Bonjour bonjour !

Voici un petit OS bien tragique et triste sur Fleur et William !

Les personnages appartiennent à J.K. Rowling.

Le texte en italique signifie que Fleur parle en Français. L'histoire ne suit pas le canon original.

Bonne lecture,

Jess-Lili


C'était une belle journée, une magnifique journée. Pourtant, une jeune femme à la chevelure d'un blond argenté avait perdu de sa beauté et pleurait. Elle pleurait au fond de son appartement. Les lumières fermées, les rideaux tirés, la porte verrouillée, elle pleurait ce qui lui semblait être toutes les larmes de son corps. Elle pleurait à l'amour qu'elle ressentait pour William Weasley et qui n'était pas réciproque. Elle pleurait cet amour qu'elle ne ressentirait plus jamais. Il en était ainsi, il en avait toujours été ainsi. Le sang de Vélane qui coulait dans ses veines était une bénédiction, mais était surtout, à ses yeux, une malédiction. L'amour qu'elle ressentait pour William ne partirait jamais et elle était persuadée qu'il ne serait jamais réciproque. Il avait été clair avec elle, le jeune homme ne ressentait pour elle qu'une grande amitié. Elle repassa la scène en boucle dans sa tête, elle avait l'impression que ça faisait des années, qu'elle était là, sur son lit, à pleurer, alors que ça ne faisait que quelques heures, du moins le croyait-elle...

Après une dure journée de travail, William Weasley, plus communément appelé Bill, regardait sa jeune amie à ses côtés. Pour la première fois depuis qu'il la connaissait, elle avait l'air pensive voire anxieuse. Pour l'aider à se détendre, il décida de l'inviter au restaurant. Lorsqu'il lui avait fait la demande, Fleur Delacour avait levé la tête, ses yeux avaient retrouvé un certain éclat et elle avait accepté avec une joie qu'elle ne pouvait cacher. Sa beauté naturelle et sa joie de vivre semblaient être revenues. Les deux jeunes gens étaient partis du bureau et William l'avait apportée au Chaudron Baveur. C'était un endroit, bien que bruyant, qui était accueillant et convivial. Cependant, plus le temps passait, plus il voyait que la nervosité de la jeune femme ne semblait pas partir. Au contraire, elle semblait prendre de l'expansion au fil du repas, au cours duquel, elle ne mangea que très peu. À un moment, Fleur regarda William et se leva avant de se diriger vers la sortie. Le jeune homme lui lança un regard surpris, laissa de l'argent sur la table et rejoint la jeune femme qui faisait les cent pas dans l'allée. Entendant un bruit de pas derrière elle, elle se retourna et regarda William. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais il la devança.

« Fleur, que se passe-t-il ? Tu m'as l'air nerveuse et depuis que je te connais, je ne t'ai jamais vu dans cet état. »

La jeune Française prit une grande inspiration et décida de se lancer, tête baissée. Pour la première fois de sa vie, elle n'avait pas le courage de regarder une personne en face. Si elle n'avouait pas ses sentiments maintenant, elle ne le ferait jamais.

« William, je sais qu'on ne se connait pas depuis longtemps. Depuis quatre mois pour être un peu moins précise. Cependant, je sais une chose, je t'aime ou du moins, je ressens pour toi plus que de l'amitié. J'aurais dû te le dire dès que je l'ai su, mais… J'avais peur William. La première fois que je t'ai vu, lors de la dernière tâche du Tournoi des Trois Sorciers, tu m'as intriguée. J'avais essayé d'attirer ton attention avec mon charme de Vélane et tu n'as pas réagi. Tu étais bien le seul à ne pas réagir. Par la suite, j'ai eu un emploi à Gringotts pour améliorer mon anglais et je travaillais avec toi, j'avais de la difficulté à y croire… Au début, mes sentiments étaient purement amicaux puis par la suite, je pensais souvent à toi, tu étais toujours dans mes pensées… »

Devant le silence du jeune homme, Fleur osa enfin lever les yeux vers lui. William la fixait et la laissait parler. Voyant qu'elle ne disait plus rien, il ouvrit la bouche et ne put retenir un petit sourire. Il le savait. Tout était clair dans sa tête maintenant.

« Fleur, je m'en doutais…

- Depuis… Quoi ?

- Depuis le premier soir qu'on a passé ensemble pour que je t'aide avec ton anglais. À un moment, tu as commencé à jouer dans mes cheveux lorsque nous étions un à côté de l'autre.

- Je… puis… tu n'as rien dit ? Pourquoi ?

- J'attendais que tu le fasses et... je n'ai pas de réponse à te donner. Je t'aime beaucoup comme amie, Fleur… Tu es une personne formidable, mais je ne peux pas te dire pour l'instant si je t'aime plus qu'en ami ou pas. J'ai besoin de réfléchir, Fleur. »

La jeune femme hocha doucement la tête. La gorge nouée par l'émotion, elle savait qu'elle allait éclater en sanglots si elle ouvrait à nouveau la bouche. William s'approcha de Fleur, qui n'avait pas bougé depuis qu'il lui avait avoué que ses sentiments n'étaient pas réciproques et, la serra dans ses bras. La jeune femme se laissa aller pendant quelques secondes dans ses bras, avant de s'en défaire et de le regarder. Poussée par son envie et sans penser aux conséquences, elle l'embrassa sur les lèvres, d'un baiser rapide, ne faisant qu'effleurer la bouche du jeune homme et recula. Elle murmura, la gorge nouée: « Désolée... » et elle transplana, laissant le conjureur de sorts, seul dans l'allé.

Fleur avait éclaté en sanglots en arrivant chez elle. Elle avait l'impression d'avoir perdu tout énergie, toute envie de faire quelque chose. Elle s'effondra sur son lit, les épaules secouées par des pleurs et en sentant son cœur se désintégrer dans sa poitrine. Certes, il ne lui avait pas donné une réponse claire, il ne l'avait pas totalement repoussé, mais il ne lui avait pas complètement ouvert son cœur, autrement qu'en amitié. Elle avait ignoré les coups à sa porte, les hiboux à sa fenêtre, elle avait ignoré tous les moyens qu'avaient pris William pour communiquer avec elle. Le temps avait passé, les hiboux avaient cessé de venir à ses fenêtres, les bruits à sa porte s'étaient arrêtés; le silence était enfin revenu dans l'appartement et dans sa tête. La jeune femme aux cheveux d'une blondeur éclatante, épuisée et l'âme en peine, avait perdu la notion du temps.

C'était une belle journée, une magnifique journée. Pourtant, une jeune femme à la chevelure d'un blond argenté avait perdu de sa beauté et pleurait. Elle pleurait au fond de son appartement. Les lumières fermées, les rideaux tirés, la porte verrouillée. Fleur Delacour pleurait encore et elle vint à se demander comment c'était possible. Les yeux secs, le ventre criant famine, la bouche sèche, la jeune femme fixait le plafond. Elle pleurait pendant des heures, elle criait de douleur, elle frappait avec acharnement tout ce qui se trouvait sur son chemin et elle pleurait encore, jusqu'à tomber d'épuisement. Dans un état léthargique, les yeux clos, n'ayant plus la force d'ouvrir les yeux, elle entendit la porte sortir de ses gongs. N'ayant aucune nouvelle d'elle depuis deux jours, William Weasley avait décidé de lui rendre visite pour lui donner sa réponse. Réponse qu'il aurait dû donner soixante-douze heures auparavant. Il allait lui donner la réponse qu'elle attendait depuis des mois. Il allait lui donner la réponse qui lui brûlait les lèvres. Le jeune homme eût un mouvement de recul lorsqu'il vit la jeune femme. Il n'arrivait pas à croire que c'était elle, étendue sur ce lit, ses cheveux d'un blond argenté, maintenant sans éclat, son beau visage taché de marques rouges laissées par le sillon de ses larmes. Il s'approcha d'elle et s'accroupit près du lit, les yeux fermés, elle semblait dormir d'un sommeil profond et réparateur.

« Fleur… Fleur… Je t'aime Fleur. J'aurais dû te le dire, ce soir-là, sous la lumière de la lune. Tu es le soleil qui illumine mes journées sombres. Tu es l'astre qui réchauffe mes jours. Je t'aime Fleur Delacour. »

Un dernier sourire étira faiblement les lèvres de la jeune femme. Il était trop tard pour elle, malgré la déclaration de William. Cela faisait trois jours qu'elle se sentait morte. Elle l'était. Un cri de désespoir brisa le silence qui s'était fait dans l'appartement de la jeune Française.

C'était une belle journée, une magnifique journée. Pourtant, un jeune homme pleurait.