Bonjour à tous, voici, comme promis, une nouvelle histoire. En espérant qu'elle vous plaira autant que la dernière! Sachez que les personnages ne m'appartiennent pas tous... ils sont, pour la plupart à Shonda Rhimes.

Prologue

Arizona Robbins, une jambe repliée sous elle, l'autre contre sa poitrine, s'appliquait pour ne pas faire dépasser son vernis. Ses sourcils étaient froncés et elle ouvrait légèrement la bouche. Son T-shirt bleu mettait ses yeux en valeur et laissait une de ses épaules sortir, lui donnant un côté débrayé que Calliope Torres, sa compagne, aimait beaucoup. Elle l'observait justement de l'entrée de leur chambre et la trouvait simplement sublime. Elle s'approcha lentement d'elle et posa ses mains sur ses épaules, décalant quelques mèches ondulées et éparses.

-Hey ! Salua Callie.

-Hey ! répondit Arizona en relevant la tête pour quémander un baiser.

Une fois qu'elle l'eut obtenue, elle rebaissa les yeux vers son travail.

La brune s'installa tranquillement sur le lit à côté d'elle et soupira. Elle s'ennuyait, Sofia faisait la sieste, l'appartement était rangé, et Arizona n'était apparemment disponible pour parler. Elle soupira encore espérant que sa femme lèverait les yeux de son occupation pour les poser sur elle. Rien… Elle souffla encore une fois.

La blonde, qui avait bien compris son ménage, contint un sourire, plissant ses yeux pour rester sérieuse. La mexicaine se tourna un peu et souffla encore.

-Oh ! Calliope c'est pas vrai ! Arrête de souffler et dis-moi ce qu'il y a !? s'écria la blonde en riant.

-Il n'y a rien à faire ! On reste enfermé à surveiller Sofia et… on ne fait rien ! Ça fait longtemps qu'on n'a pas eu une journée pour nous deux et… on n'en profite pas correctement, ça m'agace !

-Callie ! On en profite, tu as pu dormir jusqu'à dix heures ce matin, l'appartement est rangé, propre, Sofia dort, tu as pu prendre une douche bien chaude pendant que je faisais manger notre fille, j'ai pu prendre un bain aux huiles essentielles, ma peau est douce, mes cheveux aussi, on a fait les courses, et maintenant je viens de finir de mettre du vernis sur mes orteils ! Je trouve qu'on profite de cette journée à fond !

-Arizona… je parlais de profiter VRAIMENT de notre journée.

La blonde haussa les sourcils et vérifia que son vernis soit sec. Puis, elle se mit en tailleur et regarda Callie, ne comprenant pas. Celle-ci leva les yeux aux ciels.

-Ça fait combien de temps qu'on n'a pas fait l'amour Zo' ?

Arizona fit mine de chercher et compta sur ses doigts, enfin, elle éclata de rire et embrassa les lèvres de sa compagne. Puis, elle se leva afin d'aller ranger sa serviette dans sa salle de bain.

-Ça fait trois jours Calliope ! Trois… Ah !

Elle poussa un petit cri en sentant l'orthopédiste l'attraper par la taille pour la jeter tendrement sur le lit.

-Je te parle de vraiment faire l'amour ! Gémit-t-elle en se plaçant à cheval sur elle.

-Je te remercie ! Ça veut dire quoi ça ? Qu'on s'est juste amusées à la dinette ? demanda la blonde en se relevant à moitié.

-Ari, je t'assure qu'il y a trois jours on n'a pas développé nos capacités au maximum ! répondit Callie en la repoussant sur le matelas.

-Nos capacités ? reprit Arizona en pouffant dans le cou de sa compagne.

-Exactement ! Nous n'étions pas franchement en forme, je te rappelle !

-Très bien, murmura Arizona en passant ses mains sous le t-shirt de la brune, laisse-moi te montrer un peu plus mes « capacités ».

-Hum, j'ai hâte de voir ça ! Ça fait un mois que tu ne m'as pas vraiment…

Arizona plaça sa bouche sur celle de Calliope. Elle préférait le faire avant qu'elle ne dise une bêtise. Elle regarda l'heure et repoussa un peu Callie.

-Sofia va se réveiller dans deux heures, qu'est-ce qu'on est chanceuses !

-Trois, rectifia Callie, elle a de la fièvre !

-Tu te réjouis que notre fille soit malade ! Mère indigne ! Railla Ari en finissant d'enlever son pantalon.

Tout à coup, Callie se releva. Toute trace de sourire avait disparu.

-Quoi ? demanda la blonde.

-Un mois !

-Hein ?

-Un mois ! Ça fait un mois !

-Un mois que quoi Callie ?! Si tu me réponds que ça fait un mois que tu n'as pas tes règles, je te tue ! Taquina Arizona en se relevant un peu.

-Non ! Ça fait un mois qu'il ne s'est rien passé ! lança Callie le plus sérieusement du monde.

-Qu'il ne s'est rien… oh non ! Tu ne vas pas me parler de ta théorie du « un mois » !?

-Ce n'est pas une théorie ! S'il n'y a aucun mort au bloc, aucune mauvaise nouvelle ni pour toi ni pour moi depuis un mois, ça veut dire que quelque chose de grave va se passer ! Callie traversa la chambre et attrapa son sac à main.

-Callie ! Soupira la pédiatre en se glissant sous les draps. C'est totalement ridicule ! C'est un hasard !

-Non non non ! L'année dernière, un mois de bonheur, la chaudière a explosé on a dû passer un mois chez Mark ! Tu te rappelles ? Non ? Moi je m'en rappelle étant donné des crises de jalousie que vous me faisiez tous les deux. Et puis après, il y a eu ce mois parfait et on découvre des souris dans notre appartement ! Et il y a trois mois, on apprend que mon père est malade !

-Calliope ! Ce sont des coïncidences !

-Non ! Non ! Non ! Non ! On ne se moque pas des théories de Calliope Torres ! J'ai bon à chaque fois ! Je te dis qu'il va se passer quelque chose !

-Calliope, il ne va rien se passer ! Pose cet agenda, demanda-t-elle en se levant pour rejoindre sa femme sur le fauteuil, et… Quoi ? Tu as vraiment noté la mort d'un de mes patients dans ton… mais… ça devient grave ! s'écria-t-elle en prenant le calepin pour le jeter un peu plus loin.

-Hey !

Arizona posa sa main sur la bouche de Calliope, puis elle s'agenouilla devant elle et lui offrit un sourire.

-On fait un deal, pour l'instant on profite de notre mois parfait et ensuite, si jamais il nous arrive une tuile, on fera comme à chaque fois, on surmontera ça ! D'accord ?

Elle se releva et repartit vers le lit.

-Maintenant, tu m'as promis des prouesses, j'attends de voir ça… Parce que… le mois parfait, il n'a pas été au niveau sexe ! Se moqua-t-elle gentiment.

Elle n'eut pas le temps d'en dire davantage car la brune se jeta sur elle avec tendresse.

La routine de l'hôpital était loin d'être ennuyeuse, et les chirurgiens arrivaient à se demander s'il y avait vraiment une routine d'hôpital. Après tout, chaque jour il voyait un nouveau cas, différentes procédures. Il y avait des jours plus difficiles que d'autres mais les chirurgiens savaient quand être en compétition et quand se serrer les coudes… du moins la plupart du temps.

Arizona se dirigeait vers la cafétéria, sourire rayonnant, main dans les poches. Elle avait besoin d'un café et d'un bon repas avant de reprendre du service, pourtant, rien ne paraissait sa fatigue, sauf peut-être ses petits yeux. Elle repéra sa meilleure amie assise seule avec Christina, Meredith et Mark. Elle les rejoignit avec son plateau et sourit en voyant Teddy, la tête dans les bras en train de gémir théâtralement.

-Que ce passe-t-il ? demanda-t-elle à la ronde.

-Teddy s'est rendu compte que l'élève avait dépassé le maître ! Railla Christina en lançant des baisers à une foule invisible.

-Le jour où ça arrivera, Yang, je serai morte ! marmonna la blonde en gardant la tête dans ses bras.

Arizona jeta un regard interrogateur, Mark la prit en pitié et décida de lui répondre :

-Teddy a eu… une histoire d'un soir !

-Aah, les histoires d'un soir ! S'extasia Arizona en prenant un air rêveur.

-Si tu veux la mienne, je te la laisse ! Pleurnicha la cardiologue en se redressant.

-Eh bien, sauf si tu as changé d'orientation sexuelle, je garde Callie et je te laisse ton inconnu masculin, répliqua la blonde en croquant dans un concombre.

Il y eut un silence durant lequel Callie s'installa à côté d'Arizona, un air inquiet sur son visage. Alors qu'elle allait s'adresser à Arizona, elle remarqua que Teddy la dévisageait étrangement.

-Qu'est ce qui se passe ? J'ai quelque chose sur le visage ? demanda la brune en touchant ses joues.

Teddy ne prit pas la peine de lui répondre et se pencha vers sa meilleure amie.

-Au lit, elle se débrouille ?

La pédiatre faillit s'étouffer avec sa salade mais répondit entre deux quintes de toux

-Tu n'as pas idée !

-Deal ! Callie, désormais, tu es ma petite amie, Arizona a viré de bord ! Elle est totalement hétéro !

L'orthopédiste sourit sans vraiment comprendre la plaisanterie. Elle se tourna vers sa femme pour avoir de plus amples renseignements. En voyant l'inquiétude dans ses yeux, Arizona avala ce qu'elle avait dans la bouche et répondit :

-Mais ne t'en fais pas mon ange, je ne te laisserais pas aux mains inexpérimentée de Teddy.

-Hey ! Qui te dis qu'elles sont… Oh merde ! s'écria Teddy en plongeant sous la table.

Mark se pencha vers elle, étonné.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Il est là ! Il est juste là ! À l'entrée ! murmura la cardiologue en se dissimulant grâce aux jambes de ses amis.

D'une discrétion inexistante, ils se retournèrent tous vers l'homme qui venait d'entrer. Grand, brun, un sourire ravageur et un air goguenard sur le visage, il cherchait visiblement quelqu'un des yeux.

-Oh pitié ! lança Arizona en tirant son amie du dessous de la table.

Elle la plaça en face d'elle, dos à la tablée de médecin.

-Dis-moi quand il regarde, demanda Arizona à Mark.

-Pourquoi ? Qu'est-ce que tu vas… dirent Callie et Teddy en cœur.

Elles s'arrêtèrent en même temps mais pas pour la même raison. Teddy ne put poursuivre à cause des lèvres d'Arizona plaquée sur ses lèvres et Callie se stoppa, surprise.

La pédiatre se sépara de son amie et regarda Mark lui faire un clin d'œil.

-Bon, sur ce… je vous laisse, j'ai une urgence ! déclara Arizona en regardant son bipper.

Elle quitta la cafétéria suivie de près par Callie.

-Hey !

-Tu vas me faire une crise de jalousie ? demanda Arizona amusée.

-Euh… je ne sais pas, en fait.

-Dépêche-toi, impact dans 30 secondes ! lui annonça Arizona en tournant dans un couloir.

-Eh bien… je peux savoir pourquoi tu as fait ça ?

-Pour aider Teddy qui est d'une maladresse légendaire avec les hommes et pour t'empêcher de le faire à ma place.

-Moi je ne l'aurais pas fait !

-Callie, c'était un baiser rien de plus ! Impact dans 20 secondes !

-Oui mais je ne suis pas sûre de vouloir que ça se reproduise ! Bouda la brune.

Arizona ouvrit une porte et tira Callie à l'intérieur d'une salle de garde. Aussitôt elle tira sur la ficelle du pantalon de sa femme et planta un regard joueur dans ses yeux :

-Cinq, quatre, trois, deux, un…

Elle glissa sa main dans la culotte de l'ortho et caressa son pubis avec envie.

Quelques minutes plus tard, Arizona sortait de la salle de garde en ayant préalablement vérifié que sa coiffure n'avait pas trop bougée. Elle avait réussi à convaincre Callie qu'elle entamait un deuxième mois sans conflit, sans problème…

Son téléphone personnel se mit à sonner. Sa mère. Elle n'avait pas le temps de décrocher, Karev arrivait vers elle à grandes enjambés.

-On y va Dr Robbins ? demanda-t-il en lui emboitant le pas.

-Oui, c'est partie pour six heures d'intervention !

Calliope termina son premier verre et lança un petit coup d'œil à la porte du bar. Arizona était en retard, comme à son habitude. D'ailleurs, les médecins étaient habitués à être en retard de partout sauf au bloc. Elle prit la main que Mark lui tendait pour aller danser au milieu des tables. Derek et Avery émirent des sifflements railleurs et Christina poussa un petit cri de loup.

Pendant la danse, Callie sentit une main dans son dos elle se détacha de Mark pour voir qui se permettait de la toucher ainsi. Elle découvrit un visage encadré par des boucles blondes et des lèvres accompagnées de deux fossettes.

-Hey ! Tu es là ! s'écria-t-elle avec un soupir de soulagement.

-Bien sûr que je suis là ! Je suis désolée d'être en retard mais… l'opération a été plus compliquée qu'on ne le pensait ! Mais tout s'est bien passé, finalement.

-Parfait ! Robbins, je t'offre un verre ? demanda la voix rauque et chaleureuse de Mark Sloan.

-Évidemment, je ne vous ai pas rejoint pour vous regarder boire sans moi !

-Aah ! Robbins va finir sur les tables ! lança Mark aux autres.

Les deux jeunes femmes éclatèrent de rire et Arizona emprisonna la main de Calliope dans la sienne de son autre bras, elle captura sa taille et continua la danse que la brune avait entrepris de commencer avec le plasticien.

-Zo', je te trouve… très en forme depuis hier ! Chuchota Callie dans le creux de l'oreille de sa femme.

-Qu'est-ce que tu veux, quand ma femme me fait remarquer que je ne m'occupe pas assez d'elle, je me rattrape, répondit-elle d'un air taquin.

-Oh, et ce soir tu auras envie de te rattraper aussi ? demanda la mexicaine en faisant tourner la pédiatre et en la ramenant contre elle.

-Qui sait…

Mark revint avec plusieurs verre et en tendit un à la nouvelle venue. Une nouvelle chanson commença et tous les médecins à l'exception de Derek, Arizona et Kepner se levèrent pour rejoindre la piste.

-Viens ! Appela Callie pendant que Meredith faisait de même avec son mari.

Tous deux refusèrent et restèrent sagement assis en compagnie de la rouquine qui sirotait tranquillement sa vodka.

-Ils sont chanceux… euh… pardon, vous êtes chanceux. Tout le monde se marie, a des enfants, tout le monde est en couple et… tout le monde est prêt à fonder une vie de famille… et moi… moi je suis prête pour ma première relation… c'est un peu bizarre non ? Déblatéra Kepner sans vraiment réfléchir.

Les deux chirurgiens la regardèrent. Tandis que Derek avait du mal à refouler un fou-rire, Arizona ouvrait et refermait la bouche tentant de trouver quoi dire pour remonter le moral de la jeune femme. Tout à coup, elle sentit sa poche vibrer et sortit son téléphone en fronçant les sourcils.

-Oh ! Zut, c'est ma mère… je dois la rappeler, dit-elle en se levant, confuse.

-Je t'accompagne ! dit Derek en lançant un regard vers les autres. Règle d'or Robbins, on ne laisse jamais une fille aller seule en dehors du bar !

-Je suis une grande fille Shepherd ! répliqua-t-elle sans résultat.

Ils sortirent tous les deux dans le froid mordant et elle s'éloigna de quelques pas afin de passer son coup de fil. Derek la regardait en restant vers la porte du bar et se mit à sourire en repensant à la pauvre Kepner. Il tapa ses pieds l'un contre l'autre afin qu'ils ne s'engourdissent pas et souffla dans ses mains pour les réchauffer. Il fut tenté de demander une cigarette aux gens qui l'entouraient, mais il savait que reprendre ses habitudes de jeunesse n'était pas une bonne idée. Alors qu'il était en train de se battre avec lui-même il aperçut Robbins se tourner vers le bar, le teint blême. Elle le rejoignit et voulut retourner vers les autres mais il la retint doucement par le bras droit.

-Robbins ? Ça ne va pas ? demanda-t-il inquiet.

Derek pouvait avoir des airs de papa, ou de frère, même avec ceux qui travaillait avec lui. Mark et lui se ressemblait assez sur ce point mais ce soir, Arizona ne voulait pas d'un papa et encore moins d'un frère.

-Si, si ! dit-elle en affichant un faux sourire. Sourire qui lui fit d'ailleurs perdre deux larmes sur les joues.

-Robbins, qu'est-ce qu'il se passe ? incista-t-il.

-Non c'est juste la… la fa... fatigue, murmura-t-elle en vacillant.

Il ne parvint pas à la rattraper avant qu'elle ne s'effondre contre le sol froid, devant le bar.

Montez dans l'ascenseur émotionnel, je pense vous faire refaire un petit voyage... on commence doucement. REVIEWS?