Premiers essais de fanfiction, c'est effectivement assez court. Les reviews honnêtes ( et constructives) seraient très appréciées :)
Disclaimer: Rien ne m'appartient, je fais que m'amuser .
L'Australie était le nom d'un gros amalgame de souvenirs si finement empêtrés qu'il lui était impossible de toucher à l'un d'entre eux sans tirer toute la pelote à lui. Ici, dans le New Jersey froid, humide et léthargique, il s'en tenait aussi loin que possible. Et n'était-ce pas d'une ironie mortelle qu'il suffise que Hey Jude passe à la radio pour que Amélia Chase se retrouve à ses côtés? N'était-ce pas absurde que chaque journée trop ensoleillée lui laisse le goût salé de l'océan sur les lèvres et le son régulier des vagues au creux de l'oreille? (Et l'agitation nocturne de la ville et les soirées passées sur le toit de son voisin et les parties de foot et les bouteilles brisées et les silences et les blouses blanches et les étoiles et le goût du rhum et le surf et tout le reste. ) Empêtrés, prêts à rejaillir.
Amélia en était la constante, le meilleur et le pire, mais l'éternelle et certaine présence. C'était une femme magnifique, avant que ses yeux verts ne pâlissent et ne s'enfoncent dans leurs orbites, que ses boucles blondes ne perdent leur éclat et que ses os ne commencent à douloureusement transparaître sous une peau de plus en plus blême. C'était une odeur étrangement réconfortante de gin et de miel. C'était une voix claire et chantante qui lui assurait qu'il était le trésor de son existence et qui, la seconde suivante, lui hurlait qu'il avait détruit sa vie. C'était des mains qui s'accrochaient à ses vêtements avec le même désespoir avec lequel elles agrippaient le goulot d'une bouteille. Et longtemps après que les rires et les chansons eurent lentement cédé la place aux gifles pardonnées et aux yeux (aux mains) qui le prenaient pour un autre, ce fût le bruit régulier du respirateur. Et enfin, ce fût le fil. Débranché. Et maintenant, un nom gravé dans la pierre et le refrain de Hey Jude.
Rowan était l'omniprésence d'un nom et l'absence d'une personne. Les interminables leçons de violon étaient pour lui, les bulletins étaient pour lui, même le foot était pour lui. Ses retours étaient inéluctablement associés à des assiettes cassées et des claquements de portes et des silences hurlants, et ses départs à des sanglots et du gin. Ces cycliques apparitions étaient une éternelle exhortation à faire plus, à faire mieux. Et même après le départ et l'offre qui n'en était pas une, l'exigence continuait. Le nom le suivait comme une ombre et la main décisive intervenait sur sa vie avec un pouvoir frustrant qu'il avait fuit jusqu'en Amérique.
Qu'il se l'avoue ou non, les États-Unis étaient sa fuite. Ici, dans le New Jersey froid, humide et léthargique, il ne se sentait pas chez lui et c'était tout l'attrait de la chose. Il y était arrivé au hasard, sans aucun plan, comme un voyageur sans billet de retour. Et après un mois d'errance –frénétique et occupée, mais d'errance tout de même – il n'avait pas une fois pensé au nouveau début qu'impliquait la fin qu'il était venu y chercher. Ce fut au retour d'une courte et singulière entrevue avec le fameux House, qu'il envisagea pour la première fois la possibilité que le New Jersey ait autre chose à offrir qu'un abris éloigné de Melbourne.
Mouais... La fin cloche un peu, non? J'espère que ça ne verse pas trop dans le pathétique. Sentez-vous à l'aise de me dire votre avis !
