TITRE ㅡ Mon Docteur, mon Maître et moi


Disclaimer ㅡ Tous les personnages de "Doctor Who" appartiennent à la BBC etc.

Avertissement ㅡ Possibilité de spoiler sur tout ce qui se rapporte à la saison 3.

Personnages ㅡ Rose, le Maître et Ten

Note de l'auteur ㅡ Au risque de me faire lapider par les fans de Ten, j'ai trouvé qu'aux deux derniers épisodes de la saison 3, le Maître éclipsait presque le Docteur par sa drôlerie assassine, sa cruauté d'enfant et son extravagante mégalomanie. Un "méchant", certes, mais un méchant aux charmes irrésistibles. Alors je me suis demandée ce qui pourrait se passer si Rose le rencontrait sans qu'elle n'ait le moindre souvenir de ce cher Docteur... Bonne lecture!

Rating ㅡ T


Toi et moi, c'est une longue histoire, Docteur.
Celle de l'amitié, quand enfants nous nous amusions à dévaler la colline de l'Académie.
Celle de la haine, depuis des siècles que nous passons à nous faire la guerre parmi les étoiles.

Qu'on s'apprécie ou qu'on se déteste, pires amis ou meilleurs ennemis, nous étions indispensables l'un pour l'autre... jusqu'à présent.

Mais il est temps de mettre fin à notre petit jeu.

Car je tiens à celle que tu tiens plus qu'à tes deux coeurs.
Car j'aime celle que tu as aimée sans jamais oser le dire.

Elle, que tu t'es laissé arracher sans réagir et qu'en aucun cas je ne me permettrai de perdre.
Pour la garder, je t'éliminerai de sa mémoire, t'extirperai de son esprit.
Et elle sera mienne, corps et âme, pour l'éternité et au-delà.

Alors viens, Docteur, et entamons cette ultime partie.
Quel qu'en soit l'issue, j'en sortirai vainqueur.
Puisque rien ne me fera renoncer à elle, puisse être la mort elle-même.


La fiancée du Maître (prologue)


Debout près du store baissé ne laissant filtrer qu'un demi-jour, le Maître devenu le Premier ministre de la Grande Bretagne esquissa un sourire carnassier qui aurait donné froid dans le dos des électeurs s'ils avaient pu le voir à cet instant précis.

Ta da da dam

Le Docteur.

Ta da da dam

Cet imbécile heureux qui croyait à la non-violence, à la paix entre espèces, au bien et au mal... bref à toutes ces fadaises idéalistes qui feraient rigoler même un enfant de dix ans.

Ta da da dam

Il était sur Terre. C'est ce que lui soufflait son instinct du Seigneur du Temps.

Ta da da dam

Son adversaire préféré devait déjà être à sa recherche, inquiet de ce qu'il pourrait provoquer comme dégât sur sa planète chérie. Quel crétin. Si seulement il savait...

Ta da da dam

Ce qu'il lui réservait comme cadeau de bienvenu...

Ta da da dam

...Ta da da dam

...Ta da da dam

La porte s'ouvrit sans bruit derrière lui et une femme âgée d'une vingtaine d'années entra. Avec sa chevelure d'or qui cascadait librement sur ses épaules, ses grands yeux d'un brun chaud et son air mutin, elle avait tout pour charmer celui qui la regardait.

ㅡ Harold? fit-elle, un peu surprise. Tu ne devrais pas être au palais?

Au son de sa voix, les doigts du Maître cessèrent de battre la mesure en suivant les roulements de tambour qui sans aucun répit lui martelaient le crâne. Il se retourna et s'adressa à la nouvelle venue sur un ton de reproche.

ㅡ Je t'ai dit de ne pas m'appeler comme ça quand il n'y avait que nous deux.

ㅡ Excuse-moi... Koschei.

A ces paroles, il la considéra avec une curieuse expression qui semblait être à mi-chemin entre la satisfaction et le mécontentement. Soudain, il prit son élan et effectua un rapide entrechat à travers la pièce pour s'arrêter juste devant elle. Alors qu'elle riait tout bas de son comportement facétieux, il la saisit par la taille et plaqua son corps contre le sien.

ㅡ Et ne t'excuse pas, déclara-t-il avec sévérité. Je ne veux pas que tu t'abaisses à t'excuser... à moi ou à qui que ce soit d'autre.

Et avant qu'elle n'ait pu répliquer à cela, il l'entraîna dans une danse aux mouvements impétueux qui malgré tout gardaient toute sa grâce. Ils tournoyèrent, virevoltèrent, tels deux papillons pris dans la tempête.

ㅡ Tu te rends compte, j'espère, qu'il n'y a pas de musique qui nous accompagne? fit-elle au bout d'un moment.

ㅡ Mais si. Ecoute...

Elle prêta l'oreille. Mais tout était silencieux, excepté quand leurs pieds effleuraient le sol. Il devait donc plaisanter... ou peut-être pas. Après tout, depuis qu'ils se connaissaient elle avait plusieurs fois eu l'occasion de vérifier son instablilité mentale.

ㅡ Le silence, poursuivit-il, tout guilleret. Quel valse, quel tango pourrait-il valoir cet absence de sons béni?

ㅡ Tu es d'une drôle d'humeur, aujourd'hui.

ㅡ C'est parce que je vais bientôt revoir une vieille connaissance.

ㅡ Vraiment? Si c'est un ami, j'aimerais bien le rencontrer, moi aussi.

Il se figea, obligeant sa partenaire à faire de même. Lui attrapant le menton, il approcha son visage du sien et la tint longuement sous le feu de son regard, un regard d'une fixité dérangeante où couvait une étincelle de folie. Il aurait fait frémir n'importe qui, sauf que la jeune femme n'était pas n'importe qui. C'est pourquoi elle le soutint sans montrer la moindre crainte.

ㅡ A une condition, finit-il par murmurer.

ㅡ Laquelle?

ㅡ Promets-moi de ne jamais me trahir.

La véhémence contenue dans ses propos était telle qu'elle oublia pendant un instant qu'il attendait qu'elle réponde. Les lèvres du Seigneur du Temps capturèrent alors celles de sa compagne. Ce qui s'ensuivit ne pouvait pas être décrit comme un baiser. Un baiser était une échange, et non un acte à sens unique. Or il lui "infligeait" et elle le "subissait".

Ce fut court, intense et fougueux. Lorsqu'il consentit enfin à la lâcher, il répéta dans un chuchotement.

ㅡ Promets-le moi.

La tête légèrement penchée sur le côté, elle le contempla sans un mot. Lentement, imperceptiblement, elle acquiesça.

OoOoO

Tout semblait normal dans les rues de Londres. Pas de hurlement de terreur. Pas de foule en panique. Les gens allaient et venaient, vaquant à leurs occupations avec l'empressement caractéristique des habitants de grande ville.

Pourtant le Docteur se sentait mal à l'aise. Il y avait quelque chose qui clochait. Ou plutôt, quelque chose devait forcément clocher, puisque le Maître l'avait précédé. Oh, pas plus d'une dizaine de mois, de cela il en était certain, mais ce laps de temps suffisait amplement pour que l'autre survivant de Gallifrey ait mis en exécution son plan... quoi que cela puisse être.

ㅡ Pourquoi serait-il sur la Terre du XXI ème siècle? demanda Martha. Il a le Tardis, il aurait pu se rendre ailleurs.

Elle se massait la tempe afin de soulager la douleur provoquée par le voyage temporel. Le manipulateur du vortex de Jack n'étant pas fait pour déplacer plusieurs personnes simultanément, le trajet depuis Utopia avait été plus qu'inconfortable.

ㅡ Parce que j'ai bloqué le mécanisme du vaisseau pour qu'il en soit ainsi, répondit le Docteur de manière distraite.

Tout en parlant, il regarda autour de lui, à l'affut de la moindre anomalie. Peine perdue, pour la bonne raison que rien ne sortait de l'ordinaire.

ㅡ Mais qui est-ce? voulut savoir le capitaine.

ㅡ Un Seigneur du Temps comme moi.

ㅡ Ca, j'avais compris. Ce qui m'intéresse, Docteur, c'est ce qu'il représente pour vous.

Ce qu'il représentait pour lui? Tellement, tellement de choses qu'il lui était difficile de les décrire en quelques mots. C'était avant tout un ami d'enfance - le seul, en fait - avec qui il avait passé de longues heures à inventer des jeux plus délirants les uns que les autres. A l'Académie il avait été son égal, l'un des rares Gallifréens capable de par son intelligence de rivaliser avec lui. Adulte, il avait fini par devenir un de ses ennemis les plus acharnés... une idée que le Docteur rejeta aussitôt. Non, pas un ennemi, pas exactement. Un ennemi était un être à qui on vouait de la haine. Or il ne le haïssait pas et ne le haïrait sans doute jamais. Car le penchant du Maître pour la violence et la destruction n'était pas entièrement de sa faute...

ㅡ Je savais que j'avais déjà entendu cette voix quelque part! s'écria soudain Martha, tirant le Docteur de ses réflexions. C'est celle de Harold Saxon!

Elle s'était arrêtée devant un écran géant qui diffusait les nouvelles du jour. Ses compagnons s'approchèrent, intrigués par son exclamation.

ㅡ Qui est Harold Saxon? fit le Docteur.

ㅡ Le premier ministre nouvellement élu, précisa Jack. Bien sûr... J'aurais dû le reconnaître quand il a éclaté de rire en volant le Tardis.

Sidéré, le Seigneur du Temps fixa l'écran qui montrait un homme descendant les marches du Buckingham Palace. Habillé avec une sobre élégance, il avait tout de quelqu'un d'avenant, à en juger par le sourire bienveillant qui illuminait son visage. Mais en y regardant de plus près, on pouvait déceler dans ses yeux une lueur d'amusement et de mépris, comme s'il se moquait secrètement de ceux qui l'entouraient.

ㅡ Le Maître est le Premier ministre de la Grande Bretagne, murmura le Docteur, atterré par cet état de fait.

Au sortir du palais, une meute de journalistes se précipita sur lui, le mitraillant avec leurs appareils photos et l'abreuvant de questions auxquelles il resta indifférent. L'une d'elles cependant eut l'heur d'attirer son attention.

« Qui est la femme qu'on aperçoit sur les photos, Mr le Premier ministre? »

Alors qu'il s'apprêtait à monter dans sa voiture de fonction, il retint ses pas et se tourna vers le journaliste.

« Quelles photos? »

« Celles qui ont été publiées dans le Time Magazine. On vous y voit vous promener en compagnie d'une jeune femme. Est-ce votre petite amie? »

« Non. »

Toujours souriant, il fit une pause avant de poursuivre sur un ton léger.

« C'est ma fiancée. »

Un silence stupéfait tomba dans l'assistance qui ne s'attendait pas du tout à cette réponse. Puis ce fut l'explosion. Des flashs et des interrogations fusèrent de toute part. Mais sans plus d'explication, il disparut à l'intérieur du véhicule qui démarra en trombe.

ㅡ Et il s'est également trouvé une compagne, commenta Jack. Je me demande si elle est au courant de la véritable nature de son soupirant?

L'image changea, laissant la place à une série de photographies prises à l'improviste qui montraient un couple en pleine promenade. L'homme était sans conteste le Maître. Quant à la femme...

Un agrandissement de son visage remplit l'écran, tandis que la voix off d'une présentatrice énumérait les rumeurs qui courraient sur l'identité de l'inconnue qui avait ravi le coeur du célibataire le plus célèbre dans tout le pays.

Sous le choc, le Docteur s'avança et tendit la main, comme s'il voulait la toucher. Elle était là, devant lui. Celle qu'il avait perdue à Canary Wharf. Celle qui depuis hantait ses pensées le jour et ses rêves la nuit. Celle pour qui il devait constamment lutter contre l'envie farouche de traverser le Void sans se soucier du risque encouru par l'Univers.

Sa chère Rose. Elle était de retour.


ㅡ Délire de l'auteur ㅡ

Assise devant son ordinateur, Asadal vient de taper la dernière phrase du chapitre lorsque soudain, le Maître surgit de nulle part et hurle:
M ㅡ Jamais je ne tomberais amoureux d'une humaine! Jamais! Vous n'êtes qu'une espèce inférieure qui vaut à peine mieux que les singes!
A ㅡ Et Lucy Saxon, alors?
M ㅡ Je l'ai utilisée. U-ti-li-sée! ...Ah, je comprends, c'est la même chose pour cette Rose machin? Je vais simplement m'en servir pour atteindre le Docteur?
A ㅡ Mais j'en sais rien du tout.
M ㅡ Voilà qu'elle devient sénile avant l'heure. Tu as déjà oublié que tu étais l'auteur de cette fic?
A ㅡ J'ai pas dit que j'avais oublié, mais que je ne savais pas, pour la bonne raison que j'improvise en écrivant cette histoire. Rien n'est donc décidé à l'avance...
M ㅡ Ce qui signifie?
A ㅡ Bah, si l'envie me prenait tu pourrais très bien finir dans le même lit que le Docteur.
Le Maître s'effondre, cette idée horrible lui ayant refilé une crise cardiaque.
A ㅡ Peut-être préfère-t-il le lit de Jack?