Titre: Yoru
Rating: M
Disclaimer: Les personnages de Naruto ne m'appartiennent pas, sauf Nanako et Yoru. S'ils étaient à moi, la série s'appelerait "Sasuké" et il ne serait pas en train de s'arracher les yeux avec son sublime frère ainé...
Pairing: Ita/ Nana, Sasu/ Nana...
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Un dernier regard, la fille recula; elle savait qu'elle ne le reverrait pas avant de nombreuses années. Il sentait le sang frais à plein nez,il la fixait comme sa proie, la fille avait failli en tourner de l'oeil; mais elle domina sa nausée et lui tînt face. Elle ferma les yeux. Quand elle les rouvrit, il avait disparu. Apparement, il avait décidé de l' épargner. Comprenant la provenance du sang qui couvrait le jeune homme, elle partit dans la direction de sa demeure familiale. Une fois arrivée devant les immenses portes ouvertes; elle sentit un léger frisson lui parcourir l'échine, tentant de la dissuader d'avancer davantage. N'écoutant pas ce présage, la jeune fille pénétra dans le quartier silencieux. Il n'y avait pas un bruit, pas un souffle. Rien. Son pressentiment s'accru mais elle refusa d'y prêter attention. Quand elle fut finalement dans la rue principale, elle se dit qu'elle aurait mieux fait d'écouter son instinct. Devant elle, les murs étaient peints de rouge et des corps inanimés gisaeint à ses pieds...
La jeune femme se réveilla brutalement de son mauvais rêve. Encore ce cauchemar, le même depuis prés de cinq ans. Elle était en sueur et haletait, ces souvenirs se mêlant à d'autres encore plus anciens. Elle tremblait et tentait péniblement de retrouver son calme. Elle se leva doucement de son lit. Le soleil était levé. Il inondait la chambre de la jeune femme de rayons chauds et rassurants. Elle se sentit mieux et se décida à descendre.Arrivée au rez-de-chaussée, elle se dirigea vers la cuisine où elle mit en marche la cafetière. Elle sortit une biscotte et commença à la manger pendant que la machine faisait son travail. Le café enfin prêt, elle s'en servit une tasse qu'elle prit avec elle vers la sortie. Elle s'installa sur le perron de sa maison et profitait de la belle matinée qui s'annonçait. Son humeur s'améliora encore quand elle portait le breuvage chaud à ses lèvres. Elle aperçut une ombre se diriger vers elle, toujours la même à ce moment de la matinée.L' ombre se révélait être un homme. Il avait des cheveux gris qui brillait tellement qu'on les aurait cru d'argent; un masque recouvrait le bas de son visage et le bandeau frontal du village dissimulait son oeil gauche. Le ninja copieur, le grand, Kakashi Hatake se tenait devant elle en souriant sous son masque.
Bonjour Nanako, lui lança l'homme en arrivant à sa hauteur.
Bonjour Kakashi lui répondit-elle en un sourire.
C'est une belle journée qui s'annonce, idéale pour une mission et pour torturer mes élèves.
Ca devient un habitude. Vous voulez un café?lui demanda-t-elle.
C'est pas de refus!
Elle lui souria et rentra dans la maison. Chaque matin quand elle se levait tôt, elle le voyait rentrer de sa soirée et lui proposait un café. C'était devenu une sorte de rituel au fil du temps qui se déroulait toujours de la même manière: il arrivait, ils se saluèrent, il acceptait le café qu'elle lui proposait, elle entrait le lui préparer pendant qu'il attendait dehors et au retour, ils discutaient de tout et de rien. Et comme d'habitude, ils parlèrent quand elle revînt avec un mug de café fumant. Kakashi Hatake était un excellent sensei, un ninja émérite et un combattant hors pair mais il avait un vice autre que le Paradis du Batiffolage : le ninja aimait faire la bringue. A peine avait-il laché ses élèves qu'il se préparait pour la soirée. Il aimait s'amuser, sans être ivre, mais ses virées nocturnes le mettaient systématiquement en retard. Il allait dormir un peu alors que Nanako débutait sa journée. Au fur et à mesure, ils en vinrent à prendre la majorité de leur petit-déjeuners ensemble. Aprés quoi, il allait enfin se coucher. Le petit-déjeuner avec Kakashi était un des moments préférés de la journée de Nanako. Il lui parlait des missions, sans évoquer celles qui étaient classées confidentielles, des progrés de ces élèves et en particulier de Sasuké Uchiwa.Il savait que la jeune fille aimait avoir de ses nouvelles, de même que de ses coéquipiers, mais elle tenait à Sasuké. Kakashi le savait. Il venait lui faire part de ses avancées, des techniques qu'il apprenait à maîtriser et de sa rivalité avec Naruto. Entendre Kakashi évoquer les disputes des deux garçons la faisait sourire. Elle perdait légérement son beau sourire quand le sensei faisait allusion à Sakura. Cette fille était intelligente, assez mignonne mais elle énervait Nanako. Rien que sa présence l'insupportait au plus haut point. Nanako prenait sur elle quand la fleur de cerisier venait l'aborder, elle tentait de la traiter comme n'importe quelle autre cliente. Nanako savait pourquoi cette fille lui tapait autant sur le système: elle savait qu'elle allait bientôt souffrir, tout comme elle avait souffert cinq ans plus tôt. Son sourire devînt triste. Kakashi fît comme s'il ne l'avait pas remarquer. Au bout d'un demi-heure de discussions, il partit vers son lit, fatigué. L'équipe 7 ne verrait pas son sensei à l'heure aujourd'hui non plus. Elle ramassa les deux mugs. Le sien était noir, sa couleur préférée et elle en avait acheté un blanc pour Kakashi. Elle rentra, alla prendre une douche rapide et s'habilla d'un yukata noir avec le symbole de sa famille dans le dos. De tout le village de Konoha, elle était la seule personne à le porter. Tout son clan, les Mitsuké, avait été anéanti lors de l'attaque du démon renard. Elle était restée seule avec sa grand-mère et lorsque celle-ci décéda; la fillette se retrouva sans famille à sept ans. Elle avait alors prit son courage à deux mains, se débrouillant afin d'être totalement indépendante. Elle avait elle-même conçu son yukata: elle était la personne qui s'habillait le plus élégamment du village. Les filles l'admiraient et la jalousaient, les garçons étaient admiratifs, elle était une des plus jolies filles de Konoha. Elle avait de longs cheveux noirs aux reflets bleu nuit, des yeux bleus qui changaient de tonalité selon la lumière et son visage était fin et pâle. Elle avait à peine quinze ans mais son corps possédait déjà de belles courbes harmonieuses et féminines. Elle était couturière au village et toutes les filles venaient lui commander leurs tenues. Elle les dessinait, les proposait à ses clientes et essayait de les conseiller au mieux. Généralement, ses clientes suivaient ses recommendations car elles s'avéraient être les meilleures. Toutes les adolescentes du village ninja n'avaient qu'une idée en tête: prendre le beau et ténébreux Sasuké Uchiwa dans leurs filets. Leur détermination à se faire pérpétuellement rembarrées amusait Nanako au plus haut point mais elle laissait couler.Il fallait bien se divertir un peu de temps en temps... Nanako ouvrit les volets de son atelier et de la petite boutique. Il était huit heures du matin, elle se décida à ouvrir son commerce même si elle savait que les clients n'allaient pas se précipiter si tôt. Elle s'adossa au comptoir et entreprit de coucher sur le papier des nouveaux modèles. Elle était toute à son oeuvre et n'entendit pas le jeune garçon entrer dans la boutique. Elle donnait des coups de crayon énergiques et le garçon s'approchait de plus en plus. Elle finit et s'aperçut de sa présence. Elle releva doucement la tête et vit son client. Devant elle se tenait le dernier des Uchiwa, l'idole des filles du village, Sasuké.
Il regardait les dessins de la jeune fille , qui les rangea doucement mais rapidement afin de se consacrer à son client.
Bonjour Sasuké, dit la jeune fille qui regardait son vis-à-vis dans les yeux.
Bonjour, répondit froidement ce dernier.Il avait parlé, c'était un grand miracle, connaissant ce glaçon.
Que puis-je faire pour toi? lui demanda-t-elle avec un léger sourire. Tu as besoin d'une nouvelle tenue? ou alors d'une tenue supplémentaire? le questionna-t-elle.
Une nouvelle tenue...plus grande.
Ok. Repasses pour que je puisse prendre tes mesures. Je pense que tu dois partir avec ton équipe...
Hmph.
Elle lui souria. Sasuké remarqua qu'il avait encore du temps avant le rendez-vous et de toutes façons, Kakashi serait en retard. Il voulait à tout prix éviter de repasser plus tard, cette fille le mettait mal à l'aise.
J'aimerais le faire maintenant...commença-t-il.
Bien.
Elle prit le mètre et commença à prendre les mensurations de l'héritier des Uchiwa. Celui-ci se laissa faire docilement. La fille le rendait fébrile mais son travail était irréprochable, les vêtements qu'elle cousait était de véritables chef-d'oeuvres. Pendant qu'elle mesurait et notait les mensurations de Sasuké, ce dernier balayait des yeux l' environnement autour de lui. La boutique était pleine de mannequins sur lesquels reposaient des tenues plus ou moins habillées et colorées. Des rouleaux de tissus étaient entreposés sur une table. Une machine à coudre était visible dans l'arrière boutique. La boutique entière était une ode à la mode et au bien-être. Il remarqua une légère odeur de rose. Il s'agissait du parfum de Nanako et cette fragance ne lui était pas inconnue, il l'avait déjà perçue auparavant mais il ne se souvenait pas où. Sa réflexion l'amena à baisser la tête pour fixer Nanako qui s'appliquait à prendre son tour de taille. En dix minutes, elle avait prit toutes les mesures nécéssaires.
Dois-je te faire le même modèle? s'enquit-elle.
Hmph.
Elle sera prête ce soir, tu pourras venir la prendre au retour de ta mission. Au pire, je peux la déposer chez toi en allant chez mon fournisseur en fin d'aprés-midi...
Elle réfléchissait au moyen de livrer la tenue sans chambouler l'emploi du temps de son client.
C'est bon.Je passerais ce soir...conclut-il.
Elle lui souria. Elle savait que Sasuké détestait recevoir chez lui et qu'il n'aimait pas l'atmosphère de sa boutique. Son regard se voila, elle pensait au passé.Sasuké s'en rendit compte mais ne dit rien. Ca ne le regardait pas. Il sortit de la boutique, elle ne le vit pas partir. A cet instant, elle s'aperçut qu'"il" lui manquait. Kakashi arriva en début d'aprés-midi et l'équipe 7 partit en mission avec prés de six heures de retard. Un record. L'équipe rentra en début de soirée: Kakashi disparut dans un nuage de fumée, Naruto se dirigea vers l'Ichiraku et Sakura colla son " Sasuké-kun" en le harcelant pour qu'il accepte de sortir avec elle. Il lui envoya un vent monumental, fidèle à son habitude et s'éclipsa, la laissant en plan en plein millieu de la rue. Il se dirigea vers la boutique de Nanako.Il poussa la porte d'entrée. Elle était assise contre le comptoir et buvait un café. Elle parcourait d'un oeil morne un magazine de mode, trempait ses lèvres dans le café et semblait absente. Elle passa sa langue sur ses lèvres, sensuellement, et tourna la page. Elle leva la tête, souria en direction de Sasuké et lui tendit une poche noire.
Tenez, monsieur Uchiwa. Vos nouveaux atours.
Il ne releva pas. Elle le vannait gentiment et le fixait en souriant. Il tendit la main vers elle et saisit la poche. Elle ferma le magazine pour se concentrer sur lui. Elle lui donna le prix, il s'étonna de la bassesse du chiffre, paya et sortit.Dehors, il pensa qu'il pourrait se faire faire un pantalon supplémentaire.La journée s'acheva, d'autres suivirent. Sasuké venait de temps en temps commander de nouveaux vêtements à Nanako. Une fois, il réussit à amener Naruto qui s'émerveillait du travail de la jeune fille. Nanako résista à l'envie de faire un commentaire désagréable sur la tenue de Naruto, ne voulant pas se fâcher avec lui alors qu'il la faisait rire.
Un jour qu'ils étaient tous les trois à discuter ( Naruto et Nanako discutaient et Sasuké écoutait), ils virent Sakura venir vers eux. Elle avait du mal à accepter de voir son Sasuké-kun avec une autre qu'elle. Elle vit que Sasuké et Nanako s'étaient légèrement rapprochés mais elle s'inquiétait. Elle s'approcha et tenta de prendre part à la conversation. Naruto lui parlait joyeusement, comme d'habitude lorsqu'il s'agissait de "Sakura-chan", mais Nanako et Sasuké virent que l'ambiance était différente. Nanako comprit rapidement le petit jeu de Sakura, elle ressentit sa peur de voir Sasuké lui échapper et elle perçut le ressentiment que la fleur de cerisier éprouvait à son égard. Nanako laissa la jeune fille aux cheveux roses s'incruster, elle lui donna l'impression de dominer la partie. Ca l'amusait intérieurement. Sakura était facilement manipulable.Elle laissa Sakura orienter la discussion sur un sujet qu'elle pensait totalement inconnu à Nanako et qui passionerait les deux jeunes hommes: les missions ninjas. Nanako jubilait intérieurement: si demain elle devait se battre contre la ninja aux cheveux couleur malabar, elle n'en ferait qu'une bouchée. Nanako avait eu un excellent sensei...Sakura lançait des regards victorieux à la jeune couturière, qui avait du mal à garder son sourire et à ne pas éclater de rire. Sasuké savait que Sakura essayait de déstabiliser Nanako.Il regardait silencieusement les jeunes filles.Il sentait venir la tempête...Sakura parla armes et techniques, Nanako restait silencieuse et Sakura savourait sa victoire. Sasuké ne voudrait jamais d'une fille qui ne savait même pas tenir un kunai. Elle parla d'une technique particulièrement dure à éxécuter et à ce moment, Nanako se tourna vers Sasuké et lui demanda innocemment:
Mais...je croyais que cette technique s'utilisait en condensant plus de chakra dans les avants bras...j'ai tort, Sasuké-kun?
Coup de grâce. Elle se retourna vers Sakura et continua d'enfoncer le couteau dans la plaie avec la même innocence feinte.Sakura n'était plus en état de répondre. Cette fille l'avait menée en bateau et elle avait appellé Sasuké "Sasuké-kun". Le pire était qu'il n'avait même pas protesté.
T' es vachement forte Nana-chan!!! s'exclama Naruto. Où t'as appris ça?
Je lis beaucoup, Naruto.répondit-elle avec un sourire.
Sakura était dégoutée. Elle prétexta aller aider sa mère et disparut. Naruto n'avait rien comprit et se contenta de saluer la jeune fille énergiquement. La journée passa et la nuit commença à tomber. Ils étaient tous les trois à discuter quand le ventre de Naruto se rappella à ses bons souvenirs.
J'ai faim!! déclara Naruto.
Tous les trois étaient affamés. Nanako se leva.
Entrez! dit-elle aux deux garçons. Je vous invite à diner si vous n'avez rien de mieux à faire bien entendu.
Naruto lui fit un sourire d'enfant le jour de Noel. Il se tourna vers son coéquipier qui hocha la tête en signe d'approbation. Ils s'attablèrent et regarda la jeune fille s'agiter gracieusement autour des fourneaux.Cela donnait l'impression aux deux garçons d'avoir un foyer, au moins pour une soirée. Naruto n'avait jamais connu ça, à part quelques diners chez Iruka, il n'avait jamais vu une femme cuisiner pour lui.Cela lui fit énormément plaisir. Sasuké avait l'impression de revivre une scène d'une vie antérieure.Il ressentit une chaleur bienfaitrice, la douceur d'une famille. La cuisine s'emplit d'une bonne odeur. Pendant que le repas mijotait, elle mit la table pour trois, ça la changeait. Une fois tout prêt, elle les servit et ils passèrent un bon moment. Le temps passa, Sakura avait toujours du mal à digérer la victoire de la brune sur elle, elle collait Sasuké pour compenser et le brun avait lui aussi les pires difficultés à se séparer de la sangsue rose. Parfois, il dinait avec Naruto et Nanako, mais il sentait qu'il s'éloignait de son objectif, à savoir se venger de son frère ainé.Il espaça ses rencontres et ses diners avec Naruto et Nanako et se reconcentra entièrement sur son frère.
Les missions s'enchainèrent, laissant peu de répit aux différentes équipes. Nanako se retrouva dans sa boutique, toute seule. Elle était habituée à la solitude mais elle se faisait du soucis pour les différentes équipes. Elle savait que la succession des missions pouvait être assez fatiguante et donc nuire aux ninjas et à leur travail. De temps en temps, Neji passait. Il enchainait les missions courtes avec son équipe, et passait plus de temps au village que la plupart des autres équipes.Ils parlaient de tout et de rien, Tenten accompagnait souvent Neji,de même qu'Hinata et elles parlèrent mode et parfois armes. Nanako évitait cependant de faire étalage de toutes ses connaissances, elle se faisait discrète...surtout que Neji la scrutait. Un jour, Nanako travaillait quand elle entendit des femmes dans la rue. Elles parlaient du retour de l'équipe 7,et elles disaient que les deux garçons avaient été gravement blessés. Elle s'inquiéta mais ne put se résoudre à aller les voir maintenant, elle irait plus tard. Elle cousait quand elle sentit une violente explosion de chakra. Nanako fût oppressée et elle se blessa avec l'aiguille. Elle saigna. Le chakra disparut instantanément. Elle ne voyait pas cet événement d'un bon oeil. Elle dû sortir un moment pour aller chercher des nouveaux rouleaux de tissus. Avant de se diriger vers la réserve, elle s'arrêta. Elle était dans une allée et vit un banc sur lequel elle s'assoit. Elle soupira. Des petits enfants jouaient avec un ballon. Un des enfants tomba et se mit à saigner. Il pleura et ses camarades continuèrent cependant de jouer. Nanako se leva et se dirigea vers le jeune garçon. Elle mit délicatement sa main sur le sommet de son crâne et lui souria gentiment. Le garçon fut calmé par la beauté de la jeune fille.Elle lui fit un clin d'oeil et posa sa main sur le genou égratigné du garçon. De la lumière bleue apparut et la plaie se résorba.
C'est magique! déclara-t-elle au jeune garçon.
Il s'élança vers ses camarades sans manquer de saluer Nanako qui secouait la main en souriant. Le garçon hors de vue, son sourire disparut et elle leva les yeux vers les arbres. Elle aperçut Sasuké, assis sur une branche et qui la regardait. Elle plongea ses yeux dans ceux du dernier des Uchiwa. Elle se figea.
" Alors lui aussi veut partir...je lui dois des explications..."
Sasuké fixait la jeune fille dans les yeux. Il vit son regard se voiler.L'instant d'aprés, elle avait disparut. Elle s' était littéralement volatilisée sous les yeux de Sasuké. Ce dernier la recherchait, inquiet. Comment avait-elle pu disparaitre de la sorte sans qu'il ne s'aperçoive de rien? C'était une technique ninja d'un niveau supérieur au sien. Perdu dans ses considérations, il faillit faire un infarctus quand il sentit la main froide de Nanako sur son épaule. Non seulement elle avait disparut sans qu'il ne s'en rende compte mais en plus, elle l'avait rejoint en haut de l'arbre. Il la dévisagea: qui était réellement cette fille? Elle sentit le poids du regard interrogateur et mauvais sur elle, mais elle ne perdit pas son aplomb.
Nous devons discuter. Je te dois la verité... avant ton départ.
Il la regarda, interloqué. Comment avait-elle deviné qu'il comptait déserter? Il la savait proche de Kakashi, mais savait pertinnement que le copieur n'irait pas exposé ses soupçons au village entier. Oui, ils devaient s'expliquer.
Elle descendit de l'arbre et atterit doucement sur le sol. Elle marcha silencieusement, il la suivait. Aucun des deux n'osait briser le silence pesant. Sasuké reconnut l'endroit où la jeune femme l'emmenait. Ils étaient prés du quartier Uchiwa. Ils marchèrent jusqu' à arriver au petit ponton sur lequel Sasuké s'entrainait quand il était enfant et que son clan était encore en vie. Elle s'avança jusqu'au bout du ponton et enleva ses chaussures. Elle remonta le bas de son kimono noir, laissant Sasuké admirer ses mollets d'albâtre et s'asseoit.Elle plogea ses pieds dans l'eau froide du lac et frissonna légèrement. Sasuké s'avança et s' assit à côté d'elle. Il vit son visage, qui semblait égaré sur la surface du lac. Il attendit qu'elle ouvre la bouche et daigne parler. Il n'attendit pas longtemps.
Je suis déjà venue ici. C' était il y a trés longtemps. Mon clan avait été décimé et ma grand-mère était morte à son tour. Je me retrouvais seule et sans personne. J' étais la dernière des Mitsuké, mais je ne voulais pas être un fardeau pour les autres, pour le village. Je voulais me débrouiller seule. Ma grand-mère vivait un peu plus loin dans la forêt. Aprés sa mort, j'y suis restée. Chaque matin, en allant à l' académie, je passais devant la demeure du clan Uchiwa. J'étais une trés bonne élève et de plus, je vivais seule. Je n'avais vraiment personne. Parfois, je m'entrainais jusqu'à tard le soir et me levait tôt. A l' époque, je cousais déjà, cela me permettait de vivre assez correctement. Quand j'ai eu neuf ans, j'ai passé une nuit à m'entrainer sans relâche, je faisais mes devoirs et également mon travail de couturière. Je rendais toujours tout en temps et en heure, seulement, je suis tombée malade. J' ai eu de la fièvre, mais je ne pouvais pas me permettre de na pas travailler. J'allais donc à l'académie et j' essayais péniblement de tenir le coup. Un matin où la fièvre était plus forte, je me suis sentie mal et j'ai eu un malaise. Quand je me suis réveillée, j'étais dans mon lit, je sentais la présence d'une personne avec moi, sa main qui passait doucement sur mon front brûlant, j' entendais sa voix, mais j'étais trop faible pour tout comprendre.Je saisissais des bribes de mots, apparement, mon garde malade était un homme. Quand j' ai repris des forces, mon sauveur avait disparu. Je me suis remise et quand j'ai pu de nouveau tenir debout, je suis retournée à l'académie. Chaque matin en passant devant votre demeure, j'espérais apercevoir l'homme qui m'avait si bien soignée. Je ne le vis pas. Un matin, j' étais en retard et en voulant me depêcher, je me suis pris les pieds et je suis tombée devant la demeure. Mon genou s'est mis à saigner, mais je m' en fichait. J' allais me redresser quand je vis une main se tendre vers moi. Un jeune garçon m'aida à me relever, je le remercia rapidement, balbutiant à moitié et je suis repartie vers l'académie. Le soir, en revenant, je n'avais pas soigné mon genou, le sang avait coulé le long de ma jambe et avait séché. En repassant devant ton quartier, j' étais tellement perdue dans mes pensées que je ne vis pas immédiatement un bras m'arrêter dans mes réflexions. Je vis que ce bras appartenait au garçon qui m'avait aidé à me relever le matin. Il regarda mon genou et me fit m'asseoir.
Ne bouge pas, je reviens.
Je reconnu cette voix,c' était celle de mon garde- malade. Il est revenu avec des pansements, du coton et de l'alcool et il entreprit de nettoyer ma plaie. Quand il eut fini, il dit:
Décidement, tu es incapable de te ménager...Tu devrais prendre soin de toi.
Il était doux et souriant. Je devais rougir jusqu'aux oreilles car il rigola de plus belle. Il était beau. Je le remercia de m' avoir soignée et d'avoir pris soin de moi quand j'étais malade. Il ne répondais rien et me fixait. Je n'osais pas le regarder.
Tu voudrais pas que je t'enseigne quelques trucs?
Il m'a apprit qu' il était un bon ninja et qu'il aimerait bien devenir mon professeur. Il avait vu les rouleaux de techniques qui trainaient sur mon bureau quand il était venu me veiller et il entreprit de me les faire travailler avec quelques techniques de sa propre famille.
Elle sentit Sasuké se tendre à côté d'elle. Cette fille avait eu un Uchiwa comme sensei et en plus, il lui avait enseigné des techniques secrètes de la famille Uchiwa. Qui pouvait bien être cet imbécile? Nanako continua son récit:
Mon sensei était un homme bon et fort. Il était trés perfectionniste mais il était doux. Il m'a dit qu'il avait un frère plus jeune que moi et qu'il croyait qu'il allait devenir un bon ninja quand il serait grand. Cela me fit sourire, l' imaginer en grand frère poule m'amusait, et quand il vit que je me moquais de lui, il rougit. Il était mignon.
Les jours passèrent et les entrainements se succedèrent. Cela faisait prés d'un an que mon sensei m' entrainait. Un beau jour, pendant l' entrainement, je vis qu'il avait le regard perdu, tourné vers autre chose. Il me répondait quand je lui parlais, mais son absence me marqua. La nuit était tombée quand je vis une ombre...
La voix de Nanako se fit plus grave, son regard plus lointain, tourné vers le passé, vers ses souvenirs. Sasuké patientait, il devina qu' évoquer ses souvenirs secouaient la jeune fille. Il sentait qu' elle s'apprêtait à lui dire une chose importante et qui lui déplaisait. Elle inspira et reprit:
Je m'entrainais à la lumière de la lune. Je sentais l'ombre se rapprocher, je la laissais faire. Elle sortit enfin des buissons et je vis mon sensei, couvert de sang, de haut en bas. Je ne m'approcha pas de lui. Nous nous fixâmes un court instant et il me plaqua contre l'arbre le plus proche. Je sentais son souffle chaud dans ma nuque, l'odeur du sang frais sur ses vêtements, son corps. Je rechercha une éventuelle blessure. Il n'en avait pas. Il me lâcha et s'engloutit dans la forêt. J'étais apeurée et je compris. Je me précipita vers le quartier Uchiwa, et quand je suis arrivée, il...
Sasuké se raidit, il écoutait chaque parole, chaque soupir de la jeune fille qui tremblait de tout son corps, les yeux ouverts.Il eut peur de comprendre.
...il y avait des corps partout, du sang plein les murs. Pas un souffle; pas un seul être vivant. Ils étaient tous morts, le silence et le vent froid et tous ces morts...j 'ai hurlé à m'en rompre la voix . J'ai crée un clone et l'ai envoyé prévenir l'hokage. Je me suis mise à déambuler dans les rues jonchées de cadavres et j'ai entendu comme une respiration. Je me suis précipitée et je t'ai trouvé. Tu étais blessé, tu avais le regard vide et tu étais en état de choc. Je t'ai pris dans mes bras et j'ai entrepris de soigner tes blessures physiques les plus graves. Je t'ai pris dans mes bras, je t' ai bercé et je t'ai emmené à l'hôpital où je suis restée jusqu' à ton réveil.
Sasuké essayait de digérer l' information. Cette fille...était l'élève de son frére, elle était l'élève d' Itachi Uchiwa. Elle l'avait trouvé, soigné et elle lui avait menti pendant cinq longues années. Il fut prit d'un accés de rage. La fille pleurait. Un kunai apparut entre ses mains et elle le tendit au garçon:
Tues-moi si tu veux Sasuké. Je veux bien mourir si c'est de ta main...j'avais reçu l'ordre direct du Kage de garder le silence, mais tu vas partir et je te verrais peut-être plus jamais. Je veux être en paix avec moi-même.
Elle ferma les yeux et attendit.
Il t' a prise comme élève...il t'a enseigné les techniques du clan...tu m'as menti...je devrais te tuer...
Elle resta silencieuse.Sasuké bouillonnait de rage. Cette fille l'avait prise pour un idiot. Elle attendait que le jeune garçon prenne l' arme et la tue. Elle était l'élève d' Itachi, elle connaissait certaines techniques et elle l'avait trahi. Il saisit violemment le kunai et se jeta sur la jeune fille. Il l' a plaqua contre le ponton, son corps grelottant sous le sien brûlant de colère. Des larmes coulèrent sur les joues blêmes de Nanako, elle lui souria et ferma les yeux, elle ne voulait pas voir l' arme s'enfoncer dans son corps. Un instant ressemblant à l'éternité sembla s' écouler, et le garçon ne l' avait toujours pas tuée. Elle sentit sa respiration au-dessus d'elle, le contact froid de la pointe du kunai sur sa carotide. Un seul geste et s' en serait fini d'elle. Sasuké réflechissait, encore allongé sur Nanako. Peut-être que cette fille lui mentait aprés tout...et si c'était pas le cas, elle pourrait lui donner des renseignements sur son frére...il n'aurait qu' à la supprimer ensuite. Il retira la pointe de l'arme du cou de la jeune femme.Elle ouvrit doucement les yeux, sachant pertinnement qu'elle ne devait pas se croire sauvée.
Que t'a-t-il apprit? lui demanda-t-il, se redressant légérement mais maintenant la jeune fille fermement sous lui.
Il m' a enseigné les techniques du clan Mitsuké, même le plus dures, et je suis devenue maître Mitsuké grâce à lui. Le pouvoir des Mitsuké repose dans les yeux lui aussi, tout comme ton sharingan. Il m' a enseigné comment contrôler mes yeux.
En quoi consiste le pouvoir des Mitsuké? Il apparait comme un sujet tabou...dit Sasuké, croyant apprendre une des vérités cachées du village.
La jeune fille sembla hésiter à lui répondre, mais elle sentit le regard glacé et inquisiteur du dernier des Uchiwa posé sur elle.
Nos yeux...commença t-elle, ...ont le pouvoir le bloquer le sharingan et le byakugan, de même que toutes les techniques héréditaires. Nous ne pouvons être anéantis par ce type de techniques. Il faut être un puissant ninja pour nous décimer, ou alors être un démon...
Elle faisait allusion à son clan, mais sa voix ne contenait pas de rancune contre le démon. Sasuké réalisa: s' il décidait de l'affronter, il n'aurait pas le dessus sans son sharingan. Il perdit son regard noir dans les yeux de la fille, cherchant son don. Si elle était maîtresse de toutes les techniques de son clan, elle devait être redoutable comme adversaire. Il se redressa totalement alors que la jeune femme restait couchée sur le bois du ponton.
Pour répondre à ta première question, il m'a enseigné le multiclonage, quelques jutsus médicaux et l'art de créer des poisons...et les seules techniques du clan qu'il a daigné partager sont plus d'ordre défensives qu'autre chose. Il ne m'a pas enseigné des techniques secrètes, si ça peut te rassurer...
Il comprit comment la jeune fille avait pu envoyer chercher des secours tout en le soignant alors qu'elle n'était pas sensée connaître ces techniques-là à son âge. Nanako reprit la parole et la fin de son récit:
Aprés avoir soigné certaines de tes blessures, je t'ai amené à l'hôpital et j'ai attendu. Tu étais inconscient, tu pleurais dans ton sommeil et moi, je me sentais mal. L' hokage arriva, entouré d'ambus pour m'interroger. Je lui ai raconté la vérité, tout comme je viens de le faire. Je lui ai demandé de me rayer des listes ninja et de me laisser vivre en tant que simple civile. Je ne voulais pas employer les enseignements d' Itachi et je pensais qu' en restant cloîtrée au village, ils pourraient me surveiller plus aisément. J'ai attendu que tu ouvres les yeux et je revenais le soir, quand tu te dormais. Je te laissais une rose rouge. Quand tu fût remis physiquement, j' ai déménagé à l'intérieur du village et j'ai ouvert mon commerce. La maison de ma grand-mère est devenue un entrepôt de tissus, et je t'ai surveillé de loin. Tu es devenu froid, distant et rancunier. Tu n'étais plus le petit garçon souriant que j'avais aperçu quelquefois.
Comment voulais-tu que je puisse sourire? Ma famille s'est faite assassinée par un traitre...
Et la mienne a été massacrée par le démon renard, pourtant je ne hais pas Naruto, j'apprécie même sa compagnie! lui rétorqua t-elle sur le même ton.
Comment sais-tu, pour Naruto?
Je ne suis pas débile, Sasuké. A l' époque, ce n' était qu'un bébé, et on lui a pas demander son avis. Je refusais de lui en vouloir, de devenir comme ces adultes bêtes et haineux. Je refusais de devenir comme toi, Sasuké.
TU NE PEUX PAS COMPRENDRE!!!! C' EST PAS TA FAMILLE ENTIERE QUI A ETE MASSACREE PAR TON FRERE!!!!...je ne suis pas bête!
Si, tu es bête, Sasuké. Avant de partir, je crois qu'il t'a recommandé de le hair, non? et toi, bien gentiment, tu le fais. Tu n' as même pas pensé que tu pouvais ainsi servir ses plans. Alors oui, pour moi, tu es idiot; Sasuké.
Le jeune homme se tût, pesant l'argument. Il ferma les yeux et déclara:
Comment ne pas le détester? Il m'a tout prit, il a tout détruit. Toi, tu ne lui en veux pas, à Itachi?
Il m'a fait souffrir, il m' a abandonnée. J'ai cependant décidé de l'aimer, c'est trop facile de détester quelqu'un. Toi, tu as tes raisons, tu veux le tuer pour te venger, moi; je veux juste qu'il revienne et que tu ne partes pas...
Sasuké marqua un arrêt. Cette fille voulait que son frère revienne. Et si cette fille ressentait quelque chose de plus fort qu'une relation maître-élève ? Et si elle était amoureuse d' Itachi? Il lui posa directement la question, elle détourna le regard et ne lui répondit pas tout de suite.
Itachi et moi, c'était un peu comme toi et Sakura actuellement. Je voulais toujours rester prés de lui, je m'entrainais avec zèle pour ne pas lui déplaire, j'aurais tout donner pour le voir me sourire. Puis, il est partit, et à chaque fois que je pense à lui, mon coeur se serre. Si tu t'en vas, Sakura connaitra le même sentiment car elle est accro à toi.Elle va beaucoup souffrir...de même que Naruto. Tu as quand des amis qui t'aiment, Sasuké.
La jeune femme n'avait pas répondu directement à sa question. Sasuké était perplexe.Il voulait connaitre la position actuelle de son frère, mais il douta qu'elle la connaisse. Il se demandait s'il devait la tuer. Il décida que non, elle pourrait peut-être se rendre utile ultérieurement; aprés tout, Itachi l'avait bien épargnée...de plus, son frère ne supportait pas de s'imposer des contraintes. Elle devait avoir une quelconque valeur aux yeux d' Itachi. Peut-être que son frère avait une faille, finalement. Il souria bien malgré lui.
Ne t'emporte pas trop, Sasuké. Je ne représente rien pour lui, ce n'est pas la peine de croire que je suis une éventuelle faiblesse. Itachi n'a aucune faiblesse.
Cette remarque refroidit Sasuké. Il se remémorra un détail:
Comment tu as su que j'allais partir?
Tu avais le même regard que lui le jour où il décide de s'en aller. Même si tu le déteste, vous êtes de la même famille.
La jeune fille avait le don de lui exposer la vérité sans être démontée par sa réaction colérique systématique. Il mit sa main dans sa poche et fit mine d'y prendre quelque chose. Un collier au symbole de Konoha. Quand on le retournait, on pouvait y voir le symbole du clan Uchiwa, l' éventail. Il le lui passa autour du cou.
Je te le prête momentanément. Je reviendrais bientôt le prendre.
Tu devrais plutôt le confier à Sakura...
Non. Je ne l'aime pas. Je te le prête parce que je veux être sûr de le retrouver à mon retour.
De qui es-tu amoureux?
... je n'aime personne.
Nanako souria en regardant le jeune homme s'empourprer. Elle prit le pendentif dans une de ses mains et le contempla. Sasuké la regarda. Ca lui coûtait de partir, mais le jeu en valait la chandelle...
