titre La Petite Danseuse de Tulle
sommaire
Beaucoup de choses les séparent. Elle est riche, lui est pauvre. Il s'adonne à la guitare, elle au piano, se fait captiver par son ballet classique; il a deux ans de moins qu'elle et Miku refuse de jouer Juliette. Mais dès le premier regard, Len a su qu'il pouvait l'atteindre en s'accrochant. Maintenant, leur histoire se construit à deux, et peu importent les différences.
pairing
Miku/Len et d'autres
rating
T

a/n : J'ai donné naissance à cette nouvelle fanfiction en discutant avec Yura, qui me commente gentiment, ainsi qu'en consultant l'histoire de mumei nadakai, Quand on n'existe pas. Apparemment, les gens voulaient du Miku/Len. Ils sont servis :) Que ce soit clair : je ne veux en aucun cas voler les lecteurs de Nadakai, comme me l'a perfidement suggéré ma petite soeur. Je voulais juste (me) faire plaisir, en écrivant le premier Miku/Len de la catégorie Vocaloid française.

On suivra l'évolution d'un couple adolescent. Ça va être fleur bleue x) Et je m'attends à un truc atroce parce que je ne suis pas douée pour écrire de la romance, je pense. Mais je ferai de mon mieux, promis. Et oui, les chapitres sont appelés "actes". Pour la raison nommée ci-dessous.

Même après avoir arrêté la danse, je suis fascinée par la grâce, la légèreté et la profondeur des ballets de danse classique. J'ai essayé de retranscrire la délicatesse de l'histoire d'amour naissante entre Len et Miku en me basant sur cette subtile métaphore. J'ai échoué, soyons honnêtes. On va se concentrer d'abord sur Len. Le deuxième acte sera raconté selon le point de vue de Miku.

Bref, je vais cesser de blablater, et je vous laisse admirer (*tousse tousse*) le premier acte de La Petite Danseuse de Tulle.

Commentez s'il-vous-plaît ? :)

*Paru Café


Disclaimer : Vocaloid et ses mascottes ne m'appartiennent pas. L'histoire qui suit, en revanche, est totalement mienne et fictive puisque tirée de ma matière grise, qui, aux dernières nouvelles, m'appartient.


La Petite Danseuse de Tulle

~premier arc~

Acte un


Leur histoire avait commencé depuis le jour où Len avait compris qu'il ne serait jamais doué pour les déclarations d'amour.

Il l'avait rencontrée par hasard- ce fourbe qui s'associait au destin- ou plutôt grâce au hasard. Grâce à Rin, aussi. Sa sœur qui faisait du solfège au Conservatoire, alors que lui prenait des cours de guitare un peu plus loin.

Alors que Rin s'approchait de lui à petits pas, il l'avait vue.

Au départ, il n'avait rien ressenti, sauf un léger intérêt pour cette fille aux longs cheveux turquoise- couleur plutôt peu commune- et son rire cristallin.

Petit à petit, en cherchant Rin tous les mardis et jeudis soirs, les coups d'œil se transformaient en longs regards qu'il lui adressait que quand Rin et elle avaient le dos tourné; Rin parce qu'elle se moquerait de lui, elle parce qu'elle… Parce que…

Il ne savait pas bien à l'époque. Il ne savait pas comment elle réagirait. Et dans son esprit, il ne voulait rien faire qui puisse la froisser, cette femme-enfant délicate.

Elle avait un joli dos.


En hiver, il avait appris son nom grâce à Rin. Sa sœur jumelle était devenue amie avec Hatsune Miku; elles avaient une composition à faire ensemble. Elle viendrait à la maison pour pratiquer leur solfège.

Il n'avait pas paniqué : Len avait juste gratifié sa sœur d'un sourire fugace, puis il l'avait aidée à ranger le salon, à épousseter leur piano à queue.

Son intérêt avait flambé de plus en plus, tout de même.

Cette jeune fille ne s'adressait à lui qu'avec un doux sourire, les yeux demi clos. Elle avait une charmante façon de prononcer son nom – « Lait-hun » – et un geste élégant de la main quand elle lui disait au revoir, quand il quittait la maison pour les laisser pratiquer leur piano en paix (bien qu'il ne fasse quoi que ce soit qui puisse les déranger, de toute façon, étant le garçon calme et craintif qu'il était).

Miku était la fille la plus svelte qu'il ait jamais vue.

Rin lui avait dit qu'après le solfège, elle faisait de la danse classique jusqu'à neuf heures trente du soir.

Le quatrième soir où elle était venue, Len s'était endormi en s'imaginant ses couettes turquoise virevolter autour d'elle lors de ses grands jetés, quand elle effectuait des pirouettes fouettées, ses sissonnes, ses sauts de chat.


Il lui avait parlé – parlé pour de vrai- en janvier. A l'arrêt de bus en face de la grand-place, emmitouflée sous une énorme écharpe bleue- et il la reconnaissait entre milles, cette écharpe.

L'écharpe de ce benêt de Kaito.

Lourd sentiment dans sa poitrine- lui, il était un gamin par rapport à elle, (combien ? Quatorze ans et des poussières de jours. Encore collégien. Et elle, seize- dix-sept ans, lycéenne huppée.) mais elle n'était pas une gamine par rapport à Kaito (il avait douze ans de plus que Rin et Len.)

Il s'était dit que la vie était vraiment injuste.


Len s'était rendu compte qu'il l'observait de plus en plus. La croiser tous les jours ne l'arrangeait pas. Tout le temps, tout le temps. Dans le bus, le matin. Sur le chemin qui bifurquait, vers le lycée, vers son collège. Quand il faisait du sport, il l'apercevait en haut de son CDI, un livre à la main. Il savait qu'elle le voyait. A midi, il s'arrangeait pour monter manger un casse-croûte en haut et observer d'un œil paresseux les étudiants qui faisaient les fous, jusqu'à ce qu'il la voie. Il était alors comme rassuré. Le soir, il s'en allait, dans le bus, il la voyait, de loin. Et le mardi et le jeudi, ils faisaient ensemble le chemin jusqu'au Conservatoire.

Des fois, il se faisait peur. C'était pas possible de suivre une fille comme ça. Il se faisait l'impression d'être un harceleur.

Len a donc décidé de lui parler. De faire sa connaissance, d'une manière plus intime qu'une connaissance.


Len avait vite saisi qu'elle n'avait pas beaucoup de temps libre. Ecrasée sous les conditions de ses parents, il avait décidé de la faire souffler en l'emmenant voir un match de foot benjamin un jour.

Elle adorait le sport.

Quand le match était fini (leur équipe avait perdu en beauté), il lui avait acheté un soda à l'orange. Elle n'avait plus de voix, tant elle avait crié, tapé du pied, ri.

Sa voix, il la trouvait magnifique.

Douce, aigue mais tellement chaleureuse, un véritable symbole de rassemblement.


Est-ce que cette fille unique le considérait comme un petit frère ?

Un ami ?

Ou un garçon ? Un garçon qui lui plaisait, de surcroît ?

C'était crevant d'espérer.


La neige durcie par le vent crissait sous leurs bottes. Len gratta le sol de son talon pour y déposer son sac. Puis, il avait embrassé Miku sur les deux joues. Elle était montée chez elle, et lui était resté quelques instants, à attendre qu'elle ouvre sa fenêtre, qu'elle se poste sur son balcon et lui adresse un ultime salut.

Len avait compris qu'il n'était pas doué en déclarations. En la voyant du bas, elle à son balcon, il l'avait trouvée terriblement belle, fragile, et pourtant si forte, si loin par rapport à lui. Des sentiments nouveaux avaient jailli fontaine en lui. Pourtant, alors qu'il savait exactement ce qu'il ressentait, alors qu'il comprenait ce qui lui arrivait, rien ne s'échappait de ses lèvres sauf de la buée. Troublé par son propre silence, le blondinet s'était enfui en courant sans un mot.

Il l'entendait encore brailler son nom à sa fenêtre. Ils auraient fait de piètres Roméo et Juliette.


Au printemps, Rin lui avait passé son numéro de téléphone.

Il restait le dos appuyé sur sa chaise, le regard fixé sur le portable. De temps à autre, Rin qui passait par là entendait ses soupirs, puis le son du clapet qu'on ferme sèchement. Rin avait compris son manège depuis un moment, mais elle ne disait rien à son frère, de peur que tout se précipite.

Le cœur battant, il n'osait espérer ce qui arriverait si par miracle elle lui envoyait un message ou l'appelait. Les messages seraient superficiels et surfaits. Et son appel lui resterait en travers de la gorge. Les mots ne sortiraient pas.


A l'arrêt de bus, le soir, le printemps qui sentait bon, Len lui avait touché la main.

Regard troublé de Miku. Lui, il détournait les yeux.

Il était nul en déclarations, et ça n'allait pas changer maintenant.

Or un mot était capable de tout gâcher. Miku fit alors ce qu'elle voulait faire depuis longtemps.

Il ne paniqua pas. Il ne sursauta pas. Il ne resta pas non plus stoïque. Comment le rester quand la fille qu'on aime vous embrasse pour la première fois ?

Les lèvres de Miku avait cet ourlé, cette délicatesse, cette chaleur que seule la peau la plus fine peut posséder. La tête lui tournait. Leurs dents se choquèrent. Il eut ses cheveux sur ses lèvres. Ce baiser était raté, sans doute, techniquement. Mais il était parfait.


Sans un souffle, Len partit à petits trots. Il tourna soudainement sur ses talons, puis revint vers Miku, et, si fort que toute la rue les entendit :

- TU VEUX BIEN SORTIR AVEC MOI ?

- Volontiers, avait-elle répondu en riant.

Rires, rires dont bientôt Rin était secouée- car elle les avait espionnés, cachée derrière un recoin d'une cabine téléphonique- rires qui atteignirent Len jusqu'à ce que, tendrement, un peu maladroitement, il prenne Miku dans ses bras.

Ils étaient restés blottis comme ça pendant un petit moment, jusqu'à ce que le bus passe.

Ensemble.

Miku et Len. Len et Miku. Cela sonnait tellement bien dans sa bouche. Le blondinet répétait inlassablement les syllabes dans sa bouche, goûtant la saveur d'un amour indécis depuis trop longtemps et qui venait à peine de débuter, comme le printemps fait s'ouvrir les fleurs après un long hiver.