Salut :) Donc, ceci est ma toute première fic' avec comme protagonistes principaux Mikuo-Sama & Miku-Onee-Chan :D
Perso', j'ai beaucoup aimé écrire ce chapitre (parce que la personnalité de Mikuo me ressemble pas mal, à vrai dire xD), alors j'espère que vous prendrez beaucoup de plaisir à le lire :) Bonne lecture~
Chapitre Premier : « Je compte sur elle pour me redonner le goût de vivre. ».
Mikuo. Le prénom le plus laid qui puisse être donner à un être humain en ce bas monde. Parfois, dans mes moments de solitude, je me sens presque déshonoré de m'appeler ainsi, je suis envahi par une colère et une rancœur sans limite envers mes très chers parents, que j'ai toujours dû respecter durant mon enfance. Mais maintenant que je vis seul dans un appartement au cœur de Tokyo, je n'ai plus à afficher un sourire angélique sur mon visage morose pour leur faire plaisir, pour qu'ils ne se sentent pas insultés par la merde que je suis devenu aujourd'hui, pour qu'ils ne culpabilisent pas sur l'éducation bien trop stricte qu'ils m'ont donné.
Parce qu'il faut bien avoué qu'aujourd'hui, eh bien, je ne suis rien. Mikuo Hatsune. Je n'ai que ça, mon nom et mon prénom. J'ai dix-sept ans, je suis en terminale au lycée près de chez moi. Et c'est tout, je crois … Ah, j'ai oublié quelque chose. Je ne sais pas si c'est important, mais disons que ça fait partit de mon identité – enfin, du peu de ce qui peut définir mon identité.
J'avais omis de préciser que j'étais – apparemment, je ne me vente de rien – l'un des plus beaux mecs du lycée. Je n'ai jamais dit le contraire, mais je ne dis pas que c'est forcément vrai. Je préfère laisser les autres penser ce qu'ils veulent, si ça peut leur faire plaisir. Au moins, je serais utile à quelqu'un d'une façon ou d'une autre.
Être utile à quelqu'un … Pff, quelle plaie. C'est un peu le job de toute une vie. Aider et montrer à ceux qu'on aime les sentiments qu'on éprouve pour eux. Tout ça m'a toujours dégoûté, révulsé même. Je trouve que c'est un jeu, un manège dont le but est strictement hypocrite, comme si cette boucle sans fin était le seul moyen aux êtres humains de survivre. Pourtant, j'ai bien l'impression que tout le monde est conscient de ça, mais préfère ne pas en parler, de peur de provoquer un minimum de réalisme dans leurs cerveaux.
Je soupir pour la énième fois en passant la porte de mon appartement. Je ferme derrière moi, puis prend l'ascenseur de cet immense – le mot est faible, croyez-moi – immeuble dans lequel je vis. Je me retrouve quelques minutes plus tard à longer l'un des trottoirs de Tokyo, en direction de mon lycée, ce jeudi matin. Un jour banal, comme tous les autres. Un de ces jours où je mets, comme chaque matin d'ailleurs, mes écouteurs, ignorant tout du monde extérieur.
J'ai l'impression que mes jambes bougent au rythme de la musique. Ça me fait sourire. Mon idiotie, ma bêtise et mon ignorance me fait sourire. Je crois bien que c'est la seule source de joie dans ma vie … Moi. Ironie.
J'arrive à un arrêt de bus. Il y a une petite blonde aux yeux bleus et un autre – je reste de longues secondes à méditer sur leur grande ressemblance – qui semblent se disputer gentiment. J'avoue mettre un temps avant de les reconnaître : les deux Kagamine – tous les trois nous retrouvons souvent pour jouer de la guitare. A côté de moi, une fille aux cheveux rose pétale. Sérieuse. Je la regarde un moment, sans le moindre sourire sur le visage, puis hausse les épaules et lève les yeux au ciel, signe que j'ai besoin d'oublier ce qu'il y a autour de moi.
Le soleil brille déjà de mille et une lumières dans le ciel dégagé de tout nuage. Eux, au moins, leurs vies ne sont pas compliquées : le soleil se lève, le ciel change indéfiniment de couleur, les étoiles et la Lune s'éteignent, puis reprennent vie, lorsque le soleil se décide à se coucher. Tout simplement. Je fourre mes mains dans mes poches. Alors, pourquoi la vie de Mikuo Hatsune doit-elle être aussi ennuyeuse, vide et sans … Vie – peut-être ?
Quelque chose me tire la manche, ce qui me sors de mes rêveries qui n'aboutissent décidément à rien. Je baisse les yeux en ôtant par la même occasion un écouteur : devant moi se tient une jolie fille, je l'avoue. Elle semble avoir le même âge que moi. Elle me fixe de ses grands yeux turquoise, l'air inquiète.
« Excusez-moi …
- Qu'y a-t-il ? je lui demande.
- Hum, savez-vous quel bus dois-je prendre pour me rendre au lycée Yamaha ? ».
Je mets bizarrement un temps qui me semble indéfiniment long pour comprendre ce que cette ravissante jeune fille me demande.
« Hum … Eh bien, je m'y rends justement. S-Si vous voulez, je peux vous y accompagner. », je bredouille.
Son visage, encadré de couettes d'un bleu assez particulier, s'illumine d'un grand sourire.
« Vraiment ?
- O-Oui, bien sûr …
- Merci ! », me répond-elle de sa voix fluette.
Je me force à sourire, mais j'avoue être un peu dépassé par tant d'enthousiasme. Elle reste donc près de moi. Par politesse, j'ai enlevé mes écouteurs, mais je ne sais pas trop quoi lui dire, en fait. Je ne suis jamais sortie avec aucune fille, je les avais toujours trouvées ennuyeuses et sans véritable intérêt – tout comme ma mère au passage. Néanmoins, je ne vais pas aller jusqu'à leur manquer de respect …
« Hum …
- Oui ? », fit-elle en se penchant vers moi.
Je ne peux m'empêcher de rougir. Pas par rapport à elle, mais par rapport à ma bêtise. J'ai beau me creuser la cervelle, je ne trouve rien à dire, mais par le plus beau des miracles, c'est elle qui prend la parole :
« Je suis désolée.
- Pourquoi ? je lui demande.
- Je … Je ne me suis pas encore présentée !
- O-Oh, je … Eh bien, allez-y. », je la rassure.
Quelque part, au fond de moi, je me dis que j'aurais dû saisir cette occasion pour me présenter. Quel idiot je suis.
« Miku. Je m'appelle Miku. Et je vous en prie, tutoyez-moi … Nous allons au même lycée, après tout. ».
Mais qui te dit que nous serons dans la même classe ?
« Hum, enchanté de faire vo-... De faire ta connaissance ! je lui répond avec un sourire gêné. Je … Moi, je m'appelle Mikuo. Mikuo Hatsune. ».
Je ne sais pas pourquoi, mais elle fronce les sourcils en penchant la tête sur le côté.
« C'est bizarre, parce que … Moi aussi, mon nom de famille est Hatsune.
- P-Pardon ?
- Et il faut dire qu'on se ressemble, tu ne trouves pas ?
- Eh bien, je …
- Mais je ne te connaissais pas avant aujourd'hui … Tu crois qu'on fait tous les deux partis de la même famille ? ».
Cette idée semble la réjouir. Moi pas. Durant toute ma vie, j'ai essayé de fuir ma famille et je n'ai aucune envie de me retrouver dans le même lycée que … Cette fille. Au départ, cela ne me dérangeait pas, au contraire. Elle semblait être quelqu'un qui sait se mettre à la place des autres, chose rare de nos jours. Elle n'est pas de ces filles compliquées, elle est simple, normale, humaine tout simplement.
Mais maintenant, tout change. Si elle est faisait vraiment partie de ma famille, je passerai mes journées à la fuir. Je pousse intérieurement un soupir. Pourquoi donc la vie de Mikuo Hatsune s'acharne-t-elle sur Mikuo Hatsune ? Quelle dure vérité …
Pas le temps de répondre à cette fameuse Miku : le bus vient d'arriver. Nous nous y engouffrons, ainsi que les deux blondinets et la fille aux cheveux roses. Nous nous installons tous les deux l'un à côté de l'autre. Elle semble avoir oublier cette histoire de même nom de famille et me pose bien vite des questions au sujet du lycée Yamaha, où elle s'est inscrite tout récemment – c'est son premier jour, aujourd'hui. Je lui apprends quelques trucs de base pour survivre dans ce monde fou, comme ça, je n'aurai pas à culpabiliser en me disant que je l'ai lâchée seule dans la nature. Haha.
Pendant tout le trajet, je réponds à ses questions sans vraiment lui prêter attention. Je ne cesse de penser à ce qu'elle a dit : et si nous faisions partis de la même famille ? Quelle horreur. Je n'ai rien contre elle personnellement, mais tous les membres de ma famille forment comme une espèce de clan. Il est certain qu'ils vont utiliser Miku pour se renseigner sur ma vie personnelle, si elle est seulement de ma famille, ce qui n'est pas encore confirmé, je ne dois pas l'oublier.
Je soupire une seconde fois intérieurement. Pour tout avouer, j'ai fugué il y a quatre ans du foyer familial, j'avais treize ans à l'époque. La police n'est parvenu à me trouver que près d'un an plus tard et à mon retour chez moi, j'ai annoncé à mes parents que j'avais décidé de vivre à Tokyo, loin de mon ancien domicile, loin de mes parents. Pourquoi ? Parce que je n'aime pas mes parents. Ils se sont toujours montrés trop strictes, m'empêchant d'exprimer mon avis, s'il s'opposait à celui de la famille.
Famille. Ils n'ont tous que ce mot à la bouche. J'ai fugué pour fuir cet état d'esprit qui m'étouffait. Pour eux, il faut s'entraider quoi qu'il arrive, même si on a tort. Il y a des limites à tout, vraiment à tout.
Bien sûr, il y a d'autres raisons de ma fugue, mais … Elles sont encore trop douloureuses pour que je puisse les raviver dans mon esprit. Pas encore, peut-être une autre fois.
« Mikuo-Kun ? ».
Je sors de mes pensées en sursaut. J'avais complètement oublié Miku. Elle me fixe de ses grands yeux bleus.
« Excuse-moi, je … Je réfléchissait à un truc.
- A quoi ? me demande-t-elle le plus innocemment du monde.
- Oh, je songeais aux problèmes que j'ai accumulé dans ma vie. », dis-je en riant.
Elle rit à son tour. Un rire féminin, doux. Pas un rire assourdissant comme celui de Neru, pour attirer toute l'attention sur elle. Un rire léger, agréable à entendre. Je ne peux m'empêcher de sourire tendrement.
« Au fait, Mikuo-Kun ... ».
Mikuo-Kun ? Je n'avais pas remarqué qu'elle m'appelait comme ça. En tout cas, je n'y vois pas d'inconvénients.
« De quel instrument joues-tu ? ».
En fait, j'ai oublié de préciser que le lycée Yamaha forme des musiciens, les plus grands du Japon et peut-être même du monde entier. Si je me suis inscrit là-bas, c'est pour deux raisons : j'aime la musique et je veux faire croire à mes parents que j'ai une existence tout à fait normale – si jamais je ne fais rien dans ma vie, ils surgiront de nul part sous prétexte qu'ils sont venus me porter secours.
Maintenant, de quel instrument je joue ? J'ai choisis mon favori, bien sûr. Je ne sais pas si je suis bon, mais j'aime ce que je fais.
« Guitare.
- Oooh ! ».
Miku semble émerveiller, ce qui me fait sourire.
« Et … Quel instrument vas-tu choisir ? je lui demande.
- Très franchement … Je n'en sais rien. ».
Pas grave. Je lui demanderai lorsqu'elle aura pris sa décision.
J'entends encore ces deux blondinets en train de se disputer. La fille aux cheveux roses semble s'être volatiliser pour laisser place à … L'un de mes seuls amis – je ne dirais pas best friend. Kaito. Celui-ci remarque ma présence et me sourit en s'approchant de moi.
« Salut, Mikuo !
- Yo. », je réponds d'un ton neutre.
Le peu de relations sociales que j'ai n'est pas le moins du monde fructueux. Je suis désespérément seul, dans cet appartement au cœur de Tokyo, mais malgré tout, je n'ai jamais ressenti le besoin quelconque de voir cet individu tous les matins en prenant le bus. Jamais.
Il se tourne ensuite vers Miku. Elle se présente, il fait de même. Kaito s'assoit en face d'elle.
« Tu sais, tu devrais choisir le saxophone comme instrument de musique, dit-il, puis continue avec un grand sourire : Comme moi !
- Je ne sais vraiment pas quoi choisir. Il y a tellement de choix possibles ... ».
Elle réfléchit un moment.
« Pourquoi pas la guitare ? propose-t-elle.
- Oh, je ne te conseille pas ! rétorque gentiment mon ami.
- Pourquoi ?
- Il y a déjà deux as dans ce domaine. Les deux Kagamine. », dit-il en désignant les deux blonds – … je me sens un peu seul, tout à coup.
Kaito récite alors quelques unes de leurs victoires devant une Miku attentive et admirative. Je les regarde un moment, puis finit par me désintéresser de leur conversation. Après tout, je n'y suis pas mêlé, je suis … Ignoré. Encore une fois. Comme toujours. Je soupire en regardant le paysage défilé sous mes yeux. Le ciel se couvre doucement de nuages gris. Ce matin, pourtant, il faisait beau, mais c'est comme si la venue de Kaito avait couvert mon cœur de sombres masses de fumée grise, présageant une pluie battante. Des larmes, quoi.
O.k. Garde ton calme, Mikuo. Tout va bien. Tout va très bien. Tu vas prendre tes affaires et rentrer chez toi le plus vite possible. Tu ne parles à personne. Personne. Tu t'enfermes dans ta chambre et tu commences à préparer un plan de secours. Voilà tout. Cette idée me rassure. Je saisit mon sac, enfile ma veste et quitte la salle de cours au pas de course.
Je me retrouve dehors sous la pluie battante. Il est dix-huit heures passées. La journée a été plutôt longue et assez mouvementée contrairement à d'habitude. A mon plus grand malheur, cette Miku est dans ma classe, mais heureusement, elle n'est pas assise près de moi. En effet, cette … Idiote – je suis désolé de l'appeler ainsi, mais c'est le cas de le dire – a prétendu que nous étions très probablement frère et sœur, voir jumeaux vu que nous avons le même âge. Ceci a suffit à convaincre l'ensemble des élèves, qui ont passés la journée à me poser des questions.
Je n'ai pas cessé de leur répondre que je ne savais rien, que nous n'étions pas frère et sœur – après tout, nous n'avons pas vraiment de preuves – et qu'elle se trompait. Certains me disaient même que je devrais être abattu d'être le frère d'une si jolie jeune fille et donc, de ne pas pouvoir sortir avec elle. Je les ai ignoré.
Mes cheveux couleur turquoise sont trempés. Ils ont déjà une couleur des plus grotesques, alors mouillés … Je préfère ne pas imaginer – non, je ne peux pas voir mes cheveux, vu que mes yeux se trouvent « sous » mon cuir chevelu. Je continue de courir à la recherche d'un abri pour m'abriter jusqu'à trouver un arrêt de bus. Je m'installe sur le banc de métal – c'est gelé, mon Dieu – et attend patiemment, sous un toit opaque à travers lequel je peux voir les gouttes de pluie violentes tombées sur la ville.
Je soupire encore une fois. Je suis trempé de la tête aux pieds. Quelle galère. Je prendrais un bon bain chaud en rentrant chez moi. Cette pensée m'arrache un sourire, un sourire qui s'évanouit bien vite lorsqu'une voix familière m'interpelle :
« Mikuo-Kun ? ».
Je lève la tête et croise le regard inquiet de Miku. La première fois que nous nous sommes rencontrés, elle avait le même regard. Je ne sais pas trop quoi dire en la voyant : elle se tient face à moi et elle aussi est trempée de la tête aux pieds. Ses longues couettes semblent être fanées, mais conservent par une magie dont je ne serai discerné l'origine leur charme. Sa veste ouverte laisse voir sa chemise et … Je me mets à rougir violemment en constant qu'à travers son haut mouillé, je discerne très facilement son soutien-gorge. Je baisse les yeux, particulièrement mal à l'aise.
Miku vient s'asseoir près de moi. Je fais mine d'être intéressé par le ciel, même si j'avoue qu'il n'y a rien à regarder, tout là haut. Les nuages gris que j'avais vu ce matin sont plus nombreux et pleurent à chaudes larmes sur Tokyo.
Je n'ai pas envie de parler avec Miku. Je ne sais pas pourquoi. J'ai l'impression de lui en vouloir, je ne sais pas non-plus pourquoi.
« Tu n'as pas de parapluie ? ».
Je me tourne vers la jeune fille qui affiche encore une mine inquiète.
« Eh bien, non.
- Oh … Tu sais, j'habite à quelques pas de l'arrêt de bus. Tu pourrais venir chez moi pour te sécher et attendre que la pluie cesse. ».
Je suis particulièrement surpris par une telle proposition. Aucune fille ne m'a jamais invité chez elle, mais Miku le fait le jour-même où nous nous rencontrons … C'est quelqu'un de vraiment particulier.
« Je te remercie, Miku, mais ça ne sera pas la peine. Je n'habite pas très loin de l'arrêt de bus, tu sais …
- Oui, mais au moins, tu seras au sec chez moi, rétorque-t-elle. Tu pourras faire tes devoirs si tu veux, je ne te dérangerai pas. ».
Je la regarde en clignant plusieurs fois des yeux. Elle est spéciale, sérieusement. Je soupire – encore, oui, encore –, puis finit par accepter sa proposition. Elle ne peut s'empêcher de pousser un cri de joie. Et moi, je ne peux m'empêcher de sourire en voyant cette fille si joyeuse, si pleine de vie, si optimiste, si enthousiaste à côté d'un surréaliste, d'un déprimé comme moi.
Sans vraiment me l'avouer, je compte sur elle pour me redonner le goût de vivre.
Voilààà :D En espérant que ça vous a plu !
