Titre : I want you by my side
Auteur : ChocolateShadow
Pairing : Erik/Charles
Rating : M
Résumé : « Il n'avait jamais su ce que voulait dire le mot bonheur, croyant que cette chose adulé par tant de monde lui était interdite. Il avait eu tort."
Disclaimer : Aucun des personnages ne m'appartient, tout est à Marvel et à celui qui a eu la brillante idée de faire ce film.
Note : Tout d'abord ce qui suit n'est absolument pas sérieux. Et c'est bien loin de mes précédentes fics, mais bon un peu de rêve de fait pas de mal a ce qu'on dit. Et les personnages sont un peu OCC, m'enfin, c'est pas trop grave. Ah et aussi : ATTENTION LEMON (voilà, vous êtes prévenus). Et je voudrais aussi remercier Cerise qui m'a bien aidée à faire cette fic et qui m'a donner beaucoup d'idées. Enfin, cette fic est en deux parties, comme Bloody Beach. Voilou ! Bonne lecture et oubliez pas les reviews !
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I Want You by My Side
Part One
Erik Lehnsherr nota avec surprise qu'un large sourire déformait son visage. Dans la pénombre de la chambre il ne pouvait pas le voir, bien sûr, mais le tiraillement qui affectait ses joues ne pouvait signifier qu'une chose. Il fallait dire aussi que son visage était si souvent fermé et grave que le moindre sourire lui semblait … peu naturel. Toutefois, alors que quelques jours plus tôt il aurait effacé cette abomination de son visage fissa, il ne changea rien, se contentant simplement de fermer les yeux. Il était heureux. Il n'avait jamais su ce que voulait dire le mot bonheur, croyant que cette chose adulée par tant de monde lui était interdite. Il avait eu tort. D'un geste tendre, il caressa les cheveux noirs près de lui. Charles ne pourrait jamais avoir conscience de ce qu'il lui avait offert. Tant de tendresse. Même maintenant, il avait du mal à imaginer qu'une telle quantité d'amour puisse être réelle. En fait, il se demandait si il ne rêvait pas. Mais ce qu'ils avaient fait, quelques heures plus tôt, dans ce lit, était bien réel. Le corps nu et humide de son cher cobaye, pressé contre le sien pour ne faire plus qu'un avec lui ne pouvait décidément pas être issu de son imagination. Il n'en avait pas tant que ça. Il sentit le corps de Charles bouger contre lui. Il craignit un moment l'avoir réveillé, mais rien ne semblait pouvoir percer le sommeil du télépathe. Erik resserra ses bras autour de son corps. Il avait toujours éprouvé des sentiments forts et pas très avouables pour celui qui lui avait sauvé la vie. Mais jamais il n'aurait cru que cela puisse être réciproque. Lentement, il plongea dans ses souvenirs.
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Jouer aux échecs. Le sport préféré de Charles et Erik. En fait ce n'était pas tant le jeu qui leur plaisait. C'était surtout le fait que personne ne venait les déranger pendant qu'il jouait. En effet, pour des adolescents les échecs ne présentait pas franchement d'attraits. Ainsi, les deux ainés pouvaient se retrouver, au calme pour discuter de sujets sérieux. Tels que Shaw par exemple. Ou les humains. Discussions qui généralement se finissaient mal. Pas suffisamment pour ne serais-ce que menacer leur amitié. Mais quand même. Et ce soir n'échappait pas à la règle. Apres le dîner, les deux hommes s'étaient effacés pour rejoindre la bibliothèque alors que Raven faisait encore des allusions plus que douteuses sur leur amitié (« C'est à se demander ce que vous faites là-dedans ! Sérieux, on commence à se demander si la phrase « on va jouer aux échecs » n'est pas un code en fait …. ») Bien sûr, ils n'avaient pas répondu, se contentant simplement de quitter la pièce en échangeant un regard surpris. Comme à l'accoutumée, la discussion qu'il avait entamée avait glissé sur le sujet épineux qu'étaient les humains, et en particulier sur Moira. Erik ne lui faisait pas confiance, au grand dam de Charles pour qui elle était l'honnêteté personnifiée. Et cette fois, leur échange verbal était pour le moins houleux. Tant et si bien qu'ils s'étaient tous les deux levés de leur fauteuil pour se faire face. Le télépathe avait le doigt pointé sur le torse de son ami, accusateur.
« Je ne comprends pas pourquoi tu t'évertue à la considérer comme une ennemie. Après tout ce qu'elle a fait pour nous, tu devrais au moins faire un effort pour la supporter ! »
Charles était d'un calme désarmant. Et pourtant Erik aurait mis sa main à couper qu'il était énervé. Au moins autant que lui l'était. La différence entre les deux hommes, c'était que le télépathe savait se contrôler et prendre sur lui. Ce qui n'était absolument pas le cas d'Erik. En effet, la colère qui grondait en lui était presque palpable. Ses mains tremblaient et son visage était plus pâle que jamais. La naïveté de Charles et sa volonté de voir le bien partout l'agaçait au plus haut point. Il désirait tellement qu'il ouvre enfin les yeux. Voir que le monde n'était pas si beau qu'il se plaisait à l'imaginer. Voir qu'Erik ne le considérait pas seulement comme un ami. Mais le télépathe était de toute évidence aveugle. Même Raven avait compris. Enfin, il avait cru comprendre que les femmes repéraient toujours ce genre de choses au premier coup d'œil.
« Et tu peux me dire ce qu'elle a fait pour nous ? Elle se sert de nous. De toi ! Es-tu donc si aveugle ? »
« Tu dois apprendre à faire confiance aux autres, Erik. Pas seulement à moi. »
Celui à qui la phrase était destiné recula la tête. Sans qu'il ne sache pourquoi, cette phrase augmenta encore sa colère. Il ne voulait pas avoir confiance en quelqu'un d'autre que Charles. De même qu'il ne voulait pas aimer quelqu'un autre. Alors forcément, il ne pouvait s'empêcher d'imaginer que le télépathe voulait se débarrasser de lui. C'était idiot et puérile comme réaction. Mais il n'y pouvait rien. Le jeu d'échec, posé sur la table à côté du duo s'envola à travers la pièce. Charles suivit le plateau des yeux, jusqu'à ce qu'il s'écrase sur le sol, d'un air consterné.
« Toi et moi, on est tellement différents que je me demande vraiment pourquoi je suis là. »
Il n'avait pas voulu dire ça. Il ne voulait pas partir. Mais si Charles refusait de comprendre, ça deviendrais nécessaire. Parce que tôt ou tard, ils se retrouveraient l'un en face de l'autre. Alors autant ne pas trop s'attacher pour que ce jour-là il n'éprouve plus aucun remords. A moins que Charles se décide à adopter son point de vue, mais comme ce n'était pas demain la veille … Avec lassitude, il tourna les talons. Toutefois, alors qu'il allait ouvrir la porte, la voix du télépathe retentit.
« Erik … »
Un mot à peine soufflé. L'appelé se retourna. Plein d'espoir. Un espoir qui mourut brutalement.
« J'aurais vraiment aimé te sauver. »
Charles ne pouvait renoncer ainsi. Celui qui était en face de lui n'était pas Charles Xavier. Et pourtant …. D'un pas rapide, il se rua sur son ami pour l'empoigner par les épaules.
« Dis-moi que tu veux que je reste, Charles. Donne-moi une raison de rester …. »
Le télépathe baissa la tête, incapable de soutenir le regard de son ami. Pourquoi je suis encore là ? Erik imita son ami. Son corps lui semblait lourd, comme un fardeau. Tant qu'il doutait de sa capacité à bouger.
« Parce que j'ai envie de coucher avec toi. »
L'allemand n'eut pas le temps d'être surpris. Agréablement, cela allait de soi. En effet, prenant son courage à deux mains Xavier s'empara des lèvres d'Erik, qui loin de le repousser, y répondit avec fougue. Maintenant qu'ils s'étaient trouvés, ils ne laisseraient plus rien les séparer.
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C'était ainsi que leur histoire avait commencé. Et ainsi depuis quelques jours, les deux hommes se retrouvaient tard le soir, dans l'une ou l'autre chambre, pour passer une nuit passionnée, ou pour tout simplement discuter. Leur complicité ne connaissait aucune limite désormais. C'était grisant et surtout très excitant. Erik enfoui son nez dans la touffe de cheveux bruns sous son menton. Plus rien n'avait d'importance. Même Shaw avait déserté ses pensées. Lointain souvenir d'une vie passée.
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Des semaines que ça durait. Des semaines de passion toujours plus brulante. Des semaines merveilleuses. Tout simplement. Le seul bémol était que les deux hommes étaient obligés de cacher leur amour aux autres membres de la maison. Charles ne craignait pas que ses enfants puissent mal le prendre, mais il avait peur de les mettre mal à l'aise. Ce qui voulait dire faire preuve de discrétion, ce qui n'était pas toujours au gout d'Erik qui avait bien du mal à modérer ses ardeurs. Enfin, il s'efforçait tant bien que mal de supporter la situation. Et pour le moment, il ne pensait pas vraiment à ça. En effet, la nuit était tombée et tout le monde dormait. Sauf Erik et Charles, tous deux allongés dans le lit du dernier. L'allemand se releva sur un coude pour embrasser son homme et aussi pour lui clore le clapet, il devait bien l'avouer. Le télépathe s'était lancé dans un monologue une heure plus tôt, assommant son amant de ses paroles. Ainsi, Charles fut coupé au beau milieu d'une phrase de la plus douce manière qui soit. Et il n'allait pas s'en plaindre. Loin de là. Il ferma les yeux, laissant échapper un gémissement de contentement.
Bien vite, le baiser devint langoureux et enfiévré. Ils se redressèrent dans un parfait ensemble, sans pour autant se décoller l'un de l'autre. Charles enlaça son partenaire tout en léchant sa nuque avec gourmandise. Rapidement, les mains d'Erik descendirent jusqu'à la ceinture de son compagnon qui continuait d'embrasser son cou. Il déboutonna le pantalon avec des mains devenues expertes. Charles arrêta son activité pour laisser le plaisir le submerger. Néanmoins, il caressa le dos de son amant, comme pour lui demander de ne pas s'arrêter en si bon chemin. Erik, de son côté, retirait le pantalon, devenu superflu. Une fois cela fait, il admira avec des yeux pervers, la bosse qui déformait le boxer de son partenaire. Lui-même commençait à se sentir un peu à l'étroit dans ses vêtements. Cependant, au lieu d'aller plus loin, il allongea son cobaye pour se mettre à califourchon dessus. Charles, totalement passif, le regardait, les yeux voilé par le désir. Il le laissa retirer sa chemise sans bouger. Le vêtement vola dans la pièce, mais aucun des deux ne s'en préoccupa. Erik se pencha sur son compagnon pour l'embrasser à nouveau. Lentement, il commença à caresser sa peau, passant ses mains sur son torse. Presque à regret, il abandonna les lèvres fines pour enlever son propre pantalon qui devenait vraiment gênant. Il en profita pour caresser les jambes de Charles qui frémit.
Lentement, avec douceur, Erik remonta jusqu'à l'intérieur des cuisses. Le corps du télépathe se tendit. Il n'avait qu'une envie, que son amant le prenne sur le champ. Cependant, il s'efforça de ne pas bouger. Il savait qu'il ne serait pas déçu. En effet, Erik ne tarda pas à se débarrassera du boxer de son compagnon. Il contempla un moment son membre en érection avant de commencer à le caresser, sans toutefois aller trop loin. Au comble de la frustration, Charles se releva à moitié mais son partenaire l'obligea à le rallonger d'une poigne d'acier. Comme pour le punir, les mains d'Erik remontèrent plus haut, au niveau du nombril avec lequel il joua un instant. L'autre en profita pour lui retirer son sous-pull. Erik sourit et le laissa venir à bout du boxer. Maintenant, ils étaient à égalité. Charles, toujours allonger, entreprit de caresser son partenaire qui ne put retenir un grognement satisfait. En réponse, Erik s'empara à nouveau du membre dur de son compagnon qui laissa un gémissement lui échapper. Il bascula la tête en arrière. Sa respiration et son rythme cardiaque s'accélèrent. Il voulut parler, mais il en était incapable. Il sentit la main de son partenaire se frayer un chemin entre ses cuisses et automatiquement, il les écarta. Erik entra tout d'abord un doigt en lui pour l'habituer à sa présence. Quand il en pénétra un deuxième, Charles ne put retenir une grimace, toutefois le plaisir primait sur la douleur. Lentement, son compagnon écarta les doigts. Le mouvement était plein de tendresse. Tellement éloigné du Erik que tous connaissait.
Quand il fut certain que son partenaire était prêt, Erik le pénétra. Ils avaient vite décréter qu'ils préféraient voir les yeux de l'autre quand ils faisaient l'amour, aussi ils ne le faisaient jamais « dos à ventre » si l'on pouvait dire. Ainsi, Erik perdu dans les yeux bleus de son cobaye commença à bouger en lui. Charles, les yeux toujours grand ouverts, gémit. Même si tout le monde dormait, il devait faire attention à ne pas faire trop de bruit. On ne savait jamais. Néanmoins, il était pour le moins difficile de se retenir. Une nouvelle fois, un gémissement s'échappa de ses lèvres humides alors que le lit commençait à grincer dangereusement. Leurs respirations saccadées se mêlaient, leurs corps en sueur ne faisaient plus qu'un, ils auraient pu mourir de plaisir en cet instant. Ils étaient proches du septième ciel. Si proche qu'ils n'avaient qu'à tendre la main pour l'atteindre. Et pourtant, ils ne l'atteignirent jamais. Un frappement à la porte les coupa net. Brutalement, ils cessèrent tous mouvements, abasourdis.
« Pro … Professeur … »
Une voix mal assurée leur parvint. Sans cérémonie, ils se séparent, Erik en pestant et Charles en paniquant légèrement. Toutefois, avant qu'ils n'ai eu le temps de s'éloigner suffisamment, la porte s'ouvrit en grand.
« J'ai fait un cauchemar …. »
Sean qui se tenait dans l'encadrement de la porte leva les yeux vers ceux du professeur. Ce qu'il découvrit le laissa bouche bée. Charles et Erik, complètement nus, étaient enlacés et ce qu'ils étaient en train de faire ne présentait aucun doute. Son mauvais rêve s'échappa immédiatement de son esprit. Il papillonna un instant des yeux, croyant rêver, mais ce qu'il avait sous les yeux était bien réel. Charles repoussa légèrement Erik tout en rougissant significativement. Visiblement, il avait l'air aussi choqué que lui. L'allemand pour sa part paraissait plus contrarié qu'autre chose. Et il y avait de quoi.
« Heeuu …. » bégaya Sean, incapable de bouger.
Sans qu'il ne puisse rien contrôler, il se mit à rire nerveusement. Il savait qu'à sa place quelqu'un d'autre serait surement parti fissa, mais lui … Il était figé sur place. Et à part rire, il ne pouvait rien faire d'autre. Cependant, le regard assassin d'Erik eu raison de lui. Il marmonna un vague pardon avant de disparaitre dans le couloir en claquant la porte. Légèrement traumatisé. Les deux amants, pour leur part, n'avaient plus envie de continuer ce qu'ils faisaient. Charles parce qu'il était au moins aussi traumatisé que Sean et Erik parce qu'il était trop énervé pour faire quoi que ce soit. Et puis de toute façon, maintenant qu'ils avaient été coupé pile au moment où ça devenait intéressant, y'avais plus rien à faire. Ils allaient quand même pas reprendre là où ils s'étaient arrêtés. L'allemand grogna un juron avant de s'allonger. Son compagnon resta assis, les yeux dans le vague.
« Mince … »
C'était le cas de le dire. Quoi que Erik aurait surement utilisé un mot plus grossier …. N'y tenant plus, il explosa.
« Merde, mais pourquoi il vient te voir au beau milieu de la nuit ? T'es pas sa mère à ce que je sache ! »
Charles ne lui prêta aucune attention. Cet incident allait avoir des répercussions. Il fallait prendre des mesures.
« Il va falloir qu'on leur parle. »
« Apprends leur à ne pas rentrer comme ça chez les gens surtout ! » maugréa l'allemand.
Le télépathe se tourna enfin vers lui.
« Non, il faut qu'on leur parle de nous. »
De toute façon, ils n'avaient plus vraiment le choix. Toute la maison serait bientôt au courant de toute façon, alors autant prendre les devants. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Pour tout le monde. En soupirant, Charles se blottit dans les bras de son homme que ce simple contact suffit à calmer.
OoOoO
L'ambiance était tendue. Hank et Sean avaient l'air plus que mal à l'aise. Raven regardait son frère avec des yeux ronds. Et Alex semblait s'en foutre royalement. Visiblement, le roux avait déjà du prévenir les autres. Les choses ne seraient donc pas aisées …. Charles chercha du courage dans les yeux d'Erik, assis à côté de lui. Les quatre gamins leur faisaient face, silencieux.
« Je supposes que vous êtes tous au courant … » commença le télépathe.
Personne ne répondit. Sean devint rapidement rouge pivoine et baissa les yeux. Charles soupira. Il allait être obligé de le formuler.
« Erik et moi, nous …. Nous …. »
Tous les yeux tournés vers lui ne l'aidaient pas vraiment. Mais l'allemand ne tarda pas à voler à son secours. Enfin …
« Ce que Charles veut vous dire, c'est qu'on dort dans le même plumard. »
Au moins c'était clair. Le télépathe leva les yeux ciel devant le manque de tact de son ami mais ne dit rien. A vrai dire, il attendait une réaction. Qui allait être terrible il en était certain. Raven se leva, et alors que son frère pensait qu'elle allait sortir, elle le prit dans ses bras. Quand elle le lâcha, elle se tourna pour embrasser Erik sur la joue et lança :
« Ben c'est pas trop tôt ! »
Les deux hommes échangèrent un regard surpris ce qui incita la jeune femme à poursuivre.
« Depuis le temps qu'on a compris que vous êtes fait l'un pour l'autre. »
En effet, Sean hocha la tête positivement. Il se leva à son tour pour prendre la main d'Alex. Les deux adolescents se rapprochèrent de leurs ainés, les doigts entrelacés.
« On peut vous donner des conseils si vous voulez. »
Alex leur fit un clin d'œil ce qui déclencha l'hilarité de Raven. Erik et Charles tournèrent lentement la tête vers l'autre. Décidément, ils allaient de surprise en surprise. Raven posa un regard attendri sur eux alors que Hank se levait à son tour, un sourire timide aux lèvres.
« Hoooo ! »
Tous les regards se tournèrent vers la jeune femme. Elle avait la main sur le front, un drôle d'air peint sur le visage. Comme une furie, elle quitta le salon, les laissant tous perplexe. Ce fut finalement Hank qui leur apporta les raisons de sa fuite.
« Elle a oublié son mètre. »
Si la réponse semblait claire pour les adolescents, elle l'était moins pour les deux autres. Néanmoins, ils durent attendre le retour de Raven pour avoir des explications. Avec excitation, elle ordonna à Charles de se lever. Comme il n'obéissait pas assez vite à son gout, elle l'attrapa par la main pour le lever elle-même. Erik, lui, regardait la scène, un sourcil levé avec amusement. La jeune femme déroula son mètre avant de commencer à mesurer son frère. Taille, tour de poitrine, tour de taille, tour de hanche. Elle ne laissa rien. Quand elle eut fini et noter toutes ses mesures dans un petit carnet, Charles pu enfin demander des explications.
« Je peux savoir pourquoi tu fais tout ça ? »
« Pour la robe. »
Le télépathe manqua de peu de s'étouffer. Il lança un regard aux autres, en quête de soutient, mais visiblement il était seul face à sa sœur. Même Erik, toujours assis, ne semblait pas enclin à lui venir en aide.
« Quelle robe ? »
« Ta robe de mariée enfin ! »
Il savait qu'il n'aurait pas dû poser la question. Et Erik ce traitre qui était plié en deux de rire. Tentant vainement de prendre un air sévère, il leva le doigt vers Raven qui l'ignora superbement. Elle sourit de toutes ses dents avant de quitter rapidement le salon. Charles essaya de la retenir, mais malheureusement, elle lui échappa. Hank ne tarda pas non plus à partir, prétextant une chose urgente à faire dans son labo. Sean et Alex, après avoir échangé un regard complice, s'éclipsèrent à leur tour, pour faire dieu sait quoi. Finalement, les deux amants se retrouvèrent seuls.
« Ça n'a pas été si horrible que tu l'imaginais, tu vois. » glissa Erik.
« Parle pour toi ! »
L'allemand se décida enfin à se lever pour enlacer son compagnon.
« Tu pourrais être très sexy en robe de mariée, tu sais. Ta sœur a parfois des idées géniales. »
Charles leva les yeux au ciel. Il ne comprenait pas pourquoi c'était tout de suite lui qu'on voyait en mariée. Pourquoi pas Erik après tout ? En tout cas, sa virilité en prenait un sacré coup, c'était certain. Il sentit les lèvres de son partenaire se poser tendrement dans son cou. Maintenant qu'ils pouvaient se permettre ce genre de chose en plein jour, Erik n'allait pas s'en plaindre. Et Charles non plus.
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Emma Frost ne pouvait pas dire qu'elle était lesbienne. Elle n'aimait pas les femmes. Elle aimait juste cette femme. Beaucoup plus qu'elle n'avait jamais aimé Sébastian. C'était pour ça qu'elle ne voulait plus faire semblant. Et qu'elle ne voulait plus de cette guerre. Cependant, elle n'était pas certaine que son patron puisse le comprendre. Il fallait pourtant qu'elle le lui dise.
C'était pour cette raison qu'elle se dirigeait d'un pas décidé vers le cœur du sous-marin, là où Sébastian Shaw aimait s'isoler. Sans prendre la peine de s'annoncer, elle entra. Plus vite ça serait fini, mieux elle se porterait. Et elle pourrait retourner dans les bras de sa femme.
« Il faut qu'on parle. » annonça-t-elle de but-en-blanc.
Il leva un regard inquiet vers elle.
« Que se passe-t-il ? Une faille dans le plan ? »
« Non, ça n'a rien à voir avec ça. »
Il parut soulager et se désintéressa d'elle aussi sec.
« Je m'en vais. »
De nouveau, il leva les yeux vers elle. Cependant, son air n'était plus inquiet.
« Pardon ? »
Emma serra les points. Cet homme ne doutait donc de rien ? En effet, à sa tête, elle pouvait voir qu'il ne croyait pas du tout à son départ. Et bien il allait être surpris.
« J'ai rencontré quelqu'un d'autre. »
« Quoi ? »
La jeune femme sourit sadiquement. Il lui en avait fait baver pendant des mois, la considérant plus comme un chien qu'autre chose. L'heure de la vengeance avait sonné.
« J'ai rencontré quelqu'un. Et je veux faire ma vie avec elle, loin de tout ça. »
« … Elle ? »
Cette fois ci, Emma sourit plus tendrement en voyant le visage de sa bien-aimée dans sa tête. Elle était tout simplement parfaite.
« Oui, elle. Elle s'appelle Cerise. »
Les yeux de Shaw menaçaient de quitter leur orbites tant ils étaient agrandis par la surprise. La jeune femme profita de cette opportunité pour s'en aller. Elle ne tarda pas à rejoindre Azazel et Riptide qui l'attendait, et tous les trois quittèrent le sous-marin une bonne fois pour toute. Emma pour rejoindre sa femme et les deux autres pour vivre enfin leur amour pleinement.
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Les jours où les jeunes mutants étaient autorisés à quitter le manoir (château !) étaient aussi rares que nécessaires. Mais comme il avait été admis que cela faisait du bien à tout le monde, Charles avait finalement accepté. Du moins, Raven l'avait contraint, mais ça il ne l'aurait avoué que sous la torture. Et encore. Enfin, cela expliquait pourquoi le couple que formait le télépathe et Erik déambulait main dans la main dans les rues d'Oakwood, un village voisin. Charles avait dû fortement insister pour trainer son amant dehors, mais finalement il avait réussi. Le prix serait certes élevé, mais il n'allait pas s'en plaindre. Au contraire. Les deux hommes flânaient donc, en marchant tranquillement. Ils étaient bien. Même Erik, qui pourtant n'aurait jamais imaginé faire ce genre de chose, n'aurait échangé sa place pour rien au monde. L'amour rend idiot, c'est bien connu.
« Qu'est ce qu'on va faire ? »
Charles, qui venait de poser la question, s'immobilisa. En vérité, elle lui était venue comme ça, d'un seul coup, sans prévenir. Parce que le fait que sa relation avec Erik soit officielle ne changeait pas le problème. Shaw courait toujours et il fallait l'arrêter.
« Tu es toujours décider à tuer Shaw ? »
Erik se rembrunit. La réponse était évidente et ne plairait certainement pas à Charles.
« Tu connais déjà la réponse. »
L'allemand se remit à marcher, lâchant ainsi la main de son compagnon. Le télépathe ne tarda pas à l'imiter, pour ne pas le perdre de vue.
« Tuer ne t'apportera pas la paix. »
Il le savait bien, mais il devait le faire. Quel sens aurait sa vie sinon ? Et puis cet homme avait déjà vécu suffisamment longtemps. Il ne répondit pas. Il savait que peu importe ce qu'il dirait, son homme en serait blesser. Ce n'était pas le but. Pour toute réponse, il s'arrêta de nouveau pour l'enlacer. Il avait besoin de le sentir près de lui. Evoquer Shaw l'avait fait replonger dans un état qu'il ne voulait surtout pas retrouver. Charles le laissa faire, docile. Toutefois, un grognement désapprobateur les obligea à se séparer. Un couple, sur le pas de sa porte, les regardait avec mépris.
« Dégagez de là ! On veut pas de monstres comme vous ! » s'exclama la femme.
« Pédales ! » renchérit l'homme.
Erik sentit la colère le submerger. Avant qu'il ne fasse une bêtise, Charles lui attrapa la main pour l'entrainer plus loin. Il avait eu suffisamment de mal à le sauver, il n'allait certainement pas le laisser se perdre à nouveau pour des idioties.
Finalement, ils rentrèrent au manoir, l'allemand était trop furieux pour continuer à flâner. Il risquait de faire quelque chose de stupide.
La porte d'entrée à peine passée, Erik se dirigea vers l'étage telle une furie. Raven qui trainait dans le coin s'approcha de son frère qui soupirait.
« Qu'est ce qu'il lui arrive ? »
Charles hésita un moment à lui raconter ce qu'il s'était passé, mais renonça. Connaissant sa sœur, il était à peu près certain qu'elle allait monter sur ses grands chevaux.
« Vous ne vous êtes pas disputés au moins ? Ce serait vraiment dommage, la robe va bientôt être livrée. »
Son frère se contenta de lever au ciel. Les bêtises que sa sœur disait à longueur de journée depuis quelques temps lui passaient complètement au-dessus de la tête. Il n'hésita pas une seconde à la planter sur place pour rejoindre son homme qui s'était enfermé dans sa chambre. Il frappa légèrement contre le bois de la porte. Aucune réponse.
« Erik … C'est moi. »
Il entendit la clé tourner dans la serrure. Quand il entra, Erik était assis sur le lit, dos à lui. La porte se referma d'elle-même. Charles n'y prêta aucune attention. Il rejoignit son compagnon qui avait les yeux perdu dans le vague.
« Ne fais pas attention à eux … »
Erik ne réagit pas. Il sentait la colère battre toujours dans ses veines. Et ça lui faisait mal. Mal parce qu'il pensait avoir trouvé un nouveau sens à sa vie. Et il se rendait compte que quoi qu'il fasse celui qu'il avait été était toujours là, prêt à prendre le dessus à la moindre opportunité. La main de Charles sur sa cuisse le tira de sa torpeur.
« Quoi qu'on fasse, on ne sera jamais acceptés pour ce que nous sommes. »
Bizarrement, le télépathe eut l'impression d'entendre Raven, ce qui eut pour unique conséquence de l'inquiéter. Il craignait que cet incident mineur ne replonge Erik dans son désir de vengeance et dans sa haine du genre humain. Ne trouvant pas de mots à lui répondre, il se contenta de passer son bras autour de ses épaules pour l'amener doucement contre lui. Un lourd silence s'installa alors. L'allemand était plongé dans ses pensées noires et son compagnon cherchait en vain un moyen de le réconforter. Finalement, après plusieurs minutes qui parurent être des heures au télépathe, Erik repris la parole.
« Comme Raven a déjà tout organisé, on pourrait peut-être … »
Charles fronça les sourcils. De quoi Erik était-il bien en train de parler ? Et puis ce visage peu sûr de lui ne ressemblait pas du tout à son homme. Son trouble ne fit qu'augmenter quand il vit son compagnon s'agenouiller par terre. Là Charles commençait à vraiment s'inquiéter pour la santé mentale de l'allemand. Mais il ne s'attendait absolument pas à ce qui suivit. En effet, Erik posa un genou au sol avant de prendre les mains du télépathe dans les siennes. Télépathe qui avait des yeux gros comme des soucoupes.
« Charles veux tu m'épouser ? »
Etrangement la seule chose à laquelle Xavier pensa fut aux hurlements de joie de Raven. Qui ne tardèrent pas à retentirent depuis le couloir. Erik lança un regard mauvais à la porte.
« Dis ouii ! » hurla la voix de la mutante depuis le couloir.
La voix de Hank retentit à son tour, mais si les deux hommes se fiaient au raffut, c'était surement pour la virer et ainsi leur laisser un peu d'intimité.
« Alors ? »
Charles prit une profonde inspiration. Pour une surprise c'était une surprise. Et à vrai dire, il ne savait pas du tout quoi répondre. Un nouveau silence s'installa. Silence qu'Erik dû prendre pour un refus car il se releva et se dirigea à grand pas vers la sortie. Après avoir crié un « Attend ! », qui resta sans réponse le télépathe l'imita et parti à sa poursuite. Il le rattrapa dans le couloir avant de l'obliger à s'arrêter.
« Attends ! Je …. Oui ! »
Il n'avait pas réfléchi et commençait sérieusement à s'en vouloir d'avoir dit ça, mais la lueur profondément heureuse qui éclaira le visage d'Erik, le persuada qu'il avait pris la bonne décision. Alors qu'ils s'embrassaient, un nouveau hurlement résonna. Raven passa devant eux en courant et en criant à tue-tête : Il a dit oui ! Mais nos deux tourtereaux n'avaient pas vraiment la tête à l'écouter. Au bout d'un moment, Charles demanda, inquiet :
« Tu ne vas quand même pas m'obliger à porter la robe, si ? »
Un hochement de tête sadique lui répondit.
« J'étais sérieux quand je disais que tu serais sexy en robe. »
Le télépathe leva les yeux au ciel. Si ça pouvait faire plaisir à son homme, il le ferait. Après tout, ce n'était pas grand-chose. A nouveau, ils s'enlacèrent tendrement. Alors que Raven revenait vers eux, Erik murmura à l'oreille de son fiancé : Je te veux à mes côtés. Pour toujours.
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Tout le monde l'avait abandonné. Déclencher une guerre n'avait donc plus le moindre intérêt. Il repassa en revue tout ce qu'il avait fait, et une seule conclusion lui parvenait : il était un salaud. Sébastian Shaw plaça le canon de son revolver dans sa bouche. Il compta jusqu'à cinq. Et tira.
OoOoO
« Erik, t'as du courrier. »
Tous ceux qui étaient présents dans la cuisine (c'est-à-dire tout le monde) se regardèrent, étonnés. Il fallait dire que l'allemand ne recevait jamais de courrier. Avec de grands yeux, il saisit l'enveloppe que lui tendait Hank. Sous plusieurs regards impatients, il l'ouvrit pour en sortir une lettre. A mesure qu'il lisait, ses yeux s'agrandissaient et son teint devenait de plus en plus pale. Les couverts du petit déjeuner s'envolèrent alors que le Frigidaire commençait dangereusement à trembler. Brusquement, il se leva de table pour disparaitre dans l'escalier. Charles, qui avait recommencé à s'inquiéter, quitta lui aussi la tablée pour le rejoindre.
Il n'y avait qu'une chose qui pouvait mettre Erik dans cet état. Et le télépathe n'était pas sûr que son fiancé en sortirait indemne.
Edit le 15/08/2011
