Disclaimer: JKR, encore et toujours.

Bande-son: Skinny love, de Bon Iver.


GLI ESULI DISILLUSI


CHAPITRE I

Le bonheur sentait le jasmin

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L'hôpital était gigantesque, imposant et surtout très blanc. Elle se sentait comme chez elle, dans ce genre de bâtiment. De toutes façons, elle n'avait pas de « chez elle » à proprement parler puisqu'elle n'avait fait que voyager durant ces cinq dernières années.

Elle adressa un sourire aux réceptionnistes, qui, lorsqu'elles la reconnurent, le lui rendirent chaleureusement. Elle se dirigea ensuite vers le bureau d'en face, celui du directeur. Y frappant deux coups, la brune poussa enfin la porte lorsqu'on le lui y autorisa.

Le bureau était simple, lumineux et très blanc, à l'image du reste du bâtiment. Hermione adressa un sourire à celui qui allait devenir son patron pour les quelques mois à venir puis se présenta :

« Buongiorno, sono Hermione Granger. »

Elle eut presque envie de rire d'elle-même. Son accent n'avait pas changé d'un poil ; toujours aussi misérable. Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas foulé le sol Italien. Des dizaines d'années, même. La dernière fois qu'elle y était venue, c'était en compagnie de ses parents. Elle devait avoir dix ans, si ce n'est moins.

Le directeur, en costume, leva les bras au ciel, un sourire bienveillant aux lèvres. Il s'approcha d'elle et lui administra à un baise-main, faisant légèrement rougir Hermione qui finit néanmoins par sourire. Les Italiens avaient beau être de vrais machos, ils n'en restaient pas moins galants.

« Parlate Italiano signora ? », demanda t-il.

Hermione lui adressa un sourire confus et ajouta : « Solo un poco. »

Il acquiesça, pas gêné outre mesure par cette barrière linguistique. Lui désignant un siège pour qu'elle puisse prendre place, il revint s'asseoir derrière son bureau.

« Je suis Alfonso Di Giovanni, directeur de cet hôpital de Médicomagie. Ravi de faire votre connaissance, mademoiselle Granger. », se présenta t-il, dans un anglais très incertain.

« Moi de même. », répondit-elle simplement.

« Nous avons été informés la semaine dernière de votre présence en Italie pour les quatre mois à venir. Je suis ravi, absolument ravi, de vous accueillir dans mon établissement. Nous avons tant entendu parler de vous, que ce soit dans les journaux, à la radio ou bien sur tous nos nouveaux téléviseurs magiques, on loue votre savoir ainsi que les miracles que vous accomplissez ! »

Cette fois-ci, Hermione fut clairement embarrassée par tant d'éloges. Elle en avait pourtant entendu beaucoup, mais elle ne se faisait jamais à l'idée de susciter tant d'admiration. A chaque fois qu'elle arrivait dans un nouveau pays, c'était la même chose.

« Ravi, enchanté, choisissez la formule qui vous plaît, mais c'est pour moi un très grand honneur de vous recevoir dans nos locaux ! » ajouta-t-il, ne lui laissant pas le temps de répondre. « J'ai organisé une réunion du personnel hier pour planifier les modalités de votre venue. Il a été convenu que vous serez Chef de la section magie noire du centre. Bâtiment B, deuxième étage. Votre sous-chef sera Marco Rossolini, il vous aidera à vous familiariser avec les lieux ainsi qu'avec la langue. Et puis si vous avez besoin de quoi ce soit, sachez qu'il sera à votre entière disposition à tout moment. »

Hermione se trémoussa sur son siège, tout en jouant avec ses mains. Dans chaque pays où elle mettait les pieds, il fallait qu'on lui propose un poste dans la section magie noire. Elle acquiesça cependant, essayant de ne pas paraître trop déçue.

Alfonso regarda sa montre et s'agita quelques secondes après. Il attrapa un dossier sur son bureau, se leva de son fauteuil et contourna le bureau pour rejoindre Hermione. Après l'avoir aidée à se relever, le directeur la raccompagna jusqu'à la porte.

Il s'inclina bien bas, déposa un délicat baiser sur le dos sa main et lui adressa un dernier sourire.

« Je suis infiniment navré de devoir vous quitter si rapidement mademoiselle, mais il se trouve j'ai un rendez-vous important dans quelques minutes à peine. Vous commencez votre service demain, par contre. Profitez de cette belle journée pour vous balader dans la ville ! »

Hermione opina, souriante puis tourna des talons après l'avoir salué une dernière fois. A mi-chemin, Alfonso l'interpella et, dans un rire, lui lança :

« Benvenuti a Firenze ! »

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Hermione profita du reste de sa matinée pour visiter le quartier sorcier autour de l'hôpital. Tout ici respirait la joie de vivre, la gaieté. Les gens lui souriaient courtoisement, sans l'apostropher pour un autographe ou l'agresser d'une quelconque manière. Les italiens ne se bousculaient pas dans les rues, et s'ils leur arrivaient de le faire, ils s'en excusaient immédiatement.

L'Anglaise s'installa dans un bar et commanda un simple jus de raisin. Assise sur la terrasse, elle savoura les rayons de soleil, les couleurs, les odeurs, les sons. Hermione vécut pleinement cet instant, et l'imprégna dans sa mémoire comme le souvenir d'un de ses plus beaux voyages.

Elle aimait l'Italie.

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Alors qu'elle s'apprêtait à quitter la terrasse du bar pour s'engager sur la chaussée, un grand homme musclé à la peau ébène la bouscula par inadvertance et la rattrapa de justesse avant qu'elle ne tombe.

« Scusami signora, sono molto maldestro! », s'excusa t-il.

Hermione le dévisagea comme s'il venait d'une toute autre planète. Elle n'avait plus vu ce visage depuis des années. Par Merlin ce qu'il avait pu lui manquer ! La brune l'enlaça alors vivement, sous le coup de l'émotion. Des années, oui...

« Signora ? », demanda le métis, confus.

Elle rit, et les yeux de l'italien s'écarquillèrent. Il s'écarta d'elle mais garda ses mains sur ses bras et la détailla sous toutes les coutures alors qu'elle lui souriait doucement.

« Granger ? »

L'Anglaise lui adressa alors son plus beau sourire et la serra a nouveau dans ses bras, humant son parfum.

Le bonheur sentait le jasmin.

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Ils riaient comme deux bons vieux amis venant de se retrouver, et dans le fond, Hermione sentait que c'était vrai. Ils étaient de vieilles connaissances qui ne s'étaient pas vu depuis des années.

Blaise consulta soudainement sa montre, comme l'avait fait plus tôt Alfonso, et fronça les sourcils en poussant un juron. Il était en retard.

« Je suis désolé de ne pouvoir t'accorder que si peu de temps aujourd'hui Granger. J'ai des millier de choses à faire et Théo m'attend depuis vingt bonnes minutes. Je sens qu'il va me découper en morceaux si je ne me dépêche pas de le rejoindre. »

Elle haussa un sourcil, amusée : « Tu as peur de lui, maintenant ? » Elle comprit ensuite, et son visage s'éclaira : « Il est à Florence lui aussi ? »

Le métis hocha vivement la tête, consultant à nouveau sa montre. Il attrapa sa veste et termina son Whisky Pur-feu en vitesse.

« J'y vais. Mais passe ce soir à la villa – et ne dis pas non ! J'habite au 7, via Rafaello, dans le quartier du stade de Quidditch, à même pas dix minutes d'ici. Transplane. On se voit ce soir, pour sept heures! »

Et il s'envola comme l'oiseau instable qu'il était.

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Hermione se regarda dans le miroir, et admira son reflet. Elle le faisait peu, son reflet l'important peu de manière générale, mais elle s'autorisait un petit écart de temps en temps. L'ex-Gryffondors'était coupé les cheveux quelques semaines auparavant et les années avaient fait leur travail sur l'indomptable chevelure qu'elle arborait lors de ses premières années à Poudlard.

Sa tignasse n'était plus, et ses cheveux formaient de jolies boucles. Une certaine touffe persistait au réveil mais elle s'arrangeait à aplatir un peu le tout brossant. Ses cheveux s'étaient un peu éclaircis, aussi, ses reflets caramels s'étant multipliés depuis ses derniers mois passés sous le soleil brûlant du Sénégal.

Sa peau était tannée, ce qui faisait disparaître ses quelques tâches de rousseur. Ses pommettes étaient toujours aussi hautes, mais ses joues restaient à jamais creusées depuis la guerre. Hermione n'avait pas vraiment repris tous les kilos perdus au cour de la bataille et sa cicatrice au bras n'avait pas disparu. Une marque indélébile de magie noire, témoignage de guerre un peu blanchi, à jamais tatoué sur son épiderme. Cette marque faisait désormais partie intégrante de ce qu'elle était.

Hermione portait une jolie robe noire, ce soir-là, optant pour un style tout en simplicité et discrétion. Elle ne s'était appliquée qu'une légère touche de mascara pour faire ressortir ses yeux chocolat en amande, mais c'était tout. Elle n'avait jamais vraiment aimé le maquillage, les artifices.

La brune s'observa un peu plus que nécessaire puis pinça des lèvres, indécise. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait bien dans sa peau. Peut-être même qu'elle se trouvait jolie. Elle ne savait pas trop. Elle ne pouvait plus tellement savoir. Se sentir belle, désirable, était une sensation qu'elle n'avait plus ressenti depuis des décennies.

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« Benvenuti a casa ! », s'exclama Blaise d'un ton enjoué.

Théodore apparut derrière lui, tout sourire, le regard un peu mélancolique. Il la pris dans ses bras, faisant durer leur étreinte. Lui aussi huma son parfum, s'abreuvant longuement de cette effluve qui lui avait manqué.

Ils se dirigèrent vers le salon et Hermione admira la beauté des lieux. C'était une villa blanche spacieuse et éclairée, décorée bien évidemment à l'italienne. La jeune médicomage s'extasia devant les illustres peintures de Rafaello et Leonardo da Vinci exposées le long des corridors. Elle se doutait évidemment que ce n'était que des reproductions et non des vraies. Hermione se demandait aussi comment ils en étaient arrivés à posséder des tableaux moldus. Attardant son regard sur le mobilier, elle supposa qu'il devait dater de l'époque de la Renaissance. La brune prit enfin place tout en lançant des coups d'oeils tout autour d'elle, subjuguée par la beauté des lieux.

« Cette villa est dans ma famille depuis presque un siècle et demi. La famille de ma mère vit en Italie depuis presque trois siècles maintenant. »

Hermione acquiesça, un peu distraite, puis hocha à nouveau la tête lorsqu'il lui offrit quelque chose à boire.

« Non pas que ça ne me fasse pas plaisir de te revoir Granger, mais qu'est-ce qui t'amène ici ? » lui demanda alors Théodore.

Cette-dernière entortilla ses mains et accepta volontiers le verre que Blaise lui tendait.

« Je suis ici pour quatre mois, au centre de médicomagie Santo Petrova. Je suppose que vous savez que... »

« Tu fais le tour du monde ? », l'interrompit Théodore.

« Tu fais la une des journaux sorciers au moins une fois par mois Granger, comment te louper ? », ajouta l'Italien.

Hermione soupira puis secoua la tête, peu à l'aise face à cette nouvelle célébrité à laquelle elle peinait à s'adapter pleinement.

« 'Hermione Granger, nouveau miracle au Sénégal, à l'hôpital Saint-Luc !' clamait le dernier journal que j'ai lu. », continua le brun.

Il eut un petit rire, rapidement suivi par les deux autres. Hermione posa de nouveau ses yeux sur eux tout en buvant une gorgée de son jus de citrouille puis demanda enfin :

« Et vous ? »

Blaise et Théodore se consultèrent du regard, dans un air de connivence, avant de répondre en même temps.

« On profite de notre exil. »

Ils allaient ajouter quelque chose d'autre lorsque la porte d'entrée claqua, les faisant tous les trois se retourner dans un même mouvement.

« Zab, j'ai terminé plus tôt que prévu mon... »

Le blond se stoppa, pétrifié. Ses yeux gris restèrent figés sur l'invitée une minute toute entière puis son regard oscilla entre ses deux comparses, comme attendant qu'on lui explique. Zabini lui lança un regard navré lui signifiant clairement qu'il ne s'attendait pas du tout à ce qu'il rentre si tôt.

« ...affaire. », acheva t-il.

Hermione, elle, ne pouvait s'empêcher de le dévisager à son tour, trop surprise pour dire quoi que ce soit. Malfoy finit par passer nerveusement sa main dans ses cheveux puis balança ses clés sur un meuble, au hasard. Il finit par s'approcher du groupe, une main dans sa poche, l'autre tenant toujours fermement sa baguette.

« Granger. », la salua-t-il enfin.

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Tuez-moi, achevez-moi, je sais pas, faites quelque chose mais empêchez-moi d'écrire. J'ai presque terminé de rédiger cette fanfiction (qui ne contiendra pas plus de cinq chapitres, un petit amuse-gueule sans doute), et je m'étais jurée de ne pas la poster avant d'avoir finit, pour pouvoir poster toutes les deux semaines, mais comme IACB, je ne peux m'empêcher de vous pondre des petits trucs comme ça, par-ci, par-là. Enfin bref, je posterai toutes les deux semaines et tout le monde sera content !

Une petite review pour me donner votre avis sur ce premier chapitre ?

Nia


Lexique (pour ceux qui ne parlent pas un mot d'Italien, hihihi)

Buongiorno, sono Hermione Granger. - Bonjour, je suis Hermione Granger.

Parlate Italiano Signora ? - Vous parlez Italien Madame ?

Solo un poco - Seulement un peu

Benvenuti a Firenze - Bienvenue à Florence

Scusami signora, sono molto maldestro! - Excusez moi Madame, je suis très maladroit !

Benvenuti a casa ! - Bienvenue à la maison !