Bonjour !
Merci d'avoir cliqué sur cette fic, ça me fait énormément plaisir. Si vous adorez (ce qui me ferais encore plus plaisir), n'hésitez pas à commenter ! Plusieurs chapitres sont à prévoir... (et oui les amis...il va se passer beaucoup de choses ici...)
Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Suzanne Colins
Toute cette fiction se déroule après le tome 3, Katniss a quitté le Capitole et habite dans les restes du district 12.
Katniss s'apprête à quitter le Capitole après la fin de la révolte et de son procès. (fin de Mockingjay).
J'étais seule. Seule, dans cette pièce dorée, dans un fauteuil en velours. Près de la fenêtre. J'aurais voulu penser, mais j'en étais bien incapable. Parce que penser, ç'aurait été se souvenir, et je n'avait ni l'envie ni le courage de me souvenir. La grande porte en bois sculptée s'ouvrit sur la dernière personne que j'aurais voulu voir. Gale.
"Katniss ?"
Je le regardai droit dans les yeux, et m'efforçai de garder la tête droite, et de faire mine de ne pas l'entendre. Mais je ne le pouvais pas. Il fallait que je le vois, une dernière fois, car c'était bien la dernière fois, même si j'aurai voulu le haïr, même si c'était certainement ce que je ferais, même si, encore un fois, je lui briserais le cœur.
"Katniss je suis désolé."
Moi qui pensait que c'était fini. Il m'avait apporté un arc, mon arc, en sachant parfaitement qui je viserait, et en sachant parfaitement que la mort de Prim était indissociable de sa personne. Il était parti sans un mot, sans un geste, mais je savais au fond que ce ne serait jamais fini. Dans une volonté de profonde amitié, comme il l'avait toujours fait, il était parti en ne sachant même pas si il était coupable. Mais maintenant que tout était fini, que tout le monde était mort, ni lui ni moi ne savions réellement que faire, ni comment s'en sortir. Je ne répondais toujours pas.
C'était un soldat. Il n'allait pas se répandre en excuse ou se justifier, même si je savais parfaitement quels auraient été ses arguments. Tout ce qu'il avait cherché à faire, c'était rendre ce pays libre, et ces bombes, personne ne savait de qui elles provenaient. Et je voulais tout sauf le savoir. Son ultime but avait toujours été de protéger ma famille, c'était tout ce que je lui avait demandé, et tout ce qu'il avait fait, et jamais je n'aurais pu le remercier suffisamment pour ce qu'il avait fait. Mais pourtant, toutes ces années avaient été balayées par ces jeux, par ces morts, ces misères et cette guerre, que je regrettais tant.
Il était là, dans l'entrebaillement de la porte, près à partir, ne sachant que dire, ne sachant que faire, les yeux si tristes que les miens en auraient pleuré, et j'avais si peur de lui dire de s'en aller, de ne jamais revenir, si peur de lui dire que je le détestait quand c'était tout ce qu'il y avait de plus faux. Je revoyais ces années, qui n'avaient pas été joyeuses pourtant, mais où cette volonté de survivre nous avait donné un lien si fort. Je repensais à ces heures passées dans les bois où nos esprits ne pensaient à rien sauf à la chasse et à l'odeur de la mousse et des fleurs sauvages. Et je ne pouvais pas, je ne pouvais tout simplement pas lui dire que tout ceci n'était que des lointains souvenirs auxquels je m'interdisais d'y penser, à cause de Prim et des larmes amères que ces pensées amenaient chez moi. Rien que de le voir, lui et ses grands yeux buns, ses cheveux trop longs et en bataille, ses deux grains de beauté à la frontière de la nuque, toutes ces choses que j'avais apprises, remarquées au fil des années d'amitié et que je m'apprêtait à effacer pour toujours…
Il tourna les talons, et sortit de la pièce sans me laisser lui dire ce que je voulais vraiment. Mais avant de me laisser seule encore une fois, avant de me quitter, pour toujours, il me jeta un regard si long et si profond que mes yeux se mouillèrent de larmes. Tout était ma faute, mais j'aurais tant aimé qu'il comprenne. J'attendis qu'il ferme le battant de la porte avant d'éclater en sanglots.
Le téléphone retentit à travers toute la maison. Il avait fallu faire installer des enceintes pour que les bruits d'un étage s'entendent partout tant la bâtisse était grande. Haymitch et Peeta venaient de quitter la maison, et je courus à travers le salon pour trouver le téléphone.
"Oui ?"
"Katniss ?"
J'aurais reconnu cette voix entre milles. Effie.
"Oui Effie, comment vas-tu ?"
"Écoute je n'ai pas le temps de papoter, je suis en réunion, et tu sais comment Paylor et Plutarch détestent attendre. Tiens, d'ailleurs, je te le passe."
La voix volatile et excitée d'Effie laissa place à celle assez grave mais douce du nouveau secrétaire de communication.
"Bonjour Katniss."
"Plutarch."
"Comment vas-tu ?"
"Ça peut aller."
"Tu sais que je ne t'appellerai pas pour rien. Je t'ai d'ailleurs promis un peu de temps pour toi: après le procès, il fallait mieux s'effacer. Mais on fait face à un problème, et tu es la seule à pouvoir vraiment nous aider."
"Je commence à en avoir assez de cette phrase, vous savez ?"
"Je sais Katniss, je sais. Mais ici, rien de dangereux, et je sais que Peeta, Haymitch et toi commenciez à apprécier la vie au 13, mais c'est quelque chose qui nous est très important."
"Expliquez-moi." cédais-je Mais je rajoutai rapidement. "Mais je ne garantit rien."
"Bien sûr. Donc voilà… Tu sais comme les Jeux étaient importants aux yeux du gouvernement qui nous précède." Je sentais que l'homme choisissait ses mots avec précision. "Ils étaient non seulement source d'amusement mais c'était également très pratique pour cacher au reste du monde ce qu'ils faisaient à l'extérieur. Rien de mieux que d'avoir le peuple rivé sur un événement pour faire des choses illégales plus discrètement. Je ne peux pas te parler de cette opération, mais nous organisons quelque chose d'exceptionnel."
Je sentis une peur panique monter en Moi. Pas d'Hunger Games…
"Katniss, nous n'organisons PAS d'Hunger Games."
Je soufflais de soulagement, mais une partie de moi n'était pas sûre, sentait que tout ça, cette histoire, n'était rien de bon.
"Nous organisons un rassemblement des acteurs de la révolution."
"Pardon ?"
"Nous avons inviter de nombreux soldats, ingénieurs et figures de la révolte. Tu en es bien sûr la principale invitée. Nous feras-tu le plaisir de te joindre à nous ?"
Des larmes montèrent, et mon souffle devint rauque. Je ne remettrais plus jamais les pieds au Capitole. Je me répétais ça continuellement, chaque jours, chaque heure, chaque minute. Je ne voulais plus jamais voir ces figures familières qui me rappelaient tant la mort omniprésente que j'avais combattu ces dernières années. Et Plutarch voulait organiser un rassemblement de la révolte ? Tout ça pour cacher une stupide opération? Qu'étaient-ils, tous ? La révolte que j'avais subit, que j'avais pris de plein fouet, que j'avais vécu et combattu avec chaque partie de mon corps blessé, de mon esprit détruit par les bombes et les manigances politiques, qui m'avais fait suffoquer, m'avais fait sombrer dans un état inhumain, qui avait tué ma sœur, et des milliers d'autres , cette révolte, était-ce un film, une histoire ? C'était trop proche, trop frais, trop vivant. Il avait passé 2 ans. 2 ans que je me réveillais en criant, terrifiée, en larmes, en sueur, que je tenais bon pour faire ce que j'avais toujours fait, au fond, survivre. J'étais incapable de parler de ceci à Peeta, alors à des centaines de personnes, à des caméras ? Dans un mouvement de panique, je lançai le téléphone à terre et m'enfuie en courant de la maison.
Je m'écroulais sur le seuil de la porte de Peeta, et appuyais aussi fort que je le pu sur la sonnette. Ma tête tournait, et chaque composant du décor en face de moi, qui semblait si factice, si irréel, volait autour de moi. Je voulais crier si fort, mais aucun son de sortait de ma gorge. C'est ainsi que mon ami, mon seul ami, celui qui avait toujours été la pour moi, me trouva.
"Katniss ?"
Je n'osais m'écrouler en sanglots, comme je le faisais trop souvent. J'essayai de me relever, mais mes jambes ne suivirent pas le mouvement, et si ses bras ne m'avaient pas rattrapé, je serais tombée à terre.
"Katniss, ça va ?"
Je ne pouvais parler, mais ma tête fit non. Ses yeux s'éclairèrent rapidement, et il prit cet air désolé et presque coupable que je lui connaissais si bien. Il savait. Il savait tout, et il ne m'avait rien dit.
"Tu sais ?" demandais-je, la voix rauque, en espérant de tout mon cœur avoir tort.
"Katniss…"
Je le dévisageais si sauvagement qu'il en eu un mouvement de recul.
"Tu sais ?"
Je tremblais, et tous mes membres vibraient de cette colère. Comment avait-il pu me cacher cette chose, si énorme, si affreuse, ce retour de tout ce qui avait causé, aussi bien à lui qu'à moi, tout le mal possible. Voulait-il y retourner, lui, dans ces lieux qui l'avaient torturé, qui avaient massacré chaque parcelle de son âme jusqu'à le rendre fou, jusqu'à me haïr ? Je pouvais lire en lui comme dans un livre ouvert. Nous avions souvent été en désaccord, mais je ne pouvais, ne voulais croire à cette rédemption.
"Tu sais, et tu ne m'as rien dit ? Tu sais et tu veux Y RETOURNER ?"
Je n'arrivais plus à contrôler ce corps. Je m'effondrai sur un fauteuil. Les explications ne seraient pas longues à venir.
"Katniss… je ne sais pas comment Plutarch te l'as présenté."
J'aurais pu le couper ici et dire que n'importe quelle présentation n'aurait pu me convaincre, mais il le savait parfaitement, et j'étais bien trop épuisée pour continuer à me battre. Je le laissais continuer.
"Il ne m'a pas parlé des raisons exactes de cet événement. Mais je sais qu'en faisant ça, nous ferions tout pour les aider."
"Tu remettrais les pieds au Capitole pour AIDER Plutarch ?"
"Katniss, je veux autant que toi oublier."
"On ne dirait pas."
"Katniss, je veux remettre les pieds au Capitole. Que ce soit pour aider Plutarch ou non, j'ai besoin de me dire que je suis assez fort pour surmonter ça, que je suis capable de revoir cette ville où tant sont morts, cette ville où j'ai tué des hommes, des femmes, cette ville ou j'ai été retenu prisonnier, où j'ai failli mourir aussi, où on m'a fait tant de mal que je n'oublierais jamais à quel point je n'étais plus moi. Je veux savoir que toute cette peur, je l'ai vaincu. Je veux savoir que je suis assez fort."
Je le fixais, les lèvres tremblantes. Ce discours n'était pas celui du Peeta faible et effrayé des premiers Hunger Games. C'était le discours d'un vainqueur. J'avais peur. Encore plus que lui, quand j'aurais être calme. Deux ans que je combattais ces rêves. Et lui voulait gagner ce combat que j'évitais à tous prix. Je fermais les yeux. Peeta était bien plus fort que je ne le pensais. Il avait commencé son combat.
Alors ? Donnez moi votre avis !
De gros bisous !
