Bonjour, c'est ma première fanfiction, donc si je fais quoi que ce soit de travers, n'hésitez pas à me corriger !

Mon histoire se passe dans l'univers de la série Supernatural mais ne met en scène aucun personnages du canon, bien que les événements leurs soient indirectement liés. De fait, elle ne spoil absolument pas la série et peut être lue comme appartenant à n'importe quel point de la timeline.

Je publierai cette fiction en deux parties, principalement pour la longueur, et pour pourvoir retoucher la deuxième partie suite aux réactions que je pourrais avoir sur la première.

Elle sera ratifiée "T" à cause de la deuxième partie que je considère comme très violente, mais rien ne le justifie dans la première partie.

Je pense avoir dit tout ce qu'il dire ? J'espère que vous aimerez !

...

Quelque part aux Etats-Unis d'Amérique, dans un coin reculé du Dakota du sud, se trouve un village dont le nom à peu d'importance, car il est rare qu'il apparaisse sur la moindre carte. Le genre de patelin majoritairement religieux, où tout le monde se connaît et où les habitants peuvent pour la plupart citer leur arbre généalogique sur plusieurs générations. Peu d'étrangers y passent, le seul événement notable (un meurtre, vraisemblablement dut à une dispute de couple, mais rien n'était sûr, murmurait-on) datait d'il y a un peu moins de 20 ans et continuait encore à alimenter les conversations les soirs d'hiver.

Quelque part dans ce patelin, dans l'arrière-cour d'une petite maison à la façade blanche, une jeune fille était à genoux dans la poussière, les mains dans le moteur d'une moto dont il était évident que très peu de pièces étaient d'origine. Quelqu'un l'appelait de l'intérieur de la maison, mais la musique diffusée la vieille radio posée à côté d'elle devait couvrir le bruit, car elle ne faisait pas mine de bouger.

Si vous pouviez interroger les villageois à propos des habitants la maison blanche, ils vous parleraient avec bienveillance de la vieille dame qui y habite, une de ces grands-mères latinos qui sont un peu les grands-mères de tout le monde. Ils décriraient probablement en termes flatteurs sa fille, une belle jeune femme a fait tourner la tête à une bonne partie des garçons du village avec ses grands yeux noirs, et qui, affirmeraient-ils, est une personne très bien malgré ses erreurs de jeunesse. Ils mentionneraient enfin du bout des lèvres la troisième habitante de la maison, sa mauvaise habitude de conduire sa moto à toute vitesse dans les rues et sa musique de toute évidence sataniste. « Comment est-ce possible, » diraient-ils « qu'une famille aussi respectable ait engendré une fille pareille ». Peut-être auraient-ils même ajouté « ça doit venir du père », mais là se serait arrêté la conversation.

Retournons dans la cour secouée par un rift de guitare signé Tom Morello. Notre terreur en puissance était toujours occupée à faire quelques réglages sur sa chère machine et ne se préoccupait actuellement pas outre mesure de ce que pouvaient bien penser ses voisins. Elle était maculée de poussière, des traces de cambouis remontant le long ses bras musclés et tachant son pantalon militaire. Elle était si prise dans son ouvrage qu'elle ne remarqua pas l'ombre qui passa sur le soleil de juillet jusqu'à ce que Zack de la Rocha soit réduit au silence par quelques forces implacables. Une force implacable qui n'était pas difficile à identifier, en fait, et pouvait globalement être décrite comme un doigt manucuré fermement appuyé sur le bouton OFF de la vieille radio.

-Mily, ça fait des heures que je t'appelle.

Mily, ou plutôt Milagros Lopez, car c'est ainsi qu'elle s'appelle, se retourna et se leva pour faire face à sa mère qui la regardait les bras croisés sur un chemisier immaculé. Le contraste entre les deux femmes était saisissant, et pourtant, on ne pouvait douter du fait qu'elles étaient de la même famille, quelque chose dans leur posture et l'ossature de leur visage. Quoi qu'il en soit, qui que soit son père, Mily lui devait beaucoup. Autant sa mère était petite avec une ossature fine, autant elle était grande et bien charpentée. Ses cheveux, négligemment tressé, étaient bruns chocolat, et ses yeux clairs brillaient d'une lueur malicieuse, alors que sa mère était dotée d'une épaisse chevelure aile de corbeau et de grands yeux sombres et tendres. Même son bronzage était de toute évidence plus dû à une vie de plein air qu'à une peau naturellement mate.

-Tes corvées Mily, tu devais les faire.

La jeune fille croisa les bras sur son débardeur proclamant le nom d'une vague groupe de rock indépendant, étrange miroir de la plus âgée.

- Aujourd'hui n'est pas terminé.

Elle-même se trouvait parfaitement ridicule, mais il fallait bien répliquer, non ?/p

- Aujourd'hui nous allons manger chez les voisins, et tu dois te préparer, dit sa mère en détaillant longuement sa tenue négligée du regard.

Mily sentit sa mâchoire se contracter. Il n'y avait aucune raison qu'elle aille là-bas. A quoi ça avancerait qui que ce soit qu'elle reste toute la soirée sans ouvrir la bouche, à faire tapisserie dans un coin ? Mais elle savait bien qu'il était vain de discuter avec le dragon qui lui servait de mère, alors elle se contenta de serrer les dents et de ranger sa boîte à outils, non sans avoir jeté un regard mauvais à sa génitrice avant.

L'intérieur de la maison sentait les épices et le sucre chaud, comme toujours lorsque sa grand-mère cuisinait. Elle sourit avec bienveillance à sa petite fille lorsqu'elle la vit rentrer en trainant des pieds :

-Milagros, cariño, enlève tes chaussures ta mère vient de laver.

Tout en parlant, elle continuait à mélanger s'affairer, sortant une grille du four d'une main alors que de l'autre elle mélangeait des ingrédients dans un saladier.

- Mi vida, il ne faut pas en vouloir à ta mère, elle veut juste bien t'élever.

Elle renversa un peu de sel et en prit une pincée qu'elle jeta par-dessus son épaule gauche en marmonnant une prière contre le mauvais sort. Chez la vieille dame, la superstition et la religion se mélangeaient en un grand imbroglio mystique.

-Moi, je suis là pour te gâter. Tiens, prend un rosco, dit-elle en lui tendant une assiette pleine.

-Merci, abuela.

-Mais de rien.

La vieille dame jeta un regard un peu plus critique que les précédents à sa petite fille.

-Lâche tes cheveux ce soir, mi vida, tu as de tellement beaux cheveux.

Mily rit en montant les escaliers qui menaient à sa chambre, sa grand-mère était une tornade d'énergie qui régissait véritablement la petite maison blanche. Seulement, une fois en haut, lavée et vêtue d'un jean et d'un t-shirt plus correct, elle ne put réprimer une vague de sentiments négatifs. Elle ne supportait pas lorsque sa mère lui faisait la si elle avait toujours été parfaite, elle. Comme si elle n'avait pas eu de fille lorsqu'elle avait à peine 16 ans. C'était la dernière personne qui aurait du pouvoir lui donner des cours de bienséance. Son reflet dans le miroir, bien maquillé et peigné, lui renvoya l'expression qu'avait sa mère lorsqu'elle était en colère. Elle aurait voulu le frapper. L'autre derrière la glace semblait la toiser d'un air goguenard.

Quelques minutes plus tard, Mercedes vit la moto de sa fille s'éloigner à toute vitesse et soupira. Elle essayait vraiment de faire de son mieux, pourtant … Préoccupée, elle ne fit pas attention à une autre moto qui arrivait derrière elle, un modèle noir et racé, une italienne peut-être. La moto se gara et le conducteur enleva son casque. Il aurait été parfaitement banal si ce n'est que ses yeux étaient entièrement noirs, comme deux morceaux de vide arrachés au néant.