Et voilàààà mon nouveau petit bébé. Je sais que j'ai d'autres fics que je dois terminer mais j'avoue avoir pris un certain plaisir à écrire celle-ci.

Alors, en gros on va dire que c'est… l'histoire de Rosalie Hale (ben ouais, désolée, y'a pas d'autres mots…) tout simplement ce sera une série de One-Shots qui raconteront un peu la vie de Rosalie. Celle quand elle était humaine, celle pendant sa transformation, celle de sa cohabitation avec les Cullen, sa rencontre avec Emmett ; ensuite de Jasper et Alice. Et puis certainement une partie de son mépris envers Bella… :) Tout ceci évidemment en POV Rosalie.

Voici le premier OS : Le jour où j'ai gagné un frère

J'espère que vous aimerez, je vais tenter de faire quelque chose d'un peu plus narratif ^^ Et… si le cœur vous en dit… si vous voulez faire plaisir à une pauvre âme en peine comme moi… il y a toujours les reviews qui me font extrêmement plaisir (ah, la fille qui vous oblige pas du tout) Bonne lecture !


Non, cette vie ne me tentait plus. J'avais tout fait pour m'y adapter. Pour me faire accepter au sein de la famille Cullen.
Mais à quoi bon ? On m'avait volé ma vie, mon âme, mon futur… J'aurais préféré être morte au lieu d'être devenue cette buveuse de sang immonde que j'étais. Car oui, c'était ce que j'étais, moi Rosalie Hale, plus belle qu'un ange descendu du Ciel, j'étais un monstre. Un vampire.
Je n'en voulais pas à mon créateur ; mon père, Carlisle. Il avait cru bien faire et sa tendresse paternelle m'avait plus que réchauffé le cœur au cours des trois dernières années que j'avais passé en sa compagnie.
Pourtant, aujourd'hui, cela ne me suffisait plus. Humaine, j'avais eu un idéal de vie : une grande maison avec piscine à l'arrière, peut-être un chien – mais un tout petit alors, un petit chihuahua, pourquoi pas ? – j'aurais été la riche épouse d'un grand chef d'entreprise. Monsieur aurait été le parti idéal : beau, aimant, tendre, fidèle. Riche. Très riche. L'homme parfait. Il n'aurait été amoureux que de moi pour le restant de nos jours. Et bien sûr, nous aurions eu des bambins ! J'en voulais plein, tellement… deux garçons, et deux filles. Oh oui, des jumelles ! De jolies jumelles qui auraient hérité de la beauté de leur mère et de l'intelligence de leur père…
Je secouai brusquement la tête et chassai mes vieux idéaux de ma tête. Je n'aurais jamais tout cela. Je n'aurais jamais de petit chihuahua, une grande maison, un mari aimant et une armée de gosses aussi beaux qu'intelligents. Jamais. J'étais condamnée à rester seule, emprisonnée dans un corps trop beau pour être assumé. Et le pire dans ce martyr, c'est que rien ne pouvait l'empêcher de me consumer éternellement… J'étais destinée à être malheureuse pour le restant de mes jours. Je n'avais ni le droit de dormir pour apaiser ma souffrance, ni celui de m'enlever la vie… Je devais simplement subir mon malheur, avec ou sans mon consentement.
Je m'étais réfugiée dans ma chambre depuis plusieurs heures déjà. Cachée sous la couette, j'avais rabattu le coussin sur ma tête pour faire taire les bruits de la maison, sans succès. Soudain, un grincement que je connaissais. De l'air. Une odeur fruitée. Des pas feutrés, souples, gracieux. Je reconnus là mon visiteur, bien surprise par sa venue dans « l'antre du Diable » comme il disait si bien. Je restai muette et immobile sous mes draps.

- Rose.
C'était la première fois qu'il s'adressait à moi sans une once d'exaspération ou d'agressivité. Je fronçai le nez, soupçonneuse du comportement étrange de mon « frère ».
Edward avait été cette épine dans mon pied, le méchant bonhomme du propre comte de ma vie, l'élément perturbateur, celui qui s'opposait à mon bonheur. Il ne m'avait jamais aimé. Et quand je disais jamais, je pesais mes mots.
Du temps où j'étais une vulgaire mais heureuse humaine, j'avais déjà essayé d'attirer le regard du ténébreux Edward Cullen. Ce garçon si beau, si taciturne, si effrayant, si attirant… toutes les jeunes femmes prêtes à marier le vénéraient et priaient chaque jour que Dieu faisait pour que le jeune Cullen daigne leur adresser ne fus-ce qu'un regard. Moi, je n'étais pas comme ça. Je ne courrais pas après les garçons. C'était ça, ce que mon père m'avait inculqué, la fierté des Hale. Ne jamais s'abaisser, ne jamais se sous-estimer. J'étais une fille belle et bien éduquée, je n'avais pas besoin de courir après mes amants, c'était à eux de venir à moi.
Mais Edward était de ceux à qui la vie de couple n'intéressait pas. Pendant les deux ans où nous avions vécu dans la même ville, il n'avait jamais été accompagné de la moindre personne.
Son père s'exaspérait à raconter au mien à quel point Edward était pointu en sélection des demoiselles. J'avais rougi.
N'étais-je donc pas assez bien pour ce jeune Cullen ? N'étais-je pas assez belle, assez intelligente et convoitée pour qu'il soit aussi à mes pieds, comme tous les hommes de la ville ? La réponse était tout simplement non.
Je m'apprêtais de mes plus beaux habits lors des soirées mondaines réunissant les plus riches habitants de la ville, dont les Hale et les Cullen. Je voulais faire impression. J'étais résolue et déterminée à ce qu'Edward en pince pour moi. Quelle idiote j'étais !
Malgré mes nombreux efforts, jamais il n'avait daigné à baisser les yeux vers moi. J'aurais pu être invisible que l'effet aurait été le même.
Ne pas être l'objet de ses désirs m'avait troublé à l'époque. J'étais terriblement confuse, vexée et outrée que ce Dieu au corps marmoréen ne m'accordait pas la moindre importance.
J'étais une gamine gâtée et capricieuse, je le savais bien. Détester Edward Cullen (enfin, lui et toute sa famille) ne m'était pas permis, vu que je ne les connaissais pas. Et puis, le docteur et sa femme étaient de bons amis à mes parents. Je ne pouvais juste pas m'entendre avec leur fils.
Tant pis.
Son indifférence à mon égard m'avait rendue de plus en plus aigrie à chaque rare fois où on se retrouvait à nouveau dans la même pièce. J'avais finalement laissé mon instinct me guider et j'avais appris à mépriser cet individu aux traits parfaits.

Je me raidis brusquement en sentant le matelas s'affaisser à ma droite. Son odeur délicieuse vint me chatouiller les narines. Fleur d'oranger, eau salée, caramel, bonbon acidulé… Edward sentait très bon.
- Rose, répéta-t-il.
Pourquoi avait-il prit ce ton inquiet ? Je savais qu'Edward ne m'aimait guère, ma souffrance n'aurait pas dû le toucher d'une quelconque manière.
- Est-ce que tu vas bien ?
Je n'avais aucune envie de lui adresser la parole. La seule personne que j'aurais admise dans ma chambre était Esmée. Malheureusement, cette dernière était partie chasser avec Carlisle un jour plus tôt. J'étais donc seule dans cette grande villa en compagnie d'un vampire hostile à mon égard.
- Je suis désolé de te déranger, continua-t-il. Mais ça fait quelques temps que je ne peux m'empêcher d'entendre chacune de ses sombres pensées… et ça fait trois jours que je suis aussi bouleversé que toi. Il faut que ça s'arrête.
- C'est exactement ce que je me suis dit, répondis-je sombrement, ma voix étouffée par les couvertures.
- Pas de cette manière là.
Mes sens décuplés m'apprirent qu'il souriait à cet instant. La raison m'échappait encore.
- Tu as difficile à t'adapter à notre vie, et personne n'a dit que c'était facile. Au début, j'étais comme toi. Rebel, indécis, incompris. Ma vie était brisée. On m'avait retiré toute chance de réaliser un jour mes rêves… mais je m'y suis habitué, tu vois ? Je n'irais pas de là à dire que je préfère mon existence actuelle, mais je m'y suis fait. Cette vie n'est pas si sordide, Rose, tu as encore des tas de choses à découvrir.
Ces paroles étaient adressées aux murs, sans doute. Je n'y prêtais aucune attention. Rien de ce que dira Edward, ou n'importe qui d'autre, ne pourra jamais me consoler. Je désirais une chose que personne ne pouvait m'offrir. Petite princesse Rosalie ne pouvait pas toujours gagner…
- Ca fait longtemps que tu as abandonné ton statut de petite princesse, me souffla-t-il.
Son ton léger me désarçonnait totalement. Pourquoi d'un coup s'était-il mis à me parler et non me cracher à la figure ? Fébrilement et poussant un soupir à fendre l'âme, je me dégageai du coussin et des couvertures qui m'enroulaient.
Je fixai intensément Edward. Il revenait de sa partie de châsse, ses yeux mordorés brillaient d'inquiétude. Je me permis de le contempler encore une fois, ne me lassant pas de sa stupéfiante splendeur et de sa sombre beauté.
J'étais plus belle, bien sûr, mais je considérais presque Edward comme un rival potentiel. Stupide, n'est-ce pas ?
Ce dernier éclata d'un petit rire bref en voyant mes pensées, et j'arrêtai immédiatement ma contemplation de cet Apollon qui m'avait toujours haït.
- Je sais que je n'ai pas été un gentleman envers toi depuis ton arrivée ici.
- C'est le moindre que l'on puisse dire, grognai-je en ne le lâchant pas des yeux.
- Pourras-tu me pardonner un jour ?
Je ne répondis rien. Pardonner l'attitude exécrable d'Edward ? Après ces trois années où il m'avait insufflé sa haine à chaque fois que je m'approchais trop de lui ? Pardonner cette personne qui avait rendu mon existence encore plus difficile à supporter ?
J'avais eu besoin de réconfort et je l'avais trouvé dans les bras maternels d'Esmée, j'avais trouvé l'attention, la protection et l'écoute d'un père dans ceux de Carlisle. Edward, par contre, s'était toujours battu pour me considérer comme une étrangère, pas une Cullen.
- Non, marmonna-t-il, tête baissée, tu es aujourd'hui Rosalie Hale Cullen. Je le sais, et j'en suis désolé si je t'ai fait douté.
- Je ne suis pas une Cullen.
Il releva la tête, surpris.
- Bien sûr que si ! Sinon, pourquoi resterais-tu avec nous ? Tu aurais pu partir.
Je me rappelai clairement cette journée de chasse. J'étais en seule compagnie de Carlisle. Ce dernier m'avait longuement observé manger avant de venir à ma rencontre. Il m'avait alors simplement dit que j'étais prête. « Prête à quoi ? » l'avais-je interrogée. « Prête à te débrouiller toute seule ». Carlisle m'avait alors expliqué que j'avais eu une exemplaire retenue face au sang humain, que je n'étais pas un nouveau-né sauvage, dangereux et assoiffé. Et pour conclure, il m'avait alors annoncé que je pouvais m'en aller si tel était mon désir.
C'était complètement paniquée et apeurée que j'avais sauté dans ses bras et que je l'avais supplié de ne pas m'abandonner.
Je ris légèrement face à ce souvenir théâtral.
Carlisle m'avait réconforté dans l'idée que je pouvais rester avec eux pour l'éternité, si le cœur m'en disait. « Tu fais partie de notre famille, mais tu as le droit de partir. » Ce sur quoi j'avais répondu : « Mais je ne veux pas partir ! Vous êtes les seules personnes qui me restent ! »
Edward vivait ces moments avec moi. Je secouai la tête pour me reconcentrer sur nous.
- Je ne pense pas que la peur d'être seule y soit pour quelque chose, m'annonça-t-il.
- Vas-y, alors, apprends moi quelque chose de neuf, soupirai-je.
- Je crois que tu ne veux tout simplement pas admettre que tu as finis par adopter Carlisle et Esmée tout comme eux l'ont fait pour toi.
Une fois de plus, Edward avait ôté les mots de ma bouche. Bien sûr, ce bouffon lisait dans mes esprits, il me connaissait malheureusement mieux que moi-même.
Ma retenue avait eu raison de tout. J'affectionnais particulièrement mes deux sauveurs, mes « parents adoptifs » comme disait gaiement Esmée, sauf que je n'arrivais pas à le leur dire. C'était dans mon caractère, je n'ouvrais pas mon cœur. Du moins, plus depuis ma transformation.
Ils avaient remplacé le vide dans ma vie et je leur étais totalement redevable de toute la gentillesse et l'attention dont ils avaient fait preuve à mon égard.
J'étais la fille que Carlisle avait toujours rêvé d'avoir ; belle, puissante, intelligente, à fort caractère. Et également la collègue d'Esmée qui se lassait, avant mon arrivée, de cohabiter avec deux garçons.
- Qu'est-ce que ça peut faire, de toute façon ?
- Que j'ai été fort égoïste d'être l'obstacle aux rêves de mes parents.
Je le regardai, l'air interdit. Il fixai toujours le sol de manière intense, comme extrêmement gêné.
- C'est-à-dire ?
- C'est-à-dire une vraie et grande famille soudée.
Nous restâmes silencieux pendant de longues minutes. J'étais trop à plat pour pouvoir lui demander plus d'explication, raison pour laquelle je m'enfermais à nouveau dans ma tête, oubliant momentanément qu'Edward y avait accès sans problème.
Qu'entendait-il par là exactement ?
- Esmée et Carlisle sont bons, reprit-il, très sérieusement. En échange de l'amour qu'ils nous donnent, ils n'aspirent qu'à une chose : qu'on soit un jour une grande et belle famille. Carlisle est ton créateur, c'est pourquoi il t'aime beaucoup, et puis, il a toujours voulu avoir une fille. Esmée, quant à elle, c'est une femme en manque de maternité. Elle a besoin d'enfants… alors même si je suis plus âgé qu'elle, je n'ai eu aucun mal à la considérer comme ma propre mère. Car elle a beaucoup d'amour à donner. Et elle t'en donne à toi aussi, même si tu joues l'indifférente, je peux voir que tu en as besoin.
- Je sais déjà tout ça, Edward, interrompis-je d'une voix dure.
Je ne supportais pas qu'il mette mes faiblesses à plat sur la table.
- J'allais en venir à la partie dont tu ne sais rien, répliqua-t-il en demi-sourire. J'avoue ne pas avoir été très engageant quand tu es arrivée ici, et je m'en excuse encore, mais… tu ne peux pas vraiment m'en vouloir.
Je fronçai les sourcils en voyant son sourire s'intensifier. Où voulait-il en venir ?
- Es-tu en train d'insinuer que c'est de ma faute si tu as été d'un caractère de cochon malade pendant trois ans ? m'exclamai-je.
Il rit de bon cœur, me désarçonnant encore plus. J'avais devant moi un nouvel Edward. Ce n'était plus ce garçon taciturne, misanthrope et renfermé que j'avais côtoyé ces dernières années. Il me parlait à cœur ouvert, comme si sa haine s'était volatilisée d'un coup, comme si j'étais devenue son amie et je le voyais rire franchement devant mes exclamations. Quel étrange garçon…
- Tu n'y es pas du tout, Rose !
Rose ? Allons donc, maintenant il m'appelait par mon petit surnom ? Mais que lui arrivait-il ?
- Ou Rosalie, si tu préfères, se reprit-il tout de suite.
Je lui intimai de continuer son discours d'un coup de menton.
- Bon. Disons que… toi et moi savons très bien que tu ne m'as jamais aimé. De ton vivant, Rosalie, souviens-toi de chacun de nos rencontres. Tu me détestais. Je pouvais entendre toutes tes pensées violentes et meurtrières à mon égard me brouiller l'esprit. Je n'entendais que ça. Tu m'as traité de tous les noms de pigeons qui existent !
Ce fut à mon tour de sourire face à ce souvenir. Oh oui, et des noms de pigeons j'en connaissais beaucoup. Petite princesse de la société côtoyait parfois les filles de la banlieue. Elles étaient tellement plus intéressantes que les ladies de mon rang.
Edward me regarda, un sourcil relevé si haut qu'il se perdait dans ses mèches de cheveux cuivrés.
- Toi et les filles de la banlieue ?
- Nous étions liées d'une proche amitié, répondis-je simplement, sur la défensive.
- Bien, bien, je te crois. Soit. Ne nie pas ce que je viens de te dire. Je connais les raisons un peu farfelues de ta haine à mon égard, et encore une fois j'en suis désolé, je ne t'ai jamais ignoré de manière délibérée. C'est juste que… les humains ne m'intéressent pas plus que ça. Je n'aime pas tellement être en leur compagnie, et quand c'est le cas, je préfère tout simplement ne pas y faire attention.
Humaine, je me serais empourprée. Oui, il est vrai que je le détestais pour des raisons un peu légères. Mais j'avais sensiblement mûri depuis ma transformation, et par les temps qui courraient, j'avais réalisé que je ne lui en voulais plus. Edward était comme ça. Ce n'est pas qu'il ne me regardait pas moi, c'est qu'il ne regardait personne, de toute façon.
- Je suis heureux de te l'entendre penser, dit Edward, pensif. Mais le problème c'est que… j'ai un sale caractère, tu sais ? J'ai le chic pour vite trouver une raison de ne pas aimer telle ou telle personne. Et pour toi, c'était ça. Tu me détestais, je te détestais donc en retour, sans trop savoir pourquoi, peut-être par rancune de t'entendre penser toutes ces choses horribles à mon sujet. Quand Carlisle t'a ramené ici et que tu étais encore vivante mais gravement blessée, quand je t'ai reconnu… je me suis emporté, c'est vrai. Je l'ai supplié de ne pas te transformer, parce que je ne voulais pas d'une petite peste enquiquineuse en guise de petite sœur. C'aurait été infernal selon moi à cette époque. Mais mon père a insisté, essayant de me ramener à la raison. Tu étais néanmoins victime de quelque chose que personne ne méritait, même pas toi, et je l'eus reconnus assez vite. Tu ne méritais pas de mourir de cette manière là, si abrupt. J'ai donc dit à Carlisle de faire ce qu'il pensait être le mieux, et trois jours plus tard, tu déménageais dans ma chambre.
J'avais les yeux rivés sur ces lèvres alors qu'il me racontait cette histoire. Je buvais ses paroles, essayant d'en dénouer les nœuds et d'y comprendre le sens, mais tout cela n'arrivait pas à m'amener à la conclusion de son récit.
- Pour ne pas faire de mal à mes parents… et puis un peu à toi aussi, car je n'ignorais pas que tu souffrais déjà de cette histoire avec ton fiancé, j'ai donc décidé de ne pas faire de scènes. Je ne voulais pas commencer à créer des disputes au sein de la famille simplement parce que j'avais un problème avec toi. Je me suis donc dit que le mieux était de t'ignorer.
- De me rendre la vie infernale, oui, marmonnai-je sombrement.
Il rit encore une fois. Le saligaud !
- Je m'en excuse éperdument, crois-moi. Tout ça pour dire que… ça fait quelques semaines que je ressens des choses très négatives émaner de toi. Au début, je me suis dit que c'était juste une passade, mais ça s'est aggravé de jour en jour. Et tu n'arrêtes pas, Rose. Tu y penses constamment, et ça me tue de le savoir et de ne pas pouvoir intervenir.
- Je te demanderai simplement de ne pas lire dans mes pensées, désormais.
- Je ne peux pas, répliqua-t-il. Je ne peux pas simplement ignorer des pensées qui s'imposent à moi.
- Alors, reste loin de moi. Je suis une usine à mauvaises ondes, en ce moment.
- Je le sais, et c'est bien pour ça que je ne peux pas faire comme si je ne savais rien. Esmée et Carlisle aussi s'en doutent, mais avec moins de précision et de certitude que moi, mais je ne veux rien leur dire sans ton accord. Ce sont tes pensées après tout.
- Et pourrais-tu simplement te mêler de tes affaires ? grognai-je en me redressant brusquement, un peu confuse.
Je ne lui avais rien demandé à lui, ce détritus de la famille Cullen ! C'était injuste qu'il eut un don si dévastateur.
- Non, je ne peux pas, répliqua-t-il simplement en soutenant mon regard.
Ses pupilles mordorées brillaient à la lueur des flammes de la cheminée.
- Et pourquoi pas ?
- Parce que tu es ma petite sœur, et que c'est mon rôle. Je ne laisserais pas tomber un Cullen. C'est ce qui me lie à toi, aujourd'hui.
Je le regardai, les yeux plissés en une mine sceptique. Etait-il sérieux dans ce qu'il disait, ou se fichait-il encore une fois de moi ? Je faisais parfois preuve de beaucoup de naïveté dans mes décisions. Mais pour je ne sais quelle raison, je décidai de le croire. Le vampire que j'avais devant moi n'était plus le même que les semaines précédentes. Je ne savais pas ce qui avait pu provoquer un tel renversement de situation, mais le sourire qu'il me gratifia m'emplit d'un espoir soudain.
- Tu vas voir, Rose. Ca ira mieux, je te le promets. Mais seulement si tu me fais confiance et que tu me promets de ne pas ignorer mes conseils.
- Je crois que c'est la seule option qui s'offre à moi.
- Je crois aussi. J'ai déjà été un grand frère, et je le serais encore, ce n'est pas si mal que ça après tout. Bon, évidemment, je pourrais me montrer un peu protecteur à ton égard (oh, mais oui j'adorerais ça !) et puis bon, certainement parfois un peu d'humeur taquine pour t'ennuyer (comme si j'allais m'en plaindre) et je pourrais me montrer intransigeant sur tes fréquentations masculines. Et je le saurais ! s'exclama-t-il avec vigueur en point mon front de son index.
Je ne pus qu'éclater de rire. Non, je rêvais. Moi, qui riait ? Depuis quand je riais ?
Mon rire était parfait, cristallin, ni trop grave, ni trop aigu. Juste parfait. Comme tout le reste, songeai-je avec très peu de modestie.
- Tu resteras néanmoins toujours une Hale, marmonna Edward. Petite princesse qui a un rire parfait, n'est-ce pas ?
- Arrête de te moquer !
- Je ne me moque pas, j'interprète juste tes pensées. Elles me divertissent beaucoup, et je suis très sérieux.
Il rit de moi jusqu'à ce qu'aucune sombre pensée ne vienne entraver ma tête. Toujours surprise par la nouvelle attitude d'Edward, je me mis à songer à quelques paroles qu'Esmée m'avait rapporté à son sujet : « C'est un bon fils. Son cœur est grand et pur. Certes, il ne le montre pas, mais j'ai depuis longtemps percé sa carapace. »
Peut-être était-ce simplement dans sa nature. Je ne me plaignis cependant pas de ce revirement de situation. Edward, d'une quelconque manière que j'ignorais, arrivait à me distraire, à me faire sourire… même à me faire rire. Il parvenait à me faire oublier ma tristesse rien que par un de ses regards ambrés.

C'est à partir de ce jour là qu'Edward et moi devînmes inséparables. Les gens nous croyaient en couple ; ce n'était pas le cas. Il était mon frère. J'étais sa sœur. Nous étions des Cullen. Et plus rien ne pouvait m'arrêter d'espérer qu'un jour mon existence serait meilleure.