Bienvenue dans cette nouvelle galère !
J'avais cette idée de fanfic et je comptais utiliser le NaNoWriMo pour l'écrire sauf que j'ai lamentablement échoué... Mais je garde l'idée parce que je l'aime bien et puis j'ai (presque) tout le scenar ! J'ai quatre chapitres d'avance en comptant celui là et ce sera un chapitre par semaine (histoire de me laisser de la marge) mais je ne promets rien ! Et chaque chapitre fera au minimum 1667 mots (soit le nombre de mots que je devais faire par jour pour le NaNo) et il y aura 21 chapitres.
A chaque chapitre, ce sera un changement de point de vue et je mettrai une musique comme "titre" qui décrira l'état mental du perso (parce que j'aime faire découvrir des musiques)
Ah, et aussi : TW : violence, tentative de suicide, scarification, psychose, langage grossier (ouais, je mets le langage grossier à la fin, au cas où ce soit le seul truc qui passe pas pour certains)
Bonne lecture !
Sora
Jeune et con, Saez
Le club des suicidaires anonymes. Bon, en vrai, le nom c'est juste « les suicidaires anonymes » mais ça fait trop commun pour être attirant. Puis, rajouter « club » devant, ça donne un côté un peu sectaire. Parce qu'au final, on ressemble bien à une secte. On est neuf. Dix avec le docteur qui nous encadre. Ou plutôt, on devrait être dix. Parce qu'il y en a deux qui ne viennent jamais. Ça peut se comprendre, la première réunion a servi à trouver un nom à notre regroupement. Au départ, on voulait s'appeler les « porteurs de keyblade » en réponse au blabla du mec qui nous avait réunis, comme quoi « nous devions trouver notre clé intérieure et en faire notre arme ». Sauf que ça lui avait moyen plu. Et qu'il restait dix minutes. Alors va pour « les suicidaires anonymes ». Y a bien les alcooliques, alors pourquoi pas nous ? Bon, on aurait pu choisir « les dépressifs anonymes » mais on a pas tous ce diagnostic. Par contre, on a tous un problème avec la vie. D'où « les suicidaires ». Puis, ça sonne bien je trouve, « les suicidaires anonymes »…
Il nous a tous réunis pour la seule même et unique raison : on est tous déjà allés à l'hosto pour faire examiner nos poignets. Soit pour cause de tentative de suicide (on a vite appris que dans le jargon médical, on appelle ça une TS), soit pour des scarifications qui ont mal tourné. Bon certes, ça fait qu'on n'est pas tous suicidaires, mais on a tous la mort dans la peau, alors ça fonctionne. On se réunit au même endroit chaque semaine : un espèce de local pas loin de l'hôpital et ce, tous les jeudis de dix-sept heures à dix-neuf heures. Tous les jeudis. C'est comme un cours obligatoire en fait. Enfin, on pourrait s'y soustraire, il viendrait pas nous chercher par la peau du cou. Mais on n'arrive pas à se détacher de cette glauquerie ambiante, de cette salle où on peut exposer notre mal être.
Toutes les réunions se passent de la même façon. D'abord, on montre nos poignets pour voir qui a de nouvelles entailles. Et c'est triste à dire mais y en a toujours un ou deux qui ont de nouvelles entailles. Plus précisément, on est divisé en deux groupes : ceux qui ont fait une TS et ceux qui n'ont pas encore franchi le pas. Je fais partie du deuxième groupe, alors je parle très souvent. Trop peut-être, comparé à d'autres. Parce que ceux qui ont de nouvelles entailles doivent expliquer quand est-ce qu'ils les ont faites et essayer de comprendre pourquoi. On nous prend pour des cons. Comme si j'avais envie d'expliquer que les trois nouvelles entailles sur mon bras étaient dû à une engueulade de mon prof. Comment t'expliques aux gens que la moindre remarque t'écorche le cœur ? Je sais pas. Et c'est ça le truc, je sais pas pourquoi j'ai besoin de me scarifier pour exorciser tout ce que je ressens. Naminé arrête pas de répéter que c'est pour dessiner. Elle a des arabesques magnifiques sur les poignets. Très souvent elle parle car trop souvent elle a de nouvelles coupures. Elle en récolte le sang et peint avec. C'est glauque dit comme ça, mais aucun de nous n'a jamais vu une seule de ses toiles alors, qui sait… Mais, en tout cas, c'est souvent comme ça que se déroule une réunion les cutters parlent et se font de temps en temps (très souvent en fait) couper la parole par un suicidaire qu'on n'a pas le droit de recouper (parce qu'il faut laisser chacun s'exprimer comme il l'entend) et qui monopolise la parole jusqu'à la fin. Il a de la chance qu'on soit pas bavard, parce que sinon son truc de « laisser les gens s'exprimer » ça aurait tellement pas fonctionné ! Mais personne ne veut vraiment parler, si jamais on ose c'est qu'on est poussé par notre mauvaise conscience ou alors on a pitié de lui. La pitié, ça aide à faire beaucoup de choses.
On devrait être dix en tout. Déjà, il y a le Grand Docteur Yen Sid. Grand psychiatre, reconnu internationalement, a écrit une dizaine de bouquins sur les « âmes en peine » comme il dit. Et aussi sur les adolescents suicidaires. Il a eu cette idée « révolutionnaire » pour nous aider, nous, pauvres petits jeunes qui ne comprenons rien.
Donc, dans ses patients, il y a moi : Sora, lycéen, qui est incapable de gérer une émotion forte autrement qu'en se tailladant la peau. J'ai un compte rendu de mes cicatrices sur les bras et ce depuis le collège. Un, deux, trois, quatre traits puis un cinquième pour les barrer et on recommence. J'arrive pas à comprendre d'où ça vient, ce besoin de me faire du mal pour ne pas sentir peser toutes mes émotions. En tout cas, c'est là.
Ensuite il y a Naminé, Nami pour les intimes, lycéenne aussi qui se scarifie également pour dessiner. J'ai eu un peu peur quand je l'ai vue au début mais elle ne m'a pas jeter un regard et depuis on s'ignore. Un pacte silencieux en quelque sorte. Ses poignets sont magnifiques. Elle dit juste qu'elle peint, sans rien expliquer d'autre. Ça enrage Yen Sid (il veut qu'on l'appelle comme ça pour tisser un « lien solide et amical » selon lui, ça le rend pas plus aimé).
J'ai aussi vachement flippé quand j'ai vu que Riku était là. Il a fait une TS apparemment mais il ne parle jamais. Et quand je dis jamais, ça veut bien dire jamais. Je ne sais même pas s'il est devenu muet. Ça me rassure, je ne veux pas savoir pourquoi il…
Après lui il y a Roxas qui a perdu son petit copain il y a quelques mois et qui ne s'en remet pas. On le sait car c'est souvent lui qui interrompt la personne qui parle pour raconter ce « Axel » qu'il a aimé. Sa TS, c'est parce qu'il arrive pas à avancer depuis la rupture. Ils se sont disputés, pas vus pendant une semaine et quand il a voulu le recontacter, le « rouquin » comme il l'appelle avait disparu de la circulation. Introuvable ensuite selon lui. Je pense qu'il a même pas la force de chercher.
Il y a son cousin Ventus, qui vient aussi. D'après ce que j'ai compris, il a une relation destructrice avec son copain Vanitas. Les deux se tailladent pour ne pas faire du mal à l'autre. Sauf qu'on en sait peu vu que ledit Van vient une fois sur trois et n'arrête pas de critiquer tout le monde. Il est violent, ça se sent et ça se voit sur ses poignets car les marques sont profondes. Mais il aime Ven à la folie, car ces marques il les fait pour ne pas infliger ça au blond. Et si l'autre a des marques, c'est pour ne pas accabler encore plus son amoureux. Ils ne peuvent pas vivre séparément sous peine de dépérir, mais ensemble ils sont destructeurs.
Je crois que ça rend Aqua un peu jalouse. Elle, elle a perdu sa famille, un beau jour, comme ça. Naufrage d'un bateau, son père et son frère étaient à bord. Du jour au lendemain paf ! Elle avait tout, maintenant elle n'a plus rien. Et on la comprend tous, vraiment. C'est pour ça qu'elle, on la laisse parler quand elle en a envie. Elle parle du bout des lèvres de ceux qui ont disparu du monde mais pas de son esprit. Elle parle de la falaise où elle va et d'où elle sautera un jour. Le doc essaie tant bien que mal de la convaincre que « la vie a encore des choses à lui apporter » mais il comprend pas que quand la vie nous a tout pris, on a du mal à lui accorder une seconde chance. Elle est plus vieille que nous mais sûrement plus fragile.
Sauf que ce n'est pas la plus vieille, ce poste revient à Terra. Lui, il a un dédoublement de la personnalité. Un vrai je veux dire, il est interné pour ça. Chaque fois c'est le dernier à arriver sur un fauteuil roulant, poussé par son médecin traitant. Lui aussi il parle peu. Il hurle plutôt. Selon lui, sa seconde personnalité est dangereuse et c'est pour ça qu'il doit se tuer. D'où la camisole de force, pour éviter. Il pète des câbles des fois mais il y a un accord tacite pour ne pas l'écouter dans ces moments-là. Même son « droit à la parole » disparait. C'est peut-être le pire d'entre nous car on ne le comprendra jamais. On a vu sa seconde personnalité une fois. Elle était calme, froide, machiavélique dans son aura. Ça nous a tous mis mal à l'aise et son médecin attitré, le docteur Mickey, est intervenu direct dès que Yen Sid l'a appelé. Il doit arriver à jeun de tout médicament mais apparemment on le bourre constamment à l'hosto d'après les rumeurs. Il me fait de la peine un peu. Parce qu'au final, on sait rien de sa vie. Et il ne parle jamais de lui.
Voilà, ça fait huit souvent et neuf de temps en temps. Dix normalement mais Xion ne vient jamais. Ma propre sœur refuse de venir. Elle a fait une TS il y a moins d'un an. Complètement paniquée, elle est entrée dans la chambre des parents les poignets en sang en hurlant « Je saigne ! Je peux mourir ! Je suis vivante ! » Aucun de nous n'a jamais compris pourquoi. Quand on lui pose la question, elle se renferme et dit qu'elle a pété un plomb. Elle refuse que j'en parle devant elle ou que les parents insistent pour qu'elle aille au moins à une réunion. Tout ça ne la concerne pas, qu'elle dit. Ses poignets sont aussi marqués que les nôtres, elle a sa place. Simplement, contrairement à nous, elle est passée à autre chose.
Aujourd'hui est un jeudi lambda. Sauf qu'il y a une nouvelle. Une rouquine, ou « lit de vin » comme dit Naminé pour définir la couleur de ses cheveux. Souriante. Trop étrange pour avoir sa place ici. Ça se confirme quand on montre nos poignets. Naminé a deux nouvelles marques, moi cinq, Ven quatorze et Roxas s'est planté un crayon dans le poignet. Mais les siens… Rien de rien, aucune marque, blessure, tâche. Immaculés. On la regarde tous, bouche-bée. Ça fait longtemps qu'on n'a pas vu des poignets aussi blancs. Puis surtout, on se pose tous la même question : qu'est-ce qu'elle fout là ? Yen Sid semble tout fier. Il veut un peu de gaité dans notre groupe et cette nana s'est proposée pour nous accompagner et parler, elle aussi, de ce qu'elle a vécu. Sauf qu'avec des poignets comme les siens, on voit pas trop ce qu'elle peut vraiment avoir vécu… Et puis elle pue la joie, l'amour de la vie, l'envie de continuer. Elle nous dit s'appeler Kairi. Van, qui est là pour une fois, l'appelle Canari pour plaisanter. Du tac au tac elle le félicite de lui avoir trouvé le même surnom que les gamins de quand elle était en primaire. Ça lui cloue le bec, ce qui est rare. Elle nous sourit avant de nous dire qu'elle espère qu'on va bien s'entendre. Ça nous fout sur le cul. On ose rien lui répondre. Elle ne parle pas mais elle écoute tout le long de la séance. Et, à la fin, elle nous sort « A la semaine prochaine » comme si c'était naturel. Sauf que nous, on trouve ça trop suspect. Je sais pas vraiment ce que Yen Sid cherche à faire. Mais en tout cas, malgré l'attirance qu'on ressent tous clairement pour cette nana, on va pas céder. On n'est pas de stupides papillons qui vont se laisser brûler par la lumière. Comme si on était capable de voler, de toute manière…
Alors, ça vous a plu?
J'ai eu du mal à choisir la chanson qui représente le mieux Sora et j'ai choisi celle là, déjà en clin d'oeil à quelqu'un qui adore Saez, et aussi parce que c'est quand même la perte des rêves et oublier à quel point tout va mal. Donc bon, ça correspond un peu à la vision de Sora (se taillader pour oublier).
Une petite review? :3
