J'AI PLEURE

auteur: sganzy

e-mail: pas à moi, pas de sous

genre: samantha (ba quoi?)

résumé: quand Samantha revient...

note de l'auteur: eh oui mon sens de l'humour est toujours déclaré perdu de vu. bon attention je vais vous déclarer la vérité vraie sur la fin de cette fic. ba en fait...c'est pas la fin. enfin...si c'est la fin. mais pas la fin que je prévoyais. seulement une amie croyait que c'était la fin et m'a dit qu'elle trouvait la fin splendide, alors...ba j'en ai fait la fin...vous voyez?

mais si la fin ne vous plait pas, faites le savoir (ainsi que ce que vous pensez globalement de la fic d'ailleurs ), je verrais ce que je peux faire pour vous :)

Allez, si on s'en tient à lola, préparez les kleenex!

Bonne lecture quand même...

D: et puisque je vous dis que non!

J: roh...mais si!

D: non!

J: si!

D: nein!

J: da!

D: no

J: ja!

D: ne jouez pas à ça, je vous rappelle que je suis linguiste

J: et moi je suis général, et je vous rappelle que c'est moi qui prend les décisions ici!

S: mon général avec tout le respect que je vous dois je pense que...

J: avec tout le respect que je vous dois, c'est entre lui et moi carter.

Il ne dit pas cela particulièrement sèchement. Il ne fut même pas particulièrement brusque. Les chamailleries entre lui et Daniel étaient chose courante, et il n'était pas rare que jack dise gentiment à sam de "se mêler de ses oignons". Elle ne se formalisait en général pas, s'amusant des joutes verbales de ses amis. En temps normal, elle aurait répondu au léger sourire en coin que jack lui exposait à cette instant, signifiant qu'il ne voulait pas la blesser en disant cela. Mais pourtant, elle ne lui répondit pas. Au contraire, toute trace de sourire disparu de son visage alors qu'il se fermait.

L'archéologue ne sembla pas remarquer le soudain changement d'attitude de la jeune femme et continua sur sa lancée.

D: mais jack vous...

Daniel stoppa en voyant sam sortant d'un pas précipité du bureau. O'neill, qui n'avait jusque là pas quitté sam des yeux, fronça les sourcils.

Les trois membres de sg1 se regardèrent, interrogateurs.

Puis, jack sortit et prit le même chemin que son colonel quelques instants auparavant.

TOILETTES:

Sam s'enferma dans une des "cabines». Elle abaissa le couvercle et s'assit sur la toilette. La tête entre les mains, elle se maudit d'avoir fuit ainsi ses amis. Mais elle ne pouvait plus rester avec eux. Elle ne s'en sentait plus capable. D'un seul coup, être seule était devenu un besoin vital.

Elle se leva, tourna en rond dans ces quelques mètres carrés, puis se laissa glisser au sol contre la parois de bois. Ramenant ses genoux contre elle, elle inspira et expira plusieurs fois. Il fallait qu'elle se calme. De nombreuses pensées négatives résonnaient dans sa tête. Il ne fallait pas qu'elle y pense.

Oui, Pete était parti du jour au lendemain. Oui, il l'avait abandonné. Celui qu'elle considérait comme sa dernière chance l'avait abandonné à sa solitude. Mais...ce n'était pas bien grave, tenta-t-elle de se rassurer.

C'était même mieux ainsi. Pete n'était pas fait pour elle. Il méritait mieux qu'elle. Il méritait quelqu'un qui l'aimait lui. Quelqu'un qui n'avait pas l'impression d'être une traîtresse à chaque étreinte qu'elle lui donnait. Quelqu'un qui ne le considérait pas uniquement comme une bouée de sauvetage, une roue de secours, un intrus...

Posant la tête contre la paroi derrière elle, elle se maudit. Elle était horrible, un monstre, méchante.

Elle s'était servie d'un pauvre homme juste pour se rassurer. Elle l'avait manipulé pour se faire croire à elle-même qu'elle ne finirait pas seule.

Et voilà qu'il avait confirmé ce qu'elle pensait.

Elle était seule. Définitivement seule.

Et elle le resterait...

Un bruit, une porte, des pas. Son pas...

Songeant naïvement que si elle ne faisait pas de bruit il s'en irait, sam se figea. La poignée s'abaissa. Heureusement, la porte était fermée à clé...

Qu'aurait-il pensé en la trouvant là, assise sur le carrelage froid des toilettes?

Remarque...il ne voulait pas d'elle de toute façon, alors qu'elle baisse dans son estime n'était pas vraiment important...

J, inquiet: carter?

Elle se tu. Puis réalisant que c'était idiot, qu'il savait qu'elle était là tout comme elle savait qu'Il était là avant même qu'il ne parle, elle inspira profondément pour que sa voix ne laisse pas comprendre sa gorge nouée. Elle ouvrit la bouche, mais dû immédiatement la refermer pour tenter de dissimuler le sanglot qui venait de la prendre.

J: carter qu'est ce qui se passe?... vous ne vous sentez pas bien?

Elle ricana légèrement.

Non elle ne se sentait pas bien. Comment pourrait-elle se sentir bien? Comment pourrait-elle continuer à faire croire qu'elle se sentait bien? Cela faisait huit ans qu'elle jouait la comédie. À présent, elle était épuisée. Elle n'avait plus la force de faire semblant.

jouer la parfaite scientifique, la femme forte, la militaire modèle, la collègue souriante, l'amie compatissante, le colonel respectueux et respectée, ou du moins, aimait-elle à le croire...

Elle ne voulait plus être tout ça.

Elle ne voulait plus ne montrer que ces façades d'elle.

Elle ne voulait plus se cacher derrière toutes ces étiquettes qu'on lui avait collées, ces rôles qu'on lui avait implicitement imposés.

Elle voulait être elle.

elle voudrait pouvoir pleurer quand elle est triste, se plaindre quand elle va mal, crier quand elle a peur, étreindre quand elle le veut, aimer quand elle aime...

Mais tout ça lui était interdit. Tout ça, ce n'était pas le colonel carter...

Pourquoi n'était-elle pas Samantha tout simplement?

Quand avait-elle perdu cette partie d'elle même?

Elle se mordit la lèvre, y goûtant le sel de larmes qu'elle n'avait pas senti couler.

J, d'une voix douce: carter?

Pourquoi était-il Lui? Pourquoi était-il là?

Était-il venu par obligation? Amitié? Pitié? Ou autre chose...

Sans que Samantha ne puisse l'en empêcher le bon colonel carter parla pour elle.

S: ce n'est rien mon général. J'ai juste...la nausée. Ça va passer, ne vous inquiétez pas.

Un silence lui répondit. Elle cessa de respirer, priant pour qu'il s'en aille, qu'il la laisse pleurer en liberté...

Le silence se prolongea entrecoupé uniquement d'un froissement de vêtements qu'elle ne chercha pas à identifier. Elle ne voulait pas l'imaginer, tout comme elle ne voulait pas le voir.

S: ça va aller.

Après quelques secondes, il répondit.

J: vous êtes sûre que vous ne voulez pas que j'appelle l'infirmerie?

S: oui.

J: j'ai du travail mais...vous savez où me trouver si ça ne va pas.

Elle entendit ses pas s'éloigner et inspira profondément. Son corps fut alors secoué par un violent sanglot. Cela faisait tellement longtemps qu'elle retenait ses larmes. Depuis quand n'avait-elle pas pleuré comme ça, sans raison autre que sa propre vie? Depuis quand n'avait-elle pas pleuré pour elle? Sur elle...

À présent, elle se lâchait et les larmes ne semblaient plus vouloir s'arrêter.

Quelques minutes plus tard, alors que les premières larmes séchaient sur ses joues, elle entendit de nouveau des pas s'approcher.

Elle sentit une présence, mais le silence.

S, tentant d'être rassurante: ça va aller teal'c.

T: en êtes vous sûre colonel carter?

Elle hésita à répondre. Bizarrement le jaffa avait toujours été d'un grand réconfort pour elle. Elle lui parlait sans crainte, ses bras avaient été à de nombreuses reprises le refuge de ses larmes, et il était le seul à qui elle osait réellement parler de ses sentiments. Il semblait être le seul à voir au delà de sa carapace, le seul à qui elle avait laissé regarder au travers...

S, murmurant: est-ce que j'ai le choix...

Elle ne sût pas si il l'entendit. Et elle s'en moqua car elle savait qu'il était le seul qui comprenait réellement ses dires et ne lui en tenait pas rigueur.

Et le silence qui suivit confirma sa pensée. Il ferait comme s'il n'avait pas entendu.

S: je veux juste...être seule.

Le jaffa ne répondit rien, mais elle l'entendit sortir.

Elle resta encore quelques minutes assise là, songeant à sa vie. Rien de bien positif, mais plus de larmes.

Puis elle se leva. Elle se fixa un instant dans le miroir au dessus du lavabo, grimaçant légèrement devant son teint pâle et ses yeux rouges. Mais après s'être passée de l'eau sur le visage, elle reprit le chemin de son labo. Le colonel carter avait des calculs à finir...

LABORATOIRE DU COLONEL CARTER, plus tard:

Dans la pénombre, le colonel carter rangeait ses affaires dans son sac.

Enfin, il était l'heure, elle pouvait rentrer chez elle.

En temps normal, elle aimait rester dans son labo. Elle y trouvait occupation et parfois compagnie.

Mais aujourd'hui, tout ce à quoi elle aspirait été son chez elle. Repos et solitude lui apparaissent comme une délivrance.

Depuis plusieurs heures, elle se forçait à se concentrer sur son travail de peur qu'une larme vienne franchir le bord de ses yeux. Mais, maintenant elle était épuisée, cette larme semblait même synonyme de libération.

Comme si pleurer allait lui faire du bien...

Bien sûr elle savait que c'était faux. Pleurer ne la ferait que pleurer d'avantage. Mais elle voulait juste...rattraper son retard. Elle avait tellement de larmes en "stand by" depuis des années, qu'elle jugeait juste de les libérer enfin. De se libérer.

Ce soir tout ce qu'elle voulait, c'était juste être une femme seule dans sa grande maison qui pleure sur la vie qu'elle n'aura jamais.

Certes, explicité comme ça, cela faisait vieille fille éplorée. Mais...et si au fond, Samantha était une vieille fille éplorée?

Tentant de chasser cette pensée d'une secousse de tête. Constatant que ces pensées lugubres ne la quittaient pas pour autant et ne désirant pas refaire un tour dans les toilettes de la base, lieu qui semblait être le seul où Samantha pouvait réellement être elle dans toute sa fragilité, elle accéléra le pas.

Arrivée devant l'ascenseur, elle constata que sa gorge était dangereusement nouée. Mais il ne fallait pas qu'elle craque, pas ici, pas au sgc. le colonel carter n'avait pas le droit de pleurer, tout comme elle n'avait pas de droit de...

J, appelant du bout du couloir: carter!

Elle ferma un instant les yeux. Les portes de l'ascenseur s'ouvraient devant elle. Elle fit mine de ne pas avoir entendu et s'engouffra dans la cabine. Elle n'eut même pas le temps de soupirer de soulagement que déjà une large main empêchait les portes de se refermer sur elle et son supérieur s'engouffrait à son tour dans l'élévateur, les portes se refermant derrière lui.

Un silence, pesant pour la jeune femme, s'installa.

J: ça va mieux?

S: oui.

Il l'observa un instant de profil, tandis qu'elle gardait le regard résolument fixé sur la porte close en face d'elle.

J, la voix adoucie: vous êtes sûre?

S: oui.

Elle l'entendit soupirer légèrement.

J: est ce que c'est ce que je vous ai dis qui vous a...

S: non. Je vous l'ai dis, j'avais des nausées.

Il acquiesça mais se passa une main sur le visage, signe qu'il ne la croyait pas mais ne savait pas quoi dire.

Le silence revint, pesant pour tout deux cette fois.

J: carter...

La jeune femme se figea. Carter. Cela sonnait si...impersonnel. C'était toujours par son nom qu'un supérieur appelait son second. Et c'était comme ça que jack l'appelait...

Avec lui, pas de sam qui dénoterait leur amitié. Jamais. En tout est pour tout, il avait dû l'appeler cinq fois par son prénom. Toujours en temps de crise, quand elle était au plus mal.

J: vous savez que si quelque chose ne va pas...quoique ce soit...vous pouvez m'en parler après tout on est...

S: je sais.

Les portes s'ouvrirent et elle partit d'un pas rapide après l'avoir brièvement salué.

Pourquoi était-elle ainsi? Pourquoi se sentait-elle coupable, voir honteuse d'avoir pleurer?

Cela arrivait pourtant à tout le monde...

Mais elle ne voulait pas qu'il sache qu'elle avait pleuré, qu'elle était faible.

Elle avait toujours fait de son mieux pour qu'il la voie comme une femme "parfaite", qu'il la croit forte et capable de surmonter toutes les situations. D'ailleurs, elle avait toujours fait en sorte que tout le monde la croit capable de surmonter toutes les épreuves.

Mais lui...c'était différent.

Elle ne voulait pas qu'il sache qu'elle était comme tout le monde, avec ses faiblesses.

Bien sûr, c'était ridicule, il devait certainement en être conscient. Elle n'était pas une sur-femme après tout. Mais...elle se plaisait à croire qu'à Ses yeux, elle était...hors du commun.

Elle ne voulait pas le décevoir, lui et ses espérances.

Alors, pour rien au monde, elle ne voudrait qu'il voit ses défauts. Même si ça voulait dire qu'en réalité il ne la voyait pas réellement Elle.

D'après ce que le test zarta'c lui avait révélé, il était amoureux d'elle. Il était tombé amoureux du major carter, et elle dû reconnaître qu'elle avait peur qu'il n'aime pas Samantha...

Le soir venu, blottit dans un plaid, un pot de glace dans une main, un mouchoir dans l'autre, elle laissa libre cours à sa féminité dans toute son absurdité.

Plus le temps passait, plus elle avait l'impression de n'être qu'un cliché de la vieille trentenaire solitaire. Et plus cette pensée l'envahissait, plus la boite de kleenex se vidait.

Absurde.

Elle était absurde.

Tout simplement, totalement et définitivement absurde.

Et ridicule aussi.

Tout a fait ridicule.

Le problème était que maintenant qu'elle avait commencé à pleurer, elle ne savait plus comment s'arrêter.

Samantha venait de "renaître", et elle n'était pas sûre de vouloir redevenir le colonel carter. Elle en avait assez de cette mascarade, de tous ces mensonges.

Elle ne voulait plus se cacher. Elle voulait être Elle.

Cependant, elle savait que cela passait par une chose particulière, et n'était pas sûre d'être capable de la faire. D'ailleurs elle n'en avait même pas le droit...

Alors elle continuait de pleurer.

Mais soudain, alors qu'elle plongeait pour la quarante-troisième fois sa cuillère dans son pot de crème glacée, elle se figea. Le pot était vide. Rien, plus une petite cuillère de glace.

Et aussi étrange que cela puisse paraître, ce fut cela qui la fit tendre le bras vers le téléphone et composait un numéro qu'elle connaissait par cœur. Un numéro qu'elle avait composé des centaines de fois, raccroché avant même qu'il n'aboutisse, souvent.

Et pourtant cette fois, elle attendit. Et enfin, au bout de la septième sonnerie, une voix lui répondit, une voix suave qui la surprit et la fit frissonner.

Prise de panique, elle se mit à regarder autour d'elle, ses yeux se posèrent alors sur l'horloge de son magnétoscope. 3h06.

Soudain figée, elle ne put rien dire. Elle devait l'avoir dérangé, elle n'avait aucun droit de faire ça, elle...

S: j'ai pleuré.

Un silence lui répondit. Elle sentit alors les larmes lui brûler de nouveau les yeux. Et voilà, en deux mots, elle venait de le décevoir. Plus jamais il ne la regarderait comme avant. Il devait la trouver faible, son silence parlait pour lui...

Soudain honteuse, elle raccrocha le téléphone alors qu'un sanglot la secouait.

Presque immédiatement, l'appareil sonna. Il sonna plusieurs minutes, mais elle ne répondit pas, se contentant de le fixer.

Puis, le silence envahit la pièce. Mais son regard ne bougea pas, il fixait toujours ce téléphone. Cet appareil qui lui avait fait faire ce qui était probablement la plus grosse erreur de sa vie.

Elle n'aurait pas du faire ça.

Elle n'en avait pas le droit.

À présent tout aller changer, il ne la respecterait plus. Elle qui était fière d'être parvenue à lui prouver qu'une femme, scientifique de surcroît, pouvait se montrer aussi apte à être un bon soldat qu'un homme. Elle venait de tout gâcher. Et cela n'avait pris que deux mots...

S'allongeant sur le sol sans vraiment le réaliser, elle clôt ses paupières et s'endormit alors que des larmes qu'elle n'avait pas senti couler séchait déjà sur son visage.

Quand elle émergea de nouveau, elle se sentit soulevée, au chaud, bien.

Elle ouvrit doucement les yeux et elle le vit. Son visage si apaisant était à quelques centimètres à peine du sien. Elle l'observa attentivement. Son front était barré d'une ride qu'elle ne lui connaissait que trop bien: l'inquiétude.

Il n'avait pas remarqué son réveil et continuait d'avancer, son lourd fardeau dans les bras.

Cette pensée fit froncer les sourcils de la jeune femme.

Fardeau.

Elle ne voulait pas être un fardeau. Elle ne voulait pas qu'il la considère comme telle. Elle voulait être son égale, pas sa protégée.

Il DUT la sentir se tendre car, à deux mètres à peine de la porte de sa chambre, il stoppa et baissa le regard vers elle. Il sembla surpris par le regard froid qu'elle lui offrit, ses sourcils se froncèrent, sa ride s'approfondit. Elle faillit faiblir devant le regard si inquiet de son supérieur, mais résista.

Il avait pitié. Elle ne voulait pas de pitié.

Toute sa vie elle s'était battue pour que les hommes ne ressentent ni pitié, ni compassion pour elle. Elle s'était toujours battue pour qu'ils la considèrent au même titre que n'importe quel coéquipier.

Jack n'aurait jamais porté Daniel dans ses bras jusqu'à sa chambre. Alors il n'avait pas à le faire avec elle. Elle était un major de l'Us Air Force et non une faible femme.

Sentant le mécontentement de la jeune femme, o'neill la reposa au sol sans pour autant quitter son regard dur.

Elle savait que son comportement allait à l'encontre de tout ce qu'elle avait décidé ce soir, de ce que voulait vraiment Samantha, mais elle sentait qu'elle n'avait pas le choix. C'était plus fort qu'elle, il fallait qu'elle Lui prouve qu'elle était forte, que le colonel carter était forte.

Ils restèrent ainsi un instant, debout face à face. Elle le défiait du regard, et lui, ne comprenait pas.

J: pourquoi faites-vous ça?

La question la décontenança, mais elle ne laissa rien paraître. Le colonel carter savait être neutre quand il le fallait.

S: je ne vois pas de quoi vous parlez, mon général.

Il tiqua à sa nomination par son grade, et surtout à la voix si...froide de son amie. Il planta son regard dans le sien, à la recherche de sa réponse. Elle sembla déconcertée par la douceur, la profondeur de son regard. Elle avait l'impression qu'il pouvait lire en elle. Le colonel carter détestait ça. Alors, elle se reprit vite, soutenant durement son regard.

J, troublé: nous ne sommes pas ennemis.

S: j'en suis consciente.

J: alors pourquoi faites vous cela? Pourquoi faites vous toujours cela!

S: mon général je ne...

J: pour l'amour du ciel! Vous avez le droit d'avoir des sentiments!

S: vous ne pouvez pas comprendre...

Avait-elle dit ça? Pourquoi l'avait-elle fait? Elle n'aurait pas dû le dire, elle aurait dû nier, ignorer. Mais surtout, surtout ne pas se dévoiler...

J, dans un sourire tendre et encourageant: tant que vous n'utilisez pas les mots neutrinos, et autres charabias scientifiques, je devrais réussir à comprendre. Je VEUX comprendre.

S: pourquoi?

J, plongeant son regard dans le sien : parce que je tiens à vous... Carter.

Elle était prête à lui dire, oh oui, elle était prête à se dévoiler à lui. Puis le "carter" était arrivé...

S, neutre: je dois me lever tôt demain, mon général. Il serait préférable que j'aille dormir.

Il sembla surpris de sa réponse, même profondément attristé. Son regard se voila, se durcit, et quitta le bleu opaque de celui de la jeune femme. Cependant, il ne bougea pas. Fourrant ses mains dans ses poches, son visage se durcit en même temps que sa voix.

J: vous avez besoin de repos Carter, ne venez pas demain.

Ce n'était pas une proposition, c'était un ordre.

Sans un regard de plus, il tourna le dos et partit. Elle écouta ses pas résonner sur le plancher, s'éloigner...

Quand elle entendit la porte d'entrée claquer, alors seulement elle se laissa glisser contre le mur et enfouit sa tête dans ses mains.

À la mort de sa mère, elle avait haïs son père pour la tenir si éloignée de sa souffrance. Elle l'avait haïs de tout son être. Et voilà qu'à présent, elle faisait de même...

Le lendemain matin, la jeune femme ne se leva pas. Bien qu'éveillée, elle trouva un intérêt soudain à son plafond. Observant ombres et tâches, se forçant à ne penser qu'aux petits défauts du plâtre.

Rien d'autres.

Elle ne voulait penser à rien d'autres.

Son monde se résumait à ce plafond, à ses draps, à son coussin.

Rien d'autres n'existait.

Rien d'autre ne comptait.

Le téléphone qui sonnait ne la fit pas réagir, tout comme la faim qui la tiraillait ne la fit pas se lever.

Elle ne put dire quand le soleil s'était levé, ni quand il s'était recouché.

Elle se contentait de rester là.

Aucune larme ne coula.

Pourquoi aurait-elle pleuré sur ce plafond?

Peu à peu ses paupières se fermèrent.

Une sonnerie stridente la réveilla. Par habitude, elle tourna le visage vers son radio réveil.

11h00.

Et pourtant elle s'en moquait. Le téléphone qui continuait de sonner, sa vessie douloureuse, la faim qui la tiraillait de plus en plus, les fourmis de ses jambes, quelle importance?

Elle se ravit du filet de lumière qui parvenait à traverser les volets, lui offrant de nouvelles ombres sur son nouvel ami.

Plus tard, elle ne put dire combien de temps tout cela ne comptait plus pour elle, des pas résonnèrent dans le silence de la maison. La porte de la chambre s'ouvrit lentement dans un grincement. Une nouvelle lumière, plus forte, envahit la pièce. Les yeux de la jeune femme papillonnèrent, brûlèrent. Elle n'aimait pas la lumière.

Soudain, un bruissement de vêtements, une main sur son épaule. Doucement, elle tourna la tête. Deux paires d'yeux bleus se croisèrent, une vide, l'autre humide, apeurée.

C'est alors que Sam, l'amie fidèle chassa Samantha, reprit le pas. Elle rassura son ami, lui offrit les mots et sourires qu'il attendait. Elle trouva des excuses à son absence au travail, au téléphone qu'elle n'avait pas entendu: panne de réveil, sommeil profond et nécessaire. Elle ne su s'il fut dupe, mais il parut rassuré. Ça lui suffit.

L'archéologue descendit dans le salon, prépara un repas tandis que sam reprenait forme humaine, se réveillait, se lavait,...

Une fois prête, elle expira profondément ré enterrant Samantha quelque part au fond d'elle.

Et après un dernier regard en l'air, elle quitta la pièce, se plaquant cet éternel sourire sur les lèvres.