Bonjour à tous. Cela fait un moment que je devais continuer cette histoire. En me replongeant dedans, je me suis aperçue qu'en fait ma rédaction était complètement à chier. C'est fou ce qu'avec le recul on remarque toutes les imperfections. Donc, je vais réécrire toute l'histoire. Je vous offre donc le premier chapitre de cette réécriture qui, je l'espère, vous plaira. Le deuxième chapitre va suivre tout de suite après. Je vous souhaite une bonne lecture.
Disclaimer : Le monde du Seigneur de anneaux et ses personnages ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété de Tolkien, je ne fais que le reprendre à ma façon. Certains personnages sont cependant le fruit de mon imagination. Ne soyez donc pas surpris de ne pas connaître certains d'entre eux. Vous les découvrirez au fur et à mesure...
~Chapitre 1~
Décisions
Marchant silencieusement et lentement, je me dirigeai vers Foncombe. Le temps était certes un peu frai pour l'époque de l'année, mais il ne faisait pas non plus mauvais. Le ciel restait d'un bleu immaculé, perturbé parfois par quelques nuages d'un blanc majestueux se déplaçant inlassablement. La nature semblait reprendre un peu de vie qu'elle avait perdue en arrivant près de cette cité elfique. Durant tout son voyage, elle avait remarqué à quel point la nature se mourrait sous l'existence empoisonnante de ces créatures immondes qu'étaient les orcs, gobelins, et autre atrocités fidèles à Sauron.
En apercevant la cité tant redoutée mais qui m'avait également tant manqué, je marquai un temps de pause. Toujours aussi gracieuse et majestueuse bien que plus modeste que les cités des Hommes. Certes, ce n'était pas Minas Tirith, mais elle était belle et avait un effet apaisant que les villes des Hommes n'avaient pas. C'était cette tranquillité qui faisait défaut au villes des hommes de par trop épuisantes et bruyantes. Chez les elfes, le silence permettait d'entre la vie qui nous entourait. Et cela permettait de calmer, apaiser les âmes.
Je repris ma route, écoutant les vies qui m'entouraient, les arbres, les oiseaux, les fleurs qui étaient les dernières de la saison. L'automne était une saison particulière. Ma préférée pour les couleurs qu'elle apportait, mais ma plus détestée car elle causait la mort des fleurs, des feuilles... C'était une étape importante pour la nature, mais cela ne rendait pas plus agréable le fait qu'elle était le début de la fin de toute vie dans la nature pendant une certaine période.
J'arrivai enfin près des portes et les passais sans me faire remarquer en même temps que plusieurs personnes à cheval qui semblaient conviés à une quelconque réunion, si on en jugeait pas la hâte avec laquelle ils descendaient de cheval une fois passé les remparts. Je les observai tous, arriver un à un, étudiant chacun d'eux, les jaugeant avec calme et sérieux. Le premier était un Homme qui venait lui-même de Minas Tirith. Je l'avais déjà aperçu lorsque mes pas m'avaient conduite à cette cité. Il s'agissait de Boromir, le fils de l'intendant du Gondor.
Le suivant était un nain, qui lui voyageait à pieds. Il me bouscula et continua son chemin sans un mot d'excuse. Je ne pouvais pas croire qu'une personne, même un nain, puisse être aussi impolie envers une inconnue quelle qu'elle soit. Je ne perdis pas mon temps à l'observer, je commençai presque à croire que les préjugés que nous avions contre les nains étaient justifiés.
Quand je le vis arriver, je me figeai. S'il y a bien une personne que je ne voulais absolument pas revoir, c'était bien lui. Par les Valars, mais pourquoi avait-il fallu qu'il soit envoyé ?De tous les elfes peuplant la forêt noire du nord... pourquoi lui ?! Dire que je le haïssais était un mot encore bien trop faible. Je ne pouvais tout simple pas tolérer sa présence.
Il ne me remarqua pas lorsqu'il passa à côté de moi en vitesse, se dirigeant dans la même direction que les autres arrivants avaient empruntée. Nul doute, pour que nains, hommes et elfes soient conviés, il fallait que la réunion soit importante.
Je me décidai finalement, après un moment de réflexion, à me diriger dans cette direction, suivant leurs pas. Je me hâtai, ne prêtant pas attention au vent qui faisait voler ma cape à chacun de mes pas. Je maintenais d'une main le capuchon sur ma tête, cachant la partie haute de mon visage afin de passer inaperçue le plus longtemps possible.
Ce ne fut que lorsque j'arrivai dans un des couloirs, que je fus arrêtée par quelqu'un qui m'agrippa par le bras et me plaqua contre le mur. Si je n'avais pas reconnu cette personne, j'aurais sans doute fais un mouvement fluide pour me dégager. Mais je ne le fis pas, au risque de la blesser.
- Mais, que fais-tu ici ! s'exclama une elfe aux longs cheveux de jets et à la peau pâle, ma sœur, Arwen.
Je lui pris le bras et l'entraînai dans un coin sombre, au tournant d'un couloir que personne n'empruntait à cette heure. S'il y avais une chose que je détestai, c'est discuter de choses personnelles dans un endroit ou n'importe qui pouvait se montrer et entendre. C'est pourquoi, après avoir bien vérifié les alentours, je me détendis.
- Arwen, chut ! m'exclamai-je comme elle ouvrait la bouche pour s'exprimer à nouveau, ses yeux pleins de reproche. Je viens afin d'aider…
- Mais… tu devais...
- Arwen, je te remercie de t'inquiéter pour moi, la coupai-je avec un petit sourire sarcastique avant de m'éloigner d'un pas rapide mais toujours aussi silencieux.
Je savais très bien ce qu'elle pensait, tout comme je sentais son regard plein de reproches me suivre jusqu'à ce que je sois hors de portée. J'avoue que je ne faisais pas toujours ce qui était juste, et que j'avais offensé plus d'un roi depuis que je m'étais enfuie de Foncombe pour rejoindre le rôdeurs. Mes frères m'avaient accueillie avec réticence, sachant très bien que j'étais ici contre le volonté de notre père, mais au moins, ils ne m'en avaient pas tenu rigueur. Ils comprenaient.
Le conseil avait déjà débuté et Boromir se levait et se dirigeait vers l'anneau quand j'arrivais sous l'arche par laquelle on arrivait sur cette place circulaire où tous étaient assis en demi-cercle, face à mon père. Le magicien gris que je reconnus tout de suite, se redressa d'un bond et cria des parole dans le parlé du noir du Mordor, empêchant Boromir de toucher l'anneau, et le faisant se rasseoir dans son propre siège. Je perdis légèrement l'équilibre durant cette action, sensible au mal et aux ténèbres avant de chanceler jusqu'au mur et de m'y rattraper. La tirade terminée, je me ressaisis en secouant un peu la tête pour me remettre les idées en place, juste à temps pour entendre mon père sermonner Gandalf.
- Jamais de mots en cette langue n'ont été prononcés ici à Imladris !
- Je n'implore pas votre pardon maître Elrond, répondit le Magicien essoufflé tandis que le seigneur Elrond se rasseyait sur son siège. Car le parlé noir du Mordor, reprit-il debout au milieu du cercle des représentant, peut déjà être entendu dans toutes les régions ouest ! L'anneau est totalement maléfique, conclut-il en regardant Boromir avant d'aller se rasseoir sur son siège.
- Cet anneau est un don ! protesta Boromir en se levant, faisant se retourner le magicien. Pourquoi ne pas s'en servir, poursuivait-il déjà.
- Parce qu'il vous détruirait ! ne pus-je m'empêcher d'intervenir, le coupant dans sa lancée.
Tous se tournèrent vers moi, alors que j'observais l'assemblée par-dessous mon capuchon. Sans grande surprise, le fameux Hobbit qui avait mené l'anneau jusqu'ici et dont on entendait parlé dans tout Imladris, se trouvait assis, à côté de Gandalf qui était lui-même assis à côté du convent d'elfes. Les nais se trouvaient juste à côté, bien que reluctants, puis les hommes se trouvaient à l'autre extrémité du demi-cercle.
Je m'avançai jusqu'à venir au milieu de l'espace circulaire, et me tournai vers le seigneur de Foncombe qui se leva lentement tout en me fixant. Je ne sais si sa colère venais du fait qu'il m'avait reconnue, ou bien parce que j'interrompais un conseil auquel je n'avais visiblement pas été conviée.
- Pardonnez mon retard maître, fis-je avec un soupçon d'ironie en m'inclinant.
- Que fais-tu ici ? s'exclama-t-il en faisant tomber mon capuchon d'un geste presque rageur.
- C'est bien simple, je viens aider, répondis-je effrontément. J'apporte d'ailleurs certaines informations ! repris-je en haussant la voix et en me tournant vers les représentants en m'efforçant de ne pas le regarder. Saroumane élève une armée afin de venir en aide au seigneur noir ! Cet anneau, fis-je en montrant l'objet du doigt, doit être détruit au plus vite !
Tous chuchotèrent étonnés, sans doute, de voir une jeune elfe, petite pour sa condition, et avec de grands yeux violets. Cette couleur n'était pas très rependue, il est vrai. Ce n'était certes pas pour mes longs cheveux d'ébène qu'ils me fixaient. Où peut-être était-ce le cas ?
- Mais qui êtes-vous ? demanda Boromir irrité d'avoir été interrompu.
Ah ! Nous y étions. Qui j'étais ? Le pauvre Homme n'avait jamais entendu parlé de moi. Ce n'était d'ailleurs pas étonnant étant donné que beaucoup d'elfes, eux-mêmes, ignoraient tout de mon existence. Évidemment, comment pouvais-je ne serait-ce qu'être en compétition avec Arwen ? J'étais loin d'avoir sa beauté, et encore moins sa grâce. J'avais tout du garçon manqué. Je ne tenais pas en place et je ne supportais pas qu'on me donne des ordres, encore moins qu'on décide à ma place. Qui voudrait faire savoir qu'il possède une fille pareille ?
- Je suis Arya, fille de Dame Celebrian et du Seigneur Elrond.
- Arya, me salua Aragorn, mon vieil ami, je vous croyais encore parmi les rôdeurs du nord.
- Après votre départ, Aragorn, je m'en suis allée de mon côté pour quelques petites affaires sans importances, me justifiai-je.
- L'anneau doit être détruit, intervint Elrond afin de ramener la conversation sur le bon sujet.
- Qu'attendons-nous pour le faire ? brailla le nain qui se leva et vint donner un violent coup de hache sur l'anneau.
La hache se brisa en mille morceaux, projetant le nain au sol, au pied de Boromir qui l'aida à se lever. Si je n'avais pas eu suffisamment de retenue, j'aurais sans doute laissé un rire peu compréhensif m'échapper. Voir un nain se retrouver cul par-dessus tête, ce n'était pas tous les jours que l'on assistait à ça, où était-ce le cas ?
- L'anneau ne peut être détruit, Gimli fils de Gloïn, par aucun moyen en notre possession, déclara Elrond. L'anneau a été forgée dans les flammes de la montagne du destin, il n'y a que là qu'ils puissent être détruit. Il faut l'emporter dans les profondeurs du Mordor et le jeter dans l'abyme flamboyant où il est apparut autrefois. L'un de vous, fit-il en observant les autres seigneurs, doit le faire, conclut-il.
Boromir s'opposa à cette idée d'aller au Mordor en s'appuyant sur des arguments plus que convainquant. D'un côté, je le comprenais. Pauvre homme qu'il était, il ne voulait pas risquer sa courte vie dans un voyage aussi périlleux. Je croirais presques les hommes couards s'il n'y avait pas Aragorn pour me prouver le contraire. Quoi que... il pouvait très bien être l'exception à la règle... Il se leva.
- N'avez-vous pas entendu ce que le seigneur Elrond a dit ? questionna-t-il. L'anneau doit être détruit ! reprit-il.
- Et je suppose que vous croyez être celui qui doit le faire ! railla Gimli.
- Si nous échouons qu'arrivera-t-il ? s'exclama Boromir. Que se passera-t-il quand Sauron récupérera son anneau ?
- J'aime mieux mourir que de voir cet anneau dans les mains d'un elfe ! hurla Gimli en sautant sur ses pieds.
Alors, tous les représentants se levèrent et se mirent à se quereller. Nous y voilà ! Nous avions bien besoins de disputes aussi futiles. qu'importe la race, l'anneau devait être détruit, c'était tout ce qui comptait. Est-ce que tous les nains étaient stupides, ou était-ce un facteur purement masculin, lié à la testostérone ?
Legolas écarta les bras, empêchant ses deux compagnons de se jeter sur le nain qui brailla :
- Oui, nul ne peut se fier à un elfe !
Gandalf secoua la tête, complètement désespéré par le comportement stupide du nain... et de tous les autres représentants aussi idiots les uns que les autres pour se disputer à un moment aussi crucial. Je finis par me laisser tomber sur un des sièges vaquant, près de Gandalf et commençais à me masser les tempes. Je sentais qu'une terrible migraine allait me tomber dessus.
- Je vais le faire ! fit une voix par-dessus le brouhaha.
Je tournai la tête dans la direction d'où elle provenait et compris qu'il s'agissait de Frodon Saquet. Il s'était levé et observait d'un œil décidé toute l'assemblée, y comprit Gandalf qui s'était retourné pour le jauger du regard. Ça pour une surprise... Comme quoi le courage ne se mesure pas par la taille... ou était-ce plutôt la stupidité ?
- Je vais porter l'anneau en Mordor, déclara-t-il maintenant qu'il avait l'attention de tous. Bien que… je ne connaisse pas le moyen… murmura-t-il tout d'un coup moins sûr de lui.
Ah ! Ça s'était une nouvelle surprenante. un Hobbit qui ne connaissait rien de la terre du milieu à part sa petite comté natale, que voulez-vous qu'il puisse faire seul ? Bien évidemment, il ne pourrait pas. Il lui faudrait, naturellement, un compagnon de route... ou même plusieurs.
- Je vais vous aider à porter ce fardeau, Frodon Sacquet, dit Gandalf en venant se placer derrière lui et en mettant ses mains sur ses épaules. Aussi longtemps que vous aurez à le porter.
- Si par ma vie ou ma mort, je peux vous protéger, déclara solennellement Aragorn en se levant, je le ferai.
Il vint s'agenouiller devant Frodon et le regarda d'un regard dénué de doute. C'était une bonne chose. Avec Gandalf et Aragorn, c'était déjà deux personnes sensées qui lui éviteraient bien des ennuis et le guideraient mieux que quiconque. Pour la simple et bonne raison que l'un était un rôdeur depuis des années et avait énormément voyagé, et que l'autre était un magicien plus âgé que moi qui parcourait, lui aussi, la terre du milieu très souvent.
- Mon épée est vôtre, dit-il avant de se relever et de venir se placer derrière lui aux côtés de Gandalf.
- Et mon arc est votre ! ajouta Legolas en les rejoignant.
Même si je haïssait cet elfe, je devais bien avouer que c'était un bon guerrier et un fin archer dont la vue perçante leur serait bien utile. Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de penser... "Pas de chance".
- Et ma Hache, renchérit Gimli en venant se placer à côté de Legolas qui le dépassait de plus de deux têtes.
- Vous avez notre destin à tous entre les mains, petit homme, déclara Boromir en se rapprochant. Et si tel est la volonté du conseil, le Gondor se joindra à vous.
Je ne sais pas si c'est moi, mais... cet homme ne se prendrait pas un peu pour le chef du Gondor ? Alors qu'il n'était que le fils de l'Intendant de ce royaume ? Je le trouvais de plus en plus prétentieux. Mais en même temps, je n'aime pas grands monde alors ça peut venir de moi.
Soudain, un autre Hobbit surgit des buissons et se précipita vers Frodon en s'exclamant que ce dernier n'irait nulle part sans lui. Un sourire m'échappa alors que je restais tranquillement assise. Voilà là un témoignage d'amitié profonde et touchante.
- Non en effet, répondit Elrond une fois la surprise passée. Il n'est guère possible de vous séparer. Et cela même lorsqu'il est convoqué à un conseil secret et vous non, continua-t-il légèrement amusé.
- Nous venons aussi ! crièrent deux autres Hobbits en rejoignant le groupe. Il faudrait nous renvoyer chez nous attachés dans un sac pour nous en empêcher, continua l'un d'eux une fois à côté de Frodon.
- Quoi qu'il en soit, vous avez besoin de gens intelligent pour ce genre de mission, renchérit l'autre. Quête… chose ? fit-il n'étant pas sûr d'avoir trouvé le bon mot tandis qu'Elrond les observait avec des yeux rond par la surprise.
De mon côté, je me demandais s'il avait bien toute sa tête, ce pauvre Hobbit.
- Bon, là ça te met hors course Pippin ! lui lança son ami en faisant allusion au manque d'intelligence de son ami, sans doute.
- Neuf compagnons, dit alors Elrond après avoir scruté tout le groupe.
- Dix ! fis-je en me levant de mon siège et en m'étirant sous les yeux de tous.
Il se tourna pour me dévisager, le regard désapprobateur. A quoi s'attendait-il au juste ? Que je reste à Foncombe jusqu'à ce qu'il trouve un autre seigneur elfe à qui me marier ? C'était tout à fait hors de question ! Si je ne faisais pas partie de cette communauté, je les rejoindrais de toute façon, même si je devais, pour cela, encore m'échapper. Silencieux, il eut la décence d'attendre que je m'explique avant de me dire "non".
- Je les accompagne, fis-je en venant me placer à côté de Gimli, le dépassant d'au moins une tête.
- C'est hors de question ! protesta-t-il.
- Je ne vous demande pas votre avis, père, c'est ma décision, je peux leur apporter beaucoup, tranchai-je, mon regard le défiant de dire le contraire.
Elrond n'apprécia sans doute pas le ton sur lequel sa propre fille lui avait parlé. Cependant, il soupira et se résigna. Il eut même un petit sourire, ce qui me surpris totalement, sachant qu'il me reprochait déjà d'avoir fuis un premier mariage. Cependant, il accepta à contre cœur, c'était évident. Même si je n'étais pas la fille parfaite, il était évident qu'il m'aimait tout autant. Et il en valait de même pour moi. C'était juste que... je ne pouvais pas rester en place. J'avais besoin de découvrir le monde, voyager, choisir mon destin.
- Qu'il en soit ainsi ! Vous formerez la communauté de l'anneau ! décida-t-il enfin.
Tous partirent préparer leur départ tandis que je restais face à mon père. Il m'ouvrit les bras après un moment de silence et je m'y engouffrais pour me blottir dans cette étreinte paternelle. Le seul témoin fut Gandalf qui, contrairement aux autres, prenait son temps avant de partir se préparer.
- C'est un plaisir de vous revoir, Arya, me sourit-il finalement alors que je commençais à partir.
- Vous aussi Mithrandir, vous aussi... répondis-je avec un mouvement de la tête avant de reprendre mon chemin en direction de ma chambre.
Je ne l'avais pas revue depuis une éternité. En entrant, je redécouvris presque entièrement le monde qui était le mien avant que je ne fuis le mariage arrangé. Une chambre claire, confortable avec un lit, une commode, une armoire et quelques autres meubles. La seule chose qui rappelait le monde extérieur, violent et mortel, était mers armes, posées sur mon lit, prêtes à êtres entretenues. Cela cassait toute la paix que l'on pouvait trouver dans cette chambre où tout n'était que douceur, féminité.
Je dois l'avouer, féminin n'était pas vraiment un adjectif qui me correspondait. J'avais toujours préféré courir et m'évader dans le jardin que m'installer confortablement pour lire comme Arwen le faisait. encore un point qui divergeait chez nous deux. Deux sœurs mais deux pôles opposés...
Je me mis à astiquer mes armes, commençant par les poignards, puis passant aux épées, et pour finir, mon arc. Ce dernier était mon compagnon le plus fidèle. Je n'avais jamais raté ma cible avec lui. Il était puissant, léger, et précis. un arc parfait et bien équilibré, taillé dans un bois solide, mais souple.
Quelqu'un frappa soudain à la porte. Je posai doucement mon arc à côté de moi, sur le lit, avec précaution et fixai la porte un moment. Qui venait frapper à sa porte ? Ce n'était pas Arwen, elle ne frappait pas ainsi, ni mon père. Je ne voyais donc pas qui pourrait venir m'importuner à ce moment alors que tout le monde préparer le prochain départ.
- Qui est-ce ? lançai-je finalement avec réticence comme on frappait encore.
- Pardonnez-moi de vous déranger, fit une voix qu'elle n'aurait pas dû connaître aussi bien.
Elle serra les dents et marmonna des jurons tout bas pour ne pas être entendue. Je lui tenais toujours rancune pour ce qu'il avait fait par le passé. Et dieu sait qu'elle pouvait être tenace. Mais quand bien même, si je lui en voulais à ce point, c'était que, quelque part, j'éprouvais quelque chose. Et ce quelque chose n'était autre qu'une haine profonde.
- Je ne pensais pas que vous auriez l'audace de m'adresser la parole, fis-je d'une voix cassante.
- Je suis infiniment désolé pour ce qu'il s'est passé lors de notre dernière rencontre, dit-il légèrement décontenancé.
- Cela, il fallait y penser avant ! rétorquai-je, sèche. Que vouliez-vous me dire ?
- Je voulais vous présenter mes excuses, répondit-il.
Je manquai de bondir de mon lit, d'ouvrir la porte pour me jeter sur lui et le frapper de toute mes forces. Des excuses ? Je croyais rêver ! Après tout ce qu'il avait fait, il voulait me présenter des minables excuses ?
- Des excuses, répétai-je entre mes dents.
- Pour avoir tout gâché entre mon frère et vous, précisa-t-il.
- Et pensiez-vous vraiment que j'allais vous pardonner ainsi ? criai-je, furieuse. Si vous n'aviez pas "tout gâché", je serais sa fiancée, sa femme. Mais il a fallu que vous veniez avec vos grands discours et votre arrogance !
Legolas entra à ce moment pour me fixer de ses yeux plein de colère. Je lui renvoyai son regard, furieuse qu'il entre ainsi sans y être invité. Je m'apprêtai à l'insulter, l'envoyer balader, le jeter hors de ma chambre, mais je me contins avec difficulté. J'avais réussi à toucher une corde sensible ? Parfait ! S'il se sentait insulté, c'est qu'il se sentait coupable, au moins une bonne chose.
- Je vous aimais, avoua-t-il enfin, comme si cela pouvait tout lui pardonner. Je vous aimais et vous m'avez laissée pour mon frère, continua-t-il avec sincérité.
- Je n'ai rien fait pour cela ! Je n'y suis pour rien, fis-je, hors de moi. Vous m'avez privée de mon bonheur !
- Non ! s'offusqua-t-il. Je vous aurais tout donné, si seulement...
- Si seulement quoi ?! hurlai-je. Je vous hais ! Sortez !
Je le poussai jusqu'à ce qu'il soit hors de ma chambre et claquai la porte sous son nez avec un force telle qu'elle en trembla. J'attendis un moment avant de vérifier qu'il était bien parti. Puis elle referma la porte, s'y adossa, puis se laissa finalement glisser jusqu'au sol où elle commença à se recroqueviller, laissant échapper des sanglots trop longtemps contenus.
Lorsque nous étions enfants, on était inséparable : Lui, son frère, et moi. Toujours par trois. Petit à petit, on s'était rapproché, Lazulli et moi. Comme un fer rouge, le souvenir s'imposa à moi, brûlant mon cœur de douleur : Nous jouions dans la forêt, à peine adultes à cette époque. Nous nous sentions libres et puissants, courant entre les arbres jusqu'à ce qu'il me bloque contre le tronc de l'un d'eux, m'empêchant de fuir. Puis, sans que je ne comprenne pourquoi, nos visages s'étaient rapprochés et nos lèvres s'étaient frôlées pour ensuite se sceller et bouger à l'unisson. Pour nous, ce baiser était plus qu'une simple pulsion, il signifiait à la fois tout et rien.
Puis, Legolas nous avait surpris. Je n'avais jamais su ce qu'il ressentait pour moi, mais toujours est-il que les deux frères nourrissaient pour moi de tendres sentiments. Avec ce baiser, Legolas avaient compris qu'il perdait face à son frère. Il avait alors été voir son père pour lui demander d'arranger un mariage entre Lazulli et une autre elfe de la forêt noire du nord. Le roi avait accepté, croyant agir pour le bonheur de Lazulli. Malheureusement, Lazulli n'avait pas pu s'opposer à son père à temps. L'honneur étant quelque chose de puissant chez lui, il n'avait pas pu se défaire de l'engagement pris. il s'était donc marié, avec cette elfe qui était adorable, un chef d'œuvre de gentillesse. Et cela nous avait détruits.
C'est pourquoi je détestais les mariages arrangés. Non seulement parce que cela avait détruit le couple que Lazulli et moi formions, mais aussi parce que là-dedans, l'amour n'avait aucune importance. Donc, j'avais fuis ce deuxième mariage arrangé pour venir à Foncombe et apporter les informations que je détenais. Voilà pourquoi Arwen avait été si surprise et aussi pourquoi mon père avait réagi de la sorte. Je me demande maintenant, s'il a compris qu'il ne pourrait me marier de force. Peut-être était-il déjà en train d'arranger un autre mariage à l'heure qu'il était. Seulement, je me sauverai encore, et il le savait bien. Comment allais-je cependant assumer toute cette lâcheté de ma part à présent ?
A Suivre...
J'espère que ce chapitre vous a plu. Dites moi ce que vous en pensez. Cela m'aidera à savoir si je fais fausse route. =)
