Et je suis de retour avec une nouvelle fic. J'espère qu'elle vous plaira :) Cette fois la publication devrait être régulière.
Disclaimer : Les personnages et l'univers appartiennent à Tadatoshi Fujimaki
-Encore un, Aominecchi !
-T'es chiant, Kise.
Le garçon aux cheveux bleus se mit pourtant en position de défense alors que le blond faisait rebondir la balle sur le sol. Les deux rivaux se jaugèrent du regard, cherchant la moindre faille dans le jeu de l'autre, la moindre opportunité.
Soudain Kise s'élança, feintant sur la gauche pour tenter un passage sur la droite. A peine avait-il passé son adversaire qu'il perdit la balle. Il se retourna et courut jusqu'à l'autre bout du terrain, arrêtant le dunk d'Aomine. Ce dernier lança la balle dans son dos, et elle effectua une courbe parfaite avant de passer dans l'arceau. Les deux adolescents retombèrent au sol, haletant.
Ils reprirent doucement leurs respirations, épuisés. Le blond s'assit sur le banc et prit sa bouteille d'eau. Il se désaltéra avant de reporter son regard sur son rival. Celui-ci avait repris son air blasé, et Kise eut un mauvais pressentiment, qui se confirma rapidement.
-C'est finis Kise.
-Aominecchi … qu'est ce que tu veux dire ?
Le blond avait peur de comprendre, il ne voulait pas le perdre.
-Toi et moi, c'est terminé. Tu m'ennuis.
Kise eut l'impression de recevoir une grosse gifle verbale.
-Non ! S'il te plaît attend, je ferais des efforts, je …
-Je ne veux plus te voir.
Aomine quitta le terrain de streetbasket sans se soucier d'avantage de son désormais ancien compagnon. Kise était sonné, il n'arrivait pas à y croire. Ne le voulait pas. Il se leva et prit son sac, dans un état second. Ses pas le guidèrent jusqu'à la station de métro et il entra donc dans le train pour aller à Kanagawa. Durant tout le trajet, Kise resta dans un état de semi-conscience. Comme enfermé dans une bulle, il avait à peine conscience de ce qui l'entourait et du paysage qui défilait à travers les vitres.
Ce n'est qu'une fois à son appartement qu'il prit pleinement conscience de ce qu'il venait de se passer. Kise abandonna son sac dans l'entrée alors qu'un bourdonnement sourd résonnait dans sa tête. Il se dirigea vers le canapé, suffoquant. La douleur compressait sa cage thoracique, son cœur d'affolait. Ses yeux le brûlaient alors qu'aucune larme ne perlait. Il était seul, encore une fois. Personne n'était là pour lui, il était livré à lui-même.
Au bord de la crise, Kise était incapable de penser correctement. Il était en proie au désespoir et à la solitude, et fit la seule chose qui pouvait encore le calmer. Il prit le premier objet tranchant qu'il trouva, qui fut un cutter. Il le planta dans son bras, la lame tranchant facilement la peau. Elle plongea dans les muscles, laissant une entaille peu profonde mais sanglante. La douleur se fit tout de suite sentir et un soupire traversa les lèvres du blond. D'autres plaies suivirent, traçant petit à petit le kanji de la souffrance. Chaque blessure le calmait un peu plus, jusqu'à ce que la crise soit passée et qu'il ne reprenne ses esprits.
Ses yeux fixés sur son bras ensanglanté, il lui semblait que ses souvenirs se reflétaient dans le liquide rouge.
Kise venait de déménager à Tokyo avec sa famille. Il avait dû faire ses adieux à tous ses amis avant de partir, et avait passé plusieurs jours à en pleurer. Ils lui manquaient affreusement, le blond ne connaissait personne dans sa nouvelle ville. Ryouta avait fais ensuite sa rentrée en première année de collège, à Teikou. L'établissement était connu pour son excellent niveau d'étude, et ses prouesses sportives lors des championnats inter-collèges.
Kise excellait en sport et changeait régulièrement de club. En à peine quelques jours, il rattrapait le niveau des autres membres et ne trouvait plus aucun adversaire à sa mesure. Ses études se passaient bien, il avait des notes correctes. Depuis peu, le blond s'était lancé dans le mannequinat et le métier lui plaisait. Tout le personnel de l'agence était bienveillant et prenaient soin des mannequins, particulièrement les plus jeunes. La manager de Kise était une jeune femme dynamique qui l'avait tout de suite pris sous son aile. Elle s'était fais un devoir de le protéger.
Dans sa famille, le blond n'avait que peu d'affection. Ses parents n'étaient pas très démonstratifs, même s'ils savaient faire passer leur amour pour leurs enfants par des gestes. Ils étaient toujours là quand leurs enfants en avaient besoin. Ses deux sœurs, plus âgées que lui, ne s'étaient jamais occupées de Ryouta. Elles étaient narcissiques et avaient une grande confiance en elles. Ryouta avait tout de même un chat qui lui tenait compagnie. Ce chat, nommé Kohi, était son seul ami. Lorsqu'il rentrait chez lui, Kise allait directement dans sa chambre rejoindre son ami félin. Ce dernier se frottait alors contre ses jambes, réclamant des caresses et redonnant le sourire à l'adolescent.
Ce fut un soir comme un autre que tout bascula. Les parents de Kise rentraient d'un voyage d'affaire lorsqu'un conducteur ivre apparût de l'autre côté de la route. Il dépassait largement la vitesse autorisée et percuta violemment la voiture des Kise. La violence du choc provoqua la mort des victimes dans les minutes qui suivirent l'impact. Des témoins appelèrent les pompiers et la police, qui intervinrent rapidement.
Une fois les corps amenés à la morgue et les voitures enlevées de la route, les policiers s'étaient rendu chez la famille Kise malgré l'heure tardive. Les trois adolescents furent réveillés et ce fut l'aîné qui ouvrit la porte à contrecœur, invitant les agents de police à entrer. Ces derniers leurs annoncèrent alors la mort de leurs parents tout en leur présentant toutes leurs condoléances.
Alors que les deux sœurs accusaient durement le coup, Ryouta fondit en larmes. Ses sœurs l'envoyèrent sèchement au lit, et il se précipita dans son lit, se cachant sous sa couette. Kohi le suivit et se coucha à côté de sa tête. Il sentait le chagrin de son maître et frotta sa tête contre celle de Ryouta. Se dernier enfouit son visage dans le doux pelage du félin, les larmes coulant toujours plus sur ses jours, laissant des sillons humides. Pour la première fois, le chat ne parvint pas à consoler le jeune garçon.
L'enterrement eut lieu quelques jours plus tard, et Ryouta pleura une nouvelle fois. Il resta un long moment sur la tombe, les yeux rivés sur une photo de ses parents. Les deux adultes étaient enlacés tendrement, un sourire chaleureux sur les lèvres et le regard bienveillant. C'était une photo qui datait d'avant la naissance de leurs enfants. Ryouta caressa du bout des doigts le marbre noir laqué en tremblant. C'était dur pour lui de leur faire ses adieux, il n'arrivait pas à se dire qu'il ne les reverrait jamais. Le jeune garçon ne quitta le cimetière qu'au crépuscule et rentra chez lui à pied.
Sur le chemin, il trouva un tesson de verre et, pour la première fois de sa vie, le planta dans ses bras. Il n'y avait pas réfléchis, le geste était venu tout naturellement. La douleur fut si violente qu'il lâcha le morceau de verre avec un couinement de douleur et serra son bras contre lui, tâchant son tee-shirt de sang.
Après cela, l'aîné des deux sœurs Kise accepta à contrecœur la charge de la famille. Ils restèrent dans la maison de leurs parents, cependant les deux filles restèrent indifférentes envers Ryouta. Livré à lui-même, il dût apprendre à se débrouiller seul. Lorsque sa manager l'avait appris, elle s'était occupé de lui comme son propre fils. Elle lui prêtait une oreille attentive lorsqu'il en avait besoin, le ramenait chez lui après ses shootings. Parfois même elle lui préparait ses bentô pour le collège.
Kise allait sur la tombe de ses parents chaque fois ou il le pouvait. Il restait souvent silencieux, parfois il leur racontait les moments important de sa journée. Il avait cette impression qu'ils étaient toujours là, qu'ils veillaient sur lui.
Kise fit peu à peu son deuil, et la rentrée en deuxième année arriva. Il s'ennuyait en cours et n'avait plus de motivation pour le sport. Malgré son amour pour le sport, il ne parvenait pas à trouver de joueurs plus fort que lui, contre qui il pourrait se donner à fond sans jamais pouvoir le vaincre.
C'est alors qu'il s'ennuyait ferme dans sa vie de collégien qu'il le rencontra. Les cours étaient finis et Kise déambulait dans le collège, prêt à partir, lorsqu'un ballon lui percuta soudainement l'arrière de la tête. De mauvaise humeur, il ramassa la balle et se retourna pour la rendre au propriétaire. Un métis de taille respectable, aux yeux et cheveux d'un bleu sombre et profond lui faisait signe.
-Désolé !
Le blond lui lança le ballon d'un air ennuyé et le suivit jusqu'au gymnase avec curiosité, se disant qu'il n'avait pas encore essayé le basket. Il put alors admirer l'entraînement de l'équipe première du club de basket du collège Teikou. Son regard se porta principalement sur le métis, nommé Aomine. Kise resta admiratif en le voyant jouer et un sourire étira ses lèvres. Il savait ce qu'il voulait faire.
Le soir même, Kise avait profité de n'avoir rien de prévus pour aller au cimetière. Il s'assit devant la tombe de ses parents et leur raconta sa rencontre avec Aomine.
-Papa, maman, je veux faire du basket ! Je veux jouer avec Aominecchi ! Je vais rejoindre le club et m'entraîner sérieusement pour devenir titulaire !
Pour la première fois depuis longtemps, un sourire radieux ornait le visage de Kise. Pas celui qu'il réservait aux photographes, mais un vrai sourire, sincère. Dès le lendemain il intégra le club. Le blond apprenait très vite, recopiant les mouvements des autres membres tout en les effectuant même mieux qu'eux. Le coach le remarqua rapidement, Kise avait un très bon niveau. Il ne mit que deux semaines pour intégrer l'équipe première, ce qui le rendit assez heureux.
Dès son arrivée dans le gymnase de l'équipe première, il rencontre son tuteur. Kuroko Tetsuya, un garçon frêle aux cheveux cyans et des yeux de la même couleur. Il avait été surpris en le découvrant, et d'avantage encore lorsqu'il avait appris le soir même que Kuroko était titulaire. Kise passa les jours suivant à poser des questions sur Kuroko aux autres titulaires mais n'eut jamais de réponse. Il avait dû attendre son premier match pour être témoin du talent du joueur fantôme, et il avait compris.
Suite à ce match, Kise s'était pris d'affection pour le passeur. Cependant, c'était avec Aomine qu'il restait tous les soirs après l'entraînement pour faire des un contre un acharnés. Bien que les titulaires et Kise sortaient régulièrement manger des glaces au konbini après l'entraînement, c'étaient ses soirées passées seul avec le métis qui avaient fais naître des sentiments nouveaux chez le blond. Plusieurs fois dans les vestiaires, son regard avait glissé sur le corps musclé de son ami. Il occupait de plus en plus ses pensées. Un peu perdu, Kise s'était confié à ses parents. Et au fur et à mesure de son flot de parole, il avait peu à peu compris.
-Je crois que ... que je l'aime. Papa, maman, vous ne m'en voudrez pas d'aimeur un autre garçon ?
Ryouta avec caressé la photo de ses parents du bout des doigts. Il était ensuite resté silencieux jusqu'à ce que sa manager vienne le chercher pour un shooting. Il avait repris son sourire de mannequin totalement factice et avait quitté le cimetière.
Quelques temps pour tard, alors que Aomine et Kise étaient étendus sur le sol du gymnase après un énième un contre un, le blond avait pris son courage à deux mains. Il s'était tourné vers l'autre adolescent et leurs yeux se croisèrent. Kise déglutit difficilement, ses mains pressées nerveusement contre ses cuisses.
-Aominecchi, je … je t'aime !
Le blond rougit violemment et détourna le regard. Il avait peur de la réaction de son camarade. Soudain il sentit une main se poser avec douceur sur sa joue, et ses yeux dorés croisèrent à nouveau le bleu sombre de ceux du métis.
-Moi aussi Kise.
Avant que le blond ne réalise, les lèvres pleines d'Aomine étaient sur les siennes, les pressant tendrement. Un baiser doux et chaste, chacun découvrait le goût de l'autre.
Après ce soir là, les deux adolescents se virent de plus en plus souvent, parfois l'un chez l'autre. Leur relation progressait lentement, ils prenaient leur temps.
L'année suivante, le talent des membres de la génération des miracles éclata et leur niveau augmenta très rapidement. Devenus bien trop fort pour les autres collégiens, le sport qui les passionnait tant se devint lentement ennuyeux. Un à un, ils quittèrent les entraînements, avec l'aval de leur capitaine et du coach. Seule la victoire comptait. Kise fut le dernier à cesser les entraînements au club, et ses un contre un avec son petit-ami s'étaient naturellement déplacés sur les terrains de street basket.
Lentement, Aomine changeait. Au début c'était imperceptible, mais peu à peu les changements étaient de plus en plus visibles. Déçu de ne pas trouver d'adversaire à sa mesure, il s'ennuyait profondément. Il commença alors à lire des magazines pornographiques, toujours plus blasé de la vie. Et Kise ne pouvait qu'assister à ces changements, impuissant.
À la fin de l'année, ce fut le tour de Kohi de rentre l'âme. Le chat commençait à se faire vieux et son heure était finalement venue. Kise en avait pleuré des jours durant, bouleversé par la perte de son fidèle ami félin. Et ses sœurs ne l'aidèrent pas. Les deux jeunes femmes ne cachaient pas leur joie de ne plus voir l'animal trainer dans la maison, ce qui fit l'effet d'un poignard dans le cœur à Kise. Il s'était alors réfugié plusieurs jours chez Aomine. Celui-ci essaya tant bien que mal de le consoler et de lui changer les idées, il détestait voir les larmes marquer les joues pâles de son petit-ami.
Les vacances de fin d'année arrivèrent et Kise retourna chez lui. Les deux adolescents passaient tout de même beaucoup de temps ensemble, chez l'un comme chez l'autre. Régulièrement, ils allaient au terrain de street basket pour des un contre un intenses qui les épuisaient à chaque fois.
à l'approche de la rentrée en dernière année, leur relation franchit un nouveau cap. Ce fut lors d'un après-midi chez Kise, alors qu'ils étaient seuls dans la maison. Les deux garçons étaient assis sur le lit de Kise, l'un contre l'autre. Et ils s'étaient laissé emporter par leur passion, ils avaient eut leur première fois.
La rentrée avait eut lieu, et Kise passa moins de temps avec Aomine. Il avait des shootings régulièrement en dehors des cours. Parfois le blond pointait son nez au gymnase pour passer un peu de temps avec Kuroko. Il devait également réviser ses cours pour maintenir son niveau et entrer au lycée l'année suivante.
Durant l'année, les relations entre les titulaires de l'équipe première se dégradèrent. Ils étaient trop fort pour les autres collégiens, et les matches de les intéressaient plus. Ils se lançaient alors des défis plus ou moins fou, contrôlaient totalement les matches, jusqu'à choisir le score final. Jusqu'au jour ou se fut l'ami d'enfance de Kuroko qu'ils affrontèrent. Leur jeu cruel réduisit ses espoirs et sa passion en miette. Kuroko vit son ami pleurer de désespoir et quitta le club, dégouté.
Kise s'en voulut énormément d'avoir blessé son coéquipier et ami. Il s'en excusa après le match, cependant le sixième joueur fantôme utilisa sa faible présence pour éviter les titulaires de Teikou.
Peu de temps après, ce fut sa manager qui devint moins présente. Elle avait dû prendre en charge un autre mannequin en plus de Kise, et ne pouvait donc plus lui consacrer autant de temps. Le blond était grand et la direction de l'agence considérée qu'il pouvait s'occuper de lui tout seul. Sa manager s'occupait toujours de le protéger des pièges du métier et de ses contrats, mais pour le reste, Kise était seul.
Kise passa ses examens en fin d'année et s'inscrivit au lycée Kaijou, à Kanagawa. Avant de quitter le collège, toute la génération des miracles se réunit dans le gymnase de l'équipe première, et ils firent le serment de se défier de toutes leurs forces lors des tournois, avec leurs équipes de lycée l'année suivante.
C'est ainsi que les années de collégiens de Kise prirent fin. Durant les vacances de fin d'année, le blond avait cherché un appartement près du lycée avant de déménager. Ses sœurs, trop heureuses qu'il parte, avaient signés bien volontiers ses papiers d'émancipation avant de l'abandonné. Elles étaient enfin débarrassées de lui, et coupèrent les ponts. Ryouta était seul et livré à lui-même, il ne lui restait plus qu'Aomine.
Ryouta partit dans la salle de bain et mit son bras sous l'eau pour laver le sang. Le contact du liquide glacé avec ses blessures le brûlait, il ne pouvait plus bouger son bras. Il fallut une ou deux minutes après avoir coupé l'eau pour qu'il puisse le bouger à nouveau. Il prit une bassine et la remplit d'eau. Kise prit ensuite une éponge et retourna dans le salon. Il nettoya le sang sur le sol avant qu'il ne sèche et accroche.
Le blond sauta le repas, il n'avait pas faim. Il se contenta d'une douche brûlante qui relança la douleur dans son bras, puis partit se coucher. Dans la pénombre de sa chambre, seulement éclairée par la lune, caché sous ses draps, Ryouta était confronté à ses pensées et ses angoisses. D'habitude, il aurait appelé Aomine, mais aujourd'hui il ne le pouvait pas. Il ne le pouvait plus. Incapable de trouver le sommeil, Kise se leva et rejoignit son canapé pour regarder à la télévision une rediffusion de match de la NBA.
Alors, votre avis sur ce premier chapitre ? Des prévisions pour la suite ?
