Auteur : Abby and Jes

Titre : Cœur de Loup

Couple : Draco/Ron

Genre : Romance/ Drame

Rated : M

Disclaimer : L'univers Harry Potter appartient, entre autre, à JKR. Certains personnages sont de nous, ils seront ajoutés au fur et à mesure.

Distribution : Abby s'est glissée dans la peau de Draco, et Jes dans celle de Ron.

Statut : Finie à l'écriture.

Bêta correctrice : Venchiata et Harmonie

Résumé : Dans un monde sorcier qui se remet difficilement de la guerre et des personnes disparues, Draco vous aurait ri au nez si vous lui aviez dit qu'un jour, Ron deviendrait le centre de son monde. Mais voilà, on ne peut rien faire contre le destin et la réalité peut parfois même dépasser vos rêves les plus fous.


Note Abby : Hello people. J'espère que vous aimerez lire ma première co-écriture avec Jes autant que j'ai aimé l'écrire *-*. Bonne lecture !

Note Jes : Salut (^-^) Me revoici en mode « co-écriture » mais cette fois, avec Abby *cœur* Ecrire avec elle est un pur plaisir. Alors j'espère que ce premier chapitre d'une longue coopération vous plaira autant qu'il m'a plu à moi ! Bisou :p

Note correctrice one : J'attends la suite avec impatience, même si j'attends de voir comment j'encaisserai les premiers bisous x)

Note correctrice two : J'ai pris plaisir à corriger ce premier chapitre d'une fiction qui m'intrigue tout particulièrement. J'ai hâte de lire la suite. Bonne lecture.


Cœur de Loup

Chapitre 1

POV Ron

Je regardai, par la fenêtre, la pluie tomber sur l'herbe. Je pus nous revoir, Harry et moi, y jouant à se lancer de l'eau et ma sœur y prenant le soleil l'été.Je pus même me souvenir d'un après-midi où nous avions fait un pique-nique tous ensemble.

Une larme coula, puis d'autres. Je n'arrivais toujours pas à croire qu'Harry était mort, que Ginny avait été tué par Bellatrix devant maman, et plus que tout, qu'Hermione avait su qu'Harry était le dernier Horcruxe.

Je lui en voulais, horriblement. J'avais regardé mon meilleur ami partir en le pensant revenir. J'aurais pu le retenir, trouver une solution, mais non, elle avait gardé ses soupçons pour elle, comme d'habitude.

- Ron mon chéri, le repas est servi.

Je soupirai, sachant que si je n'allais pas manger, elle me ferait une vie pas possible. Depuis que Ginny était morte et que les jumeaux avaient été gravement blessés, elle était encore plus mère poule qu'avant.

Je descendis tout de même, ayant faim malgré tout. J'avais perdu certes l'appétit, mais pas au point de me laisser mourir de faim. Harry n'aurait pas voulu ça. Je ne voulais pas qu'il soit mort en vain.

Quand je fus dans la salle à manger, je pris place à côté de George.

- Salut Ronny, ça fait du bien de te voir, dit-il.

- En dehors de ta tanière, poursuivit Fred alors que maman lui lançait un regard noir.

- Les garçons, mangez avant que ça ne soit froid. S'il vous plaît.

Ce fut seulement à ce moment-là que je remarquais que papa était à la maison, c'était devenu tellement rare ces derniers temps.

Je ne répondis donc pas à George et mangeai comme maman l'avait demandée. Depuis la bataille de Poudlard, elle aimait encore moins quand le ton montait entre les jumeaux et moi.

- Je dois aller faire quelques courses après les garçons, voulez-vous venir avec moi ? Demanda maman à la fin du repas.

Je haussai les épaules, ne voulant pas spécialement sortir, mais je savais aussi que je n'avais pas vraiment le choix. Fred lui, vida son verre et dit :

- Ça dépend, tu risques d'avoir besoin d'aide pour tout transporter alors ce serait bien qu'on vienne.

- En plus, poursuivit George, on doit faire quelques achats pour nos nouvelles idées. Mais on ne vient que si Ron vient aussi.

Les jumeaux me sourirent sournoisement alors que je levais les yeux au ciel.

- C'est bon, je viendrais, dis-je en repoussant mon assiette.

Les jumeaux se tapèrent dans les mains, comme si le fait que je sorte soit si rare.

Bon d'accord, c'était vrai, mais ils n'avaient pas besoin de le montrer si ouvertement. Logiquement, j'aurais dû profiter de cette nouvelle vie sans menace au-dessus de nos têtes, rire avec eux. Mais non, j'étais au Terrier, en proie à la tristesse et la colère. J'avais limite coupé les ponts avec Hermione, refusant de remettre les pieds à Poudlard et plus que tout, je me sentais si seul.

Quand le repas fut fini, je montai afin de m'habiller et rejoignis ensuite les autres devant la cheminette. Maman lança la poudre en murmurant "Le Chaudron Baveur". Les jumeaux me regardèrent et me firent comprendre que je devrais passer avant eux, ce que je fis non sans rouler des yeux une fois encore.

Quand je fus de l'autre côté, la première chose que je vis, assis à une table au fond de la salle, fut Malfoy, le déserteur.

POV Draco

Je baissai mes manches sur mes poignets et soupirai.

Je sais, un Malfoy ne soupire pas, mais je le faisais quand même.

Non seulement j'avais cette affreuse marque des ténèbres à cacher mais en plus, je devais aussi dissimuler la trace de morsure sur mon bras gauche.

Mordu. Moi, Draco Malfoy, mordu par un loup-garou.

Et bien sûr, ça ne m'avait pas tué. On ne se débarrassait pas d'un Malfoy si facilement, mon père en était la preuve irréfutable.

Mon père. Je secouai la tête pour m'éclaircir les idées et soufflai sur la mèche qui me retombait systématiquement devant les yeux. Je savais que je devrais les couper, ou les faire couper… peu importe, mais je n'en avais toujours pas eu l'occasion. Je n'étais pas sûr de me faire assez confiance avec une paire de ciseaux et ma baguette étant toujours temporairement indisponible, je n'avais plus que cette solution. Entendons par là que j'avais définitivement perdu ma précédente baguette et avec Ollivander disparu, c'était bien plus difficile de s'en procurer une nouvelle.

Foutue guerre. Foutue Mage Noir.

Je soupirai une fois de plus alors que Snape me lançait une œillade.

Je sentis qu'il s'apprêtait à dire quelque chose et j'étais à peu près sûr que ça ne me plairait pas, alors je l'interrompis :

- Merci pour...enfin, pour la potion. Bref, à dans un mois.

Je pris ma cape et posai la main sur la poignée de la porte d'entrée de son appartement directorial à Poudlard.

- Es-tu sûr de ne pas vouloir rester au château ?

- Certain et tu le sais. Je ne veux pas rester ici.

- Draco, tu es en danger à l'extérieur et tu le sais aussi. La guerre est peut-être finie depuis neuf mois mais cela ne signifie pas que tu es hors de danger. Tu es un ancien Mangemort et un nouveau Loup-garou, même si pour l'instant, et Salazar nous en préserve, personne ne sait que c'est le cas.

- Je sais. Je dois y aller.

J'ouvris la porte et sortis discrètement de l'appartement de Snape. Même s'il était le directeur, si qui que ce soit m'avait croisé ici, nous aurions tous les deux eu de gros problèmes. Il avait raison, j'étais et serais toujours un ancien Mangemort et beaucoup seraient prêt à tout pour me tuer, certains Mangemorts en particulier et probablement un ou deux Gryffondor. Et ce même si le Sauveur avait chuté en même temps que Tête de Serpent.

Arrivé aux grilles du château, je cachai la fiole dans l'une des poches de ma cape avant de transplaner à mon endroit de prédilection : le Chaudron Baveur. Je n'avais jamais été un grand fan de l'endroit avant de me rendre compte qu'ils vendaient de l'alcool facilement et ne posaient aucune question tant qu'on payait ce qu'on consommait.

Heureusement que j'avais Severus pour cela d'ailleurs, car suite à l'accident, mes finances s'étaient considérablement réduites. Merci Papa, merci Maman.

Je soupirai bruyamment et m'assis à une table légèrement en retrait, après avoir commandé un Whisky Pur Feu. Je laissai mon regard errer sur les quelques personnes présentes dans la salle avant de me plonger dans ma boisson, et mes pensées.

Tout était quand même bien plus simple avant tout ce cirque.

Avant la Guerre, avant l'Accident.

Cela faisait seulement neuf mois mais j'avais l'impression que ça faisait une éternité.

Je soufflai sur la mèche qui me tombait une nouvelle fois devant les yeux avant de relever la tête. J'aperçus quatre têtes rousses arriver par le réseau des cheminettes et soupirai de dépit, ça n'était pas une bonne journée.

Je vis d'abord Madame Weasley avec un sourire idiot placardé sur le visage, puis reconnus ensuite les jumeaux, George et son oreille en moins et Fred avec sa balafre sur l'œil. Et enfin, je reconnus la belette… et mon premier instinct fut de me lever pour me jeter sur lui et le prendre dans mes bras.

Attendez...quoi ?!

Je fermai les yeux et inspirai fortement alors que mon loup me hurlait de me lever et le rejoindre. De le prendre dans mes bras, l'embrasser, le sentir, le déshabiller et le... par Salazar, ce n'était définitivement pas une bonne journée.

POV Ron

Je restai bloqué sur lui, alors qu'il s'était tendu à notre arrivée.

Ah oui, j'oubliais, nous étions des traîtres à notre sang selon lui, des pauvres. La colère monta, mais je me calmai en sentant le bras de maman se poser sur le mien.

- Le pauvre, il doit être tout seul, murmura-t-elle en regard Malfoy.

Je faillis lui faire la remarque qu'il le méritait, mais je pus me souvenir de sa réaction, de sa venue dans notre camp quand Hagrid était revenu avec le corps sans vie d'Harry.

Il avait choisi le nôtre, avant que ses parents ne le forcent à retourner auprès de Voldemort. Sauf qu'une fois le combat reprit, presque tout le monde avait pu les voir fuir comme les lâches qu'ils étaient.

Les jumeaux nous quittèrent, prétextant qu'ils devaient aller faire leurs courses, seuls, comme des grands.

- Si tu veux, tu peux rester ici pendant que je vais faire les achats, proposa maman.

Je compris alors ce qu'elle voulait et sachant que je perdrais cette bataille et qu'elle gagnerait, car je n'avais plus la force de la rendre triste, je pris place au bar, loin de Malfoy malgré tout.

- Ecoute mon chéri, je sais que tu... A tout à l'heure, et pas de bagarre, finit-elle avant de partir.

Elle alla saluer malgré tout Malfoy et rien que ça, me fit serrer les poings. Je la regardai ensuite partir, et me dis qu'elle aussi, devait être affectée par la mort de Ginny et d'Harry.

Penser à eux me donna envie de boire un bon verre d'alcool.

- Un Whisky Pur Feu s'il vous plaît.

Une fois le verre devant moi, je le vidai d'un coup sec mais n'étant pas habitué, je gémis et toussotai, crachant un peu de liquide. Je devins rouge de gêne et vis, pire que tout, Malfoy venir dans ma direction.

Il prit place près de moi, trop près même. Je me reculai, mais sans trop me coller à l'autre homme accoudé au comptoir, vu l'odeur qu'il dégageait.

- On s'habitude vite à la brûlure de l'alcool, fit-il en vidant le sien.

Je ne répondis pas, voulant plus que tout partir d'ici. Mais quelque chose m'en empêchait.

Harry n'aurait pas fui, Harry aurait voulu comprendre pourquoi Malfoy avait tenté de ne pas combattre aux côtés de Voldemort, Harry aurait encore joué les gentils au final.

Je demandai un autre verre que je vidai aussi vite, sans m'étrangler cette fois.

Qu'aurait fait Harry ? Qu'aurait-il dit ?

Je ne cessai de me poser la question mais fus interrompu dans mes pensées par Malfoy :

- Est-ce que...hum, est-ce que ça va ?

Je tournai la tête vers lui, étonné de sa question.

- Qu'est-ce que ça peut te faire, de toute façon ! Rétorquai-je plus sèchement que je ne l'aurais voulu.

Après tout, il avait été poli.

- Bah...hum…

Il inspira profondément avant de se stopper en plein milieu de son mouvement et de se tourner brutalement vers moi. Voir un Malfoy bégayant, c'était bizarre. Voir un Malfoy bégayant et bizarre, c'était flippant.

- Je me demandais juste, expira le blond avant de se mordre les lèvres.

Je ne pus me retenir plus longtemps et explosai de rire, littéralement. Je dus même me retenir à son épaule, pris comme je l'étaisdans mon fou rire. J'eus vite mal au ventre et sans m'y attendre, une nausée monta. Je stoppai mon rire et me précipitai aux toilettes.

POV Draco

Bon. J'inspirai une nouvelle fois, doucement, et expirai tout aussi lentement. Ça n'avait pas été aussi catastrophique, pas vrai ?!

Bien sûr, il avait explosé de rire avant d'aller vomir, mais ça aurait pu être pire, n'est-ce pas ?!

Je fermai les yeux et soupirai une fois de plus alors que son odeur continuait de m'entourer, envahissante, envoutante. Mon loup avait pris le dessus pendant à peine un quart de seconde et je m'étais retrouvé assis à côté de Weas-Ron, dans l'impossibilité de trouver quoi lui dire.

Il avait eu l'air un peu assommé par l'alcool et pas au mieux de sa forme, alors j'avais essayé d'être... gentil, je suppose. Mais son odeur, bon sang, son odeur. Et il m'avait touché, touché.

Je fermai les yeux plus fortement, dans l'espoir fou de me calmer. Je ne devais pas perdre le contrôle ici. Ce n'était pas comme si je risquais de me transformer en loup géant mais j'aurais pu faire des bêtises. Comme, au hasard, poursuivre Weasley et le faire mien.

Je rouvris les yeux quelques instants plus tard et sursautai en découvrant que Ron était de nouveau à mes côtés, au moins aussi inconfortable que moi.

Bien.

Trouver quelque chose à dire. Quelque chose d'intelligent, ou du moins, de pas totalement stupide.

Bien. Bien.

- Hum... tu vas bien, Weasl-Ron ? Me repris-je.

Il me lança un regard effaré avant de glousser étrangement. Il recommanda un verre de Whisky et le but d'une traite lui aussi. C'était son troisième verre et une partie de moi, encore inconnue jusque-là, commençait à s'inquiéter pour lui. Il se tourna vers moi avant de commencer à parler :

- Je vais aussi bien qu'un gars qui a perdu sa sœur, son meilleur ami et qui a coupé les ponts avec sa meilleure amie. Oh... et n'oublions pas le détail, sur le fait que je te parle.

- Je suis désolé pour ta sœur et le… Harry.

- Malfoy est désolé pour moi, je dois vraiment être mal en point.

Je me mordis la lèvre inférieure avant de reprendre, comme si de rien n'était.

- Et du coup, tu ne parles plus à la Sang de…hum je veux dire, tu ne parles plus à Granger ?!

Il me regarda suspicieusement, cherchant probablement ce qui clochait avec moi. Bon sang, je ne le savais pas moi-même. Ou plutôt si, je ne le savais que trop bien. Il se retourna vers le bar, sans un mot de plus. Je soupirai brièvement avant de reprendre en plaisantant :

- Et puis, tu sais, pas mal de gens me parlent, et aucun n'en est mort.

- Ah, vraiment ? T'es bien sûr de ça ?!

- Bah...

Je baissai la tête et me maudis intérieurement.

Une partie de moi voulait l'attraper par le col de son pull et le plaquer contre le mur pour le frapper. Ne voyait-il pas les efforts que je faisais ? Comment aurais-je pu être plus gentil que ça ? Pourquoi lui était-il si méchant ?

Et une autre partie de moi avait définitivement envie de le plaquer contre le mur le plus proche mais plus pour le sentir, le lécher, le mordre. Je cessai tout mouvement quand je sentis sa main sur mon épaule.

Il me touchait, encore.

Je percevais sa chaleur à travers ma chemise et me mordis la lèvre jusqu'au sang pour garder le contrôle et m'empêcher de faire une bêtise qui briserait toutes mes chances de me rapprocher de lui.

- C'n'est pas ta faute si je suis si... enfin si, un peu. Mais tu fais des efforts et au lieu de... Laisse tomber, fit-il en retirant sa main.

- Merci.

C'était sorti tout seul.

Je passai ma langue sur mes lèvres, dans l'intention de tester le goût de ce mot dans ma bouche. Je n'avais jamais dit merci qu'en de très rares occasions et auprès de très peu de personnes toutes de sang pur, évidemment, mis à part Snape qui m'avait pas mal aidé dernièrement. Mais là... je ne pouvais m'empêcher d'être surpris de l'avoir dit si facilement, à Weasley. Ce dernier semblait d'ailleurs tout aussi surpris que moi. Il me lança de nouveau un regard étonné avant de rire doucement et d'ajouter :

- T'as dit merci. Malfoy a dit merci à... moi.

Il rit encore un peu plus avant de se retourner face au bar et de poser sa tête sur ses bras.

Bien.

Je supposai que ça se passait plutôt bien, nous n'avions échangé aucune insulte, aucune remarque désobligeante…ou presque. Nous étions encore tous les deux habillés et je n'étais pas en train de... bref. Je soufflai sur cette satanée mèche, excédé, avant d'imiter Weasley, et de m'affaler à mon tour sur le bar. Ce n'était certes pas très digne d'un Malfoy, mais après tout, à qui ça importait ?!

Je relevai brusquement la tête en entendant la voix de Madame Weasley. Il allait partir. Ron allait partir et je n'aurai aucun moyen de le recontacter ou de le revoir.

Le loup en moi grogna et je me retins de toutes mes forces pour ne pas l'imiter. Je devais trouver une idée pour le retenir, pour le revoir bientôt. Je devais trouver une idée, et je devais la trouver très rapidement.

POV Ron

Quand maman fut près de nous, je me sentis mal. Elle allait surement sentir mon haleine et j'allai surement encore devoir subir son regard déçu et triste. Je soupirai donc, payai mes consommations et allai partir quand je vis Malfoy se tendre à nouveau.

Sauf qu'avec ce qu'il venait de se passer, je ne comprenais plus trop pourquoi tenter d'être gentil si notre présence lui déplaisait.

Cela devait surement venir d'autre chose.

Etait-ce maman ? Pensait-il qu'elle pouvait encore le détester d'être simplement un Malfoy ?

S'il savait qu'elle n'avait jamais détesté sa famille. C'était plutôt eux qui nous avaient maltraités dès qu'ils le pouvaient. Et cela depuis des années, bien avant ma naissance et celle de mes parents.

Quand j'y repensais, Malfoy était un de mes cousins, éloignés certes, mais un cousin tout de même.

Puis, me rendant compte que je n'avais pas posé la question qui me taraudait depuis un moment et voyant que j'allai partir, je me tournai vers lui et demandai :

- Pourquoi es-tu ici Malfoy ?

- Et bien...hum, je… Enfin, j'aime bien. L'endroit je veux dire. C'est sympa, comme endroit. Et je vis là, un peu. Enfin pour l'instant mais c'est... temporaire.

Avant que je ne puisse réagir, maman s'exclama :

- Tu n'es pas sérieux mon garçon, tu ne vis pas ici ?

- Si, répondit-il en me jetant un regard incertain.

Moi-même, je n'arrivais pas à y croire. Malfoy vivant ici ? J'osai à peine imaginer l'état de sa chambre. Bon, ce n'était pas non plus très sale, mais...

Puis, je me souvins de cet article dans la Gazette après la bataille. Les Malfoy avaient été retrouvé mort et leurs biens avaient été saisis.

J'avais imaginé que Malfoy fils serait retourné à Poudlard au moins cette année. Ou qu'il aurait été dans sa famille.

En avait-il encore au moins ?

- Ecoute, je ne peux pas laisser un jeune homme habiter ici. Tu vas au moins venir à la maison cette nuit. Et pas de discussion, ajouta maman en voyant le blond ouvrir la bouche.

- Et bien, d'accord. Merci madame Weasley, fit-il avec un sourire éclatant qui me surprit aussi bien que maman.

- Hum... bon, et les jumeaux ? Demandai-je mal à l'aise.

J'avais comme un pressentiment que Malfoy n'était pas honnête. Mais savoir en quoi, ça, ça restait un mystère.

Je pus de nouveau me souvenir d'Harry, et de son obsession pour le Serpentard en sixième année.

Je pus aussi me rappeler de cette nuit-là, au camp que nous avions monté pendant la recherche des horcruxes. Il nous avait avoué que Malfoy n'avait pas pu tuer Dumbledore, qu'il avait baissé sa baguette. Je me souvins aussi de la fois où il ne nous avait pas reconnus au manoir, quand nous nous étions fait prendre par les raffleurs.

Je me sentis mal de l'avoir mal jugé alors qu'au fur et à mesure, il avait déjà montré qu'il ne voulait pas être du mauvais côté.

- Ron ? Tu m'écoutes ?

Je vis que maman me parlait et secouait la tête.

- Je disais que tes frères sont tombés sur des amis et qu'ils ne rentreront pas avec nous.

Elle tourna les talons et fit signe à Malfoy de la suivre. Pour ma part, je restai encore au bar une minute et pris ensuite le chemin vers les cheminettes. Une fois sur place, je vis Malfoy disparaître et soupirant en sachant déjà que le blond allait rester plus d'une nuit, connaissant maman, je regrettai le temps où tout allait bien, si tant est qu'un tel jour ait pu exister après ma rentrée à Poudlard.

POV Draco

Je n'aurais jamais cru pouvoir autant aimer cette femme. J'avais hésité à la prendre dans mes bras mais m'étais réfréné, préférant ne pas les effrayer, ni m'effrayé moi-même d'ailleurs. Mais cette occasion, cette femme me présentait l'occasion en or dont j'avais désespérément eu besoin. Elle m'offrait même plus que tout ce dont j'aurais pu rêver, elle m'invitait chez elle, chez Ron.

J'allais pouvoir découvrir sa maison, ses effets personnels, sa vie.

Rien de tout cela ne m'avait vraiment intéressé auparavant, sauf si je trouvais quelque chose que je pouvais utiliser contre lui, mais ce que je désirais à présent, c'était apprendre à le connaitre réellement, pour lui faire plaisir et qu'un jour, il puisse me faire plaisir en retour. J'allais le connaître et il allait me connaitre également, m'apprécier, m'aimer. Même si le plus difficile pour lui serait probablement de m'accepter, moi, un ancien Mangemort et un loup-garou.

Je pris la poudre de cheminette que m'avait tendu Madame Weasley qui venait de disparaître dans les flammes vertes. J'inspirai ensuite profondément et articulai distinctivement « Le Terrier ».

Ron arriva juste après moi et disparut soupirai en repensant à ma situation.

Quelles étaient les probabilités pour que Ron m'accepte ?! Au moins en tant qu'ami ?

Nous nous étions toujours détestés, plus ou moins, et j'étais maintenant une abomination, une vraie… pas comme sa Sang de Bourbe de copine. Ex copine. Quoique, il était sorti avec une Sang-de-Bourbe, alors il pourrait très bien sortir avec moi après tout.

Madame Weasley tapota doucement mon épaule, me sortant de mes pensées avant de m'enjoindre à la suivre. Elle m'invita à m'asseoir à table avant d'envoyer un message à son mari qui était visiblement absent. Elle prépara ensuite du thé et s'assit à mes côtés, aprèsm'en avoir servi une tasse.

D'accord. Rester poli, je savais faire, mais il fallait également que je sois gentil.

Bien.

Un silence très inconfortable, au moins pour moi, s'installa et j'essayai désespérément de trouver un sujet de conversation, lui parler de sa fille étant probablement une mauvaise idée. Par chance, elle me sauva une fois de plus en s'exclamant :

- Oh mince, tu as oublié de prendre tes affaires et je n'ai pas pensé à...

-Ce n'est rien, l'interrompis-je doucement, je n'ai pas…vous savez, je n'ai pas beaucoup d'affaire de toute façon.

- Oh, bien. Très bien. Je peux aller les chercher pour toi, si tu veux.

- Ce serait… très gentil.

Elle me sourit et je m'empressai de boire mon thé. Je n'avais sincèrement aucune idée de ce que je pourrais lui raconter et même me brûler la langue me paraissait actuellement moins dangereux que d'ouvrir la bouche.

- Je voulais m'excuser pour Ron, dit-elle soudainement.

Je relevai la tête, pas bien sûr de comprendre ce qu'elle entendait par là. Comment ça, s'excuser pour Ron ?

Mon questionnement dut se lire sur mon visage car elle s'empressa de reprendre :

- Il a beaucoup bu, il n'est pas comme ça d'habitude. Enfin, il ne l'était pas. J'espère qu'il n'a rien dit ou fait de trop... dérangeant.

Et bien, il s'était moqué de moi avant de s'enfuir aux toilettes à un moment mais il était revenu me voir et il m'avait même parlé, alors je dirais que ça avait été. Sauf que je n'allais définitivement pas lui dire ça.

Je secouai la tête et essayai de lui sourire. Essais réussis puisqu'elle me sourit en retour avant de me proposer de rejoindre Ronald en haut puisqu'elle devait préparer à manger. Je me levai rapidement et trainai un peu dans le salon pour tenter d'en découvrir plus sur Ron avant de monter à l'étage. Je tâtonnai quelque peu mais finis par trouver la chambre du jeune garçon. La porte étant entrouverte, je la poussais un peu du pied avant de m'appuyer contre le chambranle de la porte pour observer la chambre. Plutôt petite comparée à ce que j'avais au Manoir mais définitivement plus grande que celle que j'avais eu au Chaudron Baveur.

Quelques bouquins posés à même le sol et un balai dans un coin à côté d'une vieille commode. Je remarquai le jeu d'échecs et les posters des Canons de Chudley avant de porter toute mon attention sur le lit qui trônait au milieu de la pièce et le corps qui y était allongé.

Il était sur le dos, un bras sous la tête et l'autre sur les yeux. Mon regard descendit doucement sur son torse recouvert par un affreux pull orange avant d'apercevoir un morceau de peau blanche juste au-dessus de la limite de son jean. Ron soupira et je fermai les yeux avant de baisser la tête pour m'inciter au calme.

Ne pas craquer maintenant, ce serait beaucoup trop tôt. Je devais d'abord endormir sa méfiance et l'amener à me faire confiance.

Je relevai la tête et rouvris les yeux pour souffler sur la mèche qui barrait mon front pour tomber sur le regard du roux, intense. Un sourire en coin étira mes lèvres tandis qu'il se relevait doucement sur ses coudes, les yeux embués de sommeil et le teint nauséeux. Mon loup grogna en le voyant mal en point, personne n'avait le droit de le blesser, pas même le principal intéressé lui-même. Je croisai les bras avant de parler, quelque peu moqueur :

- Bien dormi ? Je sais que les Gryffondor ne tiennent pas très bien l'alcool alors je me demande comment toi, tu peux ne pas le savoir.

Il marmonna quelque chose d'inintelligible avant de se laisser retomber sur son lit et de reposer ses bras devant ses yeux.

POV Ron

Je n'avais vraiment pas besoin de l'entendre maintenant alors que j'avais l'impression que la chorale de Poudlard avait élu domicile dans mon crâne et que Buck piétinait mon estomac. Je me promis de ne plus boire autant, si vite, juste après avoir mangé.

J'étais juste fatigué là, et j'avais simplement envie qu'il disparaisse de ma vue, me laissant tranquille. Mais je savais au plus profond de moi que si je ne l'installais pas, il allait continuer à parler et je n'en avais vraiment pas envie.

Je me redressai, me forçant à garder les yeux ouverts alors que je voulais juste les fermer et dormir. Je me levai et sortis de la chambre afin d'aller chercher le lit de camp. Le voir me rappela Harry et sans pouvoir y faire quoi que ce soit, je me mis à pleurer, incapable même de le soulever.

Une paire de bras me serra soudain et je sursautai avant d'entendre :

- Hey... qu'est-ce qui se passe ?

Je me défis à sa prise et séchai mes larmes, soudain en colère qu'il ose me demander ce qui n'allait pas. Je reniflai et pris le lit, sans répondre. Je le posai au sol une fois de retour dans ma chambre et dis :

- Installe-le, je vais à la salle de bains. Ne touche à rien.

Je quittai la pièce et descendis en cuisine. Je me jetai dans les bras de maman qui, vu ma tête, comprit.

- Oh, je suis désolée mon poussin, je n'ai plus pensé à ça.

Elle venait sûrement de comprendre ma peine. Nous n'avions plus utilisé le lit et l'installer de nouveau faisait encore plus comprendre qu'Harry n'était plus là, qu'il ne serait plus jamais ici, râlant contre mes ronflements, riant à mes blagues, critiquant les équipes de Quidditch.

Je me calmai rapidement, ne voulant pas retomber dans cette peine. Je devais honorer sa mort et vivre. Mais c'était dur, très dur.

Je remontai ensuite et allai à la salle de bains, me lavant rapidement et enfilant un pyjama qui trainait par là.

Quand je revins dans ma chambre, j'eus presque envie de trouver Malfoy fouillant mes affaires, j'aurais ainsi pu le frapper, me défouler. Mais non, je fus déçu de le voir assis sur le lit déplié. Je sortis donc de la pièce, et allai prendre des draps ainsi qu'un oreiller.

Je retournai ensuite dans la chambre et déposai ma charge près de lui.

- Tiens, pour le lit.

- Ah...merci, ajouta-t-il en souriant étrangement.

Il sembla hésiter une seconde avant d'ajouter :

- Ça va mieux ? J'espère que je n'ai rien fait qui aurait pu... provoquer ça.

- C'était le lit d'Harry, avouai-je en allant prendre place sur le mien.

- Je vois.

- Pourquoi étais-tu au Chaudron Baveur ? Demandai-je alors qu'il faisait son lit. Et pourquoi ne pas être retourné à Poudlard. Tu n'as pas été accepté ?

- Si. J'ai juste pensé que je ne serais probablement pas le bienvenu. Les anciens Mangemorts ne sont pas très bien vus dernièrement, aussi étrange que cela puisse te paraître.

Il inspira et expira doucement, cherchant visiblement à se calmer avant de poursuivre plus gentiment :

- Et toi, pourquoi es-tu ici ?!

- Je ne voulais pas affronter le château sans Ginny ni Harry. C'est déjà assez dur comme ça, répondis-je tout en m'allongeant.

- Je comprends. Enfin je suppose, ajouta-t-il en fronçant les sourcils d'une manière plutôt comique.

- Je vais dormir maintenant. Si tu as besoin de quelque chose, ma mère est en bas.

Je m'allongeai sur le côté, lui tournant le dos puis fermai les yeux, déjà à moitié endormi. Je crus cependant l'entendre rétorquer :

- Tout ce dont j'ai besoin, c'est toi.

Je n'eus pas le temps de me demander ce qu'il entendait par là que déjà, je m'endormais.

OoOoOoOoO

Je pouvais entendre mon père discuter avec Malfoy, lui expliquant qu'il pouvait rester quelques temps, s'il le souhaitait. Il l'informa aussi des quelques règles pour une cohabitation agréable. Il lui demandait de rester poli et de ne faire de mal à personne. De ne ramener personne à la maison sans leur demander et d'aider un minimum.

Je ne savais pas si c'était une bonne idée qu'il reste ici plus de temps, mais je n'avais pas mon mot à dire. Et les jumeaux avaient juste regardé le blond assis à la table ce matin, sans rien dire.

Fallait avouer qu'avec le regard de maman, ils avaient plutôt intérêt de se tenir à carreau. Là, ils étaient à leur magasin, mais j'étais sûr qu'ils allaient faire à un moment ou un autre leur accueil à Malfoy et ne j'étais pas certain qu'il serait bien vu.

Soupirant, je me décidai à lire un peu et jetai mon dévolu sur la Gazette. Je parcourus les articles en diagonale, sachant depuis des années que son contenu n'était qu'un ramassis de mensonges.

Malfoy s'assit soudain à côté de moi, mais resta silencieux. Puis, il demanda :

- Est-ce que ça te dérange si je reste ici ?

Je le regardai, posant le journal sur la table basse du salon. Pourquoi me posait-il cette question ?

Je secouai la tête, m'en fichant réellement de s'il restait ici ou non, cela ne voulait pas dire que nous allions devenir amis de toute façon.

- T'es sûr hein ? Je veux dire, si ça t'embête vraiment ou quoi, tu peux me le dire, tu sais. J'aimerai bien que toi et moi, on apprenne un peu à se connaitre et je ne voudrais pas que tu m'en veuilles parce que je m'impose.

- Tu peux rester ici autant que mes parents acceptent, mais toi et moi, on en restera aux politesses d'usage.

Je me levai et quittai la pièce, en colère.

J'étais ami avec Harry, pas avec lui.

POV Draco

Je restai figé un instant, incapable de bouger. J'avais été gentil pourtant, ma voix avait été calme et posée sans être trop froide, j'y avais veillé. Je ne comprenais pas pourquoi il avait réagi ainsi. Je ne m'étais pas attendu à ce qu'il se jette dans mes bras mais quand même, je pensais que j'aurais au moins eu droit à un "pourquoi pas" avec un sourire, pas à cette colère.

Les politesses d'usage, certes, c'était toujours mieux que les insultes habituelles mais quand même. En plus, qu'est-ce que j'étais censé faire de mes journées ici moi ?!

À part aider, berk, quel mot affreux que Monsieur Weasley avait employé. Aider à quoi d'abord ?! Je n'allais certainement pas faire le ménage ou la cuisine ou quoi que ce soit qui était normalement la tâche d'un elfe de maison. Et puis, si je devais dormir dans la même chambre que lui sans pouvoir le toucher, ça allait vite devenir gênant.

J'avais bien failli le rejoindre dans son lit à plusieurs reprises, il faisait des petits bruits étrange pendant qu'il dormait. Des bruits qui excitaient mon loup un peu trop, surtout qu'avec l'approche de la pleine lune, il était de plus en plus incontrôlable.

Il faudrait d'ailleurs que je demande à Severus s'il ne pourrait pas me concocter une potion d'avant pleine lune, si tant est que ça existe. Je soupirai bruyamment en repensant aux paroles du roux.

J'avais vraiment été gentil, et je ne m'étais pas assis si près de lui que ça, pas autant que je l'aurais voulu en tout cas, alors il n'aurait pas dû se sentir agressé. J'avais été gentil et il m'avait rembarré, comme ça. J'avais beau essayer de ne pas trop me comporter en Malfoy auprès de lui, ça ne changeait visiblement rien à la situation. Il me détestait.

Bon, et alors ?!

Je devais trouver un moyen de le faire changer d'avis, une fois qu'il serait tombé sous mon charme, je pourrais redevenir un peu plus moi-même. J'hésitais entre partir à sa recherche ou bien rester où je me trouvais. Je supposais que la famille n'ayant déjà pas grand-chose pour elle, ils avaient sûrement dû insister sur la politesse et la manière de se comporter avec ses invités, après tout, le Survivant, enfin non, plus maintenant… le Sauveur donc et la Sang-de… enfin Granger, venaient ici presqu'à chaque vacance, c'était qu'ils devaient y être bien traités. Je n'avais donc qu'à attendre que Ron se rende compte de mon absence prolongée et vienne me chercher.

Fort de cette résolution, j'attendis donc. Et j'attendis encore. Et encore. Au bout de presque deux heures, Weasley Mère entra dans la pièce et sursauta en me voyant assit à table avant de s'exclamer :

- Que fais-tu là Draco ? Ron n'est pas avec toi ?

- Non, il est parti.

- Ah. Veux-tu m'aider à mettre la table ? Ou alors tu peux aller chercher Ron, il est probablement près du vieux saule plus loin dans le champ, à une dizaine de minutes d'ici.

N'ayant aucune envie de mettre la table et préférant largement aller voir Ron, j'acquiesçais avant de me lever et de sortir de la maison, surtout que j'avais du coup une bonne raison de me retrouver en sa présence. Je suivis la direction qu'elle m'avait indiquée et arrivait bientôt au vieil arbre dont elle m'avait parlé, mais aucun signe de Ron.

Et zut.

Je m'assis contre l'arbre en soupirant. Bon, je n'allais cependant pas retourner maintenant au Terrier, n'ayant aucune envie d'aider. Je décidai donc de rester assis là quelques instants.

Le lendemain soir, c'était la pleine lune et non seulement il allait falloir que je prenne la potion mais en plus, j'allais devoir sortir de la maison en douce et trouver un endroit où m'enfermer ou au moins m'attacher. J'envisageai une minute d'utiliser l'arbre contre lequel j'étais appuyé, après tout, il était visiblement solide et assez loin de chez les Weasley pour qu'ils ne m'entendent pas, mais je rejetais immédiatement cette idée. Si j'arrivais à me détacher et que je m'en prenais à l'un d'entre eux, que je m'en prenais à Ron, je ne me le pardonnerais jamais. Non, je devrais partir et rejoindre Snape au château pour qu'il m'enferme dans la salle sur demande. J'entendis des bruits et relevai la tête, à l'affut.

- Ron, c'est toi ?

Aucune réponse. Et plus aucun bruit.

Bon.

Je me relevai et époussetai mes vêtements dans l'idée de rejoindre le Terrier quand j'entendis un murmure. Mes pieds commencèrent à se soulever et je plongeai la main dans la poche de ma robe de sorcier pour y attraper ma baguette.

Sauf que, je n'avais toujours pas de baguette. Je grognai, agacé et aperçus enfin les jumeaux Weasley, visiblement très amusés. Ils me déposèrent sur l'une des plus hautes branches de l'arbre avant de me sourire sournoisement et de partir. Magnifique. J'étais maintenant coincé en haut d'un arbre d'une dizaine de mètres de hauteur avec trop de branches pour espérer descendre facilement. Je retirai ma robe de sorcier, puisqu'elle allait probablement me gêner plus qu'autre chose, et la jetait au sol avant de commencer à descendre doucement. Un Malfoy n'avait peur de rien, jamais. Sauf que je n'avais peut-être jamais vraiment été un Malfoy parce que l'altitude m'avait toujours déplu et encore plus depuis la chute de Dumbledore. Disons que ça n'avait pas aidé. Etant descendu d'un mètre environ, je souris, fier de moi et continuai ma descente avant de me figer, m'apercevant que j'avais un spectateur. Nous échangeâmes un regard et il croisa les bras, dubitatif.

- Qu'est-ce que tu fais là-haut, Malfoy ?!

- Je joue aux échecs Weasley, ça ne se voit pas ?

Il soupira en me lançant un regard peu amène. Je repris alors plus calmement :

- Non mais sérieusement, Ron, qu'est-ce tu crois que je fais ?

POV Ron

- Je ne sais pas justement, d'où ma question, rétorquai-je.

J'entendis une branche craquer et sortis ma baguette au cas où, mais rien ne cassa.

- C'est dangereux de monter aux arbres Malfoy. Et je n'ai vraiment pas envie de te voir t'écraser au sol, lui appris-je.

- Vraiment ? Demanda-t-il avec un peu trop d'espoir dans la voix à mon goût. Tu ne veux pas que je meure ou me blesse ?

- Non, j'ai vu trop de morts, grinçai-je en tournant les talons.

Mais je stoppai rapidement et restai là, attendant qu'il soit en sécurité. Harry l'aurait fait, il l'aurait même aidé, mais je n'avais pas assez confiance en mes capacités pour le faire descendre en douceur.

- Ah... et tu vas juste rester là et attendre que je descende ou tu comptes me donner un coup de main ? Parce que je ne suis pas sûr d'être descendu avant que la nuit ne tombe et je n'ai pas trop envie de sauter, bizarrement.

- Tu oserais me faire confiance ? À moi, le garçon dont tu te moquais en cours de sortilège parce qu'il n'arrivait même pas à faire léviter une simple plume ? Demandai-je soudain amusé.

- Vu sous cet angle, hésita-t-il.

Il m'observa avant de reporter son attention sur les huit mètres qui le séparaient du sol. Il me regarda ensuite à nouveau avant d'ajouter :

- Tu sais quoi ? Oui je te fais confiance. Maintenant fais-moi descendre.

Je secouai la tête, incertain de pouvoir y arriver. Et si j'analysai bien la situation, cela devenait flagrant qu'il n'avait pas simplement grimpé à l'arbre de lui-même. Fred et George en étaient surement les instigateurs.

Je grognai et me concentrai, me souvenant des conseils d'Hermione et d'Harry également.

Je fermai les yeux, faisant le vide. Puis, déterminé et soudain confiant, surtout en voyant ce regard dirigé vers moi, je fis le mouvement de baguette pour le sort de lévitation. Malfoy lévita un peu et je faillis l'envoyer se cogner dans une branche juste au-dessus. Il gémit de peur et me concentrant, je l'amenai juste à un mètre du sol. Là, il tomba, ne comprenant même pas ce qui avait cloché, je me précipitais vers lui.

- Ça va Malfoy ?

- Ça aurait pu être pire...je suppose. Mais bon sang Weasley, si je reste là, on va revoir ces sorts ensemble parce qu'un sorcier aussi empoté, c'est dangereux. C'est l'un des premiers sorts qu'on a appris, comment peux-tu, par Salazar, ne pas savoir faire ça correctement ?!

Je me grattai la tête, gêné d'entendre la vérité, mais répondis ensuite :

- Je peux faire des sorts plus complexes sans problème. J'ai juste du mal avec certains. Si ça ne teconvient pas, je peux te remettre sur ta branche.

- Non non c'est bon, t'énerve pas.

- Allez, relèves-toi, ma mère doit commencer à s'inquiéter, fis-je en commençant à marcher.

Il me rattrapa rapidement et se gratta la tête avant de demander :

- T'étais où ?

- Ça ne te regarde pas.

J'accélérai, ne voulant pas devoir répondre. J'avais été sur la tombe d'Harry, et je ne voulais pas que mes parents soient au courant de ça. A chaque fois que j'y allais, je plongeais dans une déprime et ne mangeais presque plus pendant quelque jours.

Mais j'avais eu besoin d'aller lui demander conseil sur comment agir avec Malfoy.

Sur le trajet, alors que le Serpentard était resté silencieux, je dis :

- Harry t'aurait laissé une chance. Je veux dire, tu nous as sauvés la vie dans la salle sur demande, et ensuite, Harry t'a sauvé toi, au péril de la sienne. Il... si tu veux, je veux bien essayer qu'on devienne amis.

Il arrêta de marcher et je me stoppais également en sentant son regard sur moi. Il me regardait, les yeux écarquillés, et murmura :

- Pour de vrai ? Tu veux bien ?

- Non, mais Harry l'aurait fait, fis-je en recommençant à marcher. Je me dois d'agir comme il l'aurait fait, en sa mémoire, au nom de notre amitié.

- Ah...alors toi et moi, on va être amis, pour Harry ?!

Je hochai la tête, ne sachant pas si ma voix allait sortir sans gémir de tristesse face à cette vérité.

J'avais failli à Harry trop de fois pendant son vivant. Pendant le tournoi des trois sorciers, notre fuite et notre quête des horcruxes. Jamais plus je ne le ferais, c'était une promesse que je m'étais faite en lisant sa lettre, celle que j'avais trouvée dans mes affaires après la bataille. Celle où il s'excusait de ne pas nous avoir dit la vérité, celle où il nous disait à Hermione et moi, qu'il avait été heureux et honoré de notre amitié.

Je sentis une larme couler et la frottai. Puis, me rendant compte que Malfoy ne me suivait pas, me retournai et vis qu'il était toujours au même endroit, les yeux écarquillés.

Il mordit sa lèvre et croisa mon regard avant de froncer les sourcils, visiblement embêté par quelque chose. Il soupira avant de souffler :

- Je n'aime pas quand tu es triste.

Je restai choqué, clignant des yeux et soudain sûr d'avoir mal compris, demandai :

- Pardon ? J'ai pas bien entendu, soufflai-je mal à l'aise.

- Je crois...je crois que je n'aime pas ça.

- N'aime pas quoi ? Fis-je dans l'incompréhension totale.

- Quoi ? Qui n'aime pas quoi ?!

Je fronçai les sourcils, encore plus perdu, puis secouai la tête, et dis :

- Allez rentrons, je commence à avoir faim.

- Ouais, chuchota-t-il, visiblement dans son propre monde.

Le trajet fut rapide et le ciel se couvrant soudain, j'accélérai le pas, mais cela en vain, la pluie tombant tout à coup. Nous nous mîmes alors à courir et j'entendis quelque chose que j'avais rarement entendu, voire jamais. Malfoy riait.

Pas d'une façon moqueuse, ni froide. Mais juste... un rire. Je cessai de courir, dérapant un peu dans mon arrêt et sans le voir venir, il me fonça dessus, nous faisant tomber au sol. Je gémis, ayant mal au dos.

POV Draco

Je me redressai sur les coudes, pas sûr de bien comprendre comment j'étais arrivé là. Je sursautai en me rendant compte de notre position, Ron était couché sur le ventre, la tête tournée sur le côté, et moi j'étais allongé au-dessus de lui.

Je déglutis difficilement avant d'inspirer profondément.

Mauvaise idée, l'odeur de Ron m'envahit et je me retrouvais ensuite le nez dans ses cheveux, à essayer d'en avoir plus, toujours plus. Il se redressa légèrement et ses fesses entrèrent en contact avec une partie de moi qui s'éveilla immédiatement. Il dut le sentir lui aussi car il me repoussa et se releva brutalement avant de me lancer un regard effaré. Je me redressai et m'assis sur le sol tandis que la pluie continuait de tomber.

J'avais réussi à m'en sortir après avoir laissé échapper que je n'aimais pas le voir triste mais je n'étais pas sûr que ce soit aussi simple cette fois-ci. J'avais juste pensé à voix haute et il n'avait pas semblé comprendre, Salazar merci, avant de laisser tomber le sujet. Là, il venait de me surprendre non seulement en train de le renifler, mais en plus en train de bander. En trois mots : j'étais foutu.

- Tu... Je... Malfoy, explique-moi !

Je fermai les yeux avant d'arborer le masque froid des Malfoy. Je ne devais pas me griller maintenant, il avait accepté d'être mon ami, je ne pouvais pas me permettre de tout gâcher maintenant. Je me redressai, trempé, avant de rétorquer :

- T'expliquer quoi Weasley ?

Je devais gagner du temps, juste assez pour trouver une explication crédible.

Il sembla confus un moment, avec de montrer d'un geste de la tête mon bas-ventre.

Ron n'étant pas prêt à entendre la véritable réponse à cette question, alors je décidai d'improviser. J'explosai d'un rire froid et contrôlé avant d'ajouter :

- Tu n'as quand même pas cru que... si, il l'a cru. Ma baguette Weasley, c'est tout ce que tu as senti.

Après tout, il n'était pas au courant que je n'en avais plus et il n'avait pas paru s'en soucier.

Il rougit soudain et baissa la tête avant de dire :

- Ouais, ta baguette, pardon... je...

Il me regarda ensuite, et ajouta :

- On va être malade si on reste plus longtemps sous la pluie.

J'acquiesçai doucement et le suivis jusque chez lui.

Bon, alors déjà qu'avant je devais non seulement gagner sa confiance mais aussi lui cacher mon état de loup-garou, je devais à présent soit me trouver rapidement une nouvelle baguette, autrement dit mission quasi-impossible en ces temps d'après-guerre et de « chassons-les anciens-mangemorts-même-s'ils-n'ont-jamais-voulu-l e-devenir-et-tuons-les-jusqu'au-dernier », soit réussir à lui dissimuler le fait que je n'en avais aucune. Vraiment parfait.

Qui aurait qu'être un loup-garou amoureux d'un Weasley aurait été aussi difficile ?!

Attendez...amoureux ?!

Oh par Salazar, erk.

OoOoOoOoO

J'ouvris les yeux et m'étirai, avant de me tourner sur le côté pour me retrouver face au visage de Weasley. Contrairement à ce que j'avais pensé, il n'était pas si horrible. Il était même plutôt mignon avec ses cheveux emmêlés et ses taches de rousseur. Et son odeur, bon sang, son odeur.

J'inspirai une fois de plus avant de me réfréner pour éviter de me retrouver dans une situation embarrassante aujourd'hui aussi. Ce soir, j'allais devoir me sauver sans que personne ne remarque rien et ça risquait de ne pas être si simple que ça. Ron avait visiblement le sommeil assez léger ces derniers temps, je pensais même l'avoir entendu pleurer pendant la nuit mais je n'avais pas osé intervenir. Je n'aurais probablement fait qu'empirer les choses de toute façon.

Je me remis sur le dos avant de tourner la tête de façon à pouvoir continuer de l'observer. En tendant le bras, j'aurais probablement pu le toucher mais j'avais bien trop peur de le réveiller. Mon loup grogna intérieurement tandis que mon ventre faisait de même et je décidai de me lever pour aller manger.

OoOoOoOoO

La journée s'était dans l'ensemble plutôt bien passée. Ron avait été agréable et malgré une légère altercation avec les jumeaux, ça avait été plutôt calme. Les deux affreux rouquins avaient décidé qu'il serait amusant de me teindre les cheveux en rose. Ron l'ayant découvert avait tenté de leur rendre leur couleur originale. Évidemment, ils étaient devenus bleus. Ce fut le premier cours que je lui donnai et ce ne fut pas aussi catastrophique que ça aurait pu l'être, la preuve, mes cheveux étaient de nouveau blonds.

Je respirais calmement et écoutais la respiration de Ron qui semblait enfin s'être apaisée. Le jour n'était pas encore tout à fait tombé mais je devais me dépêcher. Heureusement que la leçon de cet après-midi l'avait épuisé parce que sinon, je ne savais pas comment j'aurais pu partir sans avoir à l'assommer. Je pris rapidement le flacon de la potion tue-loup que j'avais prise au matin histoire d'éviter que quiconque ne puisse tomber dessus et me levai discrètement avant de prendre ma robe de sorcier et de sortir de la maison en utilisant la cape d'invisibilité que j'avais trouvée plus tôt dans la journée. Je l'avais découverte quand j'avais essayé d'arranger un peu le capharnaüm qu'était la chambre du roux et avais été sidéré de voir une partie de mon lit de camp disparaitre quand je l'avais posé dessus. Même si je n'avais toujours aucune idée de comment il avait pu se la procurer, je comprenais mieux comment lui et ses deux copains Gryffondor avaient pu se faufiler en douce la nuit, sans jamais se faire surprendre. Je sortis dans le jardin avant de transplaner vers les grilles du château. Je courus ensuite pour rejoindre Snape dans son bureau et ce dernier m'escorta rapidement vers la salle sur demande. C'était toujours lui qui l'a créé, ainsi, il n'y avait aucune chance que quelqu'un vienne m'y rejoindre inopinément. J'entrai et retirai mes vêtements avant de m'asseoir au fond de la pièce. C'était très rudimentaire, une seule fenêtre avec des barreaux, pas de meubles, rien que je pourrais utiliser pour me blesser en somme, hormis un vieux matelas. J'avais l'impression de me retrouver dans une cellule d'Azkaban mais je supposais que c'était pour le mieux. Je fermai les yeux alors que j'apercevais la lune et la sentais m'appeler. J'hurlai quand les premiers changements s'opérèrent et ne pus m'empêcher de comparer cette douleur à celle d'un Doloris, quoiqu'en plus intense. Je sentis littéralement mes os se casser et se ressouder, mes côtés se briser et mon corps se transformer. Ça faisait toujours un mal de chien.

Ma réflexion m'aurait presque fait rire si je n'étais pas trop occupé à me tordre de douleur.


Nous espérons que ce premier chapitre vous a plu. N'hésitez pas à nous donner votre avis, nous ne mordons pas :p

Abby and Jes