Titre: Concerto pour Maraudeurs.

Rating: K

Disclaimer: Malheureusement, cet univers ne m'appartient pas, je ne touche pas d'argent dessus, ect... Et je rends tout ce beau monde à Mrs Rowling dès que j'ai fini de jouer avec!

Résumé: Poudlard avait vécu de nombreuses années calmes, sans trop de turbulences, s'était installée dans la tranquillité avec ses fantômes, ses portraits, ses escaliers farceurs... C'était sans compter les quatre garçons qui bousculeraient sa vie paisible.

Note: Toutes mes excuses s'il subsiste des fautes, j'ai beau relire, elles reviennent ces farceuses!

Voici le début de notre aventure, il est de mon envie de narrer les quelques années d'amitié des Maraudeurs, rien de bien original, j'en conviens, mais j'espère pouvoir étendre jusqu'au Post-Poudlard, le plan étant prêt dans l'ensemble.

Je ne peux, hélas, promettre un rythme de parution régulier, mes études me prenant du temps mais j'essayerais de ne pas trop me faire détester entre deux chapitres, ni d'excéder un temps trop long, je ferais de mon mieux, soyez-en assurés! Si souci, je vous tiendrais bien évidemment informés.

Concerto pour Maraudeurs couvrira quatre histoires séparées, le Printemps, avec le Prologue, les années 1, et 2, l'Été, les années 3 et 4, l'Automne, les années 5 et 6, l'Hiver, enfin, contiendra l'année 7, ainsi que la partie Requiem, qui aura quelques moments de vie après Poudlard.

Les points de vue seront essentiellement ceux des Maraudeurs, mais il se peut, que d'autres protagonistes veuillent se glisser dans la narration, tels des fourbes guerriers furtifs. Oui, ils sont comme ça.

Si vous avez des questions, je me ferais un plaisir d'y répondre du mieux que possible, les commentaires, aussi. Je vous laisse donc avec cette entrée en matière, ne vous retenant pas plus que nécessaire.

Bonne lecture!

.

.

.

Prologue

.

.

.

Un garçon au regard ambré patientait devant la porte qui donnait accès au bureau du Directeur, il semblait un peu nerveux et triturait ses mains.

"Du calme, Remus", murmura une voix apaisante.

Le garçon se tourna vers un homme plus âgé que lui, ils se ressemblaient beaucoup, ils partageaient le même regard et les mêmes cheveux châtains presque blonds. Le nez de Remus était plus droit et son visage était plus sérieux tandis que son père avait un nez aquilin et un visage plus rond. Son père lui sourit et le garçon lui répondit de façon hésitante. La porte s'ouvrit pour laisser passer une femme à l'allure sévère.

"Je suis le professeur McGonagall, dit-elle en serrant la main au père de Remus. Le professeur Dumbledore vous attend dans son bureau, Mr Lupin.

-Merci", fit Mr Lupin.

Remus se leva pour suivre son père et croisa le regard de McGonagall, elle lui sourit et s'en alla. Il fut tout d'abord émerveillé par le bureau et par les multiples instruments de mesure, il regarda avec envie la bibliothèque remplie de bouquins en tout genre et dans un plus ou moins bon état, et avec fascination le phénix perché au-dessus de son nid. L'oiseau leva la tête et regarda Remus, il s'envola et alla se poser sur son épaule. Surpris, le garçon fléchit légèrement les jambes, se ressaisit et caressa l'animal avec respect, son père l'observa, visiblement étonné lui aussi.

"Je devrais vous accepter dans mon école rien que pour ça", fit une voix calme et amusée.

Remus sursauta et vit le directeur de Poudlard s'avancer dans son bureau, il forçait le respect, avec ses yeux bleus et pétillants de malice et ses lunettes en demi-lune, son nez aquilin comme son père, ses cheveux et sa barbe blancs, et son air tranquille.

"Il est rare qu'il s'approche des gens sans les connaître."

Étonné, le garçon regarda l'oiseau qui émit un trémolo. Dumbledore s'approcha du père de Remus.

"Albus Dumbledore, dit-il en serrant la main de ce dernier.

-Thomas Lupin, répondit son père en souriant. Et voici mon fils, Remus.

-Enchanté, Remus, fit Dumbledore avec un clin d'oeil. Asseyez-vous."

Le phénix partit de son épaule pour se poser sur celle de Dumbledore, Remus et son père s'assirent en face du bureau. Le vieux sorcier consulta quelques notes.

"Alors, Mr Lupin, nous avons pris quelques dispositions pour vous permettre de profiter de Poudlard...

-Vous me prenez dans votre école?", l'interrompit Remus, le coeur battant.

Le directeur le fixa quelques instants, dérouté.

"On ne vous a pas averti?, demanda t-il en fronçant les sourcils.

-Non, répondit Thomas Lupin.

-Oh, je suis désolé, s'excusa Dumbledore, l'air vraiment confus. Oui, vous êtes pris dans mon école, Mr Lupin, ajouta t-il avec un sourire. Normalement, on aurait dû vous prévenir."

Incroyablement soulagé, Remus se laissa aller contre le dossier du fauteuil, le visage de son père trahissait également son soulagement.

"Merci, bredouilla Remus.

-Mais je vous en prie... Bien, alors, nous vous mettons à disposition une vieille cabane pas très loin du village mais parfaitement sécurisée, rajouta t-il devant l'air effrayé de Remus. Vous y accéderez par un passage qui se situe sous un Saule Cogneur que nous avons planté cette année, et avec Mlle Pomfresh, l'infirmière, lors de votre première année, après, je pense que vous serez capable de vous débrouiller. Les professeurs sont mis au courant de votre situation et en tiendront compte.

-Je ne veux pas de leur pitié, marmonna Remus, mal à l'aise.

-Remus!, s'indigna son père.

-C'est parfaitement compréhensible, mais vous serez amené sûrement à manquer des cours, expliqua Dumbledore patiemment. Bien sûr, je compte sur vous pour rattraper les cours.

-Pas de problème, assura précipitamment Remus.

-Pour ça, j'ai confiance en vous, fit le directeur en souriant. Le ministère n'est pas au courant de ma démarche pour l'instant, il le sera quand j'estimerais que ce sera le moment."

Thomas Lupin hocha de la tête, tandis que Remus fronçait les sourcils, il allait être un peu clandestin les premiers temps, non? Dumbledore se tourna vers lui, sans lâcher son sourire.

"Un membre du Ministère sera au courant, ne vous inquiétez pas Mr Lupin. C'est juste que le Ministère sera mis au courant à un autre moment."

Rassuré, Remus se détendit légèrement et attendit la suite des événements. Le vieux sorcier fouilla dans ses tiroirs et en sortit deux parchemins quelque peu malmenés.

"Bien, voici votre lettre d'admission ainsi que la liste des fournitures à acheter pour la rentrée", fit-il en tendant les deux parchemins à Remus.

Quelques coups à la porte se firent entendre.

"Ah, voici mon vieil ami", se réjouit Dumbledore en invitant la personne à entrer.

Un homme de carrure assez grande et mince entra alors, il avait des cheveux noirs et en bataille, des yeux oscillant entre le bleu et le vert, son visage était fin et il portait des lunettes rectangulaires argentées. Une légère barbe sur le menton, parsemée de poils gris, ainsi que sur le bord des tempes. Remus remarqua la cicatrice qui barrait son oeil gauche, et celle plus fine et plus petite sur sa mâchoire du côté droit. Quelque chose d'étrange se dégageait de lui, une lueur pétillante au fond des yeux, un air un peu... Canaille sans pour autant perdre un charisme qui mettait en confiance ceux qui se trouvaient dans son entourage, une force tranquille. Un adolescent du même âge que Remus le suivait, il lui ressemblait beaucoup, si ce n'est qu'il était beaucoup plus petit, qu'il avait les yeux marrons chocolat et qu'il n'avait pas toutes ces cicatrices. Un visage plus rond, et un sourire espiègle. Et peut-être un peu plus vif, agile. Il jeta un regard au bureau vaguement intéressé et regarda Remus avec curiosité.

"Arthus, le salua Dumbledore en lui serrant la main.

-Bonjour Albus, répondit l'homme avec un sourire franc et chaleureux. Voici mon fils, James, que vous avez déjà vu.

-Bonjour, James.

-Bonjour Professeur, répondit l'adolescent avec respect.

-Donc normalement, ce bureau, tu ne devrais pas trop le voir si tu te tiens correctement", souffla d'un ton sarcastique, Arthus.

Son fils le regarda d'un air blasé puis esquissa un demi-sourire.

"Bien sûr"

Il eut un silence alors que Arthus Potter regardait son fils avec de grands yeux étonnés.

"Je serais un véritable ange, ajouta James avec un grand sourire innocent.

-Que Merlin nous garde", gémit son père.

Les trois autres regardaient la scène en souriant, enfin surtout Dumbledore.

"Quelqu'un veut un bonbon au citron?", demanda t-il brusquement, faisant sursauter tout le monde.

Tous déclinèrent l'offre et Dumbledore(avec un air un peu déçu) invita les deux adolescents à sortir pendant qu'ils réglaient quelques derniers détails. Les deux garçons s'installèrent sur un banc en pierre à côté de l'entrée, profitant de la chaleur du soleil.

"James Potter, fit l'adolescent aux cheveux indisciplinés en lui tendant la main.

-Remus lupin, répondit Remus en la serrant avec une légère hésitation.

-Sang-mêlé?, releva Potter en haussant un sourcil.

-Euh oui, acquiesça Remus avec crainte.

-Ne t'inquiète pas, je ne proclame pas la domination des sangs-purs, le rassura Potter avec un rire. C'est juste que je ne connaissais pas ton nom de famille.

-Tu es sang-pur?

-Oui! Je viens d'une grande famille, ajouta t-il fièrement. Les Potter ont un grand passé.

-Quelles sont les autres grandes familles?, demanda Remus, curieux.

-Oh, il y a les Longdubat, les Black, Malfoy, Greengrass, Zabini et autres... Il paraît que le fils Black sera de la même année que nous, ajouta Potter, l'air songeur. Bah, lui c'est simple, direct à Serpentard, sa famille est vouée à la magie noire. Avec une de ses cousines. Tu penses aller à quelle maison?

-Euh... Je n'en ai aucune idée, fit Remus en haussant les épaules.

-Moi ce sera Gryffondor!, s'exclama le garçon avec un grand sourire. Toute ma famille est passée par là! Tu joue au Quidditch?

-Disons que j'ai un sens de l'équilibre assez instable, surtout sur un balai, ajouta Remus avec une grimace. Donc non. Et toi?

-Oui, j'aimerais bien jouer au poste de poursuiveur en deuxième année, je trouve par ailleurs injuste qu'on ne puisse accéder à l'équipe en première année! Tu ne trouve pas?

-Euh... Si, si. "

Potter, enflammé par son discours, continua pendant un certain temps à déblatérer sur le propos et dévia sur les équipes nationales. Remus qui n'y connaissait pas grand chose, l'écouta, amusé par la verve de son interlocuteur. Il fut interrompu par Mr Lupin et Mr Potter qui descendaient du bureau du directeur. Potter se leva et rejoignit son père, imité par Remus.

"Merci Mr Potter, avança Thomas Lupin en lui serrant la main. Au plaisir de vous revoir.

-Moi de même, répondit Potter senior avec un signe de tête. Bonne journée."

Arthus Potter s'éloigna suivi de son fils puis Remus et son père partirent également. Remus se sentait soulagé, il était pris dans cette école, et pourrait vivre à peu près normalement pendant sept ans si tout se passait bien. Mais cela signifiait ne pas nouer de lien avec les autres, songea t-il avec un soupir. Ou peu.

-|0|-

"James, repose ce pancake tout de suite!"

Soupirant, le garçon reposa le pancake qu'il avait tenté de dérober derrière le dos de sa mère, et tenta d'arborer un sourire innocent.

"Ne joue pas à ce petit jeu là avec moi!", avertit sa mère.

Déconfit, James baissa les yeux, il fallait vraiment qu'il travaille ses expressions un peu plus. Sa mère leva les yeux au ciel.

"Bon allez, ça va pour cette fois."

Le garçon fit un grand sourire.

"Au fait maman, quand est-ce qu'on va au Chemin de Traverse? Pour les fournitures?

-Je ne sais pas, James. Demain, ça t'irait?

-Oh oui!, s'enthousiasma James avec un sourire encore plus grand. Je pourrais avoir un balai?

-Pas avant l'année prochaine, tu sais bien que...

-Les premières années n'ont pas le droit d'intégrer l'équipe de Quidditch de leur Maison..., récita James avec lassitude. Ouais, je sais.

-Alors pourquoi tu pose la question?, questionna sa mère en haussant un sourcil.

-Je voulais juste essayer, grommela James. Tant pis."

Il s'éloigna de la cuisine, traînant des pieds. Il parcourut le labyrinthe des couloirs du manoir, entra dans sa chambre et finit par s'écrouler sur son lit, croisant ses mains derrière sa tête. Il resta un bon moment allongé sur son lit, l'esprit dérivant sur l'année qui s'annonçait.

"Psst..."

Sursautant, James se redressa et aperçut son père qui lui faisait signe par la porte.

"Une partie de Quidditch, fiston?

-Si c'est pour me narguer... C'est pas la peine, répondit James avec humeur.

-Un bon joueur est celui qui s'entraîne!, lui asséna son père. Comment veux-tu entrer dans l'équipe ainsi?"

James soupira pour la forme et se leva, suivant son père.

Le lendemain matin, il se tenait prêt devant la cheminée de la demeure familiale, attendant le signal du départ.

"Ton père arrive, fit sa mère. Il a... Comment dire? Oublié qu'il fallait se lever.

-Il n'a jamais été doué pour les horaires, ajouta James en pouffant de rire.

-Sauf pour les repas, concéda sa mère en ajustant sa tenue.

-Tu oublie les matchs de Quidditch, déclara posément James, un sourire en coin.

-Je vous entends!", cria une voix étouffée dans la pièce à côté.

Arthus arriva enfin, resserrant sa cravate, un peu ébouriffé.

"Vous devriez avoir honte, médire sur votre propre père et mari.

-Mon mari aurait intérêt de bouger ses fesses s'il ne veut pas que sa femme le mette de force dans la cheminée.

-Oui, madame", marmonna t-il, penaud sous le regard amusé de son fils.

Il prit une poignée de poudre dans sa main et la lança dans l'âtre sombre, la pièce fut illuminée d'une lueur verte, oscillante. Arthus fit un geste exagérément théâtral, invitant sa femme et son fils à y entrer.

"Chemin de Traverse!", fit joyeusement James avant de disparaître dans un flambeau vert.

Quelques instants plus tard, ils se tenaient dans la rue en question, James excité comme une puce, regardait partout. La rue était en agitation, les marchands criaient à peu près tous en même temps, et il y avait des couleurs partout qui attiraient son regard.

"On va aller chercher ta baguette, James, dit sa mère.

-Bonne idée, approuva James.

-Et moi, je vais vous attendre dans ce bar que j'ai..., commença son père.

-Non, tu viens avec nous, le sermonna sa mère. C'est un moment important.

-Je plaisantais, ça va!", râla Arthus.

Ils entrèrent dans la boutique en question, plus sombre que le reste de la rue. Ollivander les accueillit avec un léger sourire.

"Mr Potter! Je vous attendais impatiemment, s'exclama le vieil homme.

-Ah?", répondit James, incertain.

Les mains douces de sa mère le poussèrent un peu, et il suivit du regard Ollivander qui alla chercher quelques boîtes dans le magasin. Au bout d'un quart d'heure passé à faire exploser le magasin, James trouva enfin satisfaction avec une baguette en bois de saule, et crin de licorne, "parfait pour la métamorphose" selon le vieux sorcier qui l'avait regardé avec attention. Alors que ses parents réglaient l'achat, il commença à sortir sur le chemin de Traverse avant de rentrer dans quelqu'un. Il fit connaissance avec les pavés de la rue dans un grognement de douleur. Grommelant, il se redressa maladroitement.

"Non mais il faut regarder où on marche, hein!", asséna t-il, remettant ses lunettes convenablement.

Lorsqu'elle furent remises sur son nez, il tomba sur un regard bleu glacé. Troublé, il en oublia son postérieur douloureux puis reconnut la personne.

"Black!", siffla t-il.

Le jeune garçon lui renvoya une oeuillade méprisante alors qu'il s'époussetait.

"Toujours aussi bien coiffé, Potter."

James se leva en grimaçant et dardant Black d'un regard furibond.

"Que fais-tu ici? Tes parents t'ont laissé en liberté?, ricana t-il en le voyant se relever lui aussi.

-J'ai une baguette à acheter, figure-toi.

-Tu crois que tu sauras t'en servir?

-Je...

-James..", appela son père.

Il se tut en apercevant le fils Black, posant une main sur l'épaule de James.

"Sirius!"

-|0|-

Walburga Black s'avançait dans la rue, de sa démarche hautaine, accompagnée de son père, Orion Black, et de son jeune frère, Regulus. Sirius réprima un soupir et se tint un peu mieux, et plus éloigné des Potter.

"Mère...

-Tu étais censé rester avec nous!, lui reprocha sa mère d'un ton froid.

-Pardonnez-moi, fit Sirius, d'un faux air honteux.

Son orgueil en pris un coup en voyant que les Potter assistaient à la scène, il n'avait pas besoin d'être ridiculisé devant James Potter qui le regardait, un sourire narquois en coin. Sa mère parut les remarquer.

"Arthus Potter, souffla t-elle avec le même ton que quelques secondes auparavant.

-Black", répondit poliment l'Auror avec cependant une trace de mépris dans les yeux.

Il se saluèrent avec raideur tandis que la mère de Potter sortait à son tour. Les deux familles s'observèrent quelques instants, puis se détournèrent sans accroche, Potter entraînant son fils par l'épaule.

"N'oublie pas ta laisse, Black", murmura sournoisement James Potter à son encontre.

Sirius lui décocha un regard noir avant d'entrer dans la boutique. Il trouva une baguette en bois de roseau, avec du coeur de Dragon à l'intérieur, le mélange donnant une baguette plutôt apte à la métamorphose et aux sortilèges. Ils achetèrent le reste rapidement et rentrèrent à la maison. L'endroit, austère et sombre, déplaisait à Sirius, c'était bien trop chargé en magie noire. Il détestait ce lieu.

Posant ses affaires sur son lit, il s'assit à son bureau, faisant craquer sa chaise. Il attrapa sa plume avant de griffonner vaguement quelque chose sur un parchemin un peu déchiré, les yeux dans le vague. Jetant un coup d'oeil au calendrier, il se mit à compter les jours qui lui restaient avant de pouvoir aller à Poudlard. Vingt-neuf. C'était long, bien trop long. Sirius soupira avant de débarrasser son lit et de s'y étendre. Il avait hâte de quitter sa famille, l'atmosphère lourde lui pesait, et son frère semblait vouloir le faire tourner en bourrique, lui attirant les foudres de sa mère. Tout ce qu'il avait à faire en ce moment, était de se rendre discret à ses yeux. Sa mère l'avait privé de repas communs, et il devait rester manger dans sa chambre. S'installant un peu mieux, il ouvrit son livre de cours en métamorphose et commença à lire.

Quelques jours s'écoulèrent, rythmés par ses lectures, et les allées et venues des elfes de maison, lui apportant ses repas, sa mère n'ayant pas digéré qu'il se soit échappé lors de la sortie.

Quelqu'un toqua à la porte, et Sirius vit avec mauvaise humeur son frère rentrer dans sa chambre, il sembla aussi ravi que lui de le voir.

"Qu'est-ce que tu veux, morveux?"

Regulus tiqua sous le nom mais s'abstint de répondre.

"Alphard est là, maugréa t-il. Il veut te voir."

Surpris, Sirius se redressa, une lueur de joie dans le regard.

"Il est dans le salon", précisa Regulus avant de s'empresser de sortir.

Le garçon arrangea sa tenue, ordonnant ses cheveux noirs un peu plus soigneusement. Il était assez pâle, constata t-il en se regardant dans le miroir. Puis il descendit l'escalier, passant le plus rapidement possible devant la porte de son frère, au cas où il avait l'idée de l'embêter. Légèrement anxieux, il entra dans le salon de réception des Black, il n'avait heureusement croisé personne à cette heure de l'après-midi

La pièce était un peu sombre et il distingua la silhouette d'Alphard Black près de la cheminée, lisant un parchemin.

"Mon oncle?, demanda t-il.

-Sirius!, fit Alphard d'un ton réjoui. Approche un peu."

Son oncle se leva et le serra dans ses bras avec affection, il posa ses mains sur ses épaules, le scrutant.

"Tu es bien pâle mon neveu, que te fait donc subir Walburga?

-Rien, justement, fit amèrement Sirius. Et vous, mon oncle, vous avez maigri..."

Alphard lui sourit, les yeux un peu tristes.

"Rien de méchant, une toux qui traîne un peu. Assieds-toi donc."

Sirius lui obéit, s'installant dans l'autre fauteuil. Alphard Black était le frère d'Orion, plus grand, aux traits anguleux, et portant des lunettes argentées, le regard vert et perçant, des favoris sur les côtés du visage, et des vêtements sombres dans l'ensemble.

"Alors, Sirius, content d'aller à Poudlard?, demanda t-il de sa voix grave.

-Oh que oui, marmonna ce dernier. Tellement que je compte les jours.

-Je te comprends, fit Alphard, amusé. Comment vas-tu?"

Le garçon haussa les épaules, un peu gêné.

"Mon oncle?, questionna t-il tout de même.

-Hmm?

-Je... Je sais que toute la famille est passée par Serpentard, comment réagirais-tu si j'étais envoyé... Ailleurs?"

Son oncle le regarda curieusement.

"Comment crois-tu que je réagirais?

-Je..."

Pris de court par la question, il ouvrit légèrement la bouche.

"Je pense que vous seriez en colère", finit-il après un temps.

Alphard émit un petit rire amusé.

"Tu sais, dans la famille, je ne suis pas le plus considéré comme un vrai Black.

-Mère pense pareil vis à vis à moi, grommela Sirius.

-C'est bien pour ça que je t'aime bien, fit Alphard avec un sourire.

-Pourquoi?, s'étonna Sirius. Ils me considèrent comme étant un moins que rien ici.

-Parce que tu réfléchis", prononça doucement son oncle.

Estomaqué, le jeune Black regarda Alphard avec des yeux ronds.

"Si je suis votre raisonnement, se reprit-il. À leurs yeux, je suis crétin parce que je sais réfléchir? Vous avez conscience que c'est un peu tordu?

-Parfaitement.

-Je ne saisis pas...

-La plupart des enfants des grandes familles sont de parfaits pantins, ils obéissent aux ordres de leurs parents, on ne peut pas dire que ça soit de leur faute non plus. Mais toi... Tu es différent, tu te rebelles, et tu questionnes une autorité, renversant une bonne partie de leurs repères. Pas si étonnant qu'ils te considèrent ainsi. Tu devais être l'Héritier, et pourtant... Ils ne trouvent pas satisfaction en toi, semblerait-il.

-Je n'aime pas les ordres, grimaça Sirius qui commençait à comprendre. Je ne peux pas m'empêcher de les remettre en question.

-Je me reconnais un peu dans ce que tu dis.

-Mais... Vous êtes pas trop mal intégré, non?

-Je n'ai pas ton courage, dit à regret son oncle.

-Quel courage?, questionna Sirius, perplexe.

-Celui d'assumer tes choix, et tes positions, répondit simplement Alphard, avec un sourire.

-Mouais."

Il y eut un silence avant que Sirius ne reprenne la parole.

"James Potter est un parfait pantin.

-Je ne dirais pas ça.

-Il suit ses parents, il est orgueilleux, il juge sans connaître, ça devrait suffire, non?, s'étonna Sirius.

-Tu le connais bien?

-À vrai dire, je l'ai croisé peu de fois, mais il semble qu'il ne m'apprécie pas tellement.

-Tu représente ta famille, rappela son oncle. Avec tout ce qu'elle apporte.

-Il reste un idiot à mes yeux", se buta Sirius.

Alphard eut un sourire moqueur.

"Et au fait, comment est ta baguette?"

-|0|-

Déglutissant difficilement, il regarda l'heure. Plus qu'un quart d'heure avant que le train ne parte. Sans lui, si ça continuait ainsi.

Il traîna péniblement sa valise jusqu'à un bureau de renseignement.

"Excusez-moi?", haleta t-il.

Un employé daigna le regarder, un sourcil haussé.

"Oui?, fit-il d'un ton grinçant.

-Le quai... 9/3 quart, où est-ce? Je le cherche désespérément depuis...

-C'est une blague?

-Euh... Non, dit-il, surpris.

-Écoutez, jeune homme, je n'ai pas de temps à perdre, est-ce bien compris? Alors cessez de débiter des idioties et partez embêter d'autres personnes que moi."

Et il abaissa brutalement la vitre en plastique jaunâtre devant lui.

"Mais..."

Il était mal, très mal. Le coeur battant à toute vitesse, il regarda frénétiquement autour de lui, à la recherche d'un indice. Et une ligne de plus sur leur fichu papelard pour indiquer comment faire? C'était pas possible, ça? Déjà qu'il s'était coltiné tout le passage des achats tout seul, enfin presque, c'était sans compter un espèce de... Géant. Hager... Ou Hagrif... Un truc comme ça. Si gentil était-il -et effrayant-, il ne lui avait rien dit pour le train.

Au bord d'une crise d'angoisse, il s'assit sur sa valise, complètement désespéré. Et voilà. Il avait tout raté. Tout ça à cause d'un chiffre improbable. D'accord, c'était étrange. Mais un accès normal aurait été trop demandé? À moins que ça ne soit qu'une vaste farce. Oui, il avait bien vu la rue, tout ça... Mais ça se trouvait, c'était une blague. Riant nerveusement, il s'attira un regard curieux d'un passant. Si déjà, il n'était pas capable de trouver l'accès, comment pourrait-il jeter un sort?

"Hé?"

Relevant la tête brusquement, il croisa un regard vert, un peu hésitant appartenant à une jolie fille rousse, probablement de son âge.

"Oui?

-Tu ne serais pas... Tu sais quoi? Un sorcier?", fit-elle plus bas.

N'importe qui aurait raconté cette situation étrange, voire cocasse, une bonne anecdote à raconter, entre le fromage et le dessert. Mais pas lui.

"Oui! J'en suis un!"

Elle savait peut-être, elle?

"Comment...?

-J'allais te demander, fit-elle, embarrassée. Si seulement Sev'..."

Il ne savait pas qui était "Sev", mais son espoir se dégonfla aussitôt, dépité, il s'affaissa un peu plus. Il restait dix minutes.

"Je vais jamais y arriver, gémit-il.

-Là?"

Il regarda dans la direction qu'elle avait pointé.

"Ils mentionnaient le fait qu'on pouvait apporter un animal de compagnie... Tu croises souvent des hiboux, toi?"

Brillant. Une famille accompagnait leur enfant, qui avait une cage avec un hibou à l'intérieur.

"Suivons-les", cria t-il.

Courant, ils se faufilèrent du mieux possible à travers la foule, arrivant au quai 9, ils s'enfoncèrent dans un poteau. Oui, dans un poteau. Atterré, il s'arrêta à côté de la fille.

"Comment c'est possible?

-Tu sais, je ne m'étonnes plus trop vraiment, marmonna la fille. Viens."

Elle l'attrapa par le bras et ils filèrent vers le-dit poteau, redoutant un choc, il ferma les yeux.

"Tu peux ouvrir les yeux", dit gaiement la fille.

Il se risqua à entrouvrir un, avant d'ouvrir l'autre, stupéfait. Une locomotive d'un rouge brillant sifflait.

"C'est... Incroyable, souffla t-il.

-Trouvons une place, déclara la rousse, pragmatique.

-Euh, oui", fut tout ce qu'il trouva à dire.

Le quai était bondé, partout des familles qui se faisaient leurs adieux ou des élèves circulant. Ils montèrent par une porte au hasard, et parcoururent le train à la recherche d'un compartiment libre.

"Ici", désigna t-il après cinq minutes à tirer leur valise.

Il l'aida à mettre sa valise dans le filet avant de s'asseoir, en nage, et épuisé. C'était bon, il était dans le train, il avait même rencontré quelqu'un, qui plus est, née comme lui. Pour un peu, il serait fier de lui.

"Au fait, comment t'appelle-tu?, demanda t-il.

-Lily Evans. Et toi?

-Peter Pettigrow."

À suivre