1. Appartenance: Les personnages présents dans cette fiction ainsi que son univers appartiennent à J.R.R Tolkien, et tiré du célèbre livre The Hobbit, du même auteur.
2. Rating: Cette fiction contiendra beaucoup de sévices (c-a-d violence physique, morale, sexuelle...) et c'est pour cela que je mets un "M" en rating, car certains propos pourraient choquer. Alors vous savez à quoi vous attendre /!\
3. Autre: Je tiens d'abord à vous dire que je ne sais pas comment cette idée m'est venue (ou tout au moins, je ne sais plus !) alors veuillez m'excuser si le fait de torturer (ce qui sera littéralement le cas) mes personnages vous met en colère (ou pas). C'est assez dur à encaisser, je vous préviens ! J'ai actuellement 7 chapitres, et j'ai dû m'arrêter pendant deux semaines ne supportant plus la tournure que prenait cette fiction et me remémorant de douloureux souvenirs partagés avec une ex-meilleure amie... Donc vous comprendrez si vous avez vécu ce genre de chose, et n'en resterez probablement pas indifférent... BREF ! Je tiens donc à préciser que dans cette fiction, Thorin ne sera pas du tout apprécié, alors n'essayez pas d'avoir de la pitié pour lui, ce caractère que je lui donne ne changera (malheureusement) pas...
Je m'arrête là, et vous laisse donc découvrir ce premier chapitre, qui n'est pas encore très violent...
Je le répète encore, âmes sensibles s'abstenir =/
Chapitre 1
Point de vue de Kili.
Jamais je n'aurais cru que je changerais à ce point, et encore bien moins que ma vie allait être bouleversée pour le restant de mes jours. Depuis la reconquête d'Erebor, je ne suis plus le même jeune nain téméraire et jovial... Je suis devenu une coquille vide, qui attend seulement qu'on le vienne punir pour l'ultime faute que j'ai commise... Oui, punir, car me ôter la vie serait bien trop rapide et doux pour ce que j'ai fais... Si seulement je pouvais retourner en arrière, et le protéger comme je le devais, le sauver de cet orque qui l'a privé de découvrir la splendeur qu'était redevenue Erebor. Nous l'avions récupéré deux ans en arrière... Et je ne cesse d'être tourmenté par mon erreur, et son visage emplit de peur et de douleurs hante mes cauchemars depuis. Si seulement, bon sang ! Si seulement j'avais pu sauver Bilbon lors de la bataille des cinq armées !
Je regardais l'horizon se colorer avec les couleurs du crépuscule chaque soir depuis deux ans, les yeux rivés sur les ruines de Dale. Ce promontoire, en haut de la montagne, donnait une vue dégagée jusqu'à la Rivière Courante, puis le Lac. On pouvait aussi apercevoir les hauts arbres de Mirkwood, toujours aussi noire... Cette vue me rendait tout nostalgique, repensant au voyage dans lequel nous nous étions tous engagés pour reconquérir la Montagne Solitaire, et le même discours tournant en boucle dans ma tête et les larmes s'échappant silencieusement : Si seulement, si seulement...
A cause de moi, parce que je n'ai pu le sauver, notre oncle a sombré dans le chagrin et la dépression. Nous ne le voyons plus, si ce n'est quelques instants lors des repas, mais un silence de mort règne en maître à chaque fois. Il se terre à double tours dans ses appartements, et dès qu'il le peut, il se rend dans la salle du trésor... Je suis très inquiet pour lui. Il est le Roi sous la Montagne désormais, mais pas celui que nous aurions tous espérés. Le chagrin l'avait davantage renfermé sur lui-même, et la folie de l'or qui coulait doucement dans ses veines, le rendait autoritaire, voir mauvais. Et c'est ainsi que, à cause de moi qui n'ai pas pu sauver le hobbit, le Seigneurs des Fontaines d'Argent est devenu un tyran, un égoïste, et un être détesté par le peuple de Durin. Oui...le peuple le déteste, car notre oncle ne répond pas aux besoins des habitants, aussi bien pour les revenus maigres voir nuls et les tâches ingrates que les villageois sont obligés de faire pour survivre et se nourrir. Finalement, Erebor n'était pas si resplendissante que ça, avec son peuple criant famine et dénonçant la tyrannie et l'oppression qu'exerçait le roi sur lui.
Et tout ça à cause de moi. Si seulement je... J'avais pu.. !
« Ah, tu es là...Fit une voix que je reconnus aussitôt. Je pensais te trouver là, mais j'ai eu un petit doute quand je ne t'ai pas vu près du rocher.
— J'ai juste bougé de trois mètres, y a pas de quoi s'alarmer...dis-je à demi-mot.
— Kili...Tu y penses encore, n'est-ce pas.. ?
— Comment pourrais-je ne plus y penser, Fili ? Ce n'est pas toi qui a laissé mourir notre cambrioleur dans la bataille ! Ce n'est pas à toi qu'oncle Thorin a ordonné de le protéger ! Je... ! Je me sens si...si coupable Fili... terminai-je en sanglotant.
— Shht... C'est fini tout ça...fit-il en m'enlaçant tendrement. Deux ans se sont écoulés, tu devrais pourtant avoir fait le deuil de tout ça... Et puis, je suis certain que ce n'est pas de ta faute si notre oncle est devenu ce qu'il est aujourd'hui... »
Je relevai mes yeux embrumés de larmes vers lui, pour découvrir un regard peiné sur son visage. Je ne supportais pas voir Fili avec cet air triste, et il l'avait à chaque fois qu'il me regardait, à chaque fois qu'on reparlait de … De Bilbon... J'avais beau essayer de le croire quand il me disait que tout cet enfer n'était pas survenu par ma faute, mais je ne cessais de croire le contraire. Bilbon et Thorin étaient devenus très proche pendant le voyage, ils se collaient presque autant que Fili et moi le sommes encore aujourd'hui. Ils riaient ensemble, ce qui était rare chez notre oncle, et dès que l'un était en danger, l'autre accourait pour le sauver. Fili et moi avions fini par en conclure qu'il y avait probablement, voir sûrement, plus qu'une simple amitié entre ces deux-là. Alors comment croire que cet enfer qui règne sur Erebor est présente simplement parce que cela devait arriver ? Moi je ne le crois pas. Thorin était déterminé à sauver son peuple de l'errance et l'insécurité qui courait les couloirs d'Ered Luin... Il voulait récupérer ce qui lui était dû ! Si Bilbon avait été là, il n'aurait pas sombré dans le chagrin et ne serait pas parti se consoler dans l'ancien butin de Smaug... Il ne serait pas devenu ce tyran, et le peuple vivrait bien à l'heure d'aujourd'hui.
Mais voilà, Bilbon nous avait quitté à cause de mon insouciance, et Thorin était devenu le monstre sous la montagne. Peut-être pas autant que Smaug l'avait été, mais un monstre tout de même.
« Nous ferions mieux de rentrer...fit Fili en se détachant de moi. Notre oncle va encore sortir de ses gonds s'il nous voit pas au repas...
— Tu as raison... Mieux vaut éviter son courroux... »
Nous repartîmes alors tous deux en direction du passage dérobé que nous n'avions pas eu le plaisir d'ouvrir avec la compagnie deux ans plus tôt, puis arrivâmes dans le Grand Hall qui menait à la salle du trône, mais aussi aux appartements royaux.
« Dis-moi, commença Fili en me regardant. Pourquoi te rends-tu là-haut tous les soirs ?
— Il y a une vue magnifique... Et je regarde les étoiles... Elles me font penser à Tauriel... »
Je fronçai les sourcils, ayant reconnu un semblant de grognement de la part de mon aîné. Était-il encore jaloux ? Deux ans plus tôt, j'avais été blessé par une flèche de morgul et c'est Tauriel qui m'avait sauvé. Mais le poison ne m'a pas empêché de délirer, et des choses que je ne pensais pas ont franchis la barrière de mes lèvres ce jour-là. Depuis, dès que nous croisons des elfes à la lisière d'Esgaroth, Fili est tendu comme un arc et ne cesse d'être sur ses gardes dès qu'un ou une d'entre eux s'approchent un peu trop près de moi. Je trouvais ça amusant au départ, constatent que mon frère était très possessif et refusait que quiconque m'approche. Mais avec le temps, j'ai commencé à trouver cela stupide, voir agaçant. Je me demande bien pourquoi il a un comportement comme ça ? Certes nous sommes frères, nous sommes tous pour l'un et l'autre, qu'il veut me protéger... Mais protéger de quoi ? La bataille est terminée, la Montagne est reconquise, alors pourquoi continue-t-il d'être si protecteur ? Surtout envers les elfes ? Je comprendrais son comportement si ma "déclaration" à Tauriel l'avait affectée, et l'avait rendu jaloux. Quoi que...Je ne sais pas ce qu'il a pu en penser en fait. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Fili ? Jaloux que j'ai pu aimer quelqu'un ?
« Pourquoi est-ce que tu souris ? Fit-il sèchement.
— Je me pose simplement une question à ton égard...
— Laquelle ?
— Si tu crois que je vais te le dire ! Dis-je en riant. »
Il s'arrête net pour se tourner vers moi, avec un regard taquin. Il s'approcha lentement de moi, avant de s'arrêter à quelques centimètres de mon visage.
« Oh que si, tu vas me le dire... »
Il ancra ses yeux bleus dans les miens et posa délicatement ses mains sur mes hanches. Bon sang... Pourquoi était-il si proche.. ? Il les glissa doucement sous mon manteau pour les poser sur ma tunique, se trouvant beaucoup plus près de mon corps. Pourquoi mon cœur s'emballait tout à coup ? Il se pencha soudainement vers moi pour se coller davantage contre moi, et rapprocher sa bouche de mon oreille.
« Attention...Tu risques de le regretter si tu ne me dis rien...Petit frère... »
Oh bordel, pourquoi est-ce que je me sentais si...bizarre ? Je pus sentir ses mains remonter doucement le long de mes flans avant qu'elles ne s'arrêtent en chemin. Je sentis soudainement son souffle s'écraser contre mon oreille, qui me provoqua un frisson qui partit jusqu'à mon bas-ventre. Oh...je...bon sang...
« Pourquoi ton cœur s'accélère si soudainement.. ? Me murmura-t-il.
— Je...Fili, arrête ça... »
Il se décolla doucement de moi avant d'ancrer de nouveau son regard dans le mien. Un sourire niais s'installa sur ses lèvres avant que je ne sente, brutalement, une désagréable pression sur mes côtes. Mon cri résonna dans tout le hall, et d'un bond, je m'étais extirpé des mains chatouilleuses de Fili. Ce dernier se mit à rire à gorge déployée, et se plia en deux, ne pouvant retrouver son souffle.
« Bordel, Fili ! Tu es insupportable ! Criai-je encore sous l'effet de la surprise. T'es immature !
— Voyons, calme-toi Kee.. ! Je t'avais prévenu que si tu ne me disais rien, tu allais le regretter ! Rit-il encore. »
Bon sang, quel idiot je suis ! Pourquoi me suis-je senti si gêné par cette proximité et son touché ? J'ai eu une réaction que je n'aurais pas dû avoir vis-à-vis de mon frère. Raaah ! Mais quel idiot !
« Pourquoi t'es tout rouge ? Se moqua Fili avec un sourire taquin.
— Pour rien ! Fis-je en passant mon chemin. Allez ! Grouille-toi ! Où alors Thorin va exploser lors du repas ! »
Et j'avais raison, car une fois arrivé dans la salle de repas, privé à la famille royale, Thorin était accoudé contre le bois massif de la table et nous toisait du regard. Un regard noir, sans véritable expression... Quelque chose à vous faire froid dans le dos.
« Où étiez-vous ? Fit-il sèchement.
— O-On...commençai-je difficilement, on...
— Nous étions avec Balin, fit mon aîné pour me sauver. Il nous a retenu quelques minutes pour nous expliquer en détail ce qu'il venait de nous apprendre.
— Et que vous a-t-il apprit ? Continua notre oncle sur le même ton. »
Je retins alors mon souffle, complètement affolé. Nous devions chaque soir nous rendre aux cours de Balin, mais ce soir-là, je n'y étais pas allé, et Fili m'avait rejoins. Aucuns de nous deux avait donc pu assister à son cours.
« Les légendes sur la création de la Terre-Du-Milieu, et la création des nains par le Valar Mahal, fit Fili un peu mal à l'aise.
— Mais ce sont des choses que vous connaissez déjà.
— Nous les avons étudiés en détails, avec les relations que Mahal pouvait avoir avec ses frères ainsi que leurs ennemis, comme Melkor. »
Un silence de plomb s'installa, faisait grimper l'angoisse en flèche. Thorin grommela quelque chose d'incompréhension puis replongea son regard vers la table, pour nous dire de nous asseoir. Ce que nous fîmes sans broncher, redoutant la colère et le mauvais caractère de notre oncle. Le repas se déroula dans ce silence morbide qui nous était devenu familier depuis deux années maintenant. Après le repas, nous nous inclinâmes face à notre oncle pour le saluer et disposer. Une fois la porte de fermée, nous pûmes enfin respirer.
« Bon sang, j'en ai marre de cette ambiance étouffante ! Grogna Fili en s'engageant dans le couloir. Faut vraiment faire quelque chose de ce roi !
— Ou rien... fis-je à voix basse. C'est à cause de moi qu'il est comme ça. Il faut donc se concentrer sur la source du problème. »
Fili s'arrêta et se tourna vers moi pour planter son index contre ma poitrine, le regard emplit de rage.
« Je t'interdis de dire que tu es la source de tout ça. Ce qui est arrivé à la bataille des cinq armées est déplorable, mais nous savions qu'en entreprenant ce voyage, certains d'entre nous n'en reviendraient jamais. Il a fallu que ce soit Bilbon, et c'est dur, oui. Mais je préfère que ce fut lui plutôt que de toi. »
Ma gorge se noua, imaginant Fili seul dans ce monde si je n'avais pas survécu, en protégeant Bilbon comme je le devais. Car bien évidemment, si j'avais pu sauver notre hobbit, ça aurait été moi la personne à pleurer.
« Tu sembles exténué Kee... va donc dormir. Je vais aller voir Balin pour lui expliquer notre petit manège avec Thorin, il voudra bien nous aider, j'en suis sûr.
— D'accord...Passe une bonne nuit Fee... »
Il glissa sa main derrière ma tête pour me l'incliner vers l'avant et m'embrasser le front. Il colla le sien au mien quelques instants, en fermant les yeux, profitant simplement de ce contact.
« Fais attention à toi... murmurai-je pour Fili. Nous irons au village demain matin, avant que Thorin ne se lève...
— Oui... Ils ont besoin de nous... surtout les enfants et les plus âgés... »
J'acquiesçai par un faible son, avant d'embrasser Fili sur la joue et de me diriger vers mes appartements. Je n'aimais pas trop traîner seul dans les couloirs d'Erebor... Il n'y avait pas de danger, mais je me faisais toujours de ces scénarios lorsque je les traversais en soirée, c'était tellement effrayant, que j'avais parfois l'impression de voir des ombres se balader pour m'attraper.
Une fois dans mes appartements, je me laissai tomber sur le lit frais avant de me déshabiller et de me glisser sous les draps. J'étais très fatigué, mais j'avais peur de m'endormir, comme tous les soirs. Chaque nuit, je fais toujours le même cauchemar, et ça m'épuise... Je ne me repose jamais de ce tourment... Ça me hante, jusqu'au plus profond de mon inconscience... Malgré mon anxiété, je finis tout de même par m'endormir.
J'entendais les cris des orques et des gobelins s'élever de tous les côtés, les lames s'entrechoquaient violemment entre elles, et des hurlements de rages et de douleurs résonnaient dans les airs. Je me trouvais en plein champ de bataille, l'épée tenue en garde face à un ouargue noir.
« Approche ! Clébard ! »
L'ouargue se mit à grogner puis bondit sur moi en ouvrant grande sa gueule pour m'engloutir en entier, mais mon épée trancha sa tête avant qu'il ne me tombe lourdement dessus. Un cri de douleur s'échappa de ma gorge en tombant au sol, sous le poids mort de la bête. Bon sang ! Je n'arrive pas à me dégager ! Je vis alors Fili se précipiter vers moi, abandonnant l'orque avec qui il se battait.
« Kili ! hurla-t-il. Kili tu m'entends ?!
— Oui ! Je suis coincé ! Dégage cet ouargue, je ne sens presque plus mes jambes ! »
Il poussa alors le loup sauvage pour me libérer. Je me relevai difficilement et dégainer d'un geste vif mon arc pour décocher une flèche en plein dans la tête de l'orque qui s'apprêtait à abattre sa massue sur Fili. Ce dernier se retourna brutalement, n'ayant pas eu le temps de réaliser ce qui venait de se produire.
« Où est Thorin ? Demandai-je soudainement inquiet.
— Je ne sais pas ! Je le cherche aussi ! »
Nous nous mîmes alors à chercher notre oncle du regard, et c'est alors que nous le vîmes, en train d'essayer de protéger Bilbon des gobelins, qui n'arrivait pas à s'en débarrasser seul avec Dard. Fili et moi échangeâmes un regard, et nous partîmes en courant vers eux.
« Kili ! Cria Thorin en me voyant arriver. Emmène Bilbon à l'abri de la bataille !
— Mais nous ne pouvons pas partir comme ça, vous avez besoin de nous pour gagner cette guerre ! S'indigna Fili.
— Toi, Fili, tu restes avec moi. Nous combattrons mieux en sachant Bilbon et Kili à l'abri !
— Mais je ne veux pas fuir ! Criai-je de colère.
— Je ne te demande pas ton avis ! C'est un ordre ! Va mettre Bilbon à l'abri, et protège-le si besoin ! Je compte sur toi, Kili ! »
Non... Je ne voulais pas laisser Fili seul dans cet enfer. Et si c'était la dernière fois que je le voyais ? Mon cœur se serra violemment, et je me jetai dans ses bras pour le serrer contre moi. J'avais tellement peur que nous ne nous verrions. Je sentis ses bras répondre fortement à mon étreinte avant qu'il ne m'embrasse sur le front.
« Sauve-toi petit frère, je te promets de te retrouver ensuite.
— Fais attention, tu viens de me le promettre, alors tu as intérêt, car je ne te le pardonnerais jamais si tu ne...ne reviens pas. »
Je bloquai ma respiration sentant les larmes me monter en pensant à Fili, s'il ne revenait pas. Il m'adressa un sourire et me poussa gentiment pour m'inciter à partir. Ce que je fis, quelques secondes après la longue étreinte entre le hobbit et notre oncle. Nous partîmes donc tous les deux, laissant nos êtres aimés en arrière, se battre pour notre royaume et notre liberté.
« Par ici Bilbon ! Il y a un endroit où nous pourrons nous mettre à l'abri !
— Je vous suis, Kili ! »
Nous nous assîmes alors sous une petite corniche, le dos contre la roche. Bon sang, je n'aimais pas l'idée de fuir le champ de bataille, ma place était aux côtés de mon frère, de le protéger s'il n'était pas sur ses gardes ! Mais Thorin m'avait donné un ordre, et je devais le respecter. Et c'était compréhensible, Bilbon était certes un hobbit qui était devenu courageux et agile mais pas assez pour affronter une gigantesque armée de gobelins et d'orques chevauchants aussi des ouargues. Pour une fois, vraiment, le hobbit n'avait pas sa place ici. Soudain, une pierre roula à l'entrée de l'abri, suivit d'un grognement.
« C'était quoi ce bruit ? Fit le hobbit inquiet.
— Sht, fis-je en planquant ma main sur sa bouche. Un orque. »
Je me redressai lentement sur mes jambes, mon épée en main. Je m'approchai lentement de la sortie du renfoncement et penchai furtivement ma tête. Effectivement, il y avait un orque. Il a dû nous voir courir jusqu'ici, et nous a suivit. Je me tournai vers Bilbon, qui était terrifié.
« Mettez votre anneau Maître Sacquet, ils ne vous trouveront pas le temps que je m'occuperais d'eux.
— Soyez prudent, Kili... »
Il enfila alors son anneau et il disparut. Bien, maintenant, c'était à moi d'intervenir. Je brandis mon épée et sorti soudainement de l'abri pour me jeter sur l'orque, qui cria de surprise et qui n'eut le temps de parer mon attaque. Sa tête roula au sol alors qu'un autre se jeta sur ma droite, que j'esquivai de justesse. Mon épée claqua contre la sienne, qui me repoussa violemment avant de tomber au sol. Avec une roulade arrière, je réussis à éviter la lame qu'il abattit sur moi, et me relevai avant de planter mon épée dans ses entrailles. J'étais à bout de souffle, plusieurs orques nous avaient suivit, certains cherchaient Bilbon. Ils n'étaient pas bêtes, ils n'étaient pas des trolls, ils avaient vu deux individus partir, s'ils n'en voyaient qu'un, c'est que l'autre n'était forcément pas loin. Mais ils étaient trop nombreux, et il m'était impossible de savoir où Bilbon se trouvait, ou s'il était en danger. Je me dégageai d'un orque, quand je vis au loin Fili en difficulté. Oh non ! Je remis mon épée dans son fourreau et pris mon arc muni d'une flèche. Je bandai mon arc, flèche pointée vers l'assaillant de mon frère, et lâchai la corde, provocant un sifflement. La flèche se logea dans l'oeil de son ennemi et Fili se retira la flèche de l'orque. Je vis alors l'inquiétude se lire sur son visage alors qu'il me cherchait du regard. J'entendis soudainement un cri derrière moi, et vis un orque prêt à abattre sa hache sur moi, mais il s'arrêta net dans un cri de douleur avant de lâcher son arme et de tomber au sol. Je vis alors l'ombre de Bilbon au sol.
« Bilbon ! Allez vous cacher ! »
Je lui devais la vie, mais il devait à tout prix rester à l'abri du danger. Les orques arrivèrent soudainement par dizaine, et il m'était maintenant impossible de distinguer l'ombre du hobbit parmi toutes les autres.
« Bilbon !
— Kili ! Je suis derrière vous !
— Retournez à l'abri ! Bilb- »
Mon cœur s'arrêta lorsque que je vis la dague, que l'orque m'avait lancé, se planter dans les airs et entraîner une lente coulée de liquide brun. N-Non...
« B-Bilbon ! »
Je me jetai vers lui quand je vis la lame tomber au ralenti, ce qui m'indiqua que le hobbit tombait au sol. Je sentis effectivement son corps dans mes bras, que j'allongeai doucement au sol. Je cherchai sa main droite et lui retirai l'anneau. Son regard était ancré dans le mien, emplit de douleur et de terreur.
« Non, Bilbon ! P-Pourquoi n'êtes-vous pas resté à l'abri comme je vous l'avais dit !?
— V-Vous alliez vous...faire t-tuer...
— Et c'est vous maintenant qui mourrez ! Pourquoi ? Pourquoi avoir fait ça ?! »
J'entendis soudainement les orques hurler et courir dans notre direction. Je me relevai et, par rage et douleur, brandit mon épée pour tous les éliminer. Tranchant un bras, éjectant une tête, transperçant une poitrine...En seulement quelques coups d'épées, les orques qui nous avaient assaillit gisaient au sol, dans leur propre sang. Je me redirigeai alors vers Bilbon, qui commençait à s'étouffer dans son propre liquide vital.
« Maître Kili... J'ai été s-si honoré d'avoir fait... partie de votre voyage, et de vous a-avoir aidé, vous... votre frère et votre oncle... à récupérer votre M-Montagne..sanglota-t-il doucement. Je m-me suis mis en danger pour vous... A-Alors, gardez votre vie... veillez sur votre frère, e-et...sur... Thorin...
— Bilbon ! Non ! Vous ne pouvez pas mou- »
Tout son corps se relâcha et ses bras tombèrent contre le sol, alors que ses yeux se perdirent dans le vide. N-Non... Je tentai de l'appeler doucement mais aucune réaction, aucune réponse. Ma voix s'éleva un peu plus et je me mis à le secouer.
« BILBON ! Ô Mahal, non.. ! »
Les larmes dévalaient sur mes joues alors que je regardais le corps sans vie de Bilbon dans mes bras. Une douloureuse boule s'installa dans ma gorge pour la nouer, et plus aucuns sons ne pouvaient franchir mes lèvres, seuls les sanglots et de faibles gémissements pouvaient être audibles. J'avais failli... Je devais protéger le hobbit, notre cambrioleur, mon ami.. ! Et j'avais échoué ! Je me penchai au-dessus de son corps et posai mon front contre le sien, continuant de pleurer à chaudes larmes, ne prenant aucunement compte de ce qui pouvait se passer autour de nous. Non...de moi, désormais... j'étais seul maintenant...Mes doigts se resserrèrent contre sa veste maculée de son sang, et laissai enfin échapper un cri de rage, de douleur, et de tristesse. Ma gorge était déchirée par ce cri atroce, mais je continuais de hurler ma peine et ma souffrance d'avoir perdu mon meilleur ami.
Je me redressai brutalement dans mon lit, complètement en sueur et à bout de souffle. Mes yeux parcoururent la pièce pour me situer, et je reconnus enfin ma chambre, ce qui me fit lâcher un soupir de soulagement. Je pris mon visage dans mes mains et me mis à pleurer silencieusement. Bon sang, j'en ai marre de faire ce cauchemar ! Je suis déjà assez tourmenté par mes regrets, par ma peine et par cette colère, alors pourquoi Mahal veut me faire davantage souffrir en me remontrant ces atroces images ? Je savais qu'il était encore très tard, car j'avais pour habitude de faire ce cauchemar toujours à la même heure... Et je savais que je ne pourrais plus dormir maintenant. Je relevai mon visage et regardai autour de moi. Le noir complet, le froid, la solitude... Un frisson désagréable me parcouru soudainement le dos. Je ne voulais pas être seul ici, avec mes tourments et ces images. Je devais faire quelque chose. M'occuper.
« Ou aller voir Fili... »
Ma voix n'avait été qu'un murmure, et je me relevai pour enfiler ma robe de chambre. Je pris une bougie que j'allumai à l'aide de la torche qui était accrochée dans le couloir, hors de ma chambre, et me dirigeai silencieusement mais surtout furtivement vers les appartements de Fili. Nous avions beau être princes, Thorin avait ordonné aux veilleurs de nuit de nous surveiller pour éviter une quelconque fugue ou que, comme je m'apprêtais à faire, on se rende dans la chambre de l'un ou l'autre. Mais par un coup de chance, je ne croisai personne lors de ma progression et toquai à la porte de mon aîné.
Point de vue de Fili.
Je me réveillai doucement à l'entente de coups résonnants contre le bois de ma porte. Difficilement, je me redressai dans mon lit et demandai, d'une voix encore endormie, qui pouvait bien me déranger à une heure pareille. Soudain, la porte s'ouvrit doucement et je vis une faible lueur de bougie apparaître, et c'est alors que je reconnus le visage de mon frère.
« Kili.. ? Que fais-tu ici, si tard ? Mais surtout, comment as-tu fait pour venir jusqu'ici sans te faire prendre par les gardes ?
— J'ai été vigilent... Je... je peux entrer ?
— Mais oui, bien sûr, entre ! »
Il referma la porte derrière lui sans bruit, et s'approcha doucement du lit en posant la bougie sur la table de chevet. Il s'assit sur le matelas et posa son regard dans le vide. Quelque chose n'allait pas. Ça se voyait comme l'Arkenstone en haut du trône. Je m'assis elors sur les talons pour lui faire face et saisis sa main dans la mienne. Bon sang, elle était glacée !
« Kili.. ? Quelque chose ne va pas ? Fis-je inquiet.
— Tu vas trouver ça idiot...fit-il un léger sourire en coin. Je... J'ai fait un cauchemar... »
Un énorme poids s'envola de ma poitrine. Bon sang, j'avais pensé à pire... J'enlaçai mes doigts aux siens et lâchai, par mégarde, un léger rire. La dernière fois qu'il était venu pour cette même raison, il n'avait que treize ans. Il avait bien grandi depuis...
« Et tu veux savoir si tu peux dormir avec moi.. ? Fis-je en souriant à mon tour.
— J-Je ne voudrais surtout pas te déranger...
— C'est déjà fait, tu m'as réveillé. »
Il releva la tête complètement affolé et désolé, mais je saisis son visage entre mes mains avant d'embrasser son front, suivit d'un petit rire.
« Arrête de croire tout ce que je te dis, Kee... Tu ne me déranges jamais... Surtout si c'est pour qu'on dorme tous les deux. Ça fait si longtemps...
— Depuis le voyage... Alors, tu veux bien ? »
Je hochai positivement la tête et le pris dans mes bras quelques instants. Je me rallongeai et l'invitai sous la couette en ouvrant cette dernière. Instinctivement, et comme nous avions pris l'habitude de faire, il se blottit contre moi et enfouit son visage dans mon cou avant de soupirer d'aise. Mes bras se resserrèrent autour de lui pour l'attirer davantage contre moi, et à mon tour, plongeai ma tête dans ses cheveux pour humer leur odeur. Je me sentais bien ici... C'était le seul endroit où je me sentais si bien... contre lui.
« C'était quoi ton cauchemar ? Murmurai-je.
— La mort...de B-Bilbon... Je fais ce cauchemar depuis ce jour-là... »
Sa voix s'était atténuée vers la fin de sa phrase, et je pus comme entendre un sanglot. Je me décollai de lui pour l'observer, mais à la fois surpris d'entendre une telle chose. Kili...portait un fardeau si lourd ?
« Tu ne dois pas garder toute cette peine en toi Kili, tu ne peux pas supporter tout ça... Ça fait bien trop longtemps... Je suis sûr que, pour que ça aille mieux, tu devrais en parler...Mais pas à n'importe qui, je parle de... de Thorin...
— Je ne sais pas... J'ai peur qu'il en souffre encore et me rappelle encore une fois que je suis le seul responsable de la mort de Bilbon et donc, de tout ce qui en a découlé...
— Arrête de croire une telle chose, Kili. Demain, va voir Thorin, je suis certain que ça vous fera du bien à tous les deux. Je ne serais pas loin si tu veux... »
Il hésita quelques secondes mais finit par accepter avant de replonger son visage dans mon cou, et de frotter son nez contre ma peau. Je savais qu'il angoissait de se retrouver seul avec Thorin, et de parler de ce sujet délicat, mais il le fallait. Peut-être qu'en parler à notre oncle, lui fera ouvrir les yeux sur son comportement et sur la façon dont il dirige ce royaume... C'est à dire à perte... Thorin n'était devenu que l'ombre de lui-même depuis la mort de Bilbon, et il était très dur pour nous de vivre avec ça... Même si c'était dur de se le dire, mais Thorin n'était plus là. Nous l'avions perdu à la bataille... ce n'est qu'une coquille vide de son âme et emplit de folie qui avait gelé son cœur.
« Et Balin ? Fit soudainement la voix de Kili.
— Je suis allé le voir, et il a accepté de nous couvrir... Après tout, il tient beaucoup trop à nous pour nous laisser nous faire attraper par Thorin... »
Il se détendit enfin, et au bout de plusieurs minutes de silence, sa respiration était lente et profonde. Il dormait. Je souris attendris par cette scène et lui embrassai délicatement le bout du nez. Mais, accidentellement, quand je décollai mes lèvres, elles frôlèrent les siennes juste en dessous, ce qui me provoqua une forte sensation dans le ventre. Non... Je ne devais pas.
C'était dur de se retenir depuis tout ce temps. J'aimais Kili comme ce n'était pas permit, mais je me taisais, et je ravalais mes sentiments. Mais je n'arrive plus à si bien les contrôler ces derniers temps, j'ai bien peur, un jour, de faire un faux pas et de tout révéler.
Je ne dois pas. Je ne dois pas aimer mon frère comme ça.
Alors que pensez-vous de ce premier chapitre ? =)
Il n'est pas si choquant pour le moment (on démarre en douceur, comme on dit !). J'espère que cela vous éclaire sur l'ambiance qui règne à Erebor et dans la lignée de Durin, et que le rêve/souvenir de Kili explique le pourquoi du comment les choses sont devenues ainsi... (même si dans un sens, cela est très poussé... Car perso, si je perds un être cher, je serais profondément attristé, et non rancunière !)
Bref ! Je sais que les premiers chapitres sont toujours cruciaux sur la suite (on le lit puis on se dit "mouaif...j'arrête." ou alors "Bon, on va voir ce que ca donne !")
Pour ceux qui ont déjà lu ma FF Les Héritiers d'Erebor - Un Amour Éternel ne seront pas déçus ! (surtout si vous aimez voir nos nains souffrir ! héhé)
Pour ceux pour qui il s'agit de la première fois, vous avez donc constaté que j'écrivais à la première personne, focalisation interne (DONC !)
J'espère que ça ne dérange pas tant que cela, car j'aime écrire ainsi (je me sens plus proche des personnages et arrive mieux à intégrer et mettre en place les sentiments) c'est d'ailleurs à cause de ça que j'ai pas très bien vécu certains passages de cette fic lorsque j'ai commencé à l'écrire (bizarre, oui je sais... je dois être un peu maso sur les bords pour la continuer dans ce sens là)
En tout cas, j'espère que ce premier chapitre vous à mis l'eau à la bouche (on va dire ça xD)
Et oui, si vous vous posez la question, cette histoire aura comme pairing Fili/Kili :)
Bisous à vous toutes, et n'oubliez pas de laisser des petites reviews !
Notre inspiration et motivation se nourrissent d'elles =)
Larysa-Roswell
