Prologue
L'homme attendait patiemment dans la ruelle sombre, fixant la rue qui passait devant lui. Sa cape noire qui le recouvrait totalement n'aidait pas à le distinguer dans l'ombre des bâtiments. Les nuages gris dans le ciel déversaient une fine bruine humide, diminuant encore le champ de vision. Puis soudain, elle apparut.
Une femme âgée d'une cinquantaine d'année avançait d'une allure fière et distinguée. Cependant, son visage prouvait que cette femme avait perdu de son statut. Elle tentait de dissimuler les apparences, mais les joues creuses et les cernes sous ses yeux bleus prouvaient qu'elle était grandement fatiguée et qu'elle ne vivait plus dans un luxe acquis. Ses cheveux blonds étaient emmêlés et poisseux, mais avaient été coiffés pour camoufler cet état déplorable.
Cette femme mûre, à l'allure si fière, n'était rien d'autre qu'une femme misérable voulant afficher son passé glorieux et prouver qu'il n'avait pas disparu. Mais cela était vain pour l'homme qui l'observait depuis son repère. Il savait tout de cette femme, il savait ce qu'elle avait fait et qui elle était. Et pour cela, elle devait mourir. C'était essentiel.
L'homme se mit alors en mouvement, furtivement, sans attirer l'attention. Il se plongea au milieu de la foule, à quelques pas seulement de la femme. Il la suivit ainsi plusieurs minutes, alors qu'elle se rendait vers le centre de la ville. Elle n'était absolument pas sur ses gardes. Elle se pensait en sécurité, libérée de tout fardeau.
Cela fut une grande erreur.
Alors qu'ils arrivaient à proximité d'une station de métro, l'homme mis la main à la poche et murmura une phrase vide de sens pour les personnes qui l'entourait. Puis, tout aussi silencieusement qu'une panthère, il plongea son autre main dans la poche opposée et se rapprocha de la jeune femme. Il sortit un long couteau, mais garda les bras le long du corps, la lame dissimulée à l'intérieur. Alors qu'il arrivait au niveau de la femme blonde, celle-ci se trouvait juste derrière l'entrée de la station de métro. L'homme l'empoigna fermement par la nuque avec sa main droite, et décrivit un arc de cercle avec la main gauche.
Du sang jaillit du cou de la femme, qui s'effondra au sol, son corps parsemé de spasmes violents. L'homme la regarda dans les yeux avant de disparaître subitement. Les passants ne remarquèrent que trop tard la femme au sol, gisant dans son sang, sur le trottoir déjà délavé par la pluie qui redoublait d'intensité. Le sang de la femme coula le long du trottoir, dans le caniveau, son corps exposé aux yeux de tous.
Mais lorsque le premier Moldu se pencha vers elle, il ne put que constater le regard vide des yeux bleus de la femme. Il les lui ferma, tandis que d'autres derrière lui appelaient la police.
