Disclamer : Tout appartient à Masami Kurumada.

Bonjour tout le monde ! Me revoici avec une nouvelle fic que je dédie tout particulièrement à PerigrinTouque car c'est elle qui m'a donné envie de me jeter dans le MinAlba !

L'histoire de cette fic se passe aux alentours de l'époque de Black Butler et de Sherlock Holmes.

J'espère que ce premier chapitre vous plaira !

Bonne lecture !

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Prologue : Les bienfaits d'une âme pure.

Un cri perça le calme du quartier londonien, et la jeune fille courrait pour fuir le mal qui lui courrait après. Elle pouvait sentir le souffle de son poursuivant, cette haleine si chaude et pourtant imprégnée d'une senteur de mort et de putréfaction. Le pas de ce monstre résonnait sur le dallage de l'avenue tandis que la pauvre victime hurlait à l'aide. Mais personne ne viendrait la sauver, tous savaient déjà qu'elle était condamné, le démon avait juste jeté son dévolu sur elle. Une fois la proie choisie, elle était traquée jusqu'à son dernier souffle. Son unique espoir était de ne pas pousser la seule porte ouverte dans tout Londres, et peut-être réussirait-elle à vivre. Mais à quoi bon lutter ? Il était juste derrière elle. La pauvre jeune fille, à peine majeure, forcée par son père à vendre son corps, ne rentrerait pas chez elle pour serrait sa mère mourante. Elle partirait avant elle.

La flemme du lampadaire s'éteignit au-dessus d'elle, et tous les autres firent de même à son passage. La panique lui fit prendre une petite rue bordée de poubelles. Son pied trébucha sur quelque chose, et elle s'étala de tout son long sur le dallage humide et crasseux. Une odeur plus que désagréable vint lui chatouiller le nez, lui faisant avoir un haut-le cœur qu'elle dût contenir de toutes ses forces afin de ne pas rendre son maigre repas du soir. Du sang, la rue en était tapissée. Un rire moqueur résonna dans un dos. Elle se tourna et le vit enfin. Sa beauté fut ce qui la frappa en premier. Un homme grand, fin, avec de longs cheveux argentés, de profonds yeux bleu nuit, et un ensemble très chic avec de luxueuses parures ainsi qu'un foulard froissé en soie. Son sourire torve révélait une dentition parfaitement blanche que l'homme lécha lentement. Cet inconnu avait tout pour être l'homme riche, idéal à présenter à des parents avides de fortune, s'il n'était pas un monstre placé sous le signe du diable.

-Que faites-vous ici, dans une rue aussi sordide que celle-ci ? Demanda-t-il enfin, d'un ton qui se voulait faussement inquiet, mais qui cachait une ironie peu dissimulée. Vos parents ne vous ont jamais dit qu'il ne faut pas sortir le soir au risque de devenir la proie d'un spectre ?

La jeune fille recula le plus loin possible de cet homme qui se moquait ouvertement d'elle en se jouant de sa peur pour la convaincre qu'il était une bonne personne. Son dos buta contre quelque chose de mou, et elle repoussa un cri en voyant le cadavre d'une autre jeune fille, pendue à une gouttière, les yeux exorbités, et la langue pendante.

-Ne faites pas de bruit, vous voyez bien qu'elle se sent mal.

-Monstre ! C'est vous qui lui avez fait ça !

Le sourire de l'accusé disparut aussitôt, et il se jeta au cou de la malheureuse. Sans trop se force, il la souleva et la plaqua contre un mur. Son regard avait changé. Ses yeux brillaient d'une lueur dorée.

-Pauvre sotte ! Tu crois vraiment que c'est un amusement pour moi ?! Penses-tu un seul instant que la vie que je mène est un rêve ?! Que je me sens fort en assassinant autant de monde ?!

Sa prise ne lui répondit pas. Son regard était tourné vers les doigts de son agresseur de part lesquels sortaient de longs fils. Voyant l'intérêt que sa proie portait à ce phénomène peu ordinaire, l'argenté se mit à rire doucement.

-Je vois que mes bébés t'intriguent… Faisons plus ample connaissance si tu le veux bien. Ils meurent d'envie de te rencontrer.

En un battement de cils, les liens ficelèrent la jeune fille, et commencèrent à la faire bouger dans tous les sens, selon le bon vouloir de leur maitre.

-Aimes-tu jouer à la poupée ? Questionna-t-il. Moi j'adore, mais je ne suis pas très soigné. Je les casse facilement quand elles se montrent laides à mes yeux. Puis je les répare, les habilles, et après cela dépend de mes envies. Malheureusement pour toi, tu ne rentres pas dans mes critères de la poupée parfaite. Certes tu es belle, mais cela ne me suffit pas. Je vais me contenter de dévorer ton âme et d'embellir ton apparence. Dis-toi que tu mourras belle dans les filets de Minos Steilsson, le spectre du Griffon.

Les os de la jeune fille craquèrent lorsque les poings de l'argenté se fermèrent. Une sphère bleue jaillit du corps mort, et Minos s'en saisit avant de l'engloutir sans aucune autre forme de procès. Puis il ramassa les deux cadavres et continua sa route, se moquant bien que du sang ruisselle sur ses habits. Il disparut dans la noirceur d'un parc où il dévoila deux ailes sombres au plumage luisant. Il prit son envol et traversa le ciel londonien en un clin d'œil avant d'atterrir dans les jardins luxueux d'un riche appartement de maitre. Un jeune homme habillé en majordome arriva près de Minos et le salua respectueusement.

-Seigneur Minos, je vois que la chasse s'est bien passée. Souhaitez- vous que je vous débarrasse ?

-Non merci Rune, je vais d'abord les préparer et tu feras comme d'habitude avec la brune. L'autre est orpheline, cela ne servirait à rien que je te la confie. Mais toi, mon pauvre serviteur, tu me parais bien faible.

-J'ai… raté ma cible, maitre, avoua-t-il en baissant la tête.

Des fils fusèrent et enserrèrent brutalement la nuque du valet qui s'effondra à genoux. Minos chargea les deux cadavres sur une épaule et releva le menton de Rune dont le cou ensanglanté était charcuté par les liens qui s'enfonçaient dans ses chairs.

-Tu es vraiment pitoyable Rune ! Cracha Minos. Parfois tu me désespère tellement que je serais prêt à te tuer pour que tu rejoignes ma collection de poupée. Mais c'est vrai que je te demande toujours trop de travail au manoir et tu es épuisé pour la chasse du soir. Est-ce que ta proie as vu ton visage ?

-Non Seigneur, j'étais dans l'ombre…

-Bien, dit Minos en relâchant la précision de ses fils. Je te trouverais des proies pour ce soir, mais d'abord je dois passer à l'atelier.

-Merci maitre, vous êtes trop généreux de m'accorder une telle clémence. J'essaierai de ne plus vous décevoir par la suite.

-Il ne suffit pas d'essayer mon cher. Je veux des résultats ! Bon je te laisse, repose-toi le temps que je termine.

-Yes my Lord, déclara-t-il en faisant une révérence.

Le majordome se retira et Minos monta au grenier du bâtiment. Il posa son poids sur deux chaises et s'occupa de la jeune orpheline. Il la nettoya de tout son sang et la vêtue d'une robe de bal dorée avec des nœuds blancs, après l'avoir vidée de ses organes et rembourrée. Il la posa sur une étagère et s'attaqua à l'autre. Il lui ouvrit le ventre et fit tomber tous ses boyaux dans un seau. Il remplit son ventre et recousu les entailles trop profondes de sa victime. Tout en la lavant, Minos monologuait en repensant aux paroles de la jeune fille.

-Un monstre…C'est vrai que c'est ce que je suis. Je dois me nourrir d'âmes humaines afin de survivre. C'est comme ça que fonctionne l'organisation des Spectres. Nous sommes des démons maudits avec un pouvoir qui nous est propre pour tuer. Moi je manie des fils de marionnettiste, Rune peut voir la vie qu'ont menaient ses victimes, et mes compagnons ont aussi leur spécialité.

Il enfila une robe rouge à voiles bordeaux à la jeune fille et commença à lui brosser les cheveux.

-Mais nous pouvons fuir cette vie de monstre. Il faut trouver l'âme parfaite, l'âme-sœur qui peut se lier à celle du spectre qui lui est destiné. Et là, deux choix s'offrent à nous : la manger pour être libéré du statut de spectre, ou s'unir à elle, ce qui implique un rituel qui, selon l'amour que se portent les deux âmes, peut varier de leur destruction à leur libération sous diverses formes, humains ou spectres.

Minos termina d'accrocher un serre-tête avec un chrysanthème couleur sang à la chevelure de sa poupée. Il la dévisagea un instant avant de froncer les sourcils.

-Ne dis pas d'idioties ! Je dévorerais celle qui m'est destinée. L'amour est inutile et je sais d'avance qu'elle sera aussi laide que toi ! RUNE !

La majordome arriva aussitôt. Minos détestait qu'on le fasse attendre. Le corps criblé de cicatrices du valet en était la preuve. Il prit la poupée que lui tendit son maitre et l'amena à l'adresse qu'il lui indiqua, avec l'autorisation de dévorer les âmes de ceux qui y vivent, en le prévenant que l'une d'elle était malade.

Le jeune valet sortit dans la rue et prit la direction des mauvais quartiers londoniens où se trouvaient les parents de la jeune fille qu'il transportait soigneusement pliée dans un sac. Il sonna à la porte et un homme chancelant, sentant l'alcool, lui ouvrit. Il dévisagea Rune un instant avant de lui dire qu'il n'avait mandé aucun prostitué pour la soirée.

-Mais je ne suis pas venu ici dans le but de satisfaire vos besoins malsains, siffla Rune. Je suis le majordome du seigneur Minos Steilsson, et il m'a envoyé ici pour vous apporter quelque chose de sa part. Votre femme est-elle ici ? Cela la concerne également.

-Pfeuh ! Cette loque va bientôt crever. Mais si vous tenez tant que ça à la voir, suivez-moi.

A cause de l'alcool qui obstruait sa raison, Rune ne parvint pas à savoir s'il pensait vraiment cela de sa femme. L'argenté vit cette dernière sur son lit, luttant pour vivre.

« Ce sac à vin a raison, elle n'en a plus pour très longtemps ».

-Que me vaut l'honneur de votre visite, mon charmant garçon ? Parvint-elle à articuler entre plusieurs quintes de toux.

Rune serra les poings. Il détestait quand Minos l'envoyait livrer des cadavres aux familles. Mais d'un autre côté il n'avait pas le choix. Le majordome posa le sac par terre et vint près de la mourante.

-Quel est le mal qui vous ronge ? Se contenta-t-il de répondre.

-Oh une vermine incurable. D'ailleurs ne vous approchez pas de moi. Vous êtes trop jeune pour que la maladie vous emporte.

« Si vous saviez mon âge, vous ne me croiriez pas »

-Remarquez, je ne suis pas si vieille non plus, mais j'estime que mon départ est peut-être une bonne punition pour avoir laissé ma fille aux mains d'un époux monstrueux qui en a fait une fille de joie. J'ai tout fait pour la préserver de lui, mais sans succès.

Le majordome resta silencieux, la femme était honnête, beaucoup trop pour voir la dépouille maquillée de sa fille. Sans rien ajouter, le valet sortit son arme, un long fouet, et la laissa serpenter en direction de la femme qu'elle étouffa sans pour autant serrer afin de ne pas lui briser la nuque. L'argenté avala rapidement l'âme lorsqu'elle sortit par le front de la femme. Puis il prit son sac et alla retrouver le mari qui se contenta de lui répondre : « Tant mieux qu'elle soit morte, une bouche de moins à nourrir » lorsqu'il lui annonça le décès de son épouse. Cela enragea Rune qui posa le sac sur la table et partit sans rien ajouter. L'homme regarda son contenu et hurla en reconnaissant sa fille. Cette dernière ouvrit ses yeux ronds de pantins et les tourna vers son géniteur.

-Tu as été un vilain papa, dit-elle avec une voix en écho. A cause de toi, maman est morte et moi aussi car un spectre a eu raison de moi. Pauvre papa, tu dois te sentir terriblement seul. Mais ne crains rien, grâce au métier que tu m'as forcé à apprendre, je sais accomplir n'importe quel désir, et je vais exaucer le tien qui est celui de mourir.

-N-non ! Laisse-moi tranquille !

Des fils jaillirent de la bouche de la poupée et tranchèrent l'homme en pièce. De son côté, Rune reprenait lentement la direction vers l'appartement de son maitre, la tête basse. Il n'avait pas supporté les propos de l'homme mais au fond de lui, il avait la sensation d'avoir mal agit en prenant cette âme affaiblie. L'argenté était le Spectre du Balrog, et c'est grâce à Minos qu'il avait pu survivre. Ce dernier l'avait pris en pitié lorsqu'il l'avait trouvé enfant, quasiment mort, dans les restes d'une maison incendiée lors du Great Fire de Londres. Puis il l'avait conduit devant Hadès, le chef des Spectres, pour qu'il fasse quelque chose. Et c'est comme ça qu'il fut changé en monstre mangeur d'âmes alors qui détestait se mêler aux autres.

Il poussa doucement la porte de l'immeuble et ne fut pas surpris de retrouver la poupée qu'il venait de livrer, tranquillement assise sur la table, les yeux dans le vide.

-Tu as oublié de m'attendre pour récupérer l'âme de mon papa.

-Seigneur Minos, arrêtez de parler avec sa voix. Je ne veux pas de cette âme. Elle est sale.

-Ne fais pas la fine bouche alors que tu as du mal à chasser, poursuivit son maitre en continuant à parler depuis son atelier avec la voix de la jeune fille. Tu fais de la peine au petit cœur de ton maitre, le pauvre, lui qui se donne tant de mal pour t'aider à ne pas mourir.

Rune poussa une exclamation de surprise en voyant son bras s'animer seul et prendre l'âme gentiment offerte par la poupée. Les larmes aux coins des yeux, l'argenté accepta à contrecœur d'avaler la boule de lumière.

-Tu vois que tu sais être obéissant quand on te force un peu la main.

Ne souhaitant pas montrer ses larmes, le Spectre regagna sa chambre. Dans son atelier, Minos sourit tristement. Il n'aimait pas imposer à son majordome d'ingurgiter des esprits qui ont mal tourné, mais il devait se nourrir. Le Griffon savait que le Balrog ne lui en tiendrait pas rigueur. Minos récupéra la poupée de la jeune fille et la plaça sur l'étagère.

-Bon il se fait tard. J'ai du travail qui m'attend demain, en espérant tout de même que la journée soit calme.

Alors que le Griffon gagnait sa couche recouverte de soie et de satin, un bateau de croisière amarrait au port de Londres. Un homme avec des cheveux mi- longs et crépus, dans les tons de brun, posa un pied à terre, vite suivit par un autre avec une longue chevelure bleue ciel. Ce dernier ne prêta pas attention aux marins qui le sifflaient et aux jeunes filles qui gloussaient à son passage. Il se contenta de suivre le premier homme, la tête basse. En silence, ils longèrent les longs quais embaumés par l'air marin et le poisson, n'accordant aucun intérêt aux mendiants ou personnes louches qui leur parlaient, et entrèrent dans un petit immeuble à deux rues de toute cette agitation portuaire.

-C'est ici que nous logerons à Londres. Ta chambre est au second étage, Albafica. Va te reposer et demain, je te montrerais ton lieu de travail. Les marchandises arriveront demain matin. Je compte sur toi pour ne pas tout faire rater cette fois.

-Je vous promets de ne pas refaire les mêmes erreurs que la dernière fois, maître Lugonis.

Albafica gagna sa chambre après avoir salué son maitre, et poussa une porte en bois qui menait à une petite salle de bain. Il se fit couler un bain, malgré l'ordre de Lugonis de dormir, et se laissa aller dans la chaleur réconfortante de l'eau. Ses muscles endoloris par le long voyage se détendirent progressivement. Le jeune homme repensa à son départ en bateau de Grèce. Puis lui est son maitre avait accosté au port français de Marseille, avant de monter jusqu'au Havre en diligence, où ils embarquèrent pour Londres. Ce voyage avait été particulièrement long et fatiguant pour Albafica qui détestait les longues distances. Lui avait toujours vécu avec Lugonis qui l'avait trouvé abandonné dans un champ de roses, et élevé comme son propre fils.

L'eau commença à se rafraichir, sortant Albafica de sa rêverie. Il sécha son long corps fin et sa chevelure topaze, et se regarda dans la glace, située face à lui, en fronçant les sourcils. Il est vrai que ses courbes et son minois avaient tout pour plaire, mais pourquoi diable se faisait-il siffler et convoiter dans la rue, juste pour son apparence ? La personnalité de l'individu a autant d'importance, voire plus. Même les jeunes filles qui gloussaient dans son dos l'insupportaient au plus haut point. Albafica avait l'impression d'être un bout de viande que l'on présentait au marché, et cela l'attristait de voir que les mentalités n'étaient pas différentes de celles de Grèce. Jamais Albafica ne serait aimé autrement que par son physique. Cela le gênait cruellement car il savait que les belles choses étaient vite démodées, et le bleu refusait d'accorder son amour et sa confiance à quelqu'un qui le jetterait pour une autre proie. Son maitre en avait été la preuve même. En effet, le pauvre homme avait succombé aux charmes d'un égoïste sans scrupule qui l'obligeait à se plier à sa volonté quand bon lui semblait avant de réaliser que la seule personne qui l'aimait vraiment était son propre frère, Luco, avec qui il était depuis maintenant près de deux ans. Pour Albafica, l'histoire sentimentale était différente. Il était seul, l'avait toujours était, et le serait toujours jusqu'au dernier soupir. Même si parfois la solitude le rongeait, la simple idée de devoir se soucier de quelqu'un, et d'en dépendre au risque de souffrir, le rebutait. Plutôt mourir seul que mal accompagné !

Là-dessus, Albafica enfila une tunique et se rendit à sa chambre. Il ouvrit la fenêtre et ramena les rideaux afin que la pièce soit éclairée par la Lune. Il contempla l'astre, ainsi que ses acolytes étincelants, un petit moment avant de se glisser sous ses couvertures. Il pria la Lune de lui accorder l'excellence et de le soustraire à l'échec, puis il s'endormit quelques instants plus tard.

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Voilà ! C'est la fin de ce petit prologue.

Je sais qu'il est assez court, mais je voulais présenter assez de personnages sans pour autant vraiment commencer à dévoiler l'intrigue. J'ignore quand la suite arrivera, mais elle viendra ^^''

A plus tard pour le prochain chapitre ! ^^