais donc bien dormir!

J'espère que ce premier chapitre vous a plu, je sais... Ce n'est pas du HP comme j'ai l'habitude de faire, mais donnez une chance à cette histoire, vous ne le regretterez pas :)

-SNAPESLOVE-