Zack c'était pas le genre de mec à montrer sa souffrance. C'était le plus joyeux de sa bande d'amis, quelqu'un qui riait de tout, qui souriait en toutes circonstances, se parant de " tout va bien ", " ne t'en fais pas", " je m'en fiche de toutes façons", quelque part le maître des illusions, tellement que parfois il arrivait presque à se duper lui-même. On disait de lui qu'il était beau, qu'il était gentil, drôle, un ami parfait. Mais Zack, lui, il voyait pas ça comme ça. Son corps était une prison, il se trouvait ignoble, la glace était devenue son pire ennemi avec la solitude. Oh il en avait des amis, à la pelle même. Le noiraud avait également un adorable blondinet comme petit copain, quelqu'un à qui se raccrocher. Mais rien n'avait apaisé la haine que Zack se portait lui-même, elle était sans limites. Oh il avait bien essayé de l'étouffer, mais sans grand succès, elle revenait toujours. Mais lorsque le soir venait, lorsque son amoureux, ses amis et tout son petit monde sommeillaient et que lui restait éveillé devant son ordinateur il n'y avait plus personne à tromper et l'affreuse vérité ne pouvait plus être cachée. La douleur trop contenue débordait et les larmes dévalées ses joues, s'écrasant sur le drap, son coeur devenait subitement une charge trop lourde pour son corps et l'angoisse le prenait à la gorge, le laissant à peine respirer. Le désespoir ne pouvait plus être nié et complètement démuni le noiraud n'était plus qu'une énorme boule de souffrance. Et pour se soulager, il avait commencé. Un petit trait au compas sur son bras, puis sa cuisse, puis le compas est devenu ciseau, ciseau est devenu couteau et couteau est devenu lame de rasoir si bien que Zack avait fini couvert de cicatrices. Que ce soit aux cuisses, sur les avant-bras, sur le ventre, tout y passait. Il avait l'impression sur le coup d'aller mieux, que les émotions négatives coulaient avec le sang qu'il faisait jaillir. Mais la réalité était tout autre, car le jour suivant ses cicatrices le dégoûtait encore plus, le faisant psychoter sur le fait que quelqu'un s'en rendre compte. Il n'avait plus de relation sexuelle avec Cloud qui ne comprenait pourquoi.

Et puis un jour normal, où il souriait, riait, jouer sa comédie le blondinet découvrit. il avait suffi d'une seconde. Zack avait seulement un peu levé son gilet pour se gratter alors que son petit ami était en face de lui sur le lit et Cloud avait vu le commencement d'une cicatrice. À partir de ce moment, il s'était littéralement jeté sur lui pour l'obliger à lui montrer ses bras. Ce jour-là le masque de Zack était tombé, brisé en un millier de morceaux, éclaté.

Mais, finalement, était-ce vraiment si grave ?