Bonjour/Bonsoir !
A la base j'étais juste partie sur un petit OS tout mignon sur Iwaizumi et Oikawa. Puis au fur et à mesure que j'écrivais et que les idées me venaient, je suis arrivée à... 15K mots... En trois jours... Bon, j'ai été super inspiré et j'arrivais pas à m'arrêter. Vous devez quand même savoir qu'à la base je ne voulais faire qu'une partie et qu'après tout ce que j'ai déjà écrit, je me suis décidée à faire un two-shot.
Je tenais absolument à poster cette partie aujourd'hui parce que c'est l'anniversaire d'Iwaizumi (je m'attarde trop sur ce genre de détail x)... Alors un bon anniversaire au meilleur (un des meilleurs, ils sont trop nombreux x) des champions qui sera toujours trop adorable malgré son caractère de cochon. On l'aime.
J'espère que votre lecture sera aussi plaisante que mon écriture, car j'ai vraiment adoré écrire cette première partie. J'ai encore plein d'idées pour la suite alors ce sera assez long haha.
J'en profite pour remercier la commu d'Haikyuu qui est vraiment super, j'ai pu discuter avec certaines des auteures qui sont super adorables et gentilles, ça fait chaud au coeur de trouver des personnes ouvertes comme vous !
Je ne vous embête pas plus longtemps avec mon blabla et vous laisse à votre lecture !
Rating : léger M vers la fin
Sur ce, bonne lecture !
Oikawa avait toujours été fasciné par les bras de son meilleur ami. Iwaizumi était un garçon sportif, qui relevait les défis diverses et variés de ses camarades sans broncher, et surtout les gagnait à chaque fois. Depuis leur rencontre tous petits, le capitaine de Seijo avait toujours eu souvenirs que le champion avait une stature propice à une musculation développée et… agréable à regarder.
Il ne se souvenait pas vraiment quand il avait commencé à entretenir de tels sentiments envers Iwaizumi. Ils étaient tout le temps ensemble, au primaire, au collège, au lycée, au club de volley, le week end et même pour rentrer chez eux puisqu'ils habitaient dans deux rues voisines. Ce que les autres pouvaient deviner comme étant une forte amitié entretenue depuis des années, Oikawa s'était doucement rendu compte qu'il y avait plus.
Malheureusement, et au Japon comme dans de nombreux autres pays, l'homosexualité était difficile à assumer. Surtout pour un garçon comme lui qui était un véritable bourreau des cœurs, alors que son meilleur ami était l'archétype du gars qu'on n'approchait pas mais sur qui on fantasmait. Iwaizumi était beau, très beau. Il était musclé et sa mine perpétuellement renfrognée lui donnait un côté sexy que le concerné semblait même ignorer. Oikawa le savait plus que quiconque, bien sûr la plupart des filles venaient le voir pour lui, mais quelques-unes avaient eu le courage (ou la lâcheté ?) de venir lui parler d'Iwaizumi. Et si le brun était un beau parleur quand il s'agissait de lui, il ne supportait pas qu'une fille ait l'idée de s'approcher de son Iwa-chan.
C'est à ce moment qu'il se rendit compte que quelque chose n'allait pas. Ça et son subconscient qui manifestait ses désirs cachés au cours de rêves de plus en plus érotiques. Et compliqués à gérer au réveil.
Mais pour en revenir au bras d'Iwaizumi, Oikawa se surprenait toujours à détailler les biceps musclés comme il le fallait, crispés pendant les entrainements que le t-shirt remonté sur ses bras laissait toujours apparaître. Au plus grand bonheur du capitaine.
Comprendre qu'il aimait son meilleur ami n'avait pas été très difficile. Après tout, entre leur relation du moment et une relation de couple, il n'y avait qu'un pas. En parler à l'intéressé, par exemple. Parce que si Oikawa ne doutait pas que le champion de Seijo tenait à lui, il n'était pas sûr qu'il soit de ce bord-là. Juste pas sûr. Iwaizumi n'avait jamais eu de copines et s'il s'énervait sur son meilleur ami quand celui-ci parlait trop des filles, c'était uniquement parce qu'il n'aimait pas qu'il en parle tout le temps et le charrie avec ça. Iwaizumi était assez susceptible.
Seulement Oikawa n'avait jamais abordé le sujet avec le numéro quatre. Ils en avaient eu, des discussions sur le sexe et autres sujets d'adolescents en pleine crise. Ils s'étaient vus nus de nombreuses fois, et avaient même parfois dormis dans le même lit, encore à dix-sept ans. Mais le capitaine ne se voyait pas demander à son meilleur ami s'il était intéressé par les garçons. Non vraiment ce serait trop bizarre, surtout venant d'un garçon qui avait la réputation d'être un bourreau des cœurs, chez les filles.
Alors il gardait le secret. Depuis la fin de la première année au lycée où il s'en était rendu compte, il le gardait pour lui. Personne ne le savait et il ne tenait pas à ce que cela se sache, de toute façon. Déjà qu'il ne savait pas vraiment ce que pensait sa famille ou ses amis des relations homosexuels, il n'allait pas en plus leur fourrer ses sentiments pour le champion sous le nez, d'un coup. Donc il avait convenu avec lui-même qu'il continuerait à avoir des copines, pour passer le temps. Pour oublier qu'il était amoureux de son meilleur ami.
L'été de sa troisième année, après avoir perdu une énième fois contre Shiratori Zawa, sa dernière copine en date l'avait largué. Il passait trop de temps à jouer au volley, apparemment, il avait trop la tête à ça. Enfin c'était surtout parce qu'Iwaizumi jouait avec lui que ça lui prenait autant de temps. Mais il ne le dirait pas. Rompre avec une fille avait autant de signification que de sortir avec elle, autant dire rien du tout. Il n'y avait que son meilleur ami qui l'intéressait.
Celui-ci s'en fichait d'ailleurs. Qu'il ait une copine où qu'elle le largue, il ne voulait juste pas en entendre parler. Alors qu'Oikawa en parlait toujours, parce qu'il avait une propension trop forte à parler de tout et de rien, même si Iwaizumi répondait rarement. Mais ils étaient toujours là l'un pour l'autre, comme lorsqu'ils pleuraient de rage de perdre encore et encore contre les mêmes adversaires.
L'été touchait à sa fin. Ils allaient bientôt reprendre les cours, puis il y aurait les préliminaires pour le tournoi de printemps. Puis les examens. Puis l'université. Oikawa et Iwaizumi n'avaient pas encore parlé de leurs souhaits. Sans doute qu'inconsciemment, ou peut-être tout simplement d'un accord silencieux, ils avaient déjà décidés qu'ils se suivraient encore à l'université. Tous deux voulaient continuer le volley. Ils n'étaient ni bons ni mauvais en cours, ce qu'il fallait pour obtenir une bonne fac qui les prendrait parce qu'ils étaient classés en volley.
Oikawa soupira en regardant la feuille qu'il venait de recevoir du lycée, celle lui demandant de classer ses vœux pour l'année suivante. Il regarda par la fenêtre. Il irait peut-être voir Iwaizumi cette après-midi. Pour lui demander, ou juste pour le voir et jouer au volley. Oui voilà, il irait le voir. Il s'habilla sommairement de l'habituel tenu d'entrainement qu'il mettait trop souvent, et partit sans un mot pour sa mère qui savait déjà qu'il allait chez les Iwaizumi. Son fils préférait toujours y aller car ils étaient seuls, ses parents travaillant tous deux alors que sa mère était plus souvent à la maison.
Trois minutes. C'est ce qu'il fallait à Oikawa quand il marchait pour rejoindre la maison de son meilleur ami. Celui-ci était assis sur le muret du jardin. Il semblait l'attendre, comme s'il savait que son abruti de capitaine allait venir. Il le savait toujours. Oikawa s'arrêta à quelques mètres, récupérant habilement le ballon de volley que lui lança le brun.
« Bonjour, Iwa-chan ! »
« T'as vraiment envie d'aller à Tokyo. »
Iwaizumi releva la tête vers son meilleur ami affalé dans son lit. Il cherchait un ancien jeu sur lequel ils avaient l'habitude de jouer depuis que le brun avait reçu sa console.
« C'est mieux non ? Ils ont les meilleures universités pour le sport.
- Ça me fait plaisir que tu aies envie de continuer le volley en tout cas. »
Oikawa sourit de toutes ses dents et le champion se reconcentra sur sa console.
« Vu que c'est moi qui t'ai un peu forcé à y jouer au début…
- Oui je m'en souviens très bien, on avait six ans et tu me bassinais déjà avec tes « Iwa-chan ! ». »
Il entendit son capitaine rire et trouva enfin le jeu qu'il cherchait. Il le lança et revint sur son lit où le brun se redressa. Ils s'assirent à côté, toujours proches, trop proches pour Oikawa qui sentait le bras musclé de son meilleur ami frotter contre le sien. Il frissonna.
« T'as froid ? Je peux fermer la fenêtre, mais je trouvais qu'il faisait assez chaud.
- Ah ? Non, non ça va. Réaction par réflexe je dirais. »
Le grand sourire qu'il lui servit ne convainc pas vraiment l'as qui haussa pourtant les épaules et se remit au jeu. Oikawa était loin d'être bon aux jeux vidéo. Il n'avait pas de console chez lui et ne jouait que chez son meilleur ami ou chez Hanamaki. Mais c'était un moment passé auprès de son Iwa-chan, autre chose que le volley même s'il appréciait tout autant ces moments.
Ils rirent plus qu'ils ne jouèrent, surtout le capitaine qui était toujours aussi nul, même à ce jeu qu'il était censé connaître depuis des années. Mais c'était leur petite coutume, et Oikawa ne l'échangerait pour rien au monde. Iwaizumi ricanait quelques fois, taquinant ou frappant son meilleur ami quand il faisait n'importe quoi. Après près de deux heures de jeu, le ventre du plus petit se manifesta et il grogna en marmonnant qu'il n'avait pas beaucoup mangé ce midi.
« Va te chercher à manger, Iwa-chan. Je ne veux pas que mon champion meurt de faim. »
Iwaizumi ignora le clin d'œil et laissa son ami dans sa chambre le temps d'aller chercher à manger. Oikawa posa la manette par terre et, tout en se redressant, entendit le portable du brun vibrer sur la table de nuit. Il fronça les sourcils, voyant malgré lui l'écran s'allumer sur un message qu'il n'aurait jamais voulu voir. Il déglutit difficilement et se sentit trembler en avançant peu à peu dans sa pensée. Ayami, cette Ayami dont il n'avait jamais délivré la lettre qu'elle lui avait donnée pour Iwaizumi ? Et si son prénom apparaissait, ça voulait dire que ce n'était pas la première fois qu'elle lui envoyait un message. Son sang se glaça et sa mâchoire se crispa tandis qu'il tentait vainement de stopper ses tremblements.
« Je sais que tu les adores du coup je les ai remonté. T'aime toujours le jus qu'achète ma mère ? »
Oikawa sursauta en entendant la voix de son meilleur ami si proche. Celui-ci déposa le plateau sur le lit en fronçant les sourcils.
« Ça va pas ? Tu es sûr que tu n'as pas froid. »
Le capitaine rougit et prit une grande inspiration, se criant mentalement de se reprendre.
« Je… Peut-être un peu mais ne t'inquiète pas… Tu, tu as un message je crois. »
Il voulait en avoir le cœur net. Oikawa ne passait jamais par quatre chemins et il voulait voir de lui-même la réaction de son meilleur ami concernant la petite conne qu'il maudit en serrant les dents. On n'énervait pas Oikawa Tooru.
« Ah. »
Iwaizumi prit son portable d'une main pour survoler l'écran du regard, puis balança le cellulaire sur le lit sans plus s'en préoccuper. Oikawa se retint de sourire.
« Je peux te laisser si c'est important…
- Je croyais que ça l'était mais tant que c'est pas un message en majuscule terminé par un « Iwa-chan ! » je crois que ça peut attendre. »
Le cœur du numéro un se gonfla dans sa poitrine. Il ne put empêcher un sourire étirer ses lèvres et se dandina doucement sur le lit, heureux comme un gosse. C'était rare qu'il lui dise, mais Oikawa était bien la seule raison qui pousserait le champion à passer plus de temps que nécessaire sur son portable. Son numéro était même en favoris.
« Pourquoi tu gesticules comme ça ?
- Iwa-chan est trop mignon !
- N'importe quoi.
- Tu me diras pas qui c'était ? »
Iwaizumi s'assit sur le lit, son dos reposant contre le mur alors qu'il prenait un premier biscuit.
« C'est pas important. »
Oikawa gonfla ses joues, mécontent de la réponse.
« Tu me l'aurais dit si ça n'avait pas d'importance.
- T'as vu le message. »
Ce n'était pas une question et le plus grand fit la moue, pris sur le fait. Iwaizumi soupira.
« C'est Ayami, elle est dans la classe de Matsukawa. Cet abruti lui a donné mon numéro parce qu'elle lui avait promis des gyoza en échange. Bref j'allais pas l'envoyer chier non plus, mais ça s'arrête là.
- Iwa-chan devient gentleman, qui l'aurait cru.
- Mmh. »
Oikawa souriait mais à l'intérieure de lui se propageait un incendie de rage et de jalousie. Il allait d'abord exploser ce satané gourmand qui se faisait avoir pour des gyozas. Iwaizumi comprit la façade du brun et il soupira.
« J'aurais pas le droit d'avoir une copine moi maintenant ? »
Le capitaine écarquilla les yeux, abasourdis par ce que venait de marmonner le plus petit. Bien sûr qu'il le savait déjà, aux vues de ses quelques conquêtes, un jour viendrait où son meilleur ami aurait une petite amie lui aussi. Mais Oikawa n'était pas prêt à y faire face.
« C'est pas… Je… »
Iwaizumi soupira une nouvelle fois et prit le verre de jus de fruit pour le tendre à son meilleur ami qui le regarda, ne comprenant plus son attitude.
« Je dis pas que je vais sortir avec elle. Elle est mignonne mais sans plus. Et puis je me vois mal sortir avec une fille qui a besoin de passer par un autre pour venir me parler. »
Oikawa acquiesça, perdu. S'il ne pouvait jamais n'y avoir aucune fille qui intéresserait son meilleur ami ce serait encore mieux !
« Tu préfères quel genre de fille alors ? »
Il voulait savoir, ils en avaient jamais parlé alors le châtain avait besoin de savoir si l'as de Seijo avait déjà pensé à avoir une copine.
« J'en sais rien, répondit de suite Iwaizumi, j'y ai jamais pensé en fait. Enfin quand je te vois avec tes filles là ça me donne pas du tout envie. »
Il faillit frapper son ami lorsqu'il rit. Oikawa posa son verre sur le plateau et sa main rencontre la large épaule du brun qui le regardait rire en maugréant.
« Tu sais ça n'a rien à voir, se reprit-il, on peut même pas dire que j'en étais amoureux. Elles étaient juste mignonnes et gentilles.
- Juste ? Ça t'avançais à quoi de sortir avec elles alors ?
- Serais-tu jaloux, Iwa-chan ? »
Le surnommé rougit et le poing s'abattit sans préambule dans le ventre du capitaine qui rit de plus belle malgré son souffle coupé. Il avait presque déjà oublié Ayami et avait juste envie d'embrasser son meilleur ami, comme toujours lorsqu'il était avec lui et depuis plus d'un an maintenant.
« Mais… Iwa…Iwa-chan tu… Haha tu es trop mignon.
- Arrête de dire ça !
- Mais c'est vrai. »
Le regard du plus grand se fit d'un coup plus sérieux, un changement d'attitude qu'Iwaizumi ne connaissait que trop bien. La main du passeur glissa sur le bras nu, faisant frissonner le champion qui ne bougea pas, ses yeux fixés dans les prunelles brunes de son meilleur ami.
« Qui que ce sera, il aura beaucoup de chance. »
Iwaizumi déglutit, ne reprenant même pas son ami sur le « il ».
« Pourquoi tu n'es jamais tombé amoureux ? »
Oikawa ne s'attendait pas à cette question, mais ne laissa rien paraître à sa surprise.
« Sans doute parce que j'attends encore le bon.
- Le bon ? »
Ah, c'était sorti tout seul. Mais dans cette chambre, assis sur ce lit en face de ce garçon qu'il aimait et qu'il connaissait plus que quiconque, il avait envie de baisser sa garde, ne serait-ce qu'un peu. Leurs regards ne s'étaient pas détournés et rien à part une étrange fascination et attente transparaissaient dans leurs yeux. C'était comme si le temps avait été suspendu.
« C'est pour ça que c'est si peu développé avec les filles, tu préfères les garçons ? »
Aucune surprise, aucun jugement dans sa voix, il prenait même le temps de bien articuler tous les mots, les soufflants avec une véritable envie de savoir. Ils étaient meilleurs amis, mais ils ne s'étaient jamais confiés comme ça.
« Tu dirais quoi si je te disais que les filles ne m'avaient jamais vraiment intéressé.
- Pourquoi tu sortais avec elles alors ? C'est débile.
- Je sais. Mais j'ai peur.
- Parce qu'on n'est pas habitué à voir des mecs sortir ensemble à Sendai ? C'est bête, surtout venant de toi.
- Ça ne te dérange pas toi ?
- Non. Tu es mon meilleur ami, jamais je te jugerais pour ça. Tant que tu sors pas avec des garçons comme tu sortais avec les filles. »
Ils rigolèrent doucement, et Oikawa cassa le contact de leurs yeux pour les poser sur le bras musclé où sa main était toujours posée. Il venait enfin de lui avouer qu'il était homosexuel et il ne le repoussait même pas. Ce premier pas lui ouvrait déjà une porte. Il s'osa à caresser du bout des doigts la peau sous sa main et celle-ci frissonna, sans que son propriétaire ne fasse de geste de recul.
« Que ce soit une fille ou un garçon, reprit-il, quand tu es amoureux ça doit être génial de partager ça.
- Tu es amoureux Oikawa ? »
L'interpellé ne se sentait pas de lui répondre. Même si son meilleur ami ne mettait jamais son nez dans ces affaires-là, là maintenant il avait l'impression qu'il ne lâcherait pas l'affaire, et qu'il voudrait savoir qui c'était. Et il ne voulait pas lui mentir.
« Et toi, Iwa-chan, si tu n'as pas de type de filles, ce serait plus un type de garçons ? »
Oikawa releva ses grands yeux bruns dans ceux du plus petit qui rougissait de la question. Son meilleur ami lui avait posé la question de but en blanc et le champion ne savait pas comment y répondre sans s'embrouiller.
« Je… J'en sais rien, en fait. J'ai déjà fait des rêves, enfin tu vois j'ai pensé aux deux cas et… Je sais pas ce qui m'attire le plus… Je dirais peut-être les mecs dans la mesure où ça hurle moins pour des conneries mais honnêtement… Je sais pas. Quand je tomberais amoureux, sans doute… »
Iwaizumi détourna les yeux sur la dernière phrase, complétement chamboulé. C'était la première fois qu'ils en parlaient et l'as se sentait déjà perdu. Il rit en se grattant la nuque.
« Attends, c'est moi ou on vient de faire notre coming out mutuel là ?
- Dans la mesure où il n'y a que nous deux qui le savons, je sais pas si on peut vraiment appeler ça comme ça. »
Le numéro quatre risqua un regard sur son meilleur ami qui ne l'avait pas lâché, et se risqua à poser sa main sur celle du châtain qui ne le quittait pas des yeux.
« Tant que ça ne nous éloigne pas, je m'en fiche, murmura-t-il.
- Moi aussi, rien ne pourra m'éloigner de toi Iwa-chan. »
Le nommé regarda leur main jointe et se demanda comment ils en avaient fait pour en arriver là. Oikawa gay ? Et lui qui se rendait compte qu'il était peut-être tout autant ? Il secoua la tête, le cœur lourd.
« Tu crois que les gens nous regarderaient différemment si on leur disait ?
- Je ne sais pas. Mais je serais là pour te protéger.
- C'est plutôt à moi de dire ça non ? »
Le capitaine rit alors qu'Iwaizumi reprenait peu à peu plus de confiance. Il regarda les lèvres du plus grand bouger sur ses dents alors que sa bouche s'entrouvrait sur un rire qui le fit frissonner. Il avait toujours aimé entendre son meilleur ami rire, même si souvent ça se résultait en règlement de compte par les poings. Mais pour rien au monde l'ailier n'aurait échangé Oikawa. Il lui était vraiment précieux, et ce moment intime qu'ils venaient de partager le prouvait encore plus.
« Oikawa, tu veux rester encore un peu ? Ce soir tu pourrais-
- Ah, Oikawa-kun, bonjour ! »
Les deux adolescents sursautèrent, leurs mains se séparèrent et le contact de leurs yeux se brisa. Ils rougirent instantanément et se tournèrent vers la femme qui se tenait dans l'embrasure de la porte. De là où elle était, la mère d'Hajime n'avait pas pu voir leurs mains liées, pas que ça les gênait plus que ça (leurs parents les avaient déjà vu plus tactiles) mais au vu de leur précédente discussion, ils l'avaient fait par automatisme.
« Maman, t'es rentré quand ?
- Il y a dix minutes, je t'ai appelé mais tu ne répondais pas. Je voulais savoir ce que tu voulais dîner. Tu restes manger, Oikawa-kun ? »
Le nommé s'était levé et passa une main dans ses cheveux en souriant.
« C'est très gentil à vous mais je ne veux pas vous déranger.
- Tu ne déranges jamais voyons.
- Merci mais… Je n'ai pas prévenu ma mère et les papiers pour les études viennent d'arriver, mon père voudra certainement en parler avec moi…
- Ah oui, Hajime on verra ça nous aussi. Reviens quand tu veux alors Oikawa-kun. »
La mère repartit en souriant et les deux lycéens attendirent qu'elle soit descendue dans la cuisine pour se retourner l'un vers l'autre. Iwaizumi se leva pour s'approcher du plus grand.
« Tu es sûr ? Je… Tu aurais pu rester plus longtemps.
- Ça va, on se voit demain. T'as encore des cours de maths à me donner pour la rentrée. »
Iwaizumi donna une petit claque sur le crâne du capitaine qui râla pour la forme. Le champion grommela avant de descendre, suivit de son capitaine qui salua sa mère avant de sortir de la maison. Le numéro quatre l'accompagna en silence jusqu'au coin de la rue où ils se rejoignaient toujours depuis qu'ils étaient petits.
« Oikawa. »
Le nommé s'arrêta à sa hauteur, plongeant une nouvelle fois son regard dans le sien. Il était hésitant, Oikawa le sentait.
« Tu… Tu reviens demain ?
- Je te l'ai dit. A moins que tu veuilles venir chez moi ? Mais mon futon est moins confortable. »
Le poing s'abattit cette fois sur son épaule et il rit, encore. Quand il était avec Iwaizumi, ses rires étaient toujours francs et joyeux.
« Viens chez moi demain. L'heure que tu veux.
- De toute façon tu verras bien mon message, tu les loupes jamais. »
Deux sourires taquins se firent face, et Oikawa se pencha doucement pour venir poser ses lèvres sur la joue chaude du champion. Ce dernier se crispa légèrement, peu habitué à ce genre de contact. Ils ne s'étaient pas embrassés depuis leurs dix ans, lorsqu'une tante d'Iwaizumi avait décrété qu'à cet âge-là on ne pouvait plus s'embrasser, même sur la joue. Même si venant de son capitaine ce n'était pas très étonnant, une multitude d'émotions s'entrechoquèrent dans son cœur.
Oikawa se décala, son sourire toujours présent sur ses lèvres alors qu'Iwaizumi rougissait. Il n'eut même pas l'idée de le frapper, et fronça les sourcils quand le passeur rit.
« C'est maintenant que tu dois me frapper, Iwa-chan. »
Le surnommé grogna et lança un coup de pied vers le bassin du capitaine qui l'évita à peine en rigolant.
« A demain, Iwa-chan ! »
Il le regarda partir en courant chez lui, secouant la tête. Il sourit doucement, comme il n'en avait pas l'habitude.
« A demain, Shittykawa. »
Ils n'en reparlèrent pas le lendemain. Ils s'entrainèrent au volley un bon moment, toujours heureux de pouvoir jouer ensemble et de voir leur parfaite coordination. Puis ils avaient discuté de leurs choix d'université pour l'année prochaine, s'accordant sur ce qu'ils souhaitaient et où ils pourraient être pris ensemble. Ils espéraient silencieusement ne pas être séparés. Iwaizumi n'était pas du genre à être sentimental et Oikawa le pensait si fort que son meilleur ami l'eut vite compris.
« Au fait, fit le champion en rangeant le jus d'orange dans le frigo, Ayami voudrait me voir avant la reprise des cours. »
Un pain au lait dans la bouche, Oikawa fronça les sourcils en regardant son ami d'enfance.
« Je veux pas forcément la rejeter et ça me permettrait d'être sûr. »
Le capitaine ne répondit pas et déglutit difficilement, la gorge sèche. Il comprit qu'Iwaizumi voulait savoir s'il était vraiment tourné vers les garçons ou non. C'était normal, et il le comprenait puisqu'il avait lui-même suffisamment testé les filles pour savoir que ce n'était pas son truc. Mais ça lui faisait mal rien que d'imaginer une pétasse aux longs cheveux soyeux au bras de son meilleur ami. Non vraiment il ne voulait pas le concevoir. Mais le brun ne lui appartenait pas, il ne lui avait même pas encore avoué ses sentiments. Alors à ce stade il pouvait juste s'assurer qu'Iwaizumi préférerait bien les garçons, pour sa chance à lui.
« Tu vas vite t'en rendre compte alors. Cette fille à l'air vraiment niaise à souhait. »
L'as de Seijo piqua un bout du pain à moitié entamé et le fourra dans sa bouche, un sourire aux lèvres.
« Quoi t'es jaloux, Trashykawa ? »
Le surnommé rougit, pris à son propre jeu. Il oubliait souvent que son meilleur ami pouvait aussi devenir très taquin et l'emmerder à souhait. Et il adorait ça tout autant que ça le surprenait toujours, il ne s'y attendait jamais.
« Mais non ! Tu fais ce que tu veux…
- T'as bien testé plus de filles qu'il le fallait pour te rendre compte.
- Mmh. »
Oikawa porta le dernier morceau du pain au lait à ses lèvres. Il mangea doucement, le menton reposant sur sa main. Il ne pouvait rien faire pour que le champion évite cette sortie avec Ayami bien que son cœur lui hurle de l'en empêcher. C'était vraiment dur d'être amoureux de son meilleur ami…
« C'est juste l'histoire d'une après-midi, on irait au parc. On pourrait se voir le soir si t'as rien de prévu ? »
Il releva le regard vers l'ailier qui attendait une réponse positive et il sourit.
« Oui, il y a le remake de ce film sur les aliens là, qu'on regardait souvent quand on était petit. »
Iwaizumi sourit à son tour, acquiesçant silencieusement. Oikawa partit plus tôt ce jour-ci, il avait posé un entraînement le lendemain avec toute l'équipe pour se retrouver avant la rentrée. Cette fois-ci le capitaine n'embrassa pas le brun, ni sur la joue ni ailleurs. Il lui frôla les bras, plongeant son regard profond dans les orbes perdus d'Iwaizumi qui se troublait des gestes peu commun de son ami. Il lui murmura un « à demain » du bout des lèvres et repartit chez lui, laissant son ailier dans le même état que la veille.
« Tss. »
Iwaizumi réagissait trop étrangement aux contacts de son ami ces temps-ci et il se surprit à attendre la sortie avec Ayami avec impatience. Il était temps qu'il sache.
« Tu n'as pas entraînement aujourd'hui ?
- Non tout le monde s'est plaint qu'il faisait trop beau pour s'entraîner et le coach nous a dit d'en profiter.
- Pourquoi tu n'es pas avec Iwaizumi-kun alors ? »
Oikawa fit la moue. C'était aujourd'hui que son meilleur ami sortait avec Ayami.
« Je le vois ce soir. »
Sa mère le regarda, déchiffrant sans mal les émotions de son fils et elle soupira.
« Tu n'arrives pas à te passer de lui ?
- Pardon ?
- Vous êtes toujours ensemble depuis le primaire, et quand ce n'est pas le cas tu es toujours un peu nostalgique. Mais là c'est différent.
- Il voit une fille.
- Et ce n'est pas bien ? »
Le brun grogna. Sa mère avait toujours réponse à tout et le confrontait souvent à son caractère bien égoïste.
« Tu ne peux pas l'empêcher de voir une fille avec toutes les copines que tu as eu.
- Je l'ai pas fait. Et j'en ai pas eu tant que ça. »
Son fils était bizarre, elle sentait que quelque chose n'allait pas.
« Qu'est-ce qu'il se passe trésor ? Tu veux m'en parler ? »
Le soudain ton réconfortant et doux de sa génitrice le prit au dépourvu et sans comprendre pourquoi, il sentit une larme dévaler sa joue. La mère Oikawa posa son torchon sur le plan de travail et s'approcha de son fils pour le prendre dans ses bras. Elle caressa ses cheveux en sentant son fils trembler et se sentit mal de le voir dans cet état.
« Tooru…
- J'arrive pas à le dire maman… C'est trop dur… »
Elle comprenait déjà sans le vouloir. Après tout une amitié aussi forte et passionnelle cachait sans doute quelque chose, au moins du côté de son fils. Chaque parent élevait son enfant dans l'espoir et l'envie qu'il fonde une belle famille, soit heureux et fasse les bons choix… Elle avait adoré son gendre lorsque sa fille le leur avait présenté. Il était bien élevé, gentil, drôle et respectueux. Tooru s'était même très bien entendu avec lui.
Mais du côté du plus jeune, il n'y avait jamais eu personne d'autre que le fils des Iwaizumi. Sa mère avait toujours aimé le garçon. Bien qu'assez ronchon, il était serviable et gentil, et remettait souvent son fils dans le bon chemin quand il déconnait. Elle l'avait accueilli chez elle comme un fils et les deux garçons ne s'étaient jamais quittés.
Elle avait vite compris, quand elle apprenait que son fils avait des copines mais qu'il ne prenait pas la peine d'en parler parce que ça ne signifiait rien pour lui. Il n'avait qu' « Iwa-chan » à la bouche. Et cet Iwa-chan était tout pour lui. Elle était un peu déçue, de savoir qu'elle ne ferait jamais la connaissance d'une belle et douce belle fille qui rendrait son fils heureux. Mais elle ne le rejetterait jamais pour ça car pour le moment son fils souffrait, et elle voulait seulement le voir heureux.
« Est-ce qu'il sait ?
- Non… J'arriverais jamais à lui dire…
- Il ne le devinera pas tout seul, tu dois te donner cette chance.
- Mais si… S'il me repousse, je ne pourrais pas le supporter ! »
Oikawa fondit en sanglot, désemparant sa mère. Elle venait plus ou moins de lui faire dire qu'il aimait son ami d'enfance, mais elle était surtout chagriné qu'il soit anéanti à ce point.
« Il veut sortir avec cette fille ?
- Il sait pas… Il m'a dit qu'il voulait savoir s'il préférait les garçons aux filles. »
Ah, c'étaient les parents Iwaizumi qui allaient être contents. Les parents des deux garçons se connaissaient très bien, et la mère savait les géniteurs de l'ailier plus conservateurs qu'eux. Mais pas horrible non plus, si Hajime se révélait vraiment homosexuel, ça serait juste une lourde pilule à avaler. Et si les deux garçons venaient à sortir ensemble, ça serait dur pour beaucoup… Mais elle refusait de s'avouer battue pour son fils.
« Tooru. »
Elle glissa ses mains sur les joues de son fils pour l'obliger à la regarder, douce mais ferme.
« Parle-le-lui. Si tu aimes Iwaizumi-kun, ne passe pas à côté. Vous allez encore passer une grande partie de votre vie ensemble, ne souffre pas parce que tu as peur.
- Mais c'est dur… Je ne veux pas qu'il souffre du regard des autres parce que…
- Parce que vous vous aimez ? Tu auras toujours des gens avec toi et d'autre contre. Mais si vous le voulez, vous pouvez vivre une belle histoire, comme n'importe quel couple amoureux.
- Maman…
- Oh je l'ai toujours su au fond de moi. Même si ton père me disait toujours que j'imaginais. Iwaizumi-kun aura toujours une place spéciale dans ton cœur, et même si j'avais voulu une gentille belle fille, je sais qu'il te respectera toujours. »
Oikawa bondit dans les bras de sa mère en sanglotant, la remerciant dans une litanie sans fin. Elle sourit en caressant son dos. C'était son travail de mère de soutenir son fils, qu'importe les obstacles et qu'importe son choix. Elle l'aimait plus que tout.
« Et je ne suis pas aveugle, reprit-elle quand son fils eut desserré son emprise, tu as une place tout aussi importante pour lui.
- Tu penses ?
- J'en suis sûr. Pourquoi prendrait-il la peine d'appeler le fix de la maison quand tu ne réponds pas sur ton portable ? Il a juste peur lui aussi, c'est à toi de le rassurer.
- Je…
- Une mère n'enverrait jamais son fils dans l'inconnu. »
Le visage du passeur s'illumina et il courut dans sa chambre se préparer, même si ce n'était pas encore l'heure. Il voulait juste voir son meilleur ami. Sa mère le regarda se précipiter dans la rue, la remerciant en lui faisant de grands gestes de la main.
« Tooru… Le portrait craché de ton père. »
Et c'était sans doute pour cela qu'elle ne redoutait pas d'annoncer la nouvelle à son mari. Elle espérait juste qu'Iwaizumi serait à la hauteur.
Ok, il s'était un peu emballé. A cause de lui son meilleur ami avait dû écourter sa sortie, pas que ça le gêne grandement non plus. Mais quand son ailier lui avait demandé la raison de cette urgence il n'avait pas réussi à être franc. Il avait prétexté qu'ils devaient prendre les places pour la séance en avance à cause du monde qui voulait voir le film. Iwaizumi ne l'avait pas frappé ni insulté et le châtain fut quelque peu soulagé.
Il passa tout le film à se demander comment il le lui dirait. Iwaizumi avait dû sentir qu'il était agité car il le força à se calmer, posant sa main sur la sienne alors qu'il faisait jouer ses doigts entre eux, nerveux. Oikawa sursauta et regarda leurs mains, calmé sur le coup. L'as de Seijo ne retira pas sa main et le plus grand se risqua donc à refermer ses doigts pour ne pas qu'il l'enlève. Il sentit son ami frissonner mais il ne bougea pas, au plus grand bonheur du capitaine.
Il essaya de se concentrer sur la suite du film, ce qui était difficile pour lui quand il sentait la peau de son meilleur ami dans sa paume. Il adorait cette sensation et se demanda s'ils sortaient ensemble, est-ce qu'il pourrait lui prendre la main dans la rue ? Probablement pas, ou du moins pas au début parce qu'il savait le champion très timide sur ce genre de chose. Il s'en doutait en fait.
Les lumières de la salle se rallumèrent subitement, coupant Oikawa dans ses réflexions. Il cligna des yeux. Il venait de rater le film, trop occupé à penser à son meilleur ami assis à ses côtés. Ce dernier tourna la tête vers lui, sa main n'avait toujours pas bougée.
« On y va ? »
Le capitaine sentait le brun étrangement calme. Depuis qu'il l'avait rejoint et écourté par la même occasion sa sortie avec Ayami, l'ailier faisait preuve d'une étrange douceur. Pas de surnom insultant ni de coup de pied, quelque chose n'allait pas… Il finit tout de même par secouer la tête et se leva en même temps que son meilleur ami, leurs mains se séparant dans la manœuvre. Il fit la moue mais le plus petit ne vit rien, se rendant déjà à la sortie. « Au moins, ce n'est pas lui qui a retiré sa main » se réconforta le passeur en le suivant.
Dehors le temps s'était à peine rafraîchit. Quelques nuages paraissaient dans le ciel, évitant le soleil qui rendait ses derniers rayons de la journée. Les deux amis d'enfance marchèrent en silence jusqu'à chez eux, ils n'habitaient pas très loin du centre-ville et faire la route à pied était une de leurs habitudes qu'ils aimaient particulièrement. Mais cette fois, l'ambiance était vraiment différente. Oikawa se demandait si ce n'était pas un signe pour tenter le coup. Il se mordit la lèvre alors qu'ils arrivaient au croisement.
Il jeta un coup d'œil à Iwaizumi qui marchait les mains dans les poches. Le soleil couchant rendait sa peau dorée et ses yeux brillaient. Il le trouvait vraiment beau et son cœur palpita quand les yeux du plus petit rencontrèrent les siens. Ses orbes oscillant entre le gris et le vert le faisaient toujours frissonner. Plus beau que les plus purs joyaux, c'étaient souvent ce qu'ils pensaient. Ils s'arrêtèrent au bout de la rue d'Oikawa et continuèrent de se regarder sans rien dire.
« Le film était sympa, lança finalement Iwaizumi. »
Le passeur hocha la tête. Il n'en savait rien, il y avait à peine porté attention.
« Tu… On se voit demain ? A l'entrainement.
- Mmh, oui. »
Ils ne s'étaient jamais sentis aussi mal à l'aise, voire timide. Oikawa n'arrivait pas à sortir les fameux mots de sa bouche et l'ailier semblait vouloir quelque chose. Iwaizumi se gratta la nuque en détournant le regard, faisant enfin réagir le passeur.
« Tu ne m'as pas dit comment ça s'est passé avec Ayami. »
Iwaizumi reporta son attention sur son meilleur ami en fronçant les sourcils. Il l'avait complétement oublié celle-là.
« Ah euh… C'était sympa. Mais sans plus. Comme avec une amie quoi.
- Comme avec moi ?
- Non toi c'est différent. C'est… Au-dessus. »
Oikawa se mordit la lèvre en entendant les dernières paroles, et son cœur fit un bond. Le brun était rarement aussi… Sentimental ?
« Ça veut dire que tu…
- Elle m'intéresse pas. Et je pense pas qu'une autre fille pourrait m'intéresser en fait. »
Merde, il commençait à trop espérer maintenant. Mais c'était vraiment le moment ou jamais, c'était la première fois qu'il se sentait comme ça avec son meilleur ami, plus intime et proche encore que l'autre jour dans la chambre du plus petit.
« Iwa-chan. »
Il vit de nouveau la lueur du soleil couchant jouer dans ses yeux. Il déglutit.
« En fait je suis très content que rien ne se passe avec cette fille. Elle ne t'allait pas, aucune ne pourrait t'aller d'ailleurs. Et j'ai rien suivi du film, même si je tenais vraiment à le voir avec toi. Mais de toute façon tout ce que je fais je voudrais le faire avec toi. Parce que je pense tout le temps à toi, depuis qu'on se connait on ne s'est jamais séparé. J'ai pensé que je me calmerai en sortant avec des filles mais… C'était de pire en pire je crois, et maintenant je suis perdu. Je veux pas te perdre mais j'arrive plus à garder ça pour moi, ça fait trop longtemps je… Pendant plus d'un an je me suis demandé si j'avais le droit de tomber amoureux de mon meilleur ami comme ça. Que je pouvais pas te faire souffrir, et que j'avais peur qu'on nous fasse du mal. Mais l'idée de te voir avec quelqu'un d'autre m'insupporte encore plus. Alors je te demande juste de ne pas me rejeter, tu peux même oublier ce que je viens de te dire si ça peut t'aider mais ne t'éloigne pas… Je… Je veux juste passer le restant de ma vie à tes côtés. Encore… »
Il ne savait pas comment il avait réussi à le regarder durant tout son monologue. Iwaizumi n'avait pas réagi tout de suite et l'avait écouté sans broncher. Il n'avait pas l'air dégouté, surpris ou même heureux. Il était stoïque, de son éternel sérieux et le regardait sans qu'aucune émotion ne transparaisse. Oikawa triturait nerveusement ses doigts, l'envie de s'enfuir à toutes jambes lui prenant les tripes. Ou peut-être avait-il juste envie de vomir. –c'était la première fois que ça lui arrivait-
« J'ai pas suivi le film moi non plus.
- Hein ?
- Je l'ai pas vraiment regardé. Et la sortie avec Ayami était plus ennuyeuse qu'autre chose. J'espère que Matsukawa profitera de ses gyozas, il est pas prêt de me présenter une autre fille. »
Oikawa rit doucement et passa une main dans ses cheveux, nerveux.
« En fait toute cette après-midi, je me suis posé des questions sur nous deux. Pourquoi j'arrivais pas à comprendre ce que je ressentais pour toi et pourquoi est-ce qu'on n'avait pas eu ce genre de discussion avant comme l'autre jour. Parce que ça m'a fait putain de bien.
- Tu es grossier, Iwa-chan.
- Je m'en fous. J'ai pas l'intention de te rejeter mais… Mais j'arrive pas encore à comprendre ce que je ressens pour toi maintenant. Tu es mon meilleur ami mais… Je sais pas, il y a plus. Je sais pas quand j'arriverais à être décidé comme toi mais… En attendant on peut… On peut peut-être essayer ? Enfin si tu es d'accord toi aussi… »
C'était hésitant, pas très sûr de lui mais tellement adorable. Iwaizumi s'était mis à rougir peu à peu et semblait plus s'embrouiller qu'autre chose, mais Oikawa était tellement heureux qu'il s'en foutait royalement. Il s'approcha lentement pour n'être plus qu'à quelques centimètres de son meilleur ami et il glissa ses mains sur ses bras nus et musclés. Dieu qu'il les aimait.
« On sera toujours meilleur ami. Mais je serai toujours prêt à essayer avec toi. Si tu n'as pas peur, j'ai aucune raison d'avoir peur moi non plus.
- J'ai peur. Mais c'est moins fort que ce que je ressens pour toi. Je veux que tu m'aides à y voir plus clair.
- Avec plaisir, Iwa-chan… »
Il pencha son visage vers celui du brun qui ne broncha pas, les joues encore un peu rouges et les yeux brillants. Il s'arrêta à quelques millimètres de ses lèvres et l'ailier sentit le souffle de son capitaine les caresser. Il se lécha les lèvres et Oikawa s'empara d'elles dans une douceur contrôlée. Iwaizumi chassa vite la pensée qu'il devait sans doute être expérimenté et profita de ce premier baiser que lui donnait le passeur.
Leurs lèvres se pressèrent d'abord presque avec timidité, se découvrant pour la premières fois dans un frottement humide. Oikawa bougea doucement ses lèvres et elles se pressèrent avec plus de force, plus de désir. Le châtain passa ses mains sur ses hanches pour le garder contre lui et Iwaizumi s'accrocha à ses bras alors que la langue d'Oikawa venait caresser ses lèvres.
Il se décala légèrement pour reprendre son souffle, regardant les lèvres encore entrouvertes de son désormais petit ami. Il ouvrit la bouche dans une parole qui fut avalée par un nouveau baiser. Oikawa était aux anges et n'avait qu'une envie, embrasser encore et encore le garçon dans ses bras.
Ils furent cependant coupés dans leur troisième baiser lorsqu'une voix appela soudainement le plus petit des lycéens. Ils sursautèrent et paniquèrent en se tournant vers les deux personnes qui se tenaient devant eux, autant surpris qu'ils étaient paralysés.
« Tooru ? »
Le nommé se tourna vers son père, sa voix le ramenant sur terre alors qu'il lâchait Iwaizumi qui recula de quelques pas, regardant avec effroi sa mère.
« Hajime, vous…
- On en parle à la maison maman, s'il te plait. »
Le ton sans appel de son fils ne lui laissa pas le choix et elle adressa un hochement de tête au père d'Oikawa avec qui elle travaillait. Elle prit le chemin de chez elle avec son fils qui regarda une dernière fois le passeur qui n'avait pas l'air de vouloir le voir partir. Il tenta un sourire rassurant et Oikawa lui fit signe de l'appeler après. Il reporta son attention sur son père qui s'était rapproché. Il se mit à marcher, vite suivit de son géniteur qui essayait de trouver ses mots.
« Tu… Avec Hajime vous… Depuis longtemps ?
- Non je… A l'instant-là. »
Son père hocha la tête et ils arrivèrent chez eux. Oikawa poussa la porte et monta dans sa chambre sans plus de paroles, pas même à sa mère qui semblait l'attendre. Elle fronça les sourcils en voyant son mari et comprit rapidement la situation. Elle aurait préféré en parler au patriarche avant mais elle devait trouver comment apaiser la tension rapidement.
« Eiji… »
Le nommé venait de poser sa sacoche dans l'entrée et enlevait sa veste, l'air fatigué.
« Eiji, il faut qu'on parle.
- De Tooru j'imagine.
- Qu'est-ce que tu as vu ? »
Il soupira et alla dans la cuisine, sortant une bière du frigo avant de la décapsuler et s'appuyer contre plan de travail.
« Tu savais ?
- Tooru et Iwaizumi-kun ont toujours était proche. Je me doutais que notre fils avait ce genre de sentiment.
- Il te l'a dit ?
- On en a parlé cette après-midi. »
Le père prit une gorgée, le regard dans le vide.
« Eiji dit quelque cho-
- Il se rend compte à quel point ce sera dur pour lui ?
- Oui, il m'a dit qu'il avait peur.
- Et pour… Pour une amourette-
- Ce n'est pas une amourette Eiji, il l'aime. Vraiment beaucoup. »
Il secoua la tête et porta la petite bouteille à sa bouche.
« Je crois que ça devait se voir dans la façon dont ils s'embrassaient.
- Tu les as vus ?
- Au croisement, je rentrais avec sa mère. »
La mère d'Oikawa fit la moue. Elle aurait nettement préféré que son fils puisse avoir la paix avec Iwaizumi. Au moins il ne l'avait pas repoussé. Elle suivit des yeux son mari aller s'installer dans le salon. Elle s'assit sur le rebord du canapé, le regardant avec des yeux réconfortants.
« Ce n'est pas si grave, ce n'est pas comme si on n'avait jamais pu avoir de petits-enfants. On a déjà Takeru.
- C'est pas ça le problème. Je ne m'y attendais pas vraiment et j'aurais bien voulu une jolie belle-fille qui s'occuperait de lui mais… Ce sont ses choix. Mais je ne veux pas qu'il en souffre. Je ne pardonnerais pas à Hajime s'il lui fait du mal, qu'importe combien j'apprécie de gosse.
- Eiji…
- Tooru est un garçon formidable. Il pourra continuer le volley et aller dans une bonne université. Qu'Hajime soit là ou non je m'en fiche, je veux juste que mon fils soit heureux.
- Je ne pense pas qu'Iwaizumi-kun sera son plus grand problème.
- Je sais. Les gens sont cruels dans ce monde. Tant qu'il reste dans le domaine du sport ça pourrait aller mais… C'est mon fils, je ne veux pas qu'on le juge pour la personne qu'il aime. »
Elle se rapprocha dans son mari pour qu'il la prenne dans ses bras, indécis. Elle sourit.
« On sera son plus grand soutient. Tant qu'on sera de son côté il se dira qu'il pourra avancer et assumer. S'il aime Iwaizumi-kun alors je l'aiderais à affronter les obstacles. »
Le père hocha la tête, encore un peu sous le choc. Il caressa distraitement l'épaule de sa femme en prenant une autre gorgée de sa bière.
« Appelle Tooru, qu'il vienne nous aider préparer le dîner.
- Ne sois pas trop dur avec lui.
- Je n'en ai pas l'attention. »
Les parents se levèrent et la femme appela son fils qui descendit, pas très rassuré. Il avait entendu le début de la conversation mais se demandait encore ce que décideraient ses parents concernant son orientation sexuelle. Mais il était prêt à défendre son amour pour Iwaizumi coute que coute. Et il aurait sans doute plus de chance que ce dernier…
L'as de Seijo était rentré chez lui sans un mot, accueilli par son père qui fut surpris de le voir arriver avec sa femme, avec un air aussi chamboulé.
« Quelque chose ne va pas ? Hajime ! »
Le nommé s'arrêta dans le salon, rejoint par ses parents. Sa mère frottait ses mains, ne sachant pas par où commencer.
« Je sors avec Oikawa. »
La réponse choqua ses deux parents qui ne s'attendaient pas à cette réplique de but en blanc. Le père écarquilla les yeux, essayant d'assimiler la nouvelle tandis que sa mère se mordit la lèvre.
« Hajime… Tu es…
- Je suis pas gay maman. C'est Oikawa c'est tout.
- Comment ça c'est Oikawa et c'est tout ? »
Iwaizumi avait du mal à regarder son père. Leur famille était du genre traditionnel, et son père était assez coriace. Il serra les dents.
« Je sais pas. Je suis perdu papa. Mais c'est trop fort pour que je l'ignore.
- On ne parle pas d'une lycéenne là, reprit son père, mais d'un garçon !
- Je sais merci.
- Et tu sais aussi ce que ça implique ? »
L'ailier secoua la tête. Il n'était pas prêt à se faire descendre par ses parents. Il avait juste besoin de faire le tri dans sa tête. Sa mère posa sa main sur le bras de son mari pour tenter de désamorcer la colère qui montait chez les deux hommes.
« Hajime mon chéri, explique-toi…
- Je… Ça fait un petit moment que je me pose des questions sur nous deux. C'est plus que de l'amitié et… Il venait de me dire qu'il était amoureux de moi quand t'es arrivée maman.
- Alors c'est lui qui t'entraine là-dedans ?
- Jôichi ! »
Iwaizumi se mordit violement la lèvre. Il ne supporterait pas si ses parents rejetaient la faute sur Oikawa. Il brava le regard de son père et serra les poings.
« Je me posais déjà des questions avant qu'Oikawa me le dise. C'est pas une question d'homosexualité, même si les filles ne m'intéressent pas vraiment. Je… C'est Oikawa, et j'ai toujours su que je passerai peut-être ma vie avec lui.
- Mais pas de cette façon !
- Alors quoi !? Tu veux que je sorte avec une pauvre fille niaise à souhait pour vous faire plaisir ? Ça change quoi si j'aime Oikawa, on est tout le temps ensemble de toute façon !
- C'est différent, tu ne te rends pas compte de ce que les gens diront de toi.
- Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre ? Je suis pas comme vous, je me soucie pas des « qu'en dira-t-on ? ». Je ferais jamais ma vie sur le regard des autres. Je veux être avec quelqu'un qui est prêt à tout pour moi.
- Mais tu pourrais trouver une fille, fit sa mère à son tour, elles ne sont pas toutes niaises et tu-
- Maman. Pour le moment je veux être avec Oikawa. Je voulais pas que tu tombes dessus comme ça mais ça changera rien. Je veux sortir avec lui, et vous m'en empêcherez pas. »
Sans attendre de réponse, Iwaizumi partit du salon en bousculant son père qui était bouche bée. Il alla s'enfermer dans sa chambre, claquant la porte avec rage alors que ses parents reprenaient leurs émotions.
« Je vais appeler Mikiko.
- Laisse les Oikawa deux minutes. »
Le ton ferme de son mari l'arrêta dans son geste et elle baissa la tête, toujours chamboulée.
« Notre fils est gay ?
- Il est juste… Amoureux d'Oikawa-kun ?
- Il ne sait même pas s'il est amoureux. Quelle perte de temps.
- Jôichi, calme-toi… Tu connais notre fils, s'il le veut il le fera. On ne va pas l'enfermer dans sa chambre ni l'empêcher de voir Oikawa-kun. Et puis… C'est un bon garçon…
- Tu cautionnes ça ? »
Elle soupira. Si elle arrivait à se dire que ce n'était peut-être qu'un passage, son mari était plus intransigeant à ce sujet.
« Ce ne sont pas les Oikawa qui vont se plaindre, ils ont déjà un petit-fils eux. Un fils gay, qu'est-ce que ça change.
- Jôichi voyons, ce sont nos amis !
- Dont le fils vient de pervertir le nôtre.
- Oh ce que tu es vieux jeux. De nos jours tous les jeunes ont accès à des sites en tout genre. J'ai confiance en lui et je sais qu'il ne ment pas quand il nous dit qu'Oikawa-kun n'a rien à voir là-dedans. Il… Il en est tombé amoureux parce qu'il lui plait, sans qu'Oikawa-kun ne fasse rien. La preuve, il avait encore une petite amie le mois dernier.
- Il aurait dû rester avec elle. »
Elle soupira une nouvelle fois. Son fils tenait vraiment de son père, aussi têtu l'un que l'autre. Au moins il ne criait plus.
« Je vais préparer le dîner. Et ne te fâches pas avec notre fils ! On devrait plutôt lui apporter notre soutien.
- Mmh.
- Jôichi, Hajime doit être perdu lui aussi. Il aime un garçon, d'accord ce n'est pas ce qu'on espérait mais il est notre fils. Il aura besoin de nous. Et même si je suis déçue et que je ça ne me plait pas beaucoup, je ne le rejetterais pas. J'aime mon fils et je serais avec lui quoi qu'il arrive. »
Le père ne répliqua pas, regardant du coin de l'œil sa femme se rendre dans la cuisine. Elle avait raison, il le savait. Mais il avait besoin de temps pour accepter que son fils sorte avec un garçon, même si le dit garçon était le gamin Oikawa dont il connaissait la famille depuis une vingtaine d'année. Il soupira et s'assit dans son fauteuil. Il avait besoin de calme et de repos aussi.
« Il attendra. »
Oikawa regarda son portable vibrer sur la table à manger en se mordant la lèvre. C'était la deuxième fois qu'Iwaizumi l'appelait, et il ne prenait jamais la peine d'appeler plusieurs fois, un message suffisait de base d'ailleurs. Il voulait vraiment parler à son petit ami et savoir si tout allait bien.
« Tooru, fit sa mère avec douceur, je veux que tu saches que nous sommes avec toi. Ton père est un peu sous le choc de l'avoir appris de cette façon, mais tu es notre fils. Et comme avec ta sœur nous t'aiderons quoi que tu décides. Iwaizumi-kun sera toujours le bienvenu ici. »
Le passeur hocha la tête, la gorge serrée. Son père semblait encore être un peu tendu et fâché, mais il devait mieux s'en sortir que l'ailier. Son père ne lui en voudrait pas éternellement et il savait qu'il aurait toujours le soutient de sa famille. Il attendit que son père ait finit de manger avant d'ouvrir la bouche pour demander à sortir de table.
« Tu peux, fit-il sans attendre que son fils parle. »
Ses yeux avaient parlés pour lui et Oikawa remercia rapidement ses parents avant de prendre son portable et de monter dans sa chambre en courant, fermant soigneusement la porte derrière lui. Il tapota avec rapidité sur l'écran avant de mettre le portable à son oreille. Deux tonalités suffirent avant qu'Iwaizumi ne décroche.
« Iwa-chan !?
- Ne cries pas, Bakawa. »
Oikawa soupira de soulagement. Si son meilleur ami/petit ami l'appelait comme ça, c'est que ça n'allait pas si mal que ça.
« Ça va ? demanda-t-il sans attendre.
- Ouais… J'aurais préféré rester plus longtemps avec toi. »
Le passeur sourit, s'allongeant dans son futon sur le dos et il prit son oreiller entre ses bras.
« Je te manque ?
- Mmh. Oui.
- Tu me manque aussi. »
Un petit flottement lui répondit et il se mordit la lèvre. Il avait vraiment l'impression d'appeler son premier petit ami sans savoir quoi lui dire.
« Et tes parents… »
Il l'entendit soupirer de l'autre côté de l'appareil, mais pas de soulagement comme lui.
« Ils ont pas réagi aussi brutalement que je pensais mais c'était quand même compliqué de leur expliquer. Je crois que ma mère se force à me faire croire que ça va et mon père ne me parle pas.
- Je suis désolé.
- Pourquoi ?
- Je… Je t'ai embrassé dans la rue comme ça et… Je t'avais même pas demandé.
- Y'avait pas besoin. Je le voulais aussi. »
Oikawa se sentait extrêmement bien. A l'exception qu'il aurait préféré avoir le brun dans ses bras.
« Ils me détestent pas ?
- Non, je leur ai fait comprendre que ça venait de moi, et en aucun cas de toi. Je me posais déjà des questions avant aujourd'hui alors…
- Depuis combien de temps ?
- T'es curieux Trashykawa.
- Allez dis-moi…
- Depuis mon anniversaire. En même temps avec la soirée qu'on a passée tu devais t'en douter non ? »
Le passeur rit au souvenir. Pour les dix-sept ans de son meilleur ami, il lui avait offert tout un album photos d'eux depuis leur rencontre avec un petit mot à la fin où on pouvait lire « jusqu'à ce que la mort nous sépare ». Tout le monde les avait charrié le reste de la soirée et Oikawa avait même réussi à venir dormir dans son lit, chose qu'il n'avait pas fait depuis un petit moment déjà.
« Et tes parents ? reprit l'ailier en tirant le châtain de ses pensées.
- Ma mère savait déjà en fait. C'est elle qui m'a poussé à me déclarer haha… Et elle a essayé de raisonner mon père je crois… Il m'en veut un peu mais ça passera. Je suis homosexuel, pas nazi, mais c'est quand même quelque chose de dur à accepter pour des parents je pense…
- Pourquoi ça le devrait ? C'est de l'amour rien de plus.
- Je sais Iwa-chan… Mais tout le monde ne comprend pas.
- Tu crois qu'on devra le dire aux gars de l'équipe ?
- Peut-être pas tous… En tout cas pas au début, sauf Mattsun et Makki, mais je suis sûr qu'ils ne seront même pas surpris.
- Tu m'étonne… Ça te dérange pas si… Si on prend du temps pour…
- Ça ne me pose aucun problème, Iwa-chan. On prendra tout le temps qu'il faudra. Je veux faire ça bien. »
Il sut que son petit ami souriait de son côté, comme s'il était avec lui.
« J'ai envie de te voir. Je veux te serrer dans mes bras et dormir avec toi.
- Monsieur est capricieux. Tu sais qu'on se voit demain pour l'entrainement.
- Oui mais c'est pas pareil. Tu penses que je peux filer en douce chez toi ?
- T'as de ces idées… Mais il vaut mieux pas que ce soit toi.
- Quoi ? »
Iwaizumi ne répondit pas et il entendit une voix au loin. Celle du champion répondit et il y avait comme un malaise dans la discussion qu'il percevait. Le plus petit n'était pas vraiment enclin à parler apparemment.
« C'était ma mère. Elle me disait bonne nuit.
- D'accord…
- Moi aussi j'ai envie d'être avec toi.
- Je peux venir alors.
- Non, je viens. C'est mieux.
- Quoi ? Attends Iwa-chan ! »
Mais le surnommé avait déjà raccroché et Oikawa regarda son portable avec étonnement. Il se leva de son futon pour aller dans le couloir, écoutant discrètement ses parents.
« Il faut le laisser tranquille pour ce soir. Il ne doit pas se sentir très bien lui non plus.
- Mmh… Je sais que c'est une question de temps mais j'ai du mal.
- Je sais mon chéri, mais c'est ton fils. Tu trouveras les mots pour lui parler et il sera très heureux quand tu le feras. »
Oikawa retourna dans sa chambre, sûr que ses parents ne viendraient pas le voir ce soir. Il se rendit à sa fenêtre, guettant la rue qui menait chez lui et il vit une silhouette se dessiner. Iwaizumi arrivait en courant et il lui fit signe de la main. Son cœur se gonfla de joie à l'idée que son petit ami ait fugué de chez lui pour venir le voir. Il lui manquait !
La chambre du passeur se situait juste au-dessus de l'abri de jardin, et Iwaizumi n'eut aucun mal à se hisser jusqu'à sa fenêtre, sous l'œil du châtain qui regardait les muscles de ses bras se tendre sous l'effort. Il l'aida à enjamber la fenêtre et le prit dans bras à peine eut-il posé un pied à terre. Le brun se laissa faire, rendant même l'étreinte à son petit ami qui enfouit son visage dans son cou.
« Je n'ai jamais envie d'être séparé de toi, souffla-t-il.
- Moi non plus. Je suis beaucoup mieux avec toi. »
Oikawa se décala pour pouvoir voir le visage du garçon qu'il aimait. Il prit son visage en coupe avec ses mains et l'embrassa du bout des lèvres.
« Je t'aime, Iwa-chan. »
La lumière tamisée de la chambre faisait tanguer une faible lueur dans les yeux du plus petit qui tint ses bras.
« Je sais. »
Le plus grand sourit et il l'embrassa une nouvelle fois, plus langoureusement. Ils reprirent le baiser qu'ils avaient dû brusquement couper quelques heures auparavant et les deux lycéens pressèrent leurs lèvres avec bonheur. C'était la première fois qu'Iwaizumi embrassait… Se faisait embrasser de cette façon. Rien que pour cela, il aurait voulu être dans les bras du passeur pour toujours. Ce dernier le tenait comme s'il risquait de s'échapper. Jamais il n'avait eu un tel désir pour quelqu'un et lorsqu'ils séparèrent leurs lèvres pour reprendre leur souffle, il posa son front contre le sien.
« Je t'aime tellement… »
Iwaizumi ne répondit pas mais se laissa emporter par ses sentiments forts et encore troubles pour son ami d'enfance.
« Je suis épuisé, murmura-t-il enfin, ça te dérange que je dorme ici ?
- Qu'est-ce que je t'ai dit au téléphone ? »
L'ailier sourit et se laissa trainer jusqu'au futon où il s'assit. Oikawa alla jusqu'à l'armoire coulissante de sa chambre et sortit un deuxième futon, celui qu'utilisait Iwaizumi quand il dormait ici.
« Mon futon est vraiment trop petit pour qu'on y dorme tous les deux mais… »
Il installa le matelas pour qu'il soit collé au sien et regarda son petit ami en souriant.
« Comme ça, ça m'empêchera pas de te faire des câlins.
- Abruti… »
Iwaizumi rougit mais sourit quand même, se souvenant de toutes ces nuits qu'ils avaient passées ensemble. Les deux adolescents se dévêtirent, Oikawa enfila son bas de pyjama et éteignit la lumière alors que le brun restait en caleçon. Ils n'avaient pas vraiment de gêne vis-à-vis de leur tenue généralement, qu'ils soient nus ou en simples sous-vêtements, et le champion de Seijo se laissa volontiers tirer vers le torse du châtain lorsqu'ils s'allongèrent dans les futons. Il était juste vingt-deux heures passé, mais ils venaient de vivre une journée forte en émotion et enchaînaient le lendemain avec un gros entraînement avant même de reprendre les cours. Cette longue nuit leur serait bénéfique.
« Bonne nuit, Iwa-chan. »
Oikawa frotta son nez contre l'épaule de l'ailier qui frissonna. Quelques minutes s'écoulèrent avant que le brun ne se décide à lui répondre.
« Bonne nuit, Tooru. »
Le nommé sourit comme un enfant dans le dos d'Iwaizumi qui le sentit resserrer son étreinte. Ils s'endormirent rapidement, heureux de s'être retrouvés et de surtout savoir qu'ils ne seraient pas séparés. Jamais.
Oikawa avait vécu le meilleur de ses réveils jusqu'à présent. Iwaizumi était toujours dans ses bras et dormait encore, son torse se soulevait et s'affaissait lentement au rythme de sa respiration paisible. Le châtain le regarda amoureusement et passa une main dans ses cheveux pour les caresser. L'ailier s'agita un peu et il glissa sa main sur sa joue chaude. Iwaizumi ouvrit les yeux et ils se regardèrent sans rien dire un petit moment, savourant cette intimité qu'ils apprenaient à connaître.
« Bonjour, murmura finalement le passeur en caressant sa nuque.
- Salut… »
L'as de Seijo se redressa pour s'asseoir sur le futon et s'étira sommairement avant de passer ses bras dans le dos de son petit ami pour le rapprocher de lui. Ce dernier sourit de l'initiative et se laissa aller dans la poigne puissante et rassurante de son brun.
« Bien dormi ? demanda-t-il
- Mmh… C'est agréable de dormir avec toi.
- Surtout en sachant qu'on sort ensemble hein ? »
Iwaizumi rit doucement et ébouriffa les cheveux de son capitaine qui râla pour la forme.
« Moi aussi j'ai bien dormi. Mes rêves étaient remplis d'Iwa-chan. »
Le surnommé secoua la tête en levant les yeux au ciel et se leva, vite suivit de son meilleur ami. Face à face, le plus grand en profita pour voler un baiser au champion qui rougit. Il fallait qu'il s'habitue aux lèvres du châtain s'il ne voulait pas finir rouge tomate avant la fin de la journée…
« T'as ce qu'il faut pour l'entraînement ? S'enquit Oikawa en cherchant ses propres affaires.
- Oui, j'avais emmené un sac. »
Le passeur hésita à lui demander si ses parents allaient s'inquiéter mais n'osait pas reparler des géniteurs de son désormais petit ami. Celui-ci dû remarquer sa gêne et devina ses pensées.
« Je pars souvent avant ou après mes parents, on se voit rarement le matin. »
Oikawa acquiesça et les deux amis d'enfance se préparèrent dans la chambre du plus grand, qui passait plus de temps à le regarder et à le taquiner qu'à se préparer. Iwaizumi l'insulta de ses habituels surnoms et le couple finit par descendre prendre un petit-déjeuner. Ils s'arrêtèrent brusquement en arrivant dans la cuisine en voyant la mère du plus grand lire un magazine, un verre de jus de fruits à la main. Elle leur sourit pourtant, quelque peu étonné de voir le fils des Iwaizumi si tôt. En fait elle n'avait même pas vu depuis… Depuis quelques jours. Elle fronça les sourcils mais prit une voix qu'elle voulait douce pour ne pas braquer les deux lycéens.
« Bonjour Tooru, bonjour Iwaizumi-kun.
- Bonjour maman.
- Bonjour Oikawa-san… »
Le plus petit était un peu gêné. Même si la mère d'Oikawa leur avait finalement un peu aidé, il ne savait pas comment se comporter envers l'adulte maintenant. Il suivit son petit ami qui se servait dans le frigo, prenant par habitude ce qu'ils mangeaient le matin. Mikiko sourit à l'ailier et il tenta un faible sourire à son tour.
« Je ne veux pas jouer les casse pieds mais… J'aimerai quand même savoir si tu n'es pas un hors la loi, Iwaizumi-kun. »
Le ton presque taquin de la femme soulagea quelque peu le couple qui s'installa à la table de la cuisine avec la mère.
« Je suis parti hier après que ma mère m'ait dit bonne nuit. On se voit pratiquement jamais le matin de toute façon… »
Elle acquiesça en sirotant son verre et regarda du coin de l'œil son fils remettre en place les cheveux encore en bataille du champion. Elle sourit de l'attention et décida de leur laisser de l'intimité.
« Ton père t'embrasse, Tooru. »
L'interpellé se tourna vers sa mère et lui sourit, heureux de pouvoir toujours compter sur ses parents.
« Tu lui diras que je l'embrasse aussi, si tu le vois avant moi… »
Mikiko sourit à son tour et disparut dans le salon, laissant les deux garçons dans la cuisine. Ils mangèrent en silence, parfois coupés quand Oikawa passait une main dans les cheveux du plus petit ou lorsque ce dernier lui piqua le dernier pain au lait.
« C'est cruel, Iwa-chan.
- Viens le chercher alors. »
Oikawa sourit avec joie. Iwaizumi se montrait étonnement joueur et ça lui plaisait. Il aurait cru que l'ailier serait plus gêné et timide dans leur nouvelle relation mais pour le moment, il se sentait très bien avec lui.
Après avoir récupéré son petit déjeuner de la plus délicieuse façon qui soit, les deux lycéens saluèrent la mère d'Oikawa et partirent pour leur entrainement. Dans la rue, ils marchaient côte à côté, leurs bras et leurs mains se frôlant sans oser se tenir. Le plus grand s'en était douté, mais le fin sourire qui flottait sur le visage d'Iwaizumi le rassurait.
L'entrainement se déroula sans accro. Ils jouèrent avec plaisir et réussirent presque tous leurs services, passes et attaques. Oikawa rappela avec taquinerie à son vice capitaine qu'il lui avait promis de lui faire travailler ses maths avant la rentrée (qui était le lendemain, donc le brun était acculé). Il soupira en l'insultant d'incapable et le passeur pleurnicha en lui disant qu'il horrible. Tout était normal pour tout le monde.
Seuls les deux amoureux voyaient le jeu de l'autre, et ça les amusait plus qu'autre chose. Ils trouvaient ça grisant de se faire toujours passer pour les meilleurs amis du monde, sans que personne ne sache ce qu'il s'était passé la veille. Jusqu'à ce que Matsukawa ne se rapproche du brun.
« Alors Iwaizumi, fit-il pendant qu'ils s'étiraient, c'était comment avec Ayami ? »
Oikawa, pas très loin, grimaça à l'entente du prénom et écouta avec attention la réponse de son champion.
« Bof… Elle est sympa mais bon…
- Pas plus que ça ?
- C'est pas mon genre.
- A se demander si t'as vraiment un genre.
- Peut-être pas hein. Mais pour le moment c'est pas vraiment ma première occupation. J'ai déjà gros à m'occuper.
- Ah oui, Oikawa c'est déjà pas mal. »
Le nommé réagit au quart de tour, faisant rire les deux amis. Malgré son air outré, il sourit au brun qui le lui renvoya. C'était une évidence pour tout le monde maintenant, Iwaizumi et Oikawa étaient inséparables, et ça ne choquait personne.
« Sinon, vous avez décidé de réviser toute la soirée ? demanda Hanamaki
- J'en sais rien, ça va dépendre de cet abruti.
- Iwa-chaaaan…
- Parce que y'a le nouveau film sur les aliens au cinéma, je crois que vous le regardiez beaucoup petit non ? C'est un remake. »
Le couple se regarda du coin de l'œil, l'un se mordant la lèvre pour s'empêcher de rire et l'autre rougissant de gêne.
« Bah quoi ?
- On l'a… On l'a déjà vu, éluda Iwaizumi en prenant un ballon qui trainait pour le ranger.
- Ah dommage. Il était bien ? »
Oikawa ne se retint pas plus et se mit à rire, attirant les regards de ses camarades.
« En tout cas il a l'air épique, se moqua Matsukawa.
- Désolé… Ouais il est sympa, c'était…
- Private joke ?
- Mmh… »
Hanamaki et Matsukawa se lancèrent un regard complice et s'éloignèrent du couple pour aider à ranger eux aussi. Iwaizumi les vit du coin de l'œil et soupira.
« Ils se doutent.
- Peut-être, mais c'est pas grave. C'est Makki et Mattsun après tout.
- Ouais. »
Les deux amoureux finirent de ranger avec tout le monde et filèrent aux vestiaires. Ils rentrèrent ensemble après avoir salué l'équipe qui partait au centre-ville. Une fois le brouhaha des rues commerçantes passées, ils s'engagèrent dans les petites rues qui menaient chez eux. Elles étaient calmes et à une veille de rentrée, ils ne risquaient pas de croiser qui que ce soit.
Sa main frôla la sienne, comme à l'allée mais ses doigts s'agrippèrent légèrement aux siens. Iwaizumi lui jeta un coup d'œil et Oikawa lui sourit, de son sourire franc et doux auquel le brun ne pouvait résister. Il laissa le plus grand prendre sa main dans la sienne et ils continuèrent leur route, le cœur léger et les yeux brillants de malice.
La mère d'Oikawa n'était pas à la maison quand ils arrivèrent. Ils préféraient rester chez le châtain pour le moment, Iwaizumi n'avait aucun envie d'avoir à faire à ses parents, et surtout pas en présence de son petit ami. Ils mangèrent un peu avant de monter dans la chambre du passeur et, à contre cœur, Oikawa sortit ses cours.
« C'est toi qui voulais travailler tes maths.
- Mais c'était pour passer du temps avec toi…
- Et bien ça va être le cas. Mais t'as vraiment besoin de bosser. »
Le sourire que lui servit son capitaine ne lui disait rien qui vaille. Il fronça les sourcils et se prépara mentalement à ce qu'allait lui sortir son ami d'enfance.
« A une condition.
- Tu sais que je fais pas dans le chantage.
- Mais c'est rien du tout !
- Dis.
- Appelle-moi par mon prénom encore une fois. »
Iwaizumi rougit, se rappelant avoir appelé Oikawa par son prénom la veille en s'endormant. Il tourna la tête pour échapper au regard taquin du plus grand qui geint comme un enfant.
« Iwa-chan, ce n'est pas bien compliqué.
- T'es vraiment chiant, Shittykawa
- Nan, c'est pas le bon. »
Il soupira et s'approcha du bureau pour regarder les notes du châtain. Il l'avait fait une fois et l'appeler par son prénom allait juste le rendre inutilement heureux.
« D'accord mais ne sur réagit pas. C'est pas une demande en mariage.
- Promis. »
Il se retourna avec les cours en main et s'assit en tailleurs au sol, intimant le passeur de faire de même.
« On va pas y passer la nuit, alors on va travailler efficacement sur les points que t'as pas compris. Tu me suis, Tooru ? »
Il releva la tête au moment même où il disait son prénom, ses yeux verts tombant dans ceux du plus grand qui se balançait. Ses yeux brillaient de joie et Iwaizumi secoua la tête. Quel enfant.
« Oui, chantonna Oikawa pour lui répondre, et après je pourrais te faire des câlins ?
- Si t'es sage. »
Les deux lycéens s'y mirent donc avec plus ou moins de volonté, souvent interompus quand le capitaine de Seijo volait un baiser à son champion qui le frappait à chaque fois. Oikawa ne se décourageait pas et, une fois que le plus petit ait décrété qu'ils en avaient fini, il se jeta dans ses bras pour l'écraser au sol.
« A moi Iwa-chan !
- Tu trouves que tu as été sage ?
- J'ai bien travaillé en tout cas. Iwa-chan m'a appris beaucoup plus que le vieux prof aigri. »
Pas très satisfait du comportement de son ami d'enfance, Iwaizumi le laissa néanmoins le câliner, se surprenant à apprécier ce genre d'attention. En fait, il était surtout heureux que ce soit lui dans les bras du passeur et pas une pauvre fille piaillante. Il la méritait plus que quiconque, cette place.
Si le brun était dans le flou sur ses sentiments depuis quelques mois, depuis qu'il sortait avec Oikawa, il se sentait de plus en plus serein. Pendant l'entraînement il s'était mis à penser que si les choses se déroulaient bien pour eux, peut-être qu'ils auraient une réelle chance. Sendai n'était pas une petite ville, mais il savait qu'ils seraient déjà plus acceptés à Tokyo. Après tout, les gens sortaient dans la rue en cosplay sans que ça gêne personne. Alors deux garçons pouvaient bien s'aimer non ?
Il sentit Oikawa basculer sur le côté au niveau des futons et le prendre dans ses bras comme pendant la nuit. Son dos reposa contre son torse et il ferma les yeux quand ses mains vinrent se poser sur ses cheveux et son bras.
« Tu sais que j'adore tes bras, lui dit Oikawa, ils sont trop sexy.
- Oui je sais, c'est pas la première fois que tu me le dis.
- Mais c'est la première fois que je te le dis en tant que petit ami. Tu es très sexy pendant les entraînements et les matchs, quand tu attaques et que tes muscles se tendent. J'adore.
- Je vais me sentir épier maintenant.
- Tant mieux, il n'y a que moi qui puisse te regarder. »
Iwaizumi pencha la tête en arrière pour la poser sur le cou du châtain qui continua ses caresses. Il soupira de bonheur quand une de ses mains dériva sur son ventre.
« Tu ronronnes, Iwa-chan ?
- Tais-toi, Bakawa.
- Je préférais quand tu m'appelais par mon prénom. »
Il fit semblant de retirer ses mains, faussement peiné.
« Non, arrête pas… Continues, Tooru. »
Le nommé sourit et reprit ses caresses, se délectant des frémissements de la peau du brun au toucher de ses mains. Il avait rêvé d'un instant comme celui-ci des centaines de fois, et rien n'était plus doux et apaisant que de sentir Iwaizumi se laissait aller dans ses bras. Il était encore plus heureux de savoir que ses caresses lui plaisaient. Il entendait un petit soupire de temps à autre, ayant encore du mal à avoir un Iwaizumi aussi docile et calme dans ses bras.
Il avait envie de lui parler, de lui murmurer mille et une choses mais ne voulait surtout pas briser le moment. Leur intimité était si forte qu'Oikawa se demanda s'il était possible d'être aussi bien avec quelqu'un. Il frotta le bout de son nez sur la nuque de l'ailier qui avait basculé la tête. A cet instant, dans cette position, il le rendait totalement fou. Il respira son odeur caractéristique, masculine et pourtant tellement sensuelle qu'il en frissonna et embrassa doucement la peau sous ses lèvres.
« Tooru… »
Le petit gémissement du brun électrisa Oikawa qui le serra avec force dans ses bras. Il n'arriverait pas à tenir ses fantasmes si Iwaizumi continuait à être aussi excitant. Il savait qu'il ne faisait pas exprès, et ça le rendait encore plus désirable.
« Iwa-chan, murmura-t-il en reprenant ses caresses. »
Ses deux mains étaient désormais sur son ventre et suivaient des courbes imaginaires sur les abdos dessinés, passant de temps en temps un peu plus bas. Lorsqu'il glissa le bout de ses doigts sous le jogging d'Iwaizumi, celui-ci sursauta et tourna du mieux qu'il put son visage vers le châtain.
« Je peux savoir ce que tu fais là ?
- Mais tu es trop sexy, Iwa-chan… Tu te rends pas compte de l'effet que tu me fais. »
Et comme pour appuyer ses dires, il frotta son bassin contre les fesses du brun qui s'étaient inconsciemment rapprochées. Il rougit fortement en sentant l'excitation bien présente du plus grand et se figea dans ses bras.
« Oikawa…
- Non ne prends pas peur s'il te plait… Je te demanderais rien si t'es pas prêt, excuse-moi… »
Oikawa semblait vraiment paniquer et le champion sentit son cœur se serrer. Il paraissait si vulnérable à s'excuser comme ça, sans grande raison. Il se tourna dans les bras du passeur pour être en face de lui et prit ses mains dans les siennes.
« Je t'en veux pas. Ça m'a surpris, c'est tout. Ne pleure pas abruti, je te dis que ça va. »
Oikawa renifla bruyamment et enfoui sa tête dans son cou comme pour s'y cacher. Iwaizumi allait le traiter d'enfant quand il sentit ses mains redevenir curieuse et s'aventurer sous son jogging. Il hoqueta de surprise et s'apprêta à engueuler son petit ami lorsqu'il sentit celui-ci soupirer contre son cou. Il se dégagea pour plonger ses yeux dans les siens et Iwaizumi déglutit. Ses pupilles étaient sombres, profondes, comme celles d'un prédateur prêt à bondir sur sa proie. Pourtant, le corps d'Oikawa semblait lui dire « ne me repousse pas ». Il se sentit se perdre dans les bras du plus grand qui happa ses lèvres, le menant au bout de sa volonté.
Il gémit en sentant les mains se frayer un chemin dans son bas de sport, alors que leurs lèvres dansaient langoureusement ensemble. La langue du châtain vint chercher la sienne et Iwaizumi eut la subite impression qu'il se noyait. Mais ce n'était pas angoissant. C'était chaud, excitant et incroyablement bon. C'était Oikawa.
Il sursauta et se sépara de la bouche du passeur lorsque celui caressa la légère bosse qui commençait à déformer son caleçon. Il se cambra, invitant silencieusement Oikawa à continuer.
« Iwa-chan… »
Il susurra à son oreille, remontant son genou entre ses jambes pour frotter son intimité. Iwaizumi haleta et attrapa le t-shirt d'Oikawa, comme s'il se raccrochait à une bouée à l'annonce de la tempête qui approchait. Oikawa baissa son jogging et appuya un peu plus sur son érection, testant les limites du brun qui semblait lui faire entièrement confiance. Il se sentait lui-même serrer dans son sous-vêtement, mais ignora la gêne et se concentra sur son petit ami. Il avait l'air d'un petit chat, accroché ainsi à son t-shirt et il se surprit à le trouver aussi mignon que sexy. Il aurait du mal à se retenir si Iwaizumi continuait à gémir de cette façon.
« Iwa-chan, je t'aime. »
Le nommé frissonna dans ses bras et il arrêta momentanément ses mouvements, bougeant de façon à pouvoir voir le visage de son petit ami. Il se mordit violemment la lèvre en voyant les joues rouges et les yeux brillants d'Iwaizumi, le regard fuyant et les lèvres entrouvertes sur un souffle erratique. Il gémit d'envie et le brun redressa la tête au bruit. Il serra les dents et prit une grande inspiration, comme s'il s'apprêtait à regretter ce qu'il s'apprêtait à dire.
« Pourquoi tu t'es arrêté ? »
Oikawa prit quelques secondes à intégrer l'information et n'attendit pas plus avant de fondre sur les lèvres offertes et glisser ses mains dans le caleçon d'Iwaizumi qui gémit dans le baiser. Il s'empara du sexe dur, le palpant doucement pour le découvrir. Il sentit son cœur s'accélérer à la pensée qu'il avait le membre du brun dans ses mains et qu'il ne tenait qu'à lui de lui donner du plaisir.
Iwaizumi n'en menait pas large. Les mains du châtain lui faisait un bien qu'il n'avait jamais expérimenté jusqu'à présent. C'était totalement différent quand c'était un autre qui s'occupait de son excitation, et surtout quand c'était Oikawa. Il savait qu'il pouvait s'abandonner sans peur, il avait confiance en lui plus qu'en quiconque. Leurs dents s'entrechoquèrent quand Iwaizumi passa ses mains sur les épaules du châtain pour rapprocher leurs corps. Oikawa commença à caresser sa verge dressée et l'ailier miaula de plaisir. Le passeur sentit son érection palpiter d'envie de son caleçon et laissa une de ses mains s'occuper de celle de son petit ami tandis qu'il libérait son sexe de ses entraves de l'autre.
Le brun pencha la tête pour voir ce que son capitaine faisait et rougit (plus si c'était possible) en voyant le membre d'Oikawa tressauter à sa libération.
« Iwa-chan… S'il te plait… »
L'interpellé comprit la demande silencieuse du châtain de s'occuper de lui et glissa ses mains jusqu'à ses hanches qu'il caressa, se prêtant au jeu. Leurs lèvres se rencontrèrent de nouveau et les mouvements de main d'Oikawa reprirent au même instant où Iwaizumi empoigna son sexe tendu et déjà suintant. Il commença doucement, le passeur gémissant contre ses lèvres. Ils n'avaient aucune hésitation, comme si se caresser l'un l'autre était évident pour eux, donner du plaisir à l'autre, à leur pilier, leur petit ami.
« Tooru… »
Oikawa augmenta rapidement la cadence, ses coups de poignets précis et vigoureux envoyant le brun dans un plaisir qui embrumait son cerveau. Il calqua ses mouvements sur les siens et leurs fronts se touchèrent alors qu'ils criaient presque sous la déferlante de plaisir qui assaillait leurs corps tout entier. Ils vinrent en même temps, gémissant le nom de l'autre dans un dernier mouvement libérateur.
Les respirations des deux lycéens se calmèrent peu à peu. Ils ne bougèrent pas, encore front à front et fixant leur main respective couverte de la semence de l'autre. Oikawa finit par se redresser doucement, gardant Iwaizumi dans son bras valide et réussi à attraper les mouchoirs. Il se rallongea en face du brun et lui donna quelques mouchoirs pour qu'il puisse s'essuyer. Ils se rhabillèrent en silence et l'ailier rit doucement.
« Qu'est-ce qu'il y a ? demanda le passeur, inquiet.
- En fait j'aurais besoin d'une douche je crois. »
Oikawa rit à son tour et il se releva, aidant son petit ami à faire de même. La nuit était tombée sans qu'ils n'y fassent attention et le châtain se demanda subitement si ses parents étaient rentrés. Iwaizumi dû arriver à la même pensé car il grimaça en grattant sa nuque.
« Génial, grogna-t-il.
- Tu les dérange pas tu sais, j'espère juste qu'ils n'ont pas entendu nos… Enfin normalement non, ma chambre est la plus excentrée de la maison. »
Iwaizumi hocha la tête et Oikawa lui passa des affaires pour qu'ils puissent se doucher. Lui se changea sommairement, prêt à descendre les escaliers pour faire face à ses parents. Ils étaient dans le salon et regardaient le journal télévisé sans paraître gênés ou autre. Il se racla la gorge, attirant l'attention de ses parents.
« Bonsoir mon chéri, l'entraînement c'est bien passé ?
- Mmh oui, c'était bien.
- Ça va ? demanda son père.
- Euh oui, oui je… Iwa-chan est venu m'aider à travailler les maths après l'entraînement. Il m'avait promis et vu que demain c'est la rentrée…
- C'est bien, il faut te préparer pour le printemps. Tu as décidé de continuer le volley mais il ne faut pas lâcher tes études. »
Oikawa murmura un « oui » avant de se retourner, soulagé que ses parents ne fassent pas de remarque sur la présence du brun.
« Iwaizumu-kun reste manger ? entendit-il sa mère demander.
- Je sais pas, je vais lui demander. Mais je pense pas, c'est la rentrée demain il doit sans doute rentrer préparer ses affaires. »
La mère acquiesça et son fils remonta les escaliers pour retrouver son petit ami en train de s'habiller dans sa chambre.
« Mes parents n'ont rien entendu, et ma mère te propose même de rester dîner. Mais j'imagine que tu dois rentrer.
- Oui c'est mieux, c'est la rentrée demain et j'ai pas vu mes parents depuis hier soir…
- Je comprends… Tu m'appelle si ça ne va pas hein ?
- Oui, de toute façon on se voit demain. »
Iwaizumi termina de se préparer et ils descendirent. Le brun croisa les parents de son ami d'enfance dans le salon et les salua avec gêne, essayant tout de même de les regarder dans les yeux comme il avait l'habitude de le faire.
« Merci d'avoir aidé Tooru à réviser, fit sa mère avec son éternel sourire –on voyait de qui Oikawa tenait- et bon courage pour votre rentrée demain !
- Merci, Oikawa-san. »
Le père ne dit rien, fixant le plus petit qui essayait de cacher son stress. Iwaizumi était un homme courageux, mais un beau-père était toujours impressionnant. Surtout quand il passait du père de son meilleur ami qu'il battait même au bras de fer au père de son petit ami qui n'avait pas encore tout accepté. Il lui tendit néanmoins la main, serrant la sienne pour le saluer.
« Rentre bien. »
Iwaizumi hocha la tête et le capitaine de Seijo l'accompagna à la porte d'entrée. Ils marchèrent jusqu'au croisement, le passeur préférant être à l'abri des regards de ses parents pour dire convenablement au revoir à son petit ami. Quant aux regards des voisins, il s'en foutait royalement.
« Demain sept heure et demi ? fit-il.
- Sans faute. »
Oikawa se pencha pour embrasser le brun qui répondit doucement au baiser, commençant à s'y faire.
« J'ai beaucoup aimé ce qu'on a fait toute à l'heure.
- Tss.
- Et toi aussi si je me souviens bien…
- C'est de ta faute.
- Ose me dire que tu ne voulais pas ? »
Iwaizumi rougit et frappa le bras du châtain qui rit. En fait les coups de son ami d'enfance était plutôt une marque d'importance pour lui et ne lui faisait jamais vraiment très mal.
« On se voit demain, Trashykawa.
- Mmh. »
Le passeur fit la moue, faisant semblant de bouder le brun qui rit. Il ébouriffa ses cheveux avant de s'élancer dans sa rue.
« A demain, Tooru. »
Le visage du nommé s'illumina.
« Je t'aime, Iwa-chan !
- Je sais.
- A demain ! »
L'ailier lui fit signe de la main alors qu'il regagnait sa maison, et Oikawa retourna lui aussi chez lui, le sourire aux lèvres et le cœur léger. Tout serait bien différent le lendemain mais pour le moment rien n'importait plus que ce qu'il venait de vivre avec son petit ami. Et rien n'importait plus qu'Iwaizumi. Il leva la tête pour regarder le ciel où quelques étoiles faisaient leur apparition et il sentit son cœur fondre à la pensée qui le traversait. Il sortait avec Iwaizumi, depuis le temps qu'il l'aimait, il sortait enfin ensemble. Prochaine étape, officialiser leur relation. Et ça allait être l'obstacle le plus grand qu'ils auraient à surmonter.
J'ai essayé d'être le plus fidèle aux personnages possible et de créer une histoire cohérente. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensez, en bien ou mal tout est bon à prendre !
La deuxième partie est déjà en cours d'écriture, j'essaierais d'être rapide ! Je suis déjà impressionnée d'avoir réussi à écrire autant de mots en si peu de temps x) On va dire qu'Iwaizumi et Oikawa sont très inspirants...
On se retrouve vite pour la deuxième partie, j'espère que ce chapitre vous aura plu !
Merci d'avoir lu et à la prochaine !
