Bonjour à tous, je vous propose ce début d'histoire, j'avoue ne pas encore avoir d'idée précise d'où cela va mener, mais j'ai cet instant fixe qui m'est venu en tête et j'ai voulu le transcrire, j'espère que cela vous plaira, n'hésiter pas commenter, sur le style, l'histoire en elle même, des suggestions , des remarques. Bonne lecture ! ( les espaces entre les paragraphes ne sont pas toujours cohérents mais je pense que c'est nécessaire pour une plus grande clarté)


Perdue, j'avançais dans les brumes, vaporeuses, humides, tièdes, lourdes. Je continuais, me hasardais dans des formes, des couleurs, des courbures, des reliefs, des odeurs, des bruits, des plantes, des minéraux que je ne saurais distinguer.

Où étais-je ? Au beau milieu d'une forêt ? Près d'un lac ? De la mer ? D'un océan ? J'étais désemparée, devant ce flou, et toutes ces questions sans réponses. Et, quel que soit ce lieu, comment étais-je arrivée ici ? Pourquoi étais-je ici ? Ou encore, tout simplement, étais-je ? Était-ce une réalité, un rêve ? Étais-je encore de ce monde ou était-ce un au delà ?

La soif et la faim stoppèrent ces questions. Je ne pouvais plus penser. Désemparée, épuisée, assoiffée, je m'étais assoupie, bien que ce sol, humide, piquant, dur et froid était des plus désagréables. Ce n'était que quelques heures plus tard, entendant mon nom , aveuglée par des faisceaux de lumières blanches, que je repris connaissance.

Oh mon dieu, c'était Jane que j'entendais crier au loin mon nom. Maura ? Maura ? Es-tu là ? Je t'en supplie répond moi ! Maura ?! On est là, on va prendre soin de toi ! Montre toi !

J'avais senti des larmes couler sur mon visage, de soulagement, de fatigue, de peur, ou même, peut-être, d'amour . Je trouvais, au fond de mon être, la force de crier. Jane ? Jaaaane ? Allait-elle seulement m'entendre ? Allait-elle me sauver ? Jane ! Je criais à plein poumon , avec le peu de force qu'il me restait. Criais-je assez fort ? Ou n'était-ce qu'un murmure dans ces vapeurs intimidantes ? Mon sauveur, était-il à quelques pas de moi ? A des kilomètres ? Mon dieu, et si ce n'était qu'un rêve, une illusion, une dernière pensée, une dernière image de la femme que j'aimais ? Mes pleurs redoublaient. J'étais seule, oubliée, perdue, j'allais mourir. Ce n'était pas cela le plus douloureux. J'allais mourir sans avoir pu dire ce que mon cœur ressentait , voilà ce qui faisait le plus mal. C'était comme des milliers de flèches pointues, aiguisées et enflammées qui vous transperçaient le cœur, l'âme, les chairs.

Y avait-il plus déchirant encore ? Oui , voir les faisceaux blancs s'éloigner, loin, de plus en plus fins, de plus en plus petits, jusqu'à n'être plus qu'un petit point qui bientôt disparaissait. Entendre mon nom, de plus en plus faible, de plus en plus loin, n'être plus qu'un léger écho, jusqu'à sombrer dans l'oubli, en un murmure, en un souffle, délicat, et pourtant atroce.

C'est à cet instant précis que j'avais senti chaque cellule de mon être s'étirer, s'arracher , se détruire, laissant des cicatrices fraîches, vives, douloureuses, pénibles. A chaque seconde qui suivait cette désillusion, ce brisement, ce désespoir, je me sentais comme frappée par la foudre, par un courant électrique qui éveillait en moi une douleur chaque fois plus vive , plus aiguë, plus mordante.

Troublée, abîmée, désolée, je sentais mon corps me lâcher. Tout devint encore plus trouble, encore plus nébuleux, encore plus indistinct, encore plus imprécis. Je sentis mon corps, doucement, s'enliser, s'enfoncer, dans un profond sommeil, s'éteindre, s'endormir. Temporaire ou éternel ? Je ne sais pas . Je sais seulement que j'endors, doucement, dans un froid glacial, ardent, mordant, mortel.


Voilà donc un premier chapitre un peu court certes, mais j'espère qu'il vous plaira !