Salutation lecteur de la dernière heure.
Avant de partir à l'aventure, l'autrice que je suis ressens le besoin d'apporter une petite précision. Je me suis beaucoup posée la question quant à savoir à quel fandom cette histoire appartient, la séparation de DB, DBZ et DBGT me posant problème. En effet, c'est un mélange des trois animés et des mangas, un gros schmilblick en somme qui comprendra et exclura des éléments de l'univers pour reconstruire plus attentivement une histoire malheureusement négligée par Toriyama. Par soucis de visibilité et parce que l'histoire reprendra des éléments autant des mangas, des séries et des films, même de DB Super. Je considère plus logique de placer ça là dans ce petit coin de fandom plutôt qu'un autre. Et dans tout les cas, c'est du Dragon Ball.
Sur ce je vous souhaite une bonne lecture.
La Terre était en paix.
Enfin si l'on excluait les conquêtes de territoires, de revendication de liberté, d'imposition d'idéologie ou simple envie de chaos. Mais elle ne souffrait plus de tremblement et d'indigestion : entre tyrans, armée fasciste, conquérants de l'univers, machines cybernétique diaboliques et boule de gomme lunatique. La vie a reprit son cours comme si de rien n'était, que rien de bien grave ne c'était passé. Après tout des planètes explosent tout les jours !
Certains remercieraient Dieu de les avoir ramené à la vie, d'autre se mordraient les doigts d'avoir manqué le paradis de si près, mais de toute manière ils ne le peuvent pas puisqu'ils sont amnésiques.
Et Dieu.
Et bien il les aurait entendu, mais pas écouté. Encore fébrile d'une victoire contre les forces du mal et trop occupé à faire la fête avec ses amis, pourtant responsables d'à peu près soixante-dix pour cent des catastrophes planétaires, dont cinquante pour cent dû à un seul homme. Mais ce récit n'est pas là pour cataloguer en chiffre la responsabilité d'un homme irresponsable. Non. Il est là pour emmener quiconque le lira à l'aventure.
Et tout commence sur une île par delà les nuages, suspendue dans le ciel par un bâton magique relié à une tour elle-même reliée à la Terre. La hauteur ne dérange pas ses habitants, pas plus qu'elle ne dérange les visiteurs réguliers. L'air autrefois raréfié était aujourd'hui aussi dense qu'en bas, maintenu par la volonté de Dieu. Dende, pour les intimes.
Il avait apprit avec le temps comment observer les mortels et les écouter sans avoir mal au crâne. Cela lui avait prit bien des années. Sans l'aide de Mister Popo, ami et conseiller, il serait devenu fou. Sans ses enseignements, sa patience et sa bonté, l'esprit du namek (car oui, ce n'était pas un humain,spoiler !) n'aurait jamais pu être aussi clair et limpide que le ciel. Avec force et persévérance, il avait apprit à contrôler les millions de voix qui le suppliaient chaque jour.
A mesure qu'il pouvait entendre un peu plus fort les souhaits pleins d'espoir, il avait put occulter le chaos, sans pour autant l'ignorer.
Son rôle en tant que dieu était bien sûr de les écouter, mais aussi de relayer les informations à une instance plus haut, celle du Roi Enma, la voix qui décidait de votre affectation au Paradis ou en Enfer. Jamais il n'aurait pensé que la vie d'un dieu était aussi éreintante et si vive, contrairement à la lenteur de la vie quotidienne sur Namek.
BRAOUM !
Le service à thé trembla sur son plateau. Dende maintint son équilibre une tasse dans les mains, habitué aux soubresauts soudains de sa demeure lorsque des invités utilisaient une pièce particulière de ce lieu sacré et divin que peu de pieds mortels ont foulé, que la force et la pureté de l'âme ne...
BROUM-BANG-BANG-CRAC !
Un silence.
CR-CRCRCR-BRAOUM !
Il lui importait peu que le sanctuaire soit détruit de l'intérieur, demain tout serait remis à neuf. Il reprit donc sa lecture de Jardin des mondes. Tout autour de lui, un cercle de fleur s'épanouissait. C'était bien le seul endroit au monde ou se rencontrait perce-neige et oiseau de paradis. Seulement, la taille parfaite et l'uniformité des parterres ne lui plaisait plus, il s'était lui-même avoué que cela manquait de véritable naturel. Alors d'ici quelques jours, il replanterait ses fleurs dans leur milieu respectif, pour laisser pousser de façon chaotique coquelicots, pâquerettes et pissenlits.
PFIOU-PFIOU...PFIOUPFIOUPFIOUPFIOUCHLAK !
Ah !Que ne donnerait-il pas cependant pour un peu de silence, même en se bouchant les oreilles, son corps était parcouru des plus basses fréquences. Seule l'irrégularité de cette symphonie chaotique l'empêchait de devenir complètement fou.
Ses antennes frémirent à l'approche d'une présence nouvelle. Il posa donc sa tasse et se dirigea à pas pressant vers l'entrée de sa demeure. C'est alors que deux humains surgirent du dessous en dansant sur l'air, un vieil ami et sa fille.
« Gohan, je suis content de te voir. Pan, tu as grandi à ce que je vois, tu me dépasses. » dit-il en les accueillant à bras ouvert.
La jeune fille resserra son bandana orange criard et le salua avec autant d'assurance que s'il s'agissait d'un inconnu, après tout il n'était pas n'importe qui. Elle tomba à la renverse lorsque survint une secousse. Si l'étonnement se lut sur son visage, elle fit rapidement une moue agacée. Gohan quant à lui fut gêné :
« Mon père est encore en plein entraînement avec Uub. Affirma-t-il.
- Ils ne devraient pas tarder à sortir. Mais venez donc, nous pouvons les attendre dans les jardins. »
L'amitié fraternelle qui liait les deux camarades ne tarissait pas. Sans la générosité et la gentillesse du terrien, jamais Dende n'aurait pu se remettre de la mort de son frère, Cargot. Depuis, il n'avait cessé de prendre exemple sur lui, d'être studieux et courageux. S'il y avait bien un homme qui méritait une place à ses côtés dans ce monde divin, c'était lui. Gohan était la vertu incarnée. Lorsque l'ancien maître des lieux s'exprimait à son propos, il ne tarissait jamais d'éloge et parlait toujours avec nostalgie de son élève. Et lorsqu'il soulignait à quel point il avait été un pleurnichard dans sa jeunesse, cela ne faisait que renforcer les convictions de Dende sur le besoin d'évolution chez les êtres doués de sentience.
Cela dit, il se posait encore des questions sur la jeune Pan. Entrée dans un âge difficile pour les humains, elle se montrait capricieuse et parfois, se sentait inutilement méprisée dû à son âge. Il était facile d'en conclure qu'elle ne tenait rien de son père et que son impétuosité, en plus de son apparence, venait de sa mère. Mais lorsque l'on faisait attention, lorsque l'on avait apprit à connaître la jeune fille, alors c'était une saiyanne que l'on voyait, constamment à la recherche d'épreuve et de moyen de se surpasser, et ce dans un bon nombre de domaine.
Mister Popo se chargea du service alors même que le sol trembla, comme si une taupe creusait son chemin.
« Depuis combien de temps il sont là 'dans ? demanda Pan sur un ton volontairement négligé.
- Un peu plus de deux jours il me semble. Merci Popo. Il est rare de te voir ici, c'est ton grand-père qui te manque ?
- Papa m'a proposé de venir. J'ai suivi. Et j'avais envie de sortir un peu.
- Je me disais que ça pourrait te faire plaisir, répondit l'intéressé, depuis le début des vacances tu tournes en rond à la maison. Et comme Goten t'as interdit d'approcher du parc...
- Ça va ! Pas besoin de me le rappeler. »
Elle se leva brusquement de son coussin et parti faire un tour. Dende ne put que demander à satisfaire sa curiosité. Gohan soupira et se recala sur son propre coussin, à l'indienne.
« Elle a voulu participer à la réintroduction d'animaux dans la réserve de Paozu. Goten est le seul à connaître la région comme sa poche, il connaît tout les territoires. Pan à voulu l'imiter. Sauf qu'elle n'a pas su gérer les espaces... ni les espèces. Je te laisse imaginer la réaction des dragons en découvrant des ours qui s'installaient chez eux, ou encore des ptérodactyles incapables de prendre leur envol au milieu de la forêt avec leur nid à la merci des babouins.
- Cela partait d'une bonne attention. Dit Dende.
- Mais si elle avait écouté au lieu de faire sa tête de mule, soupira Gohan, Goten n'aurait pas à réapprendre aux animaux à tolérer sa présence et à redélimiter leurs territoires respectifs. »
Il soupira de nouveau et bu une longue gorgée de son thé, beaucoup plus parfumé que ceux produit par les humains. Peut-être en rapporterait-il à sa mère.
« Et puis...c'est devenu difficile avec ses grands-pères...Entre Satan qui est dans l'optique de faire d'elle la nouvelle idole du monde et Papa aux abonnées absents. Elle est parfois...ingérable. Et puis avec Uub, c'est toujours la même chose... »
Le temps passa, il évoquèrent le passé, le présent et l'avenir. Pan eut le temps de faire au moins vingt fois le tour du sanctuaire et de se faire entraîner (ou plutôt enquiquiner selon elle) par Mister Popo.
Une bourrasque d'énergie souffla au même titre qu'un courant d'air chaud qui s'échappa de la salle spéciale dont les immenses et lourdes portes venaient d'être ouvertes. Bras dessus, bras dessous, maître et élève se tenait mutuellement afin de ne pas tomber. Mais quand l'un vit ses jambes défaillir l'autre suivit irrémédiablement ! Dende accouru aussitôt leur apporter les premiers soins : ressouder des os, réparer des organes, cicatriser la peau et enfin, donner un peu de son énergie pour les remettre sur pied. Il eut un léger tournis, mais rien de bien méchant.
« Merci Dende, fit Gokû tout penaud. Je suis désolé, il nous restait des senzus, mais j'arrivais pas à défaire le nœud du sac. »
Il lui répondit que se n'était rien et répara plutôt leurs haillons. En un claquement de doigt, Gokû retrouva un dogi entier et Uub vit avec fascination le sien se recoudre petit à petit. Il se sentait gêné d'avoir pu déranger et abuser de la patience légendaire de Dende, jamais il ne pourrait se faire à la gentillesse de Dieu lui-même. Il faut dire que ses croyances avait été bien malmené ses dernières années. Il était rare d'associer la supériorité divine à la vie extra-terrestre, même avec un tel mentor que Gokû.
La pauvreté et l'isolement de son village avait faillit causer sa perte, mais sans la gentillesse et la volonté de cet homme, celui-ci serait tombé en ruine il y a bien des années. En mêlant entraînement, un peu d'éducation et d'aide manuelle, le village s'était soudainement mis à prospérer. Les champs s'étendaient dans des recoins escarpés aujourd'hui aménagés, une route s'était ouverte vers la ville la plus proche et désormais eaux, nourritures et médicaments ne manquaient plus, pas plus que le travail et l'argent. Certes, ils n'étaient pas riches, mais le moindre pécule n'était plus à vénérer et à garder jalousement.
Et que dire de son potentiel à lui ! Uub ne croyait pas réellement être la réincarnation d'un terrible guerrier. Après tout, il n'était qu'un homme. Cependant, il était prêt à croire tout et n'importe quoi, du moment que cela sortait de la bouche de son mentor qu'il idolâtrait et remerciait chaque jour depuis le tout début de leur aventure.
Tout deux étaient satisfait de ses progrès, il semblait avoir atteint sa limite. Uub en était convaincu, ce qui n'était pas le cas de Gokû qui devenait toujours et encore plus fort. C'était génétique, mais il n'y croyait pas. Uub pourrait encore s'améliorer, aussi bien dans sa force que dans ses techniques, le second étant beaucoup plus certain. Le garçon avait atteint la limite qu'un homme pouvait achever. Il avait de loin dépassé les terriens les plus forts de son époque.
« Il est temps que je rentre chez moi, dit Gokû alors qu'il dévorait un volaille préparée à son attention. Sans offense Popo, mais les dons culinaires de Chichi me manquent.
- Tu penses bien qu'elle ne va pas te servir sa spécialité, répondit Gohan, au meilleur un poisson à condition que tu ailles le chercher et le griller toi-même. »
Son père sourit.
Si un inconnu se sent outré par l'importance accordé la nourriture au-delà des liens familiaux, alors celui-ci ferait mieux de se taire. Car s'il y avait bien quelque chose d'évident chez la famille Son, malgré les longs moments d'absences et les situations cocasses, c'était le respect mutuel et l'amitié profonde entre ce père et la matriarche de la famille. Un fait que tous avaient mis bien du temps à comprendre. Ce que Pan ne comprenait pas, bercée par l'archétype des amoureux qu'étaient ses parents, mais aussi les amis de la famille.
Elle pensait que son regard furieux et consternée parlait pour elle. Mais aucun ne la comprenait, pas plus qu'elle ne cherchait à comprendre.
« Pan ! S'exclama Gokû. Que dirais-tu d'un petit combat ? Tu as du faire des progrès depuis la dernière fois. Ça fait combien de temps ? Deux semaines ?
- Un mois... Répondit-elle.
- Trois semaines. Rétorqua Gohan. Tu es sûr que c'est une bonne idée... ?
- Juste un petit échauffement. Et qui sait, peut-être qu'elle pourrait nous surprendre. Je sais ! Et si tu affrontais Uub ? »
L'intéressé n'eut pas le temps de protester, surprit le nez dans son bol. Son mentor semblait très excité par cette idée, contrairement à Gohan qui usa de toutes les excuses pour le convaincre que non, tout en essayant d'être subtile sur le pourquoi. Quant à Pan, elle répondit en faisant claquer sa tasse contre le plateau.
« J'ai pas envie ! »
Puis elle se leva à nouveau, s'envola dans les airs et disparu aussitôt à l'horizon, ne laissant derrière elle qu'une bourrasque de frustration. Les plantations n'y résistèrent pas au grand désarroi de Dende et de Gohan. Gokû, innocent et complètement ignorant, ne comprit pas du tout ce qu'il venait de se passer. Uub quant à lui, décida qu'il était temps de partir, visiblement de trop.
« Merci beaucoup pour l'accueil, j'espère qu'on ne vous a pas causé trop d'ennui.
- Ne t'en fais pas pour ça, répondit Dende. Vous êtes toujours les bienvenus ici. Mais prend du repos, ce n'est pas bon pour un humain de s'entraîner constamment. Et puis de toute façon, la salle spéciale aura besoin de pas mal de temps pour se régénérer complètement.
- Désolé, fit-il véritablement honteux.
- Ne le soit pas. C'est le but de cette salle. Elle a été conçu spécialement pour les envolées énergiques et pour résister à des individus aussi puissant que vous. Si un jour un monstre apparaît, il sera toujours possible de l'isoler ici avant qu'il fasse trop de dégât à la Terre... Du moins temporairement. Avant que tu ne partes pourrais-tu...mince, où est Mister Popo ? Il y a une plante qui ne pousse que dans ta région que j'aimerai bien étudier, si tu trouves des pousses ou des graines...
- J'en amènerai la prochaine fois. Promis. J'ai du mal à imaginer quelque chose de plus fort que Gokû.
- Nous sommes les mieux placés pour savoir que rien n'est impossible. Regarde-nous. Nous sommes tout deux nés dans un petit village, en quasi-autarcie, jusqu'à ce que l'incroyable survienne.
- Vous ne m'avez jamais expliqué ce qui s'était passé avant que vous ne deveniez...enfin voilà. »
Il désigna le domaine tout entier. Gohan jeta un coup d'œil à son ami, qui le rassura par un doux lien télépathique. Tout cela était bien loin aujourd'hui. L'avarice, les massacres, la mort, la destruction, Freezer. Tout cela appartenait au passé. Il ne faisait même plus de cauchemar impliquant un Végéta sanguinolent ordonnant de lui donner l'immortalité.
« C'est une longue histoire que je te raconterai une autre fois, pour le moment rentre chez toi et profite de ta famille. Tes frères et sœurs s'impatientent, surtout Maya.
- Comment vous...ah mais oui, suis-je bête. »
Cela les fit rire tout les trois.
Plus ils attendirent, plus l'absence de Popo fut intrigante. Gohan soupira et parti donc chercher son père, sans aucun doute dans les cuisines sous la surveillance du gardien des lieux. Il ne serait pas étonné de les trouver en train de se chamailler pour un malheureux petit gâteau.
Cependant, il n'y avait personne. Les cuisines étaient vide et un plat menaçait de brûler.
C'est alors que tout devint noir.
o°o
Il était une fois un petit roi orgueilleux aux rêves impossibles. Cela faisait des décennies qu'il n'avait plus rien, plus d'argent, de fidèles, ni de palais, détruit par un gorille géant apparu un soir de pleine lune. Ne lui restait rien si ce n'est sa propre misère et l'espoir. Oui, il avait emmené au-delà des portes de l'enfer l'espoir, sa seule amie, sa seule compagnie.
« Eh Patron ! »
Car c'est elle qui nourrissait ses rêves et ses ambitions, c'est elle qui l'animait encore aujourd'hui. Lui, ce vieux roi ridé et rongé par l'arthrose. Épuisé par la vie, épuisé par les responsabilités d'une vie de misérable. Lui le sang noble. Lui qui avait tout donné aux autres sans jamais rien recevoir en retour.
« Patron, vous glissez.
- Mais rattrape-le crétin ! »
- Rien ! Tous des ingrats, des lâches ! Ils verront un jour. Tous autant qu'ils sont. Lorsque l'heure viendra, il reprendra la gloire qui lui était dû, la richesse et la reconnaissance éternelle !
« Oh merde ! La ventouse idiot ! La ventouse !
- KAÏ ! Mon museau ! »
Après des années de recherches et de persévérances, la chance allait enfin tourner. Il allait enfin trouver les sept ! Il allait illuminer et humilier ses adversaires, quitte à les étouffer sous des dessous. Par centaine, par millier ! Il demanderai au dragon sacré sa revanche et ainsi exaucer le vœu ultime d'une vie.
Sur le peu de trace historique et des maigres archives qui avaient survécu à cette fameuse nuit infernale, il était remonté jusqu'aux origines de la création des dragon ball, ses boules de cristal capables de milles merveilles. Et quel ne fut pas sa stupéfaction quand tout menait à un seul endroit : le Paradis. Alors certes, l'idée de mourir rien que pour aller régler ses comptes avec le divin ne l'avait de prime abord pas enchanté, pas plus que de chercher le nuage parmi des milliers avec un immense portail d'or. Non, il a du être plus subtile que cela. Il avait analysé, regroupé toutes les coupures de journaux possible qui mentionnaient une nuit soudaine, un gorille géant, un dragon et des étoiles filantes.
Ces premières expéditions l'avaient mené chez Capsule Corporation, mais avec un chien de garde comme époux, impossible de pénétrer le domaine de Bulma Brief. Il avait visité chaque endroit possible, suivit les boules lorsqu'elles volaient dans une direction pour se perdre sur le monde, en vain.
Aujourd'hui, le ciel était le dernier endroit où chercher, ce fameux paradis dont les légendes parlaient. Et quoi de mieux qu'un mécha pour y accéder sans avoir à mourir et se repentir.
Fini la misère, place à la revanche et...
BONK ! PSHIIIII...BIIIP...BIIIP...BIIIP !
« Coupe le moteur ! On va se faire repérer !
- MAIS ON NE PEUT PLUS PENSER TRANQUILLE ?!
- Pardon Patron, désolé Patron. »
Pilaf, la tête à l'envers s'éjecta de sa machine et roula au sol, perdant munitions, papiers divers et chapeau en route. Ce dernier roula le long de la plate-forme avant de tomber dans le vide.
Derrière, ses deux acolytes de toujours se démenaient pour faire taire leurs moyens de transport en arrachant ici et là câbles et tuyaux déjà défectueux. Le silence fut accueilli dans un soulagement, ils purent ainsi profiter de la beauté et de la sérénité de l'endroit.
Ils avaient visiblement grimpé du côté d'une serre. Les insectes bourdonnaient, papillonnaient au milieu d'une dense végétation fleurit aux senteurs inégalables. Un lustre fait d'une boule de lumière, presque aussi rayonnant que le soleil, apportait la clarté sous l'ombre de l'immense coupole et des arbres qui entouraient l'endroit, tel un sanctuaire.
Mai et Shû, les acolytes, humèrent l'air à de multiples reprises, apaisés par sa pureté et sa richesse. Seul Pilaf préféra retourner dans son mécha et s'isoler, le nez déjà coulant et les yeux rougit.
« Bougez-vous bande d'incapable. Il est temps de fouiller l'endroit.
- Mais Patron, fit Shû. Et si quelqu'un nous voit ? »
Il obtint en réponse un pseudo rire moqueur et une semi-disparition du mécha sous un camouflage optique, la lumière y déviait étrangement, comme si l'engin eut été fait non plus de métal mais de verre. Mai applaudit et lui fit signe de le suivre.
« Grâce à mon génie, les dragon ball sont à notre portée ! Bien. Si j'en crois la cartographie de l'endroit et la position du soleil, on se trouve à peu près là. »
Pilaf pointa son doigt crochu sur une carte que lui seul pouvait voir. Le pauvre devenait sénile à force et en venait à se faire la conversation tout seul, oubliant rapidement le monde autour de lui.
« En se basant sur l'architecture visiblement de l'ère Gyz-mo, l'usure des pierres, que le bâtiment est construit par niveau décroissant selon les méthodes du néocalcitique...si j'ajoute trois plus...ensuite moins douze degrés. »
Plus il parlait dans son coin, plus il tournait sur lui même à mesure que ses calculs lui indiquaient ou aller. Mai et Shû se figèrent sur place lorsque leur patron se dirigea vers le vide avant de se détourner au dernier moment et d'être gêné par une colonne, comme un jouet obligé de faire du surplace.
« Et ! si on part du principe Bèftik, la salle aux trésor devrait être...
- Là, fit soudainement Mai. Regardez, dans le puits ! »
Le roi se retourna si rapidement que son mécha eut le temps de tourner trois fois sur lui-même avant qu'il ne le dirige vers l'endroit indiqué.
Le puits, garni de mousse et habité par des coléoptères, n'était plus en service et le fond avait été condamné par des planches de bois. Devant son scepticisme, Mai illumina le puits de sa lampe torche et un éclat doré surgit.
Il y avait une petite pièce d'or.
« Imbécile, ce n'est qu'un puits à souhait...un puits à souhait. »
Pilaf descendit en trombe de son engin, se positionna face au puits (dont le bord le dépassait de quelques centimètres) l'étudia un temps, grommela dans ses trois poils de barbe et joignit ses mains, il resta ainsi les yeux clos, marmonnant pour lui-même. De sa poche, il sorti une vieille pièce qu'il jeta dans le puits.
« Patron...votre pièce là...c'était un écu, non ?
- Et alors ?
- ... Ben c'est historiquement vieux, les collectionneurs s'arrachent ce genre de chose.
- Et alors ?
- ...ben ça faut pas mal de zéni.
- Et alors ?
- Quand il dit que ça vaut pas mal de zéni, il veut dire UNE FORTUNE ! » S'énerva Mai.
Il lui fallu un temps pour traiter cette information. Sa réaction fut si soudainement brusque qu'aucun de ses acolytes n'eut le temps de le rattraper avant qu'il ne tombe au fond du puits dans un fracas assourdissant. Un épais nuage de poussière remonta à la surface. Plus raisonnable, les deux descendirent en rappel. Et ce qu'ils virent les stupéfia plus encore.
Des pots.
Il n'y avait que des pots dans cette cave dont les trois quart étaient rempli soit d'eau croupie, soit d'une drôle de liqueur comparable à de l'allume feu.
« Si vous vous en étiez tenu à mes instructions, on en serait pas là ! Fit Pilaf.
- Si vous n'aviez pas sauté sans prévenir non plus ! » Répondit Mai.
Le canidé ne dit rien, de peur de recevoir des coups de bâton. A la place, il suivit le petit chemin de pièce d'or qu'il ramassait entre chaque pots. Bientôt, il se retrouva devant une énorme amphore frappée de glyphes et de sigles inconnus qu'il trouva de très mauvais goût. Scellé à la cire, il réussi à l'ouvrir grâce à son habilité au sabre, un don qu'il n'avait pas perdu avec le temps. Trop petit pour voir l'intérieur, il coucha lentement l'amphore au cas où ce serait encore de la liqueur, son poil n'aimait déjà pas la poussière, alors de l'alcool, non merci !
Cling, cling, cling, cling.
Un son cristallin, une symphonie à leurs oreilles.
Une pluie de pièce d'or s'abattit, et lorsque l'une d'elle roula aux pieds de Pilaf, il se senti seigneur à nouveau. Ils exultèrent de joie devant autant de beauté : pièces, perles, joyaux, une amphore entière d'offrande plus séduisante que jamais. Et elle n'était pas la seule, dans une pièce adjacente, pleine de poussière et d'araignées tranquilles jusqu'à aujourd'hui, toutes les amphores portaient le même symbole, avaient la même taille et étaient scellé de la même manière. Pour la forme, ils en ouvrirent une deuxième alors que Mai essayait désespérément de leur rappeler leur mission première.
C'est là qu'ils la virent. D'une rondeur parfaite, d'un orange poussiéreux, elle roula lentement le long des dalles. Mai la prit dans ses mains la dépoussiéra et un coup de lampe torche suffit à les estomaquer pour de bon. La chance était avec eux.
« UNE BOULE DE CRISTAL ! » Cria Shû dans une série de jappement.
CLAC ! KAÏ !
« Tu va nous faire repérer imbécile ! Gronda Pilaf.
- Elle est bizarre, nota Mai en examinant la sphère. Elle a des étoiles noires.
- Il y en a forcément d'autres, trouvez-les ! »
La pièce résonna alors de tintement et de crissement sur la pierre. Un nuage de poussière s'éleva alors. Avares et cupides, chacun ajoutait petit à petit or et bijoux de toutes sortes dans leurs poches. Des tribus, des offrandes sans aucun doute fait à ce dieu. Et plus le tapis de trésor s'épaissit, plus ils trouvèrent de boule de cristal.
Les Sept enfin réuni, c'est ému que Pilaf pleura, renifla une morve enfantine. Aucun trésor terrestre ou céleste de ce monde ne valait l'ultime vœu qui lui serait accordé. Enfin ! Après toutes ses années ! Il ne pouvait plus attendre.
« Patron ! »
Les Sept regroupées dans son manteau transformé en baluchon, il se précipita vers la sortie, tomba au moins deux fois en chemin, glissa le long de la corde avant de parvenir jusqu'à la surface dans le jardin idyllique.
« Je ne peux plus attendre ! S'exclama-t-il.
- Mais Patron, gémit Shû. On va se faire repérer si vous invoquez le dragon ici. Et les étoiles sont noires !
- Ce ne sont pas les dragon ball habituelles, enchaîna Mai essoufflée par la montée, on ne sait pas ce qui va se passer avec ce dragon là. Et qui sait s'il s'agit vraiment d'un dragon !
- Qu'importe ! Le jour de gloire est arrivé ! A moi la richesse et la vie éternelle !
- Sérieusement ? Se plaignit Shû.
- Quoi « sérieusement » ?
- Après toutes ses années, de vie et d'expériences, de placement financier, de voyage à travers le monde entier, de misère et de débrouille, la première chose que vous allez demander alors que vous avez un diamant gros comme une pomme dans la poche, c'est la richesse ?
- Ben c'est que...
- Et la vie éternelle franchement, vous pouvez pas faire plus original ? Et plus pratique aussi ! J'ai pas envie de continuer à vieillir pour ne pas mourir comme un cabot heureux.
- Et bien je n'aurai qu'à nous rendre notre jeunesse.
- Mais et s'il n'accorde qu'un seul vœu ? Et s'il n'est pas aussi précis que l'autre ? Et si redevenions des bébés ?! Paniqua Mai.
- Je crois avoir une meilleure idée, fit Pilaf, le sourire mauvais. Avec ce vœu, rien ne nous empêchera de trouver les autres dragon ball et ainsi multiplier nos souhaits ! »
Son rire machiavélique ne donnait plus autant de frisson d'effroi. Encore moins avec une toux grasse pour l'interrompre. Il avait bien l'intention d'effacer le passé. Avec minutie, ils placèrent chacune des sphères au centre de la serre, rangées dans un ordre croissant, la septième au centre, une lueur et un doux son émana de l'autel improvisé, chacune entrant en résonance avec les autres.
Sa bouche était étrangement sèche, l'excitation palpable dans l'air, presque solennel, pas un courant d'air, pas un bruit. Ses mains tremblèrent lorsqu'il les ouvrit face à lui, paume vers les sept. D'une voix enrouée et crissante il postillonna :
« D-dragon, je t'invoque ! Entends mon appel et 'xauce mon souhait ! »
La lueur se transforma en une lumière vive et aveuglante. Si puissante que le monde entier s'assombrit, le soleil ne pouvant rivaliser. Une nuit noire tomba et un orage de chaleur tonna et roula sous les nuages, sur la Terre. Des éclairs zébrèrent l'épaisse couche nuageuse qui se formait tout autour de l'île céleste.
Le dragon se faisait désirer, se dit Pilaf, il avait beau être complètement aveugle, il savait qu'il n'était pas encore apparu. Il prenait son temps.
« Mais qu'est-ce qui se passe ici ? »
Le trio sursauta et se retourna, le contraste était si fort qu'il ne virent qu'une silhouette lumineuse. Et puis quand leurs yeux s'habituèrent, quand les sept ronds encrés dans leurs iris se dispersèrent, ils reconnurent de suite la tignasse de l'homme qui les toisait.
« Je savais bien que j'avais senti la présence de quelqu'un d'autre. »
Mai hurla de terreur, Shû glapit d'effroi et Pilaf pâlit à vu d'œil.
Lui ! Ce misérable ! La demi-portion plus petite que lui ! Le monstre ! Ce gorille géant sorti d'un film, détruisant son palais comme d'un château de sable. Pendant des années ses cauchemars avait été hanté par le grondement du monstre, de sa gueule hérissée de croc, de ses yeux rougeoyant dans la nuit. Et puis il y avait la pluie de culotte. Une vague entière tombant des cieux qui engloutissait le monde, là où il finissait étouffé sous la tonne de tissu avant de se réveiller brusquement, empêtré dans ses propres draps, parfois souillés de peur.
C'est alors qu'un vent violent s'engouffra dans la serre, un tourbillon chargé d'ozone. Un trait de lumière jaillit des sphères et brisa la coupole qui vola en éclat. Le trio fut généreusement protégé par Gokû qui dévia les débris grâce à ses réflexes.
Le rayon couru dans atmosphère, s'enfuit loin sous les nuages. Il se cachait, puis réapparaissait, toujours plus gros et plus vif. Il redescendit une nouvelle fois sous la couche nuageuse. Pendant de longues secondes, il ne réapparu point, ne laissant qu'une traînée derrière lui. La lumière s'enroulait tout autour du domaine comme une pelote, toujours plus longue, plus épaisse, plus lumineuse. Des plus proches se distinguaient des écailles.
Et puis, il surgit soudainement, frôlant le plateau au point d'arracher le dallage. Une gueule se forma, un grondement retentit. La lumière devient rougeoyante, brûlante. Une patte se posa brièvement sur le domaine, une patte géante et griffu qui mordait la pierre comme une motte de terre, sur un corps serpentant dans le ciel.
Une dernière plongée dans les abysses nuageuses et un dragon surgit des cieux, sa gueule immense à elle seule pouvait contenir la maison de Dieu. Rouge et or, tel étaient ses couleurs. Il ne différait pas tellement de Shenron, il était cependant plus corpulent, plus imposant, plus...puissant. Ses cornes formaient une couronne d'or, ses yeux luisaient non pas d'un rubis éclatant, mais d'un ivoire pur. Ses deux moustaches flottaient dans les airs, tâtant ici et là le domaine qui l'avait vu naître.
Un souffle chaud et âcre se dégagea de sa gueule. Sa mâchoire se mouva avec lenteur, sans que ses lèvres ne se touchent. Et un son tonitruant fit trembler le monde, une voix grave et profonde à la hauteur de sa prestance.
" Ô mortel qui m'a éveillé de mon sommeil,
Parle et j'exaucerais pour toi mille merveilles.
Choisi les mots qui deviendront réalité,
Car unique est le vœu qui sera accordé. "
Si Pilaf n'avait pas porté de couche à son grand âge, il aurait souillé son pantalon. Gokû paru extrêmement impressionné par la puissance qui avait surgit et envahi tout l'espace, au point d'en oublier la présence du trio. Le petit roi se sentit alors outré par cette absence d'attention, ce misérable se souvenait-il seulement d'eux ? Il cria alors, un doigt accusateur levé :
« T-toi ! V-vermine ! Le s-singe ! A cause de toi, ma vie a été gâché ! Tu-tu... la fortune, la gloire...une ...une CULOTTE ! Tout ça pour une culotte ! Tu ferais moins le malin si tu-tu n'avais pas grandi et prit autant de...de muscles...ARGH ! Maudit sois-tu ! Si seulement tout cela n'était pas arrivé ! Ah ! Je souhaiterai tellement que tu redeviennes le gamin de l'époque ! Rien que dans l'idée de pouvoir te coller la fessée du siècle !
- PATRON ! NON ! S'écrièrent Mai et Shû, trop tard.
- Qu'il en soit ainsi. Que ton vœu soit exaucé ! »
Et avant qu'il ne puisse se rendre compte de l'énormité catastrophique de ses paroles, il fut éblouit par un éclair qui frappa Gokû de plein fouet.
L'agitation avait alerté les autres résidents du domaine qui se précipitèrent à la source des ennuis. C'est impuissant, que le Tout-Puissant dû assister à la métamorphose de Gokû.
Complètement aveugle, pour Pilaf ce fut la fin. Le sol se dérobait sous ses pieds et il entendait les cris effrayés de ses camarades. En fait, il avait bêtement trébuché et s'était retrouvé la tête en bas après être rentré on ne sait comment dans son bolide. Et par un sursaut de circonstance à la hauteur du destin et d'une volonté quasi divine, le trio infernal bascula dans le vide. Ainsi on n'entendrait plus jamais parler d'eux.
Son œuvre accompli, le dragon gratifia les mortels d'un adieu solennel, puis redevint lumière pour s'envoler plus haut que les cieux, emportant avec lui les ténèbres et les sept boules de cristal.
« Papa ?! S'exclama Gohan. Tout va bien ? »
Il était tout aussi estomaqué que les autres, passablement choqué de voir son propre père, haut comme trois pommes, le visage rond et regardant avec étonnement son environnement. Tombé au sol, le petit garçon chercha à se relever mais tomba aussitôt sur les fesses. Il se tâta le bas du dos avant de crier d'horreur.
« Ma queue ! Elleadisparuquelqu'unlàvucatastrophec'estpaspossibleelleestoumapetitequeue ! Elle va repousser.
- Gokû ? Appela Dende.
- Hein ? T'es qui toi ? Et j'suis où ? BUUULMAAA ? YAAAMCHAAA ?
- Oh c'est pas vrai. » Soupira Mister Popo.
