Pairing: KageHina

Disclaimer: rien n'est à moi, tout est à Haruichi Furudate

Thème: joie

Notes: je l'ai enfin fait! Depuis le temps que je le voulais, j'ai enfin réussi à écrire un petit quelque chose sur Haikyu et maintenant que je suis lancée, j'espère que d'autres textes suivront.

Cet OS a été écrit dans le cadre de la 70e nuit du FoF. Le texte fait plus nostalgique que joyeux, mais j'espère que la joie se sent quand même en filigrane.


Aujourd'hui, les corbeaux prennent leur envol

Kageyama contemplait le gymnase d'un air nostalgique.

Trois ans de souvenirs emplissaient cette pièce qui avait vu se succéder des générations de membres du club de volley.

Quelques moments de peines, mais surtout beaucoup de scènes de joie.

Des périodes de doute, de crainte, des périodes de peur, mais aussi beaucoup d'espoir.

En fermant les yeux, il pouvait presque entendre le parquet craquer sous les déplacements rapides. Le claquement de la balle sur les paumes tendues vers le ciel. Les cris exubérants de Nishinoya et Tanaka, les directives d'Ennoshita, pourtant tous trois partis il y a un an déjà. Il pouvait presque revoir le sourire encourageant et rassurant de Sugawara, la force calme et tranquille de Daichi.

Toutes ces heures avaient figurés parmi les plus heureuses de son existence.

Kageyama sentit son cœur se serrer légèrement dans sa poitrine.

C'était là qu'il s'était construit, en tant que joueur de volley, mais aussi en tant qu'homme.

Il y avait appris la leçon la plus importante qui soit : personne ne jouait jamais en solo.

Dans la vie comme dans le jeu, on ne pouvait gagner seul.

Etre à la fois réceptionneur, passeur, attaquant et bloqueur.

Ils étaient une équipe, tous faisant bloc face à l'adversité, prêt à briser les murs pour pouvoir voir cette vue du sommet, celle qui s'étendait par-delà le filet.

Et quelles que soient les difficultés, c'était à six qu'ils les affrontaient.

Mais c'était surtout lui qui avait fait de ces heures les plus heureuses de son existence.

Il aimait son sourire toujours débordant de joie.

Ses grands yeux expressif couleur noisette pétillant sans cesse de bonne humeur.

Ses douces boucles rousses, qu'il ne se lassait pas de caresser.

Cette vitalité débordante d'énergie – parfois un peu trop – qui n'appartenait qu'à lui.

Hinata était son rayon de soleil, celui qui illuminait sa vie au quotidien depuis maintenant presque trois ans.

Bien sûr, le chemin avait été long. Ils s'étaient d'abord cordialement détestés, menaçant même de se faire jeter hors de l'équipe dès les dix premières minutes – un record dans les annales du club de volley-ball de Karasuno. Mais pour pouvoir continuer à jouer, assouvir leur passion dévorante pour le volley, ils avaient été forcés de mettre leurs différents de côté. D'apprendre à travailler ensemble, main dans la main. Peu à peu, la défiance s'était muée en confiance absolue d'abord de la part de son attaquant, puis bilatérale.

Tout comme par la suite, l'amitié indéfectible qui s'était tissée entre eux avait fini par laisser place à quelque chose de bien plus tendre, de bien plus doux.

Il entendit soudain la porte s'ouvrir doucement et ne put s'empêcher de sourire en distinguant des pas légers, comme ceux d'un jeune corbeau, firent grincer le parquet de bois clair, patiné par le passage des ans et l'entraînement intensif des différentes équipes de volley qui s'étaient succédée depuis des générations, avant qu'une main frêle vienne se glisser dans la sienne.

Ils restèrent un instant côte à côte, sans prononcer le moindre mot, ce qui relevait presque de l'exploit pour le moulin à parole qu'était son compagnon.

Kageyama devina que Shoyo était aussi ému que lui.

Ils entendaient au loin les murmures enthousiastes des conversations de leurs camarades dans la cour. La joie de tous. Les larmes de joies de mères particulièrement expressives. La fierté des pères devant leurs rejetons qui devenaient enfin des hommes, des femmes, des adultes accomplis.

Dans un instant, ils les rejoindraient.

Dans un instant ils retourneraient dans cette cour bondée et bruyante, sous les cerisiers dont les pétales d'un rose tendre volaient au gré de la brise légère dans le ciel azuré de printemps.

Mais seulement dans un instant.

Pour le moment, cet instant était encore à eux.

Cependant, tout avait toujours une fin et celle-ci venait toujours bien trop cite.

Elle était inéluctable et même si elle marquait le début d'un nouveau commencement, dans lequel ils se jetteraient avec joie, elle impliquait de devoir tourner la page de ces merveilleuses années lycée.

Hinata finit par briser le silence, comme à regret.

- Allons-y, Tobio.

Kageyama hocha de la tête et, après un dernier regard à la pièce, ils tournèrent les talons, sortant de cette salle emplie de souvenirs.

Se dirigeant vers la lumière de l'autre côté de la lourde porte de fer.

Vers cette nouvelle existence qui leur tendait les bras.

Vers cette nouvelle aventure qu'ils affronteraient tous les deux ensembles, main dans la main.

Aujourd'hui, les corbeaux prenaient leur envol.


J'espère que vous avez aimé et à bientôt!