Disclaimer/notes diverses :

1. Les personnages et l'univers de dbz ne m'appartiennent pas. Si cela avait été la cas, je suis certain que jamais je n'aurais laissé DBGT voir le jour.

2. J'ai utilisé les noms japonais pour pratiquement tous les personnages. J'ai cependant préféré utiliser le nom américain Bardock pour Baadakku plutôt que le français (Badack) qui est pourtant plus proche du nom japonais.

3. J'ignore totalement si Bardock est effectivement commandant de son unité. Cela n'apparaît pas dans l'OAV mais il tient pourtant ce rôle dans la plupart (voire la quasi-totalité) des fics le concernant. Donc il aura ce grade dans cette fic.

4. Le Kakarotto dont je parle n'est évidemment pas Goku (pour des raisons évidentes de concordances de dates).

5. Je sais que les personnages de Bardock/Kakarotto/Goku etc… sont doublés par une femme en version japonaise mais je me base plutôt sur la voix de la version française. Donc il ne faut pas s'étonner lorsque je parle de ''voix grave'' en ce qui concerne Bardock.

6. Je dis que Bardock appartient aux Seconde Classe et non pas aux Troisième Classe, car je considère que s'il existe bien 3 castes dans la société saiyenne, le premier niveau correspond aux Elites, le deuxième niveau correspond aux Première Classe et le troisième niveau aux Seconde Classe.

7. Le Mpreg est évoqué dans cette fic. Néanmoins, il n'y a absolument rien d'explicite dans cette histoire.

8. Ce qui vous allez lire est une interprétation personnelle de cet anime. Je me permets donc de prendre certaines libertés par rapport à l'univers de base. Je suis désolé pour ceux qui s'attendaient à lire du 100 DBZ.

I

La nuit avait été le témoin d'un véritable carnage. Pendant les longues heures qui avaient précédé l'aube, les deux camps adverses s'étaient affrontés sans aucune merci sur la planète Kintar. Mais si les autochtones avaient un instant pensé pouvoir rivaliser avec l'équipe de cinq Saiyens qui les avaient attaqués quelques heures avant la tombée de la nuit, ils n'avaient rien pu faire contre les gigantesques singes surpuissants qui étaient apparus lorsque la pleine lune s'était finalement montrée.

Lorsque enfin le champ de bataille ravagé et jonché de milliers de corps fut illuminé du soleil du matin, seules les ombres d'un groupe de quatre corps de forme humanoïde se dessinèrent. Celles des Saiyens. Une femme et trois hommes.

Le plus gros d'entre eux cracha par terre avec mépris.

- Tsch ! Ca a vraiment été trop facile, cette fois-ci ! La prochaine fois Toma, tu demanderas à

Bardock qu'il insiste pour nous obtenir un mission plus intéressante, fit-il en se tournant vers le Saiyen situé à sa droite.

- De quoi te plains-tu encore ? répliqua l'interpellé en regardant nerveusement autour du groupe, semblant chercher quelque chose dans le paysage ravagé.

La Saiyenne comprit vite ce qu'il cherchait sur le terrain accidenté.

- Tu penses que Bardock a été blessé ? demanda-t-elle en balayant le paysage du regard.

- Je ne sais pas… Ceripa, Panpukin et Totepo, vous restez ici, je vais aller le chercher.

Le Saiyen prit son envol mais resta à planer lentement à basse altitude, scrutant d'en haut le paysage de ruines jonché de cadavres. Au bout de quelques minutes, il aperçut enfin Bardock. Celui-ci n'avait pas l'air d'être gravement blessé.

- Bardock ? appela Toma en atterrissant à ses côtés. Qu'est-ce que tu fais ?

- Les autres vont bien ? le questionna aussitôt son supérieur.

Toma hocha la tête. Bardock eut un sourire satisfait.

- Allons les retrouver, annonça-t-il en s'envolant.

Toma le rejoignit aussitôt.

- Tu n'as pas répondu à ma question. Que faisais-tu ?

- Rien, répondit simplement Bardock, le visage soudain fermé.

Et Toma n'insista pas, sachant pertinemment que son commandant ne lui dirait rien d'autre. Au fil des années, il avait appris à respecter le silence de ce Saiyen étrange et renfermé qui se distinguait par son attitude singulière. Contrairement à la grande majorité des autres Saiyens qui appréciaient les fêtes et de pouvoir manger et boire à en perdre la raison, lui se contentait de rester silencieusement à l'écart, l'air sérieux, fixant leurs beuveries avec un air indéchiffrable sur le visage.

Arrivant enfin auprès de leur groupe, ils amorcèrent une descente avant d'atterrir auprès d'eux.

- J'ai fait savoir au Colonel Rinkei que nous avions fini de coloniser cette planète, annonça Panpukin.

C'était normalement le rôle de Bardock, mais il savait que celui-ci ne lui en tiendrait pas rigueur.

Ceripa se tourna vers son commandant.

- Les équipes de nettoyage ne vont pas tarder à arriver, ajouta-t-elle, tu veux qu'on les attende ?

- Pour quoi faire ? répliqua Bardock. Toutes les créatures de cette planète pouvant se battre sont mortes. Il doit sûrement rester des habitants terrés dans les grottes ou les ruines mais ils sont d'une force négligeable.Tu veux te mettre les nettoyeurs à dos en ne leur laissant rien pour s'amuser ?

- C'était juste une question, fit-elle en haussant les épaules avec indifférence.

- Bien, conclut Toma, plus rien ne nous retient ici alors. On rentre ?

De retour sur Bejiitasei, l'équipe se rendit au secteur médical pour faire soigner les quelques blessures légères avant d'aller manger.

- Rahhh, je meurs de faim ! s'écria Panpukin en pénétrant dans le réfectoire, suivi des autres. Esclave ! appela-t-il en direction du serveur humanoïde à tête d'insecte. A manger ! Et plus vite que ça !

L'esclave partit en cuisine et l'équipe s'installa à l'une des rares tables libres à cette heure. L'insectoïde revint quelques secondes plus tard et Panpukin se jeta sur la nourriture, aussitôt imité par les autres. Les plats défilèrent pendant plusieurs dizaines de minutes, jusqu'à ce que les Saiyens estimèrent qu'ils étaient enfin rassasiés. Panpukin émit un bruyant soupir de contentement.

- Tu devrais faire attention, le prévint alors Ceripa. Tu vas finir par ne plus pouvoir trouver d'armure à ta taille.

- Sans oublier le fait que ta vitesse risque d'en pâtir, rajouta Toma, moqueur.

- Et en quoi ça vous regarde ?! s'écria aussitôt le gros Saiyen en se levant brutalement, rouge de colère.

Autour d'eux le silence s'était fait, chacun attendant la probable bagarre qu'il risquait d'y avoir. En effet, chacun ici présent savait qu'aborder ce sujet avec le Saiyen à la moustache était plutôt risqué.

- Tu veux te donner en spectacle ? intervint Bardock d'une voix dure. Si tu veux savoir, continua-t-il avec sérieux , ça nous regarde parce que nous faisons partie d'une même équipe. Si tu n'es pas au meilleur de tes capacités alors tu ne vaux rien. Et tu nous mets en danger par la même occasion. Maintenant, rassieds-toi.

Contenant sa colère, Panpukin obéit. Son commandant avait raison. Peu à peu, les bavardages reprirent dans la salle. C'est alors qu'un humanoïde à cornes pénétra dans le réfectoire et s'arrêta un instant pour parcourir la salle des yeux. Son regard s'arrêta finalement sur Bardock et il se dirigea vers lui sans hésiter.

- Commandant Bardock ? demanda-t-il en arrivant auprès du groupe.

- Qu'y a-t-il ?

- Voici un nouvel ordre de mission, annonça l'humanoïde en remettant l'ordre au Saiyen, avant de quitter la salle.

- Déjà ? s'étonna Toma. On vient juste de rentrer.

- Le Seigneur Freeza a l'air de beaucoup apprécier les services des Saiyens, commenta Panpukin. Cette alliance n'était peut-être pas une si mauvaise chose, finalement.

- Où est-ce ? s'enquit Ceripa.

- Assez loin, la renseigna Bardock. C'est dans la galaxie B-206-RZ. Il nous faudra au moins quinze jours de capsule pour nous y rendre.

- Quinze jours sans bouger ? fit Toma. On va s'ankyloser.

- On trouvera une planète proche pour se poser et se dégourdir un peu avant d'attaquer l'objectif. Bon, vous êtes prêts ?

- On est partis.

L'équipe prit alors la direction de l'aire de lancement de la section R-9 réservée aux secondes classes. La planète était agitée d'une activité fébrile depuis quelques temps. L'Alliance avec Freeza datait de plusieurs années déjà, mais le Seigneur de Glace semblait de plus en plus compter sur les Saiyens pour agrandir son territoire déjà important. En conséquence, les missions se succédaient aux autres et les Saiyens savaient qu'ils pouvaient compter sur Freeza pour leur fournir du travail.

En arrivant sur l'aire de lancement, l'équipe de Bardock croisa un Saiyen visiblement en colère qui quittait les lieux d'un pas vif. Ils se retournèrent avec étonnement.

- Qu'est-ce qu'un type comme lui fait ici ? demanda Pamukin une fois que le Saiyen se fut suffisamment éloigné pour qu'il ne puisse pas l'entendre. C'était un première classe, non ?

- Vu son armure, c'en était un, confirma Ceripa.

- J'ai entendu dire qu'un première classe avait été disgracié par notre Roi, intervint alors Toma. Et qu'il avait été contraint de prendre le commandement d'une équipe de seconde classe. Je crois que son nom est Gyoku

- Toujours au courant des derniers potins, Toma ? se moqua Panpukin.

- C'est ce qui arrive quand on est un peu trop proche d'une nourrice qui n'a rien d'autre à faire de sa journée que s'occuper de mômes et bavasser, continua Ceripa.

Toma eut un petit rire.

- Je ne fais que vous rapporter ce qu'on m'a dit.

- Confidences sur l'oreiller, hein ! plaisanta Panpukin en se remettant à marcher, suivi par Ceripa et Totepo.

- C'est à peu près ça, admit Toma tout en leur emboîtant le pas.

Il s'arrêta quelques secondes plus tard pour se retourner en s'apercevant que Bardock ne les suivait pas. Celui-ci, l'air préoccupé, fixait le dos du première classe qui s'éloignait.

- Qu'est-ce qu'il y a ? lui demanda-t-il en se rapprochant de lui.

- Il va nous poser des problèmes.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Un première classe qui s'est fait disgracier ne peut que causer des problèmes, lâcha Bardock en se détournant pour rejoindre les autres.

Toma jeta un coup d'œil dans la direction prise par le première classe mais celui-ci était déjà hors de vue. Toma afficha alors lui aussi un air préoccupé. Car Bardock se trompait rarement.

Et Toma put en avoir la preuve lorsque lui et ses co-équipiers revinrent de mission deux mois plus tard. A peine étaient-ils sortis de leurs capsules que leur attention fut attirée par un attroupement qui s'était formé sur l'aire d'atterrissage.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Ceripa en se rapprochant de Toma.

Celui-ci haussa les épaules. A croire que tout le monde pensait qu'il était au courant de tout. Il attrapa un des personnels de navigation qui passait près de leur groupe.

- C'est quoi cet attroupement ? le questionna-t-il en désignant la direction par un mouvement de tête.

- Ca ? C'est juste le première classe qui pique encore sa crise.

- 'Encore' ? intervint Bardock.

- Ouais. Depuis qu'il est là, il ne se passe pas un jour sans qu'il y ait un problème.

Toma se tourna vers son commandant.

- On va voir ?

Bardock acquiesça. Toma interrogea du regard les autres membres de son équipe.

- Ca ne m'intéresse pas, fit Ceripa tandis que Totepo et Panpukin avaient déjà pris le chemin du réfectoire après avoir brièvement haussé les épaules avec indifférence.

- Alors on se retrouve au réfectoire, fit Toma en laissant la Saiyenne.

Lui et Bardock s'approchèrent de l'attroupement étonnant silencieux. Jouant des coudes, ils arrivèrent à se frayer un chemin jusqu'au premier rang. Devant eux, le première classe venait de violemment frapper l'autre Saiyen. Etrangement, ce dernier n'avait pas répliqué et restait assis au sol, le visage ensanglanté, se contentant de fixer son supérieur d'un regard noir.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'enquit discrètement Toma en interrogeant son voisin.

- Durant leur mission, Moku n'a pas obéi aux ordres du première classe et ça, le première classe l'a pas supporté. Ce type est vraiment un connard…

Aussitôt, le première classe, l'air furieux, se retourna brutalement dans leur direction. Mais il n'avait rien dû entendre car il se détourna aussitôt et sortit de l'attroupement en poussant sans ménagement les Saiyens pour pouvoir passer. Petit à petit, tous se dispersèrent pour retourner à leurs occupations, se désintéressant du seconde classe.

- Tu avais raison, fit Toma en se tournant vers son commandant. Bien, continua-t-il en oubliant cette affaire, si on passait aux vestiaires avant de rejoindre les autres ? Mon armure est dans un sale état, et la tienne n'est pas mieux, rajouta-t-il en désignant leurs armures qui avaient souffert pendant leur mission.

Lorsqu'ils rejoignirent le réfectoire, leurs coéquipiers avaient déjà largement entamé leur repas.

- Vous en avez mis du temps ! leur reprocha Panpukin. On a bien fait de pas vous attendre.

- Alors, intervint Ceripa, qu'est-ce que c'était cet attroupement ?

- Je croyais que ça ne t'intéressait pas ? la taquina Toma en prenant place à ses côtés tandis que Bardock prenait place entre Totepo et Panpukin.

Panpukin éclata de rire et Ceripa lui jeta un regard noir mais s'abstint de répliquer. Toma et Bardock venaient à peine de se faire servir qu'une voix nasillarde retentit dans les haut-parleurs.

- Le commandant Bardock est demandé au bureau de la section B4. Je répète, le commandant Bardock est demandé au bureau de la section B4.

- T'as trop pas de chance, compatit faussement Panpukin. Dire que t'as même pas eu le temps de toucher à ton repas.

- Mais tu vas te faire une joie de t'en charger, n'est-ce pas ? fit Bardock en se levant.

- C'est rien de le dire, répliqua Panpukin en attirant à lui l'assiette de son commandant où un monticule de nourriture était amassé.

Bardock quitta le réfectoire.

- Pourquoi est-ce qu'il a été appelé en section B4 ? demanda Panpukin entre deux enfournages de nourriture. C'est la section qui gère les mômes.

- Peut-être à cause de son fils ? hasarda Ceripa.

- Raditsu ? Même si Bardock ne s'en occupe pas, il a un tuteur, non ? Le môme a quel âge maintenant ? Cinq ans, c'est ça ?

- Ouais. Et il paraît que c'est une vraie teigne, rajouta Toma en riant.

- C'est dommage que Bardock n'ait pas voulu s'occuper de lui comme il l'avait fait pour son premier fils, dit alors Ceripa d'un air songeur.

Toma redevint soudain beaucoup plus sérieux.

- Tu ne vas pas remettre ça ?! Bardock s'était occupé de son premier fils depuis sa naissance et il s'y était beaucoup attaché. Toi-même tu pensais qu'il s'y était trop attaché. Et tu as bien vu comment il a réagit quand son fils est mort ? Kakarotto avait à peine douze ans et Raditsu est né le jour même de sa mort. Tu voulais qu'il réagisse comment lorsqu'il a vu Raditsu ?

Ceripa n'ajouta rien et les autres non plus. Tous savaient à quel point Bardock avait été affecté par la perte de ce fils auquel il tenait tant et la manière brutale dont il avait rejeté Raditsu à sa naissance. Personne ne pourra jamais remplacer Kakarotto ! avait alors hurlé Bardock en manquant de détruire une partie de la section médicale dans un accès de colère. Qu'il aille au diable ! avait-il encore hurlé, fou de rage, lorsque le personnel médical lui avait demandé ce qu'il devait faire de l'enfant. Faites-en ce que vous voulez ! Balancez-le dans l'espace, envoyez-le sur une autre planète, mais je ne veux pas le voir !

Mais Raditsu n'avait pas été envoyé sur une autre planète. Ceripa pensait que Bardock allait changer d'avis et avait donc donné la consigne au personnel médical de trouver une nourrice pour l'enfant. Mais Bardock n'avait pas changé d'avis. Et Raditsu avait été depuis confié à un tuteur.

Bardock aussi se doutait que c'était à cause de son fils qu'il avait été appelé à la section B4. Il savait aussi que Raditsu était doué pour s'attirer des problèmes et il ne fut donc pas étonné lorsque l'humanoïde en charge de la section lui annonça que son fils avait été mis à l'isolement.

- Qu'est-ce qu'il a encore fait ? demanda Bardock d'une voix neutre en suivant le vieil humanoïde jusqu'à la cellule d'isolement qui était utilisée pour les enfants 'récalcitrants' à l'éducation saiyenne.

- Il a provoqué une bagarre avec des enfants de première classe, le renseigna l'humanoïde. Bien sûr, il n'était pas de taille et il a dû rapidement être secouru. Mais ne vous inquiétez pas, il n'a rien de grave, juste quelques égratignures.

Bardock ne répliqua pas qu'il s'en fichait, l'humanoïde n'aurait pas compris. Il le suivit jusqu'à la cellule d'isolement où avait été cantonné Raditsu. Il y trouva le gamin sans son armure assis par terre, le visage renfrogné, marqué par quelques entailles légères. Lorsque l'enfant le vit, il se mit aussitôt sur ses pieds, surpris.

- Père ?

- Tu n'as pas pu t'empêcher de te distinguer une nouvelle fois, hein Raditsu ? lâcha froidement Bardock en dévisageant son fils d'un regard sévère.

- Ils m'avaient provoqué ! cracha l'enfant avec hargne en se remémorant les paroles insultantes des enfants.

- Quand on est pas capable de se défendre seul, on se la ferme et on s'écrase ! répliqua aussitôt son père d'une voix grave et forte qui parut encore plus impressionnante en se réverbérant sur les parois de la cellule.

Bardock se tourna vers l'humanoïde.

- Où est son tuteur ? C'est à lui de régler ce genre de problème normalement.

Son interlocuteur parut mal à l'aise.

- C'est que… nous ne savons pas où il est.

- Comment ça ?

- Nous n'avons pas pu le joindre. D'après ce que j'ai compris, le petit était livré à lui-même depuis un moment déjà. Son tuteur doit avoir pris quelques jours de vacances…

Quelques jours de vacances… Depuis quand le personnel avait-il droit à des jours de vacances ?… Il avait simplement dû être tué dans une rixe des quartiers chauds qui opposaient souvent les combattants à la nuit tombée… Heureusement que celui qui avait la responsabilité de son fils ne se trouvait pas devant lui, sinon Bardock l'aurait mis en pièces.

- Alors confie-le à quelqu'un d'autre, répliqua le Saiyen avec énervement.

- Je suis vraiment désolé, mais il n'y a vraiment personne d'autre de disponible.

- Tu plaisantes, j'espère ?!

- J'aimerais bien. Mais les autres tuteurs sont déjà débordés. Quant aux nourrices, elles doivent s'occuper des nouveaux-nés. Nous avons de plus en plus de naissances, pas assez de personnel et…

Bardock sentit la colère rapidement monter en lui. Mais il savait qu'il n'avait pas le choix.

- C'est bon, c'est bon, fit-il en coupant son interlocuteur d'un geste agacé.

Il en se tourna vers son fils.

- Raditsu, tu vas venir avec moi. Momentanément, rajouta-t-il en se tournant brièvement une nouvelle fois vers l'humanoïde qui acquiesça promptement.

- Vraiment ? s'écria Raditsu.

Bardock pouvait voir de la joie dans le regard de son fils… Et cette vision lui était insupportable.

- Ecoute-moi bien, reprit-il sérieusement d'une voix glaciale, car je ne me répèterai pas. Tu as intérêt à te tenir et tu feras ce que je te dirai. Tu fais une seule connerie et tu dérouilles, c'est clair ?

- Très clair, répondit faiblement Raditsu.

Toute trace de joie avait disparu de son regard, à la grande satisfaction de son père.

- Viens, ordonna celui-ci. Quant à toi, rajouta-t-il en transperçant l'humanoïde d'un regard noir, tu as intérêt à lui trouver un autre tuteur. Et rapidement. Préviens-moi sur le champ dès que tu l'auras trouvé.

L'humanoïde déglutit difficilement.

- Ce… ce sera fait, bafouilla-t-il avant de remarquer que les deux Saiyens étaient déjà partis.

Avant de ramener son fils chez lui, Bardock l'emmena récupérer quelques affaires dans l'appartement du tuteur de l'enfant.

- Prends ton armure aussi, lui ordonna-t-il en sachant que son fils en aurait besoin pour ses séances d'entraînement.

L'enfant acquiesça et se dépêcha d'aller récupérer le reste de ses effets. Lorsqu'il eut fini, ils quittèrent le petit appartement pour se rendre dans le quartiers des combattants de leur district. Tout en marchant, Raditsu ne pouvait s'empêcher d'observer son père qui le précédait. Celui-ci était toujours aussi grand que dans ses souvenirs. Aussi froid aussi. Raditsu ne comprenait pas pourquoi son père se comportait de cette façon avec lui. Les quelques rares autres enfants de seconde classe qu'il connaissait et qui n'avaient pas été envoyés sur d'autres planètes à leur naissance vivaient avec leurs parents. Même s'ils étaient confiés à d'autres personnes lorsque leurs parents partaient se battre pendant des missions plus ou moins longues, ils les retrouvaient à leur retour. Alors pourquoi pas lui ? Qu'avait-il fait pour que son père le déteste autant ? S'arrêtant quelques secondes, il essaya tant bien que mal de retrouver une prise sur l'encombrant paquetage et l'armure qui menaçaient de tomber.

- Allez, dépêche-toi, l'interpella son père d'une voix irritée en s'apercevant que son fils s'était arrêté. C'est peut-être trop lourd pour toi ? rajouta-t-il sur un ton ironique où Raditsu perçut une pointe de mépris.

- Bien sûr que non ! répliqua vivement l'enfant dans un sursaut de fierté.

Mais comme pour contredire ses dires, plusieurs paquets lui échappèrent des mains. Raditsu se baissa pour les ramasser mais il ne réussit qu'à faire tomber d'autres affaires. Sachant que s'il le laissait porter ses effets seul, Bardock serait encore là le lendemain, le Saiyen se saisit des affaires de son fils à la grande surprise de ce dernier. Raditsu n'ayant plus que son armure à porter, ils se remirent en route.

Ils arrivèrent bientôt aux quartiers des combattants de seconde classe. Les familles vivaient entassées dans de petits appartements exigus qui se ressemblaient tous plus ou moins, sans fenêtre et avec peu de confort. Raditsu s'était toujours demandé à quoi l'appartement de son père pouvait ressembler. Il vivait seul, il ne devait donc pas être bien grand. Il suivit son père en silence dans les longs couloirs aseptisés dont chacune des portes amenait à un appartement de seconde classe.

Bardock s'arrêta soudain devant un sas et Raditsu sut que c'était là que son père vivait. Il en eut la confirmation en déchiffrant difficilement le nom marqué en caractères saiyens qui se trouvait à côté de l'entrée. Son père ouvrit le sas et il le suivit à l'intérieur. Tandis que Bardock posait dans un coin les affaires de son fils, ce dernier observait les lieux. La petite pièce principale qui faisait office de pièce à tout faire était étonnamment claire et en ordre. Pire que ça, elle paraissait sans âme, comme si Bardock était encore plus rarement chez lui que les autres Saiyens.

D'un côté de la pièce se trouvait un coin repas sommaire avec sur sa droite un sas. Au milieu se trouvait une table, avec seulement deux assises de part et d'autre. Sur un autre pan de la pièce se trouvait un placard mural avec deux sas de chaque côté. Raditsu s'avança de quelques pas et il découvrit sur un des côtés de la petite pièce un meuble encastré dans le mur, rempli de plusieurs dizaines de conteneurs de données dont il mit quelques secondes à comprendre l'utilité… Des livres. C'était une bibliothèque. Surpris et troublé, Raditsu se retourna vers son père qui l'observait, l'air impassible.

- Je vais te montrer où tu vas dormir, annonça Bardock en se dirigeant vers l'un des trois sas qui menaient aux autres pièces.

Raditsu suivit son père pour entrer dans une autre pièce beaucoup plus petite mais aussi nette que la précédente. D'un côté se trouvait une couchette, de l'autre un espace de rangement mural. Rien d'autre.

- Les douches se trouvent à l'étage, dans le couloir de cette section au fond à gauche, l'informa Bardock d'un air indifférent, comme s'il récitait un devoir ennuyeux. Le réfectoire de cette section se trouve à l'étage inférieur. Les toilettes se trouvent dans la pièce principale à gauche en entrant.

- Et l'autre pièce ? demanda Raditsu en devinant pourtant la réponse.

- C'est ma chambre. Je t'interdis d'y entrer.

Raditsu ne demanda même pas pourquoi. Il se doutait que son père ne lui répondrait pas.

- Dépêche-toi d'enlever ton paquetage qui encombre l'entrée, lui ordonna Bardock en quittant la pièce.

- Où vas-tu ? lui demanda précipitamment le petit Saiyen en le voyant sortir des affaires du placard mural de la pièce principale et se diriger vers le sas d'entrée.

Il vit son père cesser son mouvement, et l'enfant se demanda s'il allait répondre à cette question incongrue.

- Prendre une douche, lâcha finalement Bardock avant de sortir.

Une fois seul, Raditsu laissa échapper un soupir de soulagement, toute la tension qu'il éprouvait venant de s'évanouir d'un coup. Son père le mettait mal à l'aise. Il lui faisait peur aussi. Mais c'était son père. Et Raditsu n'avait qu'une envie : que son père soit fier de lui. Peut-être qu'il le reprendrait avec lui si ça arrivait ? Soudain tout sourire, le petit Saiyen se hâta de transporter ses affaires dans ce qui serait sa chambre. Seulement pour quelques jours, se reprit-il mentalement.

Une fois ses affaires dans la chambre, il se retrouva bien embêté. Le petit espace libre entre la couchette et le placard mural n'était plus libre du tout et Raditsu ne voyait pas trop ce qu'il pouvait faire pour arranger tout ça. Il y avait bien le placard mural mais… Il réfléchit pendant plusieurs minutes à un autre moyen mais n'en trouva pas. Il leva alors les yeux vers l'espace de rangement. Est-ce que son père ne verrait pas d'inconvénient à ce qu'il emprunte cet espace ?… Rien n'était moins sûr.

Il se passa encore plusieurs longues minutes avant que Raditsu n'ose prendre la décision d'y ranger ses effets. Il les poussa contre le mur pour se frayer un chemin et sans plus hésiter fit coulisser la porte pour ouvrir le placard. A priori, il n'y avait pas de place pour ses affaires… Il s'éleva de quelques dizaines de centimètres au-dessus du sol pour pouvoir voir l'ensemble des étagères. Là non plus, pas de place. Raditsu était déçu et dépité. Lui qui pensait avoir réglé son problème se trouvait dans la même situation qu'auparavant.

Laissant son regard errer sur le contenu du placard, son attention fut soudain attirée par une pile de vêtements parfaitement pliés. Des vêtements à la taille d'un enfant. Raditsu avait entendu dire par son tuteur que son père avait eu un autre fils avant mais que celui-ci avait été tué au cours d'un combat sur le terrain lorsqu'il avait à peine douze ans. Raditsu était peut-être un enfant mais il n'était pas assez idiot pour ne pas comprendre qu'il avait tout intérêt à ne pas toucher à ces affaires. Il allait refermer le placard lorsque son regard se porta sur plusieurs objets rangés sur une étagère. Oubliant sa résolution de ne rien toucher, il tendit les mains pour se saisir d'un des objets. Celui-ci avait l'allure d'un animal un peu étrange, rond, court sur pattes, marron avec une truffe noire, deux grandes oreilles rondes et un regard d'une niaiserie affligeante. Raditsu passa la main dans la fourrure reconstituée du pelage de l'animal. Elle était douce. Se désintéressant de l'animal, il se saisit d'une boîte rectangulaire aux couleurs vives qui fit du bruit lorsqu'il la secoua, signifiant qu'il y avait quelques chose à l'intérieur. Cédant à la curiosité, le petit Saiyen ouvrit la boîte. Ce qu'il y découvrit le laissa perplexe. A l'intérieur de la boîte se trouvaient des dizaines et des dizaines de crayons de couleurs différentes, recouvrant une importante gamme de teintes variées. C'était le genre de choses que seuls les gamins encore chez leur nourrice utilisaient pour se distraire en gribouillant sur des feuilles des horreurs sans nom. Mais ce n'était absolument pas le genre de distraction auquel un Saiyen de douze ans se livrait. Une fois retirés à leur nourrice, les enfants commençaient à s'entraîner durement et n'avaient plus le temps de s'amuser à ces jeux de bébés… Est-ce que son père avait laissé son fils s'amuser à des jeux de bébé jusqu'à un âge si avancé ?… Sincèrement, cela étonnait Raditsu.

Remettant la boîte en place, il vit soudain une importante pile de feuilles assez épaisse. Il les prit et, incrédule, les regarda une à une. C'étaient des dessins. Les premiers étaient assez maladroits et ne ressemblaient pas à grand chose. Mais au fur et à mesure, le trait devenait très rapidement plus régulier, plus sûr. Quelques feuilles plus loin et le petit Saiyen s'arrêta en remarquant la maîtrise du trait par lequel un paysage avait été représenté. Raditsu n'avait aucun sens artistique mais il fallait être idiot pour ne pas admettre que c'était beau. Et cette pensée troubla l'enfant. Ces dessins, c'était vraiment son frère qui les avaient faits ?… Son père avait-il vraiment gardé tout au long de ces années les dessins que son fils lui faisaient ?… Il ne poussa pas plus loin sa réflexion. Il venait d'entendre son père revenir de la douche. Il voulut remettre rapidement les feuilles en place mais dans sa précipitation, le paquet lui échappa des mains, faisant s'étaler au sol l'ensemble des feuilles. Raditsu atterrit rapidement pour les ramasser mais c'était trop tard.

- Qui t'a permis de toucher à ces affaires ?!

A ce grondement furieux, l'enfant sursauta et se retourna vivement pour se retrouver face à son père. Ce dernier, le regard noir, semblait difficilement contenir sa colère.

- Dépêche-toi de sortir de cette pièce, ordonna Bardock d'une voix glaciale.

Raditsu ne se le fit pas dire deux fois et sortit précipitamment de la pièce, mortifié. Il n'aurait jamais dû toucher ces objets sans l'autorisation de son père !

Une fois seul, Bardock resta un moment à fixer le tas de feuilles éparpillées au sol. Dire qu'il avait presque oublié jusqu'à leur existence… et que ce maudit gamin n'avait rien trouvé de mieux que de lui faire se rappeler… Soudain contrarié, le Saiyen se saisit vivement des feuilles avec la ferme intention de les remettre à leur place sans même y jeter un œil. Mais son regard s'arrêta un instant sur le dernier dessin qui avait attiré l'attention de Raditsu. Et il se souvint. Ce dessin aux traits si parfaitement maîtrisés avait été fait quelques jours avant le décès de Kakarotto. Son fils et lui s'étaient accordés quelques instants de repos et son fils avait pris le temps de dessiner ce paysage avant de partir. Cela avait été son dernier dessin. Un fort sentiment de colère refit soudain surface en Bardock et d'un geste rageur, le Saiyen remit les feuilles en paquet avant de jeter ce dernier au fond du placard et de refermer la porte coulissante d'un geste sec. Son regard s'attarda alors sur les affaires de Raditsu, et Bardock comprit pourquoi l'enfant s'était permis de pénétrer dans cet espace interdit. Il retourna dans la pièce principale où il y retrouva le petit Saiyen, son visage d'enfant déformé par l'angoisse.

- Tu peux ranger tes affaires là-dedans, l'informa Bardock d'une voix neutre en lui désignant le grand placard de la pièce principale. Tu iras prendre une douche et manger quand tu auras fini.

Soudain soulagé, Raditsu acquiesça vivement et se précipita dans la pièce annexe pour récupérer ses affaires. Lorsqu'il eut fini de les ranger, il s'aperçut que son père avait disparu dans sa chambre. Se rappelant l'interdiction, l'enfant n'osa pas le déranger pour lui annoncer qu'il quittait l'appartement le temps d'aller à la douche.

Lorsqu'il revint de la douche, son père était toujours cloîtré dans sa chambre et Raditsu se demanda un instant s'il lui en voudrait beaucoup s'il le dérangeait pour lui proposer d'aller manger ensemble. Mais l'enfant connaissait déjà la réponse et se résigna à quitter une nouvelle fois l'appartement pour se rendre à l'étage inférieur.

De nombreux Saiyens adultes ainsi que quelques rares enfants se trouvaient déjà au réfectoire lorsque Raditsu y pénétra. Le petit Saiyen passa entre les tables animées en regardant de droite et de gauche afin d'essayer de trouver une place libre à cette heure de grande affluence. C'est alors qu'il remarqua une table au fond où se trouvaient des Saiyens qu'il reconnaissait. Parmi eux se trouvaient deux des équipiers de son père encore présents, le gros Saiyen moustachu qui s'appelait Panpukin et Ceripa, que Raditsu connaissait car elle était parfois venue le voir chez son tuteur. A leurs côtés, Raditsu reconnu Chii, l'une des filles de Panpukin qui venait d'intégrer une équipe de combat cette année et Sugi, le fils de Ceripa qui était âgé d'une dizaine d'années. Sans hésiter, Raditsu se rapprocha d'eux.

- Eh, Raditsu ! l'interpella Panpukin lorsqu'il fut à leur hauteur. Esclave ! appela-t-il en direction des cuisines. Un autre repas ! Alors gamin, reprit-il en se tournant vers le petit Saiyen, il paraît que tu as encore fait des tiennes ? Tu as eu du cran de défier ces mômes !

Raditsu eut un rictus de satisfaction en entendant ces paroles.

- Ouais, rajouta Chii en laissant une place à l'enfant pour qu'il puisse s'asseoir, surtout que ces gamins se croient tout permis parce leurs parents sont des premières classes. Tu as bien fait de vouloir leur donner une leçon.

- Mais ils étaient trop forts, admit Raditsu lorsque l'esclave revint avec son repas.

- Il fallait s'y attendre, intervint alors Ceripa. Tu avais quoi dans le crâne quand tu les as défiés ? Au fait, continua-t-elle sans attendre la réponse de Raditsu, où est Bardock ?

- Chez lui, répondit évasivement l'enfant d'un air volontairement détaché.

- Ton tuteur doit être furieux.

- Je ne vis plus chez mon tuteur.

Ceripa hocha la tête avec indifférence puis réalisa soudain.

- Ne me dis pas que… Bardock t'as pris avec lui ?!

- Seulement pour quelques jours, tempéra Raditsu.

Il y eut un silence pendant quelques secondes puis Panpukin se tourna vers l'enfant.

- Il ne vient pas manger ?

Raditsu haussa les épaules avec indifférence.

- Je ne sais pas.

Panpukin remarqua le visage fermé de l'enfant.

- Bah, fit-il d'un ton rassurant, il a jamais été très sociable de toute façon. Hein, Ceripa ?

Celle-ci acquiesça distraitement, les yeux fixés sur le fils de son commandant. Et les conversations reprirent bientôt, perdues dans le bruit des discutions qui emplissaient la salle.

Le repas achevé, Raditsu se hâta de retourner chez son père. Pourtant, à peine fut-il entré dans l'appartement qu'il stoppa net en apercevant Bardock. Celui-ci avait passé une tenue d'intérieure constituée d'un pantalon lâche et d'un haut léger foncés, et était assis à la table de la pièce principale. L'enfant observa un moment son père travailler sur le terminal portable qu'il avait installé devant lui. Son père avait l'air si concentré qu'il semblait ne pas l'avoir entendu rentrer… Ou peut-être l'avait-il entendu revenir mais qu'il jugeait le retour de son fils si peu important qu'il n'estimait pas devoir lui octroyer une once d'attention. Le petit Saiyen comprit enfin. Il l'ignorait délibérément. Raditsu se sentit soudain terriblement vexé. Prêt à lui rappeler bruyamment sa présence, l'enfant ouvrit la bouche pour parler… mais il la referma aussitôt sans avoir prononcé un seul son. Qu'aurait-il pu lui dire ? ''Eh, papa ! Je suis là ! Tu as un fils, tu t'en rappelles ?'' Au fait, qu'est-ce qu'un père et son fils sont censés se dire ?… Et qu'est-ce qu'un père et son fils qui n'ont jamais eu que quelques contacts stériles peuvent bien avoir à se raconter ?… La voix profonde de son père le tira soudain de sa réflexion.

- Tu comptes rester planté là toute la nuit ?

Raditsu dévisagea son père qui n'avait même pas cessé un instant son activité. Ce dernier avait posé sa question sur un ton légèrement indifférent. L'enfant éprouvait une irritation grandissante contre ce père qui refusait de lui accorder de l'attention. Il décida de frapper là où cela faisait mal.

- Les dessins, c'est mon frère qui les a faits ?

Il eut à nouveau toute l'attention de son père. Mais ce dernier n'était pas décidé à se laisser faire.

- Ne joue pas à ce jeu avec moi, Raditsu, le prévint gravement Bardock.

Mais le petit Saiyen ne pouvait pas se décider à en rester là.

- Mon tuteur m'a dit…

- Peu importe, le coupa aussitôt son père d'une voix sèche. Je ne veux plus te voir. Va te coucher.

- Mais…

- Ne me fais pas me répéter, Raditsu.

Et l'enfant se hâta d'obtempérer à cet ordre sans appel. Une fois dans ce qui était devenu sa chambre pour quelques jours, il se remémora le regard que son père venait juste d'avoir lorsqu'il avait prononcé sa dernière phrase. Pendant un instant, ses yeux avaient brillé d'une lueur meurtrière si intense que Raditsu avait craint pour sa vie…

- Je te déteste…

Ces mots avaient seulement été murmurés mais le petit Saiyen les regretta aussitôt. Conformément à l'ordre de son père, il alla se coucher.

De longues heures passèrent avant que Bardock ne décide d'aller se coucher. Il se sentait terriblement fatigué et las. Et la présence de son fils n'avait réussi qu'à empirer les choses. Bardock savait que Raditsu se sentait rejeté par lui, mais il ne pouvait s'empêcher de le traiter froidement pour essayer de mettre le plus de distance entre eux deux. Et il y arrivait plutôt bien vu le comportement que l'enfant avait adopté en fin de soirée. Il était injuste avec lui, il le savait. Mais Bardock en avait besoin, pour son propre salut.

Il se décida à aller voir si son fils dormait. Ce dernier était effectivement endormi sur la couchette qui avait appartenu autrefois à Kakarotto. Bardock observa pendant quelques instants son fils dormir. Lorsqu'il le vit frissonner en se recroquevillant, il s'approcha du thermostat qui réglait la température du caisson de la couchette et augmenta le curseur de deux crans. Ceci fait, il sortit de la chambre avec l'intention d'aller se coucher à son tour. Mais le terminal de communication de l'entrée s'activa soudain, produisant un très léger son qui attira aussitôt l'attention de Bardock. Le Saiyen se dépêcha d'établir la communication.

- J'écoute.

- Excusez-moi de vous déranger mais je vous appelle comme convenu pour vous avertir qu'un nouveau tuteur a pu être attribué à votre fils.

Bardock reconnut aussitôt la voix de l'humanoïde rencontré quelques heures plus tôt.

- Et ? l'encouragea-t-il à continuer.

- Et bien le nouveau tuteur pourra venir prendre votre fils dans trois jours.

- Il viendra demain matin ou c'est moi qui viendrai le chercher, exigea aussitôt Bardock d'une voix sans appel.

Il y eut un long silence de la part de son interlocuteur puis ce dernier se décida à répondre, la voix mal assurée.

- Ce… C'est d'accord. Il sera chez vous demain matin.

- Parfait, conclut Bardock.

Et il coupa la communication. Le Saiyen savait que s'il laissait son fils habiter trop longtemps chez lui, il finirait par s'attacher à l'enfant, de façon irrémédiable. Et c'était la dernière chose qu'il voulait. Il avait fait cette erreur une fois. Il ne la referait pas.

A suivre…