--- Bon c'est ma première fic, alors.. j'espère que cela va vous plaire ! (Soyez indulgents, pleaaaaaasssse...)
Ceux qui veulent peuvent me laisser des reviews, ceux qui veulent pas aussi... je ne suis pas méchante, lol...
Zoubis à tous... ---
Disclaimer : Tout appartient à JK Rowling ! Normal... sinon toutes les idées tordues sont de moi... vous reconnaîtrez facilement ...
Spoilers : Evidemment, vu que cette fiction se situe dans la 6ème puis la 7ème année de HP à Poudlard, il y a du Spoil des tomes 1 2 3 4 5... après je sais plus compter... (non je plaisante) mais je n'ai - à l'origine dans mon piti cerveau... - rien pris du tome six, vu que l'idée m'est venue avant sa sortie. Le seul gros problème, c'est qu'en lisant le Tome 6, je me suis rendue compte que beaucoup de mes idées coincidaient avec la réalité, donc SPOIL TOME 6 ! (>o )
Note de l'auteur : Ceci est une fic sérieuse - si, si je vous jure - et elle a un peu de mal à démarrer au début, on accroche doucement au truc... mais tenez bon, ça roulera tout seul après !
Vouala... bonne lecture... !
Chapitre 1 : Une soirée mouvementée
A travers la foule des rouges et or, se fondant parfaitement dans le décor, un rouquin dégingandé tituba, l'équilibre dangereusement précaire, jusqu'à un gros fauteuil mou tourné vers le feu ronflant de la cheminée, et en une seconde, il s'étala lamentablement à l'intérieur en passant une jambe par-dessus l'accoudoir.
- AOoouuuch ! grommela une voix.
D'une pression sur les reins, le jeune homme se retrouva par terre.
- Tu pourrais faire attention de temps en temps, Ron !
Le rouquin ouvrit entièrement les yeux avec difficulté et distingua vaguement une silhouette déjà avachie dans le fauteuil qu'il avait choisi. Ses lèvres se décollèrent :
- Dé... Désolé Harry. Mais là, j'ai le cerveau en perdition sur un océan de punch et de Biéraubeurre alors...
- Hahahaaa... Je me contente d'un petit lac en ce qui me concerne... Tu as bu combien de verres ?
Ron sembla réfléchir intensément un instant, en s'asseyant au sol dans la position du yögi, puis il sourit de toutes ses dents.
- Je n'en sais rien du tout ! pouffa-t-il. J'ai arrêté de compter !
- En tout cas, tu as l'air bien plus attaqué que moi ! Est-ce que tout le monde a fait pareil que toi, là-bas ?
Ron dodelina de la tête de haut en bas, un sourire bien trop grand plaqué sur le visage. Harry sourit. Décidemment, Ron usait son foie et son estomac d'une manière qui était tout sauf modérée...
Padma Patil, les joues légèrement rosées, s'approcha d'eux, l'air hésitant. Elle jeta un regard froid et dégoûté à Ron, affalé par terre, avant de finalement se pencher pour parler à Harry par-dessus la musique des Bizarr' Sisters.
- Est-ce que tu sais où est Hermione ?
Durant quelques secondes, Harry parût gêné, puis il répondit :
- Euh... Non. Elle doit être dans son dortoir. Sinon je ne sais vraiment pas.
- Ah bon. Tu ne sais pas où est passée ta meilleure amie ?
- Ben non.
- Bien, merci quand même, dit-elle avec froideur.
- De rien...
Elle leva les yeux au ciel, partit avec un sourire agacé, le gratifiant d'un regard signifiant "mais-vraiment-rien-du-tout-alors...", et retourna dans la mare des Gryffondor.
Ron regarda Harry fixement pendant une bonne minute d'un air soupçonneux. Il avait soudain l'air moins éméché que ce qu'il était réellement.
- Pourquoi tu lui as menti ?
- Pourquoi je lui aurais menti ? rétorqua Harry innocemment.
- Un, le rose sur tes joues quand elle t'a posée la question, et deux, le ton de ta voix quand tu lui as répondu...
- Tu me connais si bien que ça pour que, même bourré d'alcool, tu remarques toutes mes erreurs ?
Silence. Ron ne répondit pas et continua de regarder Harry, attendant que ce dernier reprenne la parole. Une once de "ça-fait-quand-même-six-ans-qu'on-se-connait" persistait dans l'air... Harry finit par craquer.
- Si je lui avait dit la vérité, Hermione aurait pu avoir des ennuis et ...
- Hermione ne peut pas avoir d'ennuis... trop sérieuse pour ça... coupa Ron, qui avait à nouveau l'impression que tout tournait autour de lui.
Harry, consterné, fusilla Ron du regard.
- C'est parce que nous ne sommes pas sérieux nous-mêmes qu'elle a été obligée de sortir de la Salle Commune en douce à notre place, Ron !
- QUOI ?
Harry soupira.
- Viens...
Il aida Ron à se relever et à monter les escaliers en colimaçon puis, arrivés dans leur dortoir, il le jeta sur son lit. Harry saisit la malle à côté de son propre matelas et l'ouvrit devant Ron.
- Tu vois ma cape d'invisiblité là-dedans ?
- Non.
- Et la Carte du Maraudeur ?
- Non.
- Voilà.
- Quoi voilà ? Explique...
- Hermione me les a demandés. Et ce pour pouvoir aller chercher en douce, chez les elfes des cuisines, une fiole de potion anti-gueule-de-bois pour tous les Gryffondor étant un tant soit peu éméchés... répondit Harry d'une seule traite.
Ron se laissa tomber en arrière, les bras en croix. Sa tête rebondit mollement sur son oreiller. Harry continua.
- D'habitude, à chaque fête, c'est nous qui nous chargeons de ça, rapelle-toi. Notre réputation - je dirais même notre capacité - à savoir passer inaperçus nous oblige à le faire. Mais là, dans notre état, nous aurions eu neuf chances sur dix de nous faire prendre.
Ron restait silencieux.
- Comme tu le sais, même si on a l'autorisation de Dumbledore de faire des gentilles petites fêtes dans notre Salle Commune, on a pas le droit de finir comme toi... Et au vu de ce que tu a réussi à t'enfiler, elle a eu raison de s'y prendre en avance pour les autres... Ron, tu m'écoutes ?
Un profond ronflement se fit entendre.
- Ron... menaça Harry.
Deuxième ronflement.
Je lui sautes dessus ou pas ?
-- O -- O --
- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises...
Après un doux murmure, le grand parchemin des Maraudeurs fut envahi d'un multitude de petits points noirs qui bougeaient plus ou moins.
Hermione le parcoura lentement des yeux, cherchant à repérer Argus Rusard, le concierge, et Miss Teigne, la sale bête qui lui servait d'animal de compagnie. Son regard s'attarda sur la Salle Commune et les dortoirs des Serpentard, puis sur ceux des Poufsouffle et des Serdaigle, qui étaient chacun aussi détaillés que ceux des Gryffondor.
Mais comment Cornedrue et sa bande ont-ils fait pour savoir ce qu'il y avait même là-bas ?
Elle se promit de trouver une réponse à cette interrogation un jour puis vérifia que Rusard se trouvait bien dans son lit, et que Rogue en faisait autant, avant de s'engager d'un pas prudent dans les couloirs désertés de l'école silencieuse. Ses pas la menèrent juste devant un tableau représentant une coupe de fruits géante.
- Méfait accompli, chuchota-t-elle, et la Carte redevint un parchemin ordinaire.
Elle s'approcha de la grande toile à pas de velours puis chatouilla la poire, qui se mit à rire, libérant le passsage vers les cuisines de Poudlard. En entrant dans la sombre pièce, elle retira la cape d'invisibilité et garda le morceau de tissu fluide et argenté bien serré dans sa main.
Tout était plongé dans le noir. Elle se cogna dans l'une des cuisinières - construites à hauteur d'elfe - et poussa un grognement étouffé en massant son genou endolori. Ses yeux s'habituèrent peu à peu à l'obscurité, mais le silence restait toujours aussi pesant. Il n'y avait pas un bruit dans la vaste salle où tant de petits êtres travaillaient pendant le jour. Le rythme joyeux du labeur s'était transformé en une ambiance lugubre.
Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour ses amis...
- Miss, Miss ! piailla une voix aigüe.
Hermione fit un bond de trente centimètres et se retourna vivement vers un petit elfe qui tirait doucement sur un pan de sa robe. Il avait une quinzaine de paires de chausettes et de chapeaux de laine de différentes couleurs et tailles qui le recouvraient de la tête aux pieds. Il la fixait de ses grands yeux curieux.
- Dobby, tu m'as fait peur !
- Pardon, Miss. Je n'ai pas fait exprès. Alors, la fête vous plait, Miss ? Vous voulez d'autres choses à manger ?
- Ah, c'était donc encore ton idée, cette fête improvisée ?
- Oui, Miss, et j'ai posé les décorations... dit-il avec fierté.
Hermione pensa soudain qu'elle aurait dû s'en douter. Personne d'autre que Dobby n'aurait osé poser une banderole où il était inscrit "Harry Potter, c'est le meilleur", ne serait-ce que pour ne pas s'attirer le courroux de l'intérressé.
Dobby ne la lâchait toujours pas du regard.
- Euh... Dobby ?
- Oui, miss ?
- Est-ce que tu aurais... quelque chose contre l'alcool, dans ta cuisine ?
- Bien sûr, Miss !
Le petit elfe claqua des doigts et la pièce s'illumina. Hermione plissa ses yeux aveuglés.
- Asseyez-vous sur ce fauteuil et attendez-moi, Miss, je ne serais pas long...
Hermione se posa tranquillement, tandis que l'elfe partait dans la remise au pas de course, et observa le décor autour d'elle. Depuis l'année précédente - et à cause des nombreuses pétitions qu'elle avait fait passer - Dumbledore avait encore arrangé les conditions de vie et de travail des elfes de maison, leur installant un coin "détente" - où bien peu d'entre eux s'attardaient - et un coin "atelier" qui ressemblait à une cuisine, pour qu'ils s'amusent en ayant l'impression de travailler. Subtilité bien trouvée...
Dobby revint en trottinant, ses petits pieds moutonneux - à cause des chaussettes - tapotant le sol à intervalles réguliers.
- Voilà, Miss ! Attention, c'est très fort comme produit ! Il peut y avoir une petite perte de mémoire des quelques heures qui précèdent la prise de ce médicament...
Hermione prit le flacon que lui tendait l'elfe, l'examina et le mit dans sa poche.
- Merci beaucoup Dobby. Au fait... pourquoi as-tu une fois encore...
- Je voulais que les Gryffondor s'amusent, Miss ! la coupa Dobby avec un grand sourire. J'aime beaucoup les Gryffondor.
Hermione lui sourit. Décidemment, elle appréciait de plus en plus le petite elfe, malgré le fait qu'il l'ait indirectement fait parcourir le château en pleine nuit. Elle l'observait silencieusement tandis qu'il lui souriait largement.
- Miss, vous voulez que j'apporte encore de la Biéraubeurre ?
Le sourire d'Hermione s'affaissa imperceptiblement.
- Non ! s'empressa-t-elle de s'écrier. Non non ça ira... Il y en a largement assez. Bonne nuit, Dobby.
- Bonne nuit, Miss. Faites de beaux rêves.
Il claqua des doigts et disparût avec la lumière. Hermione se retrouva plongée dans le noir tout d'un coup et s'empêcha difficilement de maudire la créature fuyante sur dix générations - question de convictions personnelles...
Elle revêtit la cape d'invisibilité de Harry et déplia la Carte du Maraudeur, s'éclairant doucement de sa baguette. Elle tapota le parchemin vierge en marmonnant la formule d'usage et une carte du château et de ses habitants apparût sur le papier jauni. Du regard, elle constata que les couloirs jusqu'à la tour de Gryffondor étaient vides de toute âme humaine. Mais c'était sans compter Peeves. Tant pis, elle devrait faire un léger détour...
Tiens... Rusard fait sa ronde...
Le point étiqueté "Argus Rusard", accompagné d'un plus petit "Miss Teigne", se dirigeait en effet hors du château pour faire un tour dans le jardin de Poudlard.
Passionnée par le mouvement des petites tâches noires, elle observa pendant quelques secondes les environs de la Forêt Interdite et la Cabane de Hagrid quand son regard se fixa, éberlué, sur un point qui venait de sortir de la forêt et retournait lentement vers Poudlard.
"Draco Malfoy" stipulait l'étiquette. Hermione se frotta les yeux pour être sûre qu'elle ne rêvait pas quand elle vit Malfoy passer juste à côté de Rusard sans se faire arrêter. Ce n'était pas normal. Rusard ne laisserait jamais passer ça...
Et il n'est pas du genre à se faire soudoyer...
Un éclair de lucidité la traversa et une idée lui vint. Elle semblait soudain savoir pourquoi le Serpentard avait réussi à passer inaperçu, mais... c'était tellement... improbable... Elle réfléchit pendant quelques minutes à cette hypothèse, pensant avecangoisse à tout ce que cela impliquait avant de se reprendre en secouant la tête. Il lui faudrait des preuves...
En attendant, c'était bien ce nom qui était inscrit noir sur blanc, passant à côté du concierge, et la Carte ne mentait jamais.
Mais pourquoi se promène-t-il à cette heure-ci dans...
Elle interrompit le fil de ses pensées, prenant conscience du fait qu'elle-même se promenait dans les couloirs en pleine nuit pour une raison qui pouvait à priori sembler confuse à toute personne étrangère à la maison des Gryffondor.
Elle s'engagea dans le couloir, referma le tableau et après quelques minutes, se retrouva devant le portrait de la Grosse dame vêtue de rose. Elle fit s'évanouir la Carte du Maraudeur d'un petit coup de baguette.
Sans retirer la cape, pour ne pas être reconnue, elle s'approcha sur la pointe des pieds et murmura :
- Carpe noctem.
Comme dans un automatisme, le portrait bascula sur le côté, réveillant la Grosse Dame qui somnolait dans son cadre.
- Qu'est-ce que c'est que ces gens qui passent les portes après minuit, marmonna-t-elle avant de tenter de se rendormir, pendant qu'Hermione glissait silencieusement à l'intérieur de la Salle Commune.
A peine entrée, elle fut agressée par un boucan de tous les diables. Elle boucha instinctivement ses oreilles maltraitées par la différence de décibels et loua le ciel que la pièce soit insonorisée par un sortilège puissant.
Nom de Merlin, ils ne sont toujours pas capable de la moindre lueur de sagesse ! Il va bien falloir que j'intervienne...
Elle pointa sa baguette vers sa gorge :
- Sonorus !
Elle s'avança au milieu du troupeau de ses camarades - sans toutefois repérer Harry ou Ron - et une fois arrivée au milieu des danseurs / hurleurs / buveurs de punch, elle s'arrêta.
- STTTOOOOOOOOP !
Le vacarme immense produit par sa voix amplifiée fit cesser tout mouvement dans la pièce. Les élèves restèrent figés - un verre à la main pour la plupart - un rire joyeux étouffé dans la gorge. En un tour de main, Hermione fit disparaître chaque goutte d'alcool de la pièce, prit un grand saladier de punch, désormais vide, et y versa tout le contenu du flacon de Dobby, qu'elle dilua avec de l'eau.
Tout le monde la regardait fixement, attendant une explication.
Elle se tourna vers eux d'un air carnassier, rompit le sortilège d'amplification de sa voix - qui n'avait plus aucune utilité à présent - et parcourut la foule du regard. Même des première-années étaient là, encore debout malgré l'heure tardive, et son esprit de préfète avait repris le dessus sur l'envie de voir ses camarades se divertir.
Elle mit ses poings sur ses hanches rageusement.
- La fête est finie ! Il est plus d'une heure du matin, vous avez tous cours demain et vous vous remplissez encore comme des barriques - sans parler de certains qui ressemblent déjà à des tonneaux de Biéraubeurre prêts à se percer - alors vous allez me faire le plaisir de boire un verre de ça et d'aller vous coucher ! dit-elle d'une voix sans appel.
Légers grognements ronchons dans la salle, qui bien vite disparurent sous les regards noirs de la jeune fille brune.
Elle s'empara d'un pichet, le remplit du liquide ambré à l'odeur sucrée du saladier et se dirigea vers les dortoirs des garçons.
- Snipes ! Sparrow ! Veillez à ce que tout le monde en boive ! ordonna-t-elle à deux septième années massifs, qui s'éxécutèrent pourtant sans broncher.
Hermione avait l'art et la manière de se faire respecter...
Elle monta rapidement l'escalier en colimaçon, son pichet à la main, et s'arrêta sur le palier des sixième années avec un soupir de fatigue.
Calme-toi, Hermione, calme-toi...
Elle marcha rapidement jusqu'à la porte du dortoir de Harry et Ron et l'entrebailla pour passer la tête à l'intérieur. Son visage se détendit tout d'un coup dès que ses yeux se posèrent sur ses deux amis.
Harry venait apparemment de sauter sur Ron et, assis à califourchon sur lui, il l'avait pris par le col et le secouait comme un prunier.
- Tu pourrais au moins m'écouter quand j'te cause ! criait un Harry souriant à un Ron passablement mal en point qui émettait un "aaaaaa" guttural. Mais non, toi tu t'endors et tu ronfles !
- Hum, hum...
Hermione avait toussoté discrètement pour se faire remarquer.
- Oh, Hermione ! s'exclama Harry en relâchant son étreinte sur Ron, qui parût se liquéfier sur son lit en retombant en arrière.
Un sourire lumineux éclaira le visage d'Hermione comme elle dévoilait le pichet et en versait le contenu dans deux verres séparés.
Ses amis burent d'un trait le verre de potion, partirent se coucher et s'endormirent dans la minute qui suivit. Hermione redescendit dans la Salle Commune et fut surprise par le silence merveilleux qui occupait le lieu.
La calme après la tempête...
Elle rejoignit sa chambre de préfète, ne pensant qu'à la douche qui précèderait son installation sur l'oreiller...
-- O -- O --
Dans l'obscurité d'une salle vert et argent, un jeune homme se glissait parmi les ombres. Passant à côté de chaque table, les frôlant presque, il parvint à un fauteuil en cuir sombre, placé juste en face de la cheminée, où il se lova. Les braises de l'âtre ne rougeoyaient même plus. Un air frais, douceâtre, s'insinuait par une fenêtre ouverte, à travers laquelle la lune parvenait à diffuser sa pâle clarté. Il était bien plus de minuit.
Draco était assis, le visage tranquille, sur ce fauteuil de la Salle Commune des Serpentard. Il semblait serein, sûr de lui, tel un Roi trônant au cœur de la pièce, vide à cette heure-ci. Mais le masque froid et imperturbable dont il avait appris à couvrir son visage cachait des pensées bien sombres.
Depuis quelques temps, il avait pris l'habitude de s'éclipser de la compagnie de ses amis de Serpentard, puis de revenir s'asseoir ici, à cet endroit, pour réfléchir à sa situation. Et il pensait beaucoup, beaucoup trop, ces derniers temps. Une foule de personnes ne manquait pas de le lui faire remarquer en désignant les cernes sous ses beaux yeux gris, son air évasif, son humeur par trop changeante...Un petit bruit le tira de ses pensées. Une silhouette qu'il ne connaissait que trop bien se dessina dans l'encadrement du large couloir qui menait aux dortoirs.
- Draco ? demanda-t-elle d'une voix presque timide.
Le jeune homme émit un grognement et se remit à fixer le montant de la cheminée. Il trouvait soudain à ce morceau de marbre sculpté de serpents et encombré d'une foule d'objets hétéroclites un intérêt très particulier.
- Ah, tu es là ! s'exclama Pansy Parkinson, visiblement ravie. J'ai entendu Gregory passer devant la porte du dortoir des filles à neuf heures et il m'a dit que tu ne voulais pas aller te coucher tout de suite... Je m'inquiétais pour toi, ajouta-t-elle prestement.
- Ce n'était vraiment pas la peine, marmonna Draco d'un ton froid et cruel qui ressemblait étrangement à celui de Rogue.
Pourquoi vient-elle donc toujours me casser les pieds pile au moment où j'aimerais être parfaitement tranquille ? Elle a un don c'est sûr.
- Je... je ne voulais pas que tu restes seul...
Elle semblait gênée de lui adresser la parole, comme si le fait de briser le silence créait une onde malfaisante dans la pièce. Draco ne bougeait toujours pas.
- Tu as changé à force de rester à l'écart, mon chéri, dit-elle en s'asseyant sur une chaise proche.
Une expression mêlant dégoût et agacement passa furtivement sur le visage de Draco. Il détestait par-dessus tout quand elle l'appelait comme ça.
- Laisse-moi tranquille, tu veux ? Et si tu pouvais éviter d'utiliser cette expression qui est censée me désigner, j'en serais ravi.
Pansy ouvrit la bouche pour répondre puis se ravisa.
Draco fulminait. La sensation possessive que le "mon chéri" amenait l'énervait au plus haut point. Il n'appartenait à personne... (et il n'était pas une friandise ! slurp !)
Je suis un Malfoy. Et les Malfoy ont leur fierté.
Soudain il sentit une intense brûlure sur son bras gauche. Son visage se crispa sous la douleur. Il s'efforça de garder un masque impassible tandis que la torture s'accentuait progressivement. Pansy ne remarqua rien, occupée qu'elle était à lisser ses cheveux. Draco sentait chacun des traits gravés sur sa peau se calciner et attaquer la chair de son bras pour le réduire en cendres, comme si tout son corps allait s'enflammer et subir le même sort.
Draco serra les poings sur les bras du fauteuil dès que la Marque eût cessé de le faire souffrir. La rage, plus que la douleur, crispait sa mâchoire.
Si. Il appartenait à quelqu'un. Depuis presque un an sa vie était régie à sa place, et de plus, par une personne qui n'avait même plus l'apparence physique d'un être humain. Le Serpentard en était dégoûté.
Il en avait assez de ces souffrances inutiles. Chaque fois qu'il prenait l'envie au Seigneur des Ténèbres de convoquer ses Mangemorts, il subissait la douleur en même temps que les autres.
Et les autres, comme des chiens obéissants, n'avaient d'autre choix que d'accourir aux pieds de leur Maître pour servir ses intérêts.
Il avait appris de nombreuses choses depuis son intégration dans les rangs Mangemorts. Ses pouvoirs s'étaient considérablement accrus. Il avait acquis, entre autres, l'art du transplanage, et de façon non-officielle bien sûr, mais il avait lu quelque part dans un livre de la bibliothèque qu'on ne pouvait transplaner depuis ou vers Poudlard. Cela lui épargnait le devoir de rejoindre celui qui se considérait comme son Maître.
C'était... dans "L'Histoire de Poudlard" il me semble...
Il avait l'impression d'être le seul à avoir lu entièrement ce bouquin, et pas seulement le passage traitant de la Chambre des Secrets (assez évasif d'ailleurs).
Ah non... Granger aussi doit l'avoir lu... Elle doit même avoir lu tous les livres de la bibliothèque ! Bah ! ça fait de la culture sorcière en plus pour cette Sang-de-Bourbe... et au moins elle, elle se rend intelligente, pas comme cette...
- Draco... ?
- Qu'est-ce que tu me veux, encore ? demanda-t-il d'un ton blasé.
- En fait, je me demandais où tu étais passé pendant les dernières heures. Je suis passée de temps en temps voir dans la Salle Commune, et tu n'étais pas là, alors je...
- Ca ne te concerne pas, Pansy. Je vais où je veux, quand je veux.
Il y eût un moment de silence, bien trop court aux yeux du Serpentard.
- Draco... ?
Il ressentit soudainement une grande lassitude.
Les filles sont-elles toutes comme ça ? Elles ne comprennent donc pas que si on ne dit rien en leur présence, c'est juste qu'on essaie de se détendre en silence ?
Pansy se leva, s'approcha et vint s'asseoir sur ses genoux. Il ne lui accorda pas un regard. Il sentait venir une de ces mauvaises nouvelles dont elle avait le secret.
Mais qu'importe, il n'aurait encore à la supporter que deux mois. Après viendraient les vacances d'été. Et là, il y aurait deux mois de solitude avant sa 7ème et dernière année à Poudlard. Il allait passer deux mois seul, dans le grand Manoir Malfoy, à s'ennuyer et à penser aux possibles futurs qui l'attendaient.
A moins bien sûr que le Seigneur des Ténèbres ne réussisse à mettre son plan en oeuvre cet été...
Il frissonna en pensant à ce qui riquait de se passer si...
Lucius Malfoy avait déjà subi les frais des plans duMaître l'année précédente. A présent,c'était unMangemort en fuite traqué par le Ministère. Lui et Narcissa, étaient tous deux en mission pour ce Lord au Sang-Mêlé. Et Draco savait pertinemment qu'il ne les reverrait pas cet été.
Deux mois de solitude.
Rien ne peut être pire que ça.
- Eh bien, en fait, minauda Pansy timidement. Tes parents m'avaient invité dans le courant de l'année dernière à venir passer une partie de ces vacances-ci chez toi...
Réflexion faite, ça pouvait facilement être pire...
Il daigna tourner la tête vers elle, et son regard gris-bleu plongea lentement mais sûrement dans les yeux de la jeune fille. Il la sentit fondre. Il lui sourit vaguement, sans pourtant ressentir de joie particulière. Pansy semblait littéralement hypnotisée.
Doucement, Draco, sinon elle va se liquéfier sur place, avec ce regard...
- Combien de temps t'ont-ils proposé de venir ? lui demanda-t-il doucement.
Elle mit quelques secondes à sortir des limbes où le visage du beau blond l'avait plongée.
- Ils m'ont proposé de venir pendant deux semaines si je me souviens bien.
Draco se demandait pourquoi ses parents avaient jugé utile d'inviter cette fille intellectuellement limitée chez eux, mais il devait bien y avoir une raison. Et dans le doute...
- Ce sera parfait, alors, se força-t-il à dire. Arrange-toi pour fin juillet avec les tiens, de parents.
- Oh merci beaucoup ! s'exclama-t-elle en plaçant ses bras en collier autour du cou de Draco. Merci, mon chéri !
Elle se rendit compte qu'elle avait fait une erreur au moment même où elle eût fini de prononcer sa phrase...
- Je... je... je m'excuse, bégaya-t-elle en éloignant son visage. Je... je ne le ferai plus, promis, je te le jure !
Draco arrêta de la fusiller du regard, mais ressentit une pointe d'amertume en voyant l'expression apeurée de ses yeux. Elle n'oserait donc jamais l'affronter ? lui dire non? faire au moins semblant de le contredire ? Il se surprit à penser à la giffle de Granger en 3ème année... Il sourit intérieurement. C'était la première fois que quelqu'un de sa génération osait porter la main sur lui, mais curieusement, cela l'amusait.
Il sentait Pansy peser sur ses genoux.
- Tu voudrais bien me laisser seul, maintenant ?
Elle hésita un moment avant de commencer sa phrase, puis se lança :
- Écoute, ça fait pas mal de temps qu'on sort ensemble, maintenant, et aussi qu'on a couché ensemble, alors je voudrais que...
- Au revoir, Pansy !
Il avait brusquement élevé le ton sans s'en rendre compte. Cette fille avait le don de l'énerver aux mauvais moments, et en employant les mauvais mots.
Elle se leva en silence et partit, la mine déconfite.
Elle n'arrive donc pas à comprendre que si ça fait plus de deux mois que je ne l'ai pas lâchée, ce n'est pas parce qu'elle est exceptionnelle, mais parce que je suis vraiment pas dans mon assiette ?
Il en avait marre de ces bécasses rousses, blondes ou brunes, bavant devant son nom ou son corps, qu'il avait fait passer dans son lit. Il en avait marre de jouer, il lui semblait qu'il n'en avait plus l'âge. Il voulait quelqu'un qui lui corresponde, avec qui il pourrait rester. Et évidemment Pansy était loin d'être ce genre de fille.
Il se mit à penser que depuis qu'il avait cet insigne de préfet, la situation avait empiré de ce côté-là...
Elles me sautent toutes dessus maintenant, chez les Serpentard...
Il entendit la porte du dortoir des filles se refermer. Il souleva la manche gauche de sa robe de sorcier et observa la Marque des Ténèbres. Le serpent qui sortait de la bouche du crâne semblait le narguer... Cet insigne-là, il ne le montrait pas. Il ne devait pas le montrer... Et cela devenait de plus en plus compliqué à mesure que le temps passait.
Le Seigneur des Ténèbres gagne en puissance, ses plans prennent forme, et il a de plus en plus fréquemment besoin des services de ces sombres crétins de Mangemorts...
Il reposa ses deux bras sur ceux du fauteuil, fixa un point dans le vide, quelque part dans les cendres de l'âtre et replongea dans des pensées encore moins joyeuses que celles concernant sa situation sentimentale, tout en songeant sérieusement à une nouvelle escapade.
-- O -- O --
---------- Bon ça y est c'est terminé... "Pfffioouuuu enfin !" certains me diront... (- Ben si y sont pas contents y vont s'faire VOOOOIIIIIRRRR !) Non je plaisante... Je me calme, je dé-streeeeeeeesse... c'est ma première fic alors j'ai peuuuurrr de vos réactions...
Qu'est-ce qu'il est allé faire notre piti drakie pendant trois heures ?
Qu'est-ce qui fait qu'il est passé inaperçu en passant à côté de Rusard vers la Forêt Interdite ?
Quel est le plan de cet infâme Voldy ?
... Autant de questions qui méritent réponse...
Alors... suis-je une bouse de dragon ambulante ou mérité-je malgré tout quelques encouragements ?
bon je vais arrêter là mon monologue dépressif intérieur et vous laisser me donner vos avis. Pour cela une seule solution, un léger clic sur le petit bouton mauve en bas à gauche : REVIEEEWWWWW ! ouais !
Poutous... --------
PS : je n'aime pas le chantage à la review... non non pas du tout du tout ! mais j'adore les petits mots gentils ! hihi !
