Bonjour, bonsoir, good morning, good afternoon, buenos dias, buenas tardes...

Pas de pairing, les persos ne m'appartiennent pas !

Petite précision : les phrase en italiques sont du point de vue de Natsuno. C'est pas difficile de le voire, mais c'est pour mieux comprendre la fin... Enfin bref, Bonne lecture !


On lui demandait de s'en prendre à son meilleur ami. La personne en laquelle il avait tellement confiance, la personne qu'il appréciait le plus dans se village perdue. Il ne voulait pas voire la peur puis la mort s'emparer de ses yeux, ni cette obéissance aveugle l'empêcher de penser, ni ses membres se raidirent, son teint pâlir, la chaleur s'échapper de son corps… Non, il ne voulait pas tuer cette personne. Ce même ami qui venait se réfugier dans sa chambre sous prétexte de ne pas bien dormir chez lui. Il avait peur, il ne voulait pourtant pas expliquer de quoi. Ou de qui. Tohru comprenait cette peur. Et il ne voulait pas la lui faire revivre.

Pourtant… il devait le faire. Si il ne le faisait pas, quelqu'un d'autre s'en chargerait. Et ça, il ne le voulait pas. Personne ne pouvait faire de mal à Natsuno.

Petit à petit, il avait découvert que quelque chose accompagnait la transformation physique. Comme si une autre personne prenait possession de lui, et se nourrissait à sa place, le poussait à assouvir sa faim. La faim. Presque un sentiment d'alerte, qui le forçait à mettre un pas devant l'autre, qui le menait à sa nourriture.

Son esprit s'embrouillait alors quand il entrait dans cet état second. Les autres sensations, autre que la faim, disparaissaient. Tout son être se tendait vers un seul objectif. Il devenait quelqu'un d'autre, ou plutôt espérait que se n'était pas lui qui voulait tuer pour vivre.

Et ce même état de semi conscience venait de le reprendre dans ses tentacules invisibles.

Tel un somnambule, il avançait vers une destination inconnue, mais cela importait peu : bientôt, il n'aurait plus son ventre qui se tord parce qu'il est vide. Son regard était maintenant fixé sur une fenêtre fermée. Il se cachait derrière un arbre, dans un petit bosquet bordant la maison. La personne dans cette chambre était sa prochaine nourriture.

Mais il se figea lorsqu'il reconnu le bâtiment. C'était celle de Yuuki Koide Natsuno. Son ami. Il venait de le condamner parce qu'il avait faim. Plus encore qu'auparavant, il se détestait. Il se haïssait de céder à ses pulsions aussi facilement.

Il ne cherchait même plus à se retenir, il agissait et pleurait. C'était tout ce qu'il savait faire : il prenait une vie et demandait pardon à un cadavre. Il ne pouvait pas lutter. Alors il céda. Il alla frapper à la fenêtre. Dés qu'elle s'était ouverte sur le visage aux yeux violets, il avait tenté de l'attirer à l'extérieur. Il sentait des larmes couler sur son visage. Il recommençait à pleurer. Un éclair de conscience l'empêcha de faire complètement sortir Natsuno. De peur de la réaction de ce dernier, le blond s'était mit à courir. Il ne pouvait définitivement pas.

C'était lui. Il était revenu à la vie, en tant que vampire. Ou plutôt en tant que pantin de ses pulsions.

Sans plus penser à la nouvelle condition du blond, Natsuno s'était lancé à sa poursuite à travers le bois. Il aurait dû se douter que si lui se trouvait à proximité de sa maison, c'était pour se nourrir.

La pensée n'était pas venue assez rapidement qu'il aurait fallu. Il s'était retrouvé sur une route déserte à cette heure de la nuit, avec Shimizu et Tatsumi en face de lui. Il allait mourir, selon les dires de l'homme.

Il se trouvait acculé au petit puit devant lequel il avait partagé de bons souvenirs avec l'aîné des Mutou. La rose se rapprochait, c'était elle qui allait le vider de son sang. Pourtant, ce n'était pas à elle qu'appartenait la main froide comme la neige qui ne lui permettait pas de parler, posée comme elle était sur sa bouche. Le visage pâle et couvert de larmes de son ancien ami était à quelques centimètres de son cou dénudé.

Il ne pouvait pas bouger, la force qu'exerçait le vampire sur lui l'empêchait de ne bouger ne serait-ce que le petit doigt. Le torse froid contre lequel était appuyé son dos ne lui permettait pas de s'échapper, et le glaçait par la même occasion. Une douleur sourde s'empara de lui lorsqu'il sentit quelque chose percer sa peau. Il tenta un coup d'œil vers la zone douloureuse pour découvrir le blond en train de lui aspirer du sang. Plus rien n'importait que le sang.

Le sang qui avait giclait et maintenant dégoulinait de la blessure nouvellement faite et encore ouverte.

Le sang qui coulait dans la gorge de l'agresseur.

Il ne sentait que son corps qui se refroidissait, que son cœur qui ralentissait, que son souffle qui se raréfiait. Il ne sentait que la mort qui s'approchait, doucement, inexorablement.

Il ne voyait plus que des points rouges danser devant ses yeux les sons étaient devenus inaudible, ou lui apparaissaient comme lointains. Il sentait des gouttes tombant au creux de son épaule gauche. Sang ou pluie ? Ses pensées étaient difficiles à retenir, glissantes sur sa conscience.

C'était cela mourir ?

Ne plus penser à rien, ne plus rien sentir d'autre que se qui se passait dans son corps ?

Il ne semblerait pas.

Tohru arrêta de lui prendre du sang, et Natsuno s'effondra au sol, ne pouvant que percevoir l'eau du puit couler doucement.