Bonjour/Bonsoir à tous ! :) Je vous présente ma deuxième fiction sur Merlin, intitulée " Le lien ". Cette histoire prend place entre les saisons 4 et 5. Voici, pour commencer, le prologue. Il est assez court, mais c'est simplement une entrée en matière. Les prochains chapitres seront plus longs, je vous le promets :)

Si vous remarquez des fautes d'orthographes ou toutes autres erreurs, n'hésitez pas à me le dire, il se peut que j'ai commis quelques maladresses ^^' J'espère que vous apprécierez ce prologue ! :) Laissez moi savoir ce que vous en pensez en me laissant une petite review, ça fait très plaisir et ça motive beaucoup.

Un lecteur de ma première fiction m'avait conseillé de mettre des musiques plus souvent. Alors j'ai décidé d'introduire des musiques pour chaque chapitre. Libre à vous de les écouter ou non. Elles seront notées entre parenthèses à l'intérieur du chapitre :)

Merlin est une oeuvre de la BBC, je n'ai aucun droit dessus... c'est sûrement une bonne chose pour les personnages (a)

Sur ce, je crois que j'ai tout dit. Je vous souhaite à tous une très bonne lecture ! :)

Prologue:

( Shiki - OST - Eau de vie )

Une pluie diluvienne venait de s'abattre sur Camelot. Le ciel nocturne, qui un peu plus tôt se voyait paré d'étoiles et d'une lune étincelante, s'était subitement retrouvé camouflé par d'imposants nuages noirs. Le vacarme qui régnait à l'extérieur avait toutefois le mérite d'effacer les traces de la dernière bataille, d'éteindre les feux, de débarrasser la cour des débris, d'apporter un semblant de tranquillité dans le cœur des habitants du château. Comme si rien ne s'était passé. Même si ce temps désastreux n'était pas propice à égayer les serviteurs, les nobles et les chevaliers, tout le monde l'accueillait avec félicité, tout le monde en avait besoin. La pluie donnait cette étrange impression de pouvoir purifier le lieu du troublant événement qui s'était déroulé.

Guenièvre délaissa son poste d'observation à la fenêtre et rejoignit son époux, assit à son bureau. Elle posa des mains réconfortantes sur ses épaules, mais n'osa pas le regarder, ni même jeter un seul coup d'œil à la lettre posée devant lui. Si elle le faisait, elle se mettrait indubitablement à pleurer. Pas de tristesse. Enfin... pas seulement de tristesse, mais d'incompréhension et d'anxiété principalement.

« Comment en sommes-nous arrivés là ? » pensa t-elle, dépitée.

- Guenièvre, fit Arthur, la voix éteinte, tel un fantôme, vous pouvez me laisser seul. Je vais bien. Vous devriez seconder Gaïus, il aura peut-être besoin de vous pour soigner les blessés.

- Arthur, je ne peux pas vous laisser dans l'état où vous êtes.

Le roi serra la main de son épouse dans la sienne et prit une grande inspiration.

- ça va aller, répéta t-il d'une voix plus assurée.

Guenièvre poussa un soupir vaincu, mais ne répliqua pas. Certes, elle avait peur qu'Arthur commette un acte qu'il pourrait regretter, qu'il agisse sur un coup de tête, qu'il parte à cheval sans prévenir personne pour tenter de... de... mais elle comprenait qu'il avait besoin d'être seul pour réfléchir, pour se remettre. Elle déposa un baiser dans ses cheveux et murmura doucement:

- Appelez moi si vous avez besoin de quoi que ce soit.

Arthur ne répondit pas, le visage de nouveau baissé sur cette lettre si fragile et pourtant si importante, si précieuse. Quand il entendit la porte des appartements s'ouvrir puis se refermer, il se redressa et croisa les mains sous son menton. Il n'arrivait pas à décrocher son regard du papier froissé et tâché de sang qu'il avait devant lui, ce fichu papier qui le narguait depuis d'interminables minutes. Arthur songeait au fait que, s'il avait su le déchiffrer plus tôt, s'il avait compris la signification de ces quelques lignes, rien de ce qui s'était passé ne serait arrivé. Il aurait pu faire quelque chose, éviter l'attaque, protéger le château. Ou peut-être pas. Au fond, il n'en savait absolument rien. Il ne savait pas comment il aurait réagi, quelles mesures il aurait pris, quels ordres il aurait donnés. Non, il n'en savait rien.

Arthur avait lu et relu la lettre des dizaines de fois, au point que les mots dansaient encore devant ses yeux, perturbant le cours de ses pensées, enfonçant un poignard invisible plus profondément en lui-même.

~ Arthur, je suis en danger

~ Je ressens l'envie de vous tuer

~ Arthur, je vous en supplie, ne pensez pas différemment de moi, peu importe ce dont vous serez témoin

~ Vous savez que ma loyauté vous est acquise

« Pourquoi... Pourquoi, Merlin ? Que s'est-il passé, exactement ? Je ne comprends pas. Tu ne peux pas être... cette personne. Tu ne peux pas m'avoir trahi, avoir trahi Camelot. Que t'est-il arrivé ? Qu'est-ce que Morgane t'a fait ? Pourquoi tu ne m'as pas dit la vérité avant ? Nous étions amis... sommes... amis... Où es-tu, maintenant ? »

Mais des pensées plus douloureuses encore s'imposaient à lui avec une telle facilité qu'il aurait aimé bloquer son esprit pour ne pas les lire, des pensées aux allures de mines, semées un peu partout dans sa tête, l'obligeant à poser le pied dessus...

« Merlin est un sorcier. »

« Il a attaqué Camelot avec Morgane. »

« Il se sont enfuis. »

« Il est blessé. »

« Je l'ai blessé. »

« Où est-il ? »

« Que dois-je faire ? »

Arthur se sentait vulnérable, dépassé, trahi, meurtri. La situation avait dégénéré tellement vite. Une semaine plus tôt il discutait encore avec Merlin, tous les deux se chamaillaient et se lançaient leurs pics habituelles. Tout allait bien entre eux. Pourquoi cela avait-il dû arriver ? Comment cela était-il arrivé ? Que devait-il penser, désormais ? Quelle décision devait-il prendre maintenant que Morgane et Merlin avaient attaqué ouvertement Camelot, maintenant que l'identité de son serviteur était connue de tous, maintenant qu'il s'était évaporé dans la nature, blessé... blessé par sa faute ? Arthur avait beau essayé d'établir des pensées cohérentes, de ne pas laisser ses émotions prendre le dessus sur ces dernières, rien n'y faisait. Il ne pouvait se départir de sa colère, de cet amer sentiment de trahison, de sa peur, de sa frustration, de sa rage, de son inquiétude, de son chagrin. Il n'aurait jamais imaginé qu'il était humainement possible de ressentir tout cela à la fois, qu'un tel concentré d'émotions pouvait tenir dans un seul cœur et le remplir entièrement, jusqu'à étouffer son possesseur.

Arthur releva la tête en entendant des bruits de pas dans le couloir. Quelques coups résonnèrent derrière la porte.

- Entrez.

Léon, Perceval, Gauvain et Elyan pénétrèrent dans les appartements, préservant un silence à la fois tourmenté et respectueux. Arthur contempla une fois encore la lettre ensanglantée que lui avait laissée Merlin. Ce sang était obligatoirement le sien, mais comment s'était-il retrouvé blessé sans raison apparente, et pourquoi avait-il une écriture aussi maladroite, tremblante, fragile ? Dans quels états physique et moral Merlin avait-il rédigé cette lettre ? Arthur n'avait aucune réponse à formuler, pas même une hypothèse. Il avait bien remarqué l'inhabituel comportement de son valet les jours précédents, mais n'avait pas cherché à argumenter, ni à enquêter. Merlin était souvent très étrange, à son sens. Il avait seulement commencé à s'inquiéter lorsque Merlin l'avait frappé en public... Un tel geste ne lui ressemblait pas, ne lui aurait même jamais effleuré l'esprit.

Arthur chassa ses sombres pensées et fit face à ses fidèles chevaliers.

- Combien de morts sont à déplorer ?

- Aucun, Sire, répondit Léon. En revanche, nous dénombrons plusieurs dizaines de blessés.

- Je ne comprends pas ce qui est passé par la tête de Merlin ! S'exclama Gauvain, sidéré.

- Comme nous tous, Sir Gauvain, répliqua Arthur d'une voix aussi neutre que possible.

- Gaïus et la reine s'occupent actuellement de soigner les blessés, poursuivit Léon.

- Bien, bien..., murmura le roi, une fois de plus obnubilé par la lettre.

Un long silence prit place dans la pièce. Les quatre plus proches chevaliers d'Arthur se lançaient de brefs regards incertains, mais n'émettaient aucune parole, gardant un mutisme troublé et obéissant. Ils semblaient attendre que leur roi se décide à parler de lui-même, qu'il leur indique la marche à suivre. Néanmoins, Arthur ne donnait pas l'impression d'être prêt à commander qui que ce soit, à ordonner quoi que ce soit. Il regardait la lettre gisant sur son bureau, les épaules et la mâchoire tendus, les yeux vides, inanimés. Il était secoué, bien plus que tous les habitants du château.

Merlin était son meilleur ami, après tout. Même s'il ne l'avouerait pour rien au monde.

Finalement, Léon se désigna. Il fit un pas vers son souverain et demanda, hésitant:

- Sire... Que faisons-nous, maintenant ?