Disclaimer : Albator, Clio, Toshiro, Tori-San, Mi-Kun, Kei, l'Arcadia et son équipage, la Déesse Dorée appartiennent à leur créateur Leiji Matsumoto

Les autres personnages sont à bibi

Chronologie : Post-Albator 78. A situer après « Errances spatiales » et « La quête d'un pirate », et avant le serment prononcé dans le final de « Les promesses de l'avenir ». Quant à l'Arcadia, il s'agit de celui de Endless Odyssey

1.

Un jour, l'Arcadiaétait revenu sur la planète de la Déesse Dorée qui en avait à nouveau accueilli le capitaine.

- Et vous aviez laissé, à l'époque, ma flamme du Feu du Ciel à cet enfant. Cela lui a été bien utile vu l'ampleur de la tâche que vous lui avez laissée. Et cela bien qu'il soit décédé à un âge bien peu avancé ! Vous revoilà. Vous concernant, auriez-vous enfin accepté mon invitation ?

Tout en marchant avec la Déesse dans les jardins très lumineux de son domaine, Albator secoua négativement la tête.

- Il n'est pas dans mon tempérament de m'attarder longuement, quelque part. Pour l'instant, en tout cas.

L'Arcadiaest le seul lieu où je me sente bien, en sécurité aussi !

- Seriez-vous à la recherche d'une autre planète idéale que la mienne ?

- Là aussi : non, répondit le pirate. Je vous ai trouvée ! Depuis que j'ai repris l'espace, durant toutes ces années, j'ai tenté de demeurer fidèle à mes principes tout en aidant ceux que je croisais ou qui pouvaient me sembler avoir besoin d'aide.

- Quelles sont donc vos intentions à présent ? insista la Déesse.

- En fait, je n'en ai aucune idée ! Là, j'ai à nouveau quitté la Terre depuis un bon moment…

- Je sais. Vous avez accompagné une jeune femme aux cheveux bleus au Satellite-Observatoire où elle doit commencer sa vie professionnelle. Son mari ne vous aime pas du tout et le clash entre vous deux a été violent. Il vous a chassé de la vie de votre nièce. Je pense que vous ne retournerez plus jamais sur cette planète !

- Sans le Feu du Ciel et des hommes de bonne volonté, elle est partie plus à vau-l'eau que jamais… Elle est condamnée à plus ou moins brève échéance. Oui, il est préférable que j'oublie jusqu'à son existence.

- Toute cette amertume, ces désillusions. Vous devriez cesser de les garder, de les emmagasiner, vous devriez tant les laisser derrière vous – c'est une voie qui ne peut que mener à une déshumanisation quasi complète !

- Je préfère ne pas en parler…

- Je me suis laissée dire que vous aviez fait, récemment, une rencontre importante, jeta-t-elle alors à brûle-pourpoint.

- Je lui suis tombé dessus, dans tous les sens du terme, fit alors Albator adossé à une colonne. Mais là aussi le courant ne passe pas avec son père. Rien d'étonnant, Dankest ne peut que rêver du meilleur parti possible pour sa fille unique, et certainement pas d'un capitaine en marge de la société. Le drapeau que je fais flotter sur mon Arcadiame catalogue « pirate » et donc chasser et pourchasser pour tous ! Voilà pourquoi il me faut repartir. J'attire le danger et la mort sur ceux qui me sont proches. Toshiro a capté d'étranges messages, venant de très très loin. Je vais aller voler par là-bas, pour m'en rapprocher.

- Pourquoi ? Pourquoi ce souci ?

- Les Humanoïdes, puis les Sylvidres. J'ai envie de tout, sauf d'un nouvel ennemi…

- Cela me semble inévitable. Vous faites tout pour refouler vos émotions, mais bien que la fille de vos amis défunts vous considère désormais comme un étranger, vous vous obligez à défendre cet univers dont la Terre de sa naissance – et de celle de vos ancêtres – fait néanmoins partie.

Albator eut un ricanement.

- On dirait qu'en dépit de tout ce que mes ennemis successifs aient affirmé, je sois très prévisible !

- Non, je ne trouve pas… au vu de la situation que vous venez de quitter, de fuir quasiment !


Toshiro avait procédé aux vérifications habituelles du vaisseau vert quand il s'arrêtait pour une durée indéterminée mais présumée longue.

- Nous pourrons repartir dès que tu en donneras l'ordre.

- Tu veux vraiment aller vers ces signaux ? insista pour sa part Clio.

- Surtout depuis que Kei a lancé un message depuis son PirateQueen. Elle a besoin d'aide. J'ignore si nous pourrons être utiles, mais je dois la rejoindre. Quand en auras-tu fini avec les révisions, Toshy ?

- Laisse-moi encore douze heures. La Patrouille de Sécurité des Ugens nous a bien abîmés.

L'Ame de l'Arcadiaeut un soupir.

- Ce qu'il nous faudrait, c'est une entité surnaturelle capable d'agir sur la matière et donc de réparer le vaisseau en un clin d'œil !

- Mais bien sûr, on trouve cela à n'importe quel détour d'étoile, ricana le pirate à la chevelure couleur de caramel avant de tourner les talons dans l'envol de sa longue cape noire.

- Où vas-tu ? fit encore doucement la Jurassienne.

- Je vais faire mes adieux à la Déesse.

Bien que tout comme celui de Clio, le visage de la Déesse soit dépourvu de bouche et qu'elle garde en sus les yeux clos, il n'était pas dénué d'expression pour qui était attentif.

Et là, tout en elle reflétait de la perplexité.

- D'avoir un fils n'a pas été suffisant pour vous retenir auprès de cette Karémyne !

- Peut-être que si ça n'avait pas été une totale surprise… Je n'étais revenu que pour la revoir, elle.

- Elle vous est précieuse, glissa-t-elle.

- Disons que j'ai passé d'agréables moments avec cette jeune femme, d'où la venue au monde de Skyrone ! Mais je n'y étais vraiment pas préparé ! Un enfant, c'est même la dernière chose que je m'attendais à voir débouler dans ma vie !

Le pirate esquissa un léger sourire.

- Revoir Karémyne, après un peu moins d'un an d'absence, ce fut comme si je ne m'étais jamais éloigné, merveilleux, comme un rêve qu'il me fallait pourtant quitter avant qu'il ne vire au cauchemar. Il n'est pas bon pour une femme de m'aimer… Ce qui est d'ailleurs mon seul point d'entente avec son père ! Si je n'avais annoncé mon nouveau départ depuis la passerelle de l'Arcadia, Dankest aurait tout fait pour me retenir, même si a contrario il préfère me savoir loin de sa fille !

- Vous êtes père, c'est important.

- Je suppose que l'idée fera lentement son chemin. Je sais avoir des responsabilités envers Karémyne et notre enfant. Je suis obligé de leur revenir… Mais pas immédiatement ! Je vais aller voir si je peux aider mon ancienne seconde, ensuite je retournerai auprès de cette famille que j'ai involontairement fondée, voir si j'y ai ma place, si elle veut de moi.

- Je suis sûre que la vie auprès de cette Karémyne sera pleine de merveilleuses promesses, assura la Déesse.

- Je ne pense pas être doué pour le bonheur… En tout état de cause, un enfant suffit largement, je compte bien m'arrêter là !


Depuis l'une des terrasses de son palais, la Déesse Dorée avait suivi l'envol de l'Arcadia dont le drapeau noir frappé de l'emblème pirate claquait au vent.

« Il n'est pas toujours possible de forcer le destin, même pour vous, capitaine Albator. Vous avez une place importante auprès de cette Karémyne Skendromme et la naissance de Skyrone n'est que le début. Le meilleur reste à venir… ainsi que le pire. Mais, vous ferez face, comme toujours. Et, un jour, à tous points de vue, vous ne serez plus seul ! »

Dans son appartement, le capitaine de l'Arcadia avait fait défiler toute une série de photos sur son ordinateur de poche.

Karémyne Skendromme était d'une lumineuse blondeur, affichant un visage serein de jeune mère de famille. Avoir donné naissance à Skyrone, trois ans auparavant – mais il ne l'avait découvert que quelques semaines plus tôt, n'étant venu en réalité que pour une visite de courtoisie après un interminable périple dans la mer d'étoiles - l'avait épanouie.

Les boucles d'or roux, les prunelles couleur de caramel, le garçonnet était toujours souriant, craquant au possible.

« Ta mère et toi êtes magnifiques. Vous commencez à remplir mon cœur… Bien que vous ayiez déboulés dans ma vie sans crier gare et que je n'envisageais plus de fonder une famille depuis tant d'années ! J'ai encore besoin d'un peu de temps pour accepter l'idée que je dois être responsable exclusivement de vos deux vies et donc tourner le dos à ces errances sans issue… ».