Bonsoir à tous ! Je suis tellement heureuse d'être là, pour cette 3ème fiction calendrier de l'avent ! J'essaie de faire quelque chose de différent à chaque fois, j'espère que ça vous plaira. Comme toujours, le principe est simple: je poste un sujet tous les jours (à heures variables, sorry) de plus ou moins 2000 mots ! Je n'en ai aucun d'avance haha.
Je rappelle que j'ai aussi une page facebook "Brunhild Ana Writings" pour ceux qui souhaitent m'y rejoindre, pour parler de fiction, de dramione et tout ce qui vous ferait plaisir !
Je vous souhaite à tous un joyeux mois de décembre !
Bonne lecture !
C'était la veille de Noël, déjà. L'Angleterre avait vu ses boutiques se fermer plus tôt ce soir-là, et les habitants de toutes les contrées du pays avaient déserté les rues pour mieux retrouver leur foyer, chaleureux et dans lequel flottait sûrement une odeur alléchante de dinde rôtie.
Dans le petit village de Stamford, la neige avait recouvert chemins et ruelles d'une épaisse couche de poudreuse d'un blanc étincelant. Personne n'était encore venu souiller le manteau duveteux qui recouvrait le village, pourtant, nombreux étaient les enfants dont le nez était collé à la fenêtre givrée de leur maison.
Ils le savaient tous, à vingt heures précises, le joli cottage qui trônait sur la petite colline du village s'illuminerait de mille feux. C'était une promesse tacite que ses propriétaires tenaient tous les ans, depuis plus de trente ans qu'ils vivaient ici.
Sur la belle demeure aux murs blancs et aux fenêtres en bois brut, une multitude de guirlande avait été placé dans le plus grand secret, une nuit où tous les enfants dormaient. Les arbres allaient se mettre à scintiller de part et d'autre, tandis que chaque encadrement de fenêtre verrait des centaines de petites boules de cristal s'illuminer et clignoter en alternance.
Le sapin de Noël, acheté pour l'occasion, mesurant près de trois mètres, serait le clou du spectacle. L'ange accroché à son sommet remuerait paresseusement ses ailes, au grès de la brise, tandis que chacune de ses branches, alourdies par boules et décorations lumineuses, s'éclaireraient d'un seul coup, faisant de l'arbre un phare au milieu de la nuit noire.
Personne n'était jamais entré chez eux, mais les villageois s'accordaient à dire qu'un jardin si magique ne pouvait que s'assortir à un intérieur harmonieux et tout aussi joliment décoré. D'ailleurs, si les petits curieux du village s'étaient révélés un peu plus téméraires et étaient venus coller leur nez à l'un des carreaux du cottage, ils auraient été émerveillés par l'immense salon décoré de houx, de sapins, de guirlandes et autres pères noëls suspendus.
Assis contre la fenêtre de sa chambre, le petit Paul Graham attendait patiemment que l'église du village sonne huit coups. Quand le cloché commença à faire retentir son gong, il se mit à compter en chuchotant.
─ … quatre… cinq… six… sept… huit.
Et la petit Paul de s'émerveiller, trop heureux de voir qu'une fois encore, les discrets mais gentils propriétaires du cottage, avaient tenu leur promesse. Le cœur battant, Paul colla davantage – si c'était encore possible – son petit nez retroussé contre la fenêtre glacée pour mieux se délecter de ce spectacle. Les yeux brillants, il se promit, qu'un jour, sa maison ressemblerait à celle-ci. Avec tant de lumières, il était sûr que le Père Noël n'oublierait jamais sa chaussette.
─ Paul ? Chéri, viens, on va passer à table.
La maman de Paul avait attendu patiemment que les lumières s'allument, en haut de la colline, pour appeler son fils. Elle savait combien cette tradition comptait pour lui. Et puis, il fallait bien avouer qu'au village, tant que leur phare n'étendait pas son halo lumineux sur les maisons alentours, les festivités ne pouvaient pas réellement commencer. Tel le coup d'envoi inaudible d'un évènement sportif, ce ne fut qu'à cet instant précis que Noël put réellement commencer.
Au haut de la colline, un groupe de près de dix personnes venaient d'apparaître dans l'obscurité. Plusieurs adultes accompagnés de l'ombre de quelques enfants, sous emmitouflés dans d'épaisses capes de voyage. Si les villageois n'avaient pas été trop occupé à célébrer Noël, ils se seraient poser des questions. Mais comme chaque année, le petit groupe n'arrivait jamais avant vingt heures.
Quelqu'un sonna et la porte s'ouvrit presqu'immédiatement.
─ Rentrez vite, souffla une vieille dame, âgée de près de soixante-dix ans. Il fait terriblement froid ce soir.
En témoignait la buée blanche qui s'échappait d'entre les lèvres des nouveaux arrivants. A la lumière du hall d'entrée, on put bientôt distinguer chacune des silhouettes qui venaient de pénétrer la demeure. Quatre adultes ainsi que quatre enfants enlevaient écharpes et cache-oreilles avec soulagement.
─ Mamie ! s'écria la plus jeune d'entre elle en se jetant dans les bras de la vieille dame.
Encore robuste pour son âge, la grand mère se pencha et prit sa petite fille dans ses bras. Elle devait avoir quatre ou cinq ans, des cheveux bruns et hirsutes, un magnifique regard gris si expressif qu'il était difficile de ne pas se noyer dedans.
─ Grace, murmura affectueusement la vieille dame. Que tu as grandi depuis la dernière fois.
─ Maman, nous sommes venus le mois dernier, s'exclama le papa de la petite Grace, un homme blond aux cheveux longs.
La vielle dame haussa les épaules et reçut avec délice le baiser que venait de lui offrir son fils cadet. Elle en profita pour embrasser chacun de ses petits enfants ainsi que sa fille, son gendre et sa belle-fille, la maman de Grace.
─ J'ai cru entendre ma petite Grace, dit une voix basse et rauque dans le salon. Hermione, ne les fais pas rester sur le pas de la porte, enfin.
Hermione, car c'était elle, leva ses yeux toujours aussi vifs et brillants au ciel, et poussa toute sa petite famille à l'intérieur du salon, où un feu chaleureux crépitait dans la cheminée, tandis que des petits fours attendaient patiemment d'être engloutis par une horde d'enfants.
Ils étaient tous là, songea Hermione, enfin presque. Son fils, Joshua et son épouse, Amelia ainsi que leurs adorables enfants, Victor, Adam et Grace. Ainsi que sa fille cadette, Ava, le ventre rebondi, plein de félicité, son mari, l'adorable Isaac et leur fille, Mia. Ils étaient beaux, les yeux brillants et le nez rougi par le froid. Ne manquait que le plus grand fils de la fratrie, en voyage au bout du monde qui avait promis d'arriver dans la nuit.
Hermione rejoignit son mari et lui tendit sa canne, tandis qu'il se relevait non sans mal. Malgré l'âge, Drago était resté bel homme. Si ses jambes le faisaient atrocement souffrir, il n'en gardait pas moins toute sa tête et son esprit roublard et intelligent était fort heureusement resté intact. Il embrassa chacun de ses enfants et de ses petits enfants avec tant de tendresse, que, comme à chaque fois, Hermione sentit son cœur se gonfler d'amour et ses yeux s'humidifier.
─ Papy ! On peut en prendre ? demanda Adam en pointant du doigt les roulés à la saucisse tout juste sortis du four.
─ Vous êtes mêmes obligés d'en prendre, rétorqua Drago avec un sourire en coin.
Les enfants se ruèrent dessus avec envie, tandis que les adultes s'installaient confortablement dans les canapés de cuir sombre. La soirée pouvait enfin commencer. Ce serait en toute pudeur, en toute intimité, mais avec beaucoup de rire et d'amour. Comme à chaque fois. Le lendemain matin, des dizaines de cadeaux joncheraient le sol, près du plus grand sapin, et les plus petits ouvriront leurs paquets sous les yeux attendris des plus grands.
Comme à chaque fois que l'occasion se présentait, Hermione murmurerait qu'elle ne pouvait espérer plus belle famille. Si unie, si aimante, si…
─ Maman, soupira Ava en levant les yeux au ciel, un sourire aux lèvres. On sait que vous avez eu des enfants parfaits avec papa, et nous en avons eu aussi à notre tour.
─ Enfin, les miens sont un peu plus parfaits que les tiens, répliqua Joshua en jetant un coup d'œil amusé à sa sœur.
─ Si c'était le cas, ce ne serait certainement pas de ton fait, mais de celui de ta parfaite épouse, rétorqua Ava en envoyant un clin d'œil à sa belle-sœur qui n'était autre que sa meilleure amie.
─ Arrêtez ça, gronda Hermione, mes petits enfants sont tous parfaits. Vous n'allez pas commencer avec vos âneries.
─ Pourquoi pas ? dit Drago, un sourire aux lèvres. Les chamailleries font partie de notre famille. Si on ne s'était pas chamaillés toi et moi, à une époque… On ne serait pas tous là en train de déguster ce merveilleux vin de Bourgogne.
Hermione leva les yeux au ciel dans une parfaite imitation de sa fille – où peut-être était-ce Ava qui imitait merveilleusement bien sa mère. Elle donna un coup de coude dans les côtes de Drago qui esquiva avec rapidité. Il n'avait pas perdu ses réflexes de joueur professionnel de Quidditch.
─ Pourquoi ça mamie ? demanda Grace, de la purée de patate douce plein la bouche.
─ Parce qu'avant d'être les heureux aïeux d'une famille parfaite, ta grand-mère et moi étions les rois de la chamaillerie.
─ Vous n'avez pas toujours été amoureux ? interrogea Adam, l'air surpris.
─ Par Merlin non ! s'exclama Drago d'un air théâtral. Hermione était bien trop insupportable. Mais comme elle a changé et que j'ai changé aussi … Enfin, c'est une longue histoire que nous vous raconterons peut-être un jour.
─ Surtout qu'on sait tous qui était le plus insupportable des deux, grinça Hermione entre ses dents.
─ Ca veut dire quoi « insupportable » maman ? demanda Grace à sa mère.
─ Ca veut dire que tes grands-parents étaient très pénibles.
─ N'importe quoi, s'exclama Hermione. Si ton grand-père était resté le crétin imbu de sa personne qu'il était à Poudlard, je peux t'assurer, ma petite fille, que nous en serions pas là pour en discuter.
─ Oncle Harry m'a dit que lorsque vous vous êtes revus des années après Poudlard, vous avez mis une éternité à admettre vos sentiments.
─ Potter ferait mieux de s'occuper de ses citrouilles, grogna Drago avec humeur.
Tout le monde éclata de rire à la grande table, sachant pertinemment que ces vieilles querelles n'étaient qu'un jeu que Hermione et Drago se plaisaient à jouer pour amuser la galerie.
─ Tu nous racontes, papy ? demanda finalement Victor.
─ Ce serait bien trop long, répliqua Hermione avec douceur.
Les quatre petits enfants se regardèrent les uns les autres, les yeux écarquillés. Leurs grands-parents ne pouvaient pas leur faire ça ! Ils ne pouvaient pas leur donner l'eau à la bouche de la sorte et les laisser là, pantelants, sans la moindre information supplémentaire. D'un commun accord discret, Grace glissa de sa chaise et s'approcha de Drago. Elle grimpa avec agilité sur ses genoux et le regarda droit dans les yeux. Ses beaux yeux d'acier étaient exactement les mêmes que ceux de son grand-père. Elle posa ses deux petites mains potelées sur ses joues glabres et murmura d'un ton suppliant.
─ Raconte nous, Papy ! S'il te plait !
Drago leva les yeux en direction d'Hermione qui ne l'avait pas lâché du regard. Entre leurs yeux brillants, un lien invisible s'était tissé. Leurs enfants et petits-enfants étaient les témoins silencieux de l'échange tout aussi inaudible qui avait lieu à cet instant précis. Leurs petits enfants avaient grandi, et peut-être qu'ils étaient en âge d'entendre leur histoire tourmentée et quelque peu rocambolesque.
─ C'est une belle histoire de Noël, à raconter un soir de Noël, murmura Ava attendrie par l'excitation de sa fille et de ses neveux et nièces.
─ C'est vrai, renchéri Joshua, c'est une belle histoire à leur raconter.
─ Est-ce qu'il y a des dragons, dans ton histoire, Papy ? demanda Victor, avide.
─ Et des princesses ? renchérit Mia, des étoiles pleins les yeux.
─ Et des chats ? ajouta Grace.
Tous les autres enfants éclatèrent de rire, tandis que Grace, gênée, baissait les yeux et se réfugiait dans le cou de son grand père.
─ Laisse les rire, Gracie, murmura Drago. Parce qu'il y avait bien un chat, Pattenrond. Pas de dragon ni de princesse.
Grace eut un sourire rayonnant et tira la langue à ses frères, moqueurs.
─ Mais alors Papy, tu nous la racontes ton histoire ?
─ Tout a commencé deux mois avant Noël. C'était en 2005.
─ Y avait des dinosaures à l'époque ? demanda Grace, rêveuse.
─ Chuuuuut ! sifflèrent-en chœur les trois autres, déjà suspendus aux lèvres de leur grand-père.
L'histoire de Noël allait commencer, et tous avaient délaissé leur fourchette pour mieux tendre l'oreille en direction de Drago. A l'insu de tout le monde, à l'abri des regards indiscrets, la main d'Hermione s'était doucement glissée dans celle de son époux. Leurs doigts se croisèrent avec douceur, et comme à chaque fois que Drago caressait de son pouce sa paume chaude, Hermione se sentit frissonner, retombant avec bonheur dans ce qui avait été leur tout premier noël.
Voilà pour ce tout premier chapitre. J'espère que ça vous a plu, comme toujours n'hésitez pas à me laisser un petit commentaire !
