« Mais qu'est ce qu'il m'a prit de dire ça ? Je n'aurais jamais dû les trahir ! Je leur doit ma vie… »
Il pleuvait, j'en suis persuadé qu'à ce moment là, il pleuvait, comme si le ciel pleurait pour moi. Et malgré cette pluie battante, « il » est resté devant moi, m'a observé, puis m'a tendu sa main. Je ne sais pas pourquoi, je n'aurais peut être pas dû, mais j'ai répondu à son attente en acceptant son aide.
J'étais trempé jusqu'aux os, mon corps grelottait en entier, la couleur du sang se mêlait à l'eau qui me tombé dessus, au fin fond de cette ruelle. Ces sales gamins ne m'avaient pas loupé. J'avais tellement mal que je ne pouvais même plus bouger, enfin du moins, je n'aurais pas pu si « il » ne m'avait pas forcé…
« -Qu'est ce que tu fais sous cette pluie ? Tu es blessé ? »
Sa voix, son visage, son corps, son esprit, tout en lui m'effrayait à l'époque, dés que je l'apercevais au lycée, je fuyais son regard. Peut-être était-ce à cause de son côté animal ? Toujours est-il que, je n'aurais pas pensé une seule fois dans ma vie qu'il aurait était capable d'une chose pareil, et pourtant… Il m'a secourut, moi, un parfait inconnu, un détritus dans une ruelle.
La suite est un gigantesque trou noir. Lorsque je lui demande encore aujourd'hui, « il » ne me répond pas. Mais lorsque je me suis réveillé, c'est-à-dire les lendemains, je n'étais plus dans cette ruelle mais dans son lit.
-Bien dormi ?
-K-Kyoya… ? Avais-je réussit à dire, faiblement.
-On s'connait ?!
Ce gars à la chevelure verte ne savait même pas la peine qu'il venait de me faire. Nous étions dans le même lycée, dans des classes différentes, certes, mais… Moi je l'avais déjà repérait de par son attitude rustre et son physique. Son allure bestiale m'amusait beaucoup à l'époque, ses vêtements déchirés, tout m'amusait avec lui, avant. Avec un an de moins que lui, j'étais plus petit que lui en taille, il n'était pas bien grand non plus, mais, trainait avec des personnes plus grande que lui le faisait prendre quelques centimètres. Ses cicatrices sous les yeux le rendaient plus adulte aussi. Alors que moi, de quoi avais-je l'air ? D'un petit rebelle qui avait faillit y passer ?
-Tu ne me réponds pas ?
-Je suis dans le même lycée que toi…
Il me regarde d'un air ébahit.
-Vraiment ? Enfin…Notre lycée est grand, alors…
-Waetau Komohi.
-Hum…Désoler de ne pas t'avoir remarqué…
-Tu m'as vus dans la rue, c'est déjà ça.
Je souris pour faire passer le tout, mais ça sonne faux. Trop de choses ne vont plus dans ma tête, je dois….faire le tri. Alors évidement, mon sourire s'efface et je ne peux pas m'empêcher de pleurer. Pleurer toute cette eau qui s'est abattu sur moi. Kyoya me fixe, je le sens en moi comme une flamme.
-Tu es pire qu'un chaton…, me dit t il en rigolant.
Il me regarde, me détaille. Je n'aime pas cette sensation… Bon, ce n'est pas comme si je n'avais pas un corps plutôt mignon, puisque, de mon point de vue en tout cas, je suis plutôt beau gosse, j'ai une corpulence normale comme tout ado de mon âge. Mes cheveux noirs sont un peu longs, faisant penser à la coiffure de Dachan, un de mes camarades, et une mèche retombe sur mon visage. Je le regarde de mes yeux noir perçant.
-Je n'ai rien d'un chaton… Je suis une ordure que tu as récupérée malencontreusement prés d'une poubelle.
-Si tu préfère ça…, me répondit il avec une voix las en haussant les épaules. Tu peux te lever ?
-Je ne pense pas… On m'a salement amoché…
-J'ai vus ça. J'ai fais le mieux que je pouvais.
Ah…oui…Je n'avais pas fais attention au fait que mes avant bras et mes jambes étaient bandés. Je n'ose même plus le regarder, j'ai si honte de ma faiblesse.
-Heu…Par contre… comme tu étais couvert de boue, je t'ai nettoyé vite fait, mais ce n'est peut être pas suffisant.
C'est vrai que je me sens sal, déjà par ma lâcheté et ma faiblesse, mais en plus par cette odeur désagréable autours de moi, comme une vielle poubelle. Dire que jusqu'à présent, je me la coulais douce… Qu'est ce que je suis devenu ? Je ne vais pas rester ici tout de même. Pas chez lui, bien que je le connais vaguement.
-Tu peux rester si tu veux, me dit-il soudainement.
-Q-Quoi ?!
-Et bien… Mon appartement est assez grand, et comme tu as besoin d'aide, je ne peux pas te laisser partir…-autrement je vais me faire tuer…-
-Je…Je ne veux pas déranger, je vais partir dés ce soir.
Il secoue la tête négativement. Ha ! Je suis piégé chez ce gars ! Déjà que je ne le savais pas si gentil, ça dépasse mon espérance ! Ou alors il est poussé par quelqu'un… ?
-Il y a quelqu'un d'autre au courant, pour moi ?
-Pas pour l'instant.
-Alors, est ce que je peux me changer ? Enfin, me laver avant, par ce que, je crois que je n'ai choisit le meilleur endroit hier soir…
-hum…Vient.
Il me signe de me lever. J'arrive à sortir mes jambes de sous la couette et je sens la moindre de mes blessures s'intensifier. Je…Je n'y arriverai pas, c'est certain… Mais kyoya me tend encore une fois sa main. Je l'attrape et il me tire vers lui pour me mettre debout. Une espèce d'onde parcours tout mon corps et je me sens tressaillir tandis qu'il me rattrape. Ma jambe est fracturée. Sales gosses ! Je vais leur faire payer ce qu'ils m'ont fait !
-C'est ce que je pensais, tu as la jambe cassée.
-Seulement fracturée.
-Hum…je suppose que tu ne veux pas m'en parler.
Je ne réponds pas, il n'y a pas besoin. Ainsi il me transporte jusqu'à sa salle de bain. Une bonne vingtaine de minutes plus tard, je ressors le visage encore rougit par l'eau chaud et par la honte. Je n'ai même pas était capable de rentrer dans la douche… Il a dû s'occuper de moi comme d'un gamin auquel on apprend à se laver. Je suis vraiment un moins que rien.
Apres m'avoir amené dans son salon et déposé sur le canapé, il part prendre à manger dans la cuisine. En effet, nous sommes le soir.
-Je vais appeler un ami et lui dire de venir te voir. Il sait pas mal de choses pour guérir les blessures.
-Ce ne serait pas ton meilleur ami, par hasard, Nile ?
-…Si. Tu connais pas mal de chose sur mon sujet, non ?
-Je fais parti de la section information. J'aide pour trier différents truc, et tu es souvent en photo avec lui lors des activités. Enfin…ça ne me regarde pas…
C'est sûr qu'avec ma vision sur les couples gays, j'y pense tout de suite quand je les vois ensemble… Pourquoi y a-t-il fallut que mon frère en soit un ? Enfin…je ne vais pas extrapoler dans mes réflexions. D'ailleurs, il a déjà commencé à l'appeler.
-J'ai un service à te demander…- J'ai trouvé un chaton perdu… -Maintenant, si tu peux…- d'accord, merci.
-Un chaton ? lui demandai-je, presque frustré. Je t'ai dis que j'en étais pas un.
-Je sens que la communication va être dure le temps de ton rétablissement.
Il s'assoie en face de moi. Mais à quoi il joue ?
-Depuis quand tu t'inquiète pour n'importe qui ? Ça n'a jamais était ton genre !
-Disons que… quand je vois un gars comme toi dans la rue, à vivre sur un bout de carton, ça ne m'est pas inconnu et je fais immédiatement le rapprochement avec un de mes amis.
-Tu as un ami clochard maintenant ?
-Non, il veut juste être libre. Enfin…C'est ce qu'il dit.
Un bip sonore retentit depuis la cuisine, alors il y va pour récupérer deux plateaux qu'il amène devant moi. Ce sont des plateaux télé, comme on dit. Je ne comprends toujours pas pourquoi il a tant d'attention à mon égard. Pourtant, on ne se connait pas, il n'y aucune raison, mis à part celle de faire plaisir à Nile, peut être. Oh…D'ailleurs…Ce Nile, je ne l'apprécie pas trop…Je le trouve trop silencieux. En plus, lui il me connait, puisque nous nous sommes déjà parlé lorsque je lui ai montré le club dans lequel je suis. Ra ! Je suis dévoré par la honte ! Je suis lamentable ! C'est pas une existence que j'ai, mais un supplice quotidien ! Si seulement cette maudite famille n'avait pas commencé dans ces maudites toupies en plastique ! À partir d'aujourd'hui, et ce jusqu'à la fin de ma vie, je refuse de toucher une seule de ces satanées « beyblade » !
