Chapitre 1 :
Je pousse la porte de l'hôpital, encore une fois. Mes pas me guident sans que j'ai besoin d'y penser vers la chambre numéro 257, la chambre de mon mari. Ça fait maintenant 4 ans, 3 mois, et 9 neuf jours qu'il est dans le coma. Au début je venais le voir chaque jours dans l'espoir qu'il se réveille puis, au bout de deux ans, 730 jours, j'ai commencé à ne venir qu'une fois par semaine. Je suis venue hier donc je ne devrais pas être là mais j'ai reçue un hibou ce matin. Il s'est réveillé.
Les couloirs n'en finissent plus, j'ai presque une envie de courir. Je vais enfin revoir la couleur acier de ses yeux qui pendant longtemps reflétaient du dégoût, mais qui m'ont tant manqué. J'arrive devant la porte et des doutes s'installent. Qu'elle va être sa réaction en me voyant, j'ai du changer en quatre ans ? Va-t-il se souvenir de la nouvelle que je lui ai annoncé juste avant son accident ? Mon cœur bat à deux cent à l'heure, mes mains deviennent moites, j'ai trop chaud. Puis ma raison refait surface, je suis sa femme, je n'ai pas à avoir peur.
Ma vision est tellement brouillée que je ne distingue même plus les murs. J'essaye de sortir le plus vite possible de cet enfer, de cet hôpital. Mes jambes continues de trembler, inlassablement, et je me sens tomber. Alors je reste là, à l'angle d'un couloir et je pleures, je pleures comme je n'avais pas pleuré depuis l'annonce de son accident. Mon corps entier est secoué de sanglots et je ne peux plus m'arrêter, alors j'attends, j'attends de me calmer pour que mon cerveau puisse enfin réfléchir et que mes jambes puissent à nouveau me porter.
J'utilise un ultime mouchoir et me relève. Plus d'une demie heure s'est écoulée depuis que le médecin m'a annoncé la nouvelle. Il n'aurait même pas eu besoin de le faire. Je l'ai vu tout de suite, dans ses yeux. L'amour que je pouvais y lire avant l'accident avait disparu, laissant place au dégoût d'autrefois, à la haine. J'aurais tout donné pour ne pas revoir cette lueur destructrice dans ses si beaux yeux, j'aurais préféré qu'il ne se réveille pas plutôt que de le voir me détester encore une fois. De le voir se demander pourquoi il s'est marié avec une femme comme moi, une sang de bourbe comme moi. Je ne sais pas si je le supporterai, de n'être plus à ses yeux qu'un vulgaire imposteur, car s'est ce que je suis désormais, je ne suis plus sa femme mais une sorcière qui lui a volé des années de sa vie.
Je ne sais plus ce que je dois faire, où je dois aller. Mon univers entier s'est écroulé avec un seul mot, amnésique. Plus aucun souvenir de l'époque où nous étions ensemble n'habite sa mémoire. J'ai beau me dire que tout ira bien, je n'y crois pas, je n'y crois plus. Mes amis me disent tour à tour de ne pas m'en faire, que ses souvenirs vont réapparaître petit à petit, qu'il faut juste attendre. Attendre comme j'ai attendu quatre années qu'il revienne à lui, pour le voir me haïr. Alors je leur ai dis que je n'avais plus la force d'attendre et je suis partis. Et maintenant je parcours les rues du chemin de traverse, sans but, si ce n'est celui d'oublier que l'homme que j'aime me déteste.
OoOoOoO
Mes yeux s'ouvrent en un mouvement qui ne me parait pas naturel. La lumière qui baigne la pièce est trop vive, je ne peu rien distinguer. Petit à petit mes yeux s'accoutument à cette clarté et des formes apparaissent. Je suis dans une chambre, mais pas la mienne. Au lieu de l'habituelle vert et argent tous les meubles sont blancs, sans vie. La pièce n'est pas grande et , force est de le reconnaître, n'a aucun style. Où suis-je encore tombé ? J'ai du trop boire, encore une fois. Il faut vraiment que je dise à Parkinson d'arrêter ses petites fêtes pour un temps. A chaque fois que je me réveille après je me retrouve dans un lit qui n'est pas le mien, généralement en charmante compagnie et avec un mal de tête abominable.
Je laisse quelques minutes s'écouler et commence à remarquer que quelque chose ne va pas. Je regarde mon corps tout engourdi, je suis vêtu d'une affreuse blouse blanche. Je m'assois, mes yeux regardent vers ma gauche et tombent sur un bouquet de fleurs. Mon regard glisse sur le mur et tombe sur la porte de la chambre, je distingue un numéro :257. Mon cerveau commence à faire le rapprochement. Les meubles blanc, l'immonde blouse que je porte, le bouquet de fleur et le numéro sur la porte. Je suis a l'hôpital.
Je me laisse retomber sur le lit. Qu'as-tu encore fais Malfoy ? Dans quel pétrin t'es-tu encore fourré ? J'essaye de me souvenir des événements qui ont pu me conduire ici, mais rien ne viens. La dernière chose dont je me souvienne c'est le retour de ma 8e année à bord du Poudlard Express. J'étais à la fois triste de quitter ce qui avait été ma maison bien plus que le manoir de mes parents et impatient de pouvoir commencer ma nouvelle vie de sorcier. Et ensuite plus rien, le trou noir. Combien de temps s'est écoulé depuis ce souvenir ? Une journée, une semaine ?
Je fus interrompu dans mes réflexions par le grincement d'une porte que l'on ouvre. Une tête apparue dans l'encadrement, suivie d'un corps tout habillé de blanc. Un médecin, sans doute. Il n'y a que quelques mètres qui séparent la porte de mon lit. La personne qui vient d'entrer les franchis et se poste devant mon lit sans relever la tête. Elle prend ensuite un dossier qu'elle lit. Je regarde la silhouette plus attentivement bien que ma vision soit encore embrouillée, c'est un homme. Roux. Je me réveille dans un hopital et la première personne que je vois est un roux ! Merlin, je vous jure de ne plus jamais boire de ma vie. Il n'a pas l'air de s'apercevoir que je le regarde alors je me racle la gorge. Il sursaute.
Il relève la tête et me fixe avec de grand yeux. Je sais que je ne dois pas être à mon avantage vêtu de cette espèce de tunique mais quand même, c'est pas une raison pour me fixer ainsi. Après quelques secondes il se reprend :
_ « Mr Malfoy ! quelle surprise de vous voir éveillé. Enfin, je veux dire que je... nous ne nous attendions pas à vous voir sortir un jour de ce coma. »
Qu'est ce qu'il me raconte celui-la ? Sortir du coma ? Parce que j'étais dans le coma ? Oh, donc cet horrible mal de tête n'est pas du a l'alcool. Mais alors pourquoi je ne me rappelle plus de rien ? J'ai du prendre un coup sur la tête, c'est sûrement un de ces Gryffondors, ils vont voir ce qui arrive quand on frappe un Mafoy !
_ « Mr Malfoy, vous allez bien ? Surtout ne bougez pas, je vais chercher le médecin qui s'occupe de vous. »
Il est malin lui, ne bougez pas, ne bougez pas. Comme si j'avais envie que quelqu'un me voit dans cette tenue. Non mais il me prend pour qui ? Et puis je ne sais même pas où je suis, un hopital moldu ? Je n'espère pas être tombé assez bas pour me faire soigner par des moldus.
A peine quelques minutes après le départ de l'autre imbécile roux un autre homme en blouse blanche entre dans ma chambre. Celui-ci est plus petit que le premier mais, Merlin merci, il n'est pas roux.
_ « Mr Malfoy, je vois que vous êtes réveillé. Je suis le docteur Burnett et je suis celui qui s'est occupé de vous durant vos quatre années de coma. »
QUATRE ANS ! Non mais ils sont tous fou ma parole ! J'ai du mal entendre, ce n'est pas possible autrement.
_ « Excusez moi, vous avez bien dit quatre ans de coma ? demandais-je avec un maigre espoir.
_ Oui c'est ce que j'ai dis, répond le médecin. Maintenant si vous le voulez bien je vais vous poser quelques questions. Alors pour commencer que vous rappelez vous concernant l'accident ?
_ Euh, j'ai eu un accident ? Je demande encore.
_ Ah je vois, nous allons faire plus simple. Quelle est la dernière chose dont vous vous souvenez et à combien de temps remonte-t-elle ?
_ J'étais dans le train qui me ramenait chez moi, mais je ne sais plus la date. Quel jour sommes nous ?
_ Nous sommes le 17 mars 2009.
_ Ce n'est pas possible, vous venez de me dire que j'ai été dans le coma 4 ans, or j'ai terminé mais études en 2002 donc nous devrions être en 2006.
_ Je sais très bien ce que j'ai dis Mr Malfoy, vous n'êtes pas tombé dans le coma en 2002 mais en 2005. Malheureusement, à ce que je vois vous n'avez aucun souvenir datant de la période entre 2002 et 2005.
_ Vous voulez dire que j'ai perdu 3 années de ma vie !
_ J'en ai bien peur Mr Malfoy. Je vais devoir avertir votre femme, mais ne vous inquiétez pas, certaines amnésie ne sont que passagères. »
Ouhla doucement, il vient de dire quoi le monsieur, que j'avais une femme ? Ne me dites pas que j'ai finis par me marier avec Parkinson ! Finalement le coma était peut-être préférable.
_ « Je suis marié?! »
