Bon ben j'suis tombée dans Arrow.. Thank you Mr Barrowman, qui êtes la principale raison de ma lancée initiale!
Malcom est définitivement une enflure mais sa relation avec Tommy est bouleversante. Ces deux-là ont définitivement besoin d'une thérapie familiale, individuelle, et par duo. Je les aime.
Le meilleur des pères
Il avait merdé. Encore. Le constat était amer, dur, froid. À chaque fois que cela concernait son fils, Malcom semblait échouer royalement. Lui qui dirigeait d'une main de fer son entreprise et dont le simple nom faisait trembler des empires était incapable de s'y prendre correctement avec le fruit de sa chair.
Il avait agi avec brutalité et froideur, le chassant littéralement de son foyer comme un nuisible. Cela avait semblé la meilleure solution à ce moment-là, la seule manière de forcer son incapable de fils à se prendre en charge: il n'avait réalisé son erreur que lorsque Tommy l'avait pris au mot, disparaissant soudainement de sa vie sans laisser la moindre trace. Malcom avait tenté de se rattraper en prenant l'initiative de le contacter, lui demander de partager un repas et de le laisser rencontrer celle qui faisait battre son cœur. La soirée avait été un succès, et elle le serait restée si Malcom n'avait pas commis l'erreur de demander à son fils de signer la fermeture de la clinique de sa mère. À partir de là, tout était parti en vrille.
Il avait été tellement stupide et présomptueux. Bien sûr que Tommy ne pouvait pas comprendre. Il n'avait aucune des clés pour cela : Malcom lui avait présenté sa demande en le traitant comme un de ses employés, la lui imposant avec froideur et condescendance. Ce qui était acceptable dans un repas d'affaires l'était nettement moins devant son enfant.
Bref. Deux échecs cuisants. Il avait voulu et pensé bien agir à chaque fois, mais la seule chose qu'il avait réussie avait été d'éloigner davantage son fils. Chaque jour passé semblait détruire un peu plus leur relation, si tant est qu'ils en avaient toujours une.
Il aurait voulu blâmer Tommy. Tout mettre sur le compte de son caractère borné, têtu, orgueilleux. Sur le compte de sa paresse et son irresponsabilité. Cela aurait été si facile. Mais Malcom Merlyn était un homme réputé pour sa clairvoyance implacable, et il n'était pas assez stupide pour nier sa part de responsabilité. Il était celui qui avait laissé Tommy se baffrer à son compte pendant des années, essuyant ses merdes derrière lui sans lui imposer aucune limite. Il l'avait laissé vivre à sa guise, pour se retrouver confronté à un morveux de bientôt trente ans incapable de faire quelque chose de ses dix doigts.
Cette dernière partie n'était pas entièrement vrai. Tommy s'était prouvé capable d'assumer des responsabilités si les circonstances l'exigeaient: ses espions lui avaient décrit son enthousiasme sur le chantier de construction de la boite de nuit d'Oliver, et la manière dont il gérait avec une aisance presque insolente le groupe d'ouvriers.
Une partie de Malcom était orgueilleusement fière de son fils : ce n'était pas tous les jours que votre enfant devenait directeur général d'une entreprise. Ce même orgueil lui affirmait qu'il aurait dû lui couper les vivres plus tôt. Après tout, sa méthode avait marché : Tommy était enfin devenu un adulte responsable et potentiellement digne de porter le nom de Merlyn.
Peut-être l'aurait-il été plus tôt si Malcom avait su l'éduquer correctement.
Il avait merdé sur toute la ligne le concernant. Encore et encore. Et maintenant il avait perdu toute chance de le revoir: Tommy n'avait laissé aucun doute à ce sujet au restaurant, son écœurement et sa rage claires comme l'eau de roche. Malcom aurait dû réagir, dire quelque chose pour l'empêcher de partir. Mais il s'était tu, se renfermant sur lui-même comme il l'avait fait depuis vingt ans. Il avait reçu en plein visage la hargne de Tommy sans un mot, son expression buttée et dure, confortant ainsi son fils dans ses sentiments.
Le but de ce diner n'était pas de connaître Laurel. C'était ça.
La douleur et la déception dans les yeux du jeune homme avaient été terribles. Tommy avait cru à son affirmation de réparer ses erreurs, il avait sincèrement espéré le voir agir comme le père que Malcom affirmait toujours être. C'était ce que avait pensé faire celui-ci, mais il avait oublié un détail : Tommy ne travaillait pas pour lui, et il ne pouvait pas lui imposer ses volontés. La seule chose qu'avait vu son fils était que son père avait voulu effacer une des dernières traces prouvant l'existence de sa mère.
Malcom n'avait pas l'habitude qu'on lui dise non. Il n'aimait pas être contrarié. Tommy ne s'en était jamais soucié, s'opposant ouvertement à lui quand il estimait que son père agissait comme un con. C'était une qualité qu'il appréciait chez un collaborateur, beaucoup moins chez son fils, provoquant des clashs quotidiens entre eux. Malcom avait pensé obtenir ce qu'il désirait en jouant la carte de la famille: Tommy s'était senti manipulé, ce qui n'était pas entièrement faux. Il aurait surement dû s'excuser. Mais Malcom Merlyn n'était pas homme à s'abaisser ainsi: il dominait et se servait à sa guise de ceux qui l'entouraient afin d'atteindre ses objectifs. Cela avait été toujours ainsi, et il n'y avait aucune raison pour que cela change. Tommy n'avait pas été de cet avis.
Parce que Tommy n'était pas un simple employé. Il était son fils et pensait mériter une autre attitude de la part de celui qui affirmait être son père. Le problème était que Malcom ne savait plus comment agir autrement avec lui : il était tellement habitué à contrôler son empire qu'il en avait oublié la nature de leur relation. Quand étaient-ils devenus de tels étrangers ?
Assis derrière son large bureau, Malcom Merlyn fixait sans les voir les dossiers lui faisant face. Il s'était montré incapable de demeurer concentré depuis son arrivée ce matin : son humeur massacrante avait convaincu ses employés de le laisser seul, tous trop effrayés pour leur survie s'ils osaient rentrer dans la pièce.
Tommy ne répondait pas à ses appels. Son téléphone tombait systématiquement sur la messagerie. Non pas que Malcom en soit surpris. Il avait tenté de contacter Laurel, sans plus de succès.
L'homme d'affaires inspira profondément, tournant et retournant encore et encore entre ses doigts la même photo qu'il regardait depuis le début de la journée. Le cliché était ancien, mais parfaitement conservé : un jeune Malcom faisait face à l'objectif, accompagné de sa femme et son fils. Rebecca était resplendissante, comme à son habitude. Son mari avait passé son bras autour de son épaule, serrant de l'autre coté contre lui un petit bonhomme d'à peine six ans. Les cheveux noirs de jais de Tommy étincelaient sous l'objectif, presque autant que son sourire. Un autre temps. Une autre vie.
Il faisait tout cela pour eux. Chacune de ses batailles leur était dédiée. Mais Tommy ne pouvait pas le comprendre: il ne savait rien de la guerre souterraine qui se jouait depuis des années à Starling City. Malcom ne pouvait rien lui dire. C'était trop dangereux, et s'il y avait bien une chose sur laquelle Malcom ne tergiversait jamais, c'était sur la sécurité du jeune Merlyn. Il devait le protéger de tout danger, quelque qu'en soit le prix.
Son fils lui manquait tellement. Il avait été sincère quand il avait affirmé vouloir le revoir et réparer les pots cassés, allant jusqu'à demander à rencontrer sa petite-amie. Son attitude avait convoyé un autre message.
Un hurlement de rage lui échappa, et son poing alla s'écraser contre son bureau. Se levant brusquement, le PDG sortit à grandes enjambées de la pièce, la foule s'écartant avec précipitation sur son passage alors qu'il remontait les larges couloirs de son royaume.
