Bonjour à tous !
J'espère que vous allez bien :)
J'ai décidé de re-poster "Espoir dans la tourmente". Comme vous le savez (enfin pour ceux qui l'ont déjà lu hihi), l'histoire est déjà entièrement écrite (je l'avais écrite entre 2011 et 2013).
Je publierai tous les deux-trois jours :). Vous pourrez ainsi la redécouvrir cet été ;)
Je vous souhaite une bonne lecture !
... On se retrouve en bas.
Chapitre 1
La nuit obstruait tout. La pluie battante étouffait tout bruit de pas. On n'entendait pas un son, à part les gouttes d'eau qui tapaient lourdement le sol. Hermione marchait rapidement, la tête cachée par une capuche d'un noir trouble. Malgré sa longue cape, son corps tout entier était glacé, frigorifié.
Sa main fermement attachée à sa baguette, elle tentait d'analyser chaque bruissement étrange, chaque frémissement inhabituel. C'était à son tour de faire le tour de ronde dans le quartier Sud de Londres. Un des plus dangereux de la zone, depuis la division de la ville en deux camps distincts : Potter au Sud, Voldemort au Nord. Et dire que cette guerre durait depuis bientôt dix ans. Hermione était fatiguée de se battre pour survivre, exténuée de découvrir que la liste des morts s'allongeait un peu plus chaque jour.
Néanmoins, elle ne devait pas se laissait distraire. Le quartier où elle se trouvait était une sorte de ligne de démarcation entre les deux armées sorcières. Un manque d'attention, un pas de travers, et elle pourrait dire adieu à sa vie. La jeune femme prit la première rue à droite, et le décor changea brusquement. Tout n'était plus que ruine, les vitres des immeubles avaient volé en éclat, et les bâtiments offraient au ciel leurs murs défoncés.
Hermione resserra sa main sur sa baguette, et rajusta un peu plus sa capuche sur son visage. Elle aurait presque pu passer pour une mangemorte, si un phénix n'était pas dessiné au niveau de son cœur. Si tout se passait bien, elle retrouverait son contact dans exactement deux minutes. Elle pénétra dans un ancien hôtel, avant de lancer un sort de protection devant la porte d'entrée délabrée. On n'était jamais trop prudent.
Elle monta directement les escaliers en marbre sur la pointe des pieds, afin d'étouffer le bruit de ses bottes sur le sol. Elle sentit l'adrénaline lui comprimer le cœur, comme à chaque fois qu'elle accomplissait des actes légèrement risqués. Ou plutôt très dangereux. Elle regarda sa montre. Pile à l'heure. A peine releva-t-elle les yeux qu'une ombre apparut devant elle. Elle s'avança à sa rencontre, sans pour autant baisser sa garde.
- Qu'ai-je fait après mon mariage, murmura-t-elle doucement à l'ombre.
- Tu es venue me voir totalement paniquée, et tu m'as annoncée que jamais plus tu ne te remarieras, ne serait-ce que pour t'éviter l'angoisse des préparatifs. Et comprenant ta maladresse, tu m'as fait jurer de ne jamais répéter ces mots, à personne.
Hermione ébaucha un sourire, le premier de la soirée. Elle avança d'un pas.
- A toi de me poser une question.
- Que t'ai-je dit avant de devenir mangemort.
Hermione serra les dents, elle avait envi de hurler.
- Tu … tu m'as fait promettre que si jamais tu te laissais influencer par Voldemort, si jamais tu perdais toutes nos valeurs, alors je devrais te tuer. Parce que cela voudrait dire que tu es déjà parti.
L'homme abaissa alors sa capuche, et elle en fit de même. Elle se précipita dans ses bras, et enlaça son coup. Hermione le poussa gentiment, et plongea ses yeux dans les siens.
- Mr Zabini, vous m'avez manquée.
Blaise lui fit un sourire en coin digne d'un vrai Serpentard, avant de s'assoir à même le sol. Tous deux auraient beaucoup de chose à se dire, et il fallait faire vite.
_ Tout le monde va bien, au QG ?
_ Oui, ne t'inquiètes pas pour cela. C'est la routine, tu sais.
Par routine, il fallait désormais comprendre peur, angoisse, fuite, combat, souffrance. Quel beau quotidien, pensa-t-elle amèrement.
_ J'ai des nouvelles importantes, reprit Blaise, sur un ton moins léger. Une attaque est prévue dans peu de temps, dans les quartiers moldus, au Sud bien évidemment. Je suis quasiment sur que cela se déroulera vers South Park, dans trois, quatre jours.
Hermione hocha la tête, notant soigneusement les informations dans sa tête.
_ Voldemort gagne en puissance. De plus en plus de monde se joignent à lui. Je les vois défiler tous les jours au Manoir. Et… Seamus est mort. Ils l'ont tué.
La lèvre d'Hermione trembla, tandis qu'un frisson parcourut son corps tout entier.
_ Je n'ai rien pu faire, ajouta Blaise.
_ Tu n'as pas à te sentir coupable, tu es un espion, tu mènes double jeu depuis presque six mois. Et même si un jour c'est moi, Ginny ou Pansy qui étions prisonnières, tu ne dois pas intervenir. Ta couverture est plus importante que tout, Blaise. Que tout.
Hermione prit la main de son ami, et la pressa. Il acquiesça. Hermione retint un soupire de soulagement. Elle était la seule personne que Blaise voyait depuis qu'il était sur cette mission d'infiltration chez l'ennemi. Elle était son seul soutien moral. Il était un des meilleurs occlumens de l'Ordre, il avait grandi chez les vautours de Voldemort, il était à l'aise dans ce milieu. Ainsi, on l'avait naturellement désigné pour cette tâche ingrate, et extrêmement périlleuse. Mais voila, parfois, les nerfs craquaient, et lors de leurs brèves rencontres, Hermione lui montrait à quel point il était un héro. Autant qu'Harry, autant que Ron, autant qu'elle. Grâce à ses informations, de nombreux massacres étaient évités, des vies étaient sauvées. Oui, c'était leur héros de l'ombre, leur Blaise.
_ Il va falloir que j'y aille, sinon mon cher maître va se demander où je suis passé, dit-il, ironique.
Même dans les pires circonstances, il demeurait sarcastique.
_ File alors, j'embrasserai tout le monde de ta part. Et surtout, sois prudent.
_ Toi aussi Miss-je-sais-tout. Les sous sols se réveillent et grouillent en ce moment, mais tu as du t'en rendre compte.
Blaise enlaça fermement Hermione, planta ses yeux dans les siens, puis transplana dans un crac. Hermione ne perdit pas de temps, et transplana à son tour. Elle entendit au loin une alarme stridente, signe qu'on avait détectait leurs transplanages. Elle était tellement habituée à ce bruit assourdissant qu'elle n'y prêta guère d'attention.
Hermione atterrit dans une ruelle sombre. Elle était déjà plus en sécurité ici, mais sait-on jamais. Elle remit sa capuche, et se mit à courir sous la pluie battante. Elle sentait l'eau s'infiltrée sous ses vêtements, et glissait sur sa peau. Elle frissonna, et ferma les yeux un instant. Ce fut la seconde de trop, car elle sentit une main lui empoignait le poignet et la plaquer contre le mur sombre. Elle voulut crier, mais se ravisa au dernier au moment lorsqu'elle reconnut les deux pupilles qui la fixaient intensément.
_ Hermione, c'est moi, chuchota Drago Malefoy.
_ Par Merlin, tu m'as foutue une de ces trouilles ! On aurait pu y laisser notre peau si j'avais réellement crié. D'ailleurs, qu'ai-je mangé au petit déjeuner, au lendemain de notre lune de miel ?
_ Du pain français avec de la confiture de fraise, et une tasse de café, que j'ai essayé de te préparer d'ailleurs.
Hermione sourit avec malice. Drago Malefoy faisait parfois un bien piètre mari, quand elle y pensait.
_ Si on rentrait au QG, maintenant ?
Drago prit sa main, lui embrassa la tempe, dressa sa baguette devant lui, et entraina la jeune femme avec lui. Tous deux trottinaient, en rasant les murs pour ne pas se faire repérer par quelques intrus Mangemorts. Ils étaient en terre Potter, mais ils n'étaient pas dupes. Ils avaient bien conscience que Voldemort envoyait des espions sur leur terre, vu qu'eux aussi utiliser cette pratique.
Drago doubla Hermione, lui faisant signe de ralentir. Elle s'accroupit alors instinctivement, forçant Drago à en faire de même. Elle avait vu à travers la pluie une lueur étrange. Quelqu'un les avait remarqués. Elle serra l'épaule de Drago, et ce dernier comprit immédiatement. Il poussa Hermione derrière lui, en un signe de protection. Elle leva les yeux au ciel. Voilà pourquoi elle détestait le croiser lors de missions. Il était trop craintif lorsqu'elle était avec lui. Et cela pouvait lui être fatal.
Hermione ne prêta pas attention aux tentatives vaines de son mari pour la retenir. Elle rampa sur le seul boueux, cherchant à discerner la personne qui les avait sans aucun doute remarqués. De là où elle était, on ne pouvait la voir. Elle lança un sortilège informulée sur ses yeux, afin de pouvoir zoomer. Son sang se glaça. Il me manquait plus que cela. Devant elle se trouvait un des plus dangereux mangemorts et bras droit de Voldemort, Rockwood.
Un désir de vengeance s'insinua alors en elle. Hermione recommença à ramper tel un serpent, sa baguette magique pointée sur le mangemort. Il ne l'avait toujours pas remarquée. Elle essaya de calmer sa respiration, et d'oublier que Drago allait surement la tuer pour oser faire ça. Elle allait se relever et attaquer, mais Rockwood sembla se réveiller soudainement.
_ AVADA …
_ Expelliarmus, contra rapidement Hermione.
Elle se releva en sautant sur ses deux pieds, et lança un sort informulé, que son adversaire contra presque avec négligence.
_ Tiens, mais c'est la petite Granger qui est de sortie ce soir. Oh pardon, je devrais plutôt dire Mme Malefoy, ricana-t-il.
_ Fermez là, Rockwood, espèce de démon, siffla-telle, hargneuse.
_ Tu t'appelles peut être Malefoy, mais ton sang est souillé telle la vermine, espèce de sale sang de bourbe.
Hermione bouillonnait. Elle pointa son arme devant elle, bras tendu, et attaqua Rockwood. Néanmoins, ses sorts furent tous contrés. Il réussit à lui entailler l'épaule gauche. Merlin qu'elle avait envie d'utiliser des sorts impardonnables.
_ Et bien, vous vous ramollissez du côté de l'ordre, lui dit le mangemort, un rictus aux lèvres.
_ Endoloris, hurla-t-elle alors.
Elle n'eut malheureusement pas le temps de voir si son sort avait touché son adversaire. Elle fut happée dans le vide, signe d'un transplanage par escorte. Elle atterrit lourdement sur le sol dur, et fut prise de vertige. Une main ferme la retenait, et elle devina la présence de Drago à ses côtés. Hermione essaya de reprendre ses esprits, et cligna plusieurs fois des yeux. Elle les plongea dans les iris grisâtres de son mari, et y décela une lueur de colère, mais aussi d'inquiétude. Il se détourna d'elle, et concentra son attention sur la porte devant eux. Ils étaient arrivés devant le QG de l'Ordre. Drago ôta son gant en cuir, et posa sa main sur la porte en bois massif. Il fit un tour avec sa baguette, puis la porte s'ouvrit en grinçant.
Il poussa Hermione à l'intérieur. Elle faillit trébucher sous la violence du geste, mais se rattrapa au porte manteau du hall d'entrée de Square Grimmaud. Son bras lui faisait de plus en plus en mal, et elle devina sans difficulté que Rockwood lui avait lancé un sort de magie noire. L'angoisse commençait peu à peu à envahir son corps, et elle sentit des palpitations apparaître.
_ PAR SALAZARD, HERMIONE ! QU'EST-CE QUI T'AS PRIS PAR LA TETE TOUT A L'HEURE ? ON AURAIT PU SE FAIRE TUER PAR TES CONNERIES !
Hermione sentit Drago lui attraper le bras gauche, et elle cria de douleur. Elle se plia en deux, et retint ses larmes de couler.
_ Qu'est-ce que tu as, demanda alors Drago, passant de la rage à la panique.
Hermione observa son visage devenir de plus en plus blanc, tandis qu'il déchirait sa manche. Elle baissa le regard et grimaça. Son épaule était en lambeau, et plus le temps passait, plus la coupure devenait profonde. Si l'on ne faisait rien, elle finirait par perdre son bras. Hermione entendit Drago jurer, puis il prit dans ses bras.
_ Pourquoi il faut toujours que tu te fourres dans des ennuis de ce genre ! Tu as tellement envie de mourir, c'est ça ? Parce que je ne vois pas d'autres raisons qui te pousseraient à te conduire comme une petite irresponsable !
Il était furieux, c'était certain. Mais Hermione le connaissait bien. Il se cachait derrière la colère afin de ne pas lui montrer sa peur. Tellement Malefoy.
_ Arrête de m'engeuler, répondit-elle péniblement. Ce n'est pas du jeu, je ne suis pas en état de te répon…
Hermione étouffa un cri de douleur, et se mordit la lèvre jusqu'au sang. Drago accéléra encore plus l'allure.
_ Et tu as intérêt à pouvoir me répondre à nouveau. Hermione, restes avec moi. Hermione !
Elle sentit ses paupières se fermer. Elle voulut dire quelque chose, mais elle était déjà partie dans les lambes. Trou noir.
Elle battit des paupières. Une fois. Deux fois. Hermione était déboussolée. Où pouvait-elle bien se trouver. Elle observa quelques instants le plafond, et réalisa qu'elle était dans un lit. Dans son lit, plus précisément. Elle s'humecta les lèvres, et essaya de tourner la tête vers la fenêtre. Malheureusement, les rideaux étaient tirés. Elle ne pouvait deviner l'heure qu'il était, elle avait perdu toute notion du temps.
La douleur lancinante de son épaule fit remonter dans son esprit les événements de la veille. Au moins une chose était certaine : elle avait toujours son bras accroché à son corps. Un bon point. Elle essaya de se relever en prenant appui sur son bras valide, mais une masse allongée sur elle l'en empêcha. Elle baissa les yeux, et discerna des mèches blondes sur son ventre. Elle sourit tendrement, en pensant qu'il l'avait veillée toute la nuit. Elle caressa les cheveux de Drago lentement. Tous deux avaient traversé tellement d'épreuves, avant d'arriver là où ils étaient. Et pour rien au monde, elle n'aurait changé leur passé. Certes, Drago n'avait pas été facile à apprivoiser, et Hermione avouait elle-même que leur relation était loin d'être cordiale au début de cette guerre. Mais voilà, elle se nommait Malefoy désormais. Beau signe de réussite.
Drago bougea légèrement, et Hermione sentit qu'il lui attrapait les doigts. Elle sourit. Il porta sa main à sa bouche, et embrassa chacune de ses phalanges, avant de se redresser. Il porta son visage au dessus du sien. Hermione pouvait sentir son souffle chaud et réconfortant au-dessus d'elle. Elle observa son visage, et fronça les sourcils en remarquant ses cernes. Elle voulut parler, mais les lèvres de Drago rencontrèrent les siennes avant. Son cœur s'emballa, comme à chaque fois qu'il lui montrait de l'attention. Il avait un éternel gout de menthe et de pain d'épice. Une saveur qui l'a rendait littéralement folle.
Elle gémit de mécontentement alors qu'il s'éloignait d'elle, un air charmeur sur le visage. Il caressa sa joue avec son nez, avant de souffler dans son coup, provoquant l'apparition de frissons.
_ Mon amour, lui murmura-t-il dans le creux de l'oreille. As-tu mal ?
_ Non.
_ Menteuse …
Hermione sourit faiblement. Elle était encore exténuée.
_ Qui m'a soignée ?
_ Ginny, évidemment. Elle a fait un boulot de chef, comme d'habitude. Mais tu nous as foutu une belle frousse. Digne d'une petite Granger !
Les yeux de Drago pétillaient de malice, et Hermione lui tapa l'épaule.
_ Tu es incorrigible, murmura-t-elle. J'ai dormi combien de temps ?
_ Toute la journée. Nous sommes de nouveau en pleine nuit, tout le monde dort en ce moment. Ou peut être que Ginny et Potter font des galipettes …
_ Drago !
Ce dernier pouffa. Et c'est bien pour ce genre de comportements qu'elle était en partie tombée amoureuse de lui, il y a presque neuf ans. Ou peut être l'aimer-t-elle depuis plus, en réalité. Depuis Poudlard, même.
_ A quoi penses-tu ? Tu sembles ailleurs.
_ Je pense à nous.
Drago sourit. Lui aussi partit dans ses souvenirs, elle le voyait dans ses yeux hagards. Elle dessina un cœur invisible sur sa joue, et il en profita pour lui mordre les doigts. Elle rit, mais stoppa net tout épanchement joyeux lorsqu'elle sentit la douleur lui poignardait l'épaule.
_ Ginny a dit que tu ne devais pas sortir de ce lit avant trois jours de repos. Et pour une fois, tu vas faire ce qu'elle a dit, lui dit Drago, avec fermeté
Hermione soupira.
_ Ecoute, c'était quand même Rockwood. Ce monstre m'insupporte plus qu'aucun autre.
_ Et nous n'étions absolument pas préparés pour l'affronter. Tu t'es laissé envahir par tes émotions. Imagine si je ne n'avais pas été là.
_ Je me débrouille très bien sans toi, répliqua-t-elle, piquée au vif. Je te rappelle que je fais la plupart de mes missions sans toi, tout simplement parce que toi non plus tu ne sais pas mettre tes sentiments de côtés !
_ Tu ne vas pas me le reprocher tout de même ! Potter ne va jamais en mission avec Ginny, mais à lui, tu ne lui dis rien. Potter est parfait, n'est-ce pas ?
Et c'était reparti. La vieille rivalité d'école entre les deux hommes n'avait jamais réellement disparu. Harry supportait Drago uniquement car il était son mari Drago tolérait à peine Harry. Néanmoins, elle était persuadée que tous deux s'estimaient bien plus qu'ils n'osaient le montrer. Foutu orgueil.
_ Tu ne vas encore me faire ta crise de jalousie. Tu n'es pas comme Harry, à ce que je sache. Non, en faite, tu es pire que lui. Si je t'écoutais, je resterais au Square toute la journée sans jamais sortir.
Drago pinça les lèvres. Mauvais signe.
_ Excuse-moi de ne pas vouloir qu'il t'arrive quelque chose, répondit-il, amère.
_ Drago, nous n'avons pas le choix. Estimes toi heureux que nous soyons encore tous les deux en vie, alors que ton ancien pote nous cherche avec acharnement.
Drago grogna. Il n'aimait pas qu'elle lui rappelle son ancienne affinité avec Voldemort.
Mais c'était il y a tellement longtemps. Quoique, les souvenirs étaient bien ancrés dans sa mémoire... Tellement de moments partagés, de haine, d'amour, de pleurs, de peur. Mais aussi d'espoir. Un plongeon dans ses souvenirs, le temps de ces trois jours de repos, ne lui ferait pas de mal. Histoire de souffler, l'espace d'un instant. Oublier le cauchemar, et se concentrer sur son amour.
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Dix ans plus tôt, le lendemain de la bataille de Poudlard
Hermione était vide. Elle ne pouvait rien ressentir. Et pourtant, elle était en vie. Harry et Ron aussi, assis à côtés d'elle, dans la cuisine sombre de Square Grimmaud. A cette époque, elle ne savait pas encore que cette bataille serait la première d'une guerre harassante.
_ Bien, nous sommes en guerre maintenant. Je veux dire, une guerre ouverte, directe, constata Harry, une pointe de rancœur dans la voix.
_ Ce n'est pas ta faute. Tu as fait ce que tu pouvais pour le battre. Un jour, l'heure viendra, je le sais. Et à ce moment là Harry, je te jure que nous serons avec toi, affirma Hermione avec force et détermination.
_ Tous les trois, comme on se l'est promis Harry, ajouta Ron.
_ Même si c'est cette guerre ne finit jamais ?
_ Elle finira.
Hermione plongea ses yeux dans les iris émeraude de son meilleur ami. Il semblait porter sur ses épaules le poids de l'humanité. Et en quelque sorte, c'était la vérité. Ils n'étaient que des adolescents, des enfants. Mais qu'importe, ils devaient grandir. Ils allaient combattre, tuer, torturer s'il le fallait. L'innocence n'avait plus de place dans leur vie. Et tandis qu'Hermione observait ces deux garçons qu'elle aimait tant, des cris se firent entendre du hall d'entrée. Pas déjà, pensa-t-elle alors. Pas de nouveau, alors que nous n'avons même pas pu faire le deuil des disparus.
Instinctivement, Harry prit sa baguette, sortit de la cuisine avec précipitation. Ron et Hermione le suivaient au talon. Le cœur de la jeune fille battait la chamade. Si leur QG était découvert, s'en était fini d'eux… Elle heurta le dos d'Harry de plein fouet, alors que celui s'était stoppé en plein chemin.
_ Mais enfin Harry, chuchota-t-elle, que …
_ TOI, vociféra-t-il alors, avant de se jeter en avant. QUE FAIS TU LA ? TU VEUX QUE JE TE TUE, C'EST CA ?
Hermione écarquilla alors des yeux lorsqu'elle reconnut l'inconnu. Puis ses sourcils se froncèrent et ses poings se serrèrent. Elle était prise de violence. Elle attrapa Harry par l'avant bras, l'envoya par terre par une force mystérieuse, et donna un coup de poing en plein sur le nez de l'homme. Un craquement lugubre se fit entendre.
_ Granger, espèce de sale pu…
Il n'eut pas le temps de finir son insulte, que Ron lui envoyait un deuxième coup.
_ Ferme là Malefoy, petite enflure !
Ron était aussi rouge qu'une tomate. Il attrapa Malefoy par le col de sa chemise hors de prix, mais son geste fut intercepté par une main ferme. McGonagald intervint alors. Hermione ne remarquait que maintenant la présence de son ancien professeur, mais aussi de Ginny et Neville. D'un coup de baguette, elle répara le nez de Malefoy qui gémissait de douleur, et expulsa Ron et Harry vers le fond de la pièce. Elle lança un regard glacial vers Hermione, qui ne regrettait aucunement son geste.
_ Que fait-il ici, tonna cette dernière. Pourquoi l'avez-vous amené ici alors que … alors que c'est un MANGEMORT !
_ Miss Granger, je vous pris de vous calmer sur le champ. Vous avez complètement perdu l'esprit. Et rassurer vous, je ne suis pas encore dérangée.
_ Mais enfin …
_ Laissez moi finir !
Hermione se tut automatiquement, et remarqua un rictus de victoire sur le visage de la fouine. Par Merlin, elle avait des subites envies de meurtre.
_ Bien. Mr Malefoy est désormais sous notre protection. Voldemort s'est rendu compte de la trahison de sa mère, qui a été torturée. Heureusement, Drago a eut la bonne idée de nous contacter. Nous nous occupons en ce moment de remettre Narcissa Malefoy sur pied.
_ Et ne me dîtes pas que Lucius Malefoy va également gentiment nous rejoindre, tonna Harry dans son dos.
Silence. McGonagald échangea un regard avec Malefoy.
_ Lucius Malefoy est mort. Voldemort l'a tué hier soir.
Hermione n'en croyait pas ses oreilles. Le bras droit de Voldemort, mort et assassiné par son maître ! C'était du jamais vu. Mais après tout, c'était de Voldemort dont on parlait. Hermione glissa un regard vers Malefoy fils, et remarqua que son visage s'était assombrit. Elle n'aimerait pas être à sa place. Non mais elle délirait ! Elle ne devait pas, ne pouvait pas prendre cet imbécile en pitié ! Il ne le méritait pas. Il dut sentir qu'elle observait, car il lui lança un regard noir. Hermione se détourna, dégoutée.
_ Miss Granger, vous allez emmener Mr Malefoy dans sa nouvelle chambre, troisième étage, porte n°4. Il va vivre ici désormais.
Hermione grinça des dents. Elle tourna des talons, plus énervée que jamais. Elle commença à gravir les escaliers, Malefoy sur les talons, les protestations de ses amis en fond sonore. Elle allait exploser. Bientôt. Elle accéléra l'allure. Arriver au dernier palier, elle se retourna, sortit sa baguette, plaqua Malefoy contre le mur, et appuya son arme sous son menton.
_ Ecoute moi bien Malefoy, siffla-t-elle. Tu es ici en zone hostile. Tu ne parles pas, tu ne critiques pas, tu ne penses pas. Ou je te recasse tes os si aristocratiques. Tu essayes d'amadouer McGonagald avec tes histoires de famille, mais saches que ça ne marche pas avec moi. Tout le monde souffre de cette guerre, tu es loin d'être le seul. N'oublie pas qui je suis. Ne sous-estime mes capacités à te détruire. Parce qu'au moindre faux-pas, je te réexpédie directement chez ton ami Voldemort. Et d'après ce que j'ai compris, il souhaite ta mort au moins autant que la mienne.
Hermione renforça la pression de sa baguette. Les yeux de Malefoy brulaient de haine. Elle recula doucement, et partit.
_ Toi non plus Granger, ne me sous-estime pas, entendit-elle Malefoy souffler dans son dos.
Voilàààà !
Partagez vos réactions avec moi sur ce premier chapitre (même si ce n'est qu'une redécouverte pour vous hihi).
Rendez-vous bientôt pour le deuxième chapitre :)
Bonne soirée la #TeamDramione
Little-Library (aka Miss-Writer33)
