Au-dessus des Lumières de New-York
Je vous conseille d'écouter la chanson Lullaby de The Cure en lisant cet os.
Disclaimer; Non, ces excellents personnages ne m'appartiennent pas. Tristesse.
Bonne lecture !
C'était une de ces longues nuits étoilées et chaudes. Une de ces nuits d'été où les gémissements des guitares se mêlaient à la mélodie des amants, ou bien était-ce le contraire.
Tony Stark regardait cette nuit de sa baie vitrée, parce qu'il n'arrivait pas à dormir et que la jolie fille blonde dans son lit s'était endormie juste après une partie de jambes en l'air un peu morne.
D'ordinaire, Tony aimait la combinaison du sexe et de l'été à New-York. De juin à août, les esprits se libéraient, les cuisses s'écartaient, les gémissements montaient et le plaisir coulait. Mais depuis quelques mois, le sexe était devenu ennuyant. Les bouches pulpeuses murmuraient des choses si banales, les mains valsaient une danse passée de mode et les regards hurlaient à l'ennui.
Les rythmes électroniques et faussement charmeurs des boîtes de nuit lui filaient la migraine. Les mini-jupes et bas résilles lui faisaient remonter la bile de l'estomac. La vulgarité endiablée de New-York ne l'excitait plus.
Tony Stark s'ennuyait.
Et là fallait fermer ta porte à doubles tours, rentrer ta moitié, cacher les choses qui t'étaient précieuses, Tony Stark s'ennuyait.
Pour appuyer plus, encore un tout petit peu plus, c'était une de ces nuits d'été, et Tony était seul devant sa fenêtre.
La ville de New-York étendue à ses pieds gueulait des choses superficielles sous fond de musique de discothèque.
Seulement, la morosité des étoiles vint se briser quand le verre de la baie vitrée brilla quelques secondes, et qu'un regard plus vert que la plus coûteuse des émeraudes se refléta vivement dans le vitre en face de l'homme.
Tournant le visage à Manhattan frémissante sous la luxure de l'été, l'Homme de Fer parla d'une voix rauque en se retournant.
- Que me vaut ce plaisir ?
- Un verre.
Loki se tenait bizarrement tordu dans son costume de cuir noir. Le reste n'était que pâleur, traits et ombres, si ce n'était lumières. Ses longs cheveux semblaient étrangement flotter et se débattre dans l'air.
Thor avait dit; Loki avait été jugé à Asgard; Loki avait été puni à Asgard; Loki avait perdu ses pouvoirs à Asgard.
La question du comment bordel était-il alors arrivé sur Midgard tournoya dans la tête de Tony, puis il décida que sa propre survie était plus importante. Loki n'avait pas besoin de sa magie pour le lancer à nouveau par la fenêtre.
Il ne répondit donc rien et contourna prudemment le Dieu pour attraper une bouteille d'un alcool quelconque. Un alcool fort, de préférence. Tony avait ce petit pressentiment qu'il ne devait pas appeler le reste des Avengers; cette nuit, il aurait au moins une occupation.
Alors qu'il cherchait un verre dans ses placards, Loki marcha vers lui et déroba impatiemment la flasque de whisky des mains de Tony. Lorsque le goulot heurta ses lèvres, la moitié du liquide se déversa sur sa gorge pâle renversée.
Iron Man observa avec une sorte d'effroi fasciné l'alcool qui coulait dans la gorge, dégoulinait sur le menton et... Tony parla, parce que avoir un Dieu décidé à se bourrer la gueule dans son salon par une nuit d'été pouvait, peut-être, amener à quelques questions. Trois fois rien.
- Comment es-tu arrivé là ?
Loki tourna des yeux fatigués vers lui.
- Stark.
- Ouaip, c'est bien mon nom. J'aimerais bien savoir ce que tu fous ici, comment ça se fait que tu sois apparu comme par magie et bordel, pourquoi tes cheveux flottent dans l'air... ?
Loki passa une main hésitante dans ses cheveux sombres, sentant les mèches noires voler et s'agiter autour de sa tête. Il reprit une gorgée de whisky, et s'éclaircit la voix.
- Aimez-vous les histoires, Stark ?
- Je... M'oui.
Tony invita son ennemi à s'assoir, et ses yeux se posèrent sur l'étrange présence. Loki était si différent du fier conquérant auquel il avait eu affaire; il se tenait tordu, avait les yeux moins fous mais lassés et vraiment ses longues mèches noires suspendues dans l'espace étaient très intrigantes.
- Je vais vous raconter une blague, Tony Stark.
Tony pensa qu'effectivement, ça avait l'air terriblement drôle.
- Un petit garçon vivait dans une contrée lointaine. Il admirait très fort, comme le monde entier, son grand frère brave et fier. Le petit garçon grandit dans son ombre, mais on lui donna une chose, une seule chose que son grand frère n'aurait jamais: une amie immatérielle, pour le protéger et défendre ses amis. Une amie faite de lumière et de poussière verte, d'illusion et d'or. Le petit garçon fut ensuite balloté au travers de son destin funeste, enrôlé dans des idées factices, perdu dans des trahisons, mais son amie était toujours là pour lui.
Puis, le petit garçon fut privé de son amie. On la lui arracha de ses viscères, de ses tripes, de son âme. Et le garçon se sentait si vide et si bouffé et si creux, coincé avec ses terreurs d'enfant dans la cité dorée céleste.
Tony écoutait patiemment le dieu assis en face de lui, et quelque chose dans son coeur hurlait que le frère de Thor n'était qu'un petit garçon perdu.
- Amusant, n'est-ce pas ?
La voix de Loki était basse et un rictus se dessinait sur son visage creux. Il changea de ton, l'heure n'était plus au conte mais aux explications.
- J'ai cherché un moyen de retrouver ma magie, Stark. Elle est toujours en moi, je vibre avec elle mais je ne peux l'atteindre sans une intense douleur. En me déchirant, j'ai simplement réussi à venir ici mais il semble y avoir eu des effets non-désirables. Mes cheveux doivent sentir le flux instable de magie dans mes veines.
Tony acquiesça silencieusement, parce qu'il n'avait rien à dire. Le but de Loki était si légitime. Si on lui avait retiré ses armures, il aurait tué pour les retrouver. Il leva le regard sur l'homme en face de lui, il devait avoir expérimenté une telle souffrance en cherchant à regagner ses pouvoirs.
- Pourquoi ici ?
- J'avais le pressentiment que vous me comprendriez. Et vous me deviez un verre.
- C'est pas faux, Reindeer Games. Et maintenant ?
Loki se leva, son verre à la main. Déambulant jusqu'à la baie vitrée, il essaya d'aplatir ses long cheveux flottant autour de lui. C'était un échec, nota Tony.
- Je vais compter sur votre discrétion et m'établir sur Midgard afin de recouvrer pleinement ma magie.
- Et en quel intérêt je me la fermerais ?
Loki soupira et se tourna vers Iron Man. Les lumières de Manhattan tournaient derrière le dieu, l'été courait les jupons en bas. Le vert de ses yeux brillait si fort, les ombres de sa peau creusaient si fort. Tony pensa un instant à effleurer la pâleur du cou de Loki. Si fort.
- Vous me comprenez, Stark, je l'ai déjà dit. Vous ne me dénoncerez pas si je promet de ne tuer aucune de ces insignifiantes fourmis.
Le milliardaire réfléchit et admit que le dieu avait raison; il ne dirait rien. Loki le... Le fascinait, dans un sens. Parce que finalement, ils se ressemblaient un peu, tellement que ça en était terrifiant. Seuls. Quand il se réveillait en sueur la nuit, il avait toujours peur de se rendre compte qu'il était en fait tout seul. Le sexe et la luxure autrefois si apaisants ne calmaient plus ses terreurs nocturnes. Les soupirs des femmes ne reposaient plus son esprit coupable, les corps serrés dans ses bras n'atténuaient plus ses angoisses profondes.
Tony Stark s'ennuyait et vivait mal la solitude.
Iron Man leva le visage vers Loki et les seuls mots qui vinrent à ses lèvres furent;
- On dirait que tu as des cheveux faits de corbeaux.
Le dieu fronça les sourcils en penchant la tête.
- Que dites-vous ?
- Je peux mettre de la musique ?
L'air de la chanson Lullaby de The Cure lui trottait dans la tête et les basses de la discothèque dans laquelle il était allé ce soir lui avait fait regretter plus que tout ses bons vieux groupes. Loki le regardait les yeux plissés, suspicieux.
- Je ne pense pas apprécier vos chants barbares, Stark.
- Tu verras, c'est impossible de pas adorer cette chanson.
Loki hocha la tête, repoussant une mèche qui volait devant ses yeux. Il semblait presque qu'il flottait dans l'eau, immergé dans le plus sombre des océans. Le milliardaire somma Jarvis de mettre en route l'air de l'homme araignée et la voix craquelée de Robert Smith résonna dans la tour. Lullaby avait une place particulière dans le coeur de Tony; loin des morceaux de rock rythmés qu'il écoutait habituellement, cette chanson le faisait frissonner plus qu'il ne saurait l'avouer.
Alors qu'à travers les baffles de la tour Stark l'enfant chantait sa terreur froide de l'homme araignée qui venait le dévorer, Tony Stark chantait à voix basse sa terreur froide de l'abandon. Suffisamment bas pour que Loki ne l'entende pas, évidemment.
(The Spiderman is having me for dinner tonight.)
Lorsque la chanson se termina, Loki avait les yeux fermés et était vautré sur le canapé de cuir noir. Iron Man baissa le son et laissa la playlist se dérouler. Minuit sonnait tout juste.
- C'était une musique intéressante.
- Je te l'avais dit.
- Serais-je votre homme araignée ?
- Du tout, Reindeer Games. Tu viens pas pour me bouffer ou me buter, à ce que je sache.
- Qui vient vous hanter la nuit alors ?
- Tes cheveux sont vraiment étranges.
Tony s'approcha et voyant que Loki n'avait aucun mouvement de recul, il toucha une des mèches noires suspendue. Les cheveux semblaient animés d'une vie propre, et Iron Man ouvrit de grands yeux lorsque la mèche s'enroula doucement autour de son doigt.
C'est seulement maintenant que Tony se rendit compte qu'il était très très près du dieu, et que les yeux verts lui posaient une interrogation muette.
(Que faites-vous ?)
- Désolé, je...
- Je n'ai rien dit, Stark.
- Je ne comprends pas comment tes cheveux peuvent défier la gravité comme ça.
- C'est un effet secondaire, mais même moi ne suis pas sûr d'y comprendre grand chose.
Loki soupira et ses cheveux s'agitèrent en même temps, suivant naturellement les émotions du Dieu. Seulement cela fit s'emmêler les doigts de Tony et bordel, toute sa main se perdit dans la chevelure mouvante.
- Merde, attend, je vais...
- Vous êtes très près.
C'était juste une observation. Mais leurs deux visages étaient anormalement proches l'un de l'autre, et quand Tony posa son regard sur les fines lèvres de Loki, il déglutit difficilement. Chez un playboy, proximité voulait en général dire sexe, et sexe voulait dire que ça faisait longtemps que Tony n'avait pas eu envie de quelqu'un.
Le visage du dieu avait quelque chose de charmant, songea l'homme. Et ces cheveux qui flottaient autour de ces yeux bien trop verts, c'était... Tony resserra un peu sa prise dans les cheveux bruns, et Loki esquissa un sourire amusé.
- Tout va bien... Tony ?
- À quoi tu joues ?
- Je ne me souviens pas avoir fait quoi que ce soit, en revanche vous êtes à moins de trente centimètres de mon visage et votre main tire ma tête en arrière. Je ne joue pas, Tony. C'est vous.
Le souffle de Loki ricochait sur Iron Man, et Tony défia prudemment du regard son ancien ennemi. Thor avait clairement fait comprendre que son frère ne jouait plus avec les méchants et les attentions de Loki ne semblaient pas néfastes à la Terre.
- On t'as déjà dit que tu avais de beaux yeux ?
- Cette phrase d'accroche est pathétique Tony.
- Mais elle est vraie. T'as les yeux comme du jade.
- Les gens les comparent plus à des émeraudes.
- Avant, ouais. Mais maintenant tes yeux brûlent moins, sont plus... Mélancoliques. Du Jade.
Le coeur de Tony manqua un battement lorsque les joues du dieu rosirent légèrement. Et puis Tony envoya le bon sens se faire foutre parce que c'était une nuit d'été à New-York et qu'il tenait dans sa main un homme défiant les normes de la séduction. Kurt Cobain entamait un solo à la guitare.
- Quand allez-vous enfin vous décider à m'embrass...
Tony Stark fondit sur les lèvres de son ancien ennemi en coupant court à la phrase chuchotée. Leurs bouches étaient simplement posées l'une sur l'autre, testant doucement l'échange. Le dieu ferma les yeux et respira profondément, frottant le bout de son nez sur la joue du milliardaire. C'était si chaste et pourtant si excitant que Tony grogna contre le visage de Loki, cherchant le contact.
Avec Loki, il était bien loin de la vulgarité moderne des terriens. Avec Loki, le souffle même devenait un instrument de luxure ultime.
Tony sourit et rit un peu, se dérobant au dieu en se reculant. Loki émit un bruit outré en rouvrant les yeux, ses cheveux plus agités que jamais.
- Je vous somme de revenir immédiatement ici, Tony Stark.
- Doucement, dieu capricieux.
Tony revint tranquillement s'assoir dans son propre fauteuil, et observa l'homme en face de lui avec un petit sourire. Il aurait dû s'en douter, qu'il irait encore plus loin: il allait se taper un dieu, c'était tellement digne de lui. Tony se gifla intérieurement: il n'allait pas se taper un dieu, il allait faire l'amour à Loki. Lui ne voulait pas tomber dans la superficielle luxure des grandes villes, il avait trop fait cela pendant sa jeunesse. Tony Stark était un playboy mais ne baisait pas vulgairement ses conquêtes, question d'honneur. La tour Stark le maintenait au-dessus des lumières de New-York, seul la nuit et l'été subsistaient ici. Confessions sous la lune, ils avaient chacun partagé un récit à l'autre; Loki avait étalé sa vie, Tony avait soufflé ses angoisses et ils allaient simplement conclure une sorte de pacte.
Puis Tony revint à sa réalité, et Loki s'était levé et le regardait avec une sorte d'étrange douceur.
- J'aimerai beaucoup t'avoir nu, Loki, mais ton costume semble très galère à enlever... Tu le ferais pour moi ?
Iron Man sourit royalement en regardant le dieu, presque sûr que Loki allait le rembarrer. Mais il reçut simplement un regard sirupeux et les mains pâles volèrent à la rencontre du cuir noir. Des attaches sautaient, des espaces de peau blanche se dévoilaient, la cape verte tomba au sol. Loki faisait danser ses mains sur son corps fin et laissait voler ses cheveux autour de lui. Bientôt, Tony eu devant lui le plus bel homme qu'il avait jamais vu.
Totalement nu et sans retenu, Loki se tenait debout devant son fauteuil. Il luisait presque dans la pénombre de la nuit, et les lumières lointaines de Manhattan se reflétaient sur son corps blanc. Comme par hasard, songea Tony, un éclat de lumière verte venait éclairer sa main. Loki regarda quelques secondes ses doigts illuminés, un air un peu triste sur le visage.
- Comme ceci, j'ai presque l'impression d'avoir retrouvé ma magie.
- Je suis sûr que tu la retrouveras.
Loki releva le regard sur Iron Man.
- Tu es magnifique, Loki.
Tony se leva et vint enlacer le dieu, touchant tout ce qu'il avait sous la main. La peau était souple et fraîche et le milliardaire poussa un petit soupir de satisfaction en repassant sa main dans la chevelure flottante. Les bras de Loki se refermèrent dans son dos et ils restèrent là quelques minutes.
C'était nouveau, pensa Tony. Pas désagréable. Mais il commença tout de même à bouger, et Loki eu le message. Il fit rapidement passer le t-shirt du Playboy au-dessus de sa tête et l'aida à se débarrasser de ses derniers vêtements.
- Quelle position voulez-vous que je prenne, commença Loki en déposant des baisers papillons dans le cou de Iron Man.
- Commence par me tutoyer, idiot, rigola Tony.
- Il n'est pas exactement dans mon habitude de tutoyer mes anciens ennemis, mais si vous... Tu trouves ça mieux, je m'adapterai.
- Fais comme tu le sens, Lo, répondit doucement l'homme. Pour ma part...
Il agrippa les fesses du dieu et sourit dans son torse lorsque Loki poussa un gémissement. Il y avait un évident écart de taille mais Tony aimait pouvoir s'étaler de tout son long sur la surface pâle et musclée. Il poussa délicatement le dieu sur le canapé et se hissa à quatre pattes sur lui, prenant ses lèvres.
- Je pense pas que aller dans ma chambre soit une si bonne idée, tu m'excusera.
- Pourquoi donc ?
Tony ne répondit pas mais un air gêné s'installa sur son visage.
- Tony, est-ce qu'il y aurait par le plus grand des hasards, une femme endormie dans votre lit ?
- Elle était bien moins sexy que toi, je te le promet.
À sa grande surprise, Loki étouffa un petit rire et Tony trouva cette action terriblement craquante. Pas jaloux, hein. Ce type était parfait.
- Tu n'aimes pas être seul, n'est-ce pas ? Demanda le dieu.
L'Homme de Fer hésita à répondre, mais hocha la tête en caressant les cuisses offertes.
- C'est donc cela, ton "homme-araignée"... Ta peur incontrôlable de la solitude. Je suis là ce soir, Tony.
Iron Man retint ses larmes parce que la réalité faisait un peu mal et poussa doucement sa langue dans la bouche pleine de vérité. Leurs gémissements emplirent le salon aux vitres transparentes. Le cuir collaient sous leurs corps mais finalement ils ondulaient des hanches et ils oubliaient tout. Peut-être qu'une nuit d'été était un peu ce qui leur manquait depuis trop longtemps.
Puis Tony scruta une autorisation dans les yeux du dieu et Loki prit simplement le visage du Playboy entre ses mains en hochant la tête. Les mèches brunes vibrèrent presque de plaisir quand le doigt de l'Homme de Fer atteint ce qu'il cherchait, et Loki gémit en mordant le cou de Tony.
Iron Man se retira et embrassa profondément le dieu en caressant son visage. Loki quémandait et ses cheveux volaient de plus belle et Tony pensa qu'il n'avait peut-être réellement jamais fait l'amour si c'était aussi bon que ce qu'il expérimentait là. Que les femmes et hommes furieusement débauchés retournent en bas, dans la fausse ville des lumières. Tony était presque en symbiose avec un dieu magnifique, dans les étoiles d'une nuit de juillet.
Tony comprit réellement le mot luxure lorsqu'il pénétra l'homme gémissant sous lui. Le whisky et le sexe leur voilaient les yeux, leurs grognements riaient d'eux même, leurs regards rougissaient d'un tel plaisir. Loki avait la gorge renversée, la bouche en coeur et ses cheveux flottaient toujours en l'air, cachant à moitié son visage.
Tony se perdait dans le ciel chaud, le visage dans le cou du dieu.
Enfin, au-dessus des multiples orgasmes nocturnes de New-York, la tour Stark s'illumina d'un vert puissant avant de retomber dans le noir.
Tony retomba sur Loki, exténué.
- C'était quoi ça ?
Le dieu regarda ses mains, plissant les yeux.
- Ma magie est réapparue un court instant...
- Sérieux ?!
- Elle a de nouveau disparu, mais ce doit être le plaisir intense qui l'a faite remonter.
- Content de savoir que t'as pris ton pied.
Loki caressait distraitement le dos de l'homme couché sur lui. Tony pensa qu'il se sentait plus détendu que jamais, alors que son ancien ennemi était littéralement en train de lui palper les muscles du dos.
- Si jamais tu as besoin de moi dans ta quête pour retrouver ta magie...
Tony se mordit la lèvre. Le dieu ne voulait sûrement pas d'une relation sérieuse mais eh, ça tombait bien, lui non plus. Cependant, il savait que Loki venait juste de trouver une place très spéciale dans son âme, et il avait comme le pressentiment que lui aussi. Ce qu'il s'était passé n'allait pas être oublié, mais il était plus de trois heure du matin et ses paupières se fermaient.
- Je n'y manquerais pas.
Iron Man sentit le dieu hésiter.
- Merci pour cette nuit, Tony. Je n'avais pas parlé comme cela depuis très longtemps.
Loki se soutira tout doucement à l'étreinte, laissant le milliardaire baillant sur le canapé de cuir. Il revêtit son costume sous le regard souriant de Tony, et se tourna vers lui.
- Tes cheveux ne flottent plus, nota Iron Man avec déception. C'était super beau.
- L'effet a dû se dissiper.
Loki déambula devant la baie vitrée, observant avec un œil critique la ville sous ses pieds.
- New-York est laide et vulgaire.
- Les gens sont laids et vulgaires, Loki.
- Tu ne l'es pas, répondit sincèrement le dieu. Midgard est un monde qui a besoin de toi.
Tony ricana amèrement en pensant aux armes qu'il avait vendues. Il était aussi laid que la musique pop des boîtes de nuit.
- Qu'importe ce que toi tu en penses, continua Loki en s'approchant de l'Homme de Fer.
Tony grogna de contentement quand le dieu déposa un chaste baiser sur sa joue.
- Au revoir, Tony.
Tony regarda l'homme emprunter l'ascenseur pour disparaître dans la nuit, cette même nuit d'été qui allait être gravée dans sa peau à coup de suçons et de sentiments. Une bouteille de whisky vide trônait sur la table, seul souvenir de Loki. Juillet battait son plein finalement, avec son lot de plaisir et d'étoiles. Tony avait peut-être un peu moins peur d'être tout seul puisqu'en fermant les yeux, une chevelure faite de corbeaux flottait dans l'air.
Il sombra dans le sommeil, laissant des éclats de Jade accompagner ses songes.
Belle et chaude nuit d'été, où le plaisir coule comme de l'alcool sur une gorge blanche et l'amour apparaît comme des étincelles vertes au bout de longs doigts fins.
Une simple nuit d'été au-dessus des lumières de New-York.
J'ai eu la soudaine envie d'écrire une de ces multiples fics où Loki vient voir Tony et où l'alcool est évidemment impliqué. J'adore ces fics, pour la simple et bonne raison que c'est tout ce qu'on attend d'eux, alors je dédie ce one-shot à toutes celles/ceux qui ont déjà imaginé ce genre de situation ! La fin est ouverte, alors si vous avez envie d'une suite faites le moi savoir ! Merci d'avoir lu, bonne journée/soirée à tous.
Zombiscornu
