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Une autre famille
Megan jeta un nouveau coup d'œil à la pointe noire. Seule et unique partie visible depuis la ville où vivaient les Boyd du manoir de la famille Malfoy, le sommet de la plus hautes des trois petites tours surplombait les toits des maisons et les arbres du bois. Megan ne pouvait en détacher son regard.
On frappa à la porte de la chambre. Elle ne prit pas la peine de répondre. À son plus grand agacement, Roger entra tout de même dans la pièce. Il devina sans peine vers où la petite Megan dirigeait son regard.
- Tu ne nous as toujours pas expliqué pourquoi tu n'y retournes pas, dit Roger. Emily se fait du souci, tu sais ?
- Je croyais que ce qui vous souciait, c'était que j'aille là-bas, répliqua Megan en tournant enfin les yeux vers son père adoptif.
Roger Boyd était grand, brun et musclé. C'était un bel homme, mais du haut de ses douze ans, Megan ne voyait en lui que le Cracmol qui voulait remplacer son père.
- On commençait à s'y faire, répondit-il. Ton ami Draco ne te manque pas ?
Megan serra les dents. Bien sûr que si. Évidemment que Draco lui manquait. Mais elle savait qu'il lui fallait oublier le passé. Gryffindor et Potter s'étaient dressés entre elle et lui.
- Laisses-moi, je dois finir ma valise, dit-elle alors.
- Si je peux t'aider..., proposa gentiment Roger.
- Ok, tu peux me passer mon Strutoscope, s'il te plaît ?
Roger hésita en fouillant la chambre du regard. Bien entendu, il ignorait totalement ce qu'était un Strutoscope. D'ailleurs, Megan n'en possédait pas. Elle avait lu ce nom dans un des livres que Narcissa lui avait offert pour sa rentrée à Hogwarts, l'an dernier. Cela lui parut si lointain...
- Laisse tomber, dit Megan. Emily doit avoir besoin de toi pour faire à manger ou la lessive.
Roger pinça les lèvres, marmonna qu'elle pouvait l'appeler si elle avait besoin d'aide puis quitta la chambre. Megan repoussa la culpabilité qui la menaçait. Roger et Emily n'étaient pas ses parents, ils n'étaient personne, elle ne leur devait rien.
Elle s'assit sur son lit et relut la lettre de Ron, Fred et George Weasley, ses meilleurs amis de Hogwarts, qui l'invitaient à venir passer la fin des vacances chez eux. Elle avait accueilli la proposition avec un grand soulagement. Passer un mois loin du village de Muggles et de la vue du manoir Malfoy lui ferait le plus grand bien. Elle avait besoin de magie.
Elle baissa les yeux vers sa valise ouverte sur le sol, presque terminée. Elle devait laisser de la place pour ses fournitures scolaires, fournitures qu'elle allait cette fois acheter sans Lucius, Narcissa et Draco...
Megan secoua la tête pour chasser toute cette peine et cette mélancolie qui lui étreignaient le cœur depuis trop longtemps. Elle pensa à Potter et à ses remarques et insultes envers Draco. Elle se gonfla de colère et sourit. Elle préférait ça. Potter. Le-garçon-qui-a-survécu. Petite victime. Il n'avait rien traversé de plus qu'elle. Ce n'était pas lui qui avait défait Voldemort. Pas volontairement, en tout cas, il n'était alors qu'un bébé. Mais il avait ainsi mit fin à une période de prospérité. Ses parents, Death Eaters, avaient dut se cacher pendant six ans pour échapper aux Aurors. Megan n'avait pas oublié l'anxiété qui habitait les yeux de ses parents à l'époque. Ni le visage de sa mère qui mourait dans ses bras. Elle n'avait que six ans, à l'époque, mais elle se souvenait de tout ! Harry n'avait qu'un an lorsque ses parents à lui étaient morts, il ne savait pas ce que l'on ressentait.
Furieuse, Megan termina sa valise en jetant toutes ses affaires dedans. Sa baguette était posée sur son bureau. Elle aurait tant aimé pouvoir s'en servir, tout détruire, laisser s'exprimer sa rage... Elle vit alors un de ses livres commencer à léviter à quelques centimètres au-dessus du sol. Elle plaqua ses deux mains dessus pour le ramener au sol de force. Elle savait qu'utiliser la magie hors du château était interdit et ne voulait pas voir débarquer ici un représentant du ministère qui s'apercevrait qu'elle n'avait pas toujours besoin de baguette pour pratiquer la magie.
Elle poussa sa valise dans un coin et prépara ses vêtements pour le lendemain. Elle partirait tôt dans la matinée car les Weasley voulaient l'emmener déjeuner sur Diagon Alley pour fêter son retour dans le monde de la magie. Elle avait hâte de retrouver la famille et, surtout, de quitter celle qui l'accueillait actuellement.
Au cours du dîner, Megan se contenta de brèves paroles, de hochements de têtes et d'onomatopées pour communiquer avec ses Cracmols, écoutant d'une oreille les babillages du couple qui se racontait leurs journées puis s'empressa de monter se coucher pour leur échapper.
Allongée sur son lit à baldaquin qui lui rappelait un peu Hogwarts, les yeux fixés sur le plafond, Megan se remémora l'an passé. À un mois de la rentrée à l'école de sorcellerie, Draco et elle étaient de plus en plus excités. Quand il tannait son père pour pouvoir utiliser sa baguette avant la rentrée, Megan se plongeait dans les livres achetés. Lucius leur avait expliqué comment se déroulerait la Répartition et ils ne pouvaient plus attendre de coiffer le Sorting Hat et d'être envoyés à Slytherin.
Aujourd'hui, Megan attendait avec impatience de partir dans une des plus éminentes familles de sorciers pour les vacances, connue pour son attirance pour les Muggles et pour être une lignée de Gryffindor. Megan devait retenir ses pouvoirs qui se développaient chaque jour un peu plus et elle avait déjà lu plusieurs fois tous ses livres. Beaucoup de choses avaient changé en un an.
Enfin gagnée par le sommeil, Megan ferma les yeux et laissa l'obscurité l'engloutir.
La voix glacée l'appelait, répétait son prénom, puis elle se retournait et regardait ses parents qui l'appelaient eux aussi, et elle ne comprenait pas pourquoi elle devait choisir. Elle se dirigeait alors vers sa mère et soudain sa mère était morte, et elle lui tenait la main.
Dans le bus qui devait l'emmener à la sortie de la ville, la capuche de son sweater noir rabattue pour s'isoler des autres passagers, Megan ressassait ce rêve, presque identique chaque nuit depuis qu'elle avait contribué à empêcher Voldemort de s'emparer de la Pierre Philosophale. Il était différent des cauchemars qu'elle avait fait pendant cinq ans après la mort de ses parents, la voix aigüe était de plus en plus présente. Mais lorsqu'elle se réveillait, la jeune fille ne comprenait plus le sens de ce rêve. Cette voix était-elle celle de Voldemort ? Comment était-ce possible qu'elle s'en rappelle, elle n'était qu'un bébé lorsqu'il avait été détruit par le garçon. Et pourquoi devait-elle choisir entre Voldemort et ses parents ? Ce devait être un effet du choix qu'elle avait fait à la fin de l'année scolaire passée, elle avait dut choisir entre Voldemort et ceux qu'elle aimait, ses amis à Hogwarts. Ce choix allait la hanter longtemps.
- Megan !
La voix de son ami Ron la ramena à l'immédiate réalité. Le bus était arrivé, et Ron, les jumeaux et leur mère, une petite femme replète au visage bienveillant, l'attendaient, debout devant une vieille Ford Anglia sale et cabossée. Elle leur sourit, ravie. Il s'était écoulé très peu de temps depuis qu'ils s'étaient quittés sur le quai de la gare, mais ils lui avaient manqué, les Boyd avaient été une compagnie difficile ces quelques dernières semaines. Les jumeaux s'empressèrent de la prendre dans leurs bras, Ron la salua maladroitement et même leur mère l'étreignit. Megan fut déstabilisée par ce dernier geste. Aucune mère ne l'avait étreinte depuis la mort de la sienne, pas même Narcissa, ni Emily. Légèrement chancelante, elle alla s'installer entre les jumeaux sur la banquette arrière tandis que Molly Weasley et Ron s'asseyaient à l'avant après avoir chargé les bagages dans le coffre.
- Tu as emmené ton balai, Megan ? demanda Ron avec excitation.
- Oui, en deuxième année, on a le droit, acquiesça-t-elle avec joie.
- Qu'est-ce que c'est comme modèle ? s'enquit Fred avec enthousiasme.
- Un Nimbus 2000.
Il y eut un silence ébahi dans la voiture qui bringuebalait sur la route.
- Tu as un Nimbus 2000 ? répétèrent alors les trois frères d'une même voix.
- Euh… oui.
Les Weasley étaient une famille très nombreuse et à ce qu'elle en savait, les parents gagnaient peu d'argent, aussi les fils ne pouvaient espérer posséder un jour un modèle aussi cher. Megan en prit conscience et se demanda vaguement si elle n'aurait pas mieux fait de se taire. Elle n'ajouta rien et se contenta de regarder le paysage défiler à travers le pare-brise.
- Dis-moi, Megan, ça n'embête pas tes parents que tu viennes passer l'été à la maison ? s'enquit la mère en chemin.
- Non, mentit Megan avec aplomb, non c'est très bien. C'est… c'est très gentil à vous, Mrs Weasley.
Plus elle s'éloignait du manoir et de ses Cracmols, mieux elle se sentait, et la politesse que les Boyd avaient tenté de lui inculquer lui revenait momentanément.
- Je voudrais inviter Harry aussi, dit Ron en chemin, mais il n'a pas encore répondu à ma lettre.
- Mmmf.
Megan ne pouvait fournir de meilleure réponse : elle était plutôt réjouie que Potter ne puisse les rejoindre chez les Weasley, puisqu'elle ne le supportait pas mais les autres n'avaient pas besoin d'entendre cela, de plus elle ne pourrait leur expliquer les raisons de cette haine. Personne ici ne savait que ses parents étaient des Death Eaters.
Le trajet fut court, Megan et les Weasley étaient somme toute presque voisins. Elle ne savait pas comment elle imaginait la maison de la famille, mais une chose était sûre, elle ne s'attendait pas à ça : les Weasley vivaient dans une maison de plusieurs étages qui semblaient empilés les uns sur les autres, raccommodés, donnant un ensemble bancal qui ne devait tenir que par magie. Cinq cheminées se dressaient sur le toit rouge, un écriteau planté près de l'entrée indiquait « Le Terrier », des bottes entassées en désordre et un vieux chaudron rouillé encadraient la porte, quelques gros poulets picoraient dans la petite cour à côté d'un vieux garage délabré.
- Waouh, lâcha-t-elle.
On était loin du vaste manoir des Malfoy avec leur jardin finement entretenu et leurs paons.
- Eh bah, bienvenue chez nous, lança George en sortant de la voiture. Tu vas dormir dans la chambre de Ginny, au premier étage. C'est un peu petit, mais t'es pas bien grosse, vous devriez y tenir.
- Oh.
Megan connaissait très peu la plus jeune et seule fille des Weasley, elle ne l'avait aperçu qu'une fois sur le quai à King's Cross le jour du retour. Elle ne devait avoir qu'un ou deux ans de moins qu'elle, mais Megan n'était pas très à l'aise avec les enfants. A vrai dire, elle n'était pas très à l'aise avec grand monde. Elle ne laissa cependant rien paraître, elle ne voulait pas finir par dormir dans la cour avec les poulets.
- Aller, on va poser tes affaires, on attend Arthur et ensuite on part sur le Chemin de Traverse, lança Molly Weasley en se dirigeant vers la maison. Ginny ! Percy ! appela-t-elle d'une voix perçante. Venez dire bonjour !
Megan se sentait gênée, ne savait pas où se mettre. Elle attrapa son balai dans son étui et suivit les frères jusqu'au premier étage pour qu'ils portent ses bagages. Etant encore mineurs, aucun d'eux ne pouvait user de magie hors de l'école. Ils venaient d'arriver devant la porte concernée lorsque celle-ci s'ouvrit sur Ginny. Petite, les cheveux d'un roux flamboyant et le visage parsemé de taches de rousseur, elle écarquilla les yeux en voyant Megan.
- Salut, dit cette dernière d'un ton distant. Je vais dormir dans ta chambre pendant deux mois.
Sans répondre, la petite fille recula et la laissa entrer. La chambre était petite mais lumineuse. Une grande affiche des Bizarr' Sisters, un groupe de musique de sorcières, ordonnait l'un des murs et une image de Gwenog Jones, la capitaine de l'équipe exclusivement féminine des Harpies de Holyhead, était accrochée au mur d'en face. Au moins, Ginny aimait le Quidditch. Il y avait un bureau devant la fenêtre de la chambre qui donnait sur un vaste verger. Megan posa son sac au pied du matelas qui avait été mis sur le sol, hésita sur ce qu'elle pourrait bien dire maintenant que tous les regards étaient tournés vers elle, puis regarda les jumeaux.
- On va jouer au Quidditch ? proposa-t-elle.
Des sourires illuminèrent les visages des quatre Weasley et ils redescendirent dans le jardin. Megan croisa alors Percy en bas des escaliers.
- Ca alors, Perce, lança George, tu es sorti de ta chambre ? C'est la première fois de la semaine, non ?
- Bonjour, Meganna, dit seulement le jeune préfet avant de retourner dans la pièce en question.
- Excuse-le, dit Fred, il passe son temps à astiquer son insigne, ces temps-ci.
Megan n'allait pas se plaindre que le garçon ne souhaite pas lui faire la conversation. Elle n'aimait pas discuter, et elle n'avait aucune affinité avec le préfet de Gryffondor.
Les enfants Weasley récupérèrent leurs vieux balais dans un cabanon et ils se mirent à jouer dans le verger à se lancer de vielles balles. Dans le Wiltshire, Megan ne pouvait voler, elle ne se servait de son balai que lorsqu'elle allait dans la propriété Malfoy, protégée par divers sorts et enchantements des Moldus, et voler lui avait manqué ces derniers temps.
Ginny volait mieux que son frère Ron, elle surprit Megan avec son habileté en vol malgré son jeune âge. Pourtant au même âge, Megan volait tout aussi bien, mais elle n'avait pas l'habitude que les autres soient aussi doués qu'elle dans ses domaines de prédilection.
Un craquement sonore, signe distinctif du transplanage, attira l'attention de Megan et elle vit un homme mince et presque chauve, roux et vêtu d'une longue robe de sorcier usée arriver vers le Terrier. De toute évidence, il s'agissait de Mr Weasley.
- Papa ! s'exclamèrent les enfants en atterrissant près de l'homme.
Il salua chaleureusement chacun d'entre eux tandis que Megan, prudente, atterrissait un peu plus loin et s'approchait à pieds, son balai à la main.
- Bonjour, dit-elle seulement.
- Oh, tu dois être Megan ! s'exclama Arthur Weasley. J'ai beaucoup entendu parler de toi ces derniers temps. Bienvenue à la maison !
- Merci.
Ainsi, chaque membre de la famille Weasley sauf Percy était chaleureux et accueillant. Lorsque les Malfoy, en particulier Lucius, lui avait décrit ces gens comme des traîtres à leur sang, une famille infréquentable et misérable, elle s'en était fait une toute autre idée.
- On rentre, tout le monde ! Appela Molly Weasley. On va déjeuner !
Laissant les balais au cabanon, Megan rentra rapidement enfiler des vêtements de sorcière puis rejoignit tout la famille autour d'une grande et vieille cheminée. Arthur Weasley tenait à la main un pot de fleur vide.
Les invités d'abord, dit-il en souriant à Megan.
Sans hésiter, la jeune fille prit une poignée de la poudre étincelante que contenait le pot de fleur, la lança dans le feu qui brûlait dans l'âtre et aussitôt celui-ci devint vert émeraude avec une sorte de grondement sonore. Elle pénétra dans les flammes chaudes sans ressentir la moindre douleur ou brûlure, prenant garde à ne pas avaler de cendre, elle cria « Le Chemin de Traverse ! » et fut aspirée dans le tourbillon géant du réseau de cheminées. Elle voyait à travers les flammes vertes de brèves images d'autres maisons et d'autres familles, puis tout s'arrêta et elle se retrouva dans une des nombreuses boutiques du Chemin de Traverse, là où tous les sorciers d'Angleterre ou presque venaient faire leurs achats. Les autre Weasley arrivaient les uns après les autres, et bientôt tous, y compris Percy, furent autour d'elle. Lorsqu'ils sortirent dans la rue principale, Megan ne put retenir un sourire, la rue pavée serpentant entre étals et boutiques lui avaient manqué, elle était désormais bel et bien de retour dans le monde de la magie.
- Quand est-ce qu'on pourra aller acheter les fournitures ? demanda-t-elle en se penchant vers un étal de chaudrons d'un air intéressé.
- Plutôt vers la fin de l'année, répondit Molly Weasley d'un ton évasif. Comme ça on emmènera Harry avec nous.
- Mmmf.
Sans plus développer sa réponse, elle suivit la famille vers le Chaudron Baveur où Tom, le patron, un vieil homme édenté, vouté et ridé, les accueillit et les installa à une grande table pour leur servir de délicieux plats. Emily et Roger cuisinaient tous deux très bien, Megan leur reconnaissait au moins cela, et lorsqu'elle était chez les Malfoy, c'était les serviteurs qui cuisinaient, mais rien ne valait un repas auprès d'une grande et heureuse famille comme les Weasley. C'était une sensation que Megan n'avait plus ressenti depuis la mort de ses parents.
- Arthur, vous travaillez au ministère, c'est ça ? demanda Megan.
Lucius, qui travaillait aussi au ministère, parlait souvent d'Arthur Weasley, mais en des termes très irrespectueux et méprisants, et Megan voulait entendre la version de l'intéressé.
- Oui, répondit le sorcier avec enthousiasme, au service des détournements de l'artisanat Moldu, avec Perkins.
- Papa adore tout ce que fabriquent les Moldus, précisa George, la bouche pleine de purée.
Sa mère le fusilla du regard. Il devait y avoir des choses que Megan ne savait pas.
- Est-ce que tu fréquentes des Moldus, Megan ? lui demanda Arthur.
- Non, répondit-elle aussitôt.
Par réflexe, elle niait toute relation avec les Moldus, comme le lui avait appris les Malfoy, de plus les Boyd n'étaient pas vraiment des Moldus mais des Cracmols. Elle regarda autour d'elle la salle principale du vieux et miteux pub à la recherche d'un autre sujet à aborder.
- Qui va enseigner la Défense contre les Forces du Mal, cette année ? demanda-t-elle soudainement. Quirrell est mort.
Arthur et Molly échangèrent un coup d'œil, sûrement surpris par la remarque directe et froide de Megan. Le précédent professeur en la matière avait été possédé par Voldemort l'an dernier et tué au contact de Potter, ce qui laissait le poste vacant.
- Aucune idée, répondit George en haussant les épaules. Peut-être que Snape va finalement obtenir le poste.
- Si le professeur Dumbledore ne lui a pas confié ce poste après toutes ces années, il ne le fera certainement pas maintenant, répliqua Percy d'un ton sérieux.
- Oh, Perce, lâcha Fred. J'avais oublié ton existence.
- Ca suffit ! s'exclama Molly. Laissez votre frère tranquille !
Percy n'ouvrit plus la bouche du reste du repas. Megan ne parla pas beaucoup non plus, elle écoutait tout ce que disaient les autres mais ne voulaient pas dévoiler ce qu'elle savait de Snape après ses visites au manoir Malfoy, son aversion envers Potter ou encore la vérité sur ceux chez qui elle vivait hors de Poudlard. L'ambiance s'était détendue autour d'une conversation sur les prochains matches de Quidditch de l'équipe nationale d'Angleterre à laquelle Megan porta un réel intérêt, puis lorsque Ginny se mit à parler de Potter, ses frères se rembrunirent.
Depuis qu'elle l'a vu sur le quai à la fin de l'année, elle a plein de choses à nous dire sur lui, ronchonna Ron. C'est une vraie groupie.
Megan reconsidéra donc son opinion sur la benjamine Weasley. Admirer Potter était un comportement parfaitement ridicule et déplaisant, et la petite fille ferait mieux de ne pas aborder ce sujet avec elle lorsqu'elles seraient toutes deux dans la chambre de l'enfant pour éviter une entorse à l'interdiction pour les élèves mineurs de pratiquer la magie hors de Poudlard.
- On va y aller, proposa George pour interrompre sa petite sœur.
Megan se mit à fouiller dans sa bourse pour sortir de quoi régler son addition.
- Megan, tu es invitée, bien entendu, précisa Arthur en la voyant faire.
La jeune fille leva les yeux, fronça les sourcils, puis secoua la tête.
- Non, non, je paye ma part, affirma-t-elle.
Entre l'argent qu'elle avait hérité de ses parents, l'argent que lui offraient les Malfoy à son anniversaire et à Noël, et l'argent de poche des Boyd, Megan possédait une petite fortune bien supérieure à ce dont avait besoin une enfant de douze ans, contrairement aux Weasley qu'elle savait plutôt pauvres. Arthur et Molly eurent beau vouloir insister, Megan tenait fermement à payer. Ils repartirent donc un peu plus tard la bourse plus légère, par le même mode de transport qu'à l'aller. A peine rentré, Percy retourna dans sa chambre en prétextant avoir beaucoup de travail à faire – qui d'autre qu'Hermione Granger travaillait au cours des vacances d'été ? – et Megan monta dans la chambre de Ginny pour défaire ses affaires et trouver Histoire de la magie moderne pour se changer les idées. Elle appréciait énormément les Weasley, mais rester trop longtemps en compagnie de ces personnes restait tout de même désagréable, elle ne pouvait s'empêcher de penser aux Malfoy.
