Une journée chez les Dursley
Harry était, comme toujours depuis le début des vacances, occupé à faire les cent pas dans sa chambre. Les seuls moments où il ne tournait pas en rond étaient lorsqu'il devait manger ou lorsque sa tante avait besoin d'une paire de bras supplémentaire pour une quelconque tâche ménagère. Le reste du temps, son esprit était tourné vers Sirius et les évènements qui y étaient liés ou vers les secrets de Dumbledore. Celui ci n'avait pas hésité à lui cacher la prophétie pour le protéger et à chaque fois qu'Harry y repensait, un sourire sarcastique se dessinait sur ses lèvres, c'était l'excuse la plus pitoyable qu'il avait entendue. Mais ce qui inquiétait surtout Harry, c'était la possibilité qu'il y ait d'autres secrets de ce genre qu'il ignorerait. Peut être pas aussi gros, ce serait difficile, mais après tout il n'avait toujours eu que peu d'informations sur sa famille. Il aurait bien interrogé Lupin ou d'autres anciens amis de ses parents mais il ne savait même pas quoi leur demander.
Il aurait bien aimé sortir pour se changer les idées mais il avait déjà reçu des lettres des membres de l'ordre pour lui rappeler qu'il ne devait pas sortir et encore moins la nuit, ce qu'il ne s'était pas gêné de faire au début des vacances. Pour toutes ces raisons, Harry était en colère contre tout le monde. En premier, la communauté sorcière qui l'avait traité de fou et de menteur pendant une année entière et qui maintenant le considérait comme un héros et un sauveur: « je ne m'inquiète pas pour l'avenir » déclarait une vieille sorcière du Kent « Harry Potter nous a déjà débarrassé du mage noir, je suis sur qu'il trouvera un moyen de recommencer » et lorsque des journalistes demandaient ce que les gens pensaient des propos de l'année précédente, ceux-ci répondaient, « je n'ai jamais cru en ces propos, j'ai toujours su que Potter et Dumbledore avaient raison. », puis Dumbledore et l'ordre qui le séquestraient pour mieux le surveiller, ses amis qui ne lui envoyaient que des lettres inutiles en évitant les sujets importants tels que Sirius et les agissement de l'ordre, Voldemort et ses Mangemorts, qui étaient responsables de presque tout ce qui allait de travers dans sa vie et pour finir, Bellatrix Lestrange, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à elle, même en regardant sa tante, il pensait à elle. Des cheveux noirs suffisaient pour lui faire imaginer le reste et se dire que ça pourrait être elle. Sa tante avait d'ailleurs eu peur quelques fois face au regard de pure haine que lui envoyait Harry.
Ses pensées furent interrompues par l'appel de sa tante pour venir manger. Il s'était assis en silence et avait détaillé chacun des membres de sa famille, ils avaient tous changer et pas en bien pour les adultes. Sa tante était devenue une vraie boule de nerfs, elle avait souvent des tremblements soudain sans aucune raison apparente et cela avait des conséquences, il arrivait encore à Harry de ricaner en revoyant la tête de Vernon lorsque Pétunia avait cassé le vase en cristal que sa mère avait ramené de vacance en Italie, de plus, ses lèvres étaient encore plus pincées que d'habitude, lui qui pensait que McGonagall était la meilleure dans ce domaine s'était trompé. Vernon, quant à lui, avait perdu pas mal de poids en peu de temps et avait l'air un peu malade, visiblement l'idée qu'une bande de sorcier anti-moldu se promène en liberté ne lui plaisait pas. Il était au courant que l'évasion massive de tueurs en série et autres criminels il y a quelques mois étaient des sorciers et Harry avait omis (volontairement) de lui dire que la plupart était retournés en prison. Le seul qui allait bien était Dudley, son régime et son entraînement de boxe l'avait transformé, il était toujours en surpoids mais Harry avait été bouche bée en le revoyant après dix mois. On voyait nettement que ses bras et sa poitrine contenaient maintenant plus de muscles que de graisse et ses nombreuses victoires qu'il aimait commentées ainsi que l'article à propos de ses performances de boxe qui était paru dans un petit journal de quartier avait fait renoncer Harry à ce qu'il pensait être son activité principale durant ses vacances, rappeler à Dudley ses déboires dû à la magie, de la queue de cochon à l'attaque de détraqueurs en passant par les pralines longue-langues.
Le son de la TV le sortit de sa contemplation, il s'agissait d'un flash spécial.
-« chers téléspectateurs bonsoir, nous utilisons ce flash spécial pour vous annoncer qu'un terrible incendie à éclater un peu plus tôt dans la soirée dans un complexe industriel près de Londres. Les pompiers sont toujours sur les lieux mais le feu continue de s'étendre, les moyens mis en place par les pompiers ne semblent avoir aucun effet sur les flammes. L'origine de l'incendie reste inconnue car les employés présents qui ont réussi à sortir n'ont pu fournir aucune explication. Pour l'instant treize employés sont toujours porté disparus. Négligence, accident ou origine criminelles, l'enquête nous le dira. Nous vous transmettrons d'autres informations au cours de la soirée, restez à l'écoute. »
Le silence qui suivit la fin de l'information fut seulement perturbé par le tic-tac de l'horloge jusqu'à ce que Vernon déclare bruyamment qu'il s'agissait, évidemment de « cette saleté de vermine arabe qui avait encore commis un attentat pour défendre leur stupides croyances ». L'oncle Vernon s'était lancé dans un impressionnant discours sur les mesures de répressions que le gouvernement devrait prendre à propos d'eux tout en étant vivement approuvé par sa femme et son fils qui l'écoutaient attentivement et en oubliaient même de manger. Harry toujours occupé à manger son assiette coupa l'oncle Vernon sans même relever la tête:
- L'incendie a été provoqué par des sorciers.
Il fallut un moment aux Dursley pour que l'information parvienne à leurs cerveaux. Pétunia fut la première à réagir.
- Ne dit pas de bêtise, on ne parle pas de ces choses là dans notre journal.
- Tu as l'air bien sûre de toi, tante Pétunia, j'ignorais que tu avais autant de connaissance sur le monde des sorciers.
Il avait un peu haussé la voix sur le dernier mot et la réaction ne se fit pas attendre:
couinement de Dudley, blêmissement de la tante pétunia et son oncle avait pris sa teinte violacée si familière lorsqu'il était en colère.
- Ne prononce pas ce nom ici, siffla t'il en envoyant des postillons sur la table, je ne veux pas que tu fasses allusion à tous ça sous mon toit. Et arrête de croire qu'on parle de vous dans notre journal, il n'y a rien d'anormal dans cet incendie!
- Tu crois ça ? Vraiment? Origine inconnue et inexpliquée, des flammes qui ne s'éteignent pas et j'ai reconnu l'infirmier qui s'occupait de l'ouvrier interrogé, c'est le chef des oubliators du ministère, sa photo est parue dans La Gazette du Sorcier, ils sont chargés de modifier la mémoire des moldus qui voient des manifestations magiques et d'inventer des excuses en cas d'accidents grave.
Ils ne disaient rien, sûrement étaient-ils en train de digérer l'information ou de chercher une faille dans le raisonnement d'Harry. Il se décida à en finir avec leur doute.
-Il y aura un article demain dans le journal et je suis sur que cette version sera très différente.
Il conclut sa remarque avec un sourire goguenard afin d'être sûr qu'ils soient suffisamment énervés le reste de la soirée et monta dans sa chambre sans se soucier de son oncle qui lui disait qu'il n'en avait pas fini avec lui. Dans sa chambre il vit deux hiboux qui attendaient perchés sur le dossier de sa chaise, ne se souciant pas du regard courroucé d'Hedwige qui avait adopté son habituel air fier qu'elle utilisait en présence d'autres hiboux, Harry ne s'en souciait pas trop, il reconnaissait que Hedwige était probablement le meilleur chouette postale du Royaume Uni. (Moi je mettrais : Dans sa chambre, il vit deux hiboux qui attendaient perchés sur le dossier de sa chaise, ne se souciant pas du regard courroucé d'Hedwige. Celle-ci avait adopté cet air fier qu'elle utilisait habituellement en présence d'autres hiboux. Harry ne s'en souciait pas trop, il reconnaissait que Hedwige était probablement la meilleure chouette postale du Royaume Uni et ils avait qu'elle n'avait rien a enviée aux autres) . Le premier hibou amenait deux lettres du Ministère et le second une de Poudlard qui devait être de Dumbledore, au vu de la date, il était trop tôt pour recevoir les fournitures scolaires. Il commença par les lettres du ministère car il ne voulait pas des recommandations du directeur visant à assurer sa sécurité. Il ouvrit d'abord la plus épaisse et son cœur manqua un battement en voyant de quoi il s'agissait: ses résultats de buses. Il n'y avait plus pensés depuis qu'il avait quitté précipitamment l'examen d'histoire après la vision envoyée par Voldemort.
Cher Mr Potter,
Nous avons le plaisir de vous informer que les membres de l'Académie des examinateurs magiques ont fini leur délibération. C'est avec joie que nous vous transmettons les résultats de votre Brevet Universel de Sorcellerie Élémentaire, en espérant qu'ils correspondent à vos attentes et vous permettent de suivre la carrière que vous désirez.
L'élève est admis s'il obtient les résultats suivant:
O: optimal
E: effort exceptionnel
A: acceptable
L'élève est recalé s'il obtient les résultats suivant:
P: piètre
D: désolant
T: troll
Astronomie: A
Soin aux créatures magiques: E
Sortilèges: O
Métamorphose: E
Divination: P
Potions: E
Histoire de la magie: P
Défense contre les forces du mal: O
Botanique: E
Avec nos plus sincères félicitations,
Griselda Marchebank, présidente de l'Académie.
Dans l'ensemble, Harry était plutôt content de ses résultats, sept BUSE sur neuf, il n'avait pas à se plaindre. Il était tout de même déçu de son Effort Exceptionnel en potions, même s'il avait abandonné l'idée de faire une carrière d'Auror, ne supportant plus l'idée d'être dépendant de quelqu'un, que ce soit Dumbledore ou un ministre. toutefois, cette matière aurait pu lui être utile dans le cas où il aurait affaire à des poisons, de toute façon se dit-il en haussant les épaules, si je ne peux pas faire les antidotes, je n'aurai qu'à les acheter, et ce n'est pas un prix élevé qui va m'en empêcher. Il saisi la seconde lettre et poussa un soupir en espérant qu'il ne s'agirait pas de mauvaises nouvelles.
Finalement, il ne s'agissait ni de bonnes, ni de mauvaises nouvelles. C'était une convocation du ministère pour qu'Harry puisse recevoir l'héritage de Sirius. Il lui fallut un moment pour qu'il se sorte des douloureux souvenirs dans lesquels il s'était replongé avant de reprendre la lecture. La lettre lui demandait de se rendre au ministère le 28 juillet à 10h30. Cela lui laissait deux semaines avant de recevoir son héritage et dire au revoir à son parrain. Puisqu'il n'y a plus de corps, il n'y a pas eu de cérémonie alors cette convocation sera tout ce qu'il aura, il ferait avec, après tout, c'est ce qu'il a toujours fait. Se débrouiller avec ce qui est à disposition depuis qu'il est petit. Il avait une certaine appréhension en ouvrant la lettre de Dumbledore, ses lettres étaient rarement annonciatrice de bonnes nouvelles. Ses craintes se révélèrent confirmées, après les habituelles condoléance qui exaspérait plus Harry qu'elle ne le soulageait, il lui ordonnait, à demi mots, de ne pas se rendre au ministère. Le Survivant ne finit même pas la lecture et jeta la lettre dans un coin après l'avoir roulée en boule. Pour évacuer sa colère, il frappa le mur de sa chambre et le craquement d'un de ses doigts lui fit oublié un court instant sa contrariété et sa rage. Harry poussa un soupir de résignation, décida de se coucher et de réfléchir à tout ça demain, il avait besoin de dormir et il pressentait que les prochains jours seraient plus qu'éprouvant.
