Bonjour à tous ! Me revoici avec une nouvelle fanfiction, plus longue que mes précédentes. Je n'ai pas encore tout à fait fini de l'écrire mais j'ai bien avancé, alors je devrais pouvoir m'arranger pour ne pas vous faire attendre ! Ca commence à faire un petit moment que je suis dessus et je voulais vous la partager pour avoir votre avis, parce qu'avoir des retours c'est quand même plus motivant pour écrire =) Cette fanfiction se passe 6 ans après la fin de la guerre, et ne prend pas en compte l'épilogue.

J'espère qu'elle vous plaira !

Enjoy !


Prologue

Certaines blessures ne guérissent jamais complètement. Elles peuvent laisser des marques quasiment invisibles, mais elles n'ont pas disparu pour autant. Elles continuent de tirailler occasionnellement, nous rappelant la douleur vive que nous avons ressenti en se les faisant la première fois, et quoi que nous fassions, elles ne nous quittent pas. Marques terribles et funestes, révélatrices de notre passé et de nos jours à venir.

Je ne parle pas ici de cicatrices physiques… Non, ce serait trop facile. N'importe quel sorcier est capable de cacher une marque sur sa peau s'il en a vraiment envie. Non… Ma cicatrice est bien plus profonde et conséquente que toute autre ; elle envahit tous mes souvenirs.

Pour moi, la guerre ne s'est jamais réellement terminée. Dans mes rêves, ou plutôt mes cauchemars, elle revient parfois me hanter. Je perçois encore parfaitement la couleur du sang, l'odeur des cadavres, les cris d'horreur : de la souffrance, partout. Et même si je sais que tout est fini, j'ai l'impression qu'elle est encore là.

A vrai dire, c'est un visage particulier qui me hante. Un visage livide, immonde, abject, trop parfait… Celui de Drago Malefoy. Je me rappelle de ce jour maudit comme si c'était hier. Je peux revoir son visage distinctement ; c'était la seule chose à laquelle je me raccrochais, mon seul espoir ! Mais non, il ne fait rien, il me regarde, c'est tout. Et j'ai mal, tellement mal.

Avant cela je n'avais fait qu'assister à la douleur, j'avais souffert, oui, mais jamais directement. On ne s'en était jamais pris à moi. Ce n'était pas la première fois que Malefoy me blessait, loin de là. Il m'avait traitée de tous les noms durant mes années à Poudlard, "sang de bourbe" restant son favori, et oui, ça m'avait fait de la peine. Il avait touché mon égo et je m'étais sentie seule, mais ça n'avait jamais duré longtemps car mes amis avaient toujours été là pour moi.

Seulement, ce jour-là, on nous avait séparé : Harry et Ron ensemble à la cave, et moi seule avec Bellatrix. Le seul visage familier de la pièce était Malefoy, et il s'était contenté de me regarder avec une once de pitié et surtout beaucoup de dégoût. Comme il avait dit qu'il ne nous reconnaissait pas, j'avais cru qu'il était de notre côté, qu'il essayait de nous aider… Doux et amer espoir. Evidemment, il n'a rien fait, et je me suis sentie abandonnée.

Je le détestais déjà, mais à partir de ce moment-là j'étais bien décidée à le haïr de tout mon être.

Bien sûr, avec le temps, j'avais essayé de passer à autre chose. La guerre était finie, tout le monde allait pouvoir redevenir heureux, du moins en apparence, et c'est ce que j'ai fait. Je me suis mariée avec Ron, je suis restée la meilleure amie de Harry et je me suis plus que jamais intégrée dans la famille des Weasley. A force de vouloir donner l'impression que j'étais heureuse, j'ai fini par y croire, et en-dehors de quelques cauchemars, tout semblait aller pour le mieux… jusqu'à ce matin.

Je me suis réveillée en sursaut après avoir rêvé une nouvelle fois de ma torture, mais je n'ai pas osé en parler à Ron lorsqu'il m'a demandé si tout allait bien. Il a perdu beaucoup plus que moi pendant cette guerre et ne mérite pas que je le lui rappelle en me plaignant des quelques heures que j'ai passées en compagnie de Bellatrix. Je sais très bien que ma douleur est dérisoire par rapport à la sienne, alors je fais de mon mieux pour la contrôler pour ne pas l'inquiéter. Ma souffrance est complètement irrationnelle et la seule chose que je peux faire c'est tenter de l'ignorer.

Je suis donc partie ce matin faire des courses de bonne heure au Chemin de Traverse pour essayer de me changer les idées. Ayant terminé mes achats à 6h30, je me suis décidée à passer le temps qu'il me restait à Fleury et Bott, en espérant que ce soit ouvert.

Mais au moment où j'allais entrer dans la libraire, j'ai ressenti un grand sentiment de malaise en voyant la personne qui en sortait : un homme dont le corps entier était caché par sa cape, marchant tête baissée, de peur d'être reconnu sans doute. Je ne l'ai vu qu'un court instant avant qu'il ne me tourne le dos mais ça a été suffisant pour me bouleverser. Sans savoir pourquoi, je ne pouvais pas me défaire de mon sentiment d'inconfort, j'avais la nette impression de le connaître... Où est-ce que j'avais bien pu le rencontrer ?

Plus je le regardais et plus je me sentais perdre pieds, qui était cet homme ? Pourquoi mon sang se glaçait-il à sa vue ? J'avais la désagréable impression de me retrouver dans un de mes rêves car mon instinct me criait que c'était lui, mon ennemi de toujours, l'allégorie de ma souffrance, celui dont mes cauchemars portent le nom et que je reconnaitrais entre tous : Drago Malefoy.

Etait-ce vraiment un rêve, ou bien une hallucination ? Cela semblait pourtant tellement réel…

Comment osait-t-il se présenter ici, à la vue de tous ? Je savais qu'on ne l'avait pas condamné, mais tout de même, il devrait avoir honte. Il n'avait rien à faire ici, au milieu de personnes qui ont peut-être perdu de la famille ou des amis à cause de lui. Des gens qui ont été brisé, par sa faute. Pour moi, Malefoy était devenu l'incarnation de la folie de la guerre, la folie de la mort. Dans mon esprit, Malefoy était devenu le mal. Il méritait de souffrir. Il devait souffrir.

Par folie, j'ai décidé de le suivre, le voyant emprunter l'Allée des Embrumes ; il fallait que je m'assure de son identité.

« Qui est là ? » a-t-il demandé d'une voix rauque en se retournant, la tête toujours baissée.

Je n'ai rien trouvé à y répondre, préférant l'inspecter. Sa cape noire le recouvrait de la tête aux pieds. Je ne pouvais rien voir de son visage, seules sa stature et quelques mèches blondes significatives pouvaient permettre de l'identifier. Je suis quand même persuadée que c'était lui. Je le sentais.

« Qu'est-ce que vous me voulez ? » Sa voix s'approchait plus du grognement animal que d'un timbre humain. Cet homme était une vraie bête. Etait-ce vraiment Malefoy ?

Tout ce que j'ai trouvé à faire, c'était de me retourner et de m'enfuir. J'ai couru le plus loin possible de ce monstre, comme si m'éloigner de lui me permettrait d'oublier tous mes malheurs. Mais c'était impossible, rien qu'en le revoyant j'ai senti tout ressurgir : les morts, la souffrance, la colère, la douleur, la torture. Bellatrix. Le regard dégouté de Malefoy.

Pourquoi l'as-tu laissé me faire ça ? Pourquoi ?