.Drawn into the past again.

Vide à l'intérieur, je m'emparai de la lame brillante avec prudence. Comme si cet objet tranchant était aussi précieux qu'un diamant rare. Je manipulai la lame lentement comme de la porcelaine. Fragile. Comme moi.

« Je suis désolé Mademoiselle Waldorf. »

Pleine d'amertume, des larmes envahirent mes yeux, et je me mis à battre mes cils pour ravaler ces gouttes salées qui n'attendaient que d'avoir un contact avec mes joues. En vain.

« Votre mère n'a pas survécu à l'accident, nous avons fait tout ce que nous avons pu. »

Les yeux fermés, les matins tremblantes, je laissai ces scènes rejouer dans mon esprit, telle une cassette. J'étais abandonnée de tous, et trop faible pour me battre contre la vie cruelle que je menais.

« Toutes mes condoléances. »

Parfait. Mes yeux s'ouvrirent doucement, et je tirai ma manche pour dévoiler mon bras pâle. Et les veines bleues que je possédais avait un effet contrasté plutôt exubérant avec ma peau presque blanche. Un sourire fade et triste étira mes lèvres sèches, et je saurais que pendant quelques instants, j'allais sentir un plaisir éphémère.

« Je ne veux plus de toi. Et je ne vois pas pourquoi quelqu'un voudrait. »

Mes doigts ne relâchèrent pas l'emprise sur la lame, et cet objet caressa doucement mon poignet pendant quelques secondes. Je fermai à nouveau les yeux, me laissant emporter par les souvenirs désagréables dans lesquels baignait ma vie en ce moment, avant d'enfoncer la lame dans ma peau.

« Tu comprends parfaitement lorsque je dis que je ne veux plus avoir affaire à toi Blair. »

Soulagée, et à la fois surprise par la sensation que cette coupure me procurait, je jetai un coup d'œil à mon poignet. Un liquide rouge foncé s'échappait de la blessure, et je poussai un petit soupir. Tout ira mieux. Ca ne pouvait pas être pire de toute façon.