Bonjour à tous, voici une très courte histoire, j'espère qu'elle vous plaira. Elle se passe dans un contexte moderne. Avce les évennements de O&P avec quelques adaptations !

Chapitre 1

**** Présent

« Mlle Elizabeth, vous ne pouvez pas ignorer pourquoi je vous ai appelée. »

Je n'ose pas regarder mon amie, qui ne montre rien de sa gêne, pourtant, je sais comment elle doit se sentir. Ma tante a toujours le don de sortir les gens de leurs conforts

« Vous vivez en cohabitation avec Mr Collins, Mademoiselle ? Est-ce bien vrai ?

— Oui, Madame. Je suis en collocation avec mon cousin éloigné, William Collins.

— Et pourquoi n'avez-vous pas une chambre dans la cité universitaire sur le domaine ? »

Je serre les dents devant sa honte.

« Madame, si j'étudie à Rosings, c'est parce que…

— C'est parce que vous êtes la meilleure de votre région, et donc vous avez reçu une invitation et une bourse. La bourse doit complètement rembourser le prix d'entrée et le logement en cité universitaire. Il en a été décidé pour cela… Du coup, mademoiselle, allez-vous me répondre honnêtement à ma question ? Pourquoi n'êtes-vous pas à la cité universitaire. »

Elle inspire un grand coup, et je ne peux pas m'empêcher de me poser la même question. Évidemment, je n'ai jamais osé lui demander. Depuis que je l'ai rencontré, Lizzy m'impressionne, je ne rêverais jamais de la mettre aussi mal à l'aise que de lui rappeler que nous n'avons pas les mêmes origines sociales.

« Et bien, ma mère, comme elle a contacté mon cousin Mr Collins, et a appris qu'il vivait non loin de l'université, vu qu'il peut venir y travailler tous les jours, a pensé que le logement était un frais inutile, et que les… fonds… pouvaient aller ailleurs.

— Vous êtes au courant, Mademoiselle Elizabeth, que vous avez déjà payé pour toute votre scolarité, mais qu'il vous reste encore trois ans à faire ici.

— Tout à fait.

— Par contre, je ne peux pas cautionner qu'une de mes élèves soit dans cette situation. Vous savez de quelle situation je parle, n'est-ce pas ?

— Je crois, Madame, mais je ne suis pas en mesure…

— Vous allez finir vos études dans une autre école. Et votre famille ne saura rien de cet échange. Ni de là où vous serez. Est-ce bien compréhensible ?

— Je… Mr Collins ne le saura pas ?

— Mr Collins va se retrouver devant une pile de travail insurmontable, il aura autre chose à faire que de remarquer que sa cousine a disparu. »

Ma tante s'arrête avant de reprendre :

« C'est entendu. Votre dossier sera transféré aujourd'hui même à votre nouvelle école. Et si je dois me séparer de ma meilleure élève et de mon élève préféré en même temps, et bien ainsi soit-il. Préparez vos valises, toutes les deux, et je vous emmène en voiture dans une demi-heure. Je dois revenir à temps pour le conseil de classe demain. »

J'échange un regard avec ma meilleure amie, sans plus savoir qu'elle de quoi il s'agit.

**** Présent (suite)

Je me réveille dix minutes avant qu'on sorte de l'autoroute et je regarde à nouveau ma tante avec des yeux exorbités. Sûrement nous n'allons pas là où je pense.

« Je n'ai pas eu le temps de faire préparer deux chambres, du coup, j'espère que tu pourras partager, ma chère. Les chambres à Pemberley sont incroyablement dures à obtenir. »

Je reste muette un moment avant que la réalité ne me rattrape.

« Ma tante, pourquoi ?

— Je n'ai pas d'aussi bon rapport que j'aimerais le faire croire avec les autres écoles, ma chérie. Et j'ai été ravie de t'avoir près de moi, crois le bien. Mais je ne peux pas honnêtement demander un transfert d'élèves vers Pemberley sans que tu fasses partie du package, tu ne crois pas ?

— Vous savez ce qui s'est passé aux dernières olympiades ? »

Je détecte dans la manière dont elle sert davantage le volant que oui, elle sait très bien à quoi je fais allusion.

« Je pense quand même que c'est la meilleure solution. Il la protégera de Mr Collins.

— Ça c'est sûr qu'il ne laissera personne lui faire du mal, mais… Je suis particulièrement surprise que ce soit la solution que vous ayez choisie, ma tante.

— Il n'y a pas que Mlle Bennet à sauver dans l'affaire. Certes, j'aurais pu faire autre chose pour la mettre hors d'atteinte de mon homme de main, mais ton frère est une autre paire de manches. Et autant que j'aie pu le regretter cette femme est la seule qui compte à ses yeux. J'en ai marre de toutes les fois où il vient sous couvert de n'importe quelle excuse rien que pour l'apercevoir. »

Je me concentre. Depuis combien de temps n'ai-je pas vu mon frère ? Les Olympiades ? Non, je l'ai aperçu après, lors de cette sortie détestable à la mer. Le pire jour de mon existence. Il a regardé de loin, et n'a pas osé intervenir. Pourquoi ?

**** Six mois plus tôt – Les Olympiades d'Austen

Je n'ai jamais choisi de participer aux Olympiades. Évidemment, ma tante aimerait que je participe, mais je ne peux pas. Être sur le devant la scène, comme ça ? Non, je préfère rester dans l'ombre de ma meilleure amie, Lizzy.

J'arrive toujours pas à comprendre comment Lizzy peut être aussi forte en tout, et toujours aussi impressionnante. Notamment, non seulement elle est la championne incontestée d'échec, mais aussi une joueuse talentueuse de piano (et c'est d'ailleurs comme cela qu'on s'est rencontrée). Lizzy est aussi très bonne nageuse.

Comme les olympiades ont une discipline de natation, j'ai proposé à Lizzy d'y participer.

Après savoir ce que cela allait donner, j'aurais vraiment mieux fait de me taire. Les Olympiades d'Austen ne sont pas des tournois classiques entre universités. Non. Les professeurs et autres professionnels de l'académie sont autant invité que les étudiants à y participer.

C'est ainsi que mon frère et Lizzy ont fini en final, ex aequo. Il n'y a pas eu de vainqueurs.

« Elizabeth…

— Qu'est-ce qu'il y a Darcy ? Perdu ta langue d'avoir été battu par une petite étudiante que tu ne voulais pas accepter dans ton académie ?

— Quoi ? Non, c'est. Ah, tu es toujours aussi énervante et déstabilisante. Veux-tu aller prendre un café avec moi ? Et on en discute loin des oreilles indiscrètes de ma petite sœur ?

— Gigi est ma meilleure amie, et tu n'as rien à me dire qu'elle ne saura pas. »

SI le témoignage de fois me fait chaud au cœur, je me rends bien compte qu'il arrive au pire moment. Mais mon frère n'est pas déterré pour autant.

« Elizabeth, je te l'offre ce café, tu viendras ?

— Oui. D'accord. »

Alors, c'est ainsi qu'ils ont disparu hors de ma portée. Pourtant, je ne leur ai rien demandé de particulier. Je me suis installée sur les marches du café que mon frère a choisi. Et j'ai attendu.

Et j'ai attendu.

Longtemps.

Jusqu'à ce que la porte explose et qu'ils sortent. Les deux aussi furieux l'un que l'autre. Leurs paroles ne faisaient aucun sens. Lizzy accusait mon frère d'être égocentrique et totalement dédaigneux des sentiments des autres. Mon frère la traitait des pires noms d'oiseau et de qualificatifs que je ne l'ai jamais vu dire et surtout pas à l'une de mes amies.

Je suis restée les bras ballants, les regardant se hurler des insultes l'un à l'autre.

Puis mon frère est parti et Lizzy s'est effondrée en larmes dans mes bras.

« Ton frère est un crétin sans cœur et sans la moindre empathie, Gigi, je suis tellement désolée que tu as à vivre avec lui.

— Je suis ma propre personne, Lizzy. Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Je ne sais pas. Je ne sais plus. On discutait. On a évoqué la compétition. Il m'a dit que j'aurais dû le laisser gagner. Que de toute manière je devais être à Pemberley avec… Je… Je ne peux pas te dire tout ce qu'il a dit. Je dois penser que tu aimes ton frère et que tu ne veux pas apprendre tout ça.

— Lizzy ? »

Ma voix ne lui tire aucune information supplémentaire. Elle finit la soirée à se noyer dans la crème glacée, et à regarder avec moi les pires films à l'eau de rose qui passent sur Netflix. Elle reste à dormir dans le même lit que moi ce soir-là. Parce que je n'ai pas le cœur de la jeter dehors et que je veux dormir.

Cette nuit, je me réveille plusieurs fois au son de ses pleurs et je perçois le prénom de mon frère dans ses sanglots. Quelle bêtise encore lui a dite Fitzwilliam ? Et pourquoi est-elle aussi sensible à son sujet ?

Qu'en pensez-vous ? Quand avez-vous identifiée la narratrice ? A quelle moment ? Avant ou après la troisième partie ? Je change de narrateur entre chaque chapitre. N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de mon intrigue...