Bonjour bonjour! Cela fait quelque temps que je prépare cette fic, et elle me tient vraiment à cœur. Je voulais parler plus en détail de la manière dont Thomas se remet de la mort de Newt, en pas seulement de Thomas, mais de tous les autres personnages. Montrer que chacun ressens quelque chose, et que chacun à quelque chose de différent à apporter à Thomas.

Cette histoire aura six chapitres (je précise qu'ils ont un ordre chronologique). Un chapitre par personnage. Et chacun contiendra une "playlist" associée.

J'espère vraiment qu'elle vous plaira.

Warning: J'ai hésité entre T et M. Mais les thèmes du deuil, de la souffrance sont évoqués. Il y aura également des scènes plus explicites.

Univers: Post TDC, le Refuge.De nouveau, je me base sur l'univers des films. J'ai bien entendu lu les livres (plusieurs fois haha) mais pour certains détails, je trouve les évènements des films

Disclaimer: The Death Cure et ses personnages appartiennent à James Dashner.

Place au premier chapitre! Bonne lecture.


Minho

Playlist: Mad World – Tears for Fears

All I want - Kodaline

Spirits – The Strumbellas

Cela fait un mois qu'ils sont arrivés au Refuge. Ce soir là, tout le monde est réunis autour du large feu allumé au centre du «village». Thomas ne sait pas s'ils peuvent déjà appeler ça un village: mais c'est en voie d'en devenir véritablement un, à mesure que se construisent de nouvelles installations, le tout supervisé par Gally et Vince.

C'est une nuit sans lune, mais le ciel est constellé d'étoiles. Au milieu des rires, des conversations, du son régulier du djembé dont joue un homme près des flammes, Thomas se tient là, quelque peu désorienté - comme toujours. Tout cela lui rappelle terriblement l'époque du Labyrinthe, qui semble si loin qu'elle n'est qu'un rêve, qu'une histoire; mais en même temps, il ne parvient à retrouver ses repères parce que les visages autour de lui ne sont pas les même qu'avant.

Une tasse à la main, il est assis quelque peu en retrait des autres, adossé à un rondin de bois. L'odeur de la fumée lui parvient plus douce, l'air est moins chaud. Il lui semble observer la scène, mais ne pas y être. Comme si son esprit était bien trop loin, bien trop déconnecté, pour parvenir à s'imprégner de la fête. En aucun honneur, d'ailleurs: c'est juste une sorte de rituel, qui a eu lieu plusieurs fois depuis qu'ils sont arrivés, qu'ils se sont tous installés pour recommencer une vie loin de l'implosion du monde, loin du danger, et du passé. Mais le passé ne parviendra jamais à les quitter complètement. Vince insiste sur le fait que les soirées comme celles-ci ont pour but de renforcer les liens, de se détendre après des journées de travail, de détendre l'atmosphère. Que si l'on veut recommencer à vivre, il faut laisser de nouveau place à l'insouciance, et à l'amitié.

Thomas se demande parfois s'il a réellement envie de «recommencer à vivre». S'il y parviendra jamais. Parce que sans Newt, tout ça ne semble plus avoir aucun sens.

Un mois. Et si doucement, il arrive à reprendre certaines habitudes, il ne sait pas s'il arrivera un jour à ne plus être obnubilé par l'image de Newt, hanté par les souvenirs, les cauchemars. Si un jour tout ça ne sonnerai plus comme un bourdonnement à ses oreilles, un poids sur son cœur, quelque chose qui lui serre les entrailles.

Newt. Son prénom est sur ses lèvres tous les jours. En silence, dans sa tête, mais si présent que ça en fait terriblement mal. Car si les mots et les réminiscences perdurent, il n'y a pas sa présence. Et chaque jour, chaque nouveau jour ici, Thomas doit se forcer à se lever (non pas à se réveiller, la plupart du temps, il dort à peine) et à affronter la réalité, sans Newt à ses côtés... c'est la pire sensation qu'il n'ait jamais connu. Pire que d'avoir à subir la Transformation, pire que de voir ses amis mourir, même Chuck, - et Thomas se sent mal que ce soit la vérité-, pire que d'osciller entre la vie et la mort en se vidant de son sang à cause d'une balle en plein abdomen: devoir vivre sans celui qu'il aimait, parce qu'il l'a tué.

Il l'a tué. Tout ça… non seulement il avait entraîné ses amis dans trop de dangers, et certains les avaient quittés par la faute de ses actes, mais en plus, il n'avait pas été capable de sauver Newt. Newt, à qui il avait promis, une nuit, de faire tout ce qu'il pourrait pour le sauver de la Braise, pour qu'ils soient tous sains et saufs à la fin. Il le sont maintenant – sains (enfin cet aspect là est moins certain) et saufs-, mais pas tous. Pas tous. Et ça brise Thomas. C'est ça faute, et maintenant il doit vivre sans lui, sans sa voix, sans sa présence. Sans son amour. Il n'a même pas eu le temps de lui dire qu'il l'aimait – même s'il le savait, sans doute, parce que ça se voyait tellement, dans chaque regard, chaque murmure au beau milieu de la nuit; chaque caresse, chaque soupir. Mais il aurait voulu lui dire. Il n'a pas réussi.

Ses réflexions sont coupées court au moment où Minho vient s'asseoir à côté de lui. Ou plutôt s'avachir, avec un soupir, une boisson à la main lui aussi. Il ne l'a pas vu arriver, se diriger vers lui.

Thomas ne dit pas un mot. Il a l'habitude que son ami vienne simplement s'asseoir près de lui sans rien dire, comme pour lui tenir compagnie, ou pour souffler un instant lui aussi.

- Si tu voyais ta tête mec, souffle l'asiatique en tournant son visage vers celui de Thomas.

Du Minho tout craché. Aucun filtre ne s'applique à ses paroles. Et à entendre sa voix, Thomas sait qu'il a un peu trop abusé de la boisson ambrée qui remplit son verre. Il baisse la tête, et se met à jouer avec ses doigts, par réflexe. Minho le regarde toujours.

- Nan sérieusement. Faut que t'arrêtes, Thomas.

Ce dernier relève la tête, et plante ses yeux dans ceux de Minho, avec incompréhension.

- Arrête de passer ton temps à ressasser, continue l'ancien maton. Trouve un moyen d'oublier.

Il se plonge soudain dans la contemplation de son verre, et poursuit d'une voix faible:

- Ça te paraîtra moins dur. Même si c'est juste une impression.

Thomas fronce les sourcils. Il a envie de lui dire qu'il est incapable de faire comme lui: de s'abandonner, de profiter des soirées, de jeter son dévolu sur l'alcool. Il sait que ce dernier point ne ferait qu'empirer les choses. Mais il ne fait que le dévisager, en comprenant que sur Minho, l'alcool à un effet assez étrange. Lui qui ne parle pas souvent, devient soudain bavard.

- Je dis pas ça pour rien tu sais. Je sais ce que tu ressens Thomas.

Il marque une pause, et renverse alors la tête en arrière, contre le rondin de bois, avant d'ouvrir la bouche de nouveau:

- Putain, souffle-t-il d'une voix brisée, en fermant les yeux. Ça fait tellement, tellement mal.

Il y a tellement de tristesse dans sa voix, que Thomas se rend brusquement compte qu'il souffre tout autant que lui, depuis le début. Et qu'il a tellement été focalisé sur lui-même, ses propres sentiments, qu'il a été aveugle à ce que peux ressentir son ami. Peut être que Newt n'avait pas avec Minho la relation qu'ils avaient tous les deux, mais c'était son meilleur ami: depuis qu'ils se sont connus dans le Labyrinthe. Et c'était trois ans avant que Thomas arrive à son tour. C'est Minho qui a sauvé Newt, lorsque celui-ci à voulu sauter d'un des murs du Labyrinthe pour en finir. Et Thomas réalise que maintenant, Minho doit probablement le détester.

- Minho, je… je…

Il bute sur les mots, il ne sait même pas ce qu'il veut dire exactement. Mais son cœur semble serré dans un étau, et il étouffe. L'asiatique ne le laisse pas continuer.

- Je t'en supplie, tais-toi. Je ne veux pas que tu me dises à quel point tu es désolé, parce que, écoute bien: ce n'est pas ta putain de faute, Thomas.

Minho a prononcé cette phrase en regardant Thomas droit dans les yeux, et il s'est relevé.

- J'ai perdu l'un de mes meilleurs amis, tu crois que j'ai envie de voir l'autre se morfondre et s'accuser à tord?

Thomas se relève alors aussi, et l'instant d'après Minho le serre dans ses bras, et il répond à son étreinte. Ils restent simplement comme ça, en silence. Ils ont toujours été là l'un pour l'autre, et ils ont tout traversé ensemble: à cet instant, ils souffrent aussi tous les deux, et Thomas réalise qu'ils partagent la même douleur, et que Minho a sûrement autant besoin de lui que lui peut avoir besoin de Minho. Lorsqu'ils se détachent, Thomas murmure un simple:

- Je suis désolé.

- Ne le soit pas. Ne le soit pas d'être triste. Je le suis aussi.

Encore une fois, l'ancien maton marque une pause, et il y a un silence entre eux. Ils se comprennent, l'un l'autre.

- Je sais qu'entre Newt et toi… j'ai bien compris qu'il y avait quelque chose de différent.

Dans d'autres circonstances, Thomas aurait probablement rougis, mais il n'y a plus que de la mélancolie à l'intérieur de lui, et la discussion qu'ils ont, la première depuis les évènements fatidiques, est bien trop sérieuse, bien trop importante.

- Ça fait un mois qu'on est ici, et tu vas toujours aussi mal. Il faut que tu arrêtes de t'en vouloir, Thomas… Écoute, je sais même pas si moi j'y arrive, mais il faut – toi comme moi- qu'on réussisse à faire notre deuil. Et la culpabilité ne t'aidera pas. Crois-moi.

Thomas comprend que Minho aussi, s'est senti coupable. En fait, ils l'ont probablement tous. Mais chez lui, ça ne s'en va pas; ce sentiment perdure, comme s'il était inscrit en lui, gravé sur sa peau, mélangé à son sang. Il ne parvient pas à faire en sorte qu'il s'en aille.

- Même si c'est super dur, conclue Minho.

Thomas hoche la tête. Au loin, il y a toujours les rires et la chaleur du feu de camp. Il y a Brenda, Frypan, Gally, tout le monde. Mais il n'y a pas Newt. Thomas pourrait presque le voir, là, au milieu de la lueur chaleureuse du crépuscule, il serait sûrement en train de rire avec Fry, ou…. Non. Stop, Thomas. Il se voit là, en retrait, et réalise que lui est seul, coupé des autres. Parce que c'est lui même qui a décidé ça, pas parce que les autres l'ont abandonné. Minho est là, par exemple. Ils sont un peu des outsiders, tous les deux, en y réfléchissant. C'était eux, les deux personnes les plus proches de Newt, et… En fin de compte, partager sa douleur avec quelqu'un donne l'impression que c'est un peu moins difficile – comme si la pression sur nos épaules s'allégeait un tant soit peu. Et Thomas sait, il saisit soudainement, que la solution n'est pas de s'isoler comme il le fait. Ça ne fait que rendre le tout bien plus dur à vivre.

- Allez, viens mec. Enfin, je comprends si t'es fatigué, mais… juste viens avec nous. Ne reste pas seul.

Alors Thomas l'écoute, et il le suit.


Alors, verdict? Je serais ravie d'avoir vos impressions. Selon vous, qui sera dans le prochain chapitre?

Missfleurdelune