Un petit OS, très court, sortit de ma tête alors que je m'ennuyais à mort en cours. Voilà voilà, c'est triste, vous vous en doutez, et ça n'a pas beaucoup de sens. Ce n'est pas vraiment nécessaire de toute façon.
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Le départ de Michelangelo fut aussi silencieux que sa vie avait été bruyante. Les griffes de Rahzar percèrent son plastron comme du simple papier. La tortue toussa une fois, deux fois, du sang s'échappa du coin de ses lèvres, puis Rahzar le lâcha.
Il n'avait fallu qu'une seconde, juste comme ça, un soir normal, d'une semaine normale, pour éteindre le rire de Michelangelo. Son corps s'effondra sur le sol comme une poupée de chiffon, immobile comme il ne l'avait jamais été. Et surtout silencieux. Si silencieux.
Rahzar soupira, presque avec satisfaction, et leva lentement ses griffes à sa bouche pour lécher le sang de la tortue.
« C'est pas dommage, murmura-t-il enfin, un sourire cruel illuminant lentement son visage. Depuis le temps qu'il me tapait sur les nerfs. »
Dans tous ses cauchemars les plus sombres, Donatello s'était vu massacrer allégrement quiconque aurait osé tuer l'un de ses frères. De même, il avait imaginé des centaines de réactions possible de leur part fasse à sa propre mort. Mais pas ça. Pas ce silence, cette immobilité, cette inaction. Comme si avec le rire de Michelangelo, c'était tous les bruits, tous les mouvements du monde qui avaient été supprimés. Le champ de vision de Donatello s'était réduis au corps immobile de son frère, mais quelque part, il restait conscient de la tétanie similaire qui s'était emparée de Léo et Raph. Quoi, ils ne bougeraient pas ? Lui en était tout à fait incapable pour l'instant, et il doutait en être à nouveau capable un jour, mais eux ? Au moins Raph ! N'allait-il pas se ruer sur Rahzar en hurlant, prêt à le réduire en charpie ?
« Une tortue à terre, c'est un bon score, commenta celui-ci en tapotant Michelangelo du pied. Je ne gâcherais pas le plaisir. »
Et comme ça, aussi rapidement qu'il avait tué sa victime, le mutant disparut.
Combien de temps Donatello resta-t-il là, incapable de pousser ses muscles à bouger, incapable ne serait-ce que se tourner vers ses aînés, incapable de comprendre complètement que ce qu'il voyait n'était pas un cauchemar ? Il ne saurait le dire. Ce qu'il put dire en revanche, c'est que Raphaël et Léonardo ne bougèrent pas plus que lui. Du moins, pas en direction de Michelangelo.
Au bout d'un temps interminable, le ninja au bandana violet parvint à tourner la tête, pour apercevoir Léo, roulé en boule sur le sol, et Raphaël, à genoux, les yeux écarquillés et vides.
Ils ne bougeraient pas. Lui non plus. Mikey resterait allongé seul, à l'autre bout du toit.
Cette simple idée donna à Donatello la force de faire un pas. Le pas nécessaire car avant qu'il ne s'en rende tout à fait compte, il était à genoux près de son frère.
Ses yeux étaient fermés, sa bouche et son plastron pleins de sang qui commençait déjà à coaguler, sa peau déjà froide. Michelangelo était mort.
Son départ avait été aussi silencieux que sa vie avait été bruyante.
